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Trente-cinquième Rnnée. — M0 18. Samedi, 6 Mars 1920 Bureau?: Rue de la S e r r e , 5 8
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Le franc-or
L'augmentation des traitements des adminis- trations de transports, à laquelle nous assis- tons dans tous les pays depuis quelques an- nées, entraine avec elle le relèvement de tarifs, lequel donne lieu à une nouvelle augmentation du personnel, qui aboutit à une autre éléva- tion de tarifs. C'est le serpent qui se mord la queue.
Cet état de choses est le prototype de la dé- sorganisation économique de tous les p a y s ; en considérant de la même façon le cas des mines qui, pour le charbon, subit le même phénomène ; le cas du pain, base de l'alimen- tation, dont l'élévation de prix a comme im- médiate répercussion de nouvelles demandes d'augmentation du prix de la main-d'œuvre, on trouve réunis en un m ê m e faisceau les principaux éléments du coût de la vie, et tous convergent vers une même orientation : la hausse, la hausse persistante qui, portant par à-coups successifs, mais non concomitants, sur les quatre éléments : alimentation, transports, combustible et main-d'œuvre, détermine la vie chère, la vie plus chère, dans une incessante surenchère qui désorganise tout et menace de plus en plus la vie économique et la vie so- ciale, malgré tous les remèdes qu'on cherche à apporter, ou plutôt malgré tous les palliatifs qu'on décore du nom de remèdes.
Le journal Y Information envisage q u ' u n e solution est possible. Dans un article de fond, consacré à ce sujet, il envisage qu'il y a un remède à la situation, mais à la condition qu'on commence par le commencement, qu'on prenne la question par son véritable bout, ce qu'on ne semble pas avoir fait jusqu'à présent.
«La question à résoudre, tout d'abord, est en effet moins d'ordre économique que moné- taire. Pour rétablir normalement les rapports commerciaux de peuple à peuple, la première condition, la condition essentille, est de res- taurer le règne de la monnaie, de la monnaie à valeur intrinsèque, de la monnaie à valeur fixe, et comme, jusqu'à nos jours, après avoir employé à travers les âges les coquillages, le fer, le blé et le tabac, on n'a encore rien tçonvé de mieux que l'or pour sanctionner les échan- ges, revenons à l'or. Si, maintenant que les milliards, depuis la guerre, ont remplacé les millions dans la manipulation des chiffres, il est reconnu que la monnaie d'or d'avant- guerre est définitivement devenue insuffisante pour continuer à assumer son rôle, il appar- tient aux nations assemblées, soit d'en modi- fier d'un commun accord la composition, c'est- à-dire d'en changer le titre, soit de lui trouver une monnaie de remplacement tout au moins provisoire. Ce sera l'un des premiers devoirs de la Société des Nations.
En ce qui concerne la France, ce n'est q u ' u n e partie des problèmes à solutionner. Ce n'est pas seulement, nous dit l'Information, dans nos rapports avec les autres peuples que nous
avons à rétablir la logique et le bon sens ; ce n'est pas seulement dans nos échanges avec l'extérieur que nous devons nous appliquer à ramener l'équilibre disparu et à restaurer no- tre change ; c'est aussi et d'abord chez nous, à l'intérieur, que nous avons à nous mettre à la recherche de ce même équilibre, également détruit.
En réalité, ce n'est pas tant la vie qui a aug- menté de p r i x ; c'est surtout notre unité mo- nétaire qui a diminué de valeur, et sa conti- nuelle variation de cours provoque, par l'in- certitude du lendemain, le ralentissement de la production, en même t e m p s que l'appari-
tion, dans la détermination des prix, d'un nouvel élément de hausse, à savoir la marge que p r e n d le producteur ou le fabricant pour se couvrir des risques que comporte cette in- certitude.
Avant le règne du cours forcé du billet de banque, notre unité monétaire, le franc, était communément représenté par cinq grammes d'argent circulant libreneent. Il est, aujour- d'hui, représenté, en multiples de 5, 10, 20, e t c . , par du papier à vignette portant la si- gnature de la Banque de France. Au cours de l'argent, actuellement de 600 fr. le kilogramme, un calcul très simple montre que lorsqu'on échange contre un billet de 5 fr. une pièce de 5 fr. en argent, on donne pour 5 fr. en papier près de 15 fr. en argent, ce qui revient à dire, en considérant que la valeur de l'alliage et les frais de frappe ont, eux aussi, augmenté, que le franc-papier vaut environ le tiers de sa va- leur nominale en métallique.
Mais, pour estimer plus exactement la valeur du franc-papier, mettons-le en regard de l'or, étalon international.
Le kilogramme d'or vaut, aujourd'hui, 10,000 francs, soit sensiblement le triple de sa valeur nominale, qui est de 3,444 francs et, en fait, plus du triple de cette valeur si l'on fait entrer en ligne de compte les restrictions dont est frappée la circulation de l'or. Mais l'or étant l'étalon, ce n'est pas lui qui vaut 3 0 0 % de sa valeur d'avant-guerre, c'est notre unité moné- taire, le franc, devenu, depuis la guerre et l'établissement du cours forcé, le franc papier, qui ne vaut plus que le tiers de sa valeur no- minale ; et, en effet, pour avoir la même quan- tité d'or monnayé au titre de 900, il faut ac- tuellement sortir 9 billets de mille francs, alors que 3 suffisaient en 1914.
Les déductions sont simples, multiples et formidables de conséquences.
L'ouvrier qui, ayant un salaire de S francs en 1914, encaisse aujourd'hui 15 fr. par jour, reçoit la même somme qu'avant la guerre, puisqu'il est payé dans une monnaie qui, tout en conservant sa même dénomination, a perdu les 2/3 de sa valeur.
Le cultivateur qui vend son blé 73 fr. en papier, au lieu de 24 fr. 30 en or, avant la guerre, reçoit la même valeur qu'en 1914, puis-
qn'en 1920. 24 fr. 30 en or valent 73 fr. en papier.
Le fonctionnaire, l'employé, le retraité, qui avait, en 1914, un émolument annuel de 3,000 francs qu'il pouvait convertir en or à la Ban- que de F i a n c e , doit, pour atteindre la parité, recevoir 9,000 fr. en billets de banque de 1920.
Le budget normal de l'Etat de 5 milliards de francs de 1914, correspond à 15 milliards de francs de 1920, et en n'exigeant pas, à la parité en francs-or, les taxes douanières et m ê m e les contributions directes ou indirectes avec les chiffres d'avant-guerre, l'Etat se prive de milliards de rentrées, et joue la difficulté en les demandant à des séries d'impôts nou- veaux d'une efficacité forcément discutable.
Mais alors, dira-t-on, il faut donc faire vivre le franc-or à côté du franc-papier. Eh oui ! tout comme l'a fait autrefois la Russie, qui avait le rouble-or à 4 fr. et le rouble-papier à 2,66 ; la République-Argentine, dont le peso or valait, avant la guerre, 5 fr. et le peso-papier 2,20 ; le Brésil, dont le milreis-or vaut 27 pence alors que le milreis-papier, suivant la situation éco- nomique du pays, a coté au plus bas 5 pence après la révolution de 1889, et. dépasse actuel- lement 18, et nombre de pays qui ont dû plier leur système monéiaire aux exigences des évé- nements, à la suite de cataclysmes économi- ques ou financiers.
D'autre part, si le Traité de paix a prévu le franc or pour les règlements en espèces, il a oublié de stipuler que les paiements en mar- chandises seraient exprimés en monnaie-or, et la sarabande des changes crée la plus grande confusion à l'heure actuelle, dans l'apprécia- lion de la valeur des marchandises; si bien que si n o u s continuons, nous allons en reve- nir au système du troc, lout comme chez les sauvages.
Si, enfin, nous établissons chez nous le franc-or, qui rétablira l'équilibre, nous aurons à déterminer la valeur du franc-papier, en re- lation au franc-or, et cette fixation aura une grave répercussion sur toute notre vie écono- mique. Devrons-nous, comme en Argentine et en Russie, consolider la perte que nous laisse la guerre, en fixant une fois pour toutes sa valeur, qui serait, à l'heure actuelle, le tiers du franc-or? Devrons-nous, comme au Brésil, instituer le change intérieur, c'est-à-dire lais- ser la valeur du franc-papier obéir aux fluctua- tions économiques du pays, avec'.l'espoir que, si « l ' o r d r e se remet dans la m a i s o n » , nous reverrions, dans un avenir proche, la parité du franc-papier avec le franc-or ?
Sans nous dissimuler les difficultés de leur mise en pratique, nous pensons qu'il y a là deux systèmes en présence qui méritent un sérieux examen, mais il va de soi qu'entre les deux, le second a toutes nos préférences.
Le ressort et la vitalité exceptionnels de la
France, d'une part, de l'autre l'éventualité des
rentrées du côté de l'Allemagne, permettent à
l'étranger et nous font un devoir à nous
162 LA F É D É R A T I O N H O R L O G È R E SUISSE Français, de considérer comme transitoire la
période de crise que nous traversons. Mais quelle en sera la durée ? Elle sera d'autant plus longue que subsistera le déséquilibre mo- nétaire actuel, qui permet au terrassier de re- vendiquer 8 là où l'intellectuel gagne à peine 2, qui paralyse la production, fait perdre la notion de la valeur des choses et recule indé- finiment le rétablissement du libre jeu de la grande loi de l'offre et de la demande, condi- tion essentielle de la santé économique d'un pays.
Les considérations qui précèdent n'ont rien de pessimiste : elles sont l'expression d'une réalité qu'il est préférable que chacun con- naisse, le remède étant à côté du mal. Elles ne peuvent, nous semble-t-il, que circonscrire l'inquiétude générale et montrer aussi combien il importe, à l'heure actuelle, par la souscrip- tion à ses e m p r u n t s , d'aider l'Etat à réduire sa dette vis-à-vis de la Banque de France, à diminuer par suite le n o m b r e des francs-papier en circulation, et à relever la valeur du franc- papier par rapport au franc-or. C'est, pour celui qui possède, le meilleur moyen, n o n seulement d'éviter une dépréciation plus grande de sa fortune, mais encore de contri- buer à lui redonner sa valeur d'avant-guerre. »
Informations
Exportation pour la France.
Le nouvel accord pour l'exportation de l'horlogerie et de la bijouterie avec la France vient d'être conclu et la frontière fermée de- puis le milieu de février, est de nouveau ou- verte à l'importation.
E n ce qui concerne l'horlogerie, les dispo- sitions du nouvel accord sont les mêmes que celles de celui du 8 novembre écoulé et les contingents fixés sont les suivants :
Ebauches et fournitures, bottes bru-
tes Fr. 500.000 Montres finies, boites et mouvements
finis » 800.000 dont fr. 200.000 pour les montres or
et » 600.000 pour les montres ar- gent et métal.
L'ancien accord prévoyait : Fr. 125.000 pour les montres or et
» 675.000 pour les montres argent et métal.
Le nouvel accord a un effet rétroactif, il commencera à partir du 1
e rfévrier écoulé, de telle sorte que tous les contingents anté- rieurs doivent être considérés comme définiti- vement liquidés. Il est conclu p o u r une durée de 6 mois, soit jusqu'au 31 juillet prochain.
A partir du 1
e rfévrier, seront reportés aux mois suivants les excédents ou déficits d'im- portation sur le montant des contingents fixés, toutefois la situation ne sera définitivement liquidée qu'à la fin du 2
raemois qui suivra l'expiration de l'accord.
A la fin de chaque mois, la Chambre suisse de l'horlogerie verra si le montant des contin- gents n o n utilisés est assez important pour permettre une nouvelle répartition.
L'accord prévoit qu'il ne sera plus accordé par l'autorité française d'autorisation hors con- tingent.
La répartition du contingent entre les inté- ressés , préparée d'avance par la Chambre suisse de l'horlogerie, a pu être effectuée le même jour que celui où l'accord a été signé, de telle sorte que l'exportation d'horlogerie n'a subi aucun retard.
rects). Ne seront admis que les envois adressés à des personnes civiles. Les colis doivent porter l'adresse exacte du destinataire et devront être re- tirés par celui-ci au bureau de poste britannique.
On peut aussi admettre, par la même voie, des colis postaux de même nature à destination de la
Palestine et de la Syrie. Les voies d'achemine-ment «Italie-Egypte», et «France-Egypte», uti- lisées jusqu'ici pour les envois à destination de ces deux contrées, sont fermées jusqu'à nouvel avis.
Les postes britanniques informent que les colis postaux contenant des montres peuvent de nou- veau être admis à destination de diverses localités de la Mésopotamie (Bagdad, Bassora, etc.) à ache- miner par la voie d'Italie ou par la voie de France- Londres. Les colis avec valeur déclarée ne sont pas admis.
Maroc.
Importation de marchandises allemandes.
A teneur d'un « dahir » du 9 janvier 1920, pu- blié dans le Bulletin officiel de l'Empire Chérifien ('Protectorat de la Bépublique française au Maroc) du 12 du même mois, les marchandises originaires ou provenant d'Allemagne ne pourront être im- portées dans la zone française du Maroc que par dérogations rendues par le directeur général des finances sur propositions conformes du directeur de l'agriculture, du commerce et de la colonisa- tion.
Pour certaines catégories de marchandises, les dérogations pourront être accordées, dans les mê- mes conditions, à titre général et sans limitation de quantités, pendant une période dont la durée sera fixée par des décisions prises dans la même forme.
Ces marchandises seront soumises :
1° à la taxe générale de 10°/» ou 5 % , ad valo- rem, liquidée suivant la valeur des marchandises au comptant et en gros, au point où elles seront déclarées ;
2° à une taxe spéciale liquidée comme la taxe générale. Cette taxe sera de 10 °/°, ad valorem, pour les importations en droiture dAllemagne, sur un des ports de la zone française, ou en tran- sit international sur la gare d'Oujda. Elle sera portée à 15°/ , ad valorem, pour les importations autres que celles effectuées en droiture d'Allema- gne.
Les produits importés des pays bénéficiant du tarif de droit commun pourront, lorsque le ser- vice des douanes le juge nécessaire, être soumis à la production du certificat d'origine ou de fabrica- tion.
Les contestations relatives à l'origine seront dé- férées à des experts. Les décisions prises par ceux- ci ont la valeur de la chose jugée.
Toute fausse déclaration sur l'origine ou la pro- venance, tendant à éluder les surtaxes ci-dessus, entraîne la confiscation de la marchandise, une amende égale au triple de la valeur des dites mar- chandises et, éventuellement, l'emprisonnement de six jours à six mois.
Ghronique des Associations patronales
Commission d e c h ô m a g e . — Cette commis- sion, nommée par le Comité central de la Chambre suisse de l'horlogerie, ensuite de la décision prise par l'assemblée générale des délégués à la Cham- bre suisse de l'horlogerie du 14 février écoulé, est composée, en dehors des membres du bureau per- manent de la Chambre, des personnes suivantes : MM. J. Ansermet, Genève; J. Pellaton, Le Locle;
G. Bubloz, Chaux-de-Fonds; G- Russbach, Court;
F.-L. Colomb, Bienne; Dr Haefeli, Soleure et G. Christian, Holstein.
La commission a eu sa première séance le 2 cou- rant. Elle a examiné, tout d'abord, toute une série de dispositions de l'arrêté du 29 octobre 1919, sur l'assistance des chômeurs, qui ont besoin d'une interprétation et a décidé de demander une confé- rence au département de l'économie publique pour en discuter.
Elle a envisage également les mesures à prendre pour empêcher le débauchage pendant les pério- des de chômage et a chargé une sous-commission de faire des propositions à cet égard.
Une nouvelle réunion de la commission aura lieu sous peu.
Servioe des colis postaux.
Des colis postaux sans valeur déclarée et sans remboursement, jusqu'au poids de 5 kg., pour la Turquie, cependant seulement à destination de
Constantinople (y compris les faubourgs) et de Smyrne, peuvent désormais être admis à l'expé-dition par la voie de France-Londres (paniers di-
Chronique des Associations ouvrières
Conférence des Unions ouvrières à Olten.
A la conférence qui a été convoquée pour samedi et dimanche 28 et 29 février à Olten, par la Fédération des syndicats suisses, 35 Unions
ouvrières et 18 sociétés syndicales suisses étaient représentées par 75 délégués
La conférence s'est déclarée en faveur de l'accep- tation de la loi concernant la réglementation des conditions de travail qui sera soumise à la vota- tion populaire le 21 mars prochain. Elle a décidé de recommander aux syndicats de vouer tous leurs efforts en vue de l'acceptation de cette loi.
Dans l'intérêt de tous les travailleurs, la confé- rence s'est montrée favorable à la création d'un Office fédéral du travail qui permettrait des in- vestigations et une étude de la situation sociale des ouvriers de toutes les industries et de tous les métiers. La création d'un Office du travail est réclamée depuis dix années par les ouvriers.
La conférence demande aux bourgeois de dépo- ser un vote affirmatif dans l'urne lors de la vota- tion du 21 mars. Tous les délégués se sont montrés unanimes à dire que la semaine de 48 heures doit être appliquée d'urgence dans les industries.
En ce qui concerne l'assistance aux chômeurs, une seule opinion prédomina. Une loi fédérale doit remplacer dans le plus bref délai possible l'état de choses actuel concernant l'assistance aux chômeurs.
Relativement au maintien de la nouvelle loi sur les fabriques dans certains cantons, comme par exemple dans les cantons d'Argovie, de Bâle-Cam- pagne et du Valais, la conférence entendit des plaintes amères.
Dans le bmt d'orienter les ouvriers sur la situa- tion économique et agricole dans la Russie des Soviets, ainsi que sur le mouvement ouvrier, la conférence a chargé la fédération des syndicats et le parti socialiste de déléguer une commission commune de trois à cinq représentants en Russie.
Cette proposition a été soumise par les représen- tants de la fédération des syndicats pour qu'on se prononce à son sujet.
Chronique financière
Nous lisons dans le Bulletin mensuel de la Banque Cantonale Neuchâteloise :
Le chroniqueur financier qui est appelé à suivre les événements au jour le jour pour les commenter et les résumer ensuite au profit de ses lecteurs, a parfois devant lui une tâche difficile, et celle-ci devient particulièrement ingrate lorsqu'il s'agit d'analyser une période semblable à celle que nous traversons.
Les faits qui se déroulent actuellement, ne sont pas de nature à donner satisfaction. On a de la peine à se défendre de l'impression que les Alliés se débattent au milieu de difficultés dont ils n'ar- rivent pas à sortir. La brusque rentrée en scène du Président Wilson dans le règlement de la question de Fiume, la volte faee et la nouvelle po- litique de M. Lloyd George à l'égard de la Russie, la situation toujours peu favorable en Allemagne sont des éléments d'incertitude qui ne contribuent pas à améliorer l'état des choses en Europe, et à solutionner les problèmes financiers et économi- ques, qui cependant doivent passer au premier plan.
Il nous paraît que jusqu'ici on s'est beaucoup trop fié à l'aide financière qui soi-disant viendrait des Etats-Unis. Les nations européennes feraient beaucoup mieux de ne compter que sur elles-mêmes et de s'entendre entre elles en pratiquant une so- lidarité bien comprise, de façon à sortir du chaos dans lequel se débattent les neutres comme les belligérants.
Le problème des[changes reste à l'ordre du jour;
avant la guerre, la brillante tenue de la livre ster- ling sur tous les marchés du monde était un point indiscuté ; cette devise se stabilisait à New-York à 4,86 '/s dollars. Aujourd'hui, Wall Street cote la livre sterling 3,20 dollars; c'est une perte de 35 °/° environ. En présence de cette baisse, les cercles financiers de la Cité à Londres commen- cent à comprendre que les diverses devises sont solidaires les unes des autres et qu'il est nécessai- re de prendre des mesures internationales pour remédier à un état de choses qui menace de finir par une catastrophe. Les économistes disent avec raison aux nations à changes dépréciés : « Produi- sez et expoi'tez ». Mais pour produire et fournir un travail efficace, il faut d'abord se nourrir et importer les denrées alimentaires qui font défaut dans le pays, puis il s'agit d'acheter les matières premières destinées à alimenter les fabriques.
Sans l'aide du dehors, sous forme de crédits accor-
dés, l'Allemagne et l'Autriche sont hors d'état, vu
la baisse extraordinaire de leurs changes, d'im-
porter les denrées alimentaires et les matières
premières qui leur sont indispensables pour pou-
LA FÉDÉRATION HUULUGERE SUISSE 1C3
voir r e p r e n d r e l e u r activité é c o n o m i q u e et exécuter les engagements i m p o s é s p a r l e u r s v a i n q u e u r s .
Singulière s i t u a t i o n en v é r i t é q u e celle où l'on voit les g a g n a n t s de la g u e r r e é p u i s é s p a r u n e lutte tenace de p l u s de q u a t r e a n s se t r o u v e r d a n s l'obligation de v e n i r en a i d e a u x v a i n c u s p o u r leur p e r m e t t r e de se r e l e v e r é c o n o m i q u e m e n t financièrement p a r l a n t !
De même que la g u e r r e a été l o n g u e , de m ê m e la r e s t a u r a t i o n financière de l ' E u r o p e e x i g e r a u n e longue c a m p a g n e d'efforts s o u t e n u s q u i ne pro- duiront l e u r s effets q u e p a r u n e a c t i o n concertée des p r i n c i p a l e s n a t i o n s e u r o p é e n n e s . Les g r a n d s marchés financiers o n t l ' h a b i t u d e d'anticiper les événements; l'activité déployée ces d e r n i e r s t e m p s par p l u s i e u r s B o u r s e s i m p o r t a n t e s serait-elle le signe p r é c u r s e u r d ' u n e a m é l i o r a t i o n p r o c h a i n e de la situation é c o n o m i q u e et financière des p e u p l e s si gravement a t t e i n t s p a r la g u e r r e ? Acceptons-en l'augure, s a n s toutefois n o u s l a i s s e r aller a t r o p d'optimisme.
Monnaies d'argent.
Ces j o u r s s'est r é u n i e a u m i n i s t è r e d e s affaires étrangères à P a r i s , u n e conférence a y a n t p o u r b u t d'étudier la q u e s t i o n de l'émission de pièces d'ar- gent à u n t i t r e différent du t i t r e a n c i e n . O n sait, en effet, q u e les pièces d ' a r g e n t actuelles o n t u n e valeur s u p é r i e u r e à celles p o u r l a q u e l l e elles ont été émises. L ' a r g e n t cotant en F r a n c e 633 fr. au kilogramme, u n e pièce de 1 fr. contient p o u r 2 fr. 65 d ' a r g e n t , celle de 2 fr., 5 fr. 30 et celle de 5 fr., 14 fr. 29. O n sait q u ' u n e p r o p o s i t i o n i d e n t i - que a été i n t r o d u i t e en A n g l e t e r r e p a r le chance- lier du T r é s o r .
A l'étranger, le projet a été déjà formé de subs- tituer à la m o n n a i e d ' a r g e n t u n e m o n n a i e de nickel.
La Suisse c e p e n d a n t l'a rejetée et, d a n s ces con- ditions, on n e croit p a s q u e les E t a t s de l ' U n i o n latine et s u r t o u t la F r a n c e , l ' a d o p t e r o n t . L a Suisse a ordonné u n e s o r t e de r e c e n s e m e n t d e s m o n n a i e s d'argent. O n v e r r a c o m b i e n de ces pièces ont déjà trouvé le c h e m i n de l'étranger,- car les offres à Londres ont été t r è s l a r g e s pour, l ' a r g e n t en bar- res p r o v e n a n t d u c o n t i n e n t . Toutes les i n t e r d i c - tions de fondre les m o n n a i e s d ' a r g e n t sont s a n s valeur si les s p é c u l a t e u r s p e u v e n t g a g n e r des som- mes é n o r m e s . S û r e m e n t b o n n o m b r e de g r o s sous ont émigré et ne r e v e r r o n t p l u s la Suisse.
L'Union monétaire latine maintenue.
La conférence m o n é t a i r e a t e n u d e u x séances, lundi et m e r c r e d i , sous la p r é s i d e n c e d u m i n i s t r e français des finances. Le p r e m i e r échange de vues a abouti à cette conclusion, q u ' i l c o n v i e n t de main- tenir l ' U n i o n m o n é t a i r e l a t i n e . Les délégués o n t décidé q u e les E t a t s m e m b r e s de l ' U n i o n m o n é - taire r e t i r e r o n t des p a y s v o i s i n s l e u r s m o n n a i e s d'argent q u i s'y t r o u v e n t en c i r c u l a t i o n .
La conférence a été s u s p e n d u e p o u r q u e l q u e s jours. Les délégués de c h a q u e p u i s s a n c e , n o t a m - ment les délégués suisses, a y a n t manifesté le d é s i r de r e n t r e r d a n s l e u r p a y s respectif p o u r d i s c u t e r des solutions e n v i s a g é e s .
Bibliographie
Guide manuel de l'Apprenti horloger.
La l i b r a i r i e i n d u s t r i e l l e R e n a u d fait p a r a î t r e la deuxième é d i t i o n de cet i n t é r e s s a n t o u v r a g e qui s'appelle: « L e G u i d e m a n u e l de l ' A p p r e n t i hor- loger», p a r H . S i é v e r t .
Faire p a r a î t r e , d a n s la p é r i o d e q u e n o u s traver- sons, u n l i v r e i m p o r t a n t q u i t r a i t e de l ' h o r l o g e r i e , c'est faire p r e u v e (nous e n t e n d o n s p a r l e r ici de l'éditeur), d ' u n r a r e c o u r a g e . Car, si o n v e u t b i e n considérer le p r i x d u p a p i e r de la confection d e s dessins, des clichés, de l ' i m p r e s s i o n et d u t i r a g e , c'est une r u d e tâche q u e de p u b l i e r u n o u v r a g e de 380 pages i l l u s t r é e s , avec 5 p l a n c h e s h o r s t e x t e .
Pour d o n n e r u n e idée exacte de l ' i m p o r t a n c e de ce livre, n o u s e n p u b l i o n s ci-après la t a b l e d e s matières r é s u m é e :
Le chapitre p r e m i e r est e x c l u s i v e m e n t r é s e r v é aux travaux p r é p a r a t o i r e s , et c o m p r e n d les obser- vations préalables, le l i m a g e , le fer (fonte et acier), la fabrication p r a t i q u e de q u e l q u e s o u t i l s , le lami- nage de fines g o u p i l l e s , le t o u r n a g e , la confection des vis, le t o u r n a g e a u m o y e n de la r o u e , l'adou- cissage et le polissage, le t r a i t e m e n t d u c u i v r e jaune (laiton).
Les chapitres s u i v a n t s t r a i t e n t : le 2°, de l'horlo- gerie en g é n é r a l ; 3% d e s p e n d u l e s , et le 4e, d e s montres, avec des i n d i c a t i o n s p r é c i s e s s u r le r e - passage et la r é p a r a t i o n , l ' é c h a p p e m e n t à c y l i n d r e , le cadran et la boîte, le r e m p l a c e m e n t de différen- tes pièces, l ' é c h a p p e m e n t à a n c r e , etc., e t c .
V i e n n e n t ensuite u n a p p e n d i c e avec leçons de dessin abrégées et n o t i o n s sur le calcul t r i g o n o - m é t r i q u e , enfin u n s u p p l é m e n t t r a i t a n t des diffé- r e n t s g e n r e s de t e m p s , suivi de tableaux i n d i q u a n t la g r a n d e u r de r o u e s et de p i g n o n s p o u r m o n t r e s , les é c h a p p e m e n t s à c y l i n d r e , les l o n g u e u r s du p e n d u l e m a t h é m a t i q u e et les n o m b r e s trigonomé- t r i q u e s n a t u r e l s .
« L e G u i d e m a n u e l de l ' A p p r e n t i h o r l o g e r » est i n d i s p e n s a b l e à t o u s ceux qui v e u l e n t bien con- n a î t r e le métier. Il est digne de figurer d a n s u n e b i b l i o t h è q u e , car il convient d'ajouter que les p l u s g r a n d s soins ont été a p p o r t é s à s o n é d i t i o n , et, m a l g r é cela, le p r i x en est r e l a t i v e m e n t bon mar- ché, p u i s q u ' i l ne coûte que 16 fr. La p r e m i è r e édi- t i o n , qui date d ' a v a n t la g u e r r e , coûtait 9 fr. 50.
Gomme il est à p r é v o i r que cette seconde é d i t i o n s e r a vite é p u i s é e , n o u s ne s a u r i o n s t r o p conseiller à nos lecteurs de se la p r o c u r e r sans r e t a r d . E n - voi franco contre u n m a n d a t de 16 fr. 60 adressé à M. R e n a u d , é d i t e u r , 47, B o u l e v a r d de Sébastopol, P a r i s .
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Registre du commerce
E n r e g i s t r e m e n t « i
24/11/20 — Berthoud tt- Cie, suc. n. coll, (Fritz-Henri et Er- nest B., de Couvet) labr. de boites de montres, Bienne.
M o d i f i c a t i o n - .
28/11/20. — La maison Augustin Péclard, Berne, indique comme genre de commerce : Maison d'export. d'Horlogerie et bijouterie en gros.
18/11/20. — La soc. p. act. Aufranc & Co, S.,A., à Bienne, a porté son cap. soc. à fr. 200.000,— nom.
R a d i a t i o n s t
- / . Wollmann, Iwo Watch, labr. d'horlogerie>
F a i l l i t e t
S. Eichenbaum, labr., La Chaux-de-Fonds.
25/11/20. - Bienne.
25/11/20. -
Liste des dessins et modèles
D é p ô t s .
N' 31212. i lévrier 1920, 11 V h. a. — Ouvert. — 1 modèle. — Pendulette. — G. Gyger-Uauri, Soleure (Suisse). Manda- taire : W. Koelliker, Bienne.
N" 31914. 2 février 1920, 7 b. p. — Ouvert. — 1 modèle. — Calibre de mouveme; t de montre de poche de toutes gran- deurs, lépine et savonnette. — Eberhard & Co, La Chaux- de-Fonds (Suisse).
N* 31219. 4 février 1920, 2 h. p. — Ouvert. — i modèle. — Ca- libra de montre. — Société anonyme Louis Brandt et frère Oméga Watch Co, Bienne (Suisse). Mandataires :
Herren & Guerchet, Genève.
N' 31232. 11 février 1920, 11 h. a. — Ouvert. — 2 modèles. — Calibres de montres de toutes dimensions. — Société ano- nyme de la Fabrique des Montres Henry Grandjean &
Cie, Genève (Suisse).
R a d i a t i o n s .
X* 11718. 1" février 1905. 5 modèles (solde de 7). — Mouve- ments de montres de toutes grandeurs.
N° 11719. 1" février 1905. — 1 modèle — Calibres de montres.
N° 11722. 3 février 1905. — i modèle. — Calibres de montres.
N° 11729. 6 février 1905. — 2 modèles. — Fonds de boites de montres décorés.
N' 11732. 7 février 1905. — 1 modèle (solde de 2). — Calibres de montres.
COTES
M é t a u x p r é c i e u x (5 mars 1920) :
Argent fin en grenailles fr. 219.— le kilo Or fin, pour monteurs de boites » 4225.— »
• laminé pour doreurs » 4400.— » Platine ouvre » -28.— le gr.
Change sur Paris fr. 43.25 D i a m a n t b r u t (5 mars 1920) :
Petits éclats diamant fr. 26,— à 27,— le karat Boart » 28,50 » 29,50 Poudre de diamant bruteur . . . » 2,80 » 2,95 »
Nouvelle hausse.
(Cote privée de la maison Lucien Baszanger, Genève.
M é t a u x (Bourse de Londres) ;
Comptant A terme 27 lévrier I " mars 27 lévrier I ' mars
Cuivre, Standard .
» électrolyt..
Etain Plomb Zinc
Argent métal . . . Bourse de New-York Argent métal . . .
Londres (libre) : Or métal
120 »/s 126 — 399 Vi 51'/a 59 V«
82»/*
1 " mars
131 V«
28 lévrier
122/4
121 '/s 126 — 403 V«
52 — 59 >/«
84 — 2 mars 132 — 29 lévrier 121/6
122 '/s 130 — 402 '/<
52%
6 1 ' / , 82 —
122 V«
130 — 406 »/9
53 Va 61V«
83 », '/a
Suisse . . France . . Londres . New-York.
Bruxelles . Italie . . .
Esoompte et cha
Escompte 5 à 5 •/.%>. . ' . . . 5 % . . . . • 6"/„
5»/o 4Vsà5°/o Espagne 4>/i à 5 % 5 % Amsterdam
Allemagne . Vienne . . . Prague . . . Pétrograde . Stockholm . Christiania . Copenhague.
Sofia . . . .
4 >/, à 5 % 5 % 5°/o 67Vo 5V»%
6°/o
nge
Demande
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224 — 5.875 2.25 5.925 8.50 114.50 104.50 92.25 8.50
Offre
45.25 21.31 6.21 45.35 33.50 107.—
225.—
6.375 2.75 6.425 10.50 115.50 105.50 93.25 9.50
Réclamations
concernant la distribution du Journal
Les abonnés de la «Fédération horlogère» qui auraient une réclamation à formuler au sujet de la distribution, sont priés de l'adresser au bureau ÜB pOStB respectif et non à notre Administration, chaque bureau recevant régulièrement le nombre d'exemplaires correspondant à sa liste d'abonnés.
SfÊf La poste étant responsable de la distribu- tion du journal, n'admet d'autres réclamations que celles faites AlrBCtBlïlBRt par l'abonné au- près du bureau qui le dessert.
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Poinçonnement du mois de Février
Boites platine Boites de montres or Bottes de montres argent Totaux Février 1919 1920 1919 1920 1919 1920 1919 1920
Totaux Janvier-Février
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3.335 71.007 1.350 480 4.633 771 8.779 817 2.245
— — 6.790 5.822 30.874
5.311 7.371 11.735 29.297 29.099 8.010 4.014 35.381 20.914 19.518 2.384 25.575
18.886 611 7.016 5.225 30.233 27.656 8.174 4.304 15.434 11.583 16.370 1.398 22.311
34.262 66.968 8.932 11.966 33.208 30.595 15.092 4.014 36.383 20.773 26.308 2.384 25.575
22.221 71.966 8.366 5.705 35.252 28.427 16.953 5.121 17.704 11.583 22.192 1.399 22.301
1919
65.314 131.182 17.679 22.948 57.434 67.016 30.546 6.804 77.478 38.287 49.888 4.868 54.432
1920
41.096 137.318 17.102 7.862 69.589 59.504 32.936 11.523 35.414 24.997 42.605 2.416 40.844
Total 277 760 84.841 99.239* 229.483 169.191 316.601 269.190 623.876 533.206 Différence 1920» 1919
— 483 —
14.398
— — — — 59.292 — 47.411
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