MPSI B Année 2018-2019. DS 10 le 19/04/19 29 juin 2019
Problème 1
Ce texte est une introduction aux fonctions génératrices.
Préliminaire
1. Énoncer et démontrer une formule de Leibniz relative à la dérivée d'ordre n d'un produit de deux fonctions de classe C ∞ .
2. Soit u un réel xé non nul, écrire le développement limité en 0 à l'ordre n (entier quelconque) de
t → 1 u − t .
PARTIE I : Nombres de Fibonacci
On considère une fonction f dénie dans un intervalle ouvert I contenant 0 par :
∀t ∈ I, f(t) = 1 1 − t − t 2 .
Cette fonction est clairement de classe C ∞ dans son domaine, on note
∀n ∈ N , f n = f (n) (0) n! . On dénit aussi la suite de Fibonacci par les relations
ϕ 0 = ϕ 1 = 1, ∀n ≥ 2, ϕ n = ϕ n−1 + ϕ n−2 . 1. Préciser l'intervalle I . Calculer f 0 , f 1 , f 2 , f 3 .
2. Montrer, en considérant (1 − t − t 2 )f (t) que ϕ n = f n pour tous les entiers n . 3. Montrer que 1 + ϕ 0 + ϕ 1 + · · · + ϕ n = ϕ n+2 pour tous les entiers n .
4. a. Calculer des réels u , v , α , β tels que
∀t ∈ I, 1
1 − t − t 2 = α
u − t + β v − t .
b. Exprimer la suite (ϕ n ) n∈ N comme combinaison linéaire de deux suites géomé- triques à préciser.
PARTIE II : Nombres de dérangements.
On dénit une fonction g dans I = ]−∞, 1[ en posant
∀t ∈ I, g(t) = e −t 1 − t .
Cette fonction est clairement C ∞ , on pose d n = g (n) (0) pour tout entier n .
On appelle dérangement d'un ensemble E toute bijection σ de E dans E qui ne laisse xe aucun point de E . C'est à dire σ(ω) 6= ω pour tous les ω de E . On note δ n le nombre de dérangements d'un ensemble à n éléments. On pose arbitrairement δ 0 = 1 .
1. Calculer d 0 , d 1 , d 2 , d 3 . 2. Calculer δ 1 , δ 2 , δ 3 .
3. Montrer, en considérant un développement limité de e t g(t) , que pour tout entier n : 1 =
n
X
k=0
1 (n − k)!
d k
k! . 4. Montrer que δ n = d n pour tout entier n .
5. Montrer les relations suivantes pour n ≥ 2 : δ n = n!
1 2! − 1
3! + · · · + (−1) n n!
, (−1) n n! = δ n
n! − δ n−1 (n − 1)! .
PARTIE III : Nombres de partitions.
On dénit une fonction h dans R en posant
∀t ∈ R , h(t) = e e
t−1 .
Cette fonction est clairement C ∞ , on pose p n = h (n) (0) pour tout entier n .
On rappelle qu'une partition d'un ensemble E est un ensemble de parties non vides de E , deux à deux disjointes et dont l'union est E . On note π n le nombre de partitions d'un ensemble à n éléments. On pose arbitrairement π 0 = 1 .
1. Calculer p 0 , p 1 , p 2 , p 3 . 2. Calculer π 1 , π 2 , π 3 .
3. En utilisant h 0 et des développements limités, montrer que
∀n ∈ N , p n+1 =
n
X
k=0
n k
p k . 4. Montrer que p n = π n pour tout entier n.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai S1810EMPSI B Année 2018-2019. DS 10 le 19/04/19 29 juin 2019
Problème 2
Dans ce problème 1 , on considère une suite de lancers indépendants d'une même pièce, pouvant donner Face avec la probabilité p ∈]0, 1[ et Pile avec la probabilité q = 1 − p . Pour tout entier n ≥ 1 , on considère les événements
F n : le n -ième lancer a donné Face, P n : le n -ième lancer a donné Pile.
Dans la première partie, on s'intéresse au numéro du lancer où, pour la première fois, on a obtenu deux Faces consécutifs. Dans la partie II, on généralise avec r lancers consécutifs donnant Face.
Préliminaires
1. Soit n ∈ N ∗ , L = (L 1 , · · · , L n ) ∈ { Pile , Face } n et m ≥ n . L'expérience aléatoire consiste à réaliser m lancers. Quelle est la probabilité d'obtenir L lors des n premiers lancers ? Vérier que cette probabilité est indépendante de m (toujours ≥ n ).
2. Soit a , b , c réels. Montrer que
1 1 1
a b c
a 2 b 2 c 2
est inversible si et seulement si a, b, c sont deux à deux distincts.
I. Première obtention de deux Faces consécutifs.
Pour tout entier n ≥ 1 , on considère l'événement E n dont la probabilité est notée p n
E n : une suite de deux Faces consécutifs est obtenue pour la première fois à l'issue du n -ième lancer.
1. Établissement d'une relation de récurrence.
a. Préciser les événements E 1 , E 2 , E 3 et leurs probabilités p 1 , p 2 , p 3 . b. Montrer que
∀n ∈ N ∗ , E n+3 = F n+3 ∩ F n+2 ∩ P n+1 ∩ E n ∩ · · · ∩ E 2 ∩ E 1
c. Montrer que
∀n ∈ N ∗ , p n+3 = p 2 q 1 −
n
X
k=1
p k
!
1
d'après E.P.I.T.A. 2016 Épreuve optionnelle
d. En déduire :
∀n ∈ N ∗ , p n+3 = p n+2 − p 2 qp n
Quelle valeur doit-on conventionnellement attribuer à p 0 pour que la relation soit valable pour n = 0 ?
2. Suites et matrices.
On considère dans cette question le polynôme P = X 3 − X 2 + p 2 q , l'ensemble U des suites (u n ) n∈
N à valeurs réelles telles que
∀n ∈ N , u n+3 = u n+2 − p 2 q u n
et la matrice
A =
0 1 0
0 0 1
−p 2 q 0 1
.
a. Montrer que U est un R-espace vectoriel et préciser sa dimension. Préciser une base de U (nommée B ) dans laquelle la matrice du vecteur (u n ) n∈
N est
u 0
u 1
u 2
.
Montrer que (u n ) n∈
N 7→ (u n+1 ) n∈
N dénit un endomorphisme de U (nommé S ) dont la matrice dans B est A .
b. Former la division euclidienne de P par X − p . Montrer que P admet trois racines réelles p , r 1 , r 2 avec −1 < r 2 < 0 < r 1 < 1 .
c. Soit λ ∈ R. Sous quelle condition la matrice A − λI 3 est-elle non inversible ? d. Montrer que U admet une base (nommée G ) formée de suites géométriques sauf
pour une valeur particulière de p à préciser. Quelle est la matrice de S dans cette base ? Quelle est la matrice de passage de B dans G ?
3. Expression des probabilités p n . Montrer que
∀n ∈ N , p n = p 2 r n−1 1 − r n−1 2 r 1 − r 2
4. Temps d'attente moyen.
a. Calculer la limite de ( P n
k=1 p k ) n∈
N
∗. b. Calculer la limite de ( P n
k=1 kp k ) n∈N
∗en fonction de p seulement (ni r 1 ni r 2 ne doivent gurer dans l'expression de la limite).
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II. Première obtention de r Faces consécutifs.
Dans cette partie r ∈ N avec r ≥ 3 . Pour tout entier n ≥ 1 , on considère l'événement E n dont la probabilité est notée p n
E n : une suite de r Faces consécutifs est obtenue pour la première fois à l'issue du n -ième lancer.
1. Montrer que
∀n ∈ N ∗ , p n+r+1 = p r q 1 −
n
X
k=1
p k
!
En déduire :
∀n ∈ N ∗ , p n+r+1 = p n+r − p r qp n
Quelle valeur doit-on conventionnellement attribuer à p 0 pour que la relation soit valable pour n = 0 ?
2. Développements limités.
On considère le polynôme B = 1 − X + p r q X r+1 et un intervalle ouvert I contenant 0 dans lequel B ne s'annule pas.
a. Justier l'existence de I .
b. Soit F = Q B avec Q ∈ R r [X ] . Montrer que F (restreinte à I ) admet des dévelop- pements limités en 0 à tous les ordres. On note u 0 , u 1 , · · · les coecients de ces développements :
∀n ∈ N , F (x) = u 0 + u 1 x + · · · + u n x n + o(x n ) Montrer que
∀m ≥ r + 1, u m = u m−1 − p r q u m−r−1 c. Former le produit des deux développements limités
p
q + p r x r + o(x r )
1 − x + p r qx r+1
3. Fonction génératrice.
Préciser le polynôme Q ∈ R r [X ] tel que, pour tout n > r , le développement limité en 0 à l'ordre n de G = Q B soit
G(x) = p 0 + p 1 x + · · · + p n x n + o(x n ).
Calculer G(1) et G 0 (1) .
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