E NCONTRE
F ERRIOT
L EGRAND
P OUZIN
P ENJON L EHAULT B RET
L ABROUSSE R OCHAT
Démonstrations du théorème de géométrie énoncé à la page 196 de ce volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 2 (1811-1812), p. 310-318
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3I0
QUESTIONS
Comme le
problème
de la détermination d upoint p a
deux so-lutions ( fig. I2 ),
savoir lepoint p
et lepoint
y, onpourrait
croireque le
problème propose
en a deuxaussi ; mais,
en exécutantl’opera-
tion sur le
point
q , on se convaincra facilement que letriangle
rec-tangle qui
doit donner l’inclinaison des deuxplans
nepeut
êtreconstruite
de manière que le
problème
n’ajamais qu’une
solution auplus.
Ce
problème
serait memeimpossible
si taprojection de l’un
desangles du triangle
àprojeter
devait êtreégale
à cetangle même ;
à moinscependant
que lesprojections
des deux autres ne dussent aussi leur êtreégales ; auquel
cas les deuxplans
devraient êtreparallèles,
et lasituation du
triangle
àprojeter
indeterminée sur l’un de cesplans. (*)
Démonstrations du théorème de géométrie énoncé à la
page I96 de
cevolume ;
Par MM. ENCONTRE , FERRIOT , LEGRAND, POUZIN , PENJON, LEHAULT , BRET, LABROUSSE
etROCHAT.
ENONCÉ.
Dans toutquadrilatère, plan
ougauche ,
la sommedes
quarrés
des deuxdiagonales
est double de la somme desquarrés
des deur droites
qui joignent
les milieux des côtésopposés.
Les démonstrations de cette
proposition
données par MM.Encontre, professeur doyen
de la faculté des sciences de l’académie de Mont-pellier ; Ferriot, professeur
aulycée
deBesançon ; Legrand, professeur
de
mathématiques
àSaint-Brieux ,
etPouzin ,
deMontpellier,
seréduisent
également
à cequi
suit.(*) Tout cela résulte aussi de ce
qui
est dit dans la note de la page 304.( Note des éditeurs. )
R É S O L U E S.
On sait
(*) qu’un quadrilatère ,
plan ougauche ,
étantdonné ,
si l’on en construit un autre dont les sommets soient les milieux des côtés du
premier ,
ce dernier sera unparallélogramme
dont lescôtés
opposés
serontparallèles
auxdiagonales
duquadrilatère donné ,
et en seront
respectivement
les moitiés.Il est connu d’ailieurs
(**)
que , dans toutparallélogramme ,
lasomme des
quarrés
des deuxdiagonales
estégale
à la somme desquarrés
desquatre
côtés.Soit donc
ABCD ( fig. 15 )
unquadrilatère ? plan
ougauche
etsoient
M, N , P, Q,
les milieuxrespectifs
deDA, CD ,
BC etAB ;
par lapremière proposition
on auraon aura
donc,
enquarrant , ajoutant
et divisant par 2 ,mais j,
par la secondeproposition ,
on adonc
M. Encontre remarque, à ce
sujet,
que toutparallélogramme inscrip-
tible au cerclc est nécessairement un
rectangle , puisque
les deuxdiagonales
secoupant
en deuxparties égales
sont nécessairement des diamètres etqu’ainsi
sesangles
se trouvent inscrits au demi-cercle.M. Ferriot observe que, si l’on
conçoit
une suite deparallélogrammes
tels que les sommets de chacun soient les milieux des côtés du
précédent,
etqu’on désigne
par i l’aire dupremier ,
la somme de(*)
Voyez
le tome 1 .er des Annales, page 353.(**) Voyez le corollaire de la
proposition
XIV du livre III de la Géométrie de M.Legendre.
3I2
QUESTIONS
leurs aires sera
celle
de laprogression décroissante I+I 2 +I 4 +I 8
+... = 2 ; il remarque que la même
proposition
a encore lieu si la pre- mièrefigure ,
au lieu d’ètre unparallelogramme,
est unquadrilatère quelconre.
M.
Legrand
remarque d’abordqu’en prenant
le motquadrilatère
dans le sens le
plus général ,
onpeut,
dans unquadrilatère plan
ou
gauche ,
considérer les deuxdiagonales
comme deux cotes op-posés ,
el viceversâ ;
si donc R et S sont les milieux desdiagonales
BD et
AC, ( fig. I7 )
on devraavoir ,
en vertu du théorèmedémontré
cc
qui donne,
enajoutant,
c’est-à-dire : Dans tout
quadrilatère , plan
ougauche ,
la sommede
quarrés
tant des côtés que desdiagonales
estquadruple
de lasomme des
quarrés
des droitesqui joignent
tant les milicux des côtésopposés
que ceux desdiagonales.
Ou autrement : Dans tout
tétraèdre ,
la somme desquarrés
dessix arêtes est
quadruple
de la somme desquarrés
des trois droitesqui joignent
les milieux des arêtesopposées. (*)
Si de la somme des deux dernières
équations
on retranche la pre-mière ,
ilvient ,
entransposant
c’est-à-dire : Dans tout
quadrilatère , plan
ougauche ,
la sommedes
quarrés
desquatre
côtés estégale à
la somme desquarrés
des(*)
Voyez la page 358 du tome I.er des Annales.deux
deux
diagonales , plus
lequadruple du quarrè
de ladroite qui joint
les milieux de ces
diagonales. (*)
Supposant
ensuite que le-quadrilatère
estplan,
formant le qua- drilatèrecomplet,
etappliquant
le theorème à chacun (lesquadrilatères simples qui
lecomposent,
M.Legrand parvient
aux deux théorèmes que voici :I.° Dans tout
quadrilatère let,
la somme desquarrés
destrois
diagonales
estégale
à la somme desquarrés
des six droitesqui joignent
les milieux des côtésopposés,
dans les troisquadrilatères simples qui
lecomposent.
2.° Dans tout
quadrilatère complet ,
la somme desquarrés
desdouze côtés des trois
quadrilateres simples qui
le composent estégale
au double de la somme desquarrés
des troisdiagonales , plus
lequadruple
de la somme desquarrés
des trois distances des milieux de cesdiagonales, pris
deux à deux.M.
Penjon, professeur
aulycée d’Angers ,
a démontré la propo-sition comme il suit:
Tout étant d’ailleurs dans la
figure
16 comme dans lafigure I5,
soient menées NA et
NB ;
par un théorème connu(**)
lestriangles
ANB, CAD,
DBC donnerontAjoutant
les deux dernièreséquations
au double de lapremière , il
viendra ,
enréduisant, transposant
et divisant par 2c’est-à-dire : Dans
tout quadrilatère , plan
ougauche ,
la sommedes
quarrés
des deuxdiagonales
estégale à quatre fois
lequarré
(*) Voyez le tome er des Annales, page 358.
(**) Voyez la même page.
Tom. II.
43
3I4
QUESTIONSde la droite
qui joint les
milieux de deux côtésopposés quelconques, plus
la somme desquarrés
de ces mêmescôtés ,
moins la sommedes
quarrés
des deux autres ;proposition qui
rentre ausurplus
dansl’une de celles de 1B1.
Legrand.
On aura donc
pareillement
prenant
la demi - différence de ceséquations
, ilviendra,
entransposant,
c’est-à-dire : Dans tout
quadrilatère , plan
ougauche ,
la sommedes
quarrés
de deux côtésopposés , plus
le double duquarré
dela droite
qui joint
leursmilieux
estégale
à la somme desquarrés
des deux autres
côtés , plus
le double duquarré
de la droitequi joint
les milieux de ces derniers.Ou autrement : Dans tout
tétraèdre,
la somme desquarrés
dedeux arêtes
opposées quelconques , plus
le double duquarré
de ladroite
qui joint
leursmilieux ,
est unequantité
constante.(*)
Si au
contraire ,
onprend
la demi-somme de ceséquations ,
ilviendra
ce
qui
démontre laproposition
annoncée.Voici la démonstration de M.
Lehault ,
élève dulycée d’Angers.
Soient
R, S ( fig. I7 )
les milieuxrespectifs
des deuxdiagonales
BD et
AC ,
et soient menées les droitesMR, MS, NR, NS, PR, PS, QR , QS ;
on sait(**)
que ces huitdroites
moitiés des cotes duquadrilatère
ABCD sont les cotes de deuxparallélogrammes
dontRS est une
diagonale
commune ; on auradonc ,
par le théorèmedéjà rappelé
(*) Voyez le tome l.cr des Annales, page 360.
(**)
Voyez
le tome I.er des Annales, pages 3I3 et 353.ou
on aura
pareillement
En
prenant
la difTerence de ceséquations ,
on retomberait sur l’un des théorèmes de M.Penjon;
mais si l’on enprend
au contrairela somme, il viendra
c’est-à-dire : Dans tout
quadrilatère , plan
ougauche ,
la sommedes
quarrés
desquatre
côtés estégale
au double de la somme desquarrés
des deux droitesqui joignent
les milieux des côtésopposés, augmenté
duquadruple
duquarré
de cellequi joint
les milieux des deuxdiagonales.
Or,
on a , par un théorème connu ,(*)
donc,
en retranchant ettransposant ,
ce
qui
démontre laproposition
annoncée.MM.
Bret., professeur
à la faculté des sciences de l’académie deGrenoble , Labrousse , professeur
demathématiques
àMontélimart,
et
Rochat , professeur
denavigation
àSt-Brieux
t ont démontré le théorème par l’analise. Nousindiquerons
seulement la démonstration de M.Bret , qui
nous a paruremarquable
par sagénéralité
et sonélégante
brièveté.0
Voyez
le tome 1.er des Annales, pages 3I3 et 353.3I6 QUESTIONS
Soient
A, B, C, D,....
tant depoints qu’on voudra , disposer
d’une manière
quelconque
dansl’espace
etrapportes
à trois axesrectangulaires quelconques ;
soient a ,a’ ,
a" les coordonnées dupoint A; b, b’, b"
celles dupoint B ;
et ainsi des autres Soitdésigne
parMab
le milieu de la droitequi joint
lespoints A
etB
et soient
adoptées
des notationsanalogues
pour les milieux des droitesqui joignent
les autrespoints
deux adeux ;
les coordonnées dupoint Mab
seront, comme l’onsait
,a+b 2, a’+b’ 2, a"+b" 2;
celles dupoint Mcd
serontc+d 2, c’+d’ 2, c"+d" 2, et il en sera de même pour
les autres.
Soient enfin
adoptées
pourabréger,
les notations quevoici ?
en observant que ,
quelles
que soient deuxquantités p, q,
on al’équation identique
on aura
c’est-à-dire ,
ce
qui
démontre laproposition
annoncée.Loin que la
proposition
ainsi démontrée enprésuppose
aucuneautre ,
on
peut
au contraire en déduirefacilement,
commecorollaires ,
toutescelles sur
lesquelles
on s’estappayé
dans les démonstrationsprécé-
dentes,
et ungrand
nombre d’autres. M. Bret se contente d’endonner
les
exemples qui
suivent.On
peut
d’abordsupposer
que lequadrilatère
est unparallélo-
RÉSOLUES. 3I7
gramme;
alors
la droitequi joint
les milieux dedeux
côtésoppesés
devient
égale
à chacun des deux autrescôtes ;
lethéorème
devient donc alors lapropriété
duparallélogramme
surlaquelle
se sontappuyer
MM. Encontre , Ferriot, Legrand
et Pouzin.Dans la formule
ou
peut permuter
à volonté les lettres entreelles ;
onpeut
doncécrire
Si,
laissant la dernière de ces troiséquations ,
onajoute seulement
entre elles les deux
premières,
il viendrace
qui
est unthéorème
de M.Penjon ; mais,
en vertu de lapropriété
du
parallelogramme qui
vient d’êtredémontré,
on adonc
ce
qui
est le théorème d’Euler surlequel
s’estappuyé
M.Lehault.
Eu
prenant
la somme des troiséquations
on obtientpropriété
du tétraèdre démontre par M.Legrand.
Si ,
dans cette dernièreformule,
onsuppose
que Jepoint
D scconfond avec le
point C,
on auraelle deviendra donc
3I8 QUESTIONS
mais ,
par lapropriété
desparallèles,
on ad’où
substituant
donc ,
ilviendra,
enréduisant,
c’est la
propriété
dutriangle,
surlaquelle
s’estappuyé
1B1.Penjon:
M. Bret termine en observant que cette
propriété
dutriangle
donnelieu à un théorème assez
remarquable
que voici :La somme des
quarrés
des distances d’unpoint fixe
aux deuxextrémités d’un même diamètre
quelconque
d’unesphère
est une quan- tité constante ,égale
au double duquarré
du rayon de lasphère, augmenté
ditquadruple
duquarré
de la distance dupoint fixe
aucentre de cette
sphère.
La même
propriété
a évidemment lieu pour lecercle ,
soit que lepoint
fixe se trouve sur sonplan
ouqu’il
soit hors de ceplan.
Solutions du problème de géométrie énoncé à la page 224 de
cevolume ;
ENONCÉ.
A unpolygone
donné circonscrire unpolygone
demême nom , dont les