G ERGONNE
Géométrie de situation. Double théorème de géométrie à trois dimensions
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 19 (1828-1829), p. 114-119
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II4
opposés de ce quadrilatère,
ap-partiennent
tous à une seule etmême
droite , polaire
communede ce
point ,
relativement à tou-tes ces courbes.
sommets
opposés
de cequadrila-
tère ,
concourent toutes en unseul et même
point , pôle
com-de cette
droite, relativement
à toutes ces courbes.
GÉOMÉTRIE DE SITUATION.
Double théorème de géométrie à trois dimen- sions ;
Par M. GERGONNE.
ON
a vu, à va pageI49
duprécédent volume,
que nous étions redevables à la sévèrecritique
de M. Poncelet de la double clas- sification deslignes
et surfaces courbes que nous avonsadoptée
de-puis lors;
double classification tout à faitindispensable (*) à
rai-son de sa liaison intime avec le
principe
de dualité(**);
etqu’il
serait
très-peu philosophique
de vouloir repousser sons leprétexte
(*) Nous disons
indispensable,
dansl’hypothèse
du moins où ledegré
dela
polaire
réciproque d’une courbe seraitplus
devé que le sien; ce quipeut
être vrai ,
mais que des juges très-compétens,
du choix de M. Poncelet lui-même, ne regardent pas comme suffisamment démontré.
(**) Nous avons
long-temps
hésite àemployer
cette expression, tant àcause du mauvais accueil que reçoivent d’ordinaire du
public
les locutionsnouvelles, que parce que le mot dualité est un des termes d’une
philosophie
dont nous faisons assez peu de cass M. Poncelet , en
l’adoptant ,
enadop-
tant même le mot traialité, nous a
beaucoup
enhardis à en faire usage.THEOREME.
qu’elle
est inusitée engéométrie , puisqu’alors
il faudrait aussi re-jeter,
du Traité despropriétés projectives,
et debeaucoup
d’autresouvrages
modernes ,
d’excellentes chosesqu’on
ne rencontre ni dansAppollonius
ni dans les autres auteurs de la mêmeépoque.
Nous devons aussi à cette attention
scrupuleuse
aveclaquelle
M.Poncelet veut bien scruter tout ce que nous
publions
dans notrerecueil,
de
réparer
une omission que nous avions commise à la pag, 326 de notre XI.e volume. Nous avionsessaye
dedémontrer,
en cet endroit,
par lesprincipes
de lastatique,
un curieux théorème degéo-
métrie
plane de
M.Coriolis,
ainsiqu’un
autre théorème que leprincipe
de dualité nous en avait fait déduire. Parvenus à la fin denotre
tâche ,
nous nousaperçûmes
que la démonstration que nous avions donnée dupremier
de ces deux théorèmesn’exigeait
pasnécessairement que les
points qu’on
y considérait fussent situés dansun même
plan; mais,
tout en faisant cette remarque, nousdûmes
ajouter qu’il
n’en était pas de même des droites dont il était ques- tion dans lesecond,
attendu que , tandis que deuxpoids
peuventtoujours
se composer en unseul,
deuxforces,
aucontraire,
ne peuvent se composer en uneseule, qu’autant
que ces forces sont si-tuées dans un même
plan.
M. Poncelet observe
présentement
avecbeaucoup
deraison
, qne le théorème deM.Coriolis, étendu,
commenous lavons fait,
auxtrois dimensions de
l’espace,
n’en a pas moins un correlatifqui
s’ea déduit en y
remplaçant
lespoints
par desplans. C’est,
en ef-fet,
une remarquequi
nous avaitéchappé,
mais dont nous n’au- rions pu faire d’ailleurs aucun usage en l’endroitcité, quand
bienmême elle se serait alors offerte à notre
esprit,
attendu que , d’une part, nos moyens de démonstration n’auraient pu atteindre a ce nou-veau
théorème,
et que, d’une
autre les idées de dualitén’étaient pas
assez
répandues
à cetteépoque
pourqu’il pût
nous êtrepermis de
conclure ce théorème de
rautre,
comme unsimple
corollaire.Aujourd’hui,
aucontraire, qu’H
doit être bien connu que tous les théorèmes de situation marchent parcouples,
il nous suffiad’avoir démontré l’un
d’eux,
à l’endroitcité,
pour que l’autre soit admis sans contestation. Ils peuvent d’ailleurs êtredémontrés,
cha-cun en
particulier
et même sans aucune sorte decalcul,
commeil arrive pour tous les théorèmes de ce genre, en suivant une mar-
che
analogue
à cellequi
a étéindiquée
à la pag.69
de notre XII.volume ;
et c’est une chose àlaquelle
nousregrettons
de n’avoir passongé
enpubliant
notre article de la pag.209
de notre XVI.evolume ,
article dont la démonstration de ces deux théorèmes au-rait fait un
supplément très-convenable.
Nous nous bornerons ici àprésenter
les deux énoncés dans une rédactionunique.
THÉORÈME. Soient
dansl’espace. n{ points plans quelconques
numérotés arbitrairement ainsi
qu’il
suitpoints
Chacun de ces
{ plans},
avec celuiqui portera
le numéro immé- diatementsupérieur, déterminera
unedroite;
de telle sortequ’on
aura ainsi n-I
droites
que l’on pourradésigner respectivement
par l’ensemble des indices des
deux points qui
déterminent cha-{plans}
cune
d’elles y
en cette manièrepoints pris
Soientn-I{ plans conduits} respectivement,
et d unemanière
out à fait
arbitraire {
sur} ces n-Idroites ;
et soientdésignés
cesII7
{points}
par l’ensemble des numéros de la droite{ sur} laquelle
plans par
chacun d’eux
est conduit {situé }
en cette manière :En prenant deux à
deux,
de toutes les manièrespossibles,
les{ points}
des deuxséries,
dont les indicescomprennent
ensemble planstrois nombres consécutifs de la suite
naturelle,
sansrépétition
nilacune,
cescouples de { points}
détermineront une nouvelle sérieplans
de
2(n-2)
droites dont chacune pourra encore êtredésignée par
l’ensemble des indices des
deux { f points} plans qui
auront concouruà
sa
détermination,
en cette manière :Or,
il arrivera que les droites portant les mêmes nombres à leursindices, lesquelles
sont, comme l’onvoit,
les droites correspon-concourront point
dantes dans les deux
lignes {
seront situées } en unmême {plan},
et donneront ainsi naissance a n-2 notfveaux
{ points plans} que l’on
pourraégalement désigner respectivement
par l’ensemble des indices des deux droitesqui auront
concouru à déterminer chacund’eux,
encette manière :
En
prenant de nouveau
deux àdeux,
de toutes les manièrespossibles y
ceuxdes {points}
des trois séries dont les indicesportent plans
ensemble
quatre
nombres consécutifs de la suitenaturelle,
sans ré-pétition
nilacune,
cescouples, de {pioints} détermineront de nou-
plans
velles
droites
, au nombre de3(n-3),
dont chacune pourra, de la mêmemanière,
êtredésignée
par l’ensemble des indicesdes
deux{ points} qui
auront concouru a sadétermination ,
en cettemanière :
Or ,
il- arrivera que lessystèmes
de trois droites portant les mê-mes nombres à leurs
indices, lesquelles
sont, comme l’onvoit , celles qui
sont inscrites dans une même colonne{ seront concourront
situées}
en
unmême { point,
et donneront -ainsi naissance
à n-3 non-plan}
plans
veaux {points}
que ion pourra continuer àdésigner respectivement par
l’ensemble des indices des droitesqui
auront concouru à leur.détermination ,
en cette manière :Eu
poursuivant continuellement
le mêmeprocédé,
on obtiendraT Il E 0 REM E. II9
successivement
4(n-4) droites {
situéesconcourant } quatre à quatre
enpoints
n-4 {plans}, puis 5(n-5) droites {situées } cinq à cinq en points
n-5
points , et
ainsi desuite ;
de sorte quel’on parviendra
fina-lement à n-I droites
désignées respectivement par
{cncourant}
toutes en un