D. E NCONTRE
Astronomie. Examen d’une nouvelle théorie du mouvement de la terre, proposée par le docteur Wood
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 2 (1811-1812), p. 97-112
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97
ASTRONOMIE.
Examen d’une nouvelle théorie du
mouvementde la terre, proposée par le docteur WOOD ;
Par M. D. ENCONTRE, professeur , doyen de la faculté des
sciences de l’académie de Montpellier.
EXAMEN DU SYSTEME DE WOOD.
LE
n.°3 7 n
de laBibbiothèque britannique,
et le n.° II8 dujour-
nal de NICHOLSON annoncent a une nouvelle théorie de la rotation
» diurne de la terre, démontrée
d’après
lesprincipes mathématiques,
» et fondée sur les
propriétés
de lacycloïde
et del’épicycloïde ;
avec» une
application
de cette théorie auxphénomènes
des vents, des marées» et des concrétions
pierreuses
etmétalliques qui
tombent des cieuxM sur la terre.»
La théorie dont
il s’agit
se trouveamplement développée
dans ungrand
ouvragepublié
àRichmond,
enVirginie,
par le docteurWOOD;
mais,
les libraires de cepays-là n’ayant
pas de communications bienrégulières
avec les nôtres , on ne connaîtguère
cet ouvrage en France que par l’extraitqu’en
ont donné les auteurs de laBibliothèque
bri-tannique;
extraitqui,
bien que peuétendu,
renferrne heureusement toutce
qu’il faut
pour eclairerl’oprnion
desphysiciens géomètres.
Nouspouvons en
effet,
nous passer des raisonnement du docteurWood,
pourvu que nous ayons une idée bien nette des
principes
surlesquels
il les établit. Ce sont ces
principes,
tels du moins que la Bibliothè- quebritannique
nous lesdonne,
queje
niepropose
de soumettre iciTom. II.
i4
98 EXAMEN
à une analise
rigoureuse.
Il estd’autant plus nécessaire
de les bien discuter que lesconséquences
en sont tout-à-faitalarmantes,
et ne ten-dent à rien moins
qu’à
renverser entièrement lemagnifique
édifice dela
Mécanique céleste.
Le
premier principe posé
par le docteur Wood est que,lorsqu’un
cercle roule sur une
ligne
droite oucourbe,
lapartie supérieure
de cecercle est animée d’une vitesse
plus grande
que celle de sapartie
inférieure.
Le second est que, la vitesse variant dans les différens
points
dela même
circonférence 3
il est absolument nécessaire que la force cen-trifuge
y varie aussi. Le docteur ’Woodregarde
ce secondprincipe
comme une
connséquence mathématique
etrigoureuse
dupremier.
Exa-minons,
avecquelque détail, jusqu’à quel point
et dansquel
sens sonopmion peut
être admise.QUESTION. Lorsque
la roue d’un,char,
ou tout autre cerclesolide,
roule sur une
ligne doite,
lapartie supérieure
de lacirconférence a-t-elle plus
de vitesse que n’en a sapartie inférieure ?
1. Cette
question qui fut, dit-on,
lesujet
d’unpari considérable,
entrequelques
savansAnglo-Américains,
n’est pas bien difficile à résoudre.On
conçoit,
eneffet , qu’au point
leplus élevé de
la roue,le
mou-vement de rotation et le mouvement de
translation
s’exécutent dans le même sens, tandisqu’au point
leplus bas,qui
estaussi lepoint tangent,
ils ont lieu eu sens contraire. La vitesse absolue du
point
leplus
élevé estdonc la somme des vitesses de rotation et de
translation ,
tandis quela vitesse absolue du
point
leplus
bas en est la différence: ces deux vitesses sont done essentiellementinégales.
Lapremière peut
mêmeêtre infiniment
plus grande
que laseconde ;
et c’est cequi arrive , lorsque
la vitesse de translation estégale
à la vitesse derotation ;
caralors la vitesse absolue du
point
leplus
bas est sensiblementnulle,
tandis
que celle dupoint
leplus
haut est double de celle du centre.DU
SYSTEME DE WOOD,
99§. 2.
Généralisatian de la
question précédente.
2. Ces
expressions : partie supérieure, partie inférieure, point
lele
plus haut, point
leplus bas,
ontquelque
chosed’équivoque
etpeuvent
induire en erreur, sur-toutlorsqu’on
en fait usage en astro- nomie et.qu’on dit avec
le docteurWood, qu’un
mêmepoint
dela terre est
plus haut, quand
on ycompte midi, qu’il
né l’estquand
on y
compte
minuit.D’un autre
côté ,
la rouequi
roule sur une droite etqui applique
successivement chacun de ses
points
sur cettedroite ,
de manièreque la longueur
parcourue,pendant
letemps
quedure
une révolutionentière,
soit exactementégale
à la circonférence de la roue, ne nousprésente qu’un
castrès-particulier
de lagénération
descycloïdes.
Il
importe
donc de se faire unlangage plus géométrique,
et deconsidérer la
question
sous unpoint
de vueplus général
etplus simple
à la
fois,
en concevant toutes lescycloïdes,
tant communesqu’allongées
et
raccourcies, engendrées
par unpoint pris
sur la circonférence d’un cerclequi
tourne autour de son centre , tandis que ce centre est lui- mêmeemporté,
d’un mouvementuniforme,
lelong
d’une droite située dans leplan
du cercle tournant.3. Soient
AB,
DDI( fig. i )
deux diamètres d’un même cercle se cou-pant
àangles
droits. SoientEE/,
FFI deux droitesqui
touchent le cercleaux
points A, B ,
etqui
parconséquent
sontparallèles
l’une à l’autre etau diamètre DD/.
Que
le cercle tourne uniformément autour de soncentre , tandis que ce centre lui-même se meut uniformément le
long
de D/D.
Chaque point
S de la circonférence du cercle décrira unecycloïde, laquelle
sera commune, accourcie ouallongée,
suivant quel’espace
parcouru par le centre ducercle , pendant
unerévolution,
sera
égal
à sacirconférence,
moindre que cette circonférence ouplus grand qu’elle.
4. Dans cette
hypothèse
les droitesEE’,
FF’paraissent
être sem-blablement placées
relativement au cercle tournant; et, si pouréviter
toute
difficulté,
on suppose leplan
de ce cerclehorizontal.
iln’existera
absolument aucune
raison ,
soitphysique
soitgéométrique,
deregarder
l’une de ces deux
lignes
commesupérieure
et l’autre comme infé-rieure ; mais,
dèsqu’on
aura détermine le sens de la rotation ducercle,
et le sens de la translation de son centre, on reeconnaitra sans
peine
que le mouvement du
point tangent
à l’une des deux droites dont ils’agit,
est très-différent du mouvement dupoint tangent
à l’autre.Concevons,
parexemple
que le centre se meuve dans le sensCD,
et que le cercle tourne dans le sens
AD ;
lepoint A,
par le seul effet de son mouvement derotation,
doitdécrire,
aupremier
instantune
petite
droite suivantAE,
et , par le seul effet de son mouvement detranslation ,
une autrepetite droite ,
dans le même sens. Il est doncévident que le
point A ,
par l’effet simultané de ces deux mouve-mens,
doit
décrire suivantAE,
aupremier
instant où il se meut unespace
égal
à la somme des espaces que ces deux mouvemens lui fe- raientséparément parcourir.
Le
point B,
aucontraire,
est sollicité par la rotation dans le sensBFI et par la translation dans le sens
BF ,
directementopposé.
Lavitesse réelle de ce
point B,
eu vertu des deux mouvemens dont il estanimé,
n’est donc quela différence
des vitessesque
chacun de ces mouvemens tend à luiimprimer.
5. On voit donc clairement que, si un cercle tourne sur son centre,
et se meut en même
temps
d’un mouvementrectiligne
etuniforme,
entre deux
parallèles qu’il
touchecontinuellement,
les vitesses absolues des deuxpoints tangens
sont trèsinégales :
l’un se mouvant avec lasomme et l’autre avec la différence des vitesses de rotation et de trans-
lation. Il a
plu
au docteur Woodd’appeler demi-circonférence
su-périeure ,
cellequi
contient lepoint tangent qui
a laplus grande vitesse,
et
demi-circonférence inférieure,
cellequi
contient lepoint tangent
qui
a la moindrevitesse. Ainsi,
dans notrehypothèse
et dans son lan-gage , DAD’ est la demi-conférence
supérieure ,
et DBD’ est l’infé-rieure ;
maissi ,
le cercle continuant à tourner dans le même sens , soncentre , au lieu daller de C vers
D,
allait dans le sensCD/,
lademi-
DU
SYSTEME DE WOOD.
I0Icirconférence DAD/ devrait être
regardée
commeinférieure ,
et la demi-circonférence DBDI comme
supérieure.
Cecisuffira ,
sansdoute ,
pourprévenir
touteéquivoque
à cetégard.
§. 3.
Rccherche
de la vitesseabsolue
dans lacycloïde.
6.
Quoi qu’il
en soit dulangage adopté
par le docteurWood,
sapremière proposition
n’en est pas moinscertaine, et, le point
A se mouvantplus
vite que lepoint B ,
nous sommes en droit d’affirmer que les diffé-r ens
points
d’une même circonférence roulant sur unedroite ,
ne sontpas tous animés d’une même vitesse absolue. Toute courbe d’ailleurs
pouvant
êtreregardée
comme formée d’une infinité depetites droites,
et tout mouvement comme une suite de
petits
mouvementsuniformes,
la même
proposition
s’étendgénéralement
à toute circonférence de cercle roulant d’un mouvementquelconque
sur une courbequelconque.
7 Mais il ne suffit pas de savoir que les différens
points
de la cir- conférence sont animés de vitessesinégales,
il faut encore être en étatde comparer la vitesse absolue d’un
point
avec celle d’un autrepoint quel-
conque,
pris
sur la même circonférence.Wood,
ens’occupant
de cetterecherche,
neparait
pas avoir embrassé laquestion
dans toute sagéné- ralité,
si du moins nousjugeons
de son travail par l’extraitqu’en
adonné
laBibliothèque britannique,
où l’on ne trouve d’ailleursqu’une
formule
algébrique,
sans aucune trace de l’analise que l’auteur a pu suivre pour yparvenir.
Il ne sera donc pas inutile de donner ici une solution directe etcomplette
de ceproblème
intéressant.8.
Proposons-nous
donc de trouver , dansl’hypothèse
d’un cercletournant uniformément sur son centre , avec une vitesse
donnée, pendant
que ce centre se meut d’un mouvementrectiligne
et uni-forme avec une vitesse aussi
donnée ;
propesons-nous,dis-je ,
,de déterminer la vitesse d’un
point quelconque
Je lacirconférence, laquelle
est aussi lavitesse ,
aupoint correspondant
de lacycloïde
décrite. Soit S ce
point ,
et soit saposition
déterminée par le nombre dedegrés
de l’arc AS : lepoint A ,
que nousappellerons
aussi l’ori-EXAMEN
gaine,
étantsuppose
ceim des deuxpoints tangens
dont le mouvement de rotation estdirigé
dans le sens du mouvement de translation.Menons la
tangente ST,
et concevonsqu’en
vertu du mouvementde
rotation,
si lui seul avaitlieu,
lepoint
S dûtparcourir, pendant
l’élément du
temps,
l’arc élémentaireSM,
se confondant avec leprolon-
gement
de latangente ;
et que le mêmepoint S,
soumis au seul niou-vement de
translation , dùt,
dans le mêmetemps, parcourir
lapetite
droite
SN , parallèle
à BF. Soient m et n lesquotiens respectifs
de SMet SN par l’c-lément du
temps ;
m et n seront ainsi les vitesses de rotationet de translation.
Achevons le
parallélogramme SMNP;
sadianogale
SP seral’espace
parcouru par le
point S , pendant
l’élément dutemps,
en vertu desmouvemens combinés de rotation et de
translation ;
soit p lequotient
de la division de SP par l’élément du
temps ; p
seraconséquemment
lavitesse absolue cherchée.
Soit
prolongée
NSjusqu’à
la rencontre du diamètre AB enR,
etsoit mené le rayon
CS;
nous auronsMP=SN;
deplus,
à cause desangles égaux
MSN etACS ,
le dernier de cesangles
serasupplément
de
SMP,
en sortequ’on
auraor , par un des théorèmes fondamentaux de la
trigonométrie ,
letriangle
SMP donnesubstituant
donc,
ilviendra,
ou
enfin ,
endivisant
par lequarré
de l’elément dutemps
Ainsi la vitesse de translation ou, ce
qui
revient aumême,
la vitessedu centre est à la vitesse absolue d’un
point quelconque
S de la cir-conférence,
comme n est àm2+n2-2mn.Cos.As;
AS étant l’arcI03
DU SYSTEME DE WOOD.
compris
entre cepoint
et celui dont la vitesse est laplus grande.
9. Si l’on suppose successivement que le
point
S devient chacun despoints A, D, B,
l’arc AS deviendra successivement o ,AD , ADB ;
son cosinusdeviendra
donc successivement+I,
o , -I;on aura donc
le
premier
et le dernier de ces résultats sont , comme l’on voit, exac-tement conformes a ce que nous avions
trouvé (
i et4 ).
10. Si l’on observe que 7n et n sont
tous deux positifs,
et queCos.AS
est
positif
ounégatif,
suivant que lepoint
S se trouve entre A et Dou entre D et
B,
il sera facile d’en conclure que toutpoint
situé entrele
point
A et le diamètre DDI aplus
de vitesse absolue que lepoint D,
et
qu’au
contraire toutpoint
situé entre lepoint
B et le même dia-mètre a moins de vitesse absolue que le
point D ;
de manière que la vitesse absolue croit sans cesse de D en A où elle atteint sonmaximum, tandis qu’au
contraire elle décroît sans cesse de D en B où elle atteintson minimum.
II. Déterminons
présentement
lescomposantes
de la vitesse absolue dupoint S ,
dans le sens des axesAB ,
DD/. Si nous abaissonsPQ perpendiculaire
surRS ,
cette droitePQ exprimera
la vitesse dans lesens
AB,
tandis queSQ exprimera
la vitesse dans le sensCD ;
orPQ-PM.Sin.AS=m.Sin.As
etSQ=SN+NQ=n+m.Cos.AS.
12. Si le
point S ,
se détachant de lacirconférence,
se mouvaituniformément,
dans la directionSP,
avec la vitesse absolue que nous lui avonstrouvée,
etparvenait,
au bout d’un certaintemps
t, aupoint S’,
en abaissant de ce
poini
uneperpendiculaire
S’I surle prolongement
de RS . ou aurait.
I04 EXAMEN
§.4.
Détermination
de lavitesse absolue
dans leshélices.
Relationcureieuse
entre les hélices et les
cycloïdes.
I3. Si ,
tandis que le cercle tourne uniformément autour de soncentre,
ce centre, au lieu deparcourir
une droite située dans leplan
du
cercle,
se meut uniformément sur une droitedirigée
d’une ma-nière
quelconque
dansl’espace,
en sorte quecependant
leplan
ducercle reste constamment
parallèle
à unplan invariable ; chaque point
de la circonférence décrira
une
sorte d’hélice.14.
Concevons d’abord que la droite directrice du centre soit per-pendiculaire
auplan
du cerclegénérateur ;
la courBeengendrée
parun
point quelconque
de la circonférence sera l’hélice droite ouvulgaire,
celle dont il
s’agit
dans lastatique élémentaire, lorsqu’on
y traite del’équilibre
de la vis.Soit
toujours m
la vitesse derotation ;
soit q lavitesse
de trans-lation, perpendiculaire
auplan
du cerclegénérateur,
il est aisé devoir,
sans recourir à une nouvelle
figure,
que la vitesse absolue d’unpoint quelconque
de la circonférencegénératrice
estm2+q2.
Cette vitesse absolue est alorsévidemment
la même pour tous lespoints
de la cir-conférence.
I5.
Concevons,
ensecond lieu ,
que la droite directrice du centresoit
oblique
auplan
du cerclegénérateur,
il en résultera une héliceoblique qui ,
bienqu’elle
ait lieu dans lanature,
n’a été encorejusqu’ici,
d’aucun usage dans les art3.Concevons ,
par ladirectrice,
unplan perpendiculaire
acelui
ducercle
générateur
et, dans cecercle,
çoit mené un diamètre perpen- diculaire à l’intersection des deuxplans ;
menons encore deux droitesqui
touchent le cerclegénérateur
aux extrémités de ce diamètre. L&projection
ducercle , emporté
lelong
de ladirectrice,
enquelque point qu’ors
le supposearrêté ;
sera constamment un cercleégal
aupremier
et
tangent
à ces deux mêmes droites.Décomposons
DU
SYSTEME
DE WOOD. I05Décomposons
le mouvement du centre en deux autres, l’un per-pendiculaire
auplan
du cerclegénérateur
et l’autredirigé
dans ceplan, parallèlement
aux deuxtangentes. Chaque point
de la circonférence pourra être considéré comme étant animé de trois vitesses : savoir 1 .’0 la vitesse m derotation ;
2.° la vitesse 1l de translationparallèle
auxtangentes ;
3.° enfin la vitesse q detranslation, perpendiculaire
auplan
du cercle.Soit
toujours
p la vitesse dupoint décrivant,
dans leplan
du cerclemobile ,
et soit v sa vitesse absolue dansl’espace ;
les deuxvitesses p
et q
étantperpendiculaires
l’une àl’autre,
et secomposant
dans la vi-tesse
unique
v on aurav=q2+p2;
mais on a(8) p2=m2+n2 +2mn.Cos.AS,
doncTelle est
l’expression. générale
de la vitesse absolue dans les hélices 16. Onvoit,
par cequi précède, qu’il
existe entre les hélices etles
cycloïdes
une relationtrès-remarquable ;
ouplutôt
que lescycloïdes
ne sont que
des
hélices d’uneespèce particulière.
Si la directrice ducentre
du
cerclegénérateur
estperpendiculaire
auplan
de cecercle ,
on obtient l’hélice
droite,
ainsi que nous l’avonsdéjà
observé. Si l’ondonne à la directrice différens
degrés d’inclinaison,
on obtiendra les différentes sortes d’hélicesobliques.
Sienfin,
en inclinant deplus
enplus
ladirectrice,
on finit par la coucher dans leplan
même du cerclegénérateur ,
les hélicesdégénéreront
encycloïdes.
17. Aussi la formule du n.0 15 embrasse-t-elle tous
les
cas. Si ladirectrice est
perpendiculaire
auplan
du cerclegenérateur,
on a n=oet par
conséquent
v=m2+q2,
comme nous l’avonstrouvé (14)
pour l’hélice droite.Si ,
aucontraire,
cette directrice est dans leplan
même ducercle
géneratcur,
on a q - o et parconséquent
v=m2+n2+2mn.Cos.AS,
comme nous l’avons trouvé
(8)
pour lacycloïde.
18. Si la vitesse du centre du cercle
générateur
sur la directrice rec-tiligne,
au lieu d’être constante, variait d’une manièrequelconque,
n et q seraient
variables,
et on déterminerait la vitesse absolue d’unTome- 77. I5
I06
point
de lacirconférence,
pour uneépoque quelconque,
ensubstituant
pour n et q, dans la formulegénérale,
les valeursqui répondraient
acette
époque.
19.
Si ,
aucontraire,
le mouvement du centre du cerclegénérateur
était
uniforme,
maiscurviligne,
il faudrait considérer cecentre
chaque instant,
comme étant mu sur latangente à
lacourbe;
cequi,
déterminant la situation du
point A ,
etconséquemment
lagrandeur
de
l’arcAS, permettrait
de faire encore usage de la même formule.2o. Enfin le mouvement du centre du cercle
générateur pourrait
être en même
temps
varié etcurviligne,
et il est aisé devoir, d’après
ce
qui précède,
comment , dans ce cas, on ferait usage de la formulegénérale (*).
2I. On
pourrait
aussi supposer que le rayon du cerclegénérateur
varie , pendant
le mouvement, suivant une loiquelconque ;
cequi
(*)
Soit, engénéral,
un cercle tournant uniformément surlui - même ;
que teplan
de ce cercle demeure constammentparallèle
à unplan
fixe,pendant
que soncentre est
emporté
d’un mouvement varié d’une manièrequelconque,
sur une courbeà double courbure , et proposons-nous de déterminer la
grandeur
et la direction de la vitesse absolue de l’unquelconque
despoints
de la circonférence. aSoit r le rayon du cercle
générateur
et soit in la vitesse de rotation com- mune à tous lespoints
de sa circonférence. Soitpris
unpoint quelconque
del’espace
pourorigine
des coordonnéesrectangulaires,
et soitprise
pour axe des zune
perpendiculaire
auplan
fixeauquel
celui du cerclegénérateur
est constammentparallèle. Enfin soient
Supposons
que leséquations
du mouvement du centre soienten sorte que l’élimination de t , entre ces
équations ,
conduise à celles de la directrice.On en tirera , par la
différentiation,
DU
SYSTEME
DE WOOD. I07donnerait naissance à des
espèces
despirales
ou volutesplanes,
ou à doublecourbure,
ou que la vitesse de rotation est elle-mêmevariable,
ouenfin que la direction du
plan
du cerclegénérateur
varie dansl’espace
suivant une loi connue ; mais toutes ces
recherches,
d’ailleurs très-curieuses,
neparaissent guère susceptibles
d’une utileapplication.
X, Y, Z , étant, ou du moms pouvant toujours devenir des fonctions de t seule- ment , et
représentant
les vitesses du centreparallèlement
aux axes.Soit 03B8
l’angle
variable que forme avec l’axe des x laprojection
sur leplan
desxy du rayon mené au
point
décrivant, cn sortequ’on
aiton aura évidemment
et l’élimination des variables x’, y’, z’, t, é , entre les sept
équations
(A , C , D)conduira à
l’équation
de la trajectoire décrite. Si au contraire on n’en élimine que x’, y’, z’, 0, les troiséquations qu’on
obtiendra seront celles du mouvement dupoint
décrivant.Cela
posé ,
dans leséquations
(D) , tout,excepté
r , étant variable et fonction de t ,en les différentiant sous ce point de vue , elles deviendront
équations
d’où on tirera, en ayantégard
auxéquations
(B) et observant que l’é-quation
(C) donnerd03B8 dt=m,
Désignant
donc par a la vitesze absolue dupoint décrivant,
il viendrac’est-à-dire,
Quant aux
équations
de la direction de cette vitesse, etconséquemment
celle deI08
S. 5.
QUESTION. La
vitesse absolue étantvariable,
laforce centrifuge
le-sera-t-elle aussi ?
22.
Après
avoir suffisamment éclairci tout cequi
concerne la varia-tion de la vitesse
absolue,
il nous reste à examiner le secondprincipe posé
par le docteurWood,
savoir : que, la vitesse absolue variant àla tangente à la trajectoire, en
désignant
maintenant par x’, y’, z’, non pas les coordonnées du centre , mais celles dupoint
de contact , elles serontL’axe des x , et
conséquemment l’angle 03B8 ,
étant arbitraire parrapport à
ladirectrice
Substituons a cet
angle
un autreangle 03C9 , dépendant
de la nature de cette directriceet de la manière dont elle est parcourue par le centre du cercle
générateur.
Prenons, par
exemple,
pour cetangle
03C9,l’angle
que forme laprojection,
sur leplan
des xy, du rayon mené aupoint décrivant,
avec la normale à laprojection
dela directrice sur le même
plan.
Leséquations
de ces deux droites étanton aura
d’où
en
désignant
par n la vitesse estimée dans le sens duplan
du cerclegénérateur.
Substi-tuant
donc,
dans la valeur de v, elle deviendraformule
générale, de laquelle
on déduira facilement tous les casparticuliers
discutésdans le texte.
( Note des éditeurs. )
DU SYSTEME DE
WOOD.
I09chaque point
de lacirconférence,
la forcecentrifuge
varie aussi.Or,
la
première
chose à faire pour se mettre en état de décider cette ques-tion,
c’est de bien déterminer le sensqu’on
attache au motforce centrifuge.
Un
grand
nombre dephysiciens l’emploient
comme synonyme de forcetangentielle
ouprojectile;
voyez entre autres laPhysique méchanique
de
FISCHER,
sec.II, chap. XIII, §. VI,
pag.49.
MaisHUYGHENS, NEWTON,
JEANBERNOULLI,
et une foule d’autres illustlesgéo-
mètres
entendent, par force centrifuge,
la force aveclaquelle
unpoint
contraint de décrire une
courbe,
tend à s’en écarter àchaque
instantsuivant la direction de la normale.
Ici
même, c’est-à-dire,
dans le cas d’uncercle
tournant autour deson centre ,
pendant
que ce centre estemporté
dansJ’espace
d’une ma-nière
quelconque,
onpeut
établir une distinctionqui
donne lieu. àconsidérer
quatre
sortes de forcescentrifuges :
onpeut ,
eneffet
con- sidérer la forcecentrifuge
ou parrapport
à latrajectoire réellement
décrite dans
l’espace
par unpoint
de lacirconférence ,
ou considérercette force
centrifuge
parrapport
à lacirconférence;
et,dans chaque
cas, cette même force
centrifuge peut
êtreenvisagée
sous les deuxpoints
de vue que nous venons
d’expliquer.
On aura donc ainsi à considérer i.° la force suivant une direction
tangente
a latrajectoire, laquelle sera variable
comme la vitesseabsolue;
2.° la force suivant la direction
tangente à
la circonférence surlaquelle
se meut le
point décrivant ;
3.° la force normale à latrajectoire ; 4.°
enfin la force normale à la
circonférence,
oudirigée
suivant le pro-longement
du rayon mené aupoint
décrivant.Or,
de cesquatre
sortes de forcescentrifuges,
dont les trois pre- mières varient degrandeur
suivant lepoint
que l’onconsidère, il n’y
aurait
proprement
que la dernièrequi ,
si elle variaitaussi pourrait
détruire
l’équilibre
entre lesparties
d’un cercle tournant sur son centre.Il est
clair ,
eneffet ,
que , si lespoints
de la circonférence sontéga-
lement
poussés
vers le centre par la force d’attractionqu’on
supposela même pour tous ces
points, et inégalement
sollicités dans le sensEXAMEN
oppose
par la forcecentrifuge, qu’on
suppose varier d’unpoint à
l’autre, l’équilibre
sera nécessairementdétruit,
et sa destruction exer-cera
vraisemblablement
une influence sensible sur lesphénomènes
desvents et des
marées ;
maissi ,
aucontraire ,
tous lespoints
de la cir-conférence sont, en même
temps , également
attirés etégalement
re-poussés, l’équilibre
devra nécessairement être maintenu.Prouvons
donc que , dans le cas de lacycloïde, qui paraît
êtrecelui
duquel
Wood s’estprincipalement occupé ,
lepoint
A et unautre
point quelconque S ,
s’ils cessaient d’être retenus sur la cir-conférence,
en conservant d’ailleurs leurs vitessesacquises , s’éloigne-
raient
également
du centre dans destemps égaux.
23.
Concevons , pour cela ,
que lepoint
Aqui,
comme nous l’a-vons vu , est animé de la vitesse absolue
m+n,
suivantAE ,
par-vienne en A’ au bout du
temps
t, nous aurons ainsiAA’=tm+tn.
Or y
dans le mêmetemps
que lepoint
Aparcourt AA/,
le centre Cparcourt
aussi une certainelongueur CC/, laquelle
est nécessairementégale
à tn ; si donc nous abaissons sur AA’ laperpendiculaire C/H,
coupant
en K leprolongement
deSN,
nous aurons AH=tm.Nommant donc r le rayon CA =
C/H,
nous aurons C’A’ =D’un
autre
côté lepoint S ,
devenulibre,
sera mu dans la clirec-tion SP avec une vitesse
m2+n2+2mnCos.AS
etparviendra,
au boutdu
temps t,
en unpoint
S’ duprolongement
de cette droite telle-ment situé
qu’en
abaissant de cepoint ,
sur leprolongement
de SNla
perpendiculaire
SlIcoupant
en L leprolongement
deCC’,
onaura
(12)
d’où
donc
DU
SYSTEME DE WOOD.
IIIon a
de plus, à
causede CR=r.Cos.AS ,
on aura donc
ou , en
développant
etréduisant,
ainsi ,
au bout dutemps
t, lepoint
A et lepoint quelconque S,
devenus
libres , pendant
que le cercle continuera à semouvoir,
seseront
également
écartés de son centre ; d’où l’on voit que la forcecentrifuge , proprement dite ,
la seulequi puisse
troublerl’équilibre,
est la même pour tous les
points
de la circonférence(*).
(*) En conservant les notations et conventions de la note
précédente ,
le centre ducercle est
sollicité ,
àl’époque t, parallèlement
aux axes par des forcesqui
sont res-pectivement
et le
point
décrivant estsollicité,
au mêmeinstant, parallèlement
aux mêmes axes,par des forces
qui
sontmais les axes faisant, avec le rayon mené au
point décrivant,
desangles
dont les cosinussont
respectivement ,
les forces de la
première
sorte, estimées suivant ce rayon, serontet les forces de la seconde sorte, estimées suivant ce même rayon, seront
Ainsi le rayon mené au
point
décrivant sera sollicité, suivant sa direction, savoir :à l’une de ses
extrémités,
par une forceunique égale à
QUESTIONS
On voit donc que le
système
du docteur Wood n’est absolumentpas soutenable. Son
premier principe
estvrai ; quand
ausecond ,
ilest vrai dans un sens et faux dans un autre , et c’est dans ce der- nier sens
qu’il
en apréténdu pouvoir
fairel’application
à la rotation diurne de laplanète
que nous habitons.QUESTIONS RÉSOLVES.
Solution du premier des deux problèmes proposés à
la page 32 de
cevolume;
Par M. LHUILIER , professeur de mathématiques à l’académie impériale de Genève.
LEMME
I.Partager
deux droites données degrandeur,
l’une etl’autre en deux
parties,
de manière que lerectangle
d’unepartie
del’une de ces droites par une
partie
de l’autre soit donné degrandeur,
et que le
rectangle
des deux autresparties
soit aussi donné de gran- deur ?et, à son autre
extrémité,
par une forceunique égale à
la force
centrifuge,
proprement dite , évidemmentégale à
la différence de ces deux-là, sera donc
simplement m2,
c’est-à-dire exactement la même que si le centrer
était
fixe,
et tout à faitindépendante
de la situation dupoint
décrivant sur la circonference.( Note des éditeurs.) Soient