N A L E S E D L ’IN IT ST T U
F O U R IE
ANNALES
DE
L’INSTITUT FOURIER
Nuria CORRAL
Sur la topologie des courbes polaires de certains feuilletages singuliers Tome 53, no3 (2003), p. 787-814.
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SUR LA TOPOLOGIE DES COURBES POLAIRES
DE CERTAINS FEUILLETAGES SINGULIERS
par Nuria CORRAL
(*)
1. Introduction.
La notion de courbe
polaire
et même defeuilletage polaire
trouvesa
place
naturelle dans la théorie defeuilletages
sur(C~,0).
C’est lecontact entre un
feuilletage
et les différentsfeuilletages
linéaires. Cet article est consacré à l’étude despropriétés topologiques (ou d’équisingularité)
minimales de la courbe
polaire générique
en termes de la réduction dessingularités (type
deréduction)
dufeuilletage.
Nous donnons enfin uneextension
(annoncée
en[9])
du théorème dedécomposition
de lapolaire générique
aux cas desfeuilletages.
C’est un résultat dû à Merle[18] lorsqu’il s’agit
de lapolaire
d’une brancheplane
et à Kuo-Lu[14]
et Garcia Barroso[12]
pour une courbe àplusieurs
branches. Il y a aussi des résultatspartiels
pour le cas des
feuilletages [19].
Nous caractérisons la classe de
feuilletages
pourlaquelle
le théorème dedécomposition
est vrai : ce sont lesfeuilletages
courbesgénéralisées
à modèle
logarithmique
non résonnant. Le modèlelogarithmique
est unemanière de
représenter globalement
lapartie
linéaire de l’holonomie dufeuilletage.
Nous montrons dans le théorème 4.3 l’existence de modèlelogarithmique
pour toute courbegénéralisée
nondicritique.
,
L’énoncé du théorème de
décomposition
en termes dudiagramme d’Eggers
estclassique
et donne despropriétés partielles
dutype topologique (*)
Travail partiellement soutenu par le réseau TMR Singularités d’équationsdifférentielles et feuilletages et pour la DGES, FPU.
Mots-clés : Feuilletage singulier - Polaire - Modèle logarithmique - Séparatrice - Polygone de Newton.
Classification math. : 32S65.
de la
polaire générique qui
sont o maximales » dans letype d’équisingularité
de la courbe de
départ
pour le cas des courbes[6], [7].
Nous commençons la preuve
lorsque
toutes lesséparatrices
sont nonsingulières.
Les calculs en termes dupolygone
de Newton montrent que la non résonance du modèlelogarithmique implique
le boncomportement
de l’ordre de lapolaire
selon lespoints
infiniment voisins desséparatrices (théorème 6.1 ) .
Le théorème dans le casgénéral
s’en déduit par ramification de toute la situation.On termine l’article en montrant que les courbes
généralisées
àmodèle
logarithmique
non résonnant ont lapropriété d’éloignement
desséparatrices,
cequi complète
des résultats de Rouillé[19].
On obtient ainsiun lien entre le
type
desingularité
desséparatrices
et lescomposantes dicritiques
dufeuilletage polaire, complémentaire
de ladescription
donnéepar le théorème de
décomposition.
Remerciements. - Je remercie F. Cano et P.
Fortuny
pour leurssuggestions.
2. La courbe polaire générique.
Soit 0 un germe du
feuilletage singulier
sur(CC2, 0)
défini par w - 0.Étant
donnée une 1-forme nonsingulière
wl, la courbepolaire
de:F parrapport
à oi est la courbe définie parAinsi,
les courbespolaires
d’unfeuilletage
.~’ sont des éléments dusystème
linéaire défini par l’idéal
IF engendré
par les coefficients de la 1-forme o.Plus
précisément,
si est l’idéal maximal deC~~x, y~
et v =multiplicité
de alors toutes les courbes définies par des éléments de sont des courbespolaires
de .~’ et il existe un ouvert de Zariskide tel que toutes les courbes définies par des éléments de cet ouvert sont
équisingulières.
Si cv =
A(x, y)
dx -f-B(x, y) dy,
considérons les courbes défi- nies paroù
[a : b]
ePl -
Ces courbes sont des éléments dupinceau d(A/B)
=0, qu’on appellera
le« feuilletage polaire » Px
de 0 dans les coordonnées x, y.Un élément
générique
de cepinceau
estéquisingulier
à un élémentgénérique
du
système
linéaire défini par l’idéalI~ (voir [5]). Donc,
pour étudier lespropriétés topologiques
des courbespolaires génériques
dufeuilletage .~,
il suffit d’étudier les courbes avec
[a : b]
ePt.
Plusprécisément,
il existe un ouvert dense de Zariski U de
Pt
tel que si[a : b]
les courbes sont réduites etéquisingulières.
Une courbe avec[a : b]
E Ll estappelée
courbepolaire générique
dufeuilletage.
Notons que lamultiplicité
à
l’origine
d’une courbepolaire générique
coïncide avec lamultiplicité v
dufeuilletage
.~’.La définition de courbe
polaire
d’unfeuilletage
.~’ nedépend
pas dugénérateur
choisi. Deplus,
letype d’équisingularité
de lapolaire générique
nedépend
pas dusystème
de coordonnées choisi. Eneffet,
si F :
(C2, 0)
-(C~,0)
est unchangement
decoordonnées,
la courbepolaire
de selon[a : b]
est un élément dusystème
linéaire défini par l’idéal(A
oF, B o F)
et la courbe est donnée par aA o F + bB o F = 0qui
est une courbe dupinceau
défini par A o F et B o F.3. Feuilletages courbes généralisées.
Les
feuilletages
« courbesgénéralisées
» ont uncomportement proche
de celui de leurs
séparatrices.
Notamment en cequi
concerne lepolygone
de Newton. Ils ont été introduits en
[3]
où l’on démontre notamment que lamultiplicité
et le nombre de Milnorp(0)
d’une courbegénéralisée
sont déterminés par ceux de la courbe des
séparatrices.
Nous recueillons ici despropriétés générales
de cetype
defeuilletages
utiles pour la suite.DÉFINITION 3.1
(cf. [3]).
- Unfeuilletage
F est dit courbegénéralisée
non
dicritique
siaprès
réduction dessingularités
iln’y
a nicomposante dicritique
niSoient
f
eClx, ?/}
un germe de fonctionanalytique
àl’origine
etson
développement
en série depuissances.
On notele sous-ensemble de Z x Z donné par
Le
polygone
de Newton estl’enveloppe
convexe de, Étant
donnée 1dy, on note
et le
polygone
de Newton estl’enveloppe
convexe dePlus
précisément,
en écrivanton a
_ ~ (i, j ) ;
Wij~ 0}.
On dit que(i, j )
e est une contributionde B si (i, j)
Remarque.
- Si x = 0 n’est pas uneséparatrice,
il existe un sommet dutype (0, k)
sur lepolygone
de Newtonqui
est nécessairement une contribution de B.PROPOSITION 3.2
(cf. [3], [19]).
- Soient .~ unfeuilletage
courbegénéralisée
et( f
=0)
uneéquation
réduite de sesséparatrices. Alors,
,~ et( f
=0)
ont la même réduction desingularités
et.JU(.~) _
DÉFINITION 3.3
(voir [2]).
Soit ,S~ _(y
-0)
uneséparatrice
nonsingulière
de .~’. L’indice de Carrzacho-,S’ad7(F, ,S’, 0)
àl’origine
de F relatifà 5’ est défini par
où on a écrit un
générateur
de 0 sous la formeLe résultat suivant nous donne un lien clé entre le
polygone
de Newtonet l’indice de Camacho-Sad.
PROPOSITION 3.4. - Soient Î une courbe
généralisée
nondicritique
donnée par w =
A(x, y)
dx +B(x, y) dy
et L un côté depente - 1 Ip
avec
p e N
etp >
2. Si l’extrémitésupérieure
de L n’est pas contribution deB,
alors la valeur -1apparaît
comme indice de Camacho-Sad dans uncoin de la réduction de
singularités
de ,~’.Preuve. - Soit L un côté de dont la droite
d’appui
esti
+ pj = k
avecp (E N,
p > 2 et notonsh1 )
et(.~2, h2)
les sommetssupérieur
et inférieur de L 1- nN (úJ).
Onpeut
écrire w comme w - úJ L + CJ Ravec Considérons la suite
d’éclatements de
points
où 7r, est l’éclatement de
l’origine
deC2, chaque
7ri+l est l’éclatement del’origine
de lapremière
carte deN2
et7r-1 (0).
SoitF’
letransformé strict de .~’ par 7r = 7rI o ... 07rp’ On va calculer
I (,~’’, Ep, Q),
où
Q
=Ep
n Si l’on choisit des coordonnées(x’, y’)
centrées enQ
ettelles que
Ep = (y’ - 0),
ungénérateur
w’ de.~’’
s’écrit== w~
+avec
Le calcul de l’indice nous donne
et comme par
hypothèse 0,
alorsPROPOSITION 3.5. Soient un
feuilletage
donné par A dx+Bdy
= 0et L un côté de x,
1/)
de pentel’équation
de la droited’appui
deL,
alorsPlus
précisément,
si cx > 1 on aappartient
à0 (c.~ ) . Ainsi,
La
forme
initiale x,y)
de contact p d’une fonctionf
EClx, ~~
relativement aux coordonnées x, y est donnée paroù L est la
première
droite depente -1 /p qui
coupe lepolygone jV(/;
x,y)
et
f = Lorsque
p =1,
on retrouve la forme initiale def, qui
donne le cône
tangent
def =
0. Si p >1, quitte
à diviser par unepuissance de x,
on retrouve le cônetangent
descomposantes
def =
0qui passent
par le
(p - 1)-ième point
infiniment voisin de = 0 et n’ont pas detangente
verticale. On détermine donc la« position »
de ces branches au bout de p éclatements dans la direction de l’axe y = 0.Remarque.
- Avec les notations de laproposition précédente,
on a(lorsque B
donne contribution àL).
Enparticulier,
si p >1,
laposition
desbranches de à distance finie sur le
p-ième
diviseurexceptionnel
selon= 0 ne
dépend
pas de la direction depolarisation la : bl
ePl
Nous donnons maintenant deux
généralisations
au cas des courbesgénéralisées
de résultats connus pour les courbes àplusieurs
branches.LEMME 3.6
(cf. [19]).
- Soient wi et W2 deux 1-formes courbegénéralisée
nondicritiques
avec les mêmesséparatrices.
Pour toutecourbe
q(t) qui
n’est pas uneséparatrice
on aNotons que
[a : b]
est dans le cônetangent
de .~’ si et seulement si il est dans le cônetangent
deDonc, lorsque
.~’ est nondicritique,
ladirection
[a : b]
n’est pas dans le cônetangent
de pour des[a : b]
dansun ouvert de Zariski non vide de
Pb.
PROPOSITION 3.7. - Soient 0 un
feuilletage
courbegénéralisée
nondicritique,
une courbepolaire générique
telle que[a : b]
ne soit pas dans le cônetangent
de .~ et C =( f
=0)
la courbe formée par lesséparatrices
de .~’.Alors,
Preuve. -
Supposons a # 0,
sinonb =1
0 et on raisonnesymétriquement.
Soient ladécomposition
de encomposantes
irréductibles et 1 uneparamétrisation
de Tq. On a
(Notons
que par le lemme3.6,
on aRemarque. 2013
Comme F est courbegénéralisée,
le résultatprécédent
nous donne
qui
est la même formule que celle pour les courbesplanes (voir [23]).
PROPOSITION 3.8. - soient 0 une courbe
généralisée
nondicritique
définie par w - 0 et
f -
0 uneéquation
réduite de sesséparatrices.
Considérons le
feuilletages
défini par 7j = ~ +f - a
avec cx = 0~1 dx + cx2dy.
Alors,
les courbespolaires génériques
de 0et g
sontéquisingulières.
Preuve. - Notons
que g
est aussi courbegénéralisée
avec les mêmesséparatrices
que .~. La courbepolaire générique
de 0 est un élément dupinceau
de courbes défini par7jr = (A, B),
où o = A dx +B dy,
et lacourbe
polaire générique de g
est un élément dupinceau
de courbes défini par19
=(A
+Jal, B
+f a2). Donc,
il suffit de montrer que la clôtureintégrale I,
et19
des idéauxIF
et19
coïncide(voir [5]).
Considérons l’idéal I =(A, B, f ).
On aI~
CI,
alorsIF
C I. Pour montrerl’égalité,
il suffit de voir que
f
E En utilisant le critère valuatif dedépendance intégrale (voir ~23~),
on doit vérifier quepour tout Si
q(t)
n’est pas uneséparatrice
de c.~, on aSi
q(t)
estparamétrisation
d’uneséparatrice,
1On a
7jp = I.
De la mêmemanière,
on montre que =J
avecJ =
(A
-f-f a2 , f )
et comme I =J,
on obtientl’égalité IF
= 0Remarque. -
Cetteproposition généralise
le résultat bien connu[5]
qui
affirme que letype d’équisingularité
de lapolaire générique
d’unecourbe à
plusieurs
branches nedépend
pas del’équation
réduite choisie de la courbe. Eneffet,
il suffit designaler
qued(u f )
= u .d f
+f -
du.4. Modèles logarithmiques.
Étant
donnée une courbegénéralisée,
nous allons lui associer sonmodèle
logarithmique qui représente globalement
la« partie
linéaire » de l’holonomie.DÉFINITION 4.1. - Un
feuilletage
estlogarithmique
s’il est donné paravec
f
=fr la décomposition
encomposantes
irréductibles def
E etAi
E C. On le notera/~(/).
On ditqu’il
est résonnants’il existe une relation
niai
= 0 avec ni entiers nonnégatifs
non tousnuls.
Un
feuilletage logarithmique
non résonnant est nondicritique,
maisil
peut
être résonnant et nondicritique
comme le montrel’exemple
donnépar la fonction multivaluée
y (y - ~2 ) -1 /6+i (~ - x3 ) -1 /6-i .
Unfeuilletage logarithmique (non dicritique)
esttoujours
detype
courbegénéralisée.
DÉFINITION 4.2. - Soit F un germe de
feuilletage
nondicritique
sur(C~,0).
On dit que ,C est un modèlelogarithmique
dufeuilletage 0
si ,Cest
logarithmique,
nondicritique,
avec les mêmesséparatrices,
la mêmeréduction des
singularités
et les mêmes indices de Camacho-Sad que .~’.THÉORÈME 4.3. - Tout
feuilletage
courbegénéralisée
nondicritique
F a un modèle
logarithmique.
Preuve. - On le fait par induction sur le nombre minimal d’éclate- ments nécessaires pour
désingulariser
,~. Sin(.~’) = 0,
lefeuilletage
,~’est donné par
donne un modèle
logarithmique.
Supposons ~(.F) >
1 et soitf = fi -
0 uneéquation
desséparatrices.
Soient 7r : M -(C~,0)
l’éclatement del’origine,
E c M lediviseur
exceptionnel, Q 1, ... ,
lespoints singuliers
du transformé Jr*0 de 0 et notons par0?
le germe enQi
de Jr*J’. Lesséparatrices
de0?
sont données par xv
fi = 0,
oùf~
est le transformé strict de le nombre v est lamultiplicité
àl’origine
de 0 et x = 0 est uneéquation
de E. Par
l’hypothèse
derécurrence,
il existe et un modèlelogarithmique £?
pourchaque 0?
donné parfi
Soit £ donné suffit de vérifier que les£i
sont les transformés stricts de ,C par 7r aupoint Qi.
Ceci est donné parl’égalité
où est la
multiplicité
àl’origine
defj.
Montrons-la. NotonsS)
l’indice au
point Q
relatif à uneséparatrice S,
pas nécessairementlisse,
introduit par A. Lins Neto
[16],
etqui
coïncide avecS, Q)
pour ,S’ lisse.D’après [16],
on aoù est la
multiplicité
d’intersectionde fj
et x aupoint Qi. Donc,
et comme on en déduit
l’égalité
voulue.PROPOSITION 4.4. - Soit £
logarithmique
non résonnant avec toutesses
séparatrices
nonsingulières. Alors,
la valeur -1n’apparaît
comme indicede Camacho-Sad en aucun coin de la réduction de
singularités
de L.Preuve. - Soient 7r : M 2013~
(C~,0)
la réduction desingularités
dele diviseur
exceptionnel
D =7r-l (0)
et .C’le
transformé strictde L. Notons C = les
séparatrices
avec( fi - 0)
et soientPi =
D nCi
oùCi
est le transformé strict deC2.
Notons G le
graphe
dual de D. Comme toutes lesséparatrices
sontnon
singulières,
legraphe
G s’identifie avec l’arbre depoints
infinimentvoisins de 7r. Les sommets de G sont les
composantes
irréductibles deD,
les arêtes sont les coins de la réduction de
singularités
et les flèches sont les branchesCi (ou
lespoints Pi ) .
Lepremier
diviseurEl
permet d’orienter G.On dira
qu’un
diviseur E est un « bouton » s’il est maximal pour cet ordre et on notera la distance maximale entre E et un bouton au-dessus de E.Étant
donnés une brancheCj
de C(flèche
dugraphe dual)
et undiviseur
E,
on notee£
= 1lorsque
lagéodésique
entreCj
etEl
contient lesommet E et
e£
= 0 sinon. Notons que siPi
eE,
lefeuilletage
£’ est définien Pi
par la fonction multivaluée où x = 0 est uneéquation
localeSoit R un coin
(arête
deG)
et notonsEl, E2,..., Ek- 1, Ek
la suitemaximale de diviseurs
El E2
...Ek
telleque R
est l’arête entreet
Ek.
Notons poursimplifier E’jl Ei. E,
*Soit E =
Ek.
Nous allons démontrer la formule suivante :par induction sur et comme £ est non
résonnant,
on déduit que-1 ~7(~,~_i,R)
et =1/1(£’, Ek-l, R).
Supposons
= 0. Il existe au moins deuxpoints Pi
E E et le, - ,.. x ,
feuilletage
£’ est définien Pi
par avecAinsi,
le calcul de l’indice de Camacho-Sad nous donneAlors,
donc,
et on termine car
Supposons .~(E) >
1 et soit~i,..., Rt
l’ensemble de coins de E avec= ~1 E.
Alors, E -
E = -t etPar
l’hypothèse
de récurrence la formule(1)
est vraie pourR2,..., Rt,
alors
et on en déduit la formule
( 1 )
pour le casgénéral.
0Remarque.
- Soit ,~’ une courbegénéralisée
dont toutes lesséparatrices
sont nonsingulières
et nontangentes
à x = 0 donnée paro =
A dx + B dy. Supposons
que le modèlelogarithmique C
de .~ soit nonrésonnant. Alors l’extrémité
supérieure
de tout côté L de est unecontribution de B. En
effet,
comme coïncide avec lepolygone
deNewton des
séparatrices, chaque
côté a unepente -1/p,
Si p =1,
c’est le
premier
côté et on a la contribution de B car x = 0 n’est pas uneséparatrice.
Sip >
2 onapplique
laproposition 3.4,
car -1n’apparaît
comme indice de Camacho-Sad en aucun coin de la
désingularisation
de .~’puisqu’il
en est de même pour ,C. Parconséquent,
lepolygone
de Newtonde la
polaire générique
de .~’ a lerapport
suivant avec isi a s côtés
L~
depentes -1/pJ’ j
=1,...,
s avec pi p2 ... Ps,alors les s - 1
premiers
côtés de sont lesdéplacés
verticaux d’uneunité de
L 1, ... , Lg-1.
Lorsque s
=1,
lepremier
sommet est(0, k - 1)
où(0, k)
est le
premier
sommet deN(7) (en
fait ici k = +1 ) .
5. Énoncé du théorème de décomposition.
Nous donnons ici un résultat
qui
étend aussi bien le théorème de Merle[18]
pour une brancheplane
que le «théorème dedécomposition » [14], [12]
pour une courbe
plane
àplusieurs branches,
ainsi que certains résultatssur les
feuilletages [19].
Plusprécisément,
nous considérons desfeuilletages
courbes
généralisées
.~ dont le modèlelogarithmique
est non résonnant.L’énoncé du théorème de
décomposition
nous décrit uncomportement
dutype d’équisingularité
de lapolaire générique
en termes dutype topologique (équisingularité)
de la courbe C desséparatrices
de ,~.Nous donnerons l’énoncé en termes du
diagramme d’Eggers T(C)
de C
(voir [11], [12]).
C’est l’une des manièrespossibles
dereprésenter
toutel’information
topologique (équisingularité)
d’une courbeplane. Rappelons
sa construction.
Soient les
composantes
irréductibles de C. On va construire lediagramme d’Eggers T(C)
en recollant des chaînes élémentairesKi
chacune associée à une brancheCi.
Pourchaque
brancheCi,
on note(3b, ... , (3~~
sesexposants caractéristiques, ni
lamultiplicité
deCi
àl’origine
ses
paires
de Puiseux.Étant
données deuxbranches, Ci
et on définit la coïncidence
C (Ci, Cj)
deCi
etCj
commeoù et
~~s (x) ~s ~ 1
sont lesparamétrisations
de Puiseux deCi
et
Cj, respectivement.
On associe àchaque
brancheCi
l’ensembleLes sommets d’une chaîne élémentaire
Ki
sont unpoint
blanc et despoints
noirs en
correspondance bijective avec Si
par la valuation vqui
lesordonne,
le
point
blanc étant le dernier. Les arêtes sont discontinues oucontinues,
selon que lepoint
dedépart
est ou pas dans,S’2 B SI.
Lespoints
noirs deKi
et
Kj
de valuation inférieure ouégale
à aij donnent naissance à un sous-graphe
commun On obtientT(C)
par recollement desKi
en identifiant lesKij.
Lepoint
base deT(C)
est lepoint
deplus petite
valuation.Exemple.
- Soit C la courbe donnée par avecn
Les chaînes élémentaires et le
diagramme d’Eggers
sont :À chaque
sommet noirQ
deT(C),
on associe le nombredl (Q)
d’arêtesdiscontinues
qui
sortent deQ
et le nombred2 (Q)
d’arêtes continuesqui
sortent de
Q.
Le nombre sera lamultiplicité
d’une branchegénérique qui
a les
k(Q) premières paires
de Puiseux en commun avec lesCi,
pourQ E Ki,
où
k(Q)
est le nombre d’arêtes continues entreQ
et lepoint
base. C’est-à-dire,!J:Q ==
Si(irréductible)
on sait quelorsque d2 (Q) # 0,
on a lapaire
de Puiseuxn~) _ (m1(Q)+1’
pour
chaque Ci
tellequ’il
sorte une arête continue deQ
EI~2.
THÉORÈME 5.1
(décomposition
de lapolaire).
- Soit F unfeuilletage
courbe
généralisée
nondicritique
dont le modèlelogarithmique ,C
est nonrésonnant. Soient C le germe de courbe donné par les
séparatrices
de F etT(C)
lediagramme d’Eggers
de C. Notons N l’ensemble des sommets noirs deT(C).
Il existe un ouvert dense de Zariski U Cpb
tel que pour tout[a : b]
le germe sedécompose
comme union de courbesplanes
r[a:b]
=UQCN:FQI chaque FQ
étant une union finie de courbesirréductibles,
telle que pour tout
Q
E N on ait :2) si -y
est une branche deF~
et3)
siQ
eet q
est une branche derQ,
on iLe théorème de
décomposition
n’est pas vrai pour unfeuilletage
courbe
généralisée quelconque.
Lefeuilletage
0 défini parest une courbe
généralisée
nondicritique.
Lediagramme d’Eggers
de sesséparatrices
estMais,
la courbepolaire générique
a une seule branche demultiplicité
deux.
Donc,
elle ne vérifie pas les conclusions du théorème.6. Le
casdes séparatrices
nonsingulières.
Nous démontrons le théorème de
décomposition
par une réductionau cas où toutes les
séparatrices
de .~’ sont nonsingulières, grâce
à uneramification bien choisie. Détaillons d’abord le cas des
séparatrices
nonsingulières.
THÉORÈME 6.1. - Soit F un germe de
feuilletage
sur(C~,0)
detype
courbegénéralisée,
dont le modèlelogarithmique
est non résonnant.Supposons
que toutes les branches de la courbe C desséparatrices
soient nonsingulières.
Il existe un ouvert dense de Zariski U CPl c
tel que pour tout[a : b]
e U on ait lapropriété
suivante : pour toute suite finie d’éclatements locaux 7r :(N, P) - (CC2, 0)
telleque P
soit dans le transformé strict C’ deC,
on aL .
où est le transformé strict de la
polaire
par 7r et deplus P’
est transverse au diviseur
exceptionnel E = 7r-l (0)
en P.Preuve. - Considérons la suite d’éclatements de
points
où 7r, est l’éclatement de
l’origine
deCC2,
est l’éclatementde Pi
et7r = xi o ~ ~ ~ 01fp. Choisissons d’abord des coordonnées x, y telles que C
ne soit pas
tangente
à x - 0. Il existe unchangement
de coordonnées(.r, ~/)
= avec = alx +a2X 2+ - - -
+ tel que si(Xi, yz )
sont des coordonnées centrées en
Pi,
l’éclatement 7r, est donné par xi = x, yl = et 7rj est donné parLe
générateur
c,~ de 0 s’écritNoton;
(0;
x,~) .
Pour un choixgénérique
de[a : b]
on a quecar
A,
B etA, B engendrent
le même idéal.x,
~)
=N(C;
x, Tous les côtés de V ont unepente
dutype -1 /q
pour q car lescomposantes
de C sont nonsingulières
etnon
tangentes
à x = 0. On en déduit que si(io, jo )
est l’extrémitésupérieure
du
premier
côté de V depente > -1 / (p -~- 1),
alorsComme le modèle
logarithmique
de 0 est nonrésonnant,
on sait que B7*n ~ j
>jo - 1}
est ledéplacé
d’une unité verticale de V > Deplus,
en vertu de laproposition 3.5,
lepolygone
V* n~j jo -1~
a tous sescôtés de
pente > - 1 / (p + 1).
On en déduit que(io, jo - 1)
est un sommetdont le côté
précédent
a unepente -1 /p
et le côté suivant a unepente > -1 / (p ~ 1 ) .
Ceciimplique
que =jo -1.
Eneffet,
lepremier
sommet de
N(r’;
xp,yp)
est(o, jo - 1)
et lapremière pente
est> - 1,
cequi
donne aussi la transversalité voulue. 0
Remarque. 2013
L’énoncéprécédent
n’estplus
valable si lesséparatrices
sont
singulières.
Parexemple
si w =d(~2 - x3)
et 7r :(N, P) -~ (C2, 0)
estl’éclatement de
l’origine
de(C2,
on amp(C’)
= 1 et 1.Lorsque
toutes les branches d’une courbe C sont nonsingulières,
lediagramme d’Eggers T(C)
s’obtient àpartir
dugraphe
dualG(C)
de larésolution de C en éliminant tous les
points
deG(C) qui
ne sont pas debifurcation.
Ainsi, chaque
sommet noirQ
deT(C)
est associé à un diviseurqu’on
noteEQ.
La valuationv(Q)
est le nombre d’éclatements nécessaires pour obtenirEQ. Exemple :
Q 0
COROLLAIRE 6.2. - Sous les
hypothèses
duthéorème,
il existe un ouvert dense de Zariski U C tel que pour toutla : b]
EU,
le germef[a:b]
se
décompose
comme une union de courbesplanes
=UQENFQ
telleque
2) si -y
est une branche deest une branche due 1 Notation. - Soient r une courbe sur
((~2, 0)
etune suite d’éclatements locaux de centres
Pi-,,
i =1,..., ~.
On dit quePk
est unpoint infiniment
voisin de r et on notePk
E F siPk
est dans letransformé strict de F. On notera aussi
Pj > Ps
si sj. Lorsqu’il n’y
aurapas de
confusion,
on notera mp2(F)
lamultiplicité
du transformé strict de Fen Pi.
Preuve d u corollaire. - Soit
Q
un sommet noir deT(C)
avecv (Q)
= p.Considérons la suite d’éclatements de
points
telle que
Signalons
que ~ 7Q
eKil.
DéfinissonsrQ
comme la réunion desbranches
detelles que e q et de
plus
pour tout P EEQ
tel que P E C.Les
propriétés 2)
et3)
de l’énoncé sont visibles. Nous allons calculer lamultiplicité
Supposons
queQ
soit un sommet maximal deT(C) (c’est-à-dire, EQ
sera un bouton de
G(C)).
Notons quedl (Q) _
etFQ
estprécisément
l’ensemble des
branches -y
de telles quePp-l
E ~, car aucune branche de ne passe par unpoint
P EEQ
avec P EC, puisque m p (C)
= 1.Le théorème donne
Si
Q
n’est pasmaximal,
soientQ1, ... , Qm
les sommets noirs deT(C)
tels que
Qg
>Q.
On aSi le résultat est vrai pour
QI, .... Qm,
lamultiplicité
de estet
d’après
lethéorème,
on a(C) -
1. On en déduit le résultat. 0Remarque.
- En inversant lesarguments
de cette preuve onpeut
montrer
qu’en
fait l’énoncé du corollaire et celui du théorème sontéquivalents.
Le théorème 6.1 est donc la version pour le cas deséparatrices
non
singulières
du théorème dedécomposition.
7. L’effet d’une ramification.
Considérons une ramification p :
(C2, 0)
-~(C~,0)
donnée encoordonnées par
p(u, v) - (un, v) .
Nous utiliserons la ramification pournous ramener au cas des
séparatrices
nonsingulières. Regardons
maintenantcomment la ramification
agit
surquelques-uns
des outilsqu’on
va utiliser.Le
diagramme d’Eggers.
- Soit C un germe de courbe défini parf (x, y)
= 0 et notonsC
le germe de courbe donné par 0.Supposons
que toutes lescomposantes
irréductibles deC
soient nonsingulières (c’est
le cas pour n = 0 modni,
...,1 n’).
Nous allons construireT(C)
àpartir
deT(C). Rappelons
que toutes les arêtes deT(C)
sontdiscontinues. Notons v la valuation de
T(C). Reprenons
les notationsprécédentes.
SiKi
est la chaîne élémentaire associée àCi,
notonsKi
le
sous-graphe
deT(C) qu’on
obtient àpartir
deKi
par ramification.Détaillons la construction de Soit
Q
lepoint
base deT(C)
etQ’
lepoint
suivant dansKi.
Siv(Q) _ ,~i /n2
e le sommetQ
donne unsommet
Q
dansKi
de valuationv(Q)
=nv(Q),
d’où partentni
arêtesdiscontinues, qui
relient le sommetQ
avec les sommetsQ i , ... , QnZ
de_ - 1 n,
valuation
v (Ql )
=nv(Q’).
On dit que les sommetsQ’
sont associés ausommet
Q’.
Siv(Q)
e,S’2 ~
alors il a associé le sommetQ
deKi
avecv(Q) = nv(Q)
d’oùpart
une seule arête discontinuequi
relieQ
avec lesommet
Q’
associé àQ’
de valuationv(Q’)
=nv(Q’).
Prenons maintenantun sommet
Q
deKi quelconque,
et supposonsqu’on
aitdéjà
construit lapartie
deKi qui correspond
aux sommets deKi
avecvaluation v(Q).
Sik =
k(Q)
est le nombre d’arêtes continues entreQ
et lepoint base,
alorsQ
a associé n~ =
ni ... nk points {Q~}~i ~~
deKZ
de valuationnv(Q) (voir
aussi la définition de n~ au
§5).
SoitQ’
le sommet suivant àQ
dansKz.
La construction de
Ki
continue de lafaçon
suivante :. Si
v(Q) =
alorsn~+1
arêtes discontinuespartent
dechaque
sommetQÊ,
1E ~ 1, ... , n1 ~ ~ ~ n~ ~.
Ces arêtes relientQg
avec unsommet de valuation
nv(Q’).
. Si
v(Q) Si2 B S’i ,
alors une seule arête discontinuepart
dechaque
sommet
Qg, é E {1, ... , ~ - - -
Cette arête relieQg
avec un sommet devaluation
nv( Q’).
Quand Q’
est un sommetblanc,
les sommets associés àQ’
dans7~
sont aussi blancs et n’ont pas de valuation. EnfinT(C)
s’obtient parrecollement des
Ki
de manière évidente.LEMME 7.1. - Soient
Q
un sommet noir deT(C)
etQ
un sommetnoir de
T (C)
associé àQ.
Alors (Preuve. Il y a
dl (Q)
arêtes discontinuesqui
nebifurquent
pas.De
plus,
chacune desd2 (Q)
arêtes continues estremplacée
par nQ =n1+l
arêtes discontinues. 0
Exemple.
- Considéronsl’exemple
donné auparagraphe
5 et laramification
p(u, v) = (u4, v) .
Lediagramme d’Eggers
deC
estRemarque. 2013
Lapropriété
suivante se déduit de la construction deT(C)
àpartir
deT(C). Étant
données unebranche y
de C et une branche6 de
=y
=(en
fait 6 donne uneparamétrisation
de Puiseux dey),
tout sommet noir de la chaîne élémentaire de a est associé à un sommet noir de la chaîne
de q
dansT(C)
etinversement,
les sommets associés àun sommet noir
Q
deT(C)
sont des sommetsqui
secorrespondent
auxparamétrisations
des branchesqui (passent
parQ.
Modèles
logarithmiques.
- Les résultats suivants montrent le boncomportement
des modèleslogarithmiques
non résonnantsaprès
rami-fication.
LEMME 7.2. - Soient h :
(C2, 0)
-(C~,0)
unmorphisme
de ranggénérique
maximal est £ unfeuilletage logarithmique
non résonnant.Alors est un
feuilletage logarithmique
non résonnant.Preuve
(voir
aussi[19]
pour le cas d’uneramification). - Supposons
,C donné par et
f
=/i - - - f r .
Comme h est de ranggénérique
maximalon sait que
fi
o h n’est pasidentiquement
nul.Écrivons
Alors h*,C est donné par la fonction multivaluée
h~ ~
oùchaque
estun des et pg est une combinaison à coefficients entiers des La non
résonance
des MÊ
se déduit de celle des 0LEMME 7.3. - Soient h :
(C~,0)
2013~(CC2, 0)
unmorphisme
de ranggénérique
maximal et F une courbegénéralisée
sur((C2, 0). Supposons
que
l’origine
soit ou bien unpoint
nonsingulier
ou bien unesingularité simple
de F et considérons un modèlelogarithnùique £
de F. Alors h*,C est un modèlelogarithmique
de(En particulier,
est une courbegénéralisée
et h* ,C est nonrésonnant.)
Preuve.
Supposons h = ( f , g),
écrit en coordonnées x, y telles que .~’ soit donné par la 1-formeméromorphe
où