C OMPOSITIO M ATHEMATICA
H. B OUALEM
Feuilletages riemanniens singuliers transversalement intégrables
Compositio Mathematica, tome 95, n
o1 (1995), p. 101-125
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Feuilletages riemanniens singuliers transversalement integrables
H. BOUALEM
C. N. R S. - U. R A. 1407 et G. D. R 144, Département de Mathématiques, Université Montpellier II, Place Eugène-Bataillon 34095 Montpellier cedex 5
Received 10 December 1993; accepted in final form 9 March 1994
Introduction
Ce travail trouve son
origine
dans deux situationsgéometriques,
que nousavons cherché à rassembler dans une théorie
unique:
(i)
L’etude des sectionsglobales
pour les actions de groupes de Lie compacts d’isométries d’une variété riemannienne connexe etcompléte,
unesection étant une sous-variété
plongée
connexe et ferméequi
rencontretoutes les orbites
orthogonalement.
Cetteétude
a donné lieu à de nombreux travaux, enparticulier
de L. Conlon[C2], [C3],
J. Dadok[D],
J. Szenthe[Szl], [Sz2],
R. Palais-C.Terng [P-T]. L’exemple
leplus simple
est l’actionadjointe
d’un groupe de Lie compact, et les auteurs cités ontgénéralisé
lesrésultats connus dans ce cas, en
particulier
la notion de groupe deWeyl.
Bien
entendu,
dans l’ouvert"régulier"
de la variété riemannienne con-sidérée,
réunion des orbites de dimensionmaximale,
l’existence de sections suppose que la distributionorthogonale
aux orbites[qui
n’est définie etdifférentiable que dans cet
ouvert]
soitcomplétement intégrable.
Dans[P-T], Palais-Terng
ontconjecturé
que, sous cettecondition,
existaient des sous-variétésimmergées
rencontrant toutes les orbitesorthogonalement.
L’étude de cette
conjecture
a été notre motivation initiale. Enfait,
dans[Sz2]
on peut trouveresquissée
une démonstration. Notre travailcomplète
et
généralise
cetteesquisse.
(ii)
L’étude par Blumenthal-Hebda desfeuilletages
riemanniens trans- versalementintégrables,
c’est-à-dire pourlesquels
la distribution or-thogonale
aux feuilles estcomplétement intégrable.
Dans[B-H],
cesauteurs ont montré que,
quand
la variété riemannienne considérée estcompléte,
par passage au revêtement universel on obtient une structure deproduit global
en relevant lefeuilletage
riemannien et lefeuilletage géodésique orthogonal.
Le cadre naturel pour unifier ces deux situations est celui des
feuilletages
riemanniens
singuliers [F.R.S.]
décrits dans[Mo]:
un F.R.S. F sur une(Ç)
variété riemannienne
(M, g)
est unfeuilletage singulier
au sens de H.Sussmann
[Su]
et P. Stefan[St]
pourlequel
toutegéodésique
perpen- diculaire à une feuille resteperpendiculaire
aux feuillesqu’elle
rencontre.Les
principales propriétées
de cesfeuilletages généralisent
deprés
lagéométrie
des orbites d’un grouped’isométries;
enparticulier,
l’ensembledes feuilles de dimension maximale forme un "ouvert
régulier"
Q connexedense. Dans cet ouvert, le
champ
d’éléments de contactorthogonal
auxfeuilles définit une distribution différentiable
H°.
Ceciétant,
nous dironsque
(M, F , g)
est transversalementintégrable
si la distributionHO
estcomplétement intégrable.
Le "lemme fondamental" de lapremière partie
montre que
l’intégrabilité
de H° estéquivalente
à l’existence de sections locales auvoisinage
dechaque point.
On montre que, dans cesconditions,
on peut construire des sections
généralisées
pour lefeuilletage,
c’est-à-dire des sous-variétésimmergées
connexes rencontrant toutes les feuilles or-thogonalement.
C’est le résultatprincipal
de lapremière partie.
On noteraque les "sections transverses
généralisées"
définies dans[M-P]
pour les adhérences des feuilles de certainsfeuilletages
riemanniensréguliers
sont unpeu
l’analogue
engéométrie
transverse de nos "sectionsgénéralisées";
mais les
hypothéses
sont de nature tout à fait différente. La preuve de laconjecture
dePalais-Terng
est uneapplication
directe du résultatprécédent.
La seconde
partie
est consacrée à l’étudegénérale
des F.R.S. transver-salement
intégrables
sur une variété riemanniennecompléte.
Enchaque point,
on définit un groupe deWeyl
transverse,puis
on introduit leglissement
local d’une section sur une autre. En vue d’obtenir un théorème dedécomposition
à laBlumenthal-Hebda,
on est amené à construire un"éclatement minimal"
(M, F, g)
du F.R.S. considéré(M, F, g).
Lapropriété
fondamentale est que les feuilles de
Se
sont exactement lespré-images
desfeuilles
de 97,
lefeuilletage
éclaté étant riemannien etrégulier.
Ceciétant,
il suffit
d’appliquer
le résultat de Blumenthal-Hebda à(M,,97, g)
pour obtenir un éclatementsimplement
connexe(M, F, g)
où lefeuilletage
relevéF
et lefeuilletage orthogonal décomposent
la variété enproduit global.
Je tiens à remercier Pierre Molino de son aide considérable le
long
del’élaboration de ce travail.
1.
Sections,
sections locales etintégrabilité
transverse d’un F.R.S.Pour les
propriétés
desF.R.S.,
on donne la référence[Mo].
Dans cettepartie
on suppose que(M, 57, g)
est unfeuilletage
riemanniensingulier
surune variété connexe
M,
muni d’unemétrique riemannienne g adaptée.
Sur l’ouvert Q des feuilles
régulières,
on saitqu’on
a unfeuilletage
riemannien
régulier.
On peut donc définir unchamp
d’éléments de contactsur
Q,
notéH°,
par:H,,
=TxFx
oùTxFx désigne l’orthogonal
à la feuilleFx
aupoint
x. Onappelle
distribution horizontale la distribution H°. Si onsuppose que la
métrique g
estcompléte,
on notei(x) - ExpxH° l’image
parl’exponentielle
de la distribution HO aupoint
x. Soit k le rang de la distribution horizontaleH°.
1.1. Les sections et leurs
propriétés
élémentairesOn
adopte
aux F.R.S. les définitions dePalais-Terng [P-T].
1.1.1. DEFINITION. Une k sous-variété
plongée,
fermée et connexe E deM est dite section si elle rencontre toutes les feuilles du
feuilletage orthogonalement.
On suppose maintenant que par tout
point régulier
de M passe une section. On va voir dans laproposition
suivante que cette dérnière conditionentraîne,
dans le cas où lamétrique g
estcompléte, qu’une
sectionest
uniquement
déterminée par la valeur de la distribution horizontale enl’un de ses
points réguliers.
La démonstration de cetteproposition
estévidente.
1.1.2. PROPOSITION. Si par tout
point régulier
de M passe une section, ona les
propriétés
suivantes:(1) H° est intégrable.
(2)
Si X est une section, alors les composantes connexes de I:° = Q n E sontdes feuilles du feuilletage défini
par la distribution horizontaleH’.
(3)
Si E est une section, alors elle est totalementgéodésique.
(4)
Si lamétrique
g estcomplète,
alors il y a uneunique
section passantpar un
point régulier
x, à savoirl’ensemble 03C4(x) = ExpxH0x.
La
proposition
ci-dessus faitapparaître
le lienqui
existe entre lacondition d’existence de sections passant par
chaque point régulier, l’intégrabilité
de la distribution horizontaleH°
et les ensemblesT(x).
Cesensembles ne sont pas
toujours
des sous-variétés de M et ne rencontrentgénéralement
les feuilles niorthogonalement
ni transversalement.Il est naturel de se poser la
question
suivante: Si la distribution horizontale H° estintégrable passe-t-il
par toutpoint régulier
une section?On apporte un résultat dans cette direction: on montre
l’existence,
nond’une
section,
mais d’une sectiongénéralisée.
Cette derniére notion seraprécisée
dans la suite.1.2.
Lemme fondamental et
sections localesDans le but de donner une
réponse
à laquestion posée ci-dessus,
onsuppose que la distribution horizontale
H°
estintégrable.
Dans unepremière partie,
on montre à l’aide del’intégrabilité
de cettedistribution,
que localement sur une transversale
(bien choisie)
à une feuilledonnée,
onrècupère
unfeuilletage
riemanniensingulier qui
aHO
comme distribution horizontale. Ensuite on faitapparaître
la notion de section locale à l’aide delaquelle
on construit dans la secondepartie
une sous-variétéimmergée
connexe
qui
rencontre toutes les feuillesorthogonalement.
Grâce à
l’intégrabilité
deH°,
on commence par établir dans le lemme suivant unepropriété importante
pour la suite.Si x est un
point
deM,
on noteFx
=ExpxD(0, p) l’image
parl’exponentielle
d’undisque D(0, p)
de centrel’origine
et de rayon p dansl’orthogonal
à la feuille passant par lepoint
x.1.2.1.
Lemme fondamental
Pour tout
point y régulier
deFx,
la valeurH0y
de la distribution horizontaleen y est contenue dans
l’espace
tangent en y àFx.
DEMONSTRATION.
Soit y
unpoint régulier
deFx.
On notey(t) = Expx
tv lagéodésique
tracée dansFx
lianty(O) =
x ety(l)
= y.Comme le
feuilletage
est invariant parhomothétie,
voir lemme d’homothétie[Mo],
la restriction de lagéodésique t H y(t)
à l’intervalle]0, 1]
reste tracée dans l’ouvert S2 despoints réguliers.
Elle est donccontenue dans la feuille ily de H° passant par y.
Soit Y l’unique
vecteur deH0y(t)
voisin del’origine
tel queExpy(t) Yt
= y. Commel1y est totalement
géodésique
dans l’ouvertQ,
alors pour tout t dans]0, 1]
on a:D’où on tire
l’égalité
suivante:Quand t - 0, y(t) ~ x, Yt ~ v,
doncTYt H0y(t)
tend vers un sous-espace vectoriel deTv(TxF~x).
Ce sous-espace est[Tv Expx]-1H0y,
d’où on déduitque
Ho
est contenudans Tv Expx. Tv(TxF~x) qui
n’est autre quel’espace
tangent à
Fx
en y. DOn va
compléter
ce lemme en remarquant que les modificationsqui
interviennent dans la démonstration du théoréme de
décomposition locale,
donné dans[Mo],
n’affectent en rien la distribution horizontaleH°.
Onadapte
en ce sens la démonstration de ce théorème dans[Mo].
1.2.2. PROPOSITION. Soient
(M, F , g)
un F.R.S. pourlequel la
distribution horizontaleHO pour la métrique g
estintégrable, et
x0 unpoint de
M. Ilexiste au
voisinage de
xo unemétrique adaptée g’,
admettant la mêmemétrique
transverse que g et unvoisinage
tubulairedistingué 03B2Pxo03C1o de
pourg’,
tels que :
(1) (03B2Pxo03C1o, g’)
est leproduit
riemannien(Pxo, g’Pxo)
x(Fxo, g’fxo)
oùg-xo est la fibre
en xo duvoisinage
tubulaire03B2Pxo03C1o.
(2)
Les traces desplaques
surfxo forment
un F.R.S. admettantg’.rxo
commemétrique adaptée.
(3)
Pour toutpoint régulier y de lYxo, H0y
restel’orthogonal à la feuille
passant par y,pour la
nouvellemétrique g’.
DEMONSTRATION. On va suivre la démonstration du théorème de
décomposition locale,
donné dans[Mo],
pas à pas tout ensignalant
lesparties
de cette démonstration où on a utilisé effectivement lapropriété
duLemme 1.2.1.
On note
gr 1F
le module deschamps
tangents àF, gT 1a métrique
transverse associée à g,
03B2Pxo03C1o
unvoisinage
tubulairedistingué
en x0 etfxo
lafibre en xo de ce
voisinage.
Si la dimension de la feuilleF Xo
passant par x0 est r, alors il existeX1, ... , Xrr champs
de vecteurs dansgr 1F qui
sontlinéairement
indépendants
en xo. Soientcpl,... , ~rt
leurs groupes locaux àun
paramétre;
on note ~l’application
de Ir xf7xo -+
Mqui
à(tl,
..., tr,y)
fait
correspondre ~1t1 ° ··· ° ~rtr(y)
où Ir est unvoisinage
ouvert de(0, ... , 0)
dans IRr.
En restriction à un
petit voisinage
de x0dans Fxo~
est un difféomor-phisme. Pour y dans f7xo
et dans cevoisinage
ledifféomorphisme
~ envoieun
voisinage
de(0,..., 0, y)
dans Ir x{y}
dans la feuilleFy
passant par y.On en déduit un
feuilletage
F1régulier
définilocalement,
dont les feuilles sont de dimension r et tracées dans les feuilles de F. Au besoin enrapetissant
levoisinage tubulaire,
on peut supposerque F1
est défini dans03B2Pxo03C1o
tout entier. On peut remarquer que laprojection
7r:03B2Pxo03C1o
~Pxo
induit uneapplication
n:P1y ~ Pxo
de laplaque
de F1 passant par y surPxo qui
est unrevêtement. En choisissant
Pxo simplement
connexe, on peut doncs’arranger
pour que n:
P1y ~ P Xo
soit undifféomorphisme
pour tout y. Ceciétant, chaque plaque
deF1 dans 03B2Pxo03C1o
coupechaque
transversaleffx
=03C01(x)
en unpoint
etun seul.
Si l’on observe que tout X de
XF
sedécompose
alors en unchamp X 1 de XF1
et unchamp X2
tangent aux transversalesFx,
on voit que lefeuilletage
Fapparaît
dans03B2Pxo03C1o
comme leproduit
parP Xo
dufeuilletage singulier fxo
définisur
g-xo
par les traces desplaques.
Le fait que c’est unfeuilletage singulier
ausens de H. Sussman et P. Stefan
[Su], [St]
résulte de cequ’il
est défini par les orbitesdans g-xo
de composantesX 2, pour X
dansXF.
On commence par
modifier g
dans03B2Pxo03C1o
de lafaçon
suivante: sur le fibré Tff1tangent aux feuilles de
F1,
on modifie la structure euclidienne induite par g defaçon
à la rendreprojetable par 03C0: 03B2Pxo03C1o ~ Pxo.
D’autre part, sanschanger
lastructure euclidienne sur le fibré transverse à
ff1,
onchange
lechamp
d’éléments de contact
TF1~
defaçon
à leremplacer
par lechamp
7y tangentaux fibres de n.
D’aprés
le lemme1.2.1,
pour toutpoint régulier
y deSa, H°
est contenue dans
TyF
cequi
entraîne que la distribution horizontaleHO
estaussi la distribution horizontale pour la nouvelle
métrique riemannienne g
1obtenue dans
03B2Pxo03C1o
etqui
admet encore 9T pourmétrique
transverse associée.Pour g 1, les
géodésiques perpendiculaires
auxplaques
restent dans les fibres de n. Parsuite,
lefeuilletage fxo
défini sur la fibre:Yxo
par les composantesconnexes des traces des
plaques
admet lamétrique
induite glf- commemétrique adaptée
et comme distribution horizontale H°. Il ne resteplus
alorsqu’à modifier g
1 sur TY- en laremplaçant
par lapré-image
deg1Fxo
par laprojection
T F ~T Fxo
lelong
des feuilles deF1.
Lamétrique
riemannienneg’
ainsi obtenue a bien lespropriétés
énoncées. DD’aprés
laproposition précédente,
les traces desplaques
induisent sur lafibre
:Yxo
un F.R.S. à distribution horizontaleintégrable
ayant une feuilleponctuelle
réduite à xo.On va établir dans la
proposition
suivantequ’au voisinage
de xo dansFxo
un tel F.R.S.
posséde
des sections.1.2.3. PROPOSITION. Soit
(1, F, g) un
F.R.S. dont la distribution horizontaleH° est intégrable.
Si lafeuille
passant par unpoint
xo de F estponctuelle,
alorsil existe un
voisinage
ouvert saturé defeuilles
u de xo tel que F.R.S.(u, Fu, gu)
admet des sections. On
désigne
parFu (resp. gu) le feuilletage (resp.
lamétrique)
induit sur W.
DEMONSTRATION. On
adapte
la méthode de laproposition
6.5 dans[Mo].
Soit e =
Expxo D(0, p)
unvoisinage
ouvert de x.image
parl’exponentielle
d’undisque
de centrel’origine
et de rayon p dans le tangentTxoF
à 1 en x.. On choisit p de telle sorte quel’exponentielle
soit undifféomorphisme.
Pour 0 03BB
1,
on noteh03BB
l’homothétie derapport 03BB
et de centre xo. On construit à l’aide deshomothéties h.
de nouvellesmétriques g.
=1/À2hfgu
suru. Comme le
feuilletage Fu
est invariant par ces homothétiesh.,
voir le lemme d’homothétie[Mo],
et que les feuilles deHo
sont totalementgéodésiques
dansl’ouvert Q des
points réguliers,
alorsH’
etTyFy
restentorthogonaux
pour la nouvellemétrique g.
pour toutpoint régulier
y et g03BB resteadaptée
aufeuilletage. Fy
est la feuille passant par y.Quand
on fait tendre 03BB vers0,
g03BB converge uniformément auvoisinage
dupoint
x° vers lamétrique plate
go. Par passage à lalimite,
la distance entre les feuilles est localement constante pour lamétrique
euclidienne g0, doncgo est
adaptée. Ho
etTy Fy
restentorthogonaux
pour lamétrique plate
go. On est ramené alors au cas d’un F.R.S. dont la distribution horizontale estintégrable
etqui
admet lamétrique plate
commemétrique adaptée.
Bienentendu la distribution horizontale est
prise
maintenant par rapport à lamétrique plate
go.On va montrer dans le lemme suivant
qu’un
tel F.R.S.posséde
des sections.Plus
précisément,
on montre que pour toutpoint régulier
y, avec les identifi- cationsnécessaires,
l’intersectionHo
nD(0, p)
du sous-espaceH0y
avec ledisque D(0, p)
est bien une section dansD(0, p)
pour lamétrique
euclidienne.1.2.4. LEMME. Pour tout
point
yrégulier
deD(O, p), H0y
nD(O, p)
est unesection dans
D(O, p)
pour lamétrique
euclidienne g° .DEMONSTRATION DU LEMME. Soit y un
point régulier
deD(0, p).
Onnote L l’intersection
H0y
nD(0, p)
du sous-espaceH°
avec ledisque D(0, p).
Oncommence par montrer que L rencontre les feuilles
orthogonalement.
On peut observer queH’
passe par0,
car la droiteOy
estperpendiculaire
en y à la feuille passant par cepoint,
donc est contenue dansH".
Soient riy la feuille de
H°
passant par y etD’(y, p’)
unpetit disque
dans Lcentré en y et de rayon
p’.
Comme riy est constituée de cheminsd’origine
y ettangents à
Ho,
on a queD’(y, p’)
est contenudans qy
pourp’
assezpetit;
on endéduit que pour tout
point
x deD’(y, p’), TxD’(y, p’)
=Hx’.
Soit x un élément de L; l’ensemble V =
{v ~ L/x
+v E D’(y, 03C1’)}
est un ouvertnon vide de L. Pour un élément v de
V,
on note O’v le segment:03C3v(t) =
tv + xoù te
[0, 1];
commew(1)
est dansD’(y’, p’)
on a que03C3’v(1)
est tangent àD’(y, p’)
donc
orthogonale
à la feuille passant parQ"(1)
etpuisque
lefeuilletage
est unF.R.S. alors
03C3’v(0)
= v estorthogonale
à la feuille passant par x. Comme ceci est vrai pour tout élément de l’ouvertV,
alorsTxL
estorthogonale
à la feuille passant par x.Il reste à montrer que L recontre toutes les feuilles. Soit F une feuille dans
D(0, p)
d’adhérenceF.
Si d est la distanceeuclidienne,
on ad(y,F) = d(y, F)
etd(y, F)
=d(y, x)
où x est un certainpoint
deF.
On peut réaliser la distanced(y, x)
par un segmentd’origine
y et d’extrémité x.Comme ce segment rencontre la feuille
Fx
passant par xorthogonalement,
il va être forcément tracé dans
L,
cequi
entraîne que L recontre la feuilleFx.
Comme elle la rencontreorthogonalement,
elle rencontre forcément les feuillesvoisines,
enparticulier
elle rencontre F. D Les sections données par le lemmeprécédent
restent aussi des sections pour lamétrique initiale g puisque
la valeur de la distribution horizontaleH)
en toutpoint régulier
y n’a pas étéchangée.
D En résumé on a laproposition
suivante:1.2.5. PROPOSITION. Soient
(M, ff, g)
un F.R.S. dont la distribution horizontaleHO
estintégrable
et xo unpoint
de M. Alors il existe unvoisinage
tubulairedistingué 03B2Pxo03C1o de
xo tel que le F.R.S. induit sur cevoisinage
admettedes sections.
La
proposition précédente
nous améne à donner la définition suivante d’une section locale en unpoint
donné.1.2.6. DEFINITION. Soient
(M,,3v, g)
unF.R.S.,
s une sous-variété de M et xoun
point
de s. s est dite section locale en xo s’il existe unvoisinage
tubulairedistingué
dupoint
x. dans la variété feuilletéeM,
de telle sorte que s soit contenue dans cevoisinage
et soit une section dufeuilletage
induit sur ce mêmevoisinage.
On
appellera
désormais F.R.S. transversalementintégrable
un F.R.S.(M, :F, g)
admettant enchaque point
une section locale.D’aprés
laproposition
1.2.5 ceci
équivaut
àl’intégrabilité
de la distribution horizontale H°.On va aborder la seconde
partie
où on construit pour un F.R.S. transver-salement
intégrable (M, F, g)
dont les adhérences des feuilles sont compactes,une sous-variété connexe
immergée
dansM, qui
rencontre toutes les feuillesorthogonalement.
1.3. Sections
généralisées
Toute la suite est réservée à la démonstration du théorème suivant:
1.3.1. THEOREME. Soit
(M, F, g) un
F.R.S. transversalementintégrable
dont les adhérences
des feuilles
sont compactes. Par toutpoint
de M il passeune sous-variété
immergée
connexe deM, qui
rencontre toutes lesfeuilles orthogonalement.
Soit
(M, 57, g)
un F.R.S. transversalementintégrable.
Si k est la codimen- sion des feuillesréguliéres
deF,
ondésigne
parC(M, k),
onappelle
chaînede sections locales
d’origine Ex
et d’extrémitéEx’,
la donnée d’un chemin y:[0,1]
~ M différentiable par morceauxd’origine
x et d’extrémitéx’,
d’une famille finie de sections locales So, s1, ... , sn-1 et de réels0 = to
tl ... tn = 1 vérifiant pour tout i 0 i n03B3([ti, ti+1])
~ si,Ex
=Txs0, T03B3(ti)Si-1 = T03B3(ti)Si, Ex’
=Tx’Sn-1.
Pour un
point
Xo de M et un élémentExo
deC(M, k),
on noteLE
l’ensemble de tous les k sous-espacesqu’on
peut atteindre par une chaîne de sections localesd’origine
le k sous-espaceExo .
REMARQUES. (1) D’aprés
laproposition
1.2.5 on sait que par xo passe au moins une section locale sxo. Si onprend Exo
=Txo Sxo,
on aura03A3Exo
non vide.(2)
Si s est une sectionlocale,
alors S= {Txs/x~s}
est une k-sous-variété de(5(M, k) diffeomorphe
à s, etEExo
est réunion de telles sous-variétés.D’aprés
les deux remarquesprécédentes
etgrâce
au lemmesuivant,
on peut munir03A3Exo
d’une structure de k-variété différentielle telle que les sous-variétés s soient des ouverts de03A3Exo.
1.3.3. LEMME.
Soient s1 et s2
deux sectionslocales,
alors l’ensemble S2 ={x ~ s1 ~ s2/Txs
1 =Txs2}
est un ouvert de s 1 et S2.La vérification de ce lemme est élémentaire.
DEMONSTRATION DU THEOREME. Soit n :
C(M, k)
~ M laprojection canonique qui
àEx
faitcorrespondre
lepoint
x; onnote j
la restriction de 03C0 à03A3Exo.
On remarque que pour toute section locale s telleque s
c03A3Exo, j
restreinteà s est une
immersion,
d’où on peut conclureque j
est une immersion. On note 1l’ensemble j (03A3Exo).
On va montrer
que E
rencontre toutes les feuillesorthogonalement.
Soit C =
f x
EM/03A3
nF x =f:. ~}
ensemble despoints
de M dont la feuilleFx
rencontre 03A3.
(1)
C est non vide car xo est dans C.(2)
C est un ouvert de M: Soit x unpoint
deC,
il existe unpoint
y dansFx
~ 03A3. Pour cepoint
il existe une section locale s telle que y soit dans s et S~ 03A3Exo.
s est contenue dans unvoisinage
tubulaire03B2p03C1,
enplus
s est une sectiondans ce
voisinage.
D’où on déduit que le saturé11:
de03B2F03C1
est contenu dans C.(3)
C est un fermé: soit(xn)n~N
une suite d’éléments de Cqui
converge versx. Pour tout n dans
N,
il existe Yn dansF Xn
n E. Comme les adhérences des feuilles sont compactes, on ad(Fx, yn)
=d(Fx, xn). Quand
n tend vers l’infinid(Fx, yn)
tend vers zéro d’où on déduit que l’on peut trouver une sous-suite(ym)n~N
de la suite(yn)·n~N qui
converge vers un élément yqui appartient
nécessairement à l’adhérence
Px
de la feuilleFx
passant par lepoint
x.On peut trouver un
voisinage
tubulaire03B2Py03C1o
de y vérifiant les deuxpropriétés
de la
proposition
1.2.5. Pour un certain m assezgrand
y. est dans03B2Py03C1o.
Commey. est dans
E,
alors il existe une section locale sm telle que y. soit dans s. etsm soit
contenue dansY-Ex.-
Il existe bien un
point régulier
zdans sm
nPo
Si ymappartient
à la fibre9-y,
du
voisinage
tubulairefl§i
aupoint y’
dePy,
on peut faire passer une sectionlocale s’
par y’
et z. Pour lepoint régulier
z on a:Tzsm
=7§s’
et comme sm est contenue dans1,
alors la section locale s’ est contenue entièrement dans 03A3.En tenant compte du fait que la section locale s’ rencontre toutes les feuilles de
03B2Py03C1o,
doncFx,
on peut conclure que lepoint
x est dans C.Soit maintenant un
point
x de 1. Il existe une section locale s telle que x soit dans s et s soit contenue dans03A3Exo.
CommeTTxsjTTxsS
=Txs
estorthogonale
à la feuille
Fx
pasant par x, alors 03A3 rencontre les feuillesorthogonalement. D
1.3.4. DEFINITION. Une k sous-variété
immergée,
connexe de M est ditessection
généralisée,
si elle rencontre toutes les feuillesorthogonalement.
2. Structure des F.R.S. transversalement
intégrables complets:
éclatementminimal et éclatement
décomposable
Dans cette
partie,
on étudie la structuregénérale
d’un F.R.S.(M, 57, g)
transversalement
intégrable,
où lamétrique g
estcomplète.
Dans le cas où 57 est
régulier,
le résultat de Blumenthal-Hebda[B-H]
dit que, sur le revêtement universal
M
deM, F
et lefeuilletage orthogonal
se relèvent en un
bifeuilletage simple (F, F) qui
permet d’identifierM
auproduit
du revêtement universel d’une feuille de F par le revêtement universel d’une feuille dufeuilletage orthogonal.
Notre résultat
principal
est le suivant: si F estsingulier,
on peut construire defaçon canonique
un "éclatement"simplement
connexe îr:M ~
M, lessingularités
seproduisant
au-dessus des stratessingulières
de F, de sorte que:(i)
Les composantes connexes despré-images
des feuilles de F définis-sent sur
M
unfeuilletage régulier F.
(ii)
Les sectionsgénéralisées
de F se relèvent surM
suivant les feuilles d’unfeuilletage F.
Deplus
lebifeuilletage (F,F)
estsimple,
c’est-à-dire que
M
s’identifie auproduit Ê
xL
d’une feuille de F par une feuille de.9.
(iii)
Il existe surM
unemétrique g adaptée
àF
et pourlaquelle
lesfeuilles
de F
sontperpendiculaires
à cellesde À.
(iv)
Laprojection
ir respecte lesmétriques
transversesà F
et F définiespar g
et g.Le résultat obtenu
généralise
à la fois le théorème de Blumenthal-Hebdaet les résultats de
Palais-Terng
et Dadok sur les actions de groupes compacts de type"polaire".
2.1.
Groupe
deWeyl
transverse d’un F.R.S. transversalementintégrable L’objet
de ceparagraphe
est d’établir l’existence du groupe deWeyl
transverse pour un F.R.S. transversalement
intégrable
à feuillesquelcon-
ques. Ce groupe peut être infini avec pour adhérence un groupe de Lie de dimension non nulle.
La démonstration de l’existence de ce groupe est basée essentiellement
sur le fait
qu’au voisinage
d’une feuilleponctuelle n’importe quel glissement
réglier
local d’une section sur une autre seprolonge
à toute la section en restantcompatible
avecl’appartenance
aux feuilles.Soient B une boule de Rn centrée à
l’origine
et ff unfeuilletage
riemannien
singulier
sur Bqui
admetl’origine
comme feuilleponctuelle
etla
métrique
euclidienne go commemétrique adaptée.
On suppose deplus
que, pour la
métrique
euclidienne go, ff est transversalementintégrable.
Pour la suite on
désigne
parFx
la feuille de 3F passant par x. SoientF0,F1
deux sections de 3Fdans B,
F une feuilleréguliére
de 57 et xo, X, deuxpoints respectivement
deF0
n F et9’1
n F. On sait que la donnée d’unchemin y
tracé dans F etqui
relie xo à x, fournit une isométrie 9 d’unvoisinage
de xo dansF0
sur un autre de x1 dansf1.
Ceci sejustifie
par le faitqu’au voisinage
de la feuille F lefeuilletage
ff est riemannienrégulier.
2.1.1. PROPOSITION. L’isométrie ~ se
prolonge
àf0
toute entière en uneisométrie (p qui vérifie
Avant d’aborder la démonstration de cette
proposition,
on va établir unlemme et une
proposition qui
seront utiles pour la suite. La démonstration du lemme est immediate.2.1.2. LEMME. Si B° est l’ouvert
régulier
de 57 et f une section, alors:(1)
Toute composante connexe de BO n e rencontrechaque feuille
de 57dans Bo.
(2)
Les composantes connexes de BO n Y sont en nombrefini.
DEMONSTRATION DU LEMME.
(1)
Soit C une composante connexe de B° n f. En montrant que l’ensemble non vide A ={x ~ BOIFX
n C ~~}
est ouvert et fermé dans Bo on établira que C rencontre toutes les feuilles de F dans
B°.
Comme C rencontre les feuillesorthogonalement,
alors Aest un ouvert. Soit
(Xn)neN
une suite depoints
de àqui
converge dans B°vers un
point
x. Pour tout n ~ N il existe yn EFxn
n C.Puisque
la feuilleFx
passant par x est relativement compacte, alors on peut extraire de la suite
(yn)n~N
une sous-suite(Yn)n~N
convergente vers unpoint
y deFx.
Cepoint
yappartient
aussi à C car C est fermé dansBo.
C rencontre donc l’adhérenceFx
deFx,
il rencontre alors forcémentFx.
Ceci entraîne que A est fermé.(2) Supposons
que les composantes connexes de B° m i7 sont en nombre infini. On les noteraCi, C2, ... , Ck,
.... Si on se donne une feuille F dansBo,
alors F rencontrechaque Ci,
i E N. Pourchaque
i ~ N onprendra
un xi dans F n C.Quitte
à extraire une sous-suite de(Xi}i~N
on peuttoujours
supposer que cette suite est convergente,
puisque
l’adhérenceF
de F estcompacte. Si la limite de la suite
(xi)i~N
est lepoint
x, alors d’une part cepoint appartient
àB°
carF
reste dansBo,
et d’autre prt il est dans i7comme limite de
points
de ce fermé.En fait le
point
x est dansn Bo,
donc il se trouve dans unecomposante connexe de Bon
Y,
que l’on notera C. Etant ouverte, C contient une infinité depoints
de la suite(x JieN,
donc rencontre une infinitéde composantes connedxes de f n BO ce
qui
est absurde. ~ Soientf,
deux sections de !F dansB,
F une feuillerégulière
et xO’XÓ
deux
points
de Fqui
sontrespectivement
dans 91 et f’.2.1.3. PROPOSITION. Si qJ est une isométrie d’un
voisinage
ouvert de xo dans f sur un autre dexi
dans Y’définie
par unglissement
lelong
d’unchemin y dans F
qui
relie xo àxÓ,
alors ~ seprolonge
en une isométrie-9
surY toute entière et
vérifie
sur la composante connexe C dupoint
xo dans BO ~ f la relation suivante:DEMONSTRATION DE LA PROPOSITION 2.1.3. L’isométrie locale 9
se
prolonge
à f toute entière car c’est une isométrie locale entre deux espaceseuclidiens, puisqu’on sait,
voir le lemme1.2.4, qu’une
section est latrace sur B d’un certain sous-espace vectoriel et que 9 est une isométrie pour la
métrique
euclidienne go induite.Ce
qui
reste à établir est la relation:Vy E C ~(y) E Fy.
Avant toutechose,
on
rappelle
que sur Bo on a unfeuilletage
Je défini par la distribution horizontale H° de F et que les composantes connexes de B° m £Z sont des feuilles de cefeuilletage.
Dans le lemme
qui
va suivre on établit unepropriété analogue
à celle deBlumenthal et Hebda
[B-H].
2.1.3.1. LEMME. Soient
Co
une composante connexe de BO nF, 03C4
un chemindifferenciable
par morceaux(c.d.p.m.)
tracé dansCo d’origine
unpoint
xo etJ un chemin tracé dans
une feuille
de 57 et de mêmeorigine
xo.Alors,
il existeune
unique application
continue 03B4:est un chemin
c.d. p.m.
tangent à 57.est un chemin
c.d. p.m.
tangent à Je.DEMONSTRATION DU LEMME.
Soit so
=Sup{s ~ [0, 1]/Il
existe uneunique application 03B4: [0,1]
x[0, s]
-BO qui
vérifie les conditions dulemme}.
On se propose de montrer que s. = 1.Grâce à la
compacité
de l’adhérenceF1:(so)
de la feuilleF1:(so)’
on peuttrouver un
voisinage
tubulaireBp(F1:(so»)
deF1:(so)
contenu dansBo.
Pour