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Les pavements en mosaïque :images au service de quel pouvoir ?

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Academic year: 2021

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SERVICE DE QUEL POUVOIR ?

Véronique BLANC-BIJON

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Résumé

Les si nombreuses mosaïques figurées antiques conservées nous transmettent assurément l’image des classes sociales les plus élevées. À partir de quelques exemples contextualisés puisés dans un répertoire mêlant les rivages de la Méditerranée, on s’attache à rechercher le « regard perdu » des commanditaires aux travers des données conservées du décor de leur habitat. À quel point est-il possible de percevoir ce qu’ils semblent avoir voulu laisser d’eux-mêmes d’un lien que ceux-ci ont pu avoir avec un pouvoir, et lequel ?

Mots-clefs : mosaïque ; iconographie ; domus ; dominus.

Les organisateurs de cette rencontre ont souhaité interroger les images du pouvoir, les liens entre art et pouvoir : quel usage politique ou religieux de l’art ? quel usage social de l’art ? glissant entre le domaine public et le domaine privé la possibilité qu’il puisse y avoir conflit.

1. Aix Marseille Université / CNRS – Centre Camille Jullian, MMSH – CCJ - 5 rue du Château de l’Horloge - BP 647 – 13094 Aix-en-Provence cedex 2 – France.

Courriel : blancbijon@mmsh.univ-aix.fr.

Je voudrais remercier les organisateurs du colloque de m’avoir conviée à y participer. C’est toujours avec un grand plaisir que l’on revient en Tunisie et à Tunis, échanger avec de vieilles connaissances mais aussi de jeunes collègues en devenir.

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Traitant plus particulièrement de décors peints ou en mosaïque dans un domaine que l’on dit aujourd’hui privé, il m’a semblé utile d’interroger simultanément le pouvoir des images dans l’espace domestique. Il ne s’agit-là que de quelques réflexions autour de dossiers ponctuels qu’il m’a été donné d’examiner afin d’alimenter la discussion sur le rôle des images.

Il est indispensable d’affirmer de prime abord deux présupposés. Le premier point qu’il faut admettre est que ces maisons d’époque romaine qu’il est possible de commenter sont éminemment celles de l’élite qui seule peut s’offrir un habitat richement décoré, or les villes détruites par l’éruption du Vésuve qui sont pour nous un lieu d’étude privilégié

2

témoignent éminemment aussi de la grande diversité des habitats, des plus luxueux aux plus modestes, dans ce qu’il faut bien voir comme des petites cités de province. Le second point à garder en mémoire est que les maisons sur lesquelles il est possible aujourd’hui de réfléchir restent bien souvent très partiellement connues, soit parce qu’elles n’ont pas été dégagées dans leur intégralité, soit parce que leur publication est incomplète, ne tenant pas toujours compte de l’ensemble du matériel disponible : décor des sols, des parois et des plafonds, et en ce qui concerne plus spécifiquement les cités de Campanie, des objets conjointement mis au jour dont la position dans les espaces est rarement bien identifiée

3

. L’Afrique offre des exemples favorisant la réflexion dans un certain nombre de cités relativement bien connues, et où les

2. Et c’est principalement la Campanie qui a permis par excellence de telles études grâce à l’importance des données disponibles, souvent dans des cahiers de fouilles bien renseignés comme c’est le cas notamment des fouilles ayant eu lieu dans la première moitié du XIXe siècle ou la présence d’une riche documentation ancienne qu’il est aujourd’hui possible de réexaminer. Il est difficile ici de tout citer tant sont nombreuses les publications fondatrices des recherches sur l’habitat « noble » à Pompéi et dans les villes de Campanie. On signalera parmi les travaux majeurs : Zanker, 1979 et 1993 ; Sauron, 1980 et 2009 ; Wojcik, 1986 ; Clarke, 1991 ; Wallace Hadrill 1994 ; Pesando, 1997 ; Dickmann, 1999…

3. On rappellera les études de Penelope M. Allison concernant la maison du Ménandre (Allison, 2006), venue compléter par la remise en contexte du matériel découvert l’étude des décors (Ling et Ling, 2005) après le réexamen des structures dans le cadre de la mission britannique, ou encore celles sur la maison I, 8, 14 par Joanne Berry (Berry, 1997) et Grete Stefani (Stefani, 2007).

Nous-mêmes contribuons à une publication collective sur cette même Insula I, 8, dans le cadre d’un programme porté par Magali Cullin du Centre Jean Bérard et Philippe Borgard du Centre Camille Jullian, programme auquel nous avons été associée.

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études sur les mosaïques ont été nombreuses. Mais je m’en tiendrais ici, afin de rester dans un cadre raisonnable pour un article, à quelques ensembles pris sur une rive ou l’autre de la Méditerranée et qui me paraissent poser des questions différentes.

Nous nous attacherons donc à ces domus des plus riches, ceux- là même dont le pouvoir, local ou à l’échelle de la province, voire de l’empire, en fait de « petits maîtres du monde » romain, sous le contrôle supérieur du pouvoir impérial. Maîtres chez eux à l’image du maître du monde d’alors. Nous ne discuterons ni des palais impériaux eux- mêmes, de Rome ou d’ailleurs, ni de ces villae où, loin de la ville, se recherchaient le plaisir de l’otium

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, mais bien de ces maisons urbaines où, au vu de sa clientèle et de ses semblables, le dominus domine chez lui comme l’empereur domine l’empire. Il y est maître dans son atrium, dans ses espaces de banquet et de repos, dans ses jardins…

Et ceci en revenant sur un article commis en 1989, avec Jean-Pierre Darmon, où nous avions livré une proposition de lecture en termes de programme iconographique des décors de la maison d’Ikarios à Oudna

5

. Nous tentions d’y démontrer le rôle du maître de maison, du dominus, dans le choix du programme décoratif d’une maison que le hasard des découvertes à l’époque de Paul Gauckler avait permis de dégager dans sa presque totalité

6

et sur le décor de laquelle déjà Paul-Albert Février s’était penché

7

. Cette très vaste maison conservait, en 1896, de

4. Morand, 1994 ; Morand, 2003-2004. Cf. aussi Neronia IX, La villégiature dans le monde romain de Tibère à Hadrien, 2014.

5. Blanc-Bijon et Darmon, 1989. Issu d’échanges lors d’un cours donné par J.-P.

Darmon à l’EPHE Ve section à Paris, et qu’il présenta aussi à l’occasion du IVe Colloque international de la North American Branch of AIEMA à l’Université Laval en 1986 (ces colloques ne sont pas publiés), cet article a été repris à l’identique dans l’ouvrage qui vient de paraitre, Mythes et images en mosaïque antique. Scripta (musi)varia. Recueil de textes (1963-2013), Paris, 2018, p. 203-214.

6. Gauckler, 1896.

7. P.-A. Février, Images, imaginaire et symbolisme, 1982. P.-A. Février soulignait le lien entre les décors des différents « atria » de Gauckler, vues comme des courettes secondaires par Février : répétition et diversité autour d’un thème unique mer/campagne pour cette société urbaine qui exprime, aux IIIe-IVe s. et à Oudna comme sur le littoral, un besoin de bucolisme par « la rencontre des images marines et d’un monde rural qui est à la fois réel ou rêvé, d’un possible et de l’imaginaire… » (p. 160). Voir aussi P.-A. Février, Images et société (IIIe- IVe siècles), 1983 : l’auteur y affirmait le lien entre décor de la maison du vivant et de la maison du mort. Développé encore dans P.-A. Février, La maison et la mer. Réalité et imaginaire, 1985.

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magnifiques pavements en mosaïque richement figurés, pour l’essentiel conservés aujourd’hui au Musée national du Bardo. Et, il nous avait été possible de lire au travers des pavements en mosaïque très richement figurés et de quelques rares vestiges des décors peints pariétaux un programme pensé par le commanditaire, et le mettant en valeur. Par le décor choisi pour les pavements des salons et des chambres, tant réservés à une vie de la famille plus étroite qu’ouverts à sa clientèle, parfois dans les détails même, le dominus qui comme il se doit s’adonnait à la chasse exaltant sa virtus (panneau d’entrée du triclinium) souhaitait montrer de lui bien plus que son domaine (dont les travaux pavent la cour Nord) qui devait assurément beaucoup à la viticulture (le don du vin à Ikarios occupe le triclinium) : dans ce monde post-sévérien bougeant, aux III

e

- IV

e

siècles, tel un prince, il s’affichait en cosmocrator en sa maison, et était Jupiter chez les femmes (un pavement du quartier oriental de cette même domus d’Ikarios est chargé de l’image du foudre).

De semblables regards ont été portés sur d’autres dossiers par Jean-Pierre Darmon qui, sans s’éloigner de l’Africa s’est tourné vers l’Orient et Zeugma

8

, et d’autres chercheurs à une époque, les années 1980-1990, où fleurissaient tant les publications de décors en mosaïque pris dans leur ensemble soit thématique, soit contextuel.

Faisant le pont entre études sur la mosaïque et études sur l’architecture des maisons, un colloque réuni en 1979 avait eu comme thème

« La mosaïque tardive, l’iconographie du temps. Les programmes iconographiques des maisons romaines »

9

. Mais, évidemment, c’est aussi une période de la recherche où l’on vibrait aux premières discussions sur les systèmes décoratifs programmés, initiées en partie par Gilles Sauron autour des reliefs de l’Ara Pacis à Rome

10

qui s’interrogeait alors sur « comment remonter d’un décor à un sens organisé, formulé en termes logiques ? Il faut une étape intermédiaire entre le message de l’auctor du décor et le décor lui-même »

11

. Du côté des décors peints, une traduction en français de l’ouvrage de Karl

8. En particulier Darmon, 2005. Une grande part des contributions de J.-P. Darmon sur le décor des maisons, l’un de ses thèmes de recherches privilégiés, a été regroupée dans Mythes et images en mosaïque antique. Scripta (musi)varia.

Recueil de textes (1963-2013), Paris, 2018, où l’on pourra donc aisément les retrouver.

9. Colloque de Créteil tenu en 1979 et publié en 1981.

10. Sauron (G.), Le message symbolique des rinceaux de l’Ara Pacis Augustae, 1982 ; id., Discours symbolique et formes décoratives à Rome à l’époque augustéenne : problèmes de méthode, 1982.

11. Sauron, Discours symbolique, 1982, p. 701.

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Schefold, Pompejanische Malerei, venait de paraitre et interrogeait sur la structure et le sens des images

12

.

Mais avec les questions que soulèvent les interprétations d’une iconographie qui, bien que familière, a été choisie et « vécue » il y près de 2000 ans, on voit quelle distance peut être la nôtre. Il suffit de relire les si nombreuses études sur le fameux décor peint dionysiaque de la pièce 5 de la villa des Mystères, et tout particulièrement celles de P. Veyne

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et de G. Sauron

14

. On pourrait aussi bien évoquer le lourd dossier de l’autre mégalographie pompéienne, celle de la villa de P. Fannius Synistor également scrutée par G. Sauron lui-même sur la longue durée : d’« Une fresque malade de ses interprètes : la mégalographie de Boscoreale »

15

à « Une fresque en voie de guérison : la mégalographie de Boscoreale »

16

. Comme l’écrit Gilles Sauron, ces mégalographies ont donné lieu à « une véritable frénésie exégétique » qui souligne assez les difficultés de l’interprétation

17

.

Les images des décors privés, qu’ils soient domestiques ou funéraires (de la maison du vivant ou de la maison du mort, mais maison toujours), sont porteuses de messages polysémiques. Elles transposent en peinture, en pierre, …, les idées et idéaux portés par le dominus, mais aussi une mise en représentation de celui-ci que ce soit au travers des images issues de son domaine productif, de son domaine domestique, de ses convictions religieuses, de son appartenance au pouvoir. Nous retiendrons toutefois la prudence souhaitée en ce domaine par Gilles Sauron

18

. Lorsque celui-ci aborde les décors romains de l’époque tardo- républicaine et du I

er

s. après J.-C., il souligne que « ces décors peuvent être ou pas signifiants, mais il arrive souvent qu’ils aient été conçus comme des énigmes à déchiffrer » (la nécessaire obscurité à la manière des oracles, qui mais ne masquait en rien le message ‘signifié’ et ‘certain’

compréhensible par tout Romain en raison de ses habitudes visuelles, de sa mémoire familiale, culturelle…

19

), même s’ils sont caractérisés

12. Schefold (K.), Pompejanische Malerei, 1952 ; id., La peinture pompéienne, essai sur l’évolution de sa signification, 1972.

13. Veyne et alii, 1998.

14. Sauron, 1998.

15. Sauron, 1996.

16. Sauron, 2013.

17. Sauron, 2014, p. 207.

18. Sauron, 2009, p. 24-31 et p. 243.

19. Cf. Sauron, 2009, en particulier sa Conclusion « À la recherche du regard perdu des Romains », p. 277-283.

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par « une richesse de signification que l’auteur de leur commande a voulu y enfermer »

20

.

Or cette mise en représentation du commanditaire, c’est à peu près déjà ce que l’on peut induire du décor des mosaïques de galets ornant les oeci à Olynthe ou à Érétrie par exemple, au IV

e

siècle avant notre ère. Le propriétaire fait appel à des images d’une mythologie qui est le pilier de sa culture, cette paideia qui sera celle qui baignera le monde gréco-romain et à laquelle il s’identifie. Il est Bellérophon terrassant la chimère ; il ose attaquer les animaux les plus monstrueux (fig. 1).

Affirmant ainsi sa virtus, il assure la sécurité et la paix nécessaires au calme de sa maisonnée au même titre que lorsqu’il lui assure le bien- être économique ou politique.

20. Sauron, 2009, p. 7-8.

Fig. 1 : Érétrie (cliché V. Blanc-Bijon).

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A la fin de la Rome républicaine, tirant son pouvoir de ses victoires, le cas le plus éclatant est celui de la maison du Faune à Pompéi dont il faut rendre grâce à Fausto Zevi de l’interprétation qu’il en a présentée

21

. L’état de la maison et du décor qui nous intéresse ici est daté des dernières décennies du II

e

siècle avant J.-C., vers -120.

Comme dans bien des maisons gréco-romaines, Dionysos-Bacchus règne sur le décor dès l’atrium (emblema au symplegma dans une des petites pièces entourant l’atrium, pièce 9 que l’organisation du tapis seul ne permet pas d’identifier comme un cubiculum alors que le thème figuré s’y prête), Dionysos, ce qui ne doit pas faire oublier la richesse des autres pavements, en particulier les marbres colorés qui tapissent la séquence axiale, entrée – impluvium – tablinum, séquence par excellence de la représentation du dominus. Décalé par rapport à cet axe, dans un triclinium 6 ouvrant à la fois sur le tablinum, l’atrium et le premier péristyle selon Zevi ou uniquement sur l’atrium selon Sauron, c’est un Dionysos jeune, chevauchant un animal mêlant tigre et lion. Il arrive d’Orient. Et Fausto Zevi de le rapprocher du nouveau Dionysos, Alexandre le Grand à son retour triomphal d’Inde, auxquels ont voulu s’assimiler aussi les grands conquérants romains de l’Orient que furent Pompée et Marc Antoine

22

.

Autour du premier péristyle, mais à l’opposé des triclinia encadrant le tablinum, c’est sur l’image d’Alexandre encore que se prolonge visuellement l’axe physique et iconographique de la maison.

Alexandre partage l’écran avec le grand roi, Darius III, dans le si fameux tableau de la bataille d’Issos en Cilicie (fig. 2), un unicum encore de nos jours que l’on sait maintenant avoir été enrichi, outre par l’usage de tesselles en verre et en faïence, par l’apport de peinture en surface de l’opus vermiculatum

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et où l’on s’accorde à reconnaître un tableau de Philoxenos d’Érétrie de peu postérieur à la bataille-même qui se déroula le 1

er

novembre -333. Mais la question à laquelle Zevi tente de répondre n’est pas l’identification acquise, malgré de longues discussions, de la scène. Il s’agit de savoir qui était ce Pompéien qui avait souhaité avoir la représentation d’un tel tableau, mais aussi ces scènes nilotiques, dans sa demeure, maison qui est sans nulle doute l’une des domus les plus vastes (elle couvre environ 3050 m²) et les plus riches de la cité par son décor. Parlant latin -c’est par un have bien

21. Zevi, 1996 ; Zevi, 1998. Voir aussi Sauron, 2009, p. 14-24, fig. 2-11.

22. Zevi, 1998, p. 43-52.

23. Guimier-Sorbets, 2016, p. 225-226 et pl. 7 fig. 5-6.

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latin qu’il accueille sa clientèle dès le trottoir-, mais d’origine samnite (les autres inscriptions de la maison sont en osque), s’identifiant à Alexandre et revendiquant cet héritage, ce personnage semble avoir appartenu à une famille pompéienne, très hellénisée, qui fut impliquée dans cette conquête de l’Orient sous Alexandre le Grand

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. Et il tient à le faire savoir à ses hôtes.

Malgré le nombre conséquent de maisons, domus ou villae, que nous connaissons à travers l’empire, il n’existe cependant que peu d’ensemble qui permette une telle analyse. Et ceci pour de multiple raisons ; l’incomplétude de notre documentation est considérable.

J’ai parlé ailleurs d’un emblema figurant l’agôn opposant Marsyas à Apollon (fig. 3) découvert en mer au large du cap d’Agde

25

, emblema qui semble devoir être associé à deux statues de bronze

26

retrouvées à proximité du caisson de travertin comme nous le pensons dans l’équipe qui fut menée par Luc Long et par Claude Rolley jusque dans ces derniers moments. L’une de ces statues d’enfant a été identifiée

24. Zevi, 1998, p. 103-107. Discuté par Sauron, 2009, p. 22-24, qui préfèrerait y voir la propriété d’un notable samnite ayant participé à la campagne de Paul- Émile ; la mosaïque serait alors une oeuvre rapportée avec le butin après le pillage de Pella (où cependant aucune mosaïque réalisée en opus vermiculatum n’a été retrouvée), malgré les difficultés techniques que cela représentait, les dimensions de cet exceptionnel pavement n’ayant rien de commun avec les emblemata dits « voyageurs » que l’on connait.

25. Blanc-Bijon, 2010 ; Long et Blanc-Bijon, 2011 ; Blanc-Bijon, 2012.

26. Rolley, 2006 ; Mille, Rossetti, Rolley (†) et alii, 2012.

Fig. 2 : Pompéi, maison du Faune. Mosaïque de la bataille d’Issos

(cliché V. Blanc-Bijon).

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par Claude Rolley comme figurant Césarion, fils que César eut de Cléopâtre et né en 47 avant J.-C. Il apparait que ces objets d’art de très haute qualité étaient réunis sur un même bateau qui fit naufrage au large de cette Agathè Tychè, garante d’une « bonne fortune » qui n’a pas été accordée ce jour-là au navigateur. Grâce à l’étude des matériaux dont il est constitué, j’ai pu avancer l’hypothèse que l’emblema avait dû être réalisé autour de Rome. Qui pouvait être ce personnage, un Romain très vraisemblablement, qui promenait à son bord une statue du fils de César à l’âge de 7 ou 8 ans et un tableau en mosaïque figurant le moment où Apollon va condamner Marsyas et jouit de sa victoire sur Dionysos, image même de la victoire de Rome sur Alexandrie, plus de dix ans après la réalisation de la statue en bronze de l’enfant, qu’imposera le Princeps Octave-Auguste sur tous les fora de son nouvel empire ? Est- il possible d’y voir un proche de César, rescapé d’Actium et rallié à Auguste ?

Fig. 3 : Cap d’Agde, emblema d’Apollon et Marsyas

(cliché V. Blanc-Bijon).

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A Orange, un fragment de mosaïque mis au jour en 1994 par Jean-Marc Mignon dans l’ilot Pontillac pavait une pièce, un possible atrium, dans une maison ouvrant sur le cardo maximus et dont nous ne connaissons que cela, située à proximité du forum et du théâtre

27

. Le fragment conservé présente une bande linéaire qui figure deux centaures dans un rinceau peuplé comportant des candélabres végétaux. Ce décor peut être rapproché de la frise aux centaures ornant le mur de scène du théâtre construit à l’époque augustéenne

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. Et l’on pourrait voir là la volonté du propriétaire de la maison de s’approprier un programme iconographique impérial. Un rapprochement tentant, bien qu’incertain.

On serait peut-être ici dans un possible souvenir d’une évergésie, comme c’est le cas, en Tunisie, de la mosaïque de Magerius publiée par A. Beschaouch

29

. Car il faut replacer le pavement de Smirat dans son contexte : il pavait une maison, très mal connue alors même que largement dégagée, probablement celle de ce Magerius dont le souvenir est conservé par la mosaïque même dont l’image comme l’inscription vantent la générosité : Magerius offrait à ses concitoyens des jeux de venatores, il avait en sa possession des fauves fameux puisque identifiés par des noms -ils avaient dû concourir dans d’autres arènes-, il pouvait aligner des chausseurs et gladiateurs non moins célèbres, et il offrait de magnifiques récompenses ainsi qu’il le dit lui-même sur l’inscription et par l’image. A Orange, le maitre de la maison aux deux centaures avait-il voulu rappeler en plaçant ceux-ci sur la frise de son atrium un spectacle donné au théâtre voisin ?

La maison d’Asinius Rufinus à Acholla ne présente qu’une unique mosaïque figurée pavant son triclinium ; tous les autres pavements de cette maison étudiés par une équipe tuniso-française réunie autour de Suzanne Gozlan et de Nabiha Jeddi sont géométriques

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. Examen des vestiges et des pavements ont confirmé ce que pensait Gilbert Picard

31

, le maître de cette maison située en bordure d’une belle place dallée (le forum ?) vers laquelle ouvrait désormais son logis par une nouvelle

27. Roumégous 2009, n° 98*, p. 213-214. Déposée et restaurée par l’Atelier de conservation et de restauration du Musée départemental Arles antique, cette mosaïque encore inédite sera présentée par J.-M. Mignon et moi-même à l’occasion du colloque international de l’AIEMA à Nicosie, en octobre 2018 (Mignon et Blanc-Bijon, à paraître).

28. Roumégous 2009, n° 105* (notice de J.-Ch. Moretti, D. Tardy et A. Badie), en particulier p. 238-239.

29. Beschaouch, 1966.

30. Gozlan, Jeddi, Blanc-Bijon et Bourgeois, 2001.

31. Picard, 1953.

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façade

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venait d’accéder au consulat en 184-185 grâce aux libéralités de l’empereur Commode ; aussi, il a souhaité afficher aux yeux de ses hôtes sa loyauté vis-à-vis de l’empereur en reprenant dans le pavement de sa salle à manger une image d’Hercule telle que Commode aimait à se représenter, et notamment sur son monnayage comme l’a montré G. Picard. M. Asinius Rufinus qui, avant d’accéder au consulat, a assurément dû prodiger quelques bienfaits à ses concitoyens, s’identifiait-il ainsi au héros ou à l’empereur ? L’empereur à l’image du héros, le consul à l’image de l’empereur.

Cependant on notera que cette image, M. Asinius Rufinus la place au centre de son triclinium, et non dans la très vaste pièce ouverte sur la rue et où lui est dédicacée par les cultores domus une stèle développant son cursus honorum. Pour cette pièce aux murs plaqués de marbre, il ne commande à son mosaïste qu’un pavement géométrique au dessin d’une grande simplicité, un quadrillage losangé polychrome réalisé en tesselles longues rectangulaires. Cela n’aurait pas d’impact sur ses concitoyens si cette mosaïque n’était pas à l’image des pavements du temple du culte impérial dans la voisine Thysdrus

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, pavement que tout Acholitain devait immédiatement identifier en pénétrant dans la maison de M. Asinius Rufinus. L’absence d’image figurée n’est alors pas vide de sens.

À Arles, vraisemblablement sous Septime Sévère comme le confirme la stratigraphie récemment revue

34

, une vaste maison

32. Blanc-Bijon, 2001, p. 20-21.

33. Peu connu, ce temple est publié dans Slim (L.) et (H.), 2001, p. 161-180, avec plans et fig. de détail des pavements ; les auteurs le datent de l’époque antonine.

La note 35, p. 179 mentionne toute une série de pavements semblables dans la ville de Thysdrus. À Acholla, dans la maison d’Asinius Rufinus à Acholla, deux trames sont mises en œuvres : en chevrons comme dans le temple de Thysdrus ou en quadrillage losangé, cf. Gozlan, Jeddi, Blanc-Bijon et Bourgeois, 2001, mos. n° 57-58, p. 29-33. Reprenant la même palette et toujours en tesselles rectangulaires, de semblables mosaïques se rencontrent également à Méninx, à Gightis, à Sousse, à Lemta, à Utique…

34. Depuis 2013, une équipe menée par M.-P. Rothé, du Musée départemental Arles antique, a « réouvert » le site archéologique de la Verrerie à Trinquetaille, quartier d’Arles situé sur la rive ouest du Rhône. Une fouille avait été menée là entre 1984 et 1987, puis un dernier pavement avait été déposé en 1992 sous la direction de Patrick Blanc, de l’atelier de conservation et de restauration des mosaïques du musée, avant que le site ne soit déserté par l’archéologie pendant plus de 20 ans. D’abord conçu comme un dernier examen des vestiges avant recouvrement, ce nouveau programme s’est poursuivi jusqu’en 2017 par des fouilles stratigraphiques qui ont permis de reprendre les données chronologiques

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incomplètement dégagée (on en connaît plus depuis la reprise des fouilles en 2013, et particulièrement depuis la campagne de 2016-2017) a livré principalement deux pièces richement pavées de mosaïques polychromes, les autres espaces reconnus sont plus modestement ornés de mosaïques géométriques en noir et blanc.

C’est à nouveau dans le triclinium, lieu par excellence de la réception, que le maître de maison a souhaité affirmer son lien avec le pouvoir (fig. 4). Sur le seuil de la pièce, l’ivresse bachique accueille les hôtes à participer au banquet. Le propriétaire s’identifie-t-il lors réellement au dieu ou le laisse-t-il exprimer ouvertement, et dans la pierre, l’invitation à entrer ?

Toujours est-il qu’une fois ses hôtes confortablement allongés sur les klinè recouvertes des tissus les plus rares et douillets, le discours est tout autre. C’est en maintenant fermement la roue du zodiaque qu’Aiôn, personnification du Temps

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, assis sur un trône d’or -impérial-, contrôle les éléments et le retour régulier des Saisons, et par là de l’Abondance. C’est l’image de la Pax romana revenue grâce à la stabilité apportée par la nouvelle dynastie. Le propriétaire de la maison y était-il pour quelque chose ? Etait-ce un proche du pouvoir ? On retrouve le cosmocrator aperçu dans la maison d’Ikarios à Oudna, mais ici la formulation est plus concentrée. Aiôn maîtrise les eaux -quatre panneaux rectangulaires offrent des couples formés d’une Néréide chevauchant un taureau marin ou d’un Triton accompagné d’un cheval marin-, la terre -les quatre putti d’angle dont les attributs caractéristiques sont les productions saisonnières- et le ciel -le zodiaque tenu par Aiôn.

De l’émulation du modèle impérial naît une forme d’autocélébration du maître de maison. On renverra aux travaux de Paul Zanker sur le pouvoir des images

36

, développé aussi par exemple par Alexandra Dardenay à propos de la diffusion de l’image du Lupercal

du site. Précédemment, j’avais moi-même suggéré que la mosaïque du triclinium pouvait être datée de l’époque sévérienne, ce qui a été confirmé par le matériel mis au jour sous le pavement de l’Aiôn qui donne un terminus post quem vers 180, et permet donc de dater la mise en place de cette maison et de son décor à partir du règne de Commode et plus vraisemblablement au vu de la thématique exprimée au début de l’époque sévérienne. Cf. aussi Blanc-Bijon, 2008, notice 300*, domus 4, p. 658-659 (et bibliographie antérieure).

35. Voir en particulier les articles du LIMC consacré à Aiôn ; Aeternitas ; Annus.

36. Zanker, 1988 ; Zanker, 2002.

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particulièrement en Hispanie

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: affirmation de l’assimilation à Rome de commanditaires vraisemblablement issus de familles initialement non romaines. Serait-il plus important d’affirmer sa filiation à l’idée de Rome que l’on en est éloignée par la filiation du sang ?

37. Dardenay, 2010 ; Dardenay et Rosso, 2013.

Fig. 4 : Arles, mosaïque de l’Aiôn du site de la Verrerie

(cliché L. Damelet, AMU/CNRS, Centre Camille Jullian).

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Ceci n’est pas propre à telle ou telle image au symbolisme politique affirmé (qui peut toutefois être elle-même tirée tant de l’histoire que de la mythologie partagée). Et on s’interroge sur ces images : définissent-elles vraiment le status que le commanditaire occupe au sein de la société, ou celui qu’il souhaite donner à voir ? Malheureusement aucune inscription ne vient nous parler de ce maître de maison s’identifiant à cette figuration sereinement impériale d’Aiôn assis, si proche de celle retrouvée dans la villa de Masseria Ciccotti

38

, si proche aussi et si éloignée de cet autre Aiôn d’Arles

39

au traitement plus modeste, où le mosaïste n’a gardé que le lien avec la fécondité et l’abondance assurées par les Saisons, si communément répétées en pieds -enfants, adolescents ou adultes comme ces femmes généreuses sur la mosaïque de La Chebba

40

- ou encore en bustes, cas très fréquent dans la vallée du Rhône par exemple. Ce dernier pavement d’une maison dont nous ignorons le plan, pourrait-il être une pâle copie du grand Aiôn ? À ce jour, en Gaule, seules ces deux mosaïques présentent cette personnification plus fréquemment figurée en Afrique, et notablement dans cette Tripolitaine d’où est originaire la nouvelle dynastie sévérienne. Le propriétaire de la maison au « petit Aiôn » aurait-il vu le pavement au « grand Aiôn » ? Les restaurations nombreuses que présentent la mosaïque au « grand Aiôn » permet de penser que le triclinium a été fréquenté assidument jusqu’à l’incendie qui a détruit la maison vers 280. Dans cette maison aujourd’hui mieux connue, il est à noter que seule une autre pièce, mitoyenne du triclinium au Nord, était ornée de mosaïques figurées : le tapis organisé en une succession de panneaux conserve, à l’entrée, un premier champ centré sur un médaillon figurant la tête de Méduse, un second panneau figuré est quasiment entièrement détruit ; le point de vue était alors inversé, le tableau s’observant depuis le lit situé au fond de cette pièce qui était vraisemblablement un cubiculum. Le dominus avait souhaité que soient concentrées dans ces deux pièces tout le décor pavimental figuré.

Mais c’est dans sa salle de banquet uniquement que l’on peut encore percevoir le projet qui fut le sien d’un programme iconographique.

A Arles encore, une maison du quartier de Trinquetaille, sur la rive ouest du Rhône, offre, telle que les découvertes nous la font connaitre, ce qui parait bien être un programme iconographique. Trois

38. Gualtieri, 2005.

39. Blanc-Bijon, 2008, notice 271*, p. 638-639 (et bibliographie antérieure).

40. Parrish, 1984. Voir aussi Sauron, 2009, p. 280.

(15)

pièces ont été reconnues autour d’une cour qui pourrait être un atrium

41

. Dans l’une de ces pièces, mise au jour en 1933, le tableau figuré montre Jason s’emparant de la Toison d’or alors que Médée ensorcelle le serpent (fig. 5) ; une autre pièce, dégagée en 1934, est un cubiculum, fonction attribuée au vu de l’organisation des panneaux du tapis, orné d’une mosaïque figurant Orphée charmant les animaux (fig. 6). Si l’image en mosaïque de Jason et Médée est, à ce jour, encore un unicum, Orphée au milieu des animaux -symbole également de la paideia, de cette culture qui apaise même les êtres les plus sauvages- est très largement diffusé auprès des mosaïstes (peut-être plus particulièrement aux III

e

–V

e

siècles) alors même qu’aucune œuvre de grande peinture n’est connue

42

. Cependant on observe pour chacune de ces deux pièces mitoyennes que le tableau central s’inscrit semblablement dans un octogone (mais pas identique) et que les tableaux choisis sont liés par un même thème littéraire, Orphée participant à l’expédition des Argonautes (seul Diodore de Sicile ne le mentionne pas).

41. Avec Heijmans (M.), cf. Blanc-Bijon, 2008, notice 332*, p. 674-675 (et bibliographie antérieure).

42. Cf. Stern, 1955, et LIMC, s.u. Orpheus.

Fig. 5 : Arles, mosaïque de Jason et Médée, avant restauration.

(cliché ACRM/MDAA).

(16)

L’interprétation du programme qu’aurait choisi le propriétaire serait claire si ce n’est que, stylistiquement, les deux mosaïques sont extrêmement différentes à tel point qu’il peut paraitre difficile de les rattacher à un même atelier, voire de les dater de la même époque. La scène de Jason et Médée est disposée au centre d’un tapis ménageant, sur les longs côtés, des panneaux rectangulaires où prennent place des

Fig. 6 : Arles, mosaïque d’Orphée.

(cliché L. Damelet, AMU/CNRS, Centre Camille Jullian).

(17)

poursuites entre animaux (le seul panneau conservé montre un fauve poursuivant un cervidé), et aux angles occupés par des médaillons renfermant des allégories des Saisons en buste, le tout bordé par des cercles sécants traités en tiges feuillues, si typiquement africains ; le traitement de cette bordure trouve des parallèles avec un tapis de la maison aux Oiseaux à Dougga (Tunisie) daté du troisième quart du II

e

siècle

43

, et aussi avec la trame en U du triclinium de la mosaïque d’Orphée de la Piazza della Vittoria à Palerme que l’on place dans la première moitié du III

e

s.

44

. Cependant, issue des compositions à cases aux remplissages à décor multiple, communes aux ateliers de la vallée du Rhône

45

, la bordure du panneau d’Orphée du pavement arlésien montre des motifs aux traits curieusement tardifs, que l’on peut guère placer avant la seconde moitié du III

e

siècle

46

.

Aussi ennuyeux que cela soit dans notre propos, force est de constater qu’alors que la thématique sous-entendrait l’existence d’un projet unique de décor, ces deux pièces n’ont d’une part pas été réalisées par un même atelier, et d’autre part probablement pas à la même époque. Le lien entre les images n’aurait été convoqué que par le propriétaire ayant adjoint l’image d’Orphée à celle de Jason et Médée préexistante.

Sans nul doute que ces propriétaires font partie de l’élite urbaine la plus élevée, la plus cultivée peut-être ; peut-être même sont- ils aussi sénateurs, amenés à circuler hors de leur province, à côtoyer l’empereur... Il n’en reste pas moins que c’est dans sa maison urbaine de Carthage, où il fait figurer tant sa maison de campagne, les travaux dans ses champs, les activités de son épouse que son propre départ à la chasse, apanage spécifique de l’aristocrate qu’il est, que le maître de maison, Julius, règne

47

. C’est une autocélébration de sa propre image qu’il propose à sa clientèle comme à ses hôtes, comme le faisait le propriétaire de la maison d’Ikarios à Oudna. Alors que le maître de la maison du « grand Aiôn » d’Arles ou ces propriétaires d’Afrique qui commandent des pavements purement géométriques à l’image de ceux du temple du culte impérial de Thysdrus ne nous disent-ils pas autre chose ? Leur attachement au monde qui est le leur.

43. Jeddi, dans TGV, 2001, p. 84-85 et pl. I.2.

44. Pour le traitement végétal, voir Darmon, dans TGV, 2001, p. 117 et pl. XV.2.

45. Balmelle et Darmon, 2017, p. 262-263.

46. Blanc-Bijon, 2008, notice 332*, p. 675.

47. Merlin, 1921.

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