HAL Id: jpa-00241336
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241336
Submitted on 1 Jan 1908
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Sur un mécanisme permettant de maintenir un train de prismes rigoureusement au minimum de déviation
Maurice Hamy
To cite this version:
Maurice Hamy. Sur un mécanisme permettant de maintenir un train de prismes rigoureuse- ment au minimum de déviation. J. Phys. Theor. Appl., 1908, 7 (1), pp.52-61.
�10.1051/jphystap:01908007005200�. �jpa-00241336�
52
SUR UN MÉCANISME PERMETTANT DE MAINTENIR UN TRAIN DE PRISMES RIGOUREUSEMENT AU MINIMUM DE DÉVIATION;
Par M. MAURICE HAMY (1).
Je me propose, dans le présent travail, de faire connaître un méca-
nisme qui permet de maintenir un train de prismes, rigoureusement
au minimum de déviation, dans les différents genres de spectros- copes ~2~ . La caractéristique de ce mécanisme, au point de vue pratique, est de conduire à la construction d’organes dont l’encom- brement est réduit au minimum et dont la simplicité ne le cède en
rien à celle des systèmes approchés qui ont été employés jusqu’ici
en spectroscopie.
Fiv. 1.
Considérons, dans un plan, trois bielles AB, BC, CD articulées en
B et C (fig. 1). Sur la bielle AB, calons une roue centrée en B, en- grenant avec une seconde roue centrée en C, calée elle-même sur la bielle CD.
Si ces roues sont égales, les angles B et C varient de la même
quantité quand on déforme le système, comme on le reconnaît immé- diatement en considérant le mouvement relatif par rapport à BC.
Ces angles restent donc constamment égaux pendant le mouvement,
s’ils le sont au départ.
Si les deux roues sont inégales et que la roue de centre C possède
n fois plus de dents que la roue de centre B, l’angle C varie de n
n
(1) Communication faite à la Société française de Physique : séance du
21 juin ~l90’~.
(2) La nécessité où l’on
setrouve d’employer de.pareils mécanismes tient à
ce.
que les faces des prismes cessent d’être
enentier couvertes de lumière dès que l’on quitte l’incidence qui correspond
auminimum de déviation. Par ailleurs,
cesm écanismes fournissent
unmoyen pratique d’amener
uneraie quelconque du spectre dans le champ de la lunette d’observation.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01908007005200
53
quand l’angle B varie de
«.En particulier, les variations de l’angle C
sont la moitié de celles de l’angle B lorsque la roue calée sur CD possède deux fois plus de dents que la roue calée sur AB.
Ces remarques conduisent à la solution rigoureuse des problèmes
relatifs au maintien d’un système de prismes au minimum de dévia- tion dans les spectroscopes, problèmes qui n’ont été résolu jusqu’ici pratiquement que par approximation (’~.
En effet, tout mécanisme propre à maintenir un train de prismes
dans la position du minimum de déviation doit agir de telle sorte
que les angles des faces des prismes consécutifs restent constamment
égaux, ou que leurs bases forment une ligne polygonale dont tous les angles restent égaux.
FIG. ?.
Or, imaginons que l’on ait réalisé un tel mécanisme, pour mainte- nir égaux les angles de la ligne polygonale ABCDE (flg. 2). Ajou-
tons un côté de plus EF à cette ligne, faisant avec DE un angle E égal aux autres angles de la ligne polygonale primitive. Si l’on cale
sur le côté CD une roue, centrée en D, engrenant avec une roue égale
centrée en E et fixée elle-même sur EF, on voit, d’après ce qui a
été dit en commençant, que cette liaison oblige EF à prendre part
aux mouvements provoqués par la déformation de la ligne polygo-
nale primitive, de façon que l’angle E reste égal à l’angle D.
Mais nous avons vu que l’on peut maintenir rigoureusement
.
égaux les angles d’une ligne polygonale déformable, de trois côtés,
avec des roues d’engrenage ; on pourra donc employer ce mode de
liaison pour maintenir égaux les angles d’une ligne polygonale de
(1) Il y
abien la solution qui consiste à faire passer par
unmême point les apothèmes de la ligne polygonale formée par les bases des prismes: m ais cette solution est purement théorique, et les essais qui ont été faits pour rappliquer
n’ont donné lieu ~,
aucunmécanisme pouvant fonctionner.
54
quatre côtés, puis de cinq, de six, etc. Le problème que nous voulions traiter est ainsi résolu en principe.
Nous allons éclaircir ces considérations, en prenant comme exemple le cas des spectroscopes autocollimateurs, dits à retour de
rayons.
Il y a, dans ce genre de spectroscopes, des conditions particulières
à remplir aux extrémités de la ligne polygonale, de manière : 10 que
le collimateur, qui sert également de lunette d’observation, reste fixe, quand on passe d’une radiation à l’autre ; ~° que le faisceau subisse
une réflexion, à sa sortie du train de prismes, pour le lui faire tra-
verser une seconde fois en sens contraire (~).
Si l’on suppose, pour fixer les idées, que les prismes composant
le train ont un angle réfringent de 60°, on sait que l’on peut obtenir la fixité du collimateur de deux manières.
F~G. 3.
La première consiste à faire tomber normalement les rayons issus du collimateur sur la section aA’ d’un demi-prisme fixe AaA’
(fig. 3), à articuler la chaîne des prismes mobiles en A et à faire en
sorte que l’angle A reste toujours égal aux autres angles de la chaîne.
Cette condition se réalise en calant sur le côté fixe Aa ou, ce qui
revient au même, sur le socle du spectroscope, en calant, dis-je,
une roue ayant son centre en A et engrenant avec une roue égale, de
centre B, calée sur BC, après avoir donné, par construction, une
/B B /
même valeur aux angles A, B, C, dans une position particulière du système.
(1) Les solutions géométriques que j’indique ici, pour satisfaire à
cesconditions,
n’ont
aucuncaractère de nouveauté. Je n’insiste
sur cepoint que pour montrer
comment le système de liaisons à engrenages décrit dans le présent travail
permet de les réaliser.
55
Mais cette solution a l’inconvénient de donner lieu à une réflexion
quelquefois gênante sur la face d’entrée du prisme de 30°.
La seconde solution consiste à faire pénétrer les rayons, issus du collimateur, directement dans le premier prisme de 60° du train, en l’assujettissant à tourner autour du point A (fil. 4), de telle sorte que
l’angle de la face d’entrée de ce premier prisme avec le plan perpen- diculaire à la direction des rayons issus du collimateur reste cons-
tamment égal à la moitié de l’angle de la face de sortie d’un prisme
,
-
et de la face d’entrée du suivant. On peut dire aussi que l’angle Bacs
de la base du premier prisme avec une direction fixe Acc (perpendi-
culaire aux rayons sortant du collimateur) doit constamment rester
/, /B »,
égal à la moitié des angles B, C, D de la ligne polygonale.
FIG. 4.
On réalise cette condition en calant, sur le socle du spectroscope,
une roue de centre A engrenant avec une roue moitié plus petite,
centrée en B et calée sur le côti BC, après avoir donné, par cons-
truction, aux divers angles, dans une position particulière quelconque
du système, des valeurs satisfaisant aux conditions géométriques qu’ils doivent remplir.
Il y a également deux manières de procéder pour faire réfléchir le faisceau lumineux, à sa sortie du train de prismes, de façon à lui
faire traverser ce train, une seconde fois, en sens contraire.
La première solution consiste à faire réfléchir le faisceau sur un
miroir M (fig. 5) assujetti à faire, avec la face de sortie du dernier
prisme du train, un angle égal à la moitié de l’angle KGL des faces de deux prismes consécutifs.
On réalise cette solution en articulant le support du miroir en H,
en calant sur ce support une roue centrée en H et engrenant avec
une roue de diamètre moitié moindre, de centre G, calée sur FG.
56
La seconde solution consiste à terminer le train par un demi-
prisme argenté sur la section PN (fig. 6) et assujetti, comme les
/B /,
autres prismes, à ce que l’angle FI reste égal aux angles G, F, etc.
FIG. 5. FIG. 6.
Cette seconde solution ~’~ est préférable à la première, parce qu’elle permet, sans rien changer au mécanisme, de modifier la grandeur
de la dispersion par la simple substitution du prisme de 30° à l’un ou
l’autre des prismes de J0° composant le train. On la réalise en calant
sur HP une roue, centrée en H, qui rengrené avec une roue égale
centrée en G et calée sur FG.
Nous allons montrer maintenant comment ces considérations
peuvent être appliquées pratiquement au cas d’un spectroscope à
retour, dont le train commence par cinq prismes de 60° et finit par
un prisme de 30°, avec face réfléchissante.
v
’
FIG. î.
On vient de voir quela ligne polygonale ABCDE, etc. (fig.7), formée
par les bases des prismes, doit avoir tous ses angles égaux, et que le
1’) Cette solution a, du reste, été utilisée plusieurs fois, notamment par
MM. Duboscq et Jobin.
57
côté AB, articulé au point fixe A, doit faire, avec une direction
fixe Aa, un angle égal à la moitié de l’angle B. Les liaisons à établir,
au moyen de roues d’engrenages, entre les ditl’érents côtés de la
ligne polygonale, de deux en deux, pour satisfaire constamment à
ces conditions géométriques, se réduisent à ce que toutes ces roues
possèdent le même nombre de dents (’ ), sauf la roue fixe, calée sur
le socle du spectroscope et centrée en A, qui doit avoir deux fois plus de dents que la roue centrée en B et calée sur BC, avec laquelle
elle engrène.
En appelant a la longueur commune des divers côtés de la ligne polygonale, les liaisons à établir sont donc les suivantes :
1° On cale, sur le socle du spectroscope, une roue de centre A, de
2([
"1 ’ B C t ’ B rayon 3 qui engrène avec une roue calée sur BC, centrée en B et
de rayon a 3 (2) ; l
’2° On cale sur AB une roue, de centre B et de rayon a, qui engrène
avec une roue, de centre C, calée sur CD et de rayon J§ ;
a° On cale sur BC une roue, de centre C et de rayon a, qui engrène
avec une roue, de centre D, calée sur DE et de rayon ~ ;
4° On cale sur CD une roue, de centre D et de rayons qui engrène
avec une roue, de centre E, calée sur EF et de rayon ;
-5° On cale sur DE une roue, de centre E et de rayon J§, qui engrène
avec une roue, de centre F, calée sur FG et de rayon ~.
Pour représenter graphiquement ces liaisons, examinons le sys- tème par la tranche, après avoir mis tous les côtés AB, BC, etc., de la ligne polygonale en ligne droite. Convenons de figurer chaque
(1) Nous supposons, pour plus de simplicité, que tous les côtés de la ligne po-
lygonale sont égaux, mais c’est
unerestriction dont
onpourrait évidemment
s’affranchir.
(2) Nous parlons ici, bien entendu, des rayons des circonférences primitive
des engrenages.
58
roue d’engrenage par un rectangle égal à son profil, à l’intérieur
duquel nous écrirons les deux lettres servant à ù énon1mer le côté de la ligne polygonale sur lequel cette roue est calée, la lettre écrite
au centre du rectangle étant relative à l’extrémité du côté sur
laquelle la roue est centrée (’ ~ . Dans ces conditions, le schéma (8),
dans lequel les roues en prise sont séparées, pour plus de clarté, par
un trait gras, est la traduction graphique de ce que nous venons de dire. Il montre que l’établissement des liaisons nécessite deux
étages d’engrenages.
FIG. 8.
De l’examen de ce schéma, il est aisé de conclure la forme des pièces
à construire, en limitant les roues d’engrenage à leur partie utile.
FIG. 9.
,i 0 Pié=es de l’étage ~~pe~ze~r.
zLa roue fixe se réduit à un sec-
teur de ray,, on 2 a 3 (pièce cx, flg. 9) (2).
(1) Par exemple, la notation 1 ABJ représente
une rouecalée
sur,in et
cen-trée
enA, la notation A
B1 représente
une rouecalée surAB et centrée
enB.
(2) Dans cette figure et dans la fig. 10,
ons’est contenté de représenter les
en-grenages par leurs circonférences primitive.
59
On peut donner à la pièce entraînée par BC la forme indiquée
/~/. 9 (pièce dans laquelle Q est un appendice sur lequel on mon-
tera une plate-forme, de hauteur convenable, destinée à supporter le prisme de base BC.
Les pièces entrainées par les côtés DE et FG sont représentées,
sur la li g. 9, respectivement en y et en 1.
L’ensemble de la filJ. 9 montre la position relative des pièces de l’étage supérieur des engrenages(’).
FIG. 10.
La fig. 10 représente en i, i et 0 les pièces respectivement entrai-
nées par les côtés AB, CD et EF de la ligne polygonale (lig. 7), avec
leurs positions relatives, dans l’étage inférieur des engrenages.
Les deux étages d’engrenages sont réunis par des axes implantés
dans les pièces de l’étage supérieur en A, B, C, D, E, 1’ et passant
à travers les pièces de l’étage inférieur aux points correspondants.
Un spectroscope, fondé sur les considérations qui viennent d’ét,re développées, a été réalisé mécaniquement, pour les collections de
l’École polytechnique, dans les ateliers de NI. Jobin. Dans cet
appareil, dont le fonctionnement est irréprochable, les pièces mo-
biles sont montées sur des roulettes qui se déplacent sur un plan de
fonte de fer. Des ressorts antagonistes maintiennent les dents en
prise constamment en contact, et suppriment entièrement le temps perdu des engrenages. On passe d’une région à l’autre du spectre
en tournant une vis qui entraîne un curseur relié à la pièce 1 (li g. 9)
(1) La pièce ~
neportant qu’un demi-prisme, il peut y avoir intérèt à suppri-
mer