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Étude et réalisation d'une source d'électrons polarisés

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HAL Id: jpa-00207031

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Submitted on 1 Jan 1971

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Étude et réalisation d’une source d’électrons polarisés

Ph. Coiffet

To cite this version:

Ph. Coiffet. Étude et réalisation d’une source d’électrons polarisés. Journal de Physique, 1971, 32

(2-3), pp.113-118. �10.1051/jphys:01971003202-3011300�. �jpa-00207031�

(2)

ÉTUDE ET RÉALISATION D’UNE SOURCE D’ÉLECTRONS POLARISÉS

par Ph. COIFFET

(*)

Institut

d’Electronique Fondamentale,

Laboratoire associé au C. N. R.

S.,

Faculté des

Sciences,

Bâtiment

220, 91, Orsay,

France

(Reçu

le 19 octobre

1970)

Résumé. 2014 Nous avons réalisé une source d’électrons

polarisés

en utilisant la méthode de l’ionisation

photonique

d’un

jet atomique,

orienté par passage dans un aimant

hexapolaire [1], [2], [3], [4].

Nous obtenons en fonctionnement continu les résultats suivants : intensité de 2 à 3

picoampères, polarisation

de 72 ± 2

%

pour une induction directrice de 600 G. L’accroissement du courant

obtenu,

nécessaire pour

l’injection

éventuelle dans un accélérateur, est directement lié à une

augmentation

de l’efficacité

d’ionisation ;

c’est

pourquoi

on

envisage

d’autres solutions : ionisation par électrons et

échange

de

spin.

Abstract. 2014 An intense

polarized

beam of

potassium

atoms is

produced by using

a six

pole

magnet. Ionization of these atoms

by

U. V. radiation in a

region

of

high magnetic

field

(B ~

600

Gauss) gives polarized

electrons which are accelerated at 80 keV. Polarization of the beam measured

by Mott-scattering

on a

gold

film attains 72 ± 2

%,

the total

intensity being

2 to 3 x 10-12 amperes. New solutions for

increasing

the

intensity

are

investigated :

ionization

by electrons,

or

spin exchange

between

polarized

atoms and slow electrons.

1. Présentation de

l’expérience.

- Un

jet

de

potas-

sium

atomique

émis à

partir

d’un four

porté

à une

température comprise

entre 200,DC et 320 OC traverse

un

champ magnétique

très fortement

inhomogène ;

les atomes de

spin (+ qui

sont focalisés à la sortie de l’aimant se

séparent

des atomes de

spin (- 1/2) qui

sont défocalisés. Les atomes de

spin (+ 2),

sélec-

tionnés par un

diaphragme approprié

sont soumis à

l’action d’un

champ magnétique longitudinal,

et

ionisés par un

rayonnement

ultra-violet. Les électrons

produits

sont

polarisés,

l’ionisation s’effectuant sans

transition.

Après

accélération des électrons leur

polarisation longitudinale

est transformée en

pola-

*

risation transverse

grâce

à une

configuration parti-

culière de

champs électrique

et

magnétique appelée

transformateur de

polarisation.

La mesure de la

polarisation

finale s’effectue par diffusion de Mott

sur une feuille d’or. Une cage de

Faraday

associée à

un

pico-ampèremètre permet

la mesure de l’intensité totale. La valeur de la

polarisation peut théoriquement

atteindre celle du faisceau

atomique,

c’est-à-dire environ 90

%.

L’intensité du faisceau est donnée par la formule :

n : nombre d’atomes par

cm’

dans la

région

d’io-

nisation ;

(*) Cet article recouvre une partie de la thèse de Doctorat ès-Sciences Physiques soutenue le 25 juin 1970 à la Faculté des Sciences d’Orsay, Université de Paris. La thèse est enregistrée au

C. N. R. S. sous le numéro AO 4538.

N : nombre de

photons

incidents par

seconde, ayant

une

longueur

d’onde

permettant

l’ionisation du

potassium ;

1 :

longueur

de la zone

d’interaction ;

u : section efficace d’ionisation du

potassium.

La

figure

1 donne une vue d’ensemble du

montage

utilisé.

FIG. 1.

2. Choix des atomes. - Les atomes doivent

possé-

der un seul électron

superficiel ayant

une

énergie

de

liaison faible et dont le

spin

doit être facilement

découplable

du

spin

du noyau. De

plus,

la détection

du faisceau

atomique

doit

pouvoir

être effectuée sans

trop

de difficultés.

L’hydrogène

a été écarté a

priori,

car son seuil d’ionisation se situe à 920

À, longueur

d’onde pour

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01971003202-3011300

(3)

114

laquelle

il n’existe pas de source U. V.

puissante

fonc- tionnant en continu.

L’emploi

du lithium serait

avantageux,

car sa sec-

tion efficace d’ionisation est

plus grande

que celle des autres

alcalins ;

mais ici encore les sources U. V.

puissantes

n’existent pas vers 2 300

À (seuil

d’ioni-

sation de

Li) ;

d’autre

part,

la

pression

de vapeur du lithium nécessaire au fonctionnement du four n’est atteinte

qu’au-dessus

de 500

OC,

et la détection du lithium est très délicate.

Nous avons

préféré

utiliser le

potassium, qui présente

les

avantages

suivants :

- le

champ équivalent

de

couplage

entre le

spin

de l’électron et celui du noyau n’est que de

quelques

centaines d’oerstedts

(comme

pour le

sodium,

le rubi-

dium et le

césium) ;

- son seuil d’ionisation est situé au

voisinage

de

2 850

A,

domaine où existent des

lampes

U. V.

puis- santes ;

- sa

pression

de vapeur est forte à basse

tempé- rature ;

-

enfin,

il

peut

être détecté

facilement,

par ioni- sation de contact sur un fil de

tungstène chauffé ;

son

potentiel

d’ionisation

(Oi

=

4,32 V)

est en effet

inférieur au travail de sortie moyen du

tungstène (Ws - 4,5 eV).

Le faisceau d’atomes neutres tombant sur un fil chaud est réémis sous forme d’ions

positifs

que l’on recueille sur une électrode convenablement

polarisée.

Si la

température

du fil est bien

choisie,

l’efficacité d’ionisation est

égale

à l’unité. Par contre, il serait

beaucoup plus

difficile d’ioniser le lithium par cette

méthode,

car son

potentiel

d’ionisation est

légèrement supérieur

à celui des métaux usuels. Il faut alors avoir

recours à des artifices

(tungstène oxydé

par

exemple)

pour avoir une bonne efficacité d’ionisation.

3.

Séparation

des atomes. - 3.1 Pour

séparer

les

atomes de

spin opposé,

il faut les

plonger

dans un

champ magnétique

intense et

inhomogène.

Dans une

première

réalisation nous avons utilisé un

champ

à

Fic. 2.

symétrie bipolaire.

Les

pôles

de

l’électroaimant,

en forme de

dièdre,

d’une

longueur

de 16 cm, sont

réalisés en acier

Imphy

AF K2 et

permettent

d’attein- dre 18 000 gauss au centre de l’entrefer

lorsque

la

distance 2 a entre les

pôles (Fig. 2)

est de 2 mm.

Dans ces conditions le

gradient

du

champ

est de

2 x

104 G/cm.

Dans ce

montage,

les atomes sont émis par un four à travers une fente de 50 microns de

large

et 3 mm de

haut,

située dans le

plan

de

symétrie

des

pôles.

A

l’entrée du

champ

on

place

un

diaphragme

traversé

en son milieu et

parallèlement

à la fente de sortie du

four,

par un fil de

platine

de

0,1

mm de diamètre.

Avec ce

dispositif :

- les atomes

injectés

suivant l’axe de

l’appareil (donc

non déviés par la

suite)

sont éliminés par le

fil ;

- les atomes à

spin + 1/2

se trouvent focalisés sui- vant x et défocalisés

suivant y ;

- les atomes à

spin - 1

se trouvent défocalisés

en x. Ils se trouvent dans le

plan

de détection à l’ex- térieur de l’ombre du fil de

platine.

On

obtient,

pour une

température

de 300 °C du

four,

4 x

lOll at/s

sur une surface de 3

mm2

à

une dizaine de centimètres de la sortie du

dipôle,

soit un flux de

1,4

x

1013 at/cm2/s et] une

densité de

3 x

108 at/cm3,

ce

qui

est faible. C’est

pourquoi

on a choisi par la suite une

séparation

par aimant

hexapolaire.

3.2 L’efficacité de la

séparation hexapolaire

est

une fonction variant

rapidement

avec la forme du

faisceau à l’entrée de la lentille. Plus le faisceau est

directif, plus grande

sera la densité obtenue

après

la

lentille ;

mais la directivité et l’intensité sont des variables

qui

évoluent en sens inverse

quand

on aug- mente les dimensions de la

tuyère

de sortie du four.

La

tuyère

que nous avons retenue

comporte

40 canaux de 5 mm de

long, 0,1

mm de diamètre

intérieur, 0,2

mm de diamètre extérieur. Ces

tubes,

réalisés en acier

inox,

sont contenus dans un canal de

1,4

mm

de diamètre. Ils sont soudés entre eux

grâce

à une

diffusion du métal obtenue par

chauffage

à haute

température.

Entre les minitubes existent des inters- tices

qui

eux aussi constituent des canaux par

lesquels

effuse le

jet atomique.

La

température

du four est choisie aux environs de 300 OC. En

effets,

dans la vapeur de

potassium

compo- sée

d’atomes,

le

pourcentage

de

molécules

s’accroît

avec la

température.

Mehran et Harvard

[5] signalent

des

proportions

de

1,3

x

10-3

à 2 x

10-3

pour des

températures

allant de 350 OC à 380 OC.

Or,

la section efficace de

photoionisation

pour

K2

est environ

4 000 fois

plus grande

que pour

K,

le

potentiel

d’io-

nisation de

K2

étant

légèrement plus

faible

(0,24 V)

que celui de K. Ce

phénomène peut

donc faire baisser de

façon spectaculaire

la

polarisation

moyenne du faisceau d’électrons obtenu par

photoionisation.

Le calcul exact de la forme du

jet

à la sortie de la

tuyère

est

impossible

dans notre cas. Nous fonction-

(4)

nons en effet en ce

qui

concerne la

pression,

dans

une zone de

transition,

le libre parcours moyen des atomes à l’intérieur du four

(0,7 mm)

est de l’ordre

de

grandeur

des dimensions de la

tuyère.

Si ce libre

parcours moyen était très

petit

devant les dimensions de la

tuyère,

le calcul alors

possible,

nous donne une

ouverture

angulaire

du faisceau

effusant,

à

mi-hauteur,

de 4°. Pour un libre parcours moyen

grand

devant les

dimensions de la

tuyère,

on trouve une

largeur

à mi-

hauteur de 48°

(la température

du four étant de

300,DC).

En

fait,

nous obtenons

expérimentalement

une

largeur

à mi-hauteur de 10 à 120

quand

la

tempé-

rature évolue de 200,OC à 300 oc

(Fig. 3).

A 300

oC,

le calcul établit que 2 x

1016

atomes sortent par seconde de la

tuyère.

Nos mesures donnent

1016 at/s.

FiG. 3.

L’hexapôle

à aimants permanents a

17,5

cm de

long.

Ses

pôles

sont en ticonal. Le diamètre du canal central est de 4 mm.

L’induction

maximum sur les

pôles

atteint 6 200 G. Le

gradient

maximum est alors

de 5 x

105 G/cm.

La

figure

4 montre les résultats obtenus avec cette lentille pour diverses

températures,

en utilisant un

détecteur de

Langmuir

de

3,6

x

10-4 mm2

de

surface,

pour des

jets

d’atomes de vitesses différentes. On se

rend

compte qu’à 200 °C,

la focalisation s’effectue à l’intérieur de la lentille

puisqu’on

ne voit aucun

maximum à l’extérieur. Pour

250 °C,

la focalisation

commence à se

produire

à l’extérieur. A 300

OC,

la zone

de focalisation est très nette et située à environ 10 cm

de la sortie de la

lentille,

ce

qui

est en accord correct

avec le calcul.

L’acceptance angulaire

de

l’hexapôle

est de 5 x

10 - 3

stéradian.

En

conclusion,

on obtient à 300 OC une intensité de 5 x

1013 at/s

sur une surface de

2,8

mm de dia-

mètre,

soit une densité

volumique

de

1,4

x

1010 at/cm3

dans la zone d’ionisation. Le calcul effectué dans le

FIG. 4.

cas où le libre parcours moyen est

petit

devant les

dimensions de la

tuyère,

donne 2 x

1013 at/s.

La

polarisation

calculée est

supérieure

à

0,95.

La véri- fication

expérimentale

de cette valeur n’a pas été

encore faite parce que la méthode

originale

de Rabi

ou la méthode « de balance » ont une

précision trop

faible. On essaie actuellement d’améliorer la méthode de Rabi en

analysant

le faisceau sortant de

l’hexapôle

à l’aide du

dipôle

décrit

précédemment.

4. L’ionisation. La mesure du courant. -

Ayant

un faisceau d’atomes

polarisés,

il faut maintenant

en extraire les électrons par ionisation. On voit que si l’efficacité d’ionisation

atteignait l’unité,

on aurait un

courant continu de l’ordre de 8

uA. Compte

tenu de

la faible section efficace d’ionisation

(10-2° cm2),

@

il faudrait

pouvoir disposer

de

puissances

en rayonne- ment ultra-violet de l’ordre de 10 kilowatts au voisi- nage de 2 850

Á.

Des sources aussi

puissantes

n’exis-

taient pas

quand

nous avons

entrepris

notre étude.

Pour que les électrons extraits soient

polarisés,

nous devons d’abord nous assurer que le faisceau

atomique

ne se

dépolarise

pas

quand

il passe du

champ

radial de

l’hexapôle

au

champ

directeur

longitudinal B,,.

La condition de

non-dépolarisation

trouvée par la méthode des

perturbations peut

s’écrire :

Dans cette

inéquation : h,

est la constante de

Planck,

v, la vitesse des atomes

(cm/s),

l,

la

longueur

de la zone de transition

(cm),

uB, le

magnéton

de Bohr

(erg/gauss).

Cette condition est réalisée dès que 1 atteint

quelques

cm et

BZ quelques

gauss.

(5)

116

D’autre

part,

l’ionisation doit s’effectuer sans ren-

versement du

spin.

La

photoionisation

est surtout une

transition

dipolaire électrique,

et l’interaction

spin-

orbite dans l’état final est insuffisant pour renverser

le

spin pendant

que l’électron se

déplace

dans le

champ

de l’ion

positif,

si bien que la

polarisation

est

conservée dans l’ionisation.

Le

potassium

s’ionise à 2 832

Á. Après

avoir exa-

miné les différentes sources d’ultra-violet vendues par diverses

firmes,

nous avons écarté les

lampes

à vapeur de mercure et au xénon pour

lesquelles

il faut éliminer

presque tout le

rayonnement,

la

puissance

ultra-

violet étant de l’ordre de 1

%

de la

puissance

totale

rayonnée.

Cette élimination est

difficile,

les filtres

fragiles.

Le

rayonnement parasite

résiduel crée des

électrons sur les

parois, produit

des

échauffements,

ionise l’air résiduel de l’enceinte et

peut

même créer

une

dépolarisation

par un processus à deux

photons (cas

de la raie 4 045

A

du

mercure).

C’est

pourquoi

nous avons retenu une

lampe

au deutérium

(WHS

200

S) qui,

si sa

puissance rayonnée

reste faible

(170

mW au-dessous de 2 830

Á)

a

l’avantage

d’offrir

un

spectre

continu situé entièrement dans l’ultra-

violet,

ce

qui permet

d’obtenir

après

ionisation un

faisceau d’électrons « propre ».

Le

rayonnement qui pénètre

dans l’enceinte à vide à travers une fenêtre en

quartz (ultrasil homogénéisé)

est

renvoyé

suivant l’axe du faisceau

atomique

par

un miroir

plan

incliné à 450 sur l’axe de

l’appareil.

Le revêtement de ce miroir est en or, métal

qui

a

l’avantage

d’avoir le meilleur coefficient de réflexion dans l’ultra-violet et un travail de sortie très différent de celui du

potassium.

Une mince

plaque

de

quartz

est fixée sur ce miroir pour limiter la

production

de

photoélectrons parasites.

Une

puissance

d’environ

50 mW est absorbée par le faisceau.

La mesure du courant issu de la

région

d’interaction s’effectue à l’aide d’une cage de

Faraday

escamotable

placée

sur l’axe de

l’appareil.

Le courant moyen se situe autour de 2 à 3

picoampères lorsque

le four est

FIG. 5.

porté

à 300 OC. Ce courant

peut

varier d’une

expé-

rience à l’autre de

façon

assez sensible. Nous avons

pu obtenir dans

quelques expériences

un courant

maximum de

8,5 picoampères.

Cette versatilité est due aux variations

d’alignement

de la

tuyère

du four

par

rapport

à l’axe

géométrique

de

l’hexapôle,

d’une

expérience

à

l’autre,

au vieillissement de la

lampe

U.

V.,

aux variations de la

pression

résiduelle dans l’enceinte. La

figure

5 montre des courbes

typiques

donnant le courant

obtenu,

d’une

part

en fonction de la

température

du

four,

et d’autre

part

en fonction de l’intensité de la

décharge anodique

de la

lampe

U. V. On vérifie bien que le courant est directement

proportionnel

à la

puissance

U. V. fournie et

qu’il

augmente

avec la

température

à peu

près

comme

p/T1/2. (p, pression

de vapeur du

potassium, T,

tem-

pérature

du

four).

5. Mesure de la

polarisation.

- L’utilisation de la diffusion coulombienne des noyaux pour mesurer la

polarisation

d’un faisceau d’électrons

impose

des

conditions d’incidence bien déterminée si l’on veut

un facteur

d’asymétrie

maximum :

a)

Le facteur

d’asymétrie

S

augmente

avec le numéro

atomique

du noyau diffuseur.

b) L’énergie optimum

pour les électrons incidents est située entre 80 keV et 130 keV.

Après

des essais

à 120 keV pour

lesquels

nous étions

gênés

par des

claquages,

nous avons effectué nos

expériences

à

80 keV.

c)

Les

angles

d’observation doivent être situés dans

un

plan

normal au vecteur

polarisation

des électrons incidents.

L’angle

de diffusion donnant une valeur de S maximum est de 120 IDC.

d)

Le vecteur

polarisation

des électrons incidents doit être transverse

(parallèle

au

plan

de la feuille

d’or).

C’est

pourquoi

nous avons d’abord accéléré les électrons issus de l’ionisation au moyen de deux tubes accélérateurs. On a calculé les éléments carac-

téristiques

de la lentille formée par ces tubes et par le

champ magnétique directeur,

pour

chaque

valeur

de ce

champ magnétique.

Le calcul montre que lors-

qu’on augmente progressivement

le

champ magné- tique,

on repasse

périodiquement

par les mêmes conditions de focalisation finale du faisceau. Les valeurs du

champ

retenues sont celles

qui

focalisent

les électrons à environ 10 cm de l’entrée du transfor- mateur de

polarisation.

Ceci

permet

de mesurer la

polarisation

des électrons en fonction du

champ magnétique

et de

toujours

utiliser le transformateur de

polarisation

dans les mêmes conditions.

Ce transformateur de

polarisation

est constitué

par un

prisme électrostatique cylindrique

de rayon moyen 46 cm et

d’angle

1110 5. Les électrodes sont distantes de 4 cm. Les tensions

appliquées

sont res-

pectivement

de ± 6 750 V pour une

énergie

moyenne du faisceau de 80 keV. Les tensions sont

appliquées

(6)

symétriquement

afin que

l’équipotentielle

zéro soit

située sur le rayon moyen.

L’angle

d’ouverture du

prisme,

calculé pour que le

spin

passe de

longitudinal

en transverse à 120

keV,

est de 1110 5. L’utilisation de ce

système

à 80 keV n’introduit

qu’une

erreur

négligeable ;

le

spin

tourne de 940 au lieu de 900 et l’erreur

correspond

à la différence des valeurs des cosinus de ces deux

angles.

Ce

prisme

constitue une

lentille

électrostatique qui

donne d’un

objet placé

à

10 cm de l’entrée une

image

réelle située à 30 cm de

la sortie. Mais ce

système

n’est focalisant que dans

un

plan

horizontal :

l’image

d’un cercle situé au

plan objet

est une

ellipse

verticale dans le

plan image.

Un condensateur

sphérique

aurait

l’avantage

de

focaliser dans les trois

dimensions,

mais sa réalisation

mécanique

est difficile et onéreuse.

Ce transformateur a été étalonné en simulant le faisceau d’électrons

polarisés

à l’aide d’un canon à électrons. On s’est aperçu que la

transparence

dimi- nuait très

rapidement

avec l’élévation du

champ magnétique directeur ; (cette transparence

passe de

10-2

à

10-5 quand BZ

passe de 0 à 1 080

G).

Les

lignes

du

champ magnétique

de

fuite, malgré

un bobi-

nage de

contre-champ

et deux

blindages

de 20 mm

d’épaisseur,

arrivent à

pénétrer

dans le transformateur de

polarisation.

Comme celui-ci est

circulaire,

le

champ

de fuite

s’épanouit

de

façon dissymétrique

et

modifie les

trajectoires.

Pour remédier à cet inconvé-

nient,

nous avons dû mettre un

bobinage

correcteur

qui permet

de maintenir la

transparence

entre

10-2

et

10-3

suivant les valeurs du

champ directeur,

les conditions à l’entrée étant

respectées (objet

à 10 cm

de

l’entrée).

La mesure du courant d’électrons

polarisés

sortant

alors du

prisme électrostatique

a été effectuée. Elle est

assez

imprécise,

le

picoampèremètre

n’étant

plus

assez sensible et les

compteurs,

par contre,

ample-

ment saturés pour cette gamme de courants. Ce courant est

compris

entre

10-14

et

10-15

A.

L’utilisation de l’enroulement correcteur

permet

d’éliminer

l’asymétrie expérimentale.

En

effet,

pour résorber cette

asymétrie,

il faut d’abord vérifier que

lorsque

la

transparence

du transformateur de

polari-

sation est maximum

(pour

une induction directrice

BZ donnée),

on a bien un faisceau d’électrons arrivant normalement sur la

cible,

et donc une

asymétrie

nulle

si le faisceau incident n’est pas

polarisé.

Pour vérifier

ceci,

on utilise le canon à électrons et

on

se

place

d’abord à

champ magnétique

directeur

nul ;

on

règle

les niveaux de discriminateurs de la chaîne de

comptage

de telle sorte que

l’asymétrie

mesurée soit nulle. On fait alors varier le courant dans le

bobinage

correcteur et on vérifie que

l’asymétrie

nulle

correspond

au courant détecté maximum. On est alors sûr que le faisceau arrive sur la cible à la fois

au centre de celle-ci et normalement à sa surface.

On fait alors croître le

champ

directeur et pour

chaque

valeur de celui-ci on

repère

la valeur du courant

correcteur

qui

donne à la fois une

asymétrie

nulle et

un courant maximum. La

figure

6 donne

quelques exemples

de cette vérification.

FIG. 6.

Les cibles sont réalisées en or. Leur

épaisseur

mesu-

rée

optiquement

varie de 30 à 200

Ilg/cm2.

Les détec-

teurs sont du

type

« à barrière de surface o

(jonctions

créées à la surface d’un cristal de silicium de

type n

par une couche d’inversion de

type p). L’angle

solide

englobé

par

chaque

détecteur est de

0,010

8 stéradian.

On

peut

maintenant mesurer la

polarisation

des

électrons issus de l’ionisation. La vitesse de

comptage

est de l’ordre d’une dizaine d’électrons par seconde.

Les

impulsions provenant

de

microclaquages

et les

électrons

parasites

extraits des

parois

sous l’effet du

rayonnement

ultra-violet n’excèdent pas 1

%

du

comptage total. On

peut

estimer l’erreur relative maximum à 2 ou 3

%,

en

partie

due à la diffusion

multiple

dans la cible. Les

comptages

sont effectués

sur environ 10 000 coups. Les résultats obtenus sont montrés sur la

figure

7.

Le fait que la

polarisation

croisse avec le

champ

FIG. 7.

(7)

118

directeur démontre que sans lui il y a

dépolarisation

du faisceau.

Pour B,

=

0,

cette

dépolarisation

ne

peut

pas être

connue dans notre cas, car les atomes étant

polarisés

transversalement

après

la lentille

hexapolaire,

le fait

de les faire passer dans le transformateur de

polari-

sation leur redonne une hélicité

qui

ne

peut

être détec- tée par diffusion de Mott.

En

principe,

dès

que B,,

atteint

quelques

gauss, la condition de

non-dépolarisation

du faisceau

atomique

est

vérifiée,

mais il

peut

y avoir

recouplage

du

spin

nucléaire et du

spin électronique

dans la zone de

transition du

champ.

Il

peut

y avoir des

phénomènes

de relaxation dans les

inhomogénies

du

champ magné- tique.

En outre, les

phénomènes

suivants

peuvent

limiter la valeur maximum de la

polarisation :

a)

Polarisation moins forte que

prévue

du faisceau

atomique.

Nous n’avons pas utilisé de cache

placé

sur

l’axe de

l’hexapôle qui

éliminerait les atomes

passant

par

l’axe,

donc non déviés

quel

que soit leur

spin.

b)

Diffusion des électrons

polarisés

sur les molécules d’air résiduelles et sur les ions

produits

par le rayonne- ment ultra-violet.

c)

A l’entrée du transformateur de

polarisation,

les électrons

polarisés

voient une décroissance très

brusque

du

champ magnétique.

Ceci crée une

pertur-

bation que l’on

peut décomposer

en série de Fourier.

Il

peut

y avoir une

composante qui corresponde

à la

fréquence

de transition entre les deux états

(+ i) et (- 2).

d)

L’ionisation des molécules de

potassium K2.

Ces molécules sont en très

petite proportion,

mais

nous avons fait remarquer

plus

haut que la section efhcace d’ionisation est 4 000 fois

plus grande

pour

K2

que pour K.

e)

L’ionisation de l’atome à

partir

d’un niveau

excité par un

quantum

antérieur. Sous l’action d’un

photon d’énergie appropriée,

le

potassium peut

passer de l’état 3

s2

3

p6

4

s’

à l’état 3

p5

4

s2 puis

retourner à l’état 3

s2

3

p6

en

expulsant

un électron

dont le

spin peut

avoir

changé

d’orientation.

Tous ces

phénomènes

entrent en

ligne

de

compte

dans la limitation de la

polarisation.

Ils sont assez

mal connus et il est difficile d’estimer leur

impor-

tance

respective.

On

peut simplement

dire que leur

influence n’est pas excessive

puisqu’on

obtient des

polarisations

de 72

%.

6. Recherche d’améliorations. - Le courant restant très faible

(2

x

10-12 A),

même en

piégeant périodi- quement

les électrons pour les extraire en

impulsions

de

quelques

micro-secondes

(10-8 A),

nous sommes

à la recherche de solutions

permettant

d’accroître le courant de

plusieurs

ordres de

grandeur.

6.1 La section efficace d’ionisation des alcalins par des électrons est, suivant l’atome

choisi,

de

10’

à

104

fois

plus grande

que sa section efficace par

photons.

Si on se

place

loin du seuil

d’ionisation,

celle-ci s’effectue sans transition

[6].

Si on choisit le

lithium ou le

sodium,

aucun

risque

d’excitation des couches

incomplètes

n’est à

craindre ;

il

n’y

a pas d’autoionisation.

Les électrons

éjectés ayant

des

énergies

très faibles

devant celles des électrons incidents et

diffusés,

un

système

de

champs qui piègent

ces électrons

éjectés

est facile à concevoir. Une extraction

périodique

à

l’aide d’une

impulsion

courte de tension convenable- ment choisie

permettrait

d’améliorer les courants crête de

façon spectaculaire.

6.2 La section efficace

d’échange

de

spin

entre un

faisceau d’atomes orientés et un faisceau d’électrons

non

polarisés

devient

grande lorsque l’énergie

des

électrons est très faible

(quelques volts).

On sait

produire

des électrons non

polarisés

de faible

énergie,

mais la densité des faisceaux obtenus est limitée par les

champs

internes de

charge d’espace.

Il faut

piéger

un nombre maximum d’électrons

pendant

un

temps

de l’ordre de

quelques

millisecondes pour

qu’ils

soient

en contact avec le faisceau d’atomes

polarisés.

On

pense

piéger [7]

ces électrons dans un

système

dérivé

des bouteilles

magnétiques.

Les deux sorties sur l’axe

de révolution sont fermées par des miroirs électro-

statiques.

La sortie latérale dans la zone de

champ

nul est

également

fermée par un

système

électro-

statique,

sauf dans une

région

de très faible étendue nécessaire à

l’injection

du faisceau. On pense ainsi réduire les

pertes

au maximum et atteindre des densi- tés d’électrons

importantes

dans la zone de

piégeage, qui

serait traversée par le

jet atomique polarisé.

L’extraction des électrons serait

pulsée.

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