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Submitted on 1 Jan 1880
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Sur les lois thermiques de l’étincelle électrique dans les gaz
Emilio Villari
To cite this version:
Emilio Villari. Sur les lois thermiques de l’étincelle électrique dans les gaz. J. Phys. Theor. Appl.,
1880, 9 (1), pp.5-11. �10.1051/jphystap:0188000900500�. �jpa-00237724�
JOURNAL
DE PHYSIQUE
THÉORIQUE ET APPLIQUÉE.
SUR LES LOIS THERMIQUES DE L’ÉTINCELLE ÉLECTRIQUE DANS LES GAZ;
PAR M. EMILIO VILLARI.
(EXTRAIT PAR L’AUTEUR.)
Plusieurs
physiciens
se sontoccupés
des différentespropriétés
de l’étincelle
électrique,
etquelques-uns
surtout,parmi lesquels je
citeraiPoggendorff,
étudièrent sespropriétés thermiques,
encherchant par des thermomètres ordinaires à déterminer la diffé-
rence de
température
dans sespoints
divers. J’aien trepris, depuis
l’année
passée,
une étudeplus générale
sur l’étincelle etj’ai
vouluexaminer
quelles
loisthermiques
suitl’étincelle, lorsqu’elle
seproduit
dans les gaz. Je vais exposer lespoints
essentiels de mesrecherches, déjà
données dans un Mémoire( 1 )
très étendu.I.
L’appareil
dontje
me suis servi pour ces recherches se com-pose
principalement
d’un thernl01nètre it étincelle quej’ai
ima-giné.
Il est formé d’un ballon de verre ayant environ ilil de capa-cité,
avec quatretubulures,
deux horizontales et deux verticales.Par les deux
premières, grâce
à desgarnitures
de laiton, desbouchons de
liège
et du mastic,pénètrent
dans l’intérieur du ballon(1) Rendiconti dell’ Accademia delle Scieizze di Bulogna, 1879, et Nuovo Cimento,
p. 161; 187g.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:0188000900500
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deux électrodes de
laiton,
terminées intérieurement par des fils deplatine
oud’argent
courts etpointus,
et extérieurement par despetites
boules de laiton. A la tubulure verticalesupérieure
estmastiqué
unrobinet,
et l’inférieure porte unlong
tube de verre ayant environom,oo3
de diamètre intérieur. Celui-ciplonge
dansune solution de 3
parties
deglycérine
et i d’eaudistillée,
etcette solution s’élève de
quelques
décimètres dans le tube et sert d’index. Le ballon est recouvert d’une couche de vernis d’uneépaisseur
de om ,002 etsuspendu
dans une caisse de bois dont lesparois
sontéloignées
dequelques
centimètres du ballon.Enfin les
parois
de la caissequi correspondent
aux électrodes sontd’ébonite et
percées
de manière que les électrodes ne les touchent pas, de sorte que le ballon estparfaitement
isolé(chose
d’unenécessité
indispensable
dans cesrecherches)
etgaranti
des irradia- tionsperturbatrices.
Ce thermomètre était mis dans le circuit d’une batterie de bou- teilles de
Leyde, parfaitement
isolée. Une bouteille électromé-trique,
introduite dans lecircuit,
mesurait lescharges
données àla batterie, et le
circuit, gardé interrompu pendant
lacharge,
pou- vait se férmer en abaissant avec unebaguette
d’ébonite un bras delaiton,
faitexprès,
isolé sur une colonne de verre vernissée de la même manière. Ladécharge passait
alors par leballon,
et l’abais-sement de la
glycérine
dans letube,
mesuré avec une échelle di- visée enmillimètres, marquait
le réchauffement du gaz parcouru par l’étincelle. La batterie étaitchargée
par une machine de Holtz.II. Mes
premières
recherches eurent pour but d’étudier la rela- tion entre laquantité
de chaleurdéveloppée
par une étincelleélectrique
et laquantité
d’électricitéqui
laproduit.
C’estpourquoi je chargeais
une batterie de dix-huit bouteilles deLeyde
avecune
charge électrique qui
variait t de 16 à 56 unités(l’unité prise
par moi est ladécharge électrométrique gardée toujours constante).
Ensuiteje déchargeais
la batterie à travers le ballonet je
mesurais le réchauffement de celui-ci. Mes essais furent exé- cutés surl’air,
surl’oxygène,
surl’azote,
surl’hydrogène
et surl’acide
carbonique parfaitement
secs , et de tous les résultats quej’ai
obtenusje
vais enenregistrer quelques-uns
seulement.Les rapports
indiqués
dans la troisième colonne oscillent toutprès
de la moyenne,quoique
lescharges employées
aientbeaucoup
varié. On peut énoncer la loi suivante.
Première loi. - Le
calorique développé par l’étincelle électrique
dans les gaz est directement
proportionnel
à laquantité
d’électri-cité
qui
laproduit.
Avant d’aller
plus
loin, il est bon de faire remarquerque le
rap- portQ :
C peut nous donner une idée de la conductibilité des dif- férents gaz, car,lorsque
la conductibilité augmente, C diminue et la valeurde Q :
C augmente. Pour les différents gaz examinés parmoi,
elle est la suivante :Par les nombres
précédents
ons’aperçoit
que la conductibilité de l’air estcomprise,
comme c’estnaturel,
entre celle del’oxygène
et celle de
l’azote,
que l’acidecarbonique
estparmi
tous le moins8
conducteur et que
l’hydrogène
est leplus conducteur,
et ce dernierrésultat concorde avec
quelques
essais de 1VI.Becquerel,
exécutéspar une méthode tout à fait différente.
III.
Après
avoir démontré cettepremière loi,
quej’appellerai
loi des
quantités, je
cherchai à déterminer l’effet de lalongueur
de l’étincelle sur la chaleur
développée. Cependant,
pour ré-soudre ce
problème, je
dus trouver une manière pour mesurer laquantité
d’électricitéqui passait
dans ladécharge lorsqu’elle
pro- duisait des étincelles delongueur différente,
et pour le faireje
me servis d’un
galvanomètre
de Wiedemann avec une ou deux bo- bines de fil de cuivre recouvert degutta-percha.
Par cetappareil,
les déviations
produites
par ladécharge
d’une batterie étaient trèsrégulières
et lcs mesuresgalvano1l1étriques pouvaient
se faire avecfacilité, exactitude,
et sans aucun de ces artifices reconnus commeindispensables
par M.Colladon, Faraday
et autres(1).
D’après
tous les essaisque j’ai
faits avec legalvanomètre, j’ai
puconfirmer,
même dans ce cas, que les déviationsgalvano- métriques produites
par lesdécharges
d’un même condensateursont
indépendantes
de lalongueur
de l’étincellequi
seproduit
dans le circuit
interrompu
dans unpoint
donné.En outre, pour mieux établir cette loi
capitale,
dans mes re-cherches ultérieures
j’ai mesuré,
avec deux méthodes tout à faitrigoureuses
etdifférentes,
lacharge
résiduelle dela batterieaprès
laproduction
dechaque décharge, et j’ai
trouvé ce résidutoujours
constant pour des étincelles
qui
variaient de om, 00I à o-,030,
en supposant lacharge
initialetoujours
la méme.IV. Cela
établi, j’ai
étudié l’influence de lalongueur
de l’étin-celle sur la chaleur
dégagée.
Je me servis des bouteilles ordinaireset
j’introduisis
dans leur circuit le thermomètre à étincelle quej’ai déjà
décrit.Après, je chargeai
la batterie avec unecharge
tou-jours
constante ; ensuiteje
ladéchargeai
à travers le thermomètreet j’en
observai les déviations. Jem’aperçus, après plusieurs essais, qu’à
cause des tropgrandes longueurs
de l’étincelle dans le ballonune
partie
de l’électricité sedissipait
à la surface et par les sup-(1) Voir MASCART, Électi-icité, 55 239 et suiv. Paris, i8lg.
ports ; c’est
pourquoi je
dus tout isoler de la manière laplus
par-faite, et
je
le fis commej’ai
ditplus
haut. Je fis ensuitebeaucoup
d’essais avec des étincelles de
longueurs différentes,
etj’inscris
dans le Tableau suivant
quelques-uns
des résultats moyensque j’ai
obtenus:
Hydrogène. -
Ballon B.Dans ce Tableau sont donnés les résultats relatifs à
1 hydrogène
,et de ceux-ci on
s’aperçoit
que, lalongueur
de l’étincelle ayant varié dea6,5,
à55,4,
c’est-à-dire comme 1 :3, 4,
le rapport C : Lentre la chaleur
développée
par l’étincelle et salongueur
restepresque absolument constant, comme on le voit daiis la dernière colonne de la Table
précédente.
Voilàpourquoi
nous pouvons énoncer la loi suivante.Deuxième loi. - La
quantité
de chaleurdéveloppée
par l’étin- celleélectrique
dans un gaz augmente enproportion
de sa lon-gueur.
Cette
loi, qui
estanalogue
à celle trouvée par Riess pour les mé-taux traversés par la
décharge,
nous mène à deux conclusions im- portantes. Lapremière,
c’est que latempérature
de l’étincelle dansses
points
divers estindépendante
de salongueur.
Laseconde,
c’estque, comme pour les métaux, la
quantité
de chaleurdéveloppée
est
proportionnelle
à lalongueur
du fil ou bien à sarésistance ;
I0
ainsi,
même dans les gaz, la chaleurdéveloppée
étantproportion-
nelle à la
longueur
de la couche parcourue, la résistance du gaz doit êtreproportionnelle
à salongueur. D’après cela,
nous pouvonsénoncer les corollaires suivants :
a..ha
température
de l’étincelleélectrique
en différentspoints
est
indépendante
de salongueur.
b. La résistance
électrique
des gaz estproportionnelle àl’épaisseur
de la couche gazeuse.
,r.
Après
de tellesrecherches , je
voulus déterminer l’influencequ’exerce
la surface de la batterie sur lesphénomènes thermiques
et
galvanométriques.
Dans cebut, j’introduisis
dans le circuit de la batterieisolée,
dontje pouvais
facilement augmenter ou dimi-nuer le nombre des
bouteilles ,
legalvanomètre
et le thermomètre à étincelle. Jecommuniquai
ensuite unecharge
constante à labatterie,
et,après, je déchargeai
labatterie à travers legalvanomètre
et le thermomètre.
Chaque expérience
futrépétée
au moins troisfois,
etquelques-uns
des résultats moyens sont donnés dans le Ta- bleau suivant :Ballon B. - Électrodes
d’argent.
Dans le Tableau
précédent,
on aindiqué
le nombre des bou-teilles,
la chaleurdégagée
et les déviationsgalvanométriques
pro- duites par ladécharge,
et de ce Tableau onrelève,
comme tout àfait
certaine,
la loi suivante.Troisième loi. - La chaleur ainsi que les déviations
galvano- métriques produites
par ladécharge
d’un condensateur sont indé-pendantes
de sa surface :Pour achever ce
rapide abrégé
de mes essais surl’étincelle, je
dirai que
j’ai
faitquelques
observations pour montrer l’influencequ’exerce
la variation du circuit extérieur sur lesphénomènes
ther-miques
de l’étincelle.Les résultats moyens
que j’obtins
de différentes mesures démon- trèrent que le réchauffement du thermomètre par unedécharge
donnée diminue
lorsque
la résistance du circuit extérieur aug- mente, et les déviationsgalvanométriques
en sontindépendantes.
Enfin
j’ai
étudié encore l’influence de la direction de ladécharge
dans le ballon
quand
elle avait lieu entre undisque
et unepointe qui
terminaient lesélectrodes,
et il ne n1e futjamais possible d’apercevoir
aucune influence de la direction de l’étincelle sur la chaleurqu’elle produit.
DE LA PROJECTION DES IMAGES FORMÉES ENTRE DEUX MIROIRS PLANS;
PAR M. E. BIBART,
Professeur de Physique au Lycée de Nantes.
Le Journal de
P1ZJrsique (i)
contient une Note relative à la pro-duction des
images
entre deux miroirsplans.
L’auteur de cette Notemontre que les
images produites
dansl’angle a O b, opposé
àl’angle
des miroirs
AOB,
sonttoujours parfaitement
nettes,quel
que soitl’angle
desmiroirs,
bien que la théorie sembleindiquer
une super-position d’images qui produirait,
dans laplupart
des cas, une con-fusion.
Cette remarque
s’applique,
eneffets,
au cas où l’onregarde
di-rectement les
images produites
entre les deux miroirs. Il n’en estplus
de mêmelorsqu’on projette
cesimages
sur un tableau : lesimages
se superposent alors dansl’angle a O b,
et cettepartie
de laprojection
n’est absolument nette que dans le cas oùl’angle
AOBest un
sous-multiple pair
de la circonférence, AOB =1 , n
étantun nombre entier.
Dans le cas où
l’objet
lumineux se réduit à unpoint
etlorsque
AOB =
2n 2n,
lepoint
lumineuxqu’on
voitapparaître
dansl’angle
(1) T. VIII, p. 129, année 1879.