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Solutions. Solubilité. IV. Intervention de la polarité des
molécules
E. Darmois
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ETLE RADIUM
SOLUTIONS.
SOLUBILITÉ.
IV.INTERVENTION DE LA
POLARITÉ
DESMOLÉCULES
Par E. DARMOIS.
Sommaire. 2014 On rappelle la définition d’une molécule polaire et, très rapidement, la mesure des
moments, leur composition. On donne la théorie physique du « Salting-out ». La distinction entre dipôles
faibles et dipôles forts est tirée des courbes de la polarisation d’orientation. Pour les dipôles faibles, les
polymolécules formées obéissent à la loi d’action de masses. Pour les dipôles forts, on expose surtout la théorie de Debye. Les relations de la polarité et de la solubilité sont traitées, d’abord de façon
quali-tative, puis de façon quantitative.
SÉRIE TOME V. 5. MAI
A. - Molécules
polaires
et nonpolaires.
Depuis
lapublication
du livre deDebye
[i],
un
grand
nombred’exposés
généraux
ont paru surcette
question;
nous ensignalons quelques-uns
dans la
bibliographie [2].
J’ai moi-même donnéun bref aperçu dans un livre récent
[3].
C’est cetaperçu que
je
résume encore ici.Dans les idées
actuelles,
un atome est un ensemblede
charges
négatives
évoluant autour du noyaupositif;
une moléculepeut
comprendre
plusieurs
noyaux et un certain nombre d’électronsnégatifs;
’elle seprésente
ainsi comme un ensemble decharges
eiplacées
en despoints
de coordonnées(x,,
y,,~).
On cherche le
potentiel
électrique
de cet ensembleen un
point
(X YZ)
situé à la distance I~ del’origine
des coordonnées. En admettant
que R
estgrand
vis-à-vis des distances des
charges
àl’origine,
lepotentiel
est donné par la sériePour une molécule
neutre,
lepremier
termedisparaît.
Laquantité ra
dont lesprojections
surles axes
sont 1 ei xi .. ,
est le momentdipotaire;
c’est un vecteur
analogue
au moment d’unedistri-bution de masses. La
quantité T
decomposantes
1 e, x,~ ... i ex, y, .. ,
est le momentquadrupolaire;
c’est un tenseuranalogue
au moment d’inertie d’une distribution de masses. Le terme suivant introduitun
octupôle,
etc. Pour une moléculequelconque,
7~
... existent à la fois. Les atomes des gaz rares,à cause de leurs
étages
complets
d’électrons,
ontune
symétrie
telle que ~~. et r sont nuls. Pour des molécules commeH2
ouN~, u.
est nul. Les moléculespotaires
sont celles dont la constitution est telle que letein>e jJ,
soitimportant.
()n les schématise par deuxcharges
égales
et designe
contraire + eet -~ e
placées
à la distance d l’ une del’autre;
pour cet ensemble .1 e, = o. On suppose de
plus
que d devient trèspetite,
leproduit
ed - y. restantconstant. Dans ces conditions tous les termes d’ordre élevé de
(1)
sont faibles vis-à-vis dudeuxième ;
IJ.
s’appelle
le momentpermanent
de la molécule. On obtiendra de même unquadrupôle
enplaçant
É
charges
dans l’ordre + e- e+ e -e aux sommets
d’un
parallélogramme,
unoctupôle
avec 8charges
aux sommets d’un
parallélépipède.
Il faudra sevenir que cette schématisation
représente
proba-blement mal la réalité.
Quelques-unes
desdifl’1-cultés concernant les moments
polaires
doiventprovenir
de là. Dans une moléculepolaire
commeH Cl ou
H2
0,
les électrons sont en somme un peuglissés
d’un côté.La nature
polaire
des molécules se reconnaîtpar la valeur élevée de la constante
diélectrique
c.La théorie fait intervenir la
polarisation
molaireP =
e ‘ -- 2 I v,
où v est le volume One 2 p
démontre la formule
’
où i’T est le nombre
d’À;ogadro,
oc lapolarisabilité
et l~ la constante de Boltzmann. C’est cette formule
qui
permet
le calcul de p àpartir
des mesures de P.Son
application
estsimple quand
ils’agit
d’uncorps
gazeux comme HCI;
on étudie alors lesvariations de P avec T. La relation
(2)
peut
s’écrireavec A =
qk
La série des valeurs de Pl’gk
donne la droite
(3)
dont on détermine l’ordonnéeà
l’origine
A. Les valeursde p-
s’expriment
en unitésC. G. S. : e en unités
électrostatiques
et d en cm.L’unité,
qui
vauts’appelle quelquefois
unitéDebye (D).
Pour les corps non
gazeux,
onemploie
des solutionsdu corps
polaire
dans un solvant nonpolaire;
on assimile enquelque
sorte une solution très étendue à ungaz;
la difficulté est dans ce cas de déterminer oc.On
peut
la tourner en déterminant lapolarisation
en solution à diversestempératures.
C’est ainsiqu’ont
été déterminés dans mon laboratoire les momentspolaires
del’eau,
des alcoolsméthylique
etéthylique,
de laglycérine,
dissous dans le dioxane Les mesures montrent que les élémentschimiques,
les carbures
d’hydrogène
comme l’hexane normalet le
benzène,
les corps deformule
linéaire ousymétrique
CC’41 C02, S.,
etc.,
ont unmoment
li-négligeable.
En chimieinorganique
les moléculesH,O, NH,, H2S,
S02
ont un momentimportant,
de même les moléculesorganiques CH Cls, CO(CH,),,
CsHgCl, CsHsN02,
etc.Les mesures de moment
dipolaire
ontpermis
depréciser
la vieille notion depositivité
ounégativité
de certains éléments ou groupes d’atomes. En
fait,
quand
on trouve un moment dansC6HsCl,
ce moment
provient
duremplacement
de H parCl;
Cl a une affinité
plus
grande
que celle de H pour les électrons. Onpeut
donc construire une échellede
négativité
àpartir
des momentspolaires.
Maloneet
Ferguson
[5] indiquent
l’échelle duTableau
I,
où H est
pris
commeorigine.
Le moment mesuré pour H CI est
i,o3. 10-18;
on le retrouve en combinant H et CI dans le
Tableau
ci-dessous. L’échelle du Tableau I
précise
la sériede Berzélius.
TABLEAU 1.
Le moment
polaire
étant unvecteur,
les moments des divers éléments d’une molécule secomposeront
vectoriellement en tenant
compte
desangles
desvalences.
C6 H6
ayant
un momentnul,
C6 H5 CI
a le momentI, ~6 .10-’ ~ ;
on admettra que, dans les(Cl)
ont des moments de cette valeur pour faire lacomposition.
Le résultat est net pourle
paradichlorobenzéne, .
p- = o; il est moins bonpour’les
composés
méta et surtout ortho.Quoiqu’il
en
soit,
le Tableau II donne les valeurs admises dansles
calculs;
elles sont un peu différentes en chimie grasse(G)
etaromatique (A).
’
TABLEAU II.
Nous avons dit
plus
haut que leparadichloro-benzène avait un moment
nul;
c’est de même lecas du dioxane
Il n’est pas douteux que, dans ces deux cas,
si jJ
= o,c’est par suite d’une
compensation;
il yaurait,
à
chaque
bout de lamolécule,
unemplacement polaire
et la molécule serait
susceptible
d’exercer,
dans les environs de sesextrémités,
unchamp
de naturecertai-nement un rôle dans la solubilité de tels
produits
ou dans leurpouvoir
dissolvant.Hildebrand
et Carter[6]
ont effectué à cesujet
un travail trèsdémonstratif. Il a consisté à comparer les solubilités
dans le benzène des dérivés
mononitré,
o. m. et p.dinitrés,
trinitrésymétrique.
A l’aide des donnéesde
la littérature,
les auteurs ont calculé pourchaque
solution
F 2 ---
F’., ;
cettequantité
sereprésente
convenablement par la formule
bx.
Lafigure
1Relation
entre le nombre des groupes N02 desnitrobenzènes et leur coefficient d activite
en solutiQn
benzénique.
tionmontre que le coefficient d’activité est d’autant
plus
éloigné
del’unité
que le nombre desgroupes
nitrés du corps dissous est
plus
grand.
Et celaindépendamment
del’emplacement
de cesgroupes.
Le
p-dinitro
seplace
sur la même droite que lesortho et méta. Ce n’est donc pas le moment
polaire
total
qui règle
ici l’interaction entre le corps dissouset le solvant. Il est
probable
que, autour dechaque
groupe
polaire,
il existe unchamp,
et que ce sontces
champs
partiels
qui
interviennent dans les actionsintermoléculaires,
et non lechamp
total.Dans ce cas, la solubilité diminue
quand
le nombredes groupes nitrés
augmente;
les molécules de lasubstance
polaire
doivent
probablement
s’attirerles unes les
autres,
chassant le solvant nonpolaire
de leur
intervalle.
Cet effet de diminution de solubilitéest assez
général.
C’est un effetanalogue
que l’on retrouve dans le «Salting-Out
» dont nous allonsdire
quelques
mots.EFFET DE RELARGAGE
(SALTING-OUT,
ALTSSALZEN).
- Cette influence
concerne l’addition
d’électrolytes
à une solution. Une littérature énorme se
rapporte
aux variations de solubilité d’un corps n° 1 sousl’influence d’additions d’un
électrolyte.
Nouslais-serons de côté
systématiquement
les innombrablesdéterminations de solubilité dans les
mélanges
desels;
la théorie deDebye
et Hückel apermis
d’expli-quer en
partie
ces variations pour des solutionsde sels très peu solubles. Nous aurons
uniquement
en vue ici la variation de solubilité d’unnon-électrolyte
par addition de sels.La théorie
physique
du «Salting-Out
)) est duesurtout à
Debye
et MacAulay, puis Debye
seul[7].
Les ions sont desrégions
de fortchamp électrique;
dans une
région
où lechamp
est h et la constanteDh2
diélectrique
D,
l’énergie
électrique
estDh2
par cm3.E l". i d, ,
En l écrivant -
t . 1,
on remarquera que,d’après
le théorème de
Gauss,
Dh== ~"
où e est lacharge
de l’ion. A la distance r, on trouve
ainsi g
~2 ~ ’
avoir une
énergie
électrique
minimum,
ilf aut
le maximum de D. Cette remarque donne le sens des
variations observées. Le corps dissous
(no 2) peut
abaisser ou élever la C. D. du solvant
(no 1).
Lepremier
cas est debeaucoup
leplus fréquent;
pouravoir le maximum de
D,
il faut chasser le corps dissous desrégions
de fortchamp,
d’où le «Salting-Out ». En
supposant
que Dest,
pour lasolution,
une fonction linéaire de la concentration c, on
aura
,
On
trouve,
à la distance r du centre del’ion,
oÙ ?
est unelongueur caractéristique
donnée parVl,
volume molaire dusolvant;
R,
constante desgaz. Ces résultats
permettent
de calculer laquantité
de corps dissous
qui
est chassée par union;
lerapport
des nombres de molécules de corps dissousaprès
et avant addition des ions se met sous la forme
p, nombre des ions dans i
cm3 ;
Finalement en on trouve
Nous
empruntons
àDebye l’exemple
suivant : solution saturée d’éther à 23°C,
C2
=o,oi54
(en
fraction
molaire), Dl
=80,3,
D =7!h5
(pour
lasolution).
Oncalcule,
d’après (4), D2
= -297.
Avec i mole Cl K par
litre,
p=I ~, I . I p20,
p calculé =
2,6g
cm. Pour a = o,Il y aurait donc 29 pour Ioo d’éther
précipité
par Cl K. Les mesures d’Euler donnent
La théorie
explique
donc une grossepartie
del’effet. Pour les
vérifications,
les mesures de Dmanquent
malheureusement.Nous
signalerons
les mesures du même genredues à Ph. Gross et ses collaborateurs
[8].
On ydétermine des coefflcients de
répartition
de l’acétoneet de HCN entre le benzène d’une
part,
l’eau pureet des solutions de sels d’autre
part.
On a choisices deux corps dissous à cause de leur effet différent
sur la C. D. de
l’eau;
l’acétonel’abaisse,
mais HCNl’augmente.
Les mesurespermettent
de fairecorres-pondre,
à une certaine solutionbenzénique,
une solution aqueuse pure et une solution saline enéquilibre,
d’où immédiatement le coefflcient d’acti-vité relatif des deux dernières. Les auteurs antérieursont souvent
indiqué
les résultats en donnant lerapport
f m
des concentrationsexprimées
en moles dans des masseségales
d’eau;
c’est le cas chez Randall etFailey [g]
et chez Setschenew[Io];
d’après
ce dernier on auraitlog
f m
= Ontrouvera le
rapport
f m
dans les Tables de Gross. Les mesures montrent que l’effet d’Aussalzendépend
beaucoup
de la nature du corpsdissous,
peu de sa concentration et de sa
température;
il
dépend également beaucoup
de lanature
du sel et il est à peuprès proportionnel
à la concentrationde ce dernier. Dans
NO,NA, NO,K, NO,CO,
CILi,
CINa,
S04K2, SOIM9, (SÛ4)s, La2’
la solubilité del’acétone est bien
diminuée,
mais celle de H CN estauginenlée,
cequi
est d’accord avec la théorie deDebye.
Les valeurs calculées sont en assez bon accord avec les valeursmesurées;
il ne faut pas s’attendre à un accordcomplet
pour toutes concentrations dusel,
les formules deDebye
ne valant que pour les concentrations faibles. Par
exemple,
c’est seulement pour les concentrations faibles que, dans CIK,
la solubilité de H CN estaugmentée;
pour les fortes concentrations elle reste à peuprès
invariable. Pour ces fortesconcen-trations,
il estpossible
qu’entrent
enjeu
lesphé-nomènes d’association dont nous allons maintenant
parler.
B. -
Dipôles
faibles etdipôles
forts.Liquides
dipôlaires.
La formule
(2)
de lapolarisation
molaire re-pose sur un certain nombred’hypothèses :
exacti-tude de la formule de Lorentz pour lechamp
intérieur,
orientation libre des
dipôles
dans lechamp,
etc.Ces
hypothèses
semblent à larigueur
exactes pourun gaz; elles ont été
appliquées
pour les solutionstrès étendues d’une substance
polaire
dans unsolvant non
polaire.
En fait les mesures de p ontFig. 2. -
P. 0. de corps polaires dans divers solvants.
été souvent faites sur de telles solutions et l’ensemble
de ces mesures est à peu
près
consistant. Mais leshypothèses
ne sont sûrementplus
exactes pourun
liquide dipôlaire
pur. Avant d’aborder ce cas,qui
est leplus
difficile,
il est intéressant d’étudierla
polarisation
d’orientation(P.
0.)
pourdes
solutions de
plus
enplus
concentrées d’un corpspolaire
dans un solvant nonpolaire.
La P. 0. estle terme
j
T _,u2
.. L1n nombre considérable dele terme ° Un nombre
considérable
deo
travaux ont été effectués sur cette
question;
nousciterons seulement
quelques
noms au cours de cetexposé;
le lecteur trouvera descompléments
en(2).
Lafigure
2représente,
d’après
les mesures de divers77
concentration dans divers
solvants; x2
est lerapport
molaire du corps dissous. On reconnaît dans lafigure :
I° une courbe où la P. 0. est constante(éther);
2° des courbes où elle diminue
régulièrement depuis
la solution étendue
jusqu’au liquide
pur(C,H,CI,
eau,
acétone);
30 des courbes où la P. 0. montre unminimum suivi d’un maximum
(alcools).
Ce dernier cas a été étudié d’abord
particuliè-rement par K. L. Wolf et ses élèves
[11]
]
qui
ontproposé
d’admettre des associations entre molécules d’alcool. Audébut,
en solution infinimentétendue,
les molécules d’éthanol sont
séparées;
on observe leur moment « gazeux ». La baisse de la P. 0.qui
suit est attribuée à la formation de molécules doubles
1
non
polaires
dont le nombreprédomine
nettement sur celui des molécules doubles
polaires
La remontée de la
courbe,
qui
seproduit
àpartir
de x2
=o,o5,
indiquerait
la formation de moléculestriples
dutype
Elles sont
polaires
parce que, seules les molécules doublespolaires
ont unchamp
assez notable pours’en annexer une troisième.
Après
lemaximum,
la P. 0. baisse de nouveau par suite de la formation
probable
de moléculesquadruples
nonpolaires
Les interactions entre molécules font intervenir le groupe
polaire
OH;
cegroupe
seraplus
ou moinsaccessible. La
figure
3,
où l’on compare les P. 0.des butanols normal et
tertiaire,
montre l’effetstérique
deprotection
dumoment;
le corps ramifiépossède
son maximum et son minimum à des concen-trationsplus
élevées. C’est bien dans ce sens,qui
indique
des forcesplus
faibles,
que doitagir
l’effetstérique
dç
protection
des moments.Un pas intéressant a été fait
quand
K. L. Wolfet ses élèves ont été amenés à
distinguer
deux classesde solutions
dipolaires [I2] :
lesdipôles
forts et lesdipôles
faibles,
paranalogie
avec lesélectrolytes
forts et faibles. On sait que la distinction entre ces
derniers a été
précisée
par la théorie deDebye
etHückel. Les
électrolytes
forts sontpratiquement
dissociés à touteconcentration;
leurspropriétés
font intervenir les fortes actions
intérioniques.
Lesélectrolytes
faibles sont au contraire peu dissociéset
l’équilibre
entre le corps non dissocié et les ionsest
régi
par la formule de dilutiond’ Osswald,
c’est-à-dire par la loi d’action de masses
(L.
A.M.).
Pour notreanalogie
dipôles-électrolytes,
nous dironsplutôt :
lesélectrolytes
forts ne sont pasassociés;
les
électrolytes
faibles sont associés et leurasso-ciation obéit à la L. A. M. Les solutions
dipôlaires
faibles contiendront de même des associationsobéissant à cette loi.
DIPÔLES FAIBLES. - Cette dernière idée avait été
déjà exprimée
antérieurement,
mais sansvérifi-cations
sérieuses;
on trouvera les antériorités dansun travail de Dunken
[ z ~I.
Dans cetravail,
onFig. 3. - P. 0. des Butanols linéaire et
ramifié.
étudie par
ébullioscopie
dansC,H,
les acideslaurique,
stéarique
etpalmitique.
Ensupposant
que la solutionrenferme des molécules
simples
etdoubles,
on admet que la mesure donne lepoids
moléculaire moyenon se
reportera
aux remarquesdéjà
faites sur lesmesures de P. M. pour la
critique
de cette méthode.Le facteur d’association est
f = M/M1 .
’ La loi d’actioni 1
de masses s’écrit
On vérifiera que, si n, est le nombre des molécules
chimiques
mises en solution parlitre,
on aL’auteur est satisfait par la constance de
IZ12’
Pour l’acidebenzoïque,
la « marche» desK12
estplus systématique;
il essaie des moléculestriples,
en
plus
des moléculesdoubles;
on arrive ainsi àajuster
mieux la constance deK12
etK13.
Mêmescalculs pour le butanol t dans le
cyclohexane.
On sereportera
à nos considérations sur la loi de Raoultpour admettre que ces vérifications doivent être
regardées
seulement commesemi-quantitatives.
Parexemple,
l’affirmation que les alcools inférieurs nerenfermeraient pas de
complexes
d’ordresupérieur
à 6 est assez mal
étayée
par les faits.Un ensemble de vérifications
plus
intéressanta été obtenu par I.
Prigogine [14].
La concentrationen molécules doubles est cette fois tirée de mesures
spectroscopiques;
on trouveraégalement
dans le mémoire les antériorités. On étudiel’absorption
del’infrarouge proche
par des solutions d’éthanoldans C
C’41
à concentration croissante. En solutiontrès étendue
(0,03
pour 100alcool),
on trouve unebande
d’absorption unique
assez étroite vers 7 1 5o cm- 1(I er harmonique).
Si la solution estplus
concentrée(2
à 5 pour Iooalcool),
une 2e bandeplus large
apparaît
vers 65oo cm-l. C’est cette bandequi
estattribuée aux
polymolécules.
En solutionsuffisam-ment
diluée,
on admetqu’il
n’existe que des mono-molécules d’alcoolA,
et des bimoléculesA,.
Celles-cipeuvent
être de deuxsortes,
l’unesymétrique
A’2,
l’autredissymétrique
A’>
’2La liaison est en tout cas une « liaison
hydrogène».
En
appliquant
la L. A. aux deuxéquilibres
2Ai - A 2(constante
K2) etA’~ ~
_B’~(constante
6*),
on
peut
établir une relation entre la densitéoptique
de
l’absorbant,
la concentrationstoechiométrique
et les constantes
K 2
et G. Le calcul est fait dans les deuxhypothèses
oùA’2
etA§
prédominent.
Seule la formation deA~
rendcompte
des faits et l’on trouveainsi une bonne constance de comme le montrent les chiffres suivants
(t
--- 20°C)
La L. A. M. est vérifiée
jusqu’à
une concentration deo,6
g pour 100. En moles parlitre,
on aLa formation exclusive de molécules
A’.,,
à momentpolaire
nul,
vérifie entièrementl’explication
deWolf donnée ci-dessus.
Prigogine
a étudié ensuite les solutionsplus
concentrées d’alcool dans C
CI,;
dans ce cas laquantité
de monomolécules tend vers une limitequand
onaugmente
la concentration en alcool.Les solutions renferment des
complexes
deplus
en
plus
élevés;
onpeut
définir une constanted’asso-ciation
« supérieure
» Kqu’on
montre être liée à la constante de dissociation monomoléculaire oc parla relation K =
~
(1).
K estégal
ào
(C
enmoles/1)
à 20° C et3,8
à 550 C.Dans C
C14,
les liaisons « H » nepeuvent
existerqu’entre
moléculesd’alcool;
le solvant est dit « inerte ».Dans le
benzaldéhyde,
lapyridine,
l’acétone,
etc.,
on ne retrouve
plus
la bandepolymoléculaire,
maisla bande monomoléculaire subit un
déplacement
important qui
peut
êtrepris
comme mesure del’interaction
solvant-corps
dissous. Nous renverrons au mémoire pour l’étude des solutions ternairesoù l’on
peut
avoir à la fois formation de «super-molécules » d’alcool et « associations »
proprement
dites entre l’alcool et un solvant « actif ».
Prigogine
a puapporter
grâce
à ses mesures desprécisions
sur lanature
de la liaison « H ». Unepremière
théorie lasupposait électrostatique. D’après
ce que nous avons dit en
débutant,
unemolécule
peut
se ramener enprincipe
à undipôle
ou à unmultipôle
d’ordreplus
élevé. Les interactions secalculeront alors en utilisant la loi de
Coulomb;
nous en verronsplus
loin unexemple
élémentairedû à Harms. Nous avons
déjà
vu que certaines molécules(dioxane),
dipolaires
autotal,
ont des centres d’actionqui
se font sentir aux distancesoù se fait l’association. Les calculs corrects se feront donc en utilisant un modèle
plus
raffiné tenantcompte
de la distributionspatiale
exacte descharges,
comme l’ont fait Bauer etMagat
pour l’eau[16 .
Le fait que certains atomes seulement interviennentcomme H
positif
et 0négatif,
autorise à localiserla liaison
H,
d’où le traitpointillé employé
ci-dessus dans les formulesA,
etA ~ .
Une autre théorie est celle
qui
utilise la liaisoncovalente,
introduiteempiriquement
par G. N. Lewis etexpliquée théoriquement
par London.
Les difficultérencontrées par cette théorie ont amené à supposer
que la liaison est
effectuée,
non par desélectrons,
mais par n
proton
(résonance
entre deuxformes).
Les mesures de
Prigogine
et sescomparaisons
avec l’association de l’alcool et de l’eau lourde
lui ont
permis
de montrer que la théorieélectro-statique
est seule correcte pourl’alcool,
cequi
étaitdéjà
la conclusion de Bauer etMagat.
On lira
également
un travail récent deHoff-mann [32]
sur l’association des alcools. On y montreles limitations de la formule de Mecke et
Kempter.
DIPÔLES FORTS. - Les recherches de
Debye
et de ses élèves ontapporté
laprincipale
contribution79
Les interférences des rayons X ont montré dans les
liquides
une structure relativement ordonnée[3].
Ce centre degravité
d’une molécule doit exécuter des oscillations autour d’unpoint qui
se meutlui-même lentement.
L’énergie
thermique
de cemouvement doit donc être deux fois celle d’une
particule
libre,
soit 3 R par mole pour la chaleurspécifique
C,,
à volume constant. Cela semble correct pour le mercurequi
possède
unCj>
égal
à
6,6
cal : mole. On est conduit paranalogie
àadmettre que la rotation aussi n’est pas
libre;
ceserait une oscillation
(libration)
autour d’un axedont la direction varie elle-même lentement. C’est
« l’environnement o de la molécule
qui
détermine cet axe. Laconception
doitpermettre
d’expliquer
la variation de la P. 0. avec la concentration. Pour faire tourner la molécule de
goo
àpartir
desa
position
réelle dans leliquide,
on doitdépenser
l’énergie
E.Debye
montre que la .P. 0. du corpspolaire
dissous estégale à
la P. 0. à l’état idéal(gazeux) multipliée
par un facteurR,
fonctionE’ .
de
kT .
On auraitavec
et
En calculant les valeurs de
E par (9),
onobtient,
pour le
nitrobenzène
dans CCl4
les valeurs duTableau
III,
où n est le nombre de molécules parcentimètre cube.
TABLEAU III.
On voit que, dans le
liquide dipôlaire
pur, il fautl’énergie
io kT pour faire tourner la molécule. Des nombres du même ordre interviennent pour l’eau où la P. 0. passe de71 à
14.
Avant
Debye,
Van Arkel et Snoek[18]
avaientprésente
une théorieseini-empirique
danslaquelle
ilssupposaient
que, dans la théorieprimitive
deDebye, 1"alignement
desdipôles
selon lechamp
extérieur étaitgêné,
non seulement par le mouvementthermique,
mais par une liaisoninterdipôlaire,
de sorte que la P. 0. était donnée par la formule deDehye
modifiéeoù n est comme ci-dessus le nombre de molécules
polaires
par centimètre cube. Il est certainqu’une
telle formulereprésente
bien les faits pour un certain nombre de substancesdipôlaires
commeC,H,CI,
C6H5N02,
lesdichlorobenzènes,
CH3 Cl,
etc. Lesalcools au contraire n’obéissent pas à cette formule. Nous retrouvons ici les
dipôles
forts et faibles.L’analogie
entreélectrolytes
etdipôles
forts aété
exploitée
par l%Iüller[191.
On sait que,d’après
Debye
etHückel,
autour d’un ion del’électrolyte,
il y a uneorganisation
(atmosphère
ionique)
del’électricité de
signe
contraire. De même autour d’undipôle,
il y aurait orientation desdipôles
voisinsqui prennent
despositions
antiparallèles
à faibledistance,
au moins en moyenne dans letemps.
L’analogue
dupotentiel ionique
est lechamp
créé à l’endroit dudipôle
central par lesdipôles
environ-nants. Cechamp
est de la formeA ji
et sonénergie
de la forme
B ~.9 ;
c’estjustement
un tel terme quevan Arkel et Snoek introduisent arbitrairement.
Les mêmes idées
permettent
d’étudier une solution.L’expérience indique
un certain nombre de résultatsexpérimentaux :
~’2
est sensiblement fonction linéaire de laconcentration;
l’inclinaison initiale de lacourbe de
P2(n)
varie à peuprès
commep.4;
enfin serait à peuprès proportionnel
Celapermet
°d’écrire finalement
où C est lié aux
expériences.
Cette formule(11)
montre que, même pour n - o, soit pour une solution
très
étendue,
il y a aussi unegêne
à la rotationqui
est cette fois due aux
couplages solvant-corps
dissous. Cette remarqueexpliquerait
que lemoment
donné parl’expérience
pour un corps déterminépuisse dépendre
du solvant. Parexemple,
pourC,H,CI,
ji est de 6 pour 100plus
faible pour une solution étendue dans l’hexane que pour la vapeur. De mêmeC6H5N02
donne desP2
décroissanteségales
environ à380,
370,
33o dansC6H14’
CC’41
CS~
dont les constantesdiélectriques
croissentrégulièrement.
Les résultats de Mûller sont donc assez
calcul
statistique
à l’aide d’un modèle moléculaire.Pour
l’eau,
le modèle de Bernal et Fowler[3]
donnedes résultats cohérents. Des calculs
statistiques
du même genre avaient étédéjà
effectués,
àl’instigation
deDebye,
par Fuoss[ 1] qui
a pu obtenir ainsiles
propriétés osmotiques
de moléculespolaires
dissoutes dans un solvant de faible constantediélectrique.
Hartmann
[33]
acritiqué également
le calcul deDebye
etindiqué
une valeur de R un peu différente.Quel
que soit leprocédé
employé,
on voit que les« ’associations »
postulées
dans lesdipôles
forts nefont
jamais
intervenir la formation desupermolécules.
C’est à propos de cette distinction entre
dipôles
forts et faibles que K. L. Wolf a
proposé
d’appeler
« solutions » les
mélanges
où interviennent de fortesactions
solvant-corps
dissous,
le terme de «mélanges »
étant réservé aux cas d’interaction faible. Nous venons de voir
que,
quand
la C. D. du solvantaugmente
dans la sérieC6H14’
CCI,,
CS~,
il seproduit
une telle
gradation
depropriétés.
K. L. Wolf aretrouvé de telles
gradations
en étudiant la chaleur, de
mélange
de l’alcool avec divers solvants[3].
C. - Polarité et solubilité.
f~.
QUELQUES
REMARQUES QUALITATIVES. -- Lapolarité
de deuxcomposants
favorise évidemment leur combinaisonchimique.
Elle estresponsable
probablement
de lasolvalation,
formationd’hydrates
d’ions ou de
molécules,
d’alcoolates,
etc. Dans cescas, à cause de la fixation
importante
desolvant,
la
pression
de vapeur du solvant diminuebeaucoup;
on se trouve dans un cas de déviation
négative
dela loi de
Raoult,
donc d’uneaugmentation
desolu-bilité. Ce serait là la. raison de la solubilité des sels
inorganiques
dans certainsliquides polaires,
commel’eau, l’ammoniac,
les alcools(1).
Une
polarité importante
est insuffisante pour lacombinaison;
il fautdavantage,
parexemple,
une différence entre les deuxcomposants
qui
soit de natureanalogue
à cellequi
existe entre un acideet une base.
Supposons qu’on
ajoute
de laméthy-lamine dans un acide
fort,
comme l’acidebenzène-sulfonique.
Il y a formation de sel entièrementdissocié en
ions;
lapression
de la vapeur de laméthy-lamine est donc nulle
jusqu’au
rapport
molaireo,5,
d’où une solubilité totale dans cet intervalle.Au-dessus du
rapport
o,~5,
lapression
de vapeuraugmente
rapidement,
mais en restanttoujours
inférieure à celle voulue par la loi deRaoult,
d’oùune
grande
solubilité.Si,
aucontraire,
l’acide est(1) Le solvant fixé subsiste quelquefois quand le solide
se dépose (hydrates, ammoniacates). Si le moment polaire
est plus faible, le composé semble moins stable (alcool de
cristallisation). Ces composés sont souvent largement dissociés
en solution.
faible,
commeHCN,
onpeut
seulementprévoir
une déviation
négative
de lapression
de vapeuret une soluhilité
augmentée.
b. INFLUENCE DE LA PRÉSENCE D’UNE COMBI-NAISON EN SOLUTION SUR L’ALLURE DES COURBES
DE FUSION. - La
figure
/i
estempruntée
à un travailFig. 4. - Influence d’un composé sur la solubilité mutuelle.
de
Kendall,
Davidson et Adler[22].
En a,
iln’y
a’pas de
composé;
les deux courbes donnent lasolu-bilité
réciproque.
Enb,
apparaît
uncomposé
forte-ment
dissocié,
instable aupoint
eutectique;
en c,d,
ele
composé
devient deplus
enplus
stable. A latempérature
T,
lepoint P1
donne lerapport x2
lors de
l’apparition
d’un cristal du n~1;
plus
lepoint P
seraloin,
moins le no 1 sera soluble. On voit que,quand
l’importance
ducomposé augmente,
Prétrograde
dePl
en P ;
la solubilitéaugmente
donc. Onpeut
dire aussi autrement que cequi
estconstant,
c’est la solubilité(activité)
du nO 1 noncombiné;
plus
lecomposé
eststable,
plus
il renferme81
la solvatation
(combinaison)
augmente,
la solubilitéaugmente.
On trouve dans Timmermans des cas de disso-ciation variable du
composé.
Parexemple,
pour lemélange
ICH3
+C5H5N,
la courbe intermédiairea un
point
anguleux,
donc dissociation trèsfaible;
pour le
mélange
aniline+
phénol,
la courbe estbien
ronde,
donc dissociation moyenne, etc.C. NATURE DU CORPS DISSOUS DÉDUITE DE SA
SOLUBILITÉ. - Voici
quelques
exemples empruntés
à
Sidgwick [a3].
a. Distinction entre liaisons ioniséeset covalentes. ---- Le dérivé sodé de la
benzoylacétone
peut
êtreenvisagé
comme un sel(1)
ou uncomposé
« chelaté »
(II)
Il est très soluble dans l’eau et presque insoluble
dans le
benzène;
c’est donc un sel. Cristallisé dansl’alcool aqueux, il
prend 2 H20;
onpourrait
penserà un sel
hydraté.
Mais cethydrate
est très soluble dans letoluène;
c’est donc uncomposé
covalent,
de formule
~3.
Distinction enlre substance associés et nonassociées. ---
L’aldéhyde salicylique
etplus
généra-lement les
ortliodiphénols
substituéspeuvent
fixer certains métaux pour donner descomposés
auxquels
on attribue la structure ci-dessous
Est-il
possible
que Me soitremplacé
par H. Onrépond
à cettequestion
encomparant
cesproduits
à leurs isomères méta et para pour
lesquels
une telle formule « chelatée » estimpossible. Avec
lessubstituants
les
produits
ortho sonttoujours plus
volatils etplus
solubles dans le
benzène,
moins solublesdans
l’eau.Ils seraient donc non
associés;
leuroxygène
estsaturé ils contiennent une liaison « H ».
d. INTERVENTION D’UN TROISIÈME CONSTITUANT E~1 SOLUTION. -
1~ propos des
électrolytes, j’ai
étudié
plus
haut laquestion
du «Salting-Out
»,déplacement
d’une substance dissoute par un sel.Nous dirons seulement
quelques
mots ici sur diversesquestions
touchant les nonélectrolytes.
~.
Réparfition
d’un corps dissous enfre deuxliquides
non miscibles. -Supposons
un corps dissous dans deuxliquides
L,
etL2
aucontact;
théoriquement
la
répartition
a lieu entre lesliquides
LI
saturé deL2
et
L~
saturé depratiquement
la solubilité mutuelle des deuxliquides
peut
être trèsfaible,
comme dansles
couples
eau-CS2,
eau-CC’4.
Nous supposerons que l’on connaît la marche des activités du corps dissous(no
3)
dans les deuxliquides
purs : engénéral
ces activités
correspondent
à deux courbes nettementdifférentes
(1).
Lafigure
5représente
en a et b deux caspossibles;
en a, les déviations de Raoult sont toutesdeux de même sens; en
b,
elles sont de sens contraire. Al’équilibre,
les deux solubilitéscorrespondant
à l’activité asont x,
etx’; ;
le coefficient derépar-tition est
‘x3;
Il est manifestementvariable;
mais il. .
peut
êtreprévu
si l’on connaît les courbes.Le cas cc
correspond
à l’iode dans l’eau(L1)
etx
CS2 (L2);
on voit que, au moins audébut, -7
croîtavec la
concentration;
c’est bien cequi
résulte desmesures de Jakowkin
[2 ~].
Le cas b est celui de
l’ammoniac,
corpspolaire,
dans CCI,
(L,)
et dansl’eau,
corpspolaire (Lz).
Hertz et
Lewy [25)
donnent dans ce cas pour lesconcentrations molaires mesurées les nombres du Tableau IV.
(1) L’étude de la répartition est précisément un moyen
de tracer l’une des courbes quand l’autre est connue. Dans les deux solutions au contact, les fugacités du numéro 3
sont les mêmes; leurs activités sont proportionnelles (pas toujours égales à cause des états de référence
différents).
Lewis et Storch (Exp. II) ont montré que, entre x2 = 0,004
et 0,025, dans l’activité du brome était égale à x2.
On mesure alors le coefficient de répartition pour le couple
eaU-Cl4C en solution très étendue; on trouve à 250 C :
Si l’on prend comme états de référence les états en solution
diluée, en posant alors
et t
pour toute concentration on aura alors
L’augmentation
du coefficient derépartition
résulte bien de la forme des courbes. Dans ce casparticulier,
ons’éloigne
donc très vite des conditionsFig. 5.
d’application
de la loi deHenry.
On a d’abordsongé
à incriminer la nature
électrolytique
de la solution dansl’eau;
or, c’est un mauvaisélectrolyte,
fortpeu dissocié. On a ensuite
imaginé
queNHg
étaitassocié dans C
CI,;
c’est legenre
d’explication
deDolezalek,
que
nous avonsdéjà
vu. Il est aussiinopérant
ici que dans le casgénéral.
~3.
Influence
d’tin troisièmecomposant
sur lasolu-bilité mutuelle de deux
liquides.
--Quand
deuxliquides
sontincomplètement
miscibles,
laprésence
d’un troisième
composant
modifie la T. C. S. On trouvera dans Timmermans(p.
280)
l’étude de cettequestion.
Nous enextrayons
lesquelques
résultats suivants. Si le nouveau corps estbeaucoup
plus
soluble dans l’un des
liquides
que dansl’autre,
la solubilité mutuellediminue;
une T. C. S.supérieure
se
reléve;
une T. C. S. inférieure s’abaisse.Exemple,
onajoute
de l’eau dans unmélange alcool-pétrole;
application, dosage
de l’eau dans l’alcool(1~.
Autreexemple :
onajoute
de lanaphtaline
dans lemélange
eau +
triéthylamine.
Si le nouveau corps est à peuprès
aussi soluble dans les deuxliquides,
lasolubilité mutuelle
augmente;
la T. C. S.supérieure
s’abaisse;
la T. C. S. inférieure s’élève.Exemple :
onajoute
de l’acidesuccinique
aumélange
eau-phénol.
Ces résultats ont étéexpliqués
théoriquement
par
Prigogine [31].
TABLEAU IV.
l’ Solubilité solide dans un
mélange
de solvants. --Nous citerons par
exemple,
lesexpériences
de ’Trieschmann[26].
On mesure la solubilité de l’acéta-nilide dans des solvants mixtescomposés
de lafaçon
suivante : un alcoolaliphatique
à chaîne droite ou ramifiée estajouté
enproportion
croissante àun solvant non
polaire,
tel quebenzène, hexane,
C
C14.
Lie corps solide a été choisi de telle sortequ’il
soit peu soluble dans le solvant nonpolaire
pur.On trouve un résultat assez
intéressant;
l’addition d’un alcool au benzèneaugmente
d’abord lasolubi-lité,
puis
elle la diminue. Comme cesmélanges
de solvants sont ceuxdéjà
étudiés aupoint
de vue de lapolarisation
d’orientation par K. L.Wolf,
onpeut
raccorder les deux séries d’observations. Ily
aurait,
pour les faibles additionsd’alcool,
à lafois formation de molécules
polaires
d’alcoolet induction de moments dans la molécule non
polaire.
Pour le moment ces résultats sont encorequalitatifs.
ô. Recherche d’un solvant pour la recristallisation.
-Étant
donnée une substanceimpure,
l’impureté
doit être très soluble dans le solvant. On
opère
généralement
par variation detempérature,
lasolution étant faite à chaud et la cristallisation à froid. Il faut donc choisir le solvant
qui
donne une solubilitérapidement
variable avecT;
sinon il resteratrop
de corps dissous dans l’eau mère. Lesrégularités signalées
précédemment peuvent
êtreutiles par
exemple,
sil’impureté
est un corpspolaire,
il faudra
prendre
depréférence
un solvantpolaire;
l’alcool réussit dans ce cas. Il faudra de mêmeéviter les solvants
qui
se combinent au corpsdissous,
en donnant des
solvates.
(1) Le relèvement de la T. C. S. est à peu près proportionnel
83
D. - Relations
quantitatives.
Dans Hildebrand
[2;]
on trouveexprimée
l’idéeque le moment
polaire
nepeut
être considéré commedéterminant la solubilité. Le Tableau V met en
parallèle
les momentspolaires
et les solubilités dans l’eau dequelques
liquides
nonélectrolytes.
TABLEAU V.
La discordance
paraît
complète
entre la marchedes p et celle des solubilités. D’autres désaccords
analogues
sontsignalés
par Hildebrand àl’appui
de sacritique.
Parexemple,
Martin[28]
a étudiéavec divers collaborateurs les solutions dans le benzène de
quelques-uns
de sesdérivés,
commeC,H,CI,
C6H5. CH20H;
iltrouve,
à7°°,
les coefficients d’activité suivants pour le corpsdissous
L’alcool a de loin le coefficient d’activité le
plus
élevé et un moment nettement inférieur à celui dunitrile. Hildebrand voit de nouveau dans ces faits une confirmation que Ij. n’a rien à voir avec la
solubilité;
il propose d’admettre aue l’associationde l’alcool par liaison « H »
explique
lagrandeur
de y 2"
Martin est revenu sur la
question
dans une autrepublication [ag]
où il donne des valeurs de la constantediélectrique,
despressions
partielles,
etc.,
pour diverses solutions. 1",tilisant des calculs antérieurssur la contribution d’un
dipôle
àl’énergie
libre d’unmélange,
il établit une f ormulepermettant
le calculde y à
partir
de la constitution des moléculespolaires.
Nous donneronsplutôt quelques
détails sur untravail de Harms
qui
développe
des idéesana-logues [30].
Il est d’abord nécessaire de
distinguer
entre les forces d’orientation utilisées dans la mesure de ,uet les forces à très faible distance
qui
interviennent dans lasolubilité;
nous avons vuplus
haut uneillustration de cette idée. De
plus,
quand
onparle
de l’interaction de deux moments
polaires,
il fauttenir
compte
de la distance descharges qui
créentces moments et de celle des deux moments associés. Un calcul élémentaire
permet
dans cesconditions
de retrouver certaines concordances.
On
distingue
d’abord deux sortes d’associationdipolaire :
a. avec diminution de ~~.; le cas extrêmeFig. 6. - Deux modes d’association des
dipôles.
est le
quadrupôle
6a),
association nonpolaire;
b. avec
augmentation
de pL; le cas extrême est celuides
dipôles
bout à bout 6b),
associationpolaire.
On calcule
l’énergie
à fournir dans les deux cas pour dissocier l’association. Enappelant
do
lalongueur
de
chaque
dipôle
et r 0 la distance despôles
voisins,
dans le cas a,
l’énergie
d’association estDans le
cas b,
on auraOn suppose dans ces formules : 1° la C. D.
égale
à i
(cas
desgaz
dilués);
2° laséparation
faiteperpen-diculairement ;
l’auteur trouve le même résultatquand
ledipôle
tourne. Lesénergies
ainsi calculéessont réunies dans le Tableau VI.
Les
énergies
sont en cal:kg;
on a faitégalement ,
des calculs pour ,u. ~ les résultats sont presqueidentiques.
D’après
cetableau,
l’énergie
d’association estun peu
plus
grande
pour l’associationpolaire,
à des distanceségales.
Ces nombres sontcomparés
aux
énergies
d’associationmesurées,
soit par les chaleurs demélange,
soit par variation de la P. 0.avec T. Les
expériences
ont d’ailleurs montré que letype
d’association est influencé par lechangement
de
solvant,
à cause de l’intervention del’énergie
de solvatation. Comme celle-ci est faible vis-à-vis
des