HAL Id: jpa-00234019
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00234019
Submitted on 1 Jan 1947
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Une technique d’étude des réactions d’échange
isotopique
M. Haïssinsky, B. Pullman
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
UNE
TECHNIQUE D’ÉTUDE
DESRÉACTIONS D’ÉCHANGE ISOTOPIQUE
Par MM. M.
HAÏSSINSKY
et B. PULLMAN.Sommaire. 2014 Le taux
d’échange dans une réaction d’échange isotopique pouvant être évalué par la comparaison des activités de deux couches d’épaisseur égale, on montre par l’examen de l’absorption
du rayonnement 03B2 dans la masse du corps émetteur, qu’il est nettement avantageux d’effectuer les
mesures en couche d’épaisseur égale ou supérieure à celle nécessaire pour l’obtention du palier d’activité.
Les mesures permettent alors d’avoir directement le taux d’échange sans qu’il soit nécessaire de connaître
les quantités en présence.
SÉRIB III. - TOME VIII. N° 2.
FÉVRIER’~19~
La méthode de mesure des
produits
actifs encouche « mince o
paraît
être la seuleemployée
jusqu’ici
dans l’étude des réactionsd’échange.
Afinde se trouver dans des conditions
comparables
etd’éliminer au maximum les erreurs de
mesures .qui
pourraient
être dues àl’absorption
durayon-iiement 5
dans la masse même du corpsrayonnant,
les auteurs
essayent
engénéral
d’obtenir un étalementtrès mince et aussi
homogène
quepossible
desproduits,
ou d’unepartie
desproduits,
ayant
participé
à la réaction. Cettetechnique
nécessite despesées
trèsprécises,
et lapréparation de
deux couchesminces,
d’épaisseur
et de distributionidentiques,
est souvent très difficile. Lors d’une étudeexpérimentale
sur les réactionsd’échange
entre
Pb02
ouMnO2
et des solutions de sels de Pbet Mn nous avons eu de
grandes
difficultés àopérer
par cette méthode et à obtenir des résultats repro-ductibles. En
effet,
comme nous le verronsplus
loin,
lorsqu’on
fait des mesures en couche trèsmince,
une faible variationd’épaisseur
peut
pro-voquer une
grande
variation de l’intensité mesuréeet l’on
risque
ainsi d’obtenir des résultats erronés.Principe général
d’évaluation du tauxd’échange.
-- D’unefaçon générale,
le tauxd’échange
dans une réaction donnéepeut
êtreévalué par la
comparaison
des activités de deux couchesd’épaisseur égale,
provenant
des substancesqui
ontpris
part à
laréaction,
sans que ces couches soientobligatoirement
trèsminces,
à la conditiontoutefois
qu’elles
soient constituées par des corpsse trouvant dans le même état
chimique
etphysique
(même
combinaison
chimique,
même état depulvé-risation,
etc.)
et que les mesures soient effectuéesdans les mêmes conditions
géométriques
(porteurs
de sources de formedéfinie,
position
fixe parrapport
au
compteur
ou à la chambred’ionisation,
etc.).
En
effet,
soient nll et mz les nombres totaux d’atomes considérés dans les deux corpsayant
participés
à laréaction,
l’activité initiale étantconcentrée entièrement dans le corps
I,
et soient p., et P2 les nombres d’atomes actifs dans les deux corpsaprès échange,
nous pouvons définir uncoefficient
d’échange
oc tel quePour un
échange
complet
a, =1 et nous avons alorsPour un
échange
partiel
oc est un nombrefraction-.naire inférieur à l’unité et le taux
d’échange
estégal
à 1o0 oc(en
pourioo).
La
quantité
mreprésente
pourchaque
substancem
l’activité par atome ou l’activité
spécifique.
Supposons
alors que pour effectuer les mesuresdu taux
d’échange,
nousopérions,
dans des condi-tionsphysicochimiques
etgéométriques identiques,
sur deux couches
d’épaisseur
égale
contenant donc34
le même nombre n
d’atomes,
etsoient ql
et q2
lesactivités mesurées de ces deux couches. On a évidemment
Le
rapport
des mesures est doncet donne ainsi directement le
coefficient d’échange
dans les conditionsexpérimentales
réalisées,
sansqu’on
doive connaîtra lesquantités
7~1 ~
m2 utiliséespour
l’échange.
Variation de
l’acti~ité ~3
en fonction de la massesuperficielle
du corps actif. - L’examen de l’évolution de l’intensité durayonnement
électro-nique
en fonction de la massesuperficielle
de lasubstance
rayonnante
montre,
d’autrepart, qu’il
est nettement
avantageux
d’effectuer les mesuresdu taux
d’échange
en couchesépaisses.
La loiexponentielle
del’absorption
durayonnement g
permet
d’établir la variation de l’intensité de cerayonnement
au sein même du corps émetteur,dont les différentes couches monomoléculaires
jouent
à la fois le rôle d’absorbants et d’émetteurs.
Soient,
eneffet,
dans la substance étudiée de constante radioactive ); et de coefficientd’absorption
globale
in. :No,
le nombre d’atomes actifs parcouche;
n, le nombre de
couches;
x,l’épaisseur
totale;
,
l’épaisseur
d’une couchemonomoléculaire;
et considérons les mesures effectuées par un
compteur
ou une chambre d’ionisation pourrayons p
situésau-dessus de la substance. L’intensité totale mesurée
peut
être calculée de lafaçon
suivante : lapremière
couche du fond émet/BN 0
rayons par unité detemps
qui
sont absorbés suivant la loiexponentielle
parune
épaisseur
(x-E),
l’intensité sortante due àcette couche est donc
I1.--- ~Noe-~~.x’-E;;
la deuxième couche émet de même}No
rayons par unité detemps
qui
sont absorbés suivant la même loi mais par uneépaisseur (x - 2 e),
l’intensité sortante due à cettecouche est donc
7~ === j.. No e-¡J. (.t’-2E
1et d’une manière
générale
l’intensité due à lapil’l11C
couche estIl,
= J. No e-P.(X-pE).L’intensité totale évaluée par
l’appareil
de mesureest donc
L’intensité
part
de zéro pour x = o et tendasymptotiquement
vers une valeur limiteégale
à kpour x == 00.
Pratiquement
on obtient assez vitepour une certaine valeur de la masse
superficielle
unpalier
d’activité. Au delà de cette valeur limitel’augmentation
de la massesuperficielle
n’entraîneplus d’augmentation
observable d’activité. Onappelle
« couche
épaisse »
une couched’épaisseur
telle queson activité reste constante
malgré
l’augmentation
_ Fig. i a ct b.
de la masse
superficielle.
Lafigure
i a, déterminéeau moyen d’un
compteur
deGeiger
etlVlüller,
montre l’évolution de l’intensité du
rayonnement
en fonction de la masse
superficielle
dansl’exemple
du Cu de
période 12,8
h émettant des électronsd’énergie o,65g MeV.
Lafigure 1
breprésente
lemême
phénomène
pour lebioxyde
dePb, marqué
au moyen du Th .B
(mesures
effectuées avec Th Ben
équilibre
avec ses dérivés à l’aide d’une chambred’ionisation pour
rayons (3
reliée à un électromètre àquadrants
et unquartz
piézoélectrique).
35
rectangulaire
enplexiglass,
de dimensions inté-rieures deo, 5
Xo,5 cm,
fermé par une feuille mincede
cellophane
de0,0~ 5
mmd’épaisseur
et dans lecas du Pb un
porleur
cylindrique
en laiton de0,8
cmde diamètre. Dans les deux cas le
rayonnement
latéral étaitpratiquement
absorbé.Déjà
auparavant
MllePerey
(1)
aconstruit,
dans un autre
but,
un certain nombre de.s courbesdu même genre pour divers radioéléments
arti-ficiels
(Na,
I,
Cu,
Mn,
Cl).
Étude
des réactionsd.’échan~e
par la méthode des « couchesépaisses
». - Commenous l’avons démontré
plus
haut,
le tauxd’échange
pour uneréaction donnée est déterminé directement par la
mesure, dans les mêmes conditions
chimiques
etgéométriques,
des activités de deux couchesd’épais-seur
égale.
Mais il est à remarquer que la conditiond’égalité
de massesuperficielle
n’est une conditionnécessaire que tant que la hauteur des couches est
inférieure à la
limiteexigée
pourformer
une cc coucheépaisse »
dans le sens définiprécédemment. Lorsque
~ Fig. 2.
l’épaisseur
des couches est encoreplus
grande,
nous nous trouvons dans le domaine des activitéscons-tantes, et les résultats des mesures traduisent
tou-jours
l’activité d’une couche de mêmeépaisseur,
quelles
que soient lesépaisseurs
employées.
Nous noustrouvons donc
là,
dans des conditionsparticulièrement
favorables pour l’étude du taux
d’échange
et dansce cas nous n’avons
plus
à tenircompte
despoids
des corps mesurés. Il suffit de connaître à
quelle
profondeur
duporteur
correspond
la formationd’une « couche
épaisse »
et de se tenir constamment(’) Journal de Physique, 1945, 1, p. 28.
au-dessus de cette limite.
L’emploi
de ceprocédé
simplifie
doncbeaucoup
latechnique
de mesuresdu coefficients
d’échange
et estparticulièrement
avantageux
lorsqu’on
effectue unelongue
séried’études sur un même élément.
Il résulte des considérations
précédentes qu’il
est
important
de connaître pour les différentséléments
chimiques
les valeurs des massessuper-ficielles nécessaires pour la formation des « couches
épaisses n.
Les courbesexpérimentales
de MllePerey,
signalées plus
haut,
montrent quel’épaisseur
néces-saire pour l’obtention dupalier
d’activité estessentiellement fonction de
l’énergie
durayon-nement [3
du corps étudié. La courbe de lafigure
2construite à l’aide de données de Mlle
Perey
repré-sente cette relation.
La courbe
peut
doncservir
pour la déterminationapprochée
de laquantité
de matière nécessairepour la réalisation d’une « couche
épaisse
» pourles différents éléments dont on connaît
l’énergie
du
rayonnement [3.
C’estainsi,
parexemple,
que dansle cas du ~Th B
(E =
2, T 2MeV)
employé
commeindicateur dans une masse de
Pb02
la valeur dupalier
d’activité,
déduited’après
cettecourbe,
correspond,
à i pour 100près,
à celle déterminéepar nous
expérimentalement
( fiq.
1b).
Deplus,
on voit sur
l’exemple
des courbes de lafigure
i a,construites avec du Cu en
lames,
du Cu enpoudre
et du CuO
préparé
chimiquement (précipitation
duCu(OH)2
par la soude etcalcination )
que lamasse
superficielle
nécessaire pour l’obtention dupalier
est sensiblementindépendante
de l’étatchimique
ouphysique
de l’élément.Remarquons
que si laquantité
de la matière donton
dispose
est insuffisante pourpermettre
l’éva-luation du tauxd’échange
en « coucheépaisse
»,il y
a néanmoins intérêt à effectuer les mesurescompa-ratives en couche aussi
épaisse
quepossible,
carles variation d’intensité du
rayonnement
obser-vable en fonction de la masse
superficielle employée,
sont d’autant
plus
faibles que cettemasse
estplus
grande (voir
l’exemple
de lafigure
i).
Dans l’étudedes réactions
d’échange,
les mesures en couche minceseront recommandées dans un seul cas : celui
d’échanges
entreûne
électrode et une solution. On mesurera alors directement l’activitéqu’on
pourraexprimer
en nombre de couchesmonoatomiques
ayant
participé
àl’échange.
Enfin,
la connaissance des courbesreprésentant
la variation de l’intensité durayonnement ~
enfonction de la masse
superficielle employée
permet,
au
besoin,
de comparer deux mesures effectuéeavec des masses
superficielles
différentes. Il suffitpour cela de ramener les deux mesures à une même