HAL Id: jpa-00234020
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00234020
Submitted on 1 Jan 1947
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Échange isotopique dans les systèmes Mn O2/Mn++ et
Pb O2/Pb++
B. Pullman, M. Haïssinsky
To cite this version:
ÉCHANGE ISOTOPIQUE
DANS LESSYSTÈMES
$$Mn O2/Mn++
ETPb O2/Pb++
Par MM. B. PULLMAN et M.HAÏSSINSKY.
Sommaire. 2014
L’étude de l’échange isotopique dans les systèmes MnO2/Mn++ et PbO2/Pb++ montre
que le taux d’échange varie notablement selon le mode de préparation des peroxydes. Les réactions
d’échange pourraient donc être un moyen intéressant de discrimination entre des composés quasi iden-tiques mais qui, obtenus par des voies différentes, présentent toutefois certaines différences dans leur état chimique et physique. On précise l’influence du temps et de la température sur le taux d’échange des systèmes examinés.
Dans leurs travaux sur les réactions
d’échange
entreMn02
et les selsmanganeux
ensolution,
Libby [i]
et Polissar[2]
onttrouvé,
indépen-damment l’un de
l’autre,
que dans untemps
relati-vement court(2
à 3mn)
iln’y
avaitpratiquement
pas
d’échange
entre le solide et les ions Mn. D’autrepart,
Hevesy [3]
a constatédéjà
en 1915,
qu’un échange
appréciable
avait lieu entrePbQ2
et les ionsplombeux
ensolution,
résultat confirméplus
tard par Seith[4].
Cette différence de
comportement
aupoint
de vue’ de la facilitéd’échange isotopique,
nous a parusurprenante,
car il existe desanalogies
électro-chimiques
étroites entre lessystèmes Mn02/Mn++
etPb02/Pb++-.
Parmi cesanalogies, signalons
parexemple,
l’existence depotentiels
réversibles,
la facilité de formation desperoxydes
pardépôt
anodique,
structureionique
des réseauxcristal-lins,
etc. Comme d’autrepart,
les conditions depréparation
desbioxydes
et les conditions mêmes del’échange
étaient différentes selon lesauteurs,
il nous a paru intéressant de
reprendre
deplus
près
l’étude de ces deux
systèmes
et .depréciser
si cettedivergence
decomportement
était réelle ou si elle tenaitplutôt
à la différence dans le modeopératoire
utilisé par les auteursprécités.
Système Mn02/Mn++. -
Pour étudier cesystème,
nous avonspréparé
lebioxyde
demanganèse
par trois méthodes différentes :i° Action du
permanganate
depotassium
sur le sulfate manganeux(méthode
employée
parPolissar) ;
2~ Réduction du
permanganate
depotassium
par l’eauoxygénée
(méthode
employée
parLibby);
30 Calcination du nitrate de
manganèse,
suivied’une
purification
parlavage
àN03H
bouillant etséchage
à l’étuve vers 1000pendant
3 h.Nous
préparions
par ces trois méthodes une mêmequantité
deMn02, égale
sensiblement à 200 mg que nous mettions en contact avec une solution de sulfate demanganèse
contenant dans 25 cm3d’eau,
le même nombre d’atomes demanganèse qu’en
possédait
lesolide.
L’activité initiale était concentrée dans certainesexpériences
dans la solution et dans d’autres dans le solide(1).
Après
avoir effectuél’échange
dans des conditions detempérature
et de duréeprécises,
nousséparions
lesproduits
et°
précipitions
le sulfate manganeux à l’état deMn02
par addition d’uneliqueur
depermanganate.
Lesprécipités
soigneusement
lavés furent ensuite séchésà l’étuve vers 1000 et
pulvérisés
à l’état depoudres
très fines. Les mesures du tauxd’échange
étaient alors effectuées à l’aide~ d’uncompteur
deGeiger
et Müller par la méthode de la « coucheépaisse
»décrite en détails dans un travail antérieur. Cette
technique
consiste enprincipe
àemployer
pour la mesure des activités unequantité
deMn02’ égale
ousupérieure
à celle nécessaire pour l’obtentiond’un
palier
d’intensité. Sonavantage
essentiel se trouve dans le .fait que, les résultats des mesures sont alorsindépendants
del’épaisseur
de la couche et que leurrapport
fournit directement le taux del’échange
intervenu dans les conditionsexpéri-mentales réalisées. Dans le cas
présent,
une massesuperficielle
de0,~6
g/cm2
correspond
à la forma-tion de la « coucheépaisse o
deMn02
pourl’isotope h
Mn
(période , 2
h5g
mn),
dontl’énergie
durayonnement g
estégale
à2,84
MeV.(1) Nous avons Loujours activé un sel de Mn bivalent que
nous transformions ensuite, le cas échéant, en IVIn02, et ceci afin d’éviter un effet Szilard.
37
Le Tableau suivant résume les
principaux
résultatsobtenus :
On
peut
déduire de ces résultats les conclusionsessentielles suivantes :
A. Le taux
d’échange
deMn02
avec les ions Mn++varie notablement selon le
mode
depréparation
deMnO,.
Toutes autres conditionségales,
ilpeut
aller,
à latempérature
ordinaire,
depuis
unéchange
quasi
nuljusqu’à
unéchange
trèsappréciable.
Cette variation tient évidemment aux différences de
composition chimique
et d’étatphysique
existant entre ces diversbioxydes.
Laplus frappante
est la différence entre lebioxyde anhydre
obtenu,
par voie sèche et lesbioxydes préparés
par voie humide.Cette différence
peut
s’expliquer
par lefait,
mis en évidence par Dubois[5],
que ces corpsappar-tiennent à deux
systèmes
cristallinsdifférents,
le
Mno2
obtenu par calcination du nitrate étant unMnO.
~3
dont lediagramme
aux rayons X estidentique à
celui de lapyrolusite,
tandis que celuipréparé
par voie humide est unbioxyde
trèshydraté
appelé Mn02
oc,présentant
undiagramme
X différent de celui dubioxyde
naturel. L’examen aux rayons X nepermet
pas dedistinguer
entre les différentsbioxydes
préparés
par voiehumide,
mais l’on sait quel’analyse chimique signale
pour eux des diffé-rences decomposition,
dudegré
d’hydratation
et dupouvoir
adsorbant. On voit surl’exemple
desMn02
préparés
par l’action duMNOK
surSOMN
et par l’action duMnO~K
surH202
que les réactionsd’échange peuvent
être un moyenprécieux
pour déceler lesdivergences
de nature entre des substances decaractéristiques
trèsanalogues.
B. L’examen des facteurs
extérieurs,
conditionnantle taux
d’échange,
montre un accroissement del’échange
en fonction de la durée de contact et delatempérature.
Onconçoit
effectivement que ces deux facteurs doivent faciliter la diffusion au sein du solide etaugmenter
enconséquence
le taux de la substitutionisotopique.
La courbe de lafigure
ireprésentant
l’accroissement
del’échange
en fonctiondu
temps
pourMn02 préparé
par la réaction(SO4Mn + MnO4K)
montre que,après
unéchange
Fig. 1.
assez
rapide
dans lescouches
superficielles,
laréaction devient ensuite
plus
lente et est déterminéepar le
phénomène
de là diffusion.L’hydratation
partielle
duMnO2 B provenant
de la calcinationdu nitrate est
probablement responsable
de sonéchange partiel
àtempérature
élevée.Il est à remarquer que les différences constatées dans le taux
d’échange
des différentsbioxydes
àtempérature
ordinaire se conservent encorequalita-tivement à 100°.
Système
Pour étudier cesystème,
nous avonspréparé
iebioxyde
deplomb
par les méthodes suivantes :10
Oxydation
à l’ébullition duplombite
depotassium
par uneliqueur
depermanganate
enprésence
d’un excès deKOH;
20
Oxydation
duplombite
depotassium
par de l’eauoxygénée
enprésence
d’un excès deKOH,
suivie des
multiples
lavages
duprécipité
par l’eaupour éliminer l’excès de KOH et de
H,02,
ensuite parNO3H
diluéjusqu’à
éliminationcomplète
de Pb soluble(2).
Nous
préparions
par ces méthodes unequantité
dePb02
sensiblementégale
à30o mg
que nous (2) On sait, en effet, qu’il se forme dans ces conditions un38
mettions en contact avec u ne solution de nitrate de
plomb,
contenant dans 25 cm3 deNO3H
normal le même nombre d’atomes de Pbqu’en
possédait
le solide.Après l’échange,
la solution étaitprécipitée
à l’état dePbO,
par la méthode mêmequi
a servipour la
préparation
duPbO,
ayant
pris
part
à la réaction. Lesprécipités
furent alors séchés etpulvérisés
à l’état depoudre
très fine. Comme indi-cateur radioactif nousemployons
le ThB depériode 10,6
h.Les mesures du taux
d’échange
étaient effectuées à l’aide d’une chambre d’ionisation pour rayons,f3,
reliée à un électromètre àquadrants
et unquartz
piézoélectrique,
et elles étaienttoujours
faitesenviron 7
haprès
la fin de la réaction afin d’avoir 1"hBen
équilibre
avec ses descendants radioactifs dans les deux échantillons. Latechnique employée
dans ces mesures étaitégalement
celle de la « coucheépaisse
o. Une courbe étalonreprésentant
la variationde l’intensité du
rayonnement
du ThB enéquilibre
radioactif(énergie,
z,2MeV)
avec la masse dePbO~
apermis
d’établir lagrandeur
de la masse super-ficielle nécessaire pour l’obtention dupalier
d’acti-vité. Cepalier
est,
à I pour 100près,
deo,!
g/cm2
et ào,o5
pour 100près,
deo,6 g/CM2.
L’examen du tableau montre
qu’on peut
en déduire les conclusionsanalogues
à cellesqu’impose
l’étude du
système
Lesperoxydes
obtenus par voies différentes
présentent
des diffé-rences aupoint
de vue du taux del’échange
auquel
ils donnent lieu dans des conditionsidentiques.
Latempérature
produit
iciégalement
uneaugmen-tation
rapide
du coefficientd’échange.
Le Tableau suivant résume les résultats obtenus : *
Conclusions. --- On voit
donc que la différence
signalée
au début de cet article entre le compor-tement dessystèmes Mn02/Mn++
etPb02 jFb++
dans les réactionsd’échange
estplutôt apparente
que réelle. Dans les deuxsystèmes,
le coefficientd’échange présente
des variationsnotables,
selonle mode de
préparation
duperoxyde.
Onpeut
admettre que dans les deux casl’échange
seproduit
rapidement
dans les couchessuperficielles
et estensuite déterminé par la vitesse de
diffusion
àl’intérieur
du solide.Ce
travail,
ainsi que celuiqui
leprécède,
ont été effectués à l’Institut du Radium de Paris. Nous remercions Mme I.Joliot-Curie,
Directeurdu
Laboratoire,
de nous avoir accordé toutes lesfacilités nécessaires pour mener à bien ces études. (3) La reproductibilité des résultats obtenus avec PbO,
préparé par l’action de H2 O2 sur le plombite n’est pas très
bonne BIBLIOGRAPHIE. [1] J. A. C. S., 1940, 62, p. 1930. [2] J. A. C. S., 1936, 58, p. 1372. [3] Physik. Z., 1915, 16, p. 52. [4] Z. f. Elektroch., 1928, 34, p. 362.