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Etude des communautés de macro-invertébrés benthiques dans la bassin versant de l'oued Nil (Jijel)

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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ةرازو يلاعلا مـــيلعتلا يملعلا ثــــحبلاو

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Mohammed Seddik Ben Yahia - Jijel Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie

Département des Sciences de l’Environnement & des Sciences Agronomiques

ةعماج يحي نب قيدصلا دمحم -

لجيج

ةعيبطلا مولع ةيلك ةايحلاو

مسق ةيحلافلا مولعلاو ةئيبلا مولع

Mémoire Présenté par :

Imad MAMMERI

Pour l’obtention du diplôme de

Magister

Filière : Ecologie et environnement

Option : Biodiversité et pathologie des écosystèmes

Thème

Soutenu publiquement le 15 / 09 / 2015 devant le jury composé de :

Président : LEGHOUCHI Essaid Professeur Université de Jijel Rapporteur : ZOUGGAGHE Fatah Docteur Université de Bouira Examinateurs : MAYACHE Boualem Professeur Université de Jijel

MOULAI Riadh Professeur Université de Béjaia

Année universitaire 2015/2016 Numéro d’ordre :…..

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Tableau Titre Page

Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 Tableau 10 Tableau 11 Tableau 12 Tableau 13 Tableau 14 Tableau 15 Tableau 16

Variations mensuelles des précipitations en mm, au niveau de la station de l’aéroport de Jijel durant la période (1988-2014) ……….

Températures minimales, maximales et moyennes mensuelles en °C enregistrées à Jijel durant la période (1988-2014) ……….

Principales caractéristiques des stations échantillonnées ……….

Classification de vitesse du courant d’après Berg (1948) ; dans Decamps (1967) ………

Echelle granulométrique de Wentworth modifiée ………

Tableau standard de détermination des indices biotiques ………

Tableau standard de détermination des indices biotiques ………

Cartographie des qualités de l’eau ………...

Températures de l’eau mesurées dans les stations d’études ……….

Vitesses du courant mesurées dans les stations d’étude ………...

Principaux paramètres écologiques prélevés sur le terrain au moment de l’échantillonnage ………..

Richesse et abondance numérique des différents taxons récoltés au niveau de l’Oued Nil ………

Abondances taxonomiques de macroinvertébrés benthiques du bassin versant de l’Oued Nil ...

Abondance des classes de macroinvertébrés benthiques au niveau des stations étudiées dans l’Oued Nil ……….

Abondance taxonomique de macroinvertébrés benthiques au niveau des stations étudiées dans l’Oued Nil ……….

Les indices biotiques et les indices de pollutions des différentes stations

21 22 35 38 40 46 46 47 51 51 54 60 62 66 67 93

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Figure Titre Page

Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7 Figure 8 Figure 9 Figure 10 Figure 11 Figure 12 Figure 13 Figure 14 Figure 15 Figure 16 Figure 17 Figure 18 Figure 19 Figure 20 Figure 21 Figure 22 Figure 23 Figure 24

Le continuum fluvial : évolution des ressources primaires et des types d’organismes exploiteurs ………..……

Cycles vitaux des macroinvertébrés d’eau douce ……….

Macroinvertébrés prédateurs (Odonates Gomphidae, Hétéroptères Nepa) Macroinvertébrés collecteurs (Tricoptères Hydropsyche, Diptères

Simuliidae) ………...

Circulation de l’eau dans le fourreau d’un Trichoptère ………

Notonecta glauca (Hémiptères) . ………..

Localisation de la wilaya de Jijel ………...

Carte géologique de la wilaya de Jijel ……….

Carte hydrographique de la wilaya de Jijel au 1/200 000 ………..

Carte pluviométrique de la wilaya de Jijel au 1/600 000 ………

Diagramme ombrothermique de Gaussen et Bagnouls (1953) de la région d’étude pour la période 1988- 2014 ………..

Positionnement de la région de Jijel sur le climagramme d’Emberger ……

Carte d’occupation du sol de la wilaya de Jije ……….

Carte du couvert végétal forestier de la wilaya de Jijel ………

Image satellitaire du bassin versant de l’Oued Nil ………..

Esquisse géologique du bassin versant de l’Oued Nil ……….

Emplacement des stations échantillonnées sur le bassin versant d’Oued Nil zonation amont – aval et évolution des caractéristiques morpho –

sédimentaires et physico – chimiques ………..

Rejets d’abattoirs dans l’Oued Nil ………..

Répartition des stations en fonction des variables ………..

Dendrogramme de la distribution des stations sur la base des variables environnementales ………

Pourcentages de différentes classes d’invertébrés récoltés dans l’Oued Nil Pourcentages de différents ordres d’Insectes récoltés dans l’Oued Nil Pourcentages des familles d’invertébrés benthiques de l’Oued Nil

(Printemps et été) ………

8 11 14 14 16 16 17 19 20 23 24 25 28 29 30 31 32 36 50 56 58 60 60 61

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Figure 26 Figure 27 Figure 28 Figure 29 Figure 30 Figure 31 Figure 32 Figure 33 Figure 34 Figure 35 Figure 36 Figure 37 Figure 38 Figure 39 Figure 40 Figure 41 Figure 42 Figure 43 Figure 44

Principales variations mensuelles d’abondance des familles récoltées Abondance de la faune globale dans les stations étudiées ………..

Représentation stationnelles des principaux groupes d’invertébrés récoltés dans l’Oued Nil ……….

Abondance et Richesse taxonomique des stations étudiées ……….

Abondance des Diptères dans l’Oued Nil ……….

Abondance d’Ephéméroptères dans l’Oued Nil ………..

Abondance des Coléoptères dans l’Oued Nil ………

Abondance des Trichoptères dans l’Oued Nil ………..

Abondance des Hétéroptères dans l’oued Nil ………..

Abondance des Odonates dans l’Oued Nil ………..

Répartition des Unionicola dans les stations étudiées ……….

Répartition des Naididae dans les stations étudiées ……….

Répartition des crustacés dans les stations étudiées ………

Répartition des planaires dans les stations étudiées ……….

Photo d’un Hydra sous une loupe binoculaire ………

Indices écologiques pour les stations étudiées ……….

Régime trophique des macro-invertébrés dans l’Oued Nil ………..

Distribution proportionnelle des groupes fonctionnels des

macroinvertébrés benthiques à travers les stations étudiées ………

Qualité de l’eau dans les stations étudiées durant les cinq compagnes ……

64 65 68 70 72 74 76 80 81 83 84 85 86 87 88 90 92 92 95

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Introduction ………. 1

CHAPITRE I : Généralités sur les éléments de la problématique I-1) Notion de biodiversité ……… 3

I-2) Monitoring des rivières à l'aide des bioindicateurs ……… 3

I-3) Les méthodes biologiques ………. 4

I-4) Les écosystèmes d’eaux courantes ……… 5

I-4-1) Le bassin versant ……….. 6

I-4-2) Caractéristiques de structuration des écosystèmes d’eaux courantes ……….. 6

I-4-3) Adaptation à la vie dans les eaux courantes ……… 8

I-5) Les macro-invertébrés benthiques ………. 9

I-5-1) Habitat des macro-invertébrés benthiques ………. 9

I-5-2) Cycles vitaux des macro-invertébrés benthiques ……….. 10

I-5-3) Identification et classification des macro-invertébrés ……….. 12

I-5-4) Utilisation des macro-invertébrés benthiques ……… 12

I-5-5) Classification des macro-invertébrés en groupes trophiques ………. 13

I-5-6) Effets de la pollution sur les macro-invertébrés benthiques ………. 14

CHAPITRE II : La région d’étude II.1) Situation géographique ……… 17

II-2) La géologie ……….. 18

II-3) Le réseau hydrographique ……… 18

II-4) Caractéristiques climatologiques ………. 21

II-4-1) Les précipitations ……… 21

II-4-2) Les températures ………. 22

II-4-3) Synthèse des données climatiques ………. 24

a) Diagramme Ombrothermique de Gaussen et Bagnols ……… 24

b) Climagramme d’Emberger ………... 25

II-5) Occupation des terres ……….. 26

II-5-1) L’agriculture ……….. 26

II-5-2) Les forêts ……… 26

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III-1) Situation géographique d’Oued Nil ……… 30

III-2) Caractéristiques géologiques et pédologiques ……… 30

III-3) Présentation des stations et période d’échantillonnage ………. 32

III-4) Caractérisation physique des stations ………. 33

III-4-1) La température de l’eau ……… 37

III-4-2) Le potentiel hydrogène (pH) de l’eau ……… 37

III-4-3) L’oxygène dissous ……… 38

III-4-4) La vitesse d’écoulement de l’eau ………. 38

III-4-5) Le régime ……….. 39

III-4-6) Le débit ………. 39

III-4-7) Le substrat ………. 40

III-4-8) La pente ………. 41

III-5) Méthode d’échantillonnage ……… 41

III-6) Les indices écologiques ………. 42

III-6-1) L’indice de diversité de Shannon-Wiener ………. 42

III-6-2) L’indice d’équitabilitéde Piélou(E) ……….. 43

III-6-3) L’indice de Margalef (1958) ………. 43

III-6-4) L’indice de similarité de Jaccard (J) ………. 44

III-7) Les méthodes des indices biotiques ………... 44

III-7-1) Indice biotique de Tuffery et Verneaux (1967) ………. 45

III-7-2) Cartographie des qualités ou des pollutions de l’eau ……… 47

III-8) L’analyse statistique des données ……….. 47

III-9) La végétation dans le milieu d’étude ………. 49

III-10) Les sources de perturbation ……….. 49

CHAPITRE IV : Résultats et Discussion IV-1) Les paramètres écologiques ………... 51

IV-1-1) La température de l’eau ……… 51

IV-1-2) La vitesse du courant ………. 51

IV-1-3) Le pH de l’eau ……….. 52

IV-1-4) L’oxygène dissous ……… 52

IV-1-5) La profondeur de la lame d’eau ………. 55

IV-1-6) La largeur de la section mouillé ………. 55

IV-2) La corrélation variables-stations ……… 55

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IV-3- 1) Analyse globale ………. 59

IV-3- 1-1) Variations saisonnières ……… 61

IV-3- 1-2) Variations mensuelles ………. 64

IV-3- 1-3) Variations stationnelles ……….. 65

IV-4) Richesse taxonomique ……… 69

IV-5) Abondance et occurrence des taxons ………. 70

IV-6) Composition de la faune benthique ……… 71

IV-6- 1) Les Diptères ………. 71

IV-6- 2) Les Ephéméroptères ………. 73

IV-6- 3) Les Coléoptères ……… 75

IV-6- 4) Les Trichoptères ………... 79

IV-6- 5) Les Hétéroptères ……….. 80

IV-6- 6) Les Odonates ……… 82

IV-6- 7) Les Plécoptères ………. 83

IV-6- 8) Les Hydracariens ……….. 84

IV-6- 9) Les Oligochètes ……….. 84

IV-6- 10) Les Crustacés ………. 85

IV-6- 11) Les Triclades (Planaires) ……….. 86

IV-6- 12) Les autres taxons ……….. 87

IV-7) Les indices écologiques ………. 88

IV-8) La faune et les ressources trophiques ………. 91

IV-9) Evaluation de la qualité de l’eau ………. 93

Conclusion ………. 96

Références bibliographiques ………. 98 Annexes

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1 Introduction

L’eau est un élément essentiel et irremplaçable pour assurer la continuation de la vie et pour le développement socio-économique réel et durable d’un pays. Mais, cet élément est menacé par son exploitation intensive, la pollution croissante des réserves et les besoins grandissants d’une population mondiale en plein essor.

Pour assurer une gestion durable de l’eau, il est indispensable d’avoir une meilleure connaissance sur les types de ressources en eau locales et leur potentialité, la vulnérabilité des ressources à un éventuel facteur, ainsi que les mesures requises pour développer, gérer et protéger les ressources (Rakotondrabe, 2007).

Les écosystèmes aquatiques continentaux fournissent une gamme de services qui sont d'une importance fondamentale pour le bien-être, la santé, les moyens de subsistance et la survie (Costanza et al., 2014).Les cours d’eau sont probablement les écosystèmes aquatiques les plus perturbés par des différentes menaces anthropiques (Allan, 2004). Ces perturbations ont un ralentissement très fort sur la biodiversité aquatique (Sweeney et al., 2004). La problématique de la détérioration des écosystèmes aquatiques et de la qualité de l'eau des rivières est un enjeu de plus en plus important en Algérie comme ailleurs dans le monde.

Depuis les années 1962, l’Algérie a connu un grand développement dans tous les domaines et une croissance démographique très importante. Ce qui a donné naissance à de nombreux problèmes de pollutions (industrielle, urbaine et agricole) et qui ont bouleversé les équilibres naturels de certains écosystèmes aquatiques, comme dans plusieurs pays du sud et de l’est du bassin méditerranéen.

L’évolution de l’urbanisation, de l’industrie et de l’agriculture intensive a contribué, de façon chronique ou accidentelle, à la détérioration des écosystèmes, notamment la pollution des cours d’eau.

Cette pollution provient en effet essentiellement des engrais de synthèse, de l’utilisation intensive des pesticides, et des rejets toxiques de l’activité industrielle et minière. Ainsi, le ruissellement des pluies et les infiltrations dans le sol contribuent de manière importante dans l’entraînement des polluants vers les écosystèmes aquatiques.

Depuis longtemps, le suivi de l’état de santé des écosystèmes aquatiques étaient basées en routine sur des méthodes d’évaluation des paramètres physico-chimiques, telles que la détection et la mesure de la concentration en polluants des cours d’eau (Karr, 1991).

De nos jours et dans plusieurs pays, la qualité des eaux de surface et l’état de santé des écosystèmes aquatiques sont évaluées grâces à des programmes de suivi de l’intégrité biologique des cours d'eau, basés sur les organismes aquatiques qui peuplent ces eaux. En raison de leur sédentarité, leur grande diversité et leur tolérance variable à la pollution et à la dégradation de l’habitat aquatique, les macroinvertébrés benthiques sont reconnus pour être de bons bioindicateurs des perturbations

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associées à la matière organique, aux nutriments, aux sels dissous, et à l'acidité des cours d'eau. Ils reflètent particulièrement bien l’état écologique du cours d’eau en réagissant très vite aux changements survenant dans leur environnement. (Metcalfe, 1989 ; Mathuriau et al, 2011).

Dans la wilaya de Jijel, les principales sources de pollution sont d’origine urbaine et agricole du premier ordre à travers les eaux usées, les déchets et l’utilisation intense des engrais. Dans cette région, l’Oued Nil, situé entre les deux daïras de Taher et Chekfa, constitue une source importante d'approvisionnement en eau de boisson et d’irrigation. Plusieurs travaux, basés sur l’utilisation de mesures physico-chimiques, sont menés afin d’évaluer la qualité des eaux ainsi que l’état de santé des habitats aquatiques dans l’Oued Nil : Boumimez & Rouibah (2013), Amiour (2014), Chine (2015). Tandis qu’aucune étude sur les communautés d’invertébrés n’a été signalée dans ce sens, dont les macroinvertébrés benthiques dans ce cours d’eau sont non connus et non étudiés auparavant. Afin de combler cette lacune, nos investigations ont porté sur l’Oued Nil afin d’établir un premier inventaire faunistique de référence pour les milieux aquatique de ce bassin versant.

Notre objectif est donc d’étudier les communautés d’invertébrés dans l’Oued Nil, en tenant compte de la répartition de la faune récoltées en relation avec l’habitat pour une meilleure connaissance de l’écologie des espèces et de leur distribution, d’autre part, de déterminer l’organisation spatiale et la structure des macroinvertébrés benthiques en fonction des caractéristiques environnementales, d’autre part encore d’évaluer la qualité hydrobiologique de l’eau et du milieu par les voies biologiques.

Le présent manuscrit que nous proposons comprend quatre chapitres. Après une introduction générale, le premier chapitre permet de présenter la problématique de cette mémoire. Il présente une synthèse des connaissances sur les principales méthodes biologiques de bioévaluation de la qualité de l’eau, sur les écosystèmes d’eaux courantes, ainsi que sur les macroinvertébrés benthiques. Le deuxième chapitre décrit la région de Jijel en mettant l'accent sur sa géographie, ses caractéristiques géologiques et climatologiques, ainsi que l’occupation des terres. Le troisième chapitre traite de la description de milieux d’étude et les différentes stations ont choisi, ainsi que les méthodes et les techniques mises en œuvre. En fin, Le quatrième chapitre est consacré à l’étude des paramètres écologiques enregistrés, et de la macrofaune benthique recensés, et à l’évaluation de la qualité hydrobiologique de l’eau, dont l’ensemble des résultats obtenus seront exposés et discutés.

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3 I-1) Notion de biodiversité :

D’une façon générale, la diversité biologique (ou biodiversité) peut être définie comme la variété des formes vivantes, quelles que soient les échelles spatiales et temporelles étudiées.

Plusieurs dizaines de définitions ont été proposées afin de comprendre la diversité biologique (Delong, 1996). La convention sur la diversité biologique (CDB), signée à Rio de Janeiro au Brésil en 1992, définie de façon formelle, la biodiversité comme étant la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et les autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces, et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes »

La biodiversité peut être mesurée en termes de diversité génétique et l'identité et le nombre de différents types d'espèces, des assemblages d'espèces, de communautés biologiques et des processus biotiques, et le montant (par exemple, l'abondance, la biomasse, la couverture, le taux) (Delong, 1996).

I-2) Monitoring des rivières à l'aide des bio-indicateurs :

Cairns et Pratt (1993), ont décrit le monitoring des écosystèmes comme « surveillance d'un écosystème à partir de la réponse des organismes vivants pour déterminer si cet environnement est favorable à la matière vivante ». Il existe plusieurs techniques de biosurveillance différentes employées actuellement dans les écosystèmes aquatiques dont le but est de reconnaître la présence et l’étendue d’un stress dans un écosystème donné en le comparant avec des sites de référence non soumis aux perturbations (Mireille, 2009). Ces études de monitoring sont donc utilisées pour mesurer la réponse et la récupération des communautés aquatiques aux perturbations, protéger la biodiversité, évaluer la conformité et améliorer la compréhension de la relation entre les caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et composants (Hershey &

Lamberti, 2001).

Les organismes utilisés sont appelés indicateurs biologiques, ou bio-indicateurs. Selon Iserentant et de Sloover (1976), ils sont définis comme étant « tout organisme ou système biologique utilisé pour apprécier une modification – généralement une détérioration – de la qualité du milieu, quel que soit son niveau d’organisation et l’usage qui en est fait » (Genin et al., 2003).

Un indicateur biologique (ou écologique), selon Blandin (1986), est définit comme « une population ou un ensemble de population, qui, par ses caractéristique qualitatives ou quantitatives, témoigne de l’état d’un système écologique et qui, par des variations de ces caractéristiques, permet de détecter d’éventuelles modifications de ce système ».

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Beaucoup de programmes de biosurveillance (ou monitoring) des milieux aquatiques intègrent les poissons, les macro-invertébrés, et les composants d'algues dans leurs études. Ces programmes de suivi de plus en plus répandus sont les programmes de suivi permanent de la qualité des eaux de surface basés sur l'intégrité des écosystèmes aquatiques (Boissonneault, 2006).

I-3) Les méthodes biologiques :

Le suivi physico-chimique de la qualité des cours d’eau permet de recueillir des mesures simples et ponctuelles ; c’est une pratique de base de la surveillance de la qualité des eaux, qui s’est complétée et perfectionnée avec l’évolution des techniques.

La surveillance de l’état de santé d’un écosystème aquatique basée sur le suivi des paramètres physico- chimiques ne suffit pas pour réellement apprécier la qualité écologique de ce milieu. Un écosystème en santé, est le résultat d'un équilibre d’espèces entre elles et avec leur milieu. Chaque organisme aquatique a des exigences propres en ce qui concerne les paramètres physico-chimiques et biologiques du milieu (Genin et al., 2003). Les organismes aquatiques sont ainsi capables d’intégrer les évolutions environnementales sur le court terme aussi bien que sur le long terme, mais également les effets antagonistes ou synergiques des différents types de contaminants, impossibles à mettre en évidence par des mesures physico-chimiques (Whitton, 1991

"in" Morin, 2006).

Les espèces animales et végétalessont généralement sensibles à toutes modifications de leur milieu. Donc, les pollutions peuvent entraîner la modification ou la disparition de certaines espèces, tandis que, l’étude de ces communautés permet d’évalué les incidences des perturbations. Les méthodes biologiques sont donc basées sur des organismes bioindicateurs aquatiques ou liés aux milieux aquatiques, afin de préciser la qualité d’une eau (Genin et al., 2003).

Les méthodes biologiques d’estimation de la qualité de l’eau permettre ainsi de détecter toute dégradation chimique ou physique du milieu, ayant pour effet la dégradation de l’habitat des peuplements de ce milieu et par conséquent un changement de la composition des peuplements (Agence de l’eau, 1993).

Les différentes méthodes biologiques utilisées dans l’étude des relations qui existent entre la pollution et les biocénoses peuplant les milieux aquatiques, peuvent se classer dans trois (03) grands niveaux hiérarchiques:

Les méthodes biochimiques sont basées sur le métabolisme des organismes microscopiques (comme la production d'oxygène ou de la consommation, les taux de croissance) ou des effets biochimiques chez les individus ou les communautés (tels que l'inhibition de l'enzyme), lors d’une perturbation du milieu à étudier.

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Les méthodes éco-toxicologiques sont basées sur des mesures de l'accumulation de contaminants spécifiques dans les tissus des organismes bio-accumulateurs, vivants dans l'environnement (surveillance passive) ou délibérément exposées dans l'environnement (surveillance active). Ainsi, ces méthodes s’appuient sur la mesure des effets toxiques sur les organismes dans des conditions de laboratoire définies ou les effets sur le comportement in situ ou dans des environnements contrôlés(Bartram & Ballance, 1996).

Les méthodes biocénotiquessont fondées sur l'étude de la structure, de la taille, de la densité et de la distribution d'une large partie des peuplements, en quantifiant les variations de composition et de structure d’un ensemble ou d’une partie des espèces présentes dans un milieu.

Un premier type correspond aux indices de diversité et de similarité caractérisant la structure du peuplement, par les quelle on fait une mesure de la composition en espèces d’un peuplement dans le but de mettre en relation cette mesure avec d'autres propriétés de ce peuplement, ou avec les conditions du milieu auquel chaque espèce est exposée.

Du point de vue biocénotique, la qualité ou la dégradation d’un milieu peut être attribuée à la présence des espèces dominantes et indicatrices appartiennent au même niveau de qualité ou de dégradation.

Un autre type correspond aux méthodes indicielles, basé sur la recherche d’indice sert à désigner de façon générale l’état de santé d’un milieu. Ce type d’évaluation s’appuie sur la présence ou l’absence de certaines espèces indicatrices et sur la structure des populations elles-mêmes (Genin et al., 2003).

I-4) Les écosystèmes d’eaux courantes

Les eaux courantes sont peut-être l'écosystème le plus influé sur la planète, comme ils l'ont fait l'objet à l'établissement humain, et sont fortement exploitées pour l'approvisionnement en eau, l'irrigation, la production d'électricité, et l'élimination des déchets.

La sensibilité des systèmes lotiques est exacerbée par leur caractère linéaire et unidirectionnel ; presque toutes les activités au sein d'un bassin versant de la rivière a le potentiel de provoquer un changement de l'environnement et de tout polluant entre dans une rivière est susceptible d'exercer des effets pour une grande distance en aval (Malmqvist & Rundle, 2002).

L’ensemble des écosystèmes lotiques sont dotés par deux caractéristiques principales : la première, ils sont fortement déterminés par les caractéristiques de leur bassin versant (selon Hynes (1975) : “ la vallée gouverne le cours d’eau “), la deuxième, ils sont structurés et déterminés longitudinalement. Chaque bief dépend des caractéristiques du site et des apports locaux, bien plus encore des flux d’eau, de matières organiques et d’êtres vivants en provenance

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de l'amont. En effet, non seulement, les hydrosystèmes sont influencés par des impacts directs, mais encore par toutes modifications du bassin versant et des rives (Elouard & Gibon, 2001).

I-4-1) Le bassin versant

Le bassin versant (ou bassin hydrographique) représente le domaine géographique de l’hydrologie (Anctil et al., 2005). Ainsi, le bassin versant est la vallée ou le bassin qui entoure une rivière ou un lac, à partir desquels l’eau coule dans cette rivière ou ce lac (Ricklefs & Miller, 2005).

Le bassin est dit exoréique lorsque se jette dans une mer ou un océan, où le cours d’eau comprend trois éléments fondamentaux : une source, un cours principal et une embouchure qui peut soit correspondre à une confluence s’il s’agit d’un affluent, soit à une véritable embouchure. Au contraire, s’il n’y a pas d’écoulement vers la mer, on parle de bassin endoréique (Agence de l’eau Seine-Normandie, 2006).

En effet, la notion de bassin versant est nettement plus complexe qu’il n’y parait au premier abord. Complexe, car le bassin versant en tant qu’unité géographique de référence pour l’analyse du cycle hydrologique, requiert une définition sans équivoque. Complexe encore, car le bassin versant, au-delà de sa définition sensu stricto, peut-être compris de diverse manières (Musy & Higy, 2004).

I-4-2) Caractéristiques de structuration des écosystèmes d’eaux courantes

Dans les milieux lotiques, l’écoulement de l’eau de l’amont vers l’aval forme un axe majeur de structuration, où les caractéristiques géomorphologiques, hydrologiques et écologiques évoluent du ruisseau jusqu’au fleuve (Petts & Amoros, 1996).

De la source jusqu'à l’estuaire, les variables physiques dans un système fluvial présentent un gradient continu de conditions physiques, formé par le réseau de drainage. Ce gradient devrait susciter, chez les populations habitant dans le réseau, une série de réponses aboutissant à un continuum d’ajustements biotiques et à des schémas uniformes de charge, transport, utilisation et emmagasinage de la matière organique sur tout le parcours d'une rivière. Ce concept découle de celui de “continuum fluvial“ (Vannote et al., 1980).

Le principal objectif du concept de continuum fluvial (RCC), est de lier les processus fluviaux, géomorphologiques, de structure physique, et le cycle hydrologique à des modèles de structure de la communauté et de chargement, de transport, d’utilisation et de stockage de la matière organique le long d'une rivière (Statzner & Higler, 1985).

Le zonage des eaux courantes a été bien étudié en Europe. Le système proposé par Illiès et Botosaneanu (1963) est généralement acceptée. Dans un système fluvial, l’évolution des caractéristiques physico-chimiques depuis les sources jusqu’à l’embouchure est suivie principalement par des modifications floristiques et faunistiques.

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Il y a donc une zonation biologique longitudinale et ordonnée des réseaux hydrographiques.

Schématiquement, ils distinguent trois zones successives (Elouard & Gibon, 2001) :

En amont, la zone du crénon (la zone des sources) qui correspond aux parties montagneuses des bassins versants, caractérisés par des conditions lotiques, des pentes fortes, de faible amplitude thermique annuelle, des eaux de faible pH, ainsi que les habitats dominants de type blocs. Ces zones sont préférentiellement occupées par des espèces polluo‐sensibles, adaptés à des forts courants d’eau, à des teneurs élevés en oxygène dissous et à de faibles températures. Dans cette partie, les taxons ont un régime alimentaire varié ; des racleurs‐brouteurs, des broyeurs, des filtreurs, et des prédateurs (Beauger, 2008).

La zone du rhithron (la zone intermédiaire) se caractérise par des pentes relativement fortes (> 1.5 o/oo) favorisent le développement des peuplements rhéophiles et sténothermes. Cette zone est caractérisée par divers habitats, des eaux fraiches et plus oxygénés. elle abrite une faune de macro-invertébré très diversifiée, généralement polluo‐sensible (Vannote et al., 1980 ; Statzner

& Higler, 1986 ; Carter et al., 1996). C’est dans cette zone que l’on trouve la majorité des Insectes lotiques : Ephémères, Trichoptères, Diptères, Mégaloptères, Lépidopteres.

La zone du potamon (La zone inférieure) se caractérise par un affaiblissement de la pente (< 1.5 o/oo) et une plaine alluviale très développée. Cette zone du système est caractérisée par des conditions plus homogènes, une faible vitesse d’écoulement, et des substrats plus fins constitués principalement par de gravier, de sable et de vase. Ainsi, la végétation riveraine, et les substrats grossiers constituent des habitats idéals pour de nombreux taxons (Bournaud & Cogerino, 1986). Dans le potamon, certaines taxons tel que les Mollusques, Coléoptères, Chironomidés ou Crustacés se caractérisent par leur diversité, mais le nombre des espèces polluo‐sensibles est fortement réduit, bien que la composition taxonomique est différente (Statzner & Higler, 1985 ; Ivol‐Rigaut, 1998). Ces animaux sont essentiellement des filtreurs, des mangeurs de sédiments fins et des prédateurs qui vont s’alimenter de la matière organique fine, du phyto‐ et du zooplancton.

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Figure 1 : Le continuum fluvial : évolution des ressources primaires et des types d’organismes exploiteurs (Agence de l’eau Seine-Normandie, 2006).

I-4-3) Adaptation à la vie dans les eaux courantes

La vie dans les eaux courantes crée des situations particulières en raison de la nature même de l'eau courante, fluide et en constant mouvement. Les organismes de l’écosystème lotique ont des morphologies lui permettant de s’adapter à la vie au courant. Ainsi, ces taxons rhéophiles présentent des structures spécialisées (crochets, ventouses…), des productions de soies et des « constructions » (fourreaux de débris des phryganes) afin de résister au courant. Les invertébrés benthiques de petite taille présentent un aplatissement dorso-ventral lui permet de se plaquer contre le substrat et d’échapper à la poussée du courant. Tels sont, par exemple, les Turbellariés, Mollusques Ancylidae, ou bien les larves d’Ephéméroptères comme les Heptageniidae (Angelier, 2000).

Dans les eaux courantes, la résistance des organismes au courant est évidemment fonction du leur mode de fixation ou d’accrochage au substrat. Des larves d’insectes peuvent adhérer étroitement au substrat par des fixations temporaires : ventouses abdominales (Diptères : Blephariceridae) ou bien disque en forme de ventouse entourée d’une couronne de crochets à la partie postérieure du corps (Diptères : Simuliidae) (Olsen et al., 2005). Les algues benthiques se fixent au substrat par des crampons ou un mucus, les Bryophytes par leurs rhizoïdes ou des

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ventouses (Stevenson et al, 1996). Tandis que les espèces non fixées au substrat se cantonnent habituellement dans les zones à l’abri du courant ; dans les zones d’eaux mortes, sous les blocs et galets, interstices du substrat (Angelier, 2000).

I-5) Les macro-invertébrés benthiques

Par définition, les macro-invertébrés benthiques sont, des organismes aquatiques visible à l’œil nu sans l'aide d'un microscope, qui ne disposent pas d'un squelette interne de cartilage ou d'os et qui peuplent les substrats de fond (par exemple, les sédiments, les débris organiques, les macrophytes et algues filamenteuses) de leurs habitats, pour au moins une partie de leur cycle de vie (Rosenberg & Resh, 1996 "in" Boissonneault, 2006 ). les larves d’insectes aquatiques, ainsi que certains adultes, les crustacés, les mollusques, les vers et les échinodermes, sont des macro- invertébré benthique.

I-5-1) Habitat des macro-invertébrés

Les macro-invertébrés benthiques sont présents en grande quantité et avec une diversité importante dans tous les types de cours d’eau (Chessman, 1995; Camargo et al., 2004).

Dans un flux, un habitat pour les macro-invertébrés comprend les roches et les sédiments du fond du cours d'eau, les plantes dans et autour de la rivière, la litière de feuilles et autres matières organiques en décomposition qui tombe dans le flux, et des rondins submergés, des bâtons, et de débris ligneux. Dans un écosystème lotique vigoureux, la distribution des macro-invertébrés est déterminé par les caractéristiques d’habitat, ainsi que la qualité de ce dernier est étroitement liée à la diversité biologique de cours d’eau (Hynes, 1970; Cummins, 1975). La répartition spatiale des macro-invertébrés benthiques est fortement influencé par la température de l’eau, la vitesse d’écoulement, ainsi que la nature et l’hétérogénéité du substrat (Hynes, 1970).

En rivière, où les eaux sont en mouvement et selon une structuration longitudinale, nous retrouvons trois types d'habitat : les seuils sont caractérisées par des courants assez vifs, une profondeur relativement faible et une granulométrie grossière (zone d’érosion), les mouilles se caractérisent par des courants plus lents, une profondeur relativement plus grande et une granulométrie plus fine (zone de sédimentation, sable et gravier) et les bassins (profonds, courant lent sur un lit de boue et de vase) (Tachet et al., 2010).

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A l’intérieur des différents habitats, on peut distinguer différents types de microhabitat :

Microhabitats minéraux : ils comprennent les microhabitats minéraux allant des dalles jusqu’au sables, limons et argiles.

Microhabitats organiques : ils comprennent tous les substrats où les débris organiques sont dominants, c’est-à-dire que l’on peut y inclure les arbres et branches tombés à l’eau, les feuilles accumulées sur le fond (litière) et les vases.

Microhabitats végétaux : ils comprennent tous les végétaux vivants (essentiellement des hydrophytes).

Ainsi, afin de bonifier un suivi des macro-invertébrés benthiques, l’évaluation de l’habitat environnant offre un complément d’information utile.

I-5-2) Cycles vitaux des macro-invertébrés benthiques :

Les marco-invertébrés benthiques sont présents, abondants et avec une diversité importante qui contribue à maintenir l’équilibre des écosystèmes aquatiques, mais aussi terrestres, puisque certaines espèces émergent hors de l’eau pour vivre leur stade mature.

Certains vivent de façon permanente dans le milieu aquatique (vers, sangsues, mollusques, etc.), d’autres temporairement (stades larvaires des insectes).

Le cycle vital des macro-invertébrés varie de quelques semaines (par exemple, les Diptères : Simuliidae) à plusieurs décennies (par exemple, les Bivalves du genre Margaritifera). Si certains organismes passent tout leur cycle vital en milieu aquatique (holobiotique), d’autres ne sont présents qu’à certains stades (amphibiotique) (Fig. 2-A) (Tachet et al., 2010).

À partir de l’éclosion de l’œuf, les insectes subissent des transformations au cours de leur vie qui les mèneront au stade adulte (ou imago). C’est ce qu’on appelle la métamorphose. Les insectes holométaboles présentent une métamorphose complète, comporte des phases : œuf - larve - nymphe – adulte, dont les stades larvaires sont totalement différents du stade adulte (Fig. 2-B). Les stades larvaires sont spécialisés dans la croissance, alors que le stade adulte est spécialisé dans la dispersion et la reproduction (Loeschcke & Krebs, 1996). Dans le cas d’une métamorphose incomplète, les insectes hémimétaboles se caractérisent par un développement progressif, sans stade nymphe entre la larve et l’adulte, dont la larve ressemble souvent à l’adulte, excepté sa plus petite taille et ses ailes réduites (Fig. 2).

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Figure 2 : Cycles vitaux des macro-invertébrés d’eau douce (Tachet et al., 2010) ; A : (Holobiotique et Amphibiotique), B : (Holométaboles et Hétérométaboles)

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I-5-3) Identification et classification des macro-invertébrés

L’identification des macro-invertébrés benthiques se heurte généralement à plusieurs difficultés. Le manque ou l’absence de travaux, de données antérieures ou de critères précis d’identification (notamment chez les plus jeunes stades de développement) sont généralement les plus rencontrées. Ainsi, le niveau taxonomique d’identification des organismes varie en fonction de ces facteurs et n’est malheureusement pas homogène, à la fois entre les taxons des grands groupes faunistiques, mais également au sein d’un même groupe (Forcellini, 2012). Pour certains taxons , des analyses génétiques ont été réalisées afin de confirmer l’identification au niveau spécifique.

En effet, l’identification des macro-invertébrés nécessite de l’aide par l’utilisation d’une multitude d’ouvrages de référence y compris : Grassé et Doumenc (1995), Beaumont et Cassier (2004), Merritt et al. (2008), et Tachet et al. (2010).

I-5-4) Utilisation des macro-invertébrés benthiques

La structure des communautés d'invertébrés est souvent utilisée comme un indicateur des effets des activités humaines sur les systèmes de flux, et fournit une foule de renseignements sur l'eau et la qualité de l'habitat (Woodcock & Huryn, 2007).

Les macro-invertébrés benthiques reflètent particulièrement bien l’état écologique des cours d’eaux. Donc, ils sont qualifiés comme des meilleurs bioindicateurs de la qualité de l’eau. Parfois, les analyses physico-chimique traditionnels de la qualité de l’eau ne renseignent pas sur certains pollutions chimiques qui peuvent être temporaire, tandis qu’une étude des macroinvertébrés benthiques (biosurveillance) peut fournir des informations sur des perturbations antérieures au jour du prélèvement (Barbour et al., 1996).

Dans un écosystème aquatique, les contaminants s’accumulent généralement au niveau des sédiments là où les macro-invertébrés évoluent ou commencent leur cycle de vie, ce qui leur permet d’intégrer les effets des polluants et des perturbations de l’écosystème sur des périodes relativement longues de quelques mois à plusieurs années (Nixon et al., 1986 ; Graça & Coimbra, 1998). Aussi, les organismes benthiques sont peu mobiles et, de ce fait, ne peuvent pas échapper à une pollution subite de l’eau (Paul et al., 2001).

Les macro-invertébrés représentent l’outil le plus pertinent pour mettre en évidence une pollution aigüe (a fortiori une pollution chronique). Cependant, la réponse des macro-invertébrés n’est pas spécifique, elle indique seulement une situation anormale. Bien que cela ne soit pas toujours précisé dans les différents indices biotiques, il est évident que les mesures n’ont un sens

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que si elles se situent dans le même niveau typologique (par exemple, cours supérieur, cours moyen ou cours inférieur) et dans les mêmes habitats ou microhabitats (Tachet et al., 2010).

I-5-5) Classification des macro-invertébrés en groupes trophiques

Les macro-invertébrés benthiques constituent un maillon primordial des réseaux trophiques aquatiques lotiques, à l’interface entre producteurs primaire (I) et consommateurs au sommet de la chaîne alimentaire (III). D’une part, ils permettent d’accélérer les processus de dégradation de la matière organique allochtone (feuilles mortes, débris végétaux) en la dissociant en éléments plus fins, favorisant l’action des micro-organismes (bactéries et hyphomycètes) (Floury, 2013).

Cummins (1973) a proposé une classification de la macrofaune benthique en groupes trophiques. Ces derniers décrivent le mode d'alimentation des macro-invertébrés et constituent un compromis entre les adaptations morphologiques des invertébrés et les types et tailles des particules de ressources nutritionnelles. C’est ainsi que six groupes trophiques ont été définis :

Les prédateurs : ils sont carnassiers, se nourrissant de proies vivantes de taille > 103µ, comme certains invertébrés et parfois de petits vertébrés. Les taxons de ce groupe sont équipés ou présentent des adaptations particulières leur permettant de chasser, de piquer, de sucer, d'accrocher leur proies. Les larves d’Odonates sont de redoutables prédateurs munis d’une mâchoire inférieure pouvant s’avancer et se reculer pour capturer les proies (Corbet, 1980). La Nèpe et le Gerris possèdent des membres antérieurs favorisent la capture de leurs proies (Fig. 3).

Les racleurs : se nourrissent de la matière organique autochtone sous forme de biofilms épilithiques ou épiphytiques, et ils raclent ou brossent ainsi les éléments minéraux et organiques associés, dont la taille des particules ingérées est inférieur à 1 mm. Ainsi, les Gastéropodes râpent et broutent les algues recouvrant les roches à l’aide d’une langue rugueuse appelée «radula».

les collecteurs : à l'aide de branchies filtrantes, les larves d’Hydropsyche récoltent la matière organique fine qui dérive dans la colonne d'eau, soit à l'aide de branchies filtrantes, comme chez les Simulies qui déploient leurs pré-mandibules en forme de double éventail dans le courant (Fig. 4) (Wallace & Merritt, 1980).

les collecteurs-racleurs (régime mixte partagé entre deux types) : parmi eux les Baetidae et les Caenidae.

les déchiqueteurs : ils sont équipés de pièces buccales particulières qui leur permettent de broyer, découper les plantes vasculaires vivantes (macrophytes, bryophytes) et les matières organiques grossières de taille > 103µ.

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les indifférenciés : ce sont les invertébrés pour lesquels on peut difficilement établir le groupe trophique d'appartenance, soit les familles pour lesquelles les modes sont variables en fonction de la sous-famille, de la tribu (exemple des Chironomidae) (Ivol-Rigaut, 1998).

Figure 3 : Macroinvertébrés prédateurs (Odonates Gomphidae, Hétéroptères Nepa) (Flickriver, 2008 ; Flickr, 2010)

Figure 4 : Macro-invertébrés collecteurs (Trichoptères Hydropsyche, Diptères Simuliidae) (Troutnut, 2007 ; Flyfishing.co.uk, 2012)

I-5-6) Effets de la pollution sur les macro-invertébrés benthiques

Les organismes qui habitent les cours d'eau ont des préférences quant à la température, l'oxygénation, le niveau de pH, etc. Les modifications chimiques ou physiques d’un cours d’eau peuvent entraîner une variation du nombre et de la variété des organismes présents. Ainsi, toute modification dans les habitats, la qualité et la diversité du fond des cours d’eau, ainsi que la présence de matière organique en quantité suffisante, affectent fortement les macro-invertébrés (Boissonneault, 2005).

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Depuis notamment les travaux de Zelinka et Marvan (1961), et Sladecek (1973), on peut classer les différentes espèces de macro-invertébrés en fonction de leur polluo-résistance à une pollution organique, cette polluo-résistance étant déterminée à partir d’observations de terrain et/ou d’expériences de laboratoire (Bouquerel, 2008). On distingue ainsi de façon simplifiée des espèces :

Xénosaprobes (X) : espèce pas du tout polluo-résistante (par exemple : Ptilocolepus granulatus, Trichoptères : Hydroptilidae).

Oligosaprobes (O) : espèce faiblement polluo-résistante (par exemple : Gammarus fossarum, Amphipodes : Gammaridae).

β-mésosaprobe (β) : espèce relativement polluo-résistante (par exemple : Psychomyia pusilla, Trichoptères : Psychomyiidae).

α-mésosaprobe (α) : espèces polluo-résistante (par exemple : Erpobdella octoculata, Achètes : Erpobdellidae).

Polysaprobes (P) : espèce très polluo-résistante (par exemple : Psychoda spp., Diptères : Psychodidae).

Grâce à leur grande surface d’adsorption, la matière organique et les sédiments ont une grande affinité envers la majorité des polluants. Donc, le cycle de développement des macro-invertébrés, leur mode de vie, ainsi que leur régime trophique lié au sédiments, sont parmi les facteurs qui rendent ces invertébrés aquatiques vulnérables à une plus grande quantité de polluant que tout autre organisme se trouvant uniquement dans la colonne d’eau au-dessus d’eux (Woodcock

& Huryn, 2007).

Aussi, les larves des trichoptères à fourreau, par exemple, seront affectées selon leur configuration physique. Ils construisent un fourreau à l’aide de débris végétaux ou minéraux pour se protéger. Lors d’une pollution organique, le filet retient un maximum d'organismes et de particules entraînés au fil de l'eau, ce qui mène à la fermeture de fourreau et la réduction ainsi des échanges d’oxygène entre l’eau et l’hémolymphe du trichoptère (Fig. 5). À l’opposé, les Hémiptères aquatiques (Fig. 6) sont très résistants à la pollution organique, puisqu’ils respirent directement à la surface de l’eau à l’aide de tube respiratoire situé à l’extrémité de leur abdomen (Borror & White, 1999 "in" Touzin & Roy, 2008).

Les effets d’une pollution peuvent être regroupés en catégories létaux et sous-létaux. Les effets létaux se traduisent par une diminution de l'abondance et de la biomasse, et éventuellement l'élimination des macro-invertébrés. Ainsi que les effets sous-létaux peuvent diminuer le stock existant, par exemple en diminuant les taux de croissance ou de stimuler la dérive. Les effets sous- létaux réduisent également la production en détournant l'énergie, à partir de l'alimentation et de la

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croissance, dans les mécanismes de tolérance, y compris l'augmentation des coûts métaboliques associés à la respiration et la production de protéines de métallothionéines, de sorte que moins d'énergie est consacrée à la production de tissu (Woodcock & Huryn, 2007).

Figure 5 : Circulation de l’eau dans le fourreau d’un Trichoptère.

Figure 6 : Notonecta glauca (Hémiptères) (Flickr, 2012).

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17 II-1) Situation géographique

Jijel est une wilaya côtière, située au Nord - Est de l’Algérie, elle est comprise entre les méridiens 5°25 et 6°30 Est de Greenwich, et entre les parallèles 36°10 et 36°50, hémisphère Nord.

Elle s’étant sur une superficie de 2 396,63 Km2 avec une façade maritime de 120 Km.

La wilaya de Jijel compte 11 Daïra et 28 communes et est limitée au Nord par la mer Méditerranée, au Sud par la wilaya de Mila et Sétif, à l’Est par la wilaya de Skikda, à l’Ouest par la wilaya de Bejaia (Fig. 7).

Figure 1 : Localisation de la wilaya de Jijel

La wilaya de Jijel est caractérisée par un relief montagneux très accidenté. Les montagnes occupent 82٪ de la superficie totale, elles se tiennent jusqu’à 1800 m. On distingue principalement deux régions physiques :

Les zones de plaines, situées au nord, le long de la bande littorale allant de petites plaines de Jijel, les plaines d’El-Aouana, le bassin de Jijel, les vallées de Oued Kébir, Oued Boussiaba et les petites plaines de Oued Z’hor.

Les zones de montagnes, sont composées de deux groupes (Anonyme, 1997) :

Groupe 1 : Zones de moyennes montagnes situées dans la partie littorale et centre de la wilaya, caractérisées par une couverture végétale très abondante et un réseau hydrographique important.

Groupe 2 : Zones de montagnes difficiles situées à la limite Sud de la wilaya, elles comportent les plus hauts sommets de la wilaya dont les principaux sont Tamazghida, Babour, Bouazza et Seddat.

Figure 7 : Localisation de la wilaya de JIJEL

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18 II-2) La géologie

La région de Jijel appartient au domaine Nord Atlasique et est caractérisée par un relief essentiellement montagneux et exceptionnellement accidenté, à part quelques plaines côtières sur le couloir Kaous- Taher- Chekfa. Sa géologie est liée à celle de la Petite Kabylie. On a un ensemble de terrains sédimentaire d'âges Mésozoïque et Cénozoïque couvrant les terrains métamorphique.

Ces formations tertiaires reposeraient soit sur le socle Kabyle, soit sur les terrains d’âge crétacé ou sur les séries de types flyshs. Des sédiments littoraux couvrent les structures tertiaires individualisées durant le Néogène ; elles constituent le Bassin Néogène de Jijel ou Bassin Sahélien de Jijel (Boucenna, 2008) (Fig. 8).

La Petite Kabylie est limitée au Nord par la mer méditerranée, à l'Ouest par la Soummam ; la grande faille qui sépare la Petite Kabylie de la Grande Kabylie, à l'Est par la dépression de la plaine de Annaba et tout à fait au sud, par la rupture qui suit probablement l’axe liasique le long de partage des écoulements nord en direction de la méditerranée et sud en vers le bassin du Hodna. Sa majeure partie, qui englobe outre les Babors, les massifs de Collo et de l'Edough, est formée par des roches cristallophylliennes, avec une couverture sédimentaire formée de grés et de dépôts plus récents, l'ensemble est traversé par des filons éruptifs. Leurs couvertures plissées datent du Cénozoïque.

II-3) Le réseau hydrographique

La wilaya de Jijel est caractérisée par deux principaux bassins versants constitués essentiellement par un ensemble d’espaces de montagnes (Beni Abbes, Taddar, Seddat, Sendouh, Harouda …), de plaines (Plaine de Oued Mencha, Oued Bouradjarah, plaine de Jijel, Taher, chekfa…) et des piémonts.

Le premier bassin versant est celui de l’Oued El Kébir Rhumel, concerne les régions d’El Milia, El Ancer et l’ensemble des régions montagneuses situées au sud-est de la wilaya. Le deuxième c’est le bassin versant des côtiers constantinois, concerne les régions de Sidi-Abdelaziz, Taher, Jijel, El Aouana, Ziama et l’ensemble des régions montagneuses situées dans la partie nord- ouest de la wilaya (Fig. 9) (Anonyme, 1997).

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19 d – dune actuelles

Sable grossier parfois consolidés D - dunes anciennes

sables fins limoneux souvent consolidés a² - alluvions récentes

Sables, graviers, conglomérats, galets (très perméable) a3 - alluvions marécageuses

(dépression fermée ou rhedirs) q - alluvions quaternaires

terrasses anciennes des vallées (généralement aquifère) m4 - Sahélien (Miocène terminal)

essentiellement des marnes bleus (imperméable) m3 - Pontien (Miocène inférieur)

dépôts détritiques : cailloutis, galets et argiles d'origine continentale m1 - Burdigalien (Miocène inférieur)

marnes grises, parfois sableuses (imperméable) e3-2a - numidien (Éocène supérieur - Oligocène) alternance d'argiles et grés

e3-2b - mauritanien (Éocène supérieur - Oligocène) constitué de grés

xy schistes, phyllades et quartzophilades xy1-B – micaschistes

-B1-3 - schistes et micaschiste

Figure 8 : Carte géologique de la wilaya de Jijel (Anonyme, 1997)

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