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Étude de l'émission photoélectrique des métaux

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HAL Id: jpa-00236626

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Submitted on 1 Jan 1962

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Étude de l’émission photoélectrique des métaux

Emmanuel Dubois, Marcel Bathier

To cite this version:

Emmanuel Dubois, Marcel Bathier. Étude de l’émission photoélectrique des métaux. J. Phys. Ra-

dium, 1962, 23 (5), pp.277-286. �10.1051/jphysrad:01962002305027700�. �jpa-00236626�

(2)

277

ÉTUDE DE L’ÉMISSION PHOTOÉLECTRIQUE DES MÉTAUX

Par EMMANUEL DUBOIS et MARCEL BATHIER,

Laboratoire de Physique, Faculté des Sciences de Clermont.

Résumé.

2014

Mesure des courants photoélectriques par une méthode dynamique d’utilisation des électromètres. Réalisation d’un électromètre à lampes à faible dérive. Vérification expérimentale

de la théorie de Fowler dans le cas de l’or, du cuivre, du fer, du nickel, du molybdène, du tungstène

et du platine soumis à l’action de l’oxygène et de la vapeur d’eau après dégazage. Comparaison

des variations de l’émission photoélectrique et des variations correspondantes de l’effet Volta.

Influence de l’oxygène et de la vapeur d’eau sur le rendement quantique de l’émission photo- électrique et sur l’énergie des électrons du métal.

Abstract.

2014

A dynamical method of measuring photoelectric currents by use of electrometers.

Design of a low-drift vacuum-tube electrometer. Comparison of Fowler’s theoretical results with

experimental data for gold, copper, iron, nickel, molybdenum, tungsten and platinum ; effects

of oxygen and water on the photoelectric emission after outgassing. Comparison of variations of the photoelectric emission with variations of the Volta effect. Influence of oxygen and water

on the quantum output of the photoelectric emission and on the energy of the electrons of the metal.

LI JOURNAL DE PHYSIQUE ET LB RADIUM TOME 23, MAI 1962,

Méthode dynamique de mesure des courants

photoélectriques.

-

Le principe du dispositif expé-

rimental permettant l’étude de l’émission photo- électrique d’une cat hode c est illustré par la figure 1.

FIG. 1.

La cathode c et l’anode a sont placées dans le

vide. La cathode reçoit un flux lumineux cons- tant 1> ; elle est reliée à l’appareil de mesure M par le conducteur J. L’appareil le mieux adapté à la

mesure directe des courants photoélectriques est

l’électromètre car sa résistance très élevée est du même ordre de grandeur que la résistance des cel- lules photoélectriques.

Le conducteur J est primitivement relié à l’en-

ceinte conductrice prise pour origine des potentiels.

z) l’instant zéro, on l’isole et son potentiel v varie

alors en fonction du temps. La méthode dynamique

de mesure consiste à noter la valeur de v à l’ins- tant t et à en déduire la valeur du courant photo- électrique I. Le courant I peut être considéré

comme constant au cours de la mesure car lé poten- tiel v et la chute de tension rI restent très infé- rieurs à la force électromotrice E.

Dans le cas où l’on utilise une lampe électromètre

comme appareil de mesure, le système constitué par

le conducteur J et l’électromètre est équivalent à

un condensateur de capacité C constante.

Si l’isolement de J était parfait, la charge q du

condensateur à l’instant t serait telle que : d’où :

Connaissant l’indication de l’électromètre au

bout d’un temps donné, on détermine ainsi I ; la sensibilité est d’autant plus grande que la capa- cité C est plus faible.

En fait, on doit tenir compte du courant de fuite dû à l’imperfection de l’isolement. Soit R la résis- tance d’isolement qui est de l’ordre de 1014 ohms.

Le potentiel v ne croit pas indéfiniment comme

dans le cas idéal de l’isolement parfait. En effet,

le courant de fuite il = v/R commence par aug- menter avec le temps puisque v augmente à partir

de l’instant initial ; il s’établit un état de régime lorsque l’intensité du courant de fuite atteint l’in- tensité du courant photoélectrique I. Le calcul

donne l’expression de v :

La constante de temps r = RC a une valeur élevée et il faudrait attendre plusieurs heures pour

que la valeur asymptotique de v soit pratique-

ment atteinte. Si l’on note la valeur de v au bout

d’un temps t très inférieur à ’t’, la loi de variation de v est sensiblement la même que dans le cas idéal.

Le développement en série de l’exponentielle donne

en effet :

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01962002305027700

(3)

soit : v ~_ (I/C)t, avec une erreur relative inférieure à t%2RC, c’est-à-dire de l’ordre du millième dans les conditions des mesures. On confond alors, pour t « r, la courbe v(t) avec sa tangente à l’origine qui correspond au cas idéal (fige 2).

FIG. 2.

Dans le cas où l’on utilise un électromètre à qua- drants avec le montage hétérostatique (fig. 3), le système constitué par le conducteur J et l’électro- mètre est encore équivalent à un condensateur dont nous allons déterminer la capacité cons-

tante C".

FIG. 3.

Notations :

C : capacité du conducteur J,

- C’ : coefficient d’influence de l’aiguille de l’élec-

tromètre sur le conducteur J,

- Cl : coefficient d’influence de l’anode sur le con-

ducteur J,

v : potentiel du conducteur J,

Y : potentiel de l’aiguille,

E : potentiel de l’anode, Q : charge du conducteur J,

ex : déviation de l’aiguille.

CALCULS.

-

Expression générale de la charge

de J :

avec :

soit : d’où :

Conditions initiales :

A l’instant t, la charge de J s’est accrue de q2:

d’où :

avec :

oc = KVv (montage hétérostatique, .K = constan e),

ce qui entraîne :

On en dédùit l’expression de la capacité équiva-

lente :

et la loi de variation du potentiel v :

Des relations : et :

on déduit la sensibilité de l’électromètre à la

charge :

Pour un électromètre donné (K et A déterminés)

dans un montage donné (C déterminé), la sensibi- lité s est maximale pour la valeur Vm de la tension

d’aiguille qui rend le dénominateur minimal, d’où :

Pour V = Vm, on a :

d’où :

La capacité du condensateur équivalent est alors

le double de la capacité du conducteur isolé J.

ÉTALONNAGE DE L’ÉLECTROMÈTRE A QUADRANTS AUX CHARGES.

On pourrait faire l’étalonnage au moyen d’un quartz piézoélectrique qui donne des charges con-

nues, mais il faudrait que la capacité du conduc-

teur J fût la même pour l’étalonnage et pour les mesures ; pour qu’il en fût ainsi, il serait néces-

saire de laisser le quartz relié en permanence au conducteur J, ce qui aurait pour eff et d’accroître C,

donc de réduire la sensibilité. Il est préférable d’éta-

lonner d’abord l’électromètre aux potentiels et de

déterminer la capacité 2C par une méthode balis-

tique dont le principe est le suivant.

Le montage utilisé (fig. 4) permet de porter

l’anode soit au potentiel zéro (position 1), soit

au potentiel E (position 2) par l’intermédiaire du

(4)

279

galvanomètre balistique G. La modification du

montage des mesures affecte seulement le conduc- teur non isolé relié à l’anode ; elle n’entraîne donc

aucune perturbation de C et de

-

Cl.

.

FIG. 4.

1/expression générale de la charge du conduc-

teur J :

°

devient, pour V = Ym :

Initialement, on met au sol a et J, puis on isole J,

d’où :

On porte ensuite a au potentiel E. De l’élonga-

tion maximale du galvanomètre balistique, on

déduit la valeur de la charge Q, = Cl E fournie

par le générateur et, de la déviation permanente

de l’électromètre, on déduit la valeur du potentiel v :

d’où :

L’utilisation d’un électromètre à quadrants type EL. 1, des Établissements A. 0. I. P., nous

a permis d’atteindre une sensibilité pour laquelle

il était possible d’apprécier des courants de l’ordre

de 10-16 ampère, la capacité 2C étant voisine de

100 u. e. s. C. G. S. L’étalonnage a été fait avec

un galvanomètre Zernike Zc A 15 des Établisse-

ments Kipp et Zonen, donnant une élongation

maximale de 1 mm pour une charge de 1,20 X 10- 10

coulomb.

réalisation d’un électromètre à lampes à faible

dérive.- Le conducteur J dont on veut connaitre le potentiel v est relié à la grille d’une triode élec-

tromètre (méthode de la grille isolée). La mesure du

courant anodique de la lampe au moyen d’un gal-

vanomètre permet, après étalonnage, de détermi-

ner v.

La capacité de grille étant très faible (de l’ordre

de 0,1 u. e. s. alors que la capacité d’un électro- mètre à quadrants est peu inférieure à 20 u. e. s.),

la sensibilité d’une lampe électromètre peut at- teindre des valeurs très élevées, mais on est, dans la pratique, limité par la dérive du zéro due princi- palement aux fluctuations de la tension de chauf-

fage du filament. Plusieurs auteurs ont décrit des

montages destinés à réduire la dérive et utilisant soit une seule lampe, soit deux lampes électro-

mètres montées en pont [1], [2], [3].

Nous avons réalisé un montage en pont, au

moyen de deux triodes électromètres Philips 4060,

et nous avons étudié les conditions permettant

la meilleure compensation possible des variations du chauffage, compte tenu du fait que deux lampes

de même type présentent des caractéristiques fort

différentes.

Le schéma de principe est donné par la figure 5 qui précise en outre les notations. La lamper(1)

est la lampe compensatrice et la lampe (2) est la lampe de mesure.

FIG. 5.

,

Les fluctuations de la force électromotrice e de la batterie de plaque sont négligeables devant celles

de la batterie de chauffage car le courant anodique

est de quelques dizaines de microampères seule-

ment alors que le courant de chauffage est de l’ordre

de l’ampère.

Pour chaque lampe, la tension de grille et la

résistance de charge du circuit anodique étant fixées, une augmentation de la tension de chauffage

entraîne une augmentation du courant anodique,

donc une diminution de la tension de plaque : les

courbes Vc = (pi (VF,) et VD = Q2 ( VF 2) sont

décroissantes.

FIG. 6,

(5)

La condition d’équilibre du pont : soit :

est satisfaite en tout point de fonctionnement tel que M. La stabilité du zéro est réalisée si une varia- tion AE de la force électromotrice de la batterie de chauffage, commune aux deux lampes, entraîne

des variations il VF1 et il VF2 telles que :

Le principe du réglage est le suivant : Les fila-

ments des deux lampes sont reliés en parallèle et

alimentés au moyen de la même batterie, par l’intermédiaire d’une résistance choisie de manière que la tension de chauffage soit égale à la plus petite des valeurs indiquées par le constructeur pour l’une et l’autre lampes, soit :

On a ainsi :

pour toute valeur de AE. Pour que la variation de la tension de chauffage entraîne alors sensible- ment :

il faut que les deux courbes aient la même pente en M :

Fic.7.

Le choix des polarisations de grille Fez VG2,

de la force électromotrice e et des résistances Ri

et R2 permet de réaliser à la fois la condition d’équi-

libre (I) et la condition de stabilité (II).

Le courant de grille IG ne dépasse pas 10-14 A pour toute valeur négative du potentiel de la grille

et il s’annule pour une valeur déterminée VGO

de ce potentiel [3]; il faut donner à la tension de

polarisation VG2 la valeur VGO afin que le courant débité par l’électromètre soit minimal au cours des mesures. On détermine la valeur de VGO pour la lampe de mesure en utilisant la propriété sui-

vante [4] : VGO est le potentiel d’équilibre pris par

la grille isolée lorsque la lampe est alimentée dans des conditions déterminées (if, Vp).

-

Détermination expérimentale de la loi de variation de VGO en fonction de VF et de Vp (po-

tentiel de plaque).

Le courant anodique IP est fonction de YF, VG et Vp :

ou encore :

si la résistance de charge R a une valeur déter-

minée.

Pour les deux lampes données, utilisées avec la

même résistance de charge R = 60 000 ohms, on

a mesuré Ip, de manière systématique, en donnant

à VF seize valeurs comprises entre 0,20 et 0,66 volt,

à VG onze valeurs comprises entre 0 et

-

3,14 volts

et à la force électromotrice de la batterie de plaque

six valeurs : e =1,5 volt, 2e, ..., 6e. Ip étant plus grand pour la seconde lampe que pour la premièxe,

toutes choses égales d’ailleurs, on prend la seconde

comme lampe de mesure [4].

Pour chaque lampe, on construit les caractéris-

tiques Ip = GO(Vr,) correspondant à la grille isolée, en donnant à la force électromotrice de la batterie de plaque successivement les valeurs e, 2e,

..., 6e (fig. 8).

Fie. 8.

Pour chaque lampe également, on construit les

caractéristiques de plaque Ip = H(VG), pour

chaque valeur de VF, en donnant à la force élec- tromotrice de la batterie de plaque successivement les valeurs e, 2e, ..., 6e (fig. 9). A partir de la

valeur 3e, les courbes se déduisent l’une de l’autre par une translation parallèle à l’axe des ordonnées.

Les réseaux des caractéristiques de plaque

Ip = H( VG) correspondant aux différentes ten-

sions de chauffage VF et le réseaux des caractéris’

(6)

281

FIG. 9.

tiques à grille isolée Ip = Go (VF) permettent

de déterminer YF en fonction de VG et de e comme

l’indique la figure 10.

FIG.10..

Pour les deux lampes, on a trouvé que, pour une tension de chauffage VF donnée, la valeur de EGO

est indépendante de la force électromotrice de la batterie de plaque lorsque celle-ci est comprise

entre 1,5 et 9 volts.

Les courbes

-

VGO = K(VF) correspondant

aux deux lampes sont des droites parallèles de pente 3,73 (fig. 11).

On lit sur le graphique, pour la lampe de

mesure (2), la valeur de VGO correspondant à Vg = 0,49 volt. C’est la valeur à adopter pour YG2.

Il reste à choisir les valeurs de YG1, e, R1 et R2

de manière à réaliser la condition d’équilibre (I) et

la condition de stabilité (II).

Pour chaque lampe, on donne à VF, VG, e et R

des valeurs déterminées ; on mesure Ip et on calcule le potentiel de plaque :

FIG. 11.

Les mesures ont été faites dans les conditions suivantes :

Lampe (1).

VF variant de 0,20 à 0,66 volt, VG1 variant de

-

3 à + 3 volts,

e variant de 1,5 à 32 volts,

Ri variant de 40 000 à 475 000 ohms.

VF variant de 0,20 à 0,66 volt , Lampe (2).

VG 2 = -1,20 volt,

e variant de 1,5 à 32 volts,

R2 variant de 40 000 à 475 000 ohms.

On trace, pour VG et .R donnés, le réseau des

caractéristiques V = L(VF) correspondant aux dif-

férentes valeurs de e (fig. 12).

Fic.12.

Les résultats obtenus sont les suivants : Lorsque

e augmente, toutes choses égales d’ailleurs, V et Id V/d VF! augmentent ; l’augmentation de R en.

traine un léger accroissement de Id V/d VFI ; enfin,

la variation de VG produit une translation des

caractéristiques parallèlement à l’axe des ordon- nées.

Cette dernière propriété est particulièrement

intéressante pour le réglage. Elle permet en effet

de réaliser successivement, et indépendamment

l’une de l’autre, l’égalité des pentes des deux carac.

(7)

téristiques et l’égalité des ordonnées au point de

fonctionnement. Le choix de e, R, et .R2 permet d’obtenir la première condition. Il suffit ensuite de faire varier V GI, c’est-à-dire de déplacer la caractéristique de la. première lampe parallèle-

ment à l’axe des ordonnées pour obtenir la seconde condition.

La pente de la caractéristique étant, en valeur absolue, beaucoup plus grande pour la lampe (2)

que pour la lampe (1) au voisinage de

VF = 0,49 volt,

il a été nécessaire de choisir deux valeurs distinctes el et e2 pour les forces électromotrices des batte- ries de plaque.

Les valeurs qui ont été adoptées pour les diffé- rents paramètres sont les suivantes.

Le montage et les blindages ont été réalisés avec

le soin minutieux que nécessitent les mesures élec-

trométriques [2]. La tension de chauffage était

fournie par un accumulateur au plomb de forte capacité.

Il est possible d’apprécier des courants de l’ordre

de 5 X 10-18 A. L’isolement de l’électromètre à

lampes est meilleur que celui de l’électromètre à

quadrants, mais sa stabilité est moins bonne malgré

l’atténuation considérable de la dérive obtenue par la méthode de réglage précédente.

Étude expérimentale de l’émission photoélec- trique des métaux.

-

DESCRIPTION DU MONTAGE.

-

La cathode c et l’anode a, représentées respec- tivement par les figures 13 et 14, sont vissées à

l’extrémité des tiges porte-électrodes T’ et T qui

traversent le bouchon rodé B et sont placées dans

une canalisation à vide (fige 15 et fig, 16). La ca-

thode reçoit, à travers la glace de quartz Q, la

lumière issue d’un monochromateur Jobin et

Yvon, type Géorgie, éclairé par une lampe à vapeur de mercure à très haute pression SP 500. Ce dispo-

sitif permet de remplacer aisément une cathode

donnée par une autre faite d’un métal différent.

On donne à la différence de potentiel Va

-

Fic une

valeur suffisante pour que les électrons émis par l’anode ne puissent pas atteindre la cathode et ne

perturbent ainsi en rien le courant photoélectrique

mesuré dû à la seule émission de la cathode.

Les bouchons A et B et les connexions reliant T’

et T au montage extérieur (cf. fig. 1) sont placés

à l’intérieur d’un blindage opaque mis au sol. La connexion faisant partie du conducteur J est très

courte, de manière que la capacité C soit aussi petite

que possible.

FIG. 13.

FIG. 14.

Fi.15.

Fic.16.

TECHNIQUE DES MESURES. - Avant d’étudier l’émission photoélectrique d’une cathode donnée, il

faut éliminer les gaz que contient le métal car la

présence de ces gaz modifie considérablement la loi de distribution spectrale du photocourant. On

réalise le dégazage en portant à une température élevée, pendant un temps suffisant, le métal main-

tenu dans le vide. Le chauffage de la cathode est obtenu par induction haute fréquence grâce à un générateur électronique Thomson-Houston, type

TH 1250. La durée dn dégazage doit être, en géné- ral, d’une trentaine de minutes pour que les mesures soient bien reproductibles. Dès que les électrodEs ont repris la température ambiante, on mesure le

courant photoélectrique, par la méthode dyna- mique, pour différentes valeurs de la longueur

d’onde de la lumière excitatrice. La durée t d’une

mesure est de l’ordre de 2 minutes. Un dispositif

(8)

283

approprié permet de soumettre la cathode à l’action de l’oxygène ou de la vapeur d’eau après le déga-

zage et on recommence ensuite les mesures.

Analyse des résultats.

-

Nous avons étudié ex-

périmentalement la distribution spectrale du pho-

tocourant pour l’or, le cuivre, le fer, le nickel, le molybdène, le tungstène et le platine préalable-

ment dégazés, puis soumis à l’action de l’oxygène après le dégazage, enfin soumis à l’action de la va-

peur d’eau après le dégazage. Il a été nécessaire

de déterminer la répartition de l’énergie lumineuse

dans le spectre au moyen d’une thermopile, de

manière à évaluer l’intensité I du courant photo- électrique correspondant à un flux lumineux de référence.

Dans tous les cas, la courbe I(X) décroit lorsque

la longueur d’onde X de la lumière excitatrice aug- mente et elle est asymptote à l’axe des abscisses,

conformément à la théorie de Fowler [5]. Pour

une sensibilité donnée de l’appareil de mesure, la courbe se confond pratiquement avec l’axe des

abscisses à partir d’une certaine valeur, 4 de la longueur d’onde au-delà de laquelle le courant n’est plus mesurable. Nous appellerons seuil apparent

cette longueur d’onde qui, en réalité, ne constitue

pas une grandeur caractéristique du métal étudié,

car elle dépend de la sensibilité de l’électromètre :

avec une sensibilité accrue, on observe un dépla-

cement du seuil apparent vers les grandes longueurs

d’onde.

Les courbes de distribution spectrale de l’or,

du cuivre et du fer ont la même allure. Le courant

photoélectrique est, dans les trois cas, plus faible

pour le métal soumis â l’action de l’oxygène que pour le métal dégazé, quelle que soit la longueur

d’onde. Par contre, l’action de la vapeur d’eau accroit l’émission photoélectrique pour les faibles

longueurs d’onde et la diminue pour les grandes longueurs d’onde. Sur le graphique (fig. 17), on

observe que la courbe 0 correspondant au métal

soumis à l’oxygène est entièrement au-dessous de la courbe D correspondant au métal dégazé. La

courbe E correspondant au métal soumis à la vapeur d’eau coupe la courbe D au point d’abs-

cisse a . Les valeurs de Xi sont 2 920 A pour l’or,

2 980 pour le cuivre et 2 965 A pour le fer.

Dans le cas du nickel, du molybdène et du tungs- tène, l’action de l’oxygène produit une diminution

du courant photoélectrique quelle que soit la

longueur d’onde, comme pour les métaux précé- dents, et l’action de la vapeur d’eau accroit la valeur du courant photoélectrique pour toutes les

longueurs d’onde. L’allure des courbes de distri- bution spectrale est donnée par la figure 18 : la

courbe 0 est entièrement au-dessous de la courbe D et la courbe E est entièrement au-dessus de D.

Le platine présente des particularités remar- quables par rapport aux autres métaux étudiés.

L’émission photoélectrique du platine soumis à

l’action de l’oxygène dépend beaucoup de la tem- pérature de dégazage, alors que pour les autres métaux cette température a peu d’influence.

Lorsque la températùre de dégazage augmente, le rapport ID/Io du courant correspondant au pla-

tine dégazé au courant correspondant au platine

soumis à l’oxygène varie, pour une longueur d’onde donnée, conformément au tableau suivant.

Par contre, la température de dégazage n’a pas d’influence àppréciable sur le platine dégazé et

sur le platine soumis à la vapeur d’eau ; mais la

vapeur d’eau produit une diminution du courant

photoélectrique, résultat que nous n’avons observé pour aucun autre métal ; les courbes 0 et E sont entièrement au-dessous de la courbe D ( fig.19).

Fie.17.

FIG. 18.

_

Les résultats expérimentaux ont été analysés

par la méthode de Fowler [5], [6]. Selon la théorie

de Fowler, l’intensité I du courant photoélectrique

a pour expression :

(9)

FIG. 19.

avec :

u : probabilité pour qu’un électron capte un

.

photon,

A : : constante universelle,

T : température absolue, (p(.r) : fonction de la variable

Dans l’expression de x, la signification des diffé-

rents termes est la suivante :

y : énergie déterminée par le calcul;

Wo : travail d’extraction de l’électron,

h : constante de Planck,

k : constante de Boltzmann,

v : fréquence de la lumière excitatrice.

La condition pour qu’un électron d’énergie

initiale .E quitte le métal lorsqu’il absorbe un pho-

ton d’énergie hv s’écrit :

Les électrons du métal obéissent à la Statis-

tique Quantique de Fermi. Au zéro absolu, les énergies des différents électrons sont comprises

entre zéro et une valeur déterminée Uo ; le seuil

photoélectrique vo au zéro absolu est défini par : A toute autre température T, E n’a pas de borne supérieure. La courbe de distribution spec- trale I(v) est alors asymptote à l’axe des abscisses : il n’y a pas de seuil. Fowler appelle seuil vrai la

fréquence vo définie par l’équation précédente, Wo ne variant pas et y pouvant être confondu

avec Mo.

Pour déterminer le seuil vrai à partir des résul-

tats expérimentaux, on utilise la méthode gra-

phique de Fowler. Pour cela, on écrit l’expression théorique du courant photoélectrique sous la

forme :

B étant une constante pour un métal donné dans des conditions déterminées et I>(x) la fonction de Fowler dont les valeurs numériques sont fournies

par des tables [5].

On construit, sur du papier semi-logarithmique,

la courbe de Fowler représentant la fonction I>(x)

ainsi que la courbe :

déduite des mesures de 1 pour différentes valeurs des.

La courbe expérimentale se superpose à la courbe de Fowler après la translation B parallèle à l’axe

des ordonnées suivie de la translation hvo/kT paral-

lèle à l’axe des abscisses, car on a :

De cette dernière translation, on déduit la valeur de vo.

Einstein a identifié le travail d’extraction Wo de

l’électron à la variation d’énergie électrostatique eo V correspondant à la différence de potentiel de

Volta V qu’on observe à la traversée de la surface du métal :

eo étant la valeur absolue de la charge de l’électron.

D’où la relation entre le seuil vo et l’effet Volta V : Dubois [7], [8] a montré que l’effet Volta aug- mente lorsque le métal est soumis à l’action de l’oxygène et qu’on observe au contraire une dimi-

nution de V pour le métal soumis à l’action de la vapeur d’eau.

La théorie d’Einstein laisse donc prévoir que l’action de l’oxygène et l’action de la vapeur d’eau doivent modifier l’émission photoélectrique des

métaux.

Pour l’or, l’application de la méthode de Fowler montre que la courbe D se superpose à la courbe

théorique F à la suite d’une translation parallèle

à l’axe des ordonnées, suivie d’une translation d’am-

plitude a =181,0 vers la gauche, parallèlement

à l’axe des abscisses. La coïncidence est satisfai- sante, sauf pour les points correspondant aux très

faibles intensités, qui, en raison de leur imprécision,

ont dû être abandonnés. Le seuil vrai voD de l’or

dégazé est donné par la relation : d’où l’on tire :

La courbe 0 se superpose à la courbe D après

une translation d’amplitude b =5,5 vers la gauche, parallèlement à l’axe des abscisses. Le calcul montre que le seuil vrai Xoo correspondant à l’or

soumis à l’oxygène est donné par :

(10)

285

(ToùFontire:,

La courbe E se superpose à la courbe F à la suite de la même translation horizontale a, d’où :

mais pour une translation verticale différente de celle de D (fig. 20).

FIG. 20.

Cette propriété donne un renseignement intéres-

sant sur l’interaction photon-électron au sein du

métal. En effet, la loi de Fowler s’écrit :

avec :

von = voE entraîne : xD = xE pour v donné.

La translation vers le bas de la courbe E est

supérieure de 6,50 cm à celle de la courbe D lorsque

le module de l’échelle logarithmique est 12,5 cm.

On a:

d’où :

puisque s

On a donc :

La probabilité pour qu’un électron/capte un photon est 3,35 fois plus grande pour l’or soumis à l’action de la vapeur d’eau que pour l’or dégazé.

Par contre, l’action de l’oxygène ne modifie pas sensiblement la probabilité de capture :

Pour l’ensemble des métaux étudiés, la coïn-

cidence des courbes expérimentales avec la courbe

.

théorique après les translations convenables est aussi bonne pour les métaux soumis à l’action de

l’oxygène ou de la vapeur d’eau que pour les métaux dégazés dans l’intervalle de longueurs

d’onde de 2 500 à 3 500 Á que nous avons utilisé,

c’est-à-dire pour des longueurs d’onde ne différant

pas de plus de 30 % de la longueur d’onde du seuil.

La loi de distribution de Fowler est donc valable,

avec des valeurs de « et de vo qui peuvent varier

sous l’effet des gaz absorbés.

Si l’on admet que le seuil vo est lié à l’effet Volta par l’équation d’Einstein :

les variations de va et de V doivent être telles que : Pour comparer ces variations, nous avons calculé,

pour chaque métal :

et

,

ainsi que :

L’examen des courbes de distribution spectrale,

la détermination des seuils vrais et la comparaison

de d VI calculé à la variation A V de l’effet Volta mesurée par Dubois [7] conduisent aux conclusions suivantes :

L’action de l’oxygène entraîne une diminution

de l’émission photoélectrique pour tous les métaux

étudiés et pour toutes les valeurs de la longueur

d’onde. La longueur d’onde du seuil aoo est en

outre toujours inférieure à ),.D ; il en résulte que les valeurs de DYl sont toujours positives, comme

celles de AV. La concordance de 0 Y1 et de AV est satisfaisante, sauf pour le fer et pour le platine.

La construction de Fowler montre que l’oxygène

ne modifie pas sensiblement la probabilité oc

Pour le platine, le sens des variations compliquées

de l’effet Volta avec la température correspond au

sens des variations du seuil :

L’action de la vapeur d’eau conduit à des résul- tats moins simples. Elle provoque un accroisse- ment du courant photoélectrique pour les faibles

longueurs d’onde ; parmi les métaux étudiés, seul

le platine ne satisfait pas à cette règle générale, du

moins pour X > 2 000 Â. Pour les valeurs élevées de la longueur d’onde les résultats ne sont pas les mêmes pour tous les métaux.

Le sens de variation du seuil vrai sous l’action

(11)

de la vapeur d’eau n’est pas identique pour tous

les métaux ; il en résulte que d VI et 0 V ne sont

pas toujours de même signe.

On peut interprèter ce résultat en admettant

que la vapeur d’eau modifie à la fois l’effet Volta V et l’énergie llo des électrons du métal, tandis que llo n’est pas modifié par l’action de l’oxygène.

Dans cette hypothèse, la relation de définition du seuil vrai :

entraînerait :

soit, numériquement :

Le tableau suivant montre que Ayo est négatif

pour tous les métaux. La construction de Fowler fait apparaître que la probabilité varie peu ou

augmente sous l’action de la vapeur d’eau :

En résumé, l’oxygène produit une diminution

de la longueur d’onde du seuil ; il ne modifie pas sensiblement l’énergie Mo et la probabilité x. La

vapeur d’eau produit une diminution de li, et, en

général, un accroissement de x. Manuscrit reçu le 19 février 1962.

BIBLIOGRAPHIE [1] DUBOIS (J.), Ann. d’Astroph., 1942, 5e année, 1, 23.

[2] ROGOZINSKI (A.), Techn. Gén. du Lab. de Phys., 1950, vol. II, chap. 13, éd. C. N. R. S.

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[4] VAN SUCHTELEN (H.), Rev. Tech. Philips, 1940, t. V, 2,

54.

[5] Du BRIDGE (L. A.), New Theories of the Photoelectric Effect, Hermann, 1935.

[6] FOWLER (R. H.), Phys. Rev., 1931, 38, 45.

[7] DUBOIS (E.), Ann. Physique, 1930, XIV, 39.

[8] DUBOIS (E.), Act. Scient. Industr., 1934, 81, 2.

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