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Submitted on 1 Jan 1962
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Étude de l’émission photoélectrique des métaux
Emmanuel Dubois, Marcel Bathier
To cite this version:
Emmanuel Dubois, Marcel Bathier. Étude de l’émission photoélectrique des métaux. J. Phys. Ra-
dium, 1962, 23 (5), pp.277-286. �10.1051/jphysrad:01962002305027700�. �jpa-00236626�
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ÉTUDE DE L’ÉMISSION PHOTOÉLECTRIQUE DES MÉTAUX
Par EMMANUEL DUBOIS et MARCEL BATHIER,
Laboratoire de Physique, Faculté des Sciences de Clermont.
Résumé.
2014Mesure des courants photoélectriques par une méthode dynamique d’utilisation des électromètres. Réalisation d’un électromètre à lampes à faible dérive. Vérification expérimentale
de la théorie de Fowler dans le cas de l’or, du cuivre, du fer, du nickel, du molybdène, du tungstène
et du platine soumis à l’action de l’oxygène et de la vapeur d’eau après dégazage. Comparaison
des variations de l’émission photoélectrique et des variations correspondantes de l’effet Volta.
Influence de l’oxygène et de la vapeur d’eau sur le rendement quantique de l’émission photo- électrique et sur l’énergie des électrons du métal.
Abstract.
2014A dynamical method of measuring photoelectric currents by use of electrometers.
Design of a low-drift vacuum-tube electrometer. Comparison of Fowler’s theoretical results with
experimental data for gold, copper, iron, nickel, molybdenum, tungsten and platinum ; effects
of oxygen and water on the photoelectric emission after outgassing. Comparison of variations of the photoelectric emission with variations of the Volta effect. Influence of oxygen and water
on the quantum output of the photoelectric emission and on the energy of the electrons of the metal.
LI JOURNAL DE PHYSIQUE ET LB RADIUM TOME 23, MAI 1962,
Méthode dynamique de mesure des courants
photoélectriques.
-Le principe du dispositif expé-
rimental permettant l’étude de l’émission photo- électrique d’une cat hode c est illustré par la figure 1.
FIG. 1.
La cathode c et l’anode a sont placées dans le
vide. La cathode reçoit un flux lumineux cons- tant 1> ; elle est reliée à l’appareil de mesure M par le conducteur J. L’appareil le mieux adapté à la
mesure directe des courants photoélectriques est
l’électromètre car sa résistance très élevée est du même ordre de grandeur que la résistance des cel- lules photoélectriques.
Le conducteur J est primitivement relié à l’en-
ceinte conductrice prise pour origine des potentiels.
z) l’instant zéro, on l’isole et son potentiel v varie
alors en fonction du temps. La méthode dynamique
de mesure consiste à noter la valeur de v à l’ins- tant t et à en déduire la valeur du courant photo- électrique I. Le courant I peut être considéré
comme constant au cours de la mesure car lé poten- tiel v et la chute de tension rI restent très infé- rieurs à la force électromotrice E.
Dans le cas où l’on utilise une lampe électromètre
comme appareil de mesure, le système constitué par
le conducteur J et l’électromètre est équivalent à
un condensateur de capacité C constante.
Si l’isolement de J était parfait, la charge q du
condensateur à l’instant t serait telle que : d’où :
Connaissant l’indication de l’électromètre au
bout d’un temps donné, on détermine ainsi I ; la sensibilité est d’autant plus grande que la capa- cité C est plus faible.
En fait, on doit tenir compte du courant de fuite dû à l’imperfection de l’isolement. Soit R la résis- tance d’isolement qui est de l’ordre de 1014 ohms.
Le potentiel v ne croit pas indéfiniment comme
dans le cas idéal de l’isolement parfait. En effet,
le courant de fuite il = v/R commence par aug- menter avec le temps puisque v augmente à partir
de l’instant initial ; il s’établit un état de régime lorsque l’intensité du courant de fuite atteint l’in- tensité du courant photoélectrique I. Le calcul
donne l’expression de v :
La constante de temps r = RC a une valeur élevée et il faudrait attendre plusieurs heures pour
que la valeur asymptotique de v soit pratique-
ment atteinte. Si l’on note la valeur de v au bout
d’un temps t très inférieur à ’t’, la loi de variation de v est sensiblement la même que dans le cas idéal.
Le développement en série de l’exponentielle donne
en effet :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01962002305027700
soit : v ~_ (I/C)t, avec une erreur relative inférieure à t%2RC, c’est-à-dire de l’ordre du millième dans les conditions des mesures. On confond alors, pour t « r, la courbe v(t) avec sa tangente à l’origine qui correspond au cas idéal (fige 2).
FIG. 2.
Dans le cas où l’on utilise un électromètre à qua- drants avec le montage hétérostatique (fig. 3), le système constitué par le conducteur J et l’électro- mètre est encore équivalent à un condensateur dont nous allons déterminer la capacité cons-
tante C".
FIG. 3.
Notations :
C : capacité du conducteur J,
- C’ : coefficient d’influence de l’aiguille de l’élec-
tromètre sur le conducteur J,
- Cl : coefficient d’influence de l’anode sur le con-
ducteur J,
v : potentiel du conducteur J,
Y : potentiel de l’aiguille,
E : potentiel de l’anode, Q : charge du conducteur J,
ex : déviation de l’aiguille.
CALCULS.
-Expression générale de la charge
de J :
avec :
soit : d’où :
Conditions initiales :
A l’instant t, la charge de J s’est accrue de q2:
d’où :
avec :
oc = KVv (montage hétérostatique, .K = constan e),
ce qui entraîne :
On en dédùit l’expression de la capacité équiva-
lente :
et la loi de variation du potentiel v :
Des relations : et :
on déduit la sensibilité de l’électromètre à la
charge :
Pour un électromètre donné (K et A déterminés)
dans un montage donné (C déterminé), la sensibi- lité s est maximale pour la valeur Vm de la tension
d’aiguille qui rend le dénominateur minimal, d’où :
Pour V = Vm, on a :
d’où :
La capacité du condensateur équivalent est alors
le double de la capacité du conducteur isolé J.
ÉTALONNAGE DE L’ÉLECTROMÈTRE A QUADRANTS AUX CHARGES.
On pourrait faire l’étalonnage au moyen d’un quartz piézoélectrique qui donne des charges con-
nues, mais il faudrait que la capacité du conduc-
teur J fût la même pour l’étalonnage et pour les mesures ; pour qu’il en fût ainsi, il serait néces-
saire de laisser le quartz relié en permanence au conducteur J, ce qui aurait pour eff et d’accroître C,
donc de réduire la sensibilité. Il est préférable d’éta-
lonner d’abord l’électromètre aux potentiels et de
déterminer la capacité 2C par une méthode balis-
tique dont le principe est le suivant.
Le montage utilisé (fig. 4) permet de porter
l’anode soit au potentiel zéro (position 1), soit
au potentiel E (position 2) par l’intermédiaire du
279
galvanomètre balistique G. La modification du
montage des mesures affecte seulement le conduc- teur non isolé relié à l’anode ; elle n’entraîne donc
aucune perturbation de C et de
-Cl.
.
FIG. 4.
1/expression générale de la charge du conduc-
teur J :
°devient, pour V = Ym :
Initialement, on met au sol a et J, puis on isole J,
d’où :
On porte ensuite a au potentiel E. De l’élonga-
tion maximale du galvanomètre balistique, on
déduit la valeur de la charge Q, = Cl E fournie
par le générateur et, de la déviation permanente
de l’électromètre, on déduit la valeur du potentiel v :
d’où :
L’utilisation d’un électromètre à quadrants type EL. 1, des Établissements A. 0. I. P., nous
a permis d’atteindre une sensibilité pour laquelle
il était possible d’apprécier des courants de l’ordre
de 10-16 ampère, la capacité 2C étant voisine de
100 u. e. s. C. G. S. L’étalonnage a été fait avec
un galvanomètre Zernike Zc A 15 des Établisse-
ments Kipp et Zonen, donnant une élongation
maximale de 1 mm pour une charge de 1,20 X 10- 10
coulomb.
réalisation d’un électromètre à lampes à faible
dérive.- Le conducteur J dont on veut connaitre le potentiel v est relié à la grille d’une triode élec-
tromètre (méthode de la grille isolée). La mesure du
courant anodique de la lampe au moyen d’un gal-
vanomètre permet, après étalonnage, de détermi-
ner v.
La capacité de grille étant très faible (de l’ordre
de 0,1 u. e. s. alors que la capacité d’un électro- mètre à quadrants est peu inférieure à 20 u. e. s.),
la sensibilité d’une lampe électromètre peut at- teindre des valeurs très élevées, mais on est, dans la pratique, limité par la dérive du zéro due princi- palement aux fluctuations de la tension de chauf-
fage du filament. Plusieurs auteurs ont décrit des
montages destinés à réduire la dérive et utilisant soit une seule lampe, soit deux lampes électro-
mètres montées en pont [1], [2], [3].
Nous avons réalisé un montage en pont, au
moyen de deux triodes électromètres Philips 4060,
et nous avons étudié les conditions permettant
la meilleure compensation possible des variations du chauffage, compte tenu du fait que deux lampes
de même type présentent des caractéristiques fort
différentes.
Le schéma de principe est donné par la figure 5 qui précise en outre les notations. La lamper(1)
est la lampe compensatrice et la lampe (2) est la lampe de mesure.
FIG. 5.
,Les fluctuations de la force électromotrice e de la batterie de plaque sont négligeables devant celles
de la batterie de chauffage car le courant anodique
est de quelques dizaines de microampères seule-
ment alors que le courant de chauffage est de l’ordre
de l’ampère.
Pour chaque lampe, la tension de grille et la
résistance de charge du circuit anodique étant fixées, une augmentation de la tension de chauffage
entraîne une augmentation du courant anodique,
donc une diminution de la tension de plaque : les
courbes Vc = (pi (VF,) et VD = Q2 ( VF 2) sont
décroissantes.
FIG. 6,
La condition d’équilibre du pont : soit :
est satisfaite en tout point de fonctionnement tel que M. La stabilité du zéro est réalisée si une varia- tion AE de la force électromotrice de la batterie de chauffage, commune aux deux lampes, entraîne
des variations il VF1 et il VF2 telles que :
Le principe du réglage est le suivant : Les fila-
ments des deux lampes sont reliés en parallèle et
alimentés au moyen de la même batterie, par l’intermédiaire d’une résistance choisie de manière que la tension de chauffage soit égale à la plus petite des valeurs indiquées par le constructeur pour l’une et l’autre lampes, soit :
On a ainsi :
pour toute valeur de AE. Pour que la variation de la tension de chauffage entraîne alors sensible- ment :
il faut que les deux courbes aient la même pente en M :
Fic.7.
Le choix des polarisations de grille Fez VG2,
de la force électromotrice e et des résistances Ri
et R2 permet de réaliser à la fois la condition d’équi-
libre (I) et la condition de stabilité (II).
Le courant de grille IG ne dépasse pas 10-14 A pour toute valeur négative du potentiel de la grille
et il s’annule pour une valeur déterminée VGO
de ce potentiel [3]; il faut donner à la tension de
polarisation VG2 la valeur VGO afin que le courant débité par l’électromètre soit minimal au cours des mesures. On détermine la valeur de VGO pour la lampe de mesure en utilisant la propriété sui-
vante [4] : VGO est le potentiel d’équilibre pris par
la grille isolée lorsque la lampe est alimentée dans des conditions déterminées (if, Vp).
-
Détermination expérimentale de la loi de variation de VGO en fonction de VF et de Vp (po-
tentiel de plaque).
Le courant anodique IP est fonction de YF, VG et Vp :
ou encore :
si la résistance de charge R a une valeur déter-
minée.
Pour les deux lampes données, utilisées avec la
même résistance de charge R = 60 000 ohms, on
a mesuré Ip, de manière systématique, en donnant
à VF seize valeurs comprises entre 0,20 et 0,66 volt,
à VG onze valeurs comprises entre 0 et
-3,14 volts
et à la force électromotrice de la batterie de plaque
six valeurs : e =1,5 volt, 2e, ..., 6e. Ip étant plus grand pour la seconde lampe que pour la premièxe,
toutes choses égales d’ailleurs, on prend la seconde
comme lampe de mesure [4].
Pour chaque lampe, on construit les caractéris-
tiques Ip = GO(Vr,) correspondant à la grille isolée, en donnant à la force électromotrice de la batterie de plaque successivement les valeurs e, 2e,
..., 6e (fig. 8).
Fie. 8.
Pour chaque lampe également, on construit les
caractéristiques de plaque Ip = H(VG), pour
chaque valeur de VF, en donnant à la force élec- tromotrice de la batterie de plaque successivement les valeurs e, 2e, ..., 6e (fig. 9). A partir de la
valeur 3e, les courbes se déduisent l’une de l’autre par une translation parallèle à l’axe des ordonnées.
Les réseaux des caractéristiques de plaque
Ip = H( VG) correspondant aux différentes ten-
sions de chauffage VF et le réseaux des caractéris’
281
FIG. 9.
tiques à grille isolée Ip = Go (VF) permettent
de déterminer YF en fonction de VG et de e comme
l’indique la figure 10.
FIG.10..
Pour les deux lampes, on a trouvé que, pour une tension de chauffage VF donnée, la valeur de EGO
est indépendante de la force électromotrice de la batterie de plaque lorsque celle-ci est comprise
entre 1,5 et 9 volts.
Les courbes
-VGO = K(VF) correspondant
aux deux lampes sont des droites parallèles de pente 3,73 (fig. 11).
On lit sur le graphique, pour la lampe de
mesure (2), la valeur de VGO correspondant à Vg = 0,49 volt. C’est la valeur à adopter pour YG2.
Il reste à choisir les valeurs de YG1, e, R1 et R2
de manière à réaliser la condition d’équilibre (I) et
la condition de stabilité (II).
Pour chaque lampe, on donne à VF, VG, e et R
des valeurs déterminées ; on mesure Ip et on calcule le potentiel de plaque :
FIG. 11.
Les mesures ont été faites dans les conditions suivantes :
Lampe (1).
VF variant de 0,20 à 0,66 volt, VG1 variant de
-3 à + 3 volts,
e variant de 1,5 à 32 volts,
Ri variant de 40 000 à 475 000 ohms.
VF variant de 0,20 à 0,66 volt , Lampe (2).
VG 2 = -1,20 volt,
e variant de 1,5 à 32 volts,
R2 variant de 40 000 à 475 000 ohms.
On trace, pour VG et .R donnés, le réseau des
caractéristiques V = L(VF) correspondant aux dif-
férentes valeurs de e (fig. 12).
Fic.12.
Les résultats obtenus sont les suivants : Lorsque
e augmente, toutes choses égales d’ailleurs, V et Id V/d VF! augmentent ; l’augmentation de R en.
traine un léger accroissement de Id V/d VFI ; enfin,
la variation de VG produit une translation des
caractéristiques parallèlement à l’axe des ordon- nées.
Cette dernière propriété est particulièrement
intéressante pour le réglage. Elle permet en effet
de réaliser successivement, et indépendamment
l’une de l’autre, l’égalité des pentes des deux carac.
téristiques et l’égalité des ordonnées au point de
fonctionnement. Le choix de e, R, et .R2 permet d’obtenir la première condition. Il suffit ensuite de faire varier V GI, c’est-à-dire de déplacer la caractéristique de la. première lampe parallèle-
ment à l’axe des ordonnées pour obtenir la seconde condition.
La pente de la caractéristique étant, en valeur absolue, beaucoup plus grande pour la lampe (2)
que pour la lampe (1) au voisinage de
VF = 0,49 volt,
il a été nécessaire de choisir deux valeurs distinctes el et e2 pour les forces électromotrices des batte- ries de plaque.
Les valeurs qui ont été adoptées pour les diffé- rents paramètres sont les suivantes.
Le montage et les blindages ont été réalisés avec
le soin minutieux que nécessitent les mesures élec-
trométriques [2]. La tension de chauffage était
fournie par un accumulateur au plomb de forte capacité.
Il est possible d’apprécier des courants de l’ordre
de 5 X 10-18 A. L’isolement de l’électromètre à
lampes est meilleur que celui de l’électromètre à
quadrants, mais sa stabilité est moins bonne malgré
l’atténuation considérable de la dérive obtenue par la méthode de réglage précédente.
Étude expérimentale de l’émission photoélec- trique des métaux.
-DESCRIPTION DU MONTAGE.
-
La cathode c et l’anode a, représentées respec- tivement par les figures 13 et 14, sont vissées à
l’extrémité des tiges porte-électrodes T’ et T qui
traversent le bouchon rodé B et sont placées dans
une canalisation à vide (fige 15 et fig, 16). La ca-
thode reçoit, à travers la glace de quartz Q, la
lumière issue d’un monochromateur Jobin et
Yvon, type Géorgie, éclairé par une lampe à vapeur de mercure à très haute pression SP 500. Ce dispo-
sitif permet de remplacer aisément une cathode
donnée par une autre faite d’un métal différent.
On donne à la différence de potentiel Va
-Fic une
valeur suffisante pour que les électrons émis par l’anode ne puissent pas atteindre la cathode et ne
perturbent ainsi en rien le courant photoélectrique
mesuré dû à la seule émission de la cathode.
Les bouchons A et B et les connexions reliant T’
et T au montage extérieur (cf. fig. 1) sont placés
à l’intérieur d’un blindage opaque mis au sol. La connexion faisant partie du conducteur J est très
courte, de manière que la capacité C soit aussi petite
que possible.
FIG. 13.
FIG. 14.
Fi.15.
Fic.16.
TECHNIQUE DES MESURES. - Avant d’étudier l’émission photoélectrique d’une cathode donnée, il
faut éliminer les gaz que contient le métal car la
présence de ces gaz modifie considérablement la loi de distribution spectrale du photocourant. On
réalise le dégazage en portant à une température élevée, pendant un temps suffisant, le métal main-
tenu dans le vide. Le chauffage de la cathode est obtenu par induction haute fréquence grâce à un générateur électronique Thomson-Houston, type
TH 1250. La durée dn dégazage doit être, en géné- ral, d’une trentaine de minutes pour que les mesures soient bien reproductibles. Dès que les électrodEs ont repris la température ambiante, on mesure le
courant photoélectrique, par la méthode dyna- mique, pour différentes valeurs de la longueur
d’onde de la lumière excitatrice. La durée t d’une
mesure est de l’ordre de 2 minutes. Un dispositif
283
approprié permet de soumettre la cathode à l’action de l’oxygène ou de la vapeur d’eau après le déga-
zage et on recommence ensuite les mesures.
Analyse des résultats.
-Nous avons étudié ex-
périmentalement la distribution spectrale du pho-
tocourant pour l’or, le cuivre, le fer, le nickel, le molybdène, le tungstène et le platine préalable-
ment dégazés, puis soumis à l’action de l’oxygène après le dégazage, enfin soumis à l’action de la va-
peur d’eau après le dégazage. Il a été nécessaire
de déterminer la répartition de l’énergie lumineuse
dans le spectre au moyen d’une thermopile, de
manière à évaluer l’intensité I du courant photo- électrique correspondant à un flux lumineux de référence.
Dans tous les cas, la courbe I(X) décroit lorsque
la longueur d’onde X de la lumière excitatrice aug- mente et elle est asymptote à l’axe des abscisses,
conformément à la théorie de Fowler [5]. Pour
une sensibilité donnée de l’appareil de mesure, la courbe se confond pratiquement avec l’axe des
abscisses à partir d’une certaine valeur, 4 de la longueur d’onde au-delà de laquelle le courant n’est plus mesurable. Nous appellerons seuil apparent
cette longueur d’onde qui, en réalité, ne constitue
pas une grandeur caractéristique du métal étudié,
car elle dépend de la sensibilité de l’électromètre :
avec une sensibilité accrue, on observe un dépla-
cement du seuil apparent vers les grandes longueurs
d’onde.
Les courbes de distribution spectrale de l’or,
du cuivre et du fer ont la même allure. Le courant
photoélectrique est, dans les trois cas, plus faible
pour le métal soumis â l’action de l’oxygène que pour le métal dégazé, quelle que soit la longueur
d’onde. Par contre, l’action de la vapeur d’eau accroit l’émission photoélectrique pour les faibles
longueurs d’onde et la diminue pour les grandes longueurs d’onde. Sur le graphique (fig. 17), on
observe que la courbe 0 correspondant au métal
soumis à l’oxygène est entièrement au-dessous de la courbe D correspondant au métal dégazé. La
courbe E correspondant au métal soumis à la vapeur d’eau coupe la courbe D au point d’abs-
cisse a . Les valeurs de Xi sont 2 920 A pour l’or,
2 980 pour le cuivre et 2 965 A pour le fer.
Dans le cas du nickel, du molybdène et du tungs- tène, l’action de l’oxygène produit une diminution
du courant photoélectrique quelle que soit la
longueur d’onde, comme pour les métaux précé- dents, et l’action de la vapeur d’eau accroit la valeur du courant photoélectrique pour toutes les
longueurs d’onde. L’allure des courbes de distri- bution spectrale est donnée par la figure 18 : la
courbe 0 est entièrement au-dessous de la courbe D et la courbe E est entièrement au-dessus de D.
Le platine présente des particularités remar- quables par rapport aux autres métaux étudiés.
L’émission photoélectrique du platine soumis à
l’action de l’oxygène dépend beaucoup de la tem- pérature de dégazage, alors que pour les autres métaux cette température a peu d’influence.
Lorsque la températùre de dégazage augmente, le rapport ID/Io du courant correspondant au pla-
tine dégazé au courant correspondant au platine
soumis à l’oxygène varie, pour une longueur d’onde donnée, conformément au tableau suivant.
Par contre, la température de dégazage n’a pas d’influence àppréciable sur le platine dégazé et
sur le platine soumis à la vapeur d’eau ; mais la
vapeur d’eau produit une diminution du courant
photoélectrique, résultat que nous n’avons observé pour aucun autre métal ; les courbes 0 et E sont entièrement au-dessous de la courbe D ( fig.19).
Fie.17.
FIG. 18.
_
Les résultats expérimentaux ont été analysés
par la méthode de Fowler [5], [6]. Selon la théorie
de Fowler, l’intensité I du courant photoélectrique
a pour expression :
FIG. 19.
avec :
u : probabilité pour qu’un électron capte un
.