HAL Id: jpa-00208541
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00208541
Submitted on 1 Jan 1976
HAL
is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire
HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Étude de la chimisorption d’une molécule diatomique sur un métal
J. Lopez, J.C. Le Bosse
To cite this version:
J. Lopez, J.C. Le Bosse. Étude de la chimisorption d’une molécule diatomique sur un métal. Journal
de Physique, 1976, 37 (12), pp.1409-1415. �10.1051/jphys:0197600370120140900�. �jpa-00208541�
ÉTUDE DE LA CHIMISORPTION
D’UNE MOLÉCULE DIATOMIQUE SUR UN MÉTAL
J. LOPEZ
Laboratoire de
Physicochimie,
UniversitéClaude-Bernard, 43,
bd du11-Novembre-1918,
69621Villeurbanne,
Franceet
J. C. LE BOSSE
Laboratoire
d’Electronique Appliquée
à laPhysique
desSurfaces, I.N.S.A., 20,
av.Albert-Einstein,
69621Villeurbanne,
France(Reçu
le 3 mai1976, accepté
le23 juillet 1976)
Résumé. 2014 Nous examinons la compétition entre les liaisons adsorbat-substrat et moléculaire,
dans le cas simple de la chimisorption d’une molécule
diatomique
de type H2 sur un métal à une seulebande de valence. Cette
compétition
est discutée à l’aide d’expressionsalgébriques
des énergiessuivantes :
(i) les énergies de chimisorption de la molécule et des atomes, (ii) les
énergies
de liaison de la molécule libre et adsorbée.Ces
expressions algébriques
sont obtenues à l’aide d’une méthode dedéphasages généralisés,
en supposant que les densités d’états des niveaux liés virtuels sur l’adsorbat aient unprofil lorentzien.
On montre que dans la
plupart
des cas lecouplage
indirect ne joue pas de rôleprépondérant.
Lacompétition
entre les liaisons est essentiellement due à l’élargissement des niveaux de l’adsorbat induit par lecouplage
atome-métal. La liaison moléculaire se constitue alors au détriment de la liaison atome-substrat, et réciproquement. Ces résultats peuventpartiellement expliquer
lepouvoir
brisant des métaux sur les liaisons moléculaires
d’espèces
adsorbées.Abstract. 2014 We study the
competition
between the adsorbate-substrate bond and the molecular bond, in thesimple
case of thechemisorption
of a diatomic H2 type molecule on a metal with onevalence band. We
investigate
thiscompetition
with thehelp
ofalgebraic expressions
for thefollowing
energies :(i) the
chemisorption energies
of the molecules and of the adatoms,(ii)
the binding energies of the free and chemisorbed molecule.These
expressions
areperformed
by a generalizedphase
shift method, in which the densities of states associated with the virtual bound molecular levels are assumed to have a lorentzianprofile.
We show that in most cases, the indirect
coupling
does notplay
a dominant role in the competitionprocess. This
competition
arisesmainly
from thebroadening
of the molecular levels induced by theadatom-metal
coupling.
So, the molecular bond is formed inpreference
the adatom-substrate bond,and conversely. These results could
partially explain
the cracking power of metallic surfaces towards the molecular bonds of chemisorbedspecies.
Classification Physics Abstracts
7.856
1. Introduction. - Nous examinerons dans cet article la
competition
entre les liaisons adsorbat- substrat etmoleculaire,
d’une moleculediatomique
de
type H2
adsorbee aplat
sur un metal. La liaisonadsorbat-substrat est de nature tres diff6rente de celle d’une liaison covalente au sens de la chimie
quantique,
car les etats du metal constituent un
pseudocontinuum.
De
meme,
la liaison moleculaire enphase
adsorbee nes’apparente
quepartiellement
a la liaison covalente de la molecule enphase
gazeuse. Eneffet,
il faut lui superposer une liaison indirecte assuree par les r6so-nances
electroniques qui
sont vehiculees par le substrat[1].
Deplus, l’adsorption
de la molecule se faitgeneralement
avec un transfert decharges
adsorbat-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197600370120140900
1410
substrat. Les atomes
ionises,
et lacharge
d’6cranqu’ils
induisent dans le metal constituent deux
dipoles qui
serepoussent.
L’energie correspondante
doit etre incluse dans1’energie
de liaison de la molecule adsorbee.Enfin,
les processus de resonanceelectronique
entreles 6tats
atomiques
de 1’adsorbat et ceux du substratprovoquent
undeplacement
et un61argissement
desniveaux liant et antiliant de la
molecule,
les transfor- mant en niveaux lies virtuels au sens de Friedel[2].
Ceteffet aussi a une influence sur
1’energie
de liaison de la molecule adsorbee.Comme dans le cas de liaisons purement
covalentes,
on
peut
s’attendre intuitivement a ce que la liaison adsorbat-substrat se fasse auxdepens
de celle de lamolecule,
etreciproquement (1).
Enfait,
cettecompe-
tition s’exerce de
fagon plus subtile,
d’unepart
a cause de la natureparticuliere
des liaisonsadsorbat-substrat,
et d’autre part, a cause du
couplage
indirect.Nous comparerons les
energies
de liaison mole- culaire enphase
gazeuseEmg,
et enphase
adsorbeeEma,
ainsi que lesenergies d’adsorption
d’une moleculeEa2
et d’un atomeEal.
Cesquatre energies
ne sont pasind6pendantes,
et v6rifient la loi de conservation :On en deduit en
particulier
que si lerapport Ema/Emg
est
superieur,
ou inferieur a un, il en est de meme durapport Ea2/2 Eal.
L’effet que l’on cherche a mettre en evidence n’est ni de nature
magnetique,
ni de natureionique.
Parsouci de
simplicity
nous choisirons un mod6lequi
exclut ces deux
phenomenes.
L’hamiltoniendu
sys- teme sera :Les indices i
et j designent
les sites du reseau cristallin dumetal,
tandis que A et Bd6signent
lespositions
desdeux atomes de la molecule.
v(A)
etv(B)
d6finissent les sites du metalplus proches
voisins de A et B. 8 est1’energie
du niveau de valence d’un atome libre.(1) Pour illustrer la notion de competition entre liaisons cova- lentes, examinons un exemple tres simple. Considerons deux molecules diatomiques constituees d’atomes monovalents, de meme niveau de valence, dont les liaisons sont caracterisees par des
int6grales de r6sonance - fl et - V. Leurs energies de liaison sont trivialement Ep = - 2 fl et Ev - 2 V. Considerons maintenant
une molecule triatomique possedant deux liaisons identiques aux precedentes. En supposant par exemple fl V pour simplifier, un
2
calcul imm6diat conduit a
Efl t
v etEv 2 V I V
On peut remarquer que dans la molecule triatomique, les deux
liaisons sont plus faibles que dans le cas des molecules diatomiques correspondantes.
J
designe
lespin.
a est unpotentiel intra-atomique
determine de
fagon
autocoh6rente par laregle
dessommes de Friedel
[3].
Lesparam6tres - fl
et - Vsont
respectivement
lesintegrales
deresonance
entreles 6tats
atomiques
de1’adsorbat,
et entre ceux-ci etles etats localises sur les sites
plus proches
voisins dusubstrat. Le modele resultant est
analogue
a celuiutilise par Allan et
Lenglart [4],
etcomparable
a ceuxutilises par Einstein et Schrieffer
[5],
ouGrimley [1, 6],
pour traiter des
problemes
dechimisorption.
Dans un
premier temps,
calculons a. Pourcela,
il faut examiner les densites d’etat sur les atomes adsorbes. Celles-ci s’obtiennent a
partir
des elementsde matrice
diagonaux
del’op6rateur
de GreenGl1(w)
defini par
(2) :
h est 1’hamiltonien a un corps du
systeme
noncouple.
V est la matrice de
couplage
adsorbat-substrat.Les elements de matrice de ces differents
operateurs s’expriment
directement a 1’aide de1’expression (2)
del’hamiltonien.
Dans le cas de
1’adsorption
d’unemolecule,
laresolution de
1’equation (3)
conduit a :Lei
excursionsélectroniques
dans le metal se traduisentau niveau de 1’adsorbat par une self
energie
definiematriciellement par :
ou
GOM(W)
estl’operateur
de Green associe au metal seul. Le cas de1’adsorption
d’un atome se deduitimmediatement de
(4)
enannulant pet QAB(W),
Par souci de
simplicite,
nous supposerons que lesparametres fl
et V sontpetits
parrapport
a lalargeur
de bande du metal. Dans ce cas, les niveaux lies virtuels
atomique
et moleculaire sont voisins et etroits.Leur contribution n’est alors
importante
que dans undomaine
d’6nergie petit,
danslequel
onpeut
supposer les selfenergies QA(W)
etQAB(W)
constantes. Cetteapproximation
conduit a desprofils
de densite d’etats lorentziens pour tous les niveaux lies virtuels[7].
Dans ce cas, supposer que la
regle
des sommes de(2) a designe l’ensemble des indices associes aux 6tats de 1’adsor- bat, et M celui des indices associes aux 6tats du metal. Par exemple GaM est une matrice dont le nombre de lignes est egal au nombre
d’etats de 1’adsorbat, et le nombre de colonnes egal au nombre
d’etats du metal.
Friedel est vérifiée est
equivalent
a supposer quel’ adsorption
est neutre. Posons :et
La
regle
des sommes de Friedel conduit a1’equation :
Im In det
[ha + V’ Qa(’EF)
+(a - EF) lj=7c. (8)
Par la
suite,
nousprendrons
le niveau de Fermi SFcomme
origine
desenergies.
On trouve alors dans lecas d’une molecule adsorbee :
et dans le cas d’un atome adsorbe :
avec :
Dans le cas de la
chimisorption
d’un atome, le niveau de valenceatomique s’ajuste
au niveau de Fermi.Un tel modele est
equivalent
a celui d’Anderson[8]
dans
lequel
e+ -r-
+ A = SF, avec une solution nonmagnetique.
La densite d’etat d6finie par la relation
(4)
sesepare
en deux contributions
correspondant
aux 6tats liant et antiliant de la molecule. Laself-6nergie V2 QAB(W)
modifie leur
elargissement
par rapport au cas del’adsorption
d’un atome ; celui-ci devient 6 + J sin (p pour le niveau liant et 6 - J sin qJ pour le niveau anti- liant. Elle transformeaussi fl
en unparametre
de r6so-nance efficace
fl* qui
tient compte des excursions élec-troniques
dans lesubstrat,
c’est-d-dire des r6sonances indirectes(voir Fig. 1).
Finalement,
les seulsparametres qui
subsistent dans notre modele sontfl, 6,.A,
laphase
qJ et lademi-largeur
de bande que l’on
prendra
comme united’6nergie.
fl
caracterise la liaison moleculaire enphase
gazeuse, les autresparametres
contiennent l’information sur lag6om6trie
de lachimisorption,
lespropri6t6s
dumetal,
et le
couplage
adsorbat-substrat.Dans le
paragraphe 2,
nous etablirons les expres- sionsg6n6rales
des differentesenergies Eai, Ea2, Emg
et
Ema,
enprecisant particuli6rement
le casoù /3
et Vsont
petits.
Nous donnerons alors desexpressions algebriques simples
de ces différentesenergies,
apartir desquelles
nous discuterons les caslimites fl 6,
J etfl
>>6,
J.Enfin,
leparagraphe
3 contiendra la conclu- sion de cette etude.2. Etude de la
competition
entre les liaisons mole culaire et adsorbat-substrat. - Pour calculer les diff6-’rentes energies Eal, Ea2, Ema, Emg, nous
utiliseronsune methode de
dephasages generalises [9, 10],
FIG. 1. - Cette figur.e represente les densites d’etats : a) associee au niveau virtuel apparaissant lors de l’adsorption neutre et non
magn6tique d’un atome; b) sur un atome de la molecule adsorbee dans le cas ofj # >> A, 6; c) dans un cas oii # d, 6. Dans ces deux derniers cas les pics situes en dessous et au-dessus du niveau de Fermi sont respectivement associes aux niveaux virtuels liant et antiliant de la molecule. Les regions hachurees indiquent les parties
remplies de densites d’etats.
adaptee
a notreprobl6me.
Pard6finition, 1’energie d’adsorption
de la molecule est donnee par :ou
EO(p, V)
est1’energie
de 1’6tat fondamental dusysteme
adsorbat-substrat pour lesvaleurs
et V desparametres
decouplage.
Cetteenergie s’exprime
aise-ment a l’aide de
l’operateur
de Green6’(D),
associeau
systeme :
.ou
U(,8, kJ
est1’energie
d’interaction dusysteme, comptee
deux fois dans lepremier
terme. Dans notrecas, elle se reduit a
U(fl, V)
= am.Apres quelques
calculs
alg6briques rappeles
dansl’appendice A,
on obtient :
1412
L’energie d’adsorption
d’un atome se deduit facilement du calculprecedent ;
elle est6gale
a :En
phase
gazeuse,l’énergie
de liaison de la mol6cule est :En
phase adsorbee,
elle s’obtient a 1’aide de la relation de conservation desenergies (1).
Calculons maintenant ces différentes
energies
àl’aide des
approximations
locales deQA(a)) et Q pB(c)
effectu6es lors de 1’etude des densites d’etats.
L’energie d’adsorption
moleculairepeut
alors se mettre sous la forme :avec
Ema
se deduit immediatement de ce resultat a l’aide de la relation(1).
Remarquons
queEal
etEa2
ne s’annulent pasavec V. Cette anomalie
provient
du choix d’un modele excluant les solutionsmagnetiques qui
devraientapparaitre quand V approche
z6ro. V ne devra doncetre ni
trop petit,
afin de seplacer
en dehors dudomaine ou les solutions sont
magnetiques,
nitrop grand
pour conserver la validite de1’approximation
lorentzienne. Cette anomalie
disparait lorsque
Ecoincide avec le niveau de Fermi. Il faudra donc supposer que E reste voisin de
celui-ci,
cequi
estgeneralement
le cas.Les
expressions (16)
et(17)
sontcompliquees ;
il n’est donc pas
possible
de les utiliser sous cette forme pour discuter1’aspect physique
duphenomene
etudie :Appelons Em(o)
etEa(0)
lespseudo-energies
deliaison,
ou
d’absorption
d’unemolecule,
calculees en annu-lant A. On peut alors
decomposer Ema
etEa2
de lafagon
suivante :avec :
On
peut interpreter physiquement
chacun des termes intervenant dans(18)
et(19). Emg represente 1’energie
de liaison de la molecule
libre,
tandis queEal
est1’energie d’adsorption
d’un seul atome. Les termesEmai
etEma2
sont les corrections de1’energie
deliaison moleculaire
qui
sont induites par lecouplage
mol6cule-substrat. Le
premier
terme caracterise la contribution des processus de resonanceelectronique indirecte,
tandis que le second caracterise tous les autres processus,qui
se r6sument pour 1’essentiel à 1’effet ducouplage
atome-m6tal decrit parQA(ro).
Ea(1)
etEa(2)
viennentcorriger 1’energie d’adsorption
de deux atomes
quand
on lescouple
directement et indirectement pour former une molecule adsorb6e.De la meme
facon
queprecedemment,
ils caract6- risentrespectivement
les contributions des m8mes processus. Toutes cesenergies
ne sont pasindepen- dantes,
et on v6rifie sanspeine
que :L’énergie
laplus
commode a étudier est.Em
(ou Ea2»). D’après (16) Em2)
estégale
a :Cette
energie
esttoujours positive;
elle vient donc affaiblir la liaison moleculaire. Dememe, Ea(2)
esttoujours negative
et affaiblit la liaison adsorbat- substrat. Ces affaiblissements sont dus a1’61argisse-
ment des niveaux de valence
atomiques
de 1’adsorbat induit par leurcouplage
avec le metal. C’est donc unphenomene
intimement lie a la structure de bande du metal.Si fl » 6,
on constate imm6diatement queAinsi,
si ondeveloppe
la relation(16),
en ne conservantque les termes
preponderants,
on obtient :Le
couplage
indirect n’intervient donc pas a l’ordre leplus
bas. Inversementsi f3
«6,
c’est le
couplage
indirectqui
controle leph6nom6ne.
Cette seconde situation
correspond
au cas de deuxatomes chimisorbes sur deux sites
6loign6s.
En effet#
decroitexponentiellement
en fonction de la distance entre les atomes de lamolecule,
alors que lecouplage
indirect d6croit comme une
puissance negative
de cettedistance. Nous etudierons sommairement ce cas
plus loin,
dans la mesure ou il necorrespond
pas a la situationphysique qui
nousinteresse,
ou la molecule adsorbee a unelongueur
de liaison voisine de cellequ’elle
a enphase
gazeuse. Cette condition est conte-nue
implicitement
dans noshypotheses puisque
leparam6tre P est fig6.
Si elle n’est pasv6rifi6e, Ema
continue a avoir un sens, tandis que, de
fagon evidente, Ea2
n’en aplus.
Dans le domainequi
nousinteresse,
ou cette condition est
approximativement respectee,
on
peut
s’attendre a ce que lesparametres pet V
soientdu m8me ordre de
grandeur
que leparametre
de r6so-nance entre les atomes du substrat. Si on
prend
le casd’une bande
d,
bienqu’etroite,
elle a neanmoins unelargeur
tressuperieure
auparametre
de resonance dumetal. Comme l’unit6
d’energie
est lademi-largeur
debande,
onpeut
donc assurer queY2 P,
et quemalgre
la forte densite d’etats d’une banded, P >>
6dans la
plupart
des cas realistes. L’inversion de cetteinegalite
nepeut
pas seproduire
pour deslongueurs
de liaison voisines de celle
d’equilibre
enphase
gazeuse.Cela
implique
que lecomportement qualitatif
desenergies
de liaison oud’adsorption
de la molecule estcontenu
dansEnlV)
etEa(o).
L’interaction indirectene vient que
perturber quantitativement
les resultatsprecedents.
Une molecule est donc moins liee en
phase
adsorbeequ’en phase
gazeuse. Cela illustre lepouvoir
brisantdes metaux lors de
1’adsorption
de molecules diato-miques
homonucleaires. Dememe, 1’6nergie d’adsorp-
tion d’une molecule est
plus
faible que celle de deux atomessepares.
On peutpreciser
encore ces resultats.,
OEm(o) OEa(o)
En
effet,
on montre aisementque a et a
sonta Em(0) OEa(o)
n6gatifs,
tandisque - M(a OV2
et2 a V2
sontpositifs.
Ainsi, augmenter p
renforce la liaison moleculaire et affaiblit la liaisonadsorbat-substrat,
alors que c’est exactement l’inversequi
seproduit lorsqu’on
aug- mente V. Les liaisons adsorbat-substrat et moleculaire sont donccompetitives ;
elles se forment au detrimentl’une de 1’autre. Cette
competition
est due a1’elargisse-
ment des niveaux
atomiques
de 1’adsorbatprovoque
par leur
couplage
avec lemetal,
et non aucouplage
indirect. Celui-ci ne modifie pas les conclusions
qualitatives precedentes
dans le domainephysique-
ment interessant. Par contre, il faut recommencer toute 1’etude
lorsque j8 6, puisque
dans ce cas, cesont
Em(’)
et,Ea(’) qui
deviennentpr6pond6rants
devant
Em(.2)
etEa2 .
Comme nous avons vu que seulEma
conservait unesignification physique
dans cedomaine,
nous nous bornerons a son etude. Nousnegligerons EnlV) qui
estproportionnel
a#’/b,
cequi
conduit a :
Cette
expression
s’averecompliquee.
Dans ce domaineEma
oscille avec laphase
p deQAB(co).
Si lalongueur
de la liaison moleculaire R est suffisamment
grande
pour que 1’on
puisse supposer P 6,
onpeut
aussisupposer A
6,
car A varieasymptotiquement
comme1jR.
Si onneglige compl6tement fl,
et si ondeveloppe 1’expression (23)
parrapport
aAlb,
on constate queEma
oscille comme cos(2 T).
Ce resultat est a rappro- cher d’etudes anterieures[1, 11].
Il confirmesimple-
ment le
type
d’oscillationsauquel
onpeut
s’attendre pourEma. Neanmoins,
une telleapproximation
a undomaine de validite restreint dans la mesure ou nous avons
suppose
queQAB(co)
etait constant dans ledomaine
d’energie
ou se trouvent les niveaux virtuels deI’adsorbat;
or il est bien connu queQ"(co)
oscillede
plus
enplus rapidement
avec la distance Rseparant
les deux atomes de la molecule. De
plus,
etant donne le caract6re amorti deQ"(co)
en fonction deR,
on peut
s’interroger
sur1’importance
deEma lorsque j8
est
negligeable.
D’autres travaux ontd6ji
montreque dans la
plupart
des cas, elle etait extr8mement faible[5] (J.
C. Le Bosse et J.Lopez,
aparaitre).
3. Conclusion. - Dans le
chapitre 2,
nous avonsmis en evidence la
competition
entre la liaison mole- culaire enphase
adsorbee et les liaisons atome- substrat. Nous avons montre que cettecompetition
etait due a
1’elargissement
des niveaux de1’adsorbat, plutot qu’au couplage indirect,
dans la mesure ou l’onpouvait supposer /! >
6. Enfait,
memesi fl est
dumeme ordre de
grandeur
que6,
les conclusionsprecedentes
restent valables a condition que4 /6 Q
1.Dans le cas des m6taux normaux, il est facile de montrer que cette condition est presque
toujours
realisee. Utilisons les etats propres du metal pour
exprimer V2 QAB(ro) :
D6crivons le metal normal par un
jellium
semi-infiniavec une loi de
dispersion ’Ek
=k2/2 (en u.a.).
Si onsuppose
VAk
constant dans le domained’energie
ou se trouvent les niveaux virtuels de
l’adsorbat,
1414
v2 QAB(W)
admet pour formeasymptotique, lorsque
la distance R entre les atomes de la molecule est
grande :
On peut
aussiapproxnner 6
par2 n
* Commeseules les valeurs des self
energies
au niveau de Fermiinterviennent,
la condition4/6 «
1 se reduit àkF R >>
1. Le vecteur d’onde de FermikF
est engeneral
de 1’ordre de une uniteatomique
pour les metaux courants, tandisque R
est de 1’ordre de 5 u.a.La condition
Alb
1 est doncg6n6ralement
v6rifi6e.Dans le cas des m6taux de
transition,
cette conditionpeut
ne pas etrev6rifi6e,
enparticulier lorsque
lesatomes adsorbes ont des atomes voisins communs
dans le substrat. Si ce n’est pas le cas, on
peut
par contre assurer que lerapport Alb
serageneralement
tres inferieur à un. La
phenomenologie
de la chimi-sorption
seraalors,
comme pour les metaux normaux, celle du domaineP/6 >>
1 etudie dans lechapitre 2,
desque fl Jit
6. Si les atomes sont adsorbes sur unmetal de transition avec des voisins communs, notre etude ne nous permet de conclure que
si fl »
6.Lorsque
les termesdependant
defl/6
sontprépon-
derants dans
1’expression
deEma,
I’affaiblissement de la liaison moleculaire est essentiellement du a 1’elar-gissement
des niveaux liant et antiliant de la molecule.Cet affaiblissement
s’interprete
aisement. Eneffet,
si on se
reporte
a lafigure 1,
on constate quel’occupa-
tion de 1’etat liant tend a diminuer avec son
elargisse-
ment a
partir
de 1 enphase
gazeuse, tandis quel’occupation
du niveau antiliant augmente apartir
de 0. De la meme maniere
(voir Fig. 1), quand
onaugmente
P,
on augmente 1’ecart despositions
desniveaux virtuels liant et antiliant avec celle du niveau de Fermi : les
occupations
de ces niveaux se rap-prochent
donc de leur valeur enphase
gazeuse; il en est de meme pour1’energie
de liaison moleculaire.L’6tude
d6velopp6e
dans cet article est essentielle- mentadaptee
au cas de1’adsorption
des atomesalcalins. Pour des molecules
diatomiques
homo-nucl6aires
ayant
une structureelectronique plus compliquee,
comme02, N2
ouS2, 1’effet
de la chimi-sorption
affaiblira aussi les liaisons mol6culaires.En
effet,
dans ces molecules6lectron6gatives
parrapport
aumetal,
seuls des etats antiliants sontinoccupes
enphase
gazeuse, et lecouplage
avec lesubstrat aura surtout tendance a les
remplir
par-tiellement. Cet
effet craquant du metal sera d’ailleursaccentue par la
repulsion dipolaire,
mettant enjeu
les atomes adsorb6s et la
charge
d’6cranqu’ils
induisent.
Remerciements. - Ce travail doit
beaucoup
a M. le Professeur P. Nozieres que nous tenons à remercier pour ses discussions et ses
suggestions
fructueuses.
APPENDICE A
Calcul de
1’6nergie d’adsorption
d’une molecule. -L’6nergie d’adsorption
de la molecules’exprime
aise-ment a
partir
de la relation(12) :
U(#, 0)
nefigure
pas dans cetteexpression,
car dansnotre cas,
1’energie
d’interaction de la molecule enphase
gazeuse est nulle.Signalons
que l’indice 0 serefere au
systeme
sanscouplage
adsorbat-substrat.L’energie
d’interactionU(#, V)
est donnee par :ou
Ma
est1’operateur
de masse dusyst6me, qui
sereduit au bloc des etats de 1’adsorbant. Il est
egal
a :On en deduit que
U(fl, V)
= g dans le cas de lamolecule,
etU(o, V)
=aA/2
dans le cas d’un seulatome adsorbe.
Partant de
1’6quation (3),
a cause de l’invariancecyclique
de la trace, on obtient :Reportons
ce resultat dans(A.I) :
Remarquons
queUne
simple integration
parparties
conduit alors àl’expression
suivante de1’energie d’adsorption
de lamolecule :
(A.4)
Celle-ci est une formule de
d6phasages generalises qui
permet facilement de passer a1’expression (13)
de1’energie d’adsorption
de la molecule.Bibliographie
[1] GRIMLEY, T. B., Proc. Phys. Soc. 90 (1967) 751.
[2] FRIEDEL, J., Nuovo Cimento 7 (1958) 287.
[3] FRIEDEL, J., Adv. Phys. 3 (1954) 446.
[4] ALLAN, G. et LENGLART, P., J. Physique Colloq. 31 (1970)
C1-93.
[5] EINSTEIN, T. L. et SCHRIEFFER, J. R., Phys. Rev. B 7 (1973) 3629.
[6] GRIMLEY, T. B., Proc. Phys. Soc. 92 (1967) 776.
[7] GADZUK, J. W. et al., Phys. Rev. B 4 (1971) 241.
[8] ANDERSON, P. W., Phys. Rev. 124 (1961) 41.
[9] DEWITT, B. S., Phys. Rev. 103 (1956) 1565.
[10] TOULOUSE, G., Solid State Commun. 4 (1966) 593.
[11] CAROLI, B., J. Phys. & chem. Solids 28 (1967) 1427.