DISSERTATION
SUR
LE RAPPORT QUI SE TROUVE
ENTRE LES PHENOMENES
DU TONNERRE,
ET CEUX
DE L'ÉLECTRICITÉ
QUI A REMPORTÉ LE PRIX AU JUGEMENT
de l'Académie
Royale des Belles-Lettres, Sciences & Arts.
Par
Monfieur BÀRB ERE T, Médecin à Dijon,
A
BORDEAUX,
Chez PIERRE BRUN, Imprimeur
Aggrégë de l'Académie Royale,
rue Saint James.
M. DCC. L.
AVEC PRIVILEGE
DU ROT.
DISSERTATION
SUR LE RAPPORT QUI SE TROUVE
ENTRE LES PHENOMENES
DU TONNERRE,
ET CEUX
DE L'ÉLECTRICITÉ-
'ELECTRICITE* eft fertile en Phénomènes curieux, le Tonnerre eft fécond en prodiges
fur-
prenans, les
expliquer
tous, ceferoit paffer. lec
bornes qui me
font prcfçrites
:je
mecontenterai
de rapporter
les
principaux ,& de faire
remarquerl'analogie
,îa conformité qui fc
trouvent entreles Phénomènes
de l'un & de l'autre. Le feu qui
les enfante, & qui efl leur
agent
univerfel, produit des effets fi variés & fi differens
m-tr'cux , qu'on
croiroit d'abord
nepouvoir les attribuer à la
nacmc caufe, fi on s'en
rapportoit feulement
auxapparences
a A4
Dîjjertdticn
entreles Phénomènes du Tonnerre
f& fi un
efpric attentif
necherchoit à démafquer cc Prothéc qui
s'efquive , 8c veut
lui faire illufion én prenant une nouvelle for¬
me3 Se en fe
reproduifant
pardes effets contraires. Car fi ot&
le voit
féparcr des mixtes jufques dans leurs principes
,on le
verra une autrefois les unir intimement.
Tantôt il
nouseffraye
par les
fecouffes fubites 8c violentes qu'il imprime à l'air, tantôt
il nous réjouit par la
chaleur douce 8c modérée qu'il répand
dans i'Atmofphcrc ,
tantôt il
nousamufe par les Phénomènes
de i'Eleéfcricité. Ici, e'eftim Aiman
univerfel qui
exercefa puif-
fance, non feulement fur le
fer, mais fur
tout ccqui eft aftez,
leger pour
obéir à fon aéfion
>là,c'eftunc force prodigîeufe p
qu'elle emprunte
d'une vîteffe prefque infinie
,qui va renverfer,
Enfer , détruire tout ce qui
s'oppofe à fa violence. Quelle dif¬
férence dans deux effets qui
reconnoiffent le même principe l
C'eft cependant
la même caufe qui agit. L'Elcélricitc eft entre
nos mains , ce que le Tonnerre
eft
entreles mains de la nature
8c fi les effets de i'Eicôfcricité
font moins prodigieux
queceux du
Tonnerre, c'eft que
l'art
amoins de reffources que la nature..
Celle-ci exécute en
grand,
cc quecelui-là exécute en petit,
ou , pour mieux
dire
, cequ'il imite foiblcment. Tout ce que
je remarque dans
le Tonnerre, je le vois dans l'Electrické^TJne-
nucc formée par le
mélange des
vapeurs8c des exhaiaifons, pré¬
parée par
i'aélion des veftts
,par la chaleur & par les rayons
du Soleil qu'elle
s'approprie 8c qu'elle dérobe à cette partie de
la terre
qu'elle domine
,eft à
unobjet terreftre
,comme un corps
cfeétriquc
eft à celui qui
neFeft
pas.Semblable aux corps élec¬
triques ,
elle attire, elle repouffe. La matière du Tonnerre qu'elle
renferme, eftla mêmeque
celle de l'Ele&ricwe» Dans le Tonnerre,
elle brille , enflamme, agit promptement ?
fc communique avec
vîteffe , frappe les covps
intérieurement 8c extérieurement juf¬
qucs dans
leurs moindres parties, met en fufioti les métaux,
lesvitrifie, brife , détruit
quelque-fois fans enflammer, fait périr
des animaux fans laiiîer aucune trace
de
monbien marquée.,
Les corps
élc&riques joiiilfent des mêmes propriétés
,8c s'ils-
ne les
pofledent
pasdans
undegré suffi éminent,. on fent bien,
qu'on peut
le leur communiquer. Le Tonnerre laiffe après lui une.
fulphureufc
yles
corpsfortement eleohilcs qui la
.marn
(§!r
ceuxde ÏEUttrîcitc-
: §odeur : un rapport
fî
marqué dénote la même caufe. Suivons ladans les effets que nous venons de rapporter j la parfaite confor¬
mité que nous trouverons dans les Phénomènes, fera la preuy©
de ce que j'ai avancé.»
La nuée où fe forme le Tonnerrejouit de toutes les qualités des
co^ps électriques : je vois
de
l'un 8c de l'autre côté une matiér©aflluentc 8c efEuente capable d'attirer & de repouffer ; d'attirer
tout ce qui n'a pas afîcz de malfc pour réfifter à fa vîteffe 9
8c de
repotiffer
enraifon
defa vîteffe
8c des maffes qui lui font oppofées, tout ce qui ne fedivife
pas affez-tôt pour lui livrerpalfagc.
Cette attraction 8c cette repulfion s'exécutent par1g
moyen
d'un fluide intermédiaire,
qui eft comme1'Atmofpherc
des. corps électriques, & que j'appelle avec Mr. l'Abbé Nollet,
matière affluenie, lorfque fa direction eft du côté des corps élec¬
triques qu'elle pénétre , vers
lcfqueis
elle entraîne ceux qu'ellotrouve fur fon paflage, 8c dont ia refiftance n'excedc point
fes forees* Ce même fluide qui avoir pénétré le corps élcClrique,
8c qui émane
aufli
tôt defes
porcs, a-gifiant à préfent dans une directionoppofée
,reponffe
les corps qui avoient été attirés ,8c il s'appelle alors matière cfiïuentc. j'apperçois le même mé- chanifme dans la nuée où la foudre éclaté. Une matière affluents1 y aborde
de
toutes parts , &entraîne
avec elle une infinité der parties hétérogènes, comme nous allons le prouver; fl en part-mie matière eftiuente, 8c il faudrait être privé de la vue 8c d©
Fouie pour la contefter. Si
le
Tonnerre fe forme dans la nuée , famatière n'y
cft point formée
^ elle cft répandue par tout, nousen fommes», avec les animaux » les mieuxpartagés» L'illuflre Mr.
Bocrrhave prétend que le marbre 8c les corps qui nous
paroif-
fent les plus
froids
, en contiennent autant quel'efprit
de vin?8c les huiles où elle fcmblc être renfermée en plus grande quan¬
tité; 8c la preuve qu'il en rapporte, c'cft que la liqueur du Ther-
) mométre plongé
dans Fefprit
de vin, ne monte pas plus, quelorfque
ce même Thermomètre ell: appliqué au marbre. Cettematière du Tonnerre dont nousfommes environnés , 8c qui tencl
à s'infinuer également dans tous les corps, ne
pefe
point,puffl
qu'elle a toujours une tendance en haut, comme on pcut le rc- jnarqusr dansla
flamme& dans la fumée. Cette iegereté des-par*-h i
j
•
a
Differtatiôh entre les Jhênomênes du Tonnerre
ytics
ignées eft la- caufe de l'afcenfion des matières qui font celles
r f *
Tonnerre» L'eau,
pours'élever, a befoin d'eue huit cens fois
Jraréfiée que l'air, pour
çompenfer fa gra.vné
parion volume
:t**- fa gravité
fpécifique eft à celle de l'air, à
peuprès comme
un?
eft
la dilate, Seà hait cens.
qu'ilOr quoique puiffë fe l'air dilater renfermé huit dans une goutte d'eau
cens,
fois plus qu'il
nel'eftordinairement , il eftimpomble à l'eau
de fe
tantraréfier
5 ce¬pendant pour
pouvoir
monter parla feule impulfion de l'air ra¬
réfié qu'elle
contient
,Se qui forme
avecelle de petites bulles
, elle devrait être elle même plusraréfiée
que cetair
,puifqu'elle cft
la matière contenante, Il faut donc appeller
à fon
lecoursdes
par¬ues ignées,
qui
parleur legercté enlèveront
cesbulles jufqu'à ce
qu'elles trouvent un
air plus léger
, aveclequel elles feront en
équilibre :C'eft ainft
quele bois fpécifiquement plus pefant que
l'eau la fumage, parce que
renfermant beaucoup d'air, la pefan-
teur de l'un eft
compcnfce
par lalégereté de l'autre, Se le
toutfait un volume moins
pefant
qu'unpareil volume d'eau. Les
*
parties ignées n'agifîent
pasfeulement
parleur legereté, car
elles font aufïi legeres en Hyver
qu'en Eté
,cependant elles n'en-
levent pendant
l'Hyver
que peud'exhalaifons
,qui font l'aliment
du Tonnerre5 mais en Eté , leur mouvement
s'accroît
parla
chaleur, leur tendance en haut eft augmentée par
la réflexion des
rayons
du Soleil qui fuivent la même
route.Ce concours de légc-
, rcté & de mouvement accéléré augmente
leur aéfion & les
metsu état d'enlever des parties
acqueufes
,falincs
,fulphurcufes &
généralement tout ce
qui eft aflez léger
, pourfc prêter à leur
impulfion.
Voilà l'attraéHon de î'Eîeéfticité
,voilà la matière af¬
fluents qui
aborde dans la nuée Se qui
vareparoître
avecplus de
bruit Se de fracas dans fa
repulfion
que nousallons examiner.
Nous pouvons comparer
les bulles qu'enleve la matière ignée à
celles que
forment les enfans
ens'amufant, Se qui font affez
legeres pour
voltiger
augré des
vents,celles qui font enlevées par
les parties
ignées font infiniment plus petites
>mais dès
que nousvoulons imiter la nature dans fes infiniment petits , nous ne pro¬
duirons quedes
coloffes
, Sefi
nousvoulons l'imiter dans le grand,
nous ne formons quedes Pigmées.
Ces bulles aériennes
, acqueu¬fes, falincs,
fuîphureufes
( carelles font compofées de toutes
cesaux de
ÏElcBncitê*
7 smtiçres) étânt
parvenues à une certaine élévation , & là, raffem-blées en grand nombre,refraéfcent,reflechiffent les rayons du So¬
leil Se le dérobent à nos yeux j alors c'eA une nuée. Si ces bulles ralfemblées fe trouvent agitées par les vents,
preiTées,
compri¬mées les unes contre les autres, elles comprimeront lés parties ignéestion qu'elles contiennent 5 peut-être aufïi que dans cette agita¬
, l'acide faim qui a beaucoup d'affinitéavec la bafe du foufre, s'y unit. Le
phlogiAique
plus volatil, plusdégagé
, prefle dansfa
prifon
par l'agitation des bulles, réagit par fou elaAicité , fedégagé
de fes liens , endégage
le§ parties voffines, prend feu.Semblable à un grain de poudre, il le communique à FinAant k
tousl'air eAles grains voiflns,fubitemenc & prodigieufementL'inflammation raréfié.devient Occupant
prefque
généraleplus de£volume, il prefle, il pouflfe les parties ignées 5 celles-ci trèsha¬
biles au mouvements'ouvrent un
paffiage
àtraversla nuée. Preffée&de tous côtés dans leur route
par l'air qui les environne Se qui agit uniformément furelles en tout fens, elles pirouettent fur leur
centre,
prennent line
figure
globuleufe, parce que cettefigure
eA celle qui a le moins de furface a fe
précipitent
fous la forme d'un tourbillon avec une vîteflfc proportionnée à la rarefaélion de Fair qui les chaffie ; Se réunies par la preffion dans unpoint, ellesvont faire d'autant plus de défordre, que
l'approximation
de leurs parties leur donne plus de force. Si leTonnerre tire toute fa force de l'approximation de fes parties , c'eft auffi de la même caufe,que nait le bruit
effrayant
qu'il nous fait entendre : Car dès que fes parties réunies prennent feutout-à-coup,
elles raréfient fubi-tement l'air qui lesenvironne. Cet air dilaté bande l'air voifin ,
celui ci fe débande communiquant fes tremblemeiis Se fes mouve- mens alternatifs à Fair répandu
jufqu'à
nous. Que des matièresfulphurcufes
, que de la poudre à canon prenne feu dans un air libre , comme l'inflammation eA fucceffive , elles ne donnentpointà l'air cette fecouffie fubiteSe violentenéceffairepour
le bruit,
elles fe
diffipent
fans détonation, elles ne font qu'ébranler lecorps de la lumière qui nous les tranfmet 5 Se ce font les éclairs des tems fereins.
Si une exhalaifon enflammée produit le Tonnerre , ne faut-il pas que cette mime exhalaifon s'enflamme
piufieurs fois,
pour8
Dijfertation
entreles phénomènes du Tonnerre l
produire
unfi grand nombre d'éclairs te de coups de Tonnerre ?
Non. Le Tonnerre peut
fe faire entendre piufîcurs fois fans qu'on
foie obligé pour
expliquer
cePhénomène
,de recourir à l'in¬
flammation reitérée de la même
exhalaifon
, quicependant ne me parole pasimpoifible. Dans
unenuée
,il
yapiuiîcurs couches qui
formenc comme autant de nuées cntaflécs les unes fur
les
autres «non-feulement l'inflammation ne doit pas s'étendre à toutes
les
couches , mais elle peut même
n'être
pasgénérale dans la même.
Et quand cela
fcroit, qu'arriveroit-il ? L'air de
cettecouche di¬
laté,au momentque les parties ignées
fe font développées
,fera
Bien-tôt condenfé par la
privation de
cesmêmes
parties>dimi¬
nuant de volume , il lailfera un cfpacc libre , ou
bien-tôt il abor¬
dera de toutes parts de
nouvelles exhalaifons. Ne connoiflez
vouspas
ici la matière affiuente, qui
varéparer des pertes occasionnées
par la
diUipation de la matière effiuentc, qui
aentraîné avec elle
line infinité de parties
falines
&fulphureuiés qu'elle avoit attiré?
L'attraéiion, la répulfion, le
méchanifmc de l'Elcélricité fe mani-
feflent dans tout fon jour. Les corpséleétriques ne vous
parodient
ils pas comme
les
nuées ,te les nuées
commeles
corpséleétriques ?
Tous deux raffemblcnt dans leur feinune
infinité
departies
ignées qui nefe manifeflcnt point
tantqu'elles font
enéquilibre
avecelles
même , ou avec les matières qui les contiennent 5
mais fi-tôt qu'elles
ontété dégagées de leurs liens
,foit dans les nuées par
l'aétion des vents ,
Toit
dans les corpséleétriques
parles frotte-
roens , elles s'élancent dans l'un te l'autre cas , avec cette
diffé¬
rence, que dansles
nuées elles font pouffees
avec unevîteffe
pro¬portionnée à
la raréfaétion de l'air qu'elles
ontdilaté, qu'elles
agiffent
avecbeaucoup plus de violence,
parce quela force de
chacune de leurs parties
fe
trouvantréunie, elles font effort
enmême tems, que toutes
fuivent la même direction qui cft
perpen¬diculaire à l'iffuc qu'elles
fe font pratiquée
; aulieu
quedans les
corps éleélriques les
parties ignées s'élancent
en toutfens
,&
queleur aéfcion par conféquent
n'eft point réunie. L'Elcélricité
parcommunication fe trouve dans un plus grand rapport avec
le Ton¬
nerre. Son aétion eft plus
forte,
parce quela matière effiuente
des corps éleélriques
pénétre
ceuxqui le deviennent
par commu¬nication, va
dégager defes liens la matière qu'ils contenoient te
qui
@7" ceux
de tEleBric'ité-
a quilui eft analogue. Réunie, elle dilate-l'air, qui, en réagiflant fur
e-Lc ,accéléré la
vîtefle
, defaçon qu'elle
a undouble
mouvement 5celui qui
lui eft
propre ,celui qu'elle reçoit de l'air. Double ma¬
tière , celle qui lui eft propre,
celle qu'elle s'eft appropriée. Ce
concours de caufes multipliées
tendantes
aumême effet doit
enproduire
unplus conftdérabîe.
La matière éleCfrique eft la
même
quecelle du Tonnerre. Elle
brille, elle enflamme. Ces attributs ne
conviennent qu'au feu:
Ge font des lignes certains,
qui nianifeftent fa préfence
:Mais
sdira-t-on , le feu ne
paroît
pastoujours dans les
corpsélectriques 5
le feu ne paroîtpas non
plus dans la fumée
peut ondire qu'il
n'y en a point }
puifque la fumée eft
uncompofé de vapeurs en¬
levées par ic
feu. Qu'on
augmentele feu qui
neproduit actuelle¬
ment que de la
fumee
,il brille
,il étincelle
,il enflamme. Que
la force électrique
foie augmentée
enla communiquant, par
exemple, àune barrede fer, la matière ignée qui fortoit des corps
électriques en trop
petite quantité
, pouragiter le corps de la lu¬
mière ,. à
préfenc
jointeà celle qu'elle
adéveloppé dans la barre
,brille , étincelle, enflamme, &
paroît fous la même forme
quecelle du Tonnerre.
La foudre agit promptement ,
& fe communique avec une vi¬
te(Te qu'on a peine à
concevoir, puisqu'elle frappe dans le même
temsque l'éclair
brille. La matière qui
partdes
corpsékCtrique^, jr
^parcourt,
félon les expériences de Monfieur le Mon nier
,dans utv»**"- K
__infime infenfiblc, 950. toifes. Si la
propriété qu'elle
ade luire & "dVaT*
d'enflammer, ne nous indiquoit pas
aufli évidemment qu'elle le
fait, que c'eft la
matière ignée
rla prodigieufe vïteffe de fa propa- gation fuffit'oit
pour nousconvaincre que c'eft la matière la plus
déliée, la plus
fubtiie de l'Univers
,&
parconféquent le feu
élémentaire. Car quelle
mobilité
nefaut-il
pas , pourparcourir
lintel
efpace
dans moinsd'une fécondé ?
La foudre n'agit pas
feulement perpendiculairement, elle agis
aufli latéralement, &
quelquefois de bas
enhaut. Un
coupde
vent peut
lui faire prendre
cesdifférentes directions. La matière
élc&rique qui
n'a point
reçu-de diredion marquée
,s'étend égale¬
ment par tout ,
fuit la loi des fluides
,qui eft de fe porter à l'en-
dtok ou ds trouvent le moins de
réfiiûnec,
&de fe
mettre mio
Vijf station
entreles Phénomènes du
Tonnerre>équilibre avec.eux-mêmesj cette tendance du feu à fc mettre en.
équilibre avec lui même , efl la raifon quifait que les corps élec¬
triques par eux mêmes ne le deviennent point par communica¬
tion. J'en rapporterois les preuves, fi elles ne nvécartoienc un
peu trop de mon fujet.
La foudre
frappe
les corps intérieurement 6c extérieurement juf-ques dans leurs moindres parties , met en fufion les métaux , les vitrifie. Une propriété effentielie au feu eft de tout dilater, &
lorfquc
cette dilatation eft parvenue à fon dernier période , les parties auparavant très-adhérentes , alors le deviennent moins.Forcées de fc prêter à i'aéfion du feu , 6cne fc touchant plus que par des points , elles
paffent
de l'état de folides à celui de fluides.Quclqu'union qu'il y ait encre les parties métalliques , elles font obligées decéder à la force vi&oriaife de la foudre , elle s'ouvre
un
paffage
parles pluspetits pores, 6c en les dilatant, elle fait écla¬ter les partiesvoiiines; elle détruit, elle dilïipc le phlogifliquedont
les parties rameufes étoient comme autant de liens qui unifToicnt
cotrelles les fibres métalliques. Ces fibres privées de leurs liens
ceifent d'être duétiles , elles ne s'unifient que par des engrainures>
ce n'eflplus qu'un corps calfant 6c friable, qui cède aifément à la
moindre ïmpulfion qui tend à le defunir. La maticre éleétrique pénétre aufîi les corps jufqucs dans leurs moindres parties , puis¬
qu'elle jaillît de tous les points du métail qu'elle a pénétre. Mais
comme fon aétion eft fuccelïivc , fa force ne fe trouve pas réunie:
Le choc qu'elle a
cfïiiyé
dans le frottement,lui a communiquéaflez
d'a&ivité , pour s'ouvrir un
paffage
par les pores des métaux ; mais il ne lui en apas allez communiqué , pour dilater ces porcs
au point de faire éclater les parties voifincs. Une étincelle violen¬
tée entre de l'acier 6c un caillou , met en fufion & vitrifie dans
un inftant des parties métalliques détachées par le choc de ces deux corps : La réaciion cft bien vive , mais i'aéfcion l'étoit aulfi»
la matière
élcdriquc
n'eft pas àbeaucoup près
auili violentée par le frottement.La foudre enflamme fubitement & produit des incendies , dont
on a bien de la peine à arrêter les funefles progrès. Une matière qui pénétre les métaux les plus durs , qui en divife les parties au
point de leur ©ter leur mutuelle adhérence , cil bien capable de
(g^
ceuxde £ EU [incité.■
ïïpénétrer les matières combuftibles beaucoup moins compades
,Ôs
de mettre en jeu tout leur phlogiftique en
même
tems j cequi fais
une déflagration
générale. La matière électrique enflamme aufli,
mais dans un degré
diffeient
5elle
nefc manifefte
pas avec uneviolence capable de
répandre
par toutla
terreur jelle enflamme
feulement les
efprits fulphureux.
Sesémanations ignées
,qui
ontaflez de force pour
dégager des capfules de Tefpric de vin, la
ma¬tière qui leur
eft analogue
,n'en
ont pasaffez,
pourdivifer dans
les plus
petites parties
unniétail aufli dur
quele fer. Il faut que
les réflflanccs n'excedent point les
forces
mouvantes,fans
quoiil
ne peut y
avoir d'adion. Qu'on environne de paille allumée une
branche d'un bois dur & contpad, la
fuperfîcie
enfera noircie
$mais ce feu léger n'aura pas
affez d'adivité
pourdégager les
par¬ties ignées
de l'intérieur du bois
,& le réduire
encendrés. Il en
cft de même de lamatièreéledriquc 3 augmentez
fa quantité Si fa
vîteffe , réuniffez-la dans un point , Si je ne
diflingue plus rien
entre le Tonnerre SC FEledricité , tout eft égal.
Ce n'eft pas toujours en
brûlant,
quele Tonnerre manifefte fes
effets 3
quelquefois il renverfe
,brife
3détruit fans produire aucun
incendie. On l'a vu fendre un arbre
fans
mêmele noircir
,Si
ré¬duire en cendres unBergerqui
s'étoit réfugié fous
cetarbre. 'Quand
ce dernier fait ne fe trouveroit pas réuni avec
le premier
,quand
même il ferait conte(té par
quelques perfonnes,
nousfpavons
d'ailleurs par
plufleurs obfervations
,& même
parcelles de l'Aca¬
démie Royale des
Sciences
, quele Tonnerre brife
,détruit fans
brûler.Il n'eft pas néce
(faire
, pourexpliquer
cePhénomène
,de
recourir, comme Fa fait un Auteur,
à
un noyaud'air eondenfé
3dontla détente agit comme
caufe pereuflive
,lorfque les matières
falines Si
fulphureufes
qui leconrenoient,
ontété confumées. Une
pareille explication renferme des chofes qui ne peuvent point fe
concilier. Premièrement, parce que
l'air doit fe rareflet
enmême
tems que
les
partiesignées font dégagées de leurs liens
,Si que
c'eft-fit rarefadion qui concourt à
la vîteffe de la foudre. En fé¬
cond lieu , Fair contenu dans des matières
fulphureufes
,& dont
la détente , à ce que Fon dit ,
eft capable de fendre
unarbre
3n'agit que
lorfque les parties fulphureufes qui Fenveloppoient
»«rat été confumées. Quellefera donc la
caufe qui réduira
encendres
l%
Dljfertatîon
entreles Phénomènes du Tonnerre,
le malheureux Berger ? Voilà un feu aéluel uni avec unecaufe pcr«
cuiïive des
plus
violentés, La Chimiedans la détonation de la pou¬dre fulminante, nous offre l'explication de ce Phénomène. Cette
poudre qui eft un
compofc
de foufîe, defalpétre& de ici de tartre,entre aifëment en fufion par le moyen du foufre , qui, plus volatil
que les autres, feroit bientôt diilipé5 mais le nitre & le fcl de
tartre plus fixes réfiflenc à l'aélion du feu qui les pénétre , les en¬
flamme, & faiteffort pour lesenlever : Enfin raffemblant toutesfes forces , & devenu victorieux de leur refi fiance , il les
dsfîipe
&ie
difljpe
avec eux. L'airfrapé fubitement
par un grand volume de vapeurs enflammées , retentit à proportion de la fecouflè qu'il areçue. A préfenc je
fupofe
les trois fubfiances quicompofent
la poudre fulminante, renfermées dans la nuée, <k elles yfont
cer¬tainement : Qu'arrivc-t'iien
conféquence
? Le feu excité par l'ac-lion des vents , fc prend aux matières
fulphureufes
, l'air feraréfie,la nuée fe crcve , la foudre part , les fels emportés par i'aéiion du feu , avec lequel ils étoient unis, agiront en raifon de leur vîteffe >
car en raifon de leur mafle , ils ne produiraient pas des effets fi étounans: L'arbrefe trouvefendu, fracaflfé, renverfé 5 le feudégage
par le choc va réduire en cendres un Berger. Il cfi certain que les
matièresqui font l'aliment du Tonnerre, ne prennent pas feutoutes
à la fois. Celles qui ont été enflammées les premières, raréfient l'air qui pouffent les demieres , avant que celles-ci ayent eule tems de s'enflammer. Ceci n'eft point appuyé
fur
des conjectures, dont la fauffelueurnous faitillufion. Pour s'en convaincre, il efl queftioii d'examiner ce qui fe paffe à l'occafion des armes à feu. On verratoujoursun petit tasde poudre à la gueuled'un canonqui a fait plu-
fleurs
décharges.
La même chofe a lieu pour le Tonnerre ; & c'eft dans ces matières qui relient à enflammer, & qui font emportéespar celles qui font déjà enflammées , que conflfie fa force
pereuf-
flve , que le peuple crédule attribue à des carreaux , qui fc forment
bien plus aifçment dans fon imagination que dans les nues. Mais ,
dira ton , les édifices les plus
folides
font renverfés par ces chocs, qui font trop violens, pour pouvoir être attribués à une caufe fi lé¬gère. On ceifera d'en être
furpris
,fi
l'on fait attention à l'effet que produit un peu d'or diflous dans l'eaurégale,
& précipité par le ;s$oy<m
de l'huile
detartre pardéfaillance.
Cet or fcchcprendfcg
ceux de ÎEUEtricîte. ; rj sifément, & alors.il détonné avec un
fracas épouvantable
,percele
vafe qui le
contenait, quelque dur
,quelque folide qu'il foit
j& ce
n'efl pas
fans
dangerde la
parcdes affiftans.L'Eleéfcricité par tout ré-
mule du Tonnerre, agit encore
ici
commeceméteore enflammé. Si
l'oncommuniquel'Eleétricité
à
unebarre de fer, du poids d'environ
cent liv. parla rotation de
plufleurs globes
5qu'à
cettebarre
onfuf-
pendeune verge
de fer,dont l'extrémité inférieure plonge dans l'eau
d'un
grand vafe,
aumomentde l'immerfion, le vafe éclate avec vio¬
lence s'il eft deterre, &il refifte s'il cfi de
méçail.
Sil'on touche
ce vafe d'une main, & que del'autremainon tire
uneétincelle de la
barre,on lentuneli violentecommotion,
qu'il femble qu'on foitfra-
pcd'un coupde
foudre. Cette expérience elt apelléc deLeyde de l'en¬
droit où elle a été faite pourla première
fois
parMeilleurs Allaman
& Mufchenbroek. Cederniers'entrouvafi mal pendant
deux jours»
qu'il alfure qu'il
nevoudroit
pasla recommencer pour le Royaume
de France > ce font l'es termes. 11 n'eft pas
étonnant
quela matière
clc&riquc
paroifle ici
avecplus de furie
quedans les autres ex¬
périences.
On s'eft fervi d'inftrumens qui contenoient davancage
de cette matière, & les effets ont
dû
enêtre plus confidérables.,
La commotion qui
fc fit fentir fi vivement à Monfieur Mufchen¬
broek , provenoit
de la
rencontrede deux
couransde matière
eledrique donc
la dire&ion étoic contraire
5& cela efl: fi vrai,
que ,
fi dans
cetteexpérience
onapproche une main de la barre
fans toucher le vafe , on fent une piqueure
fans
aucune commo-;tion , au lieu que fi l'on
touche l'un & l'autre
,à l'inftant il
ya
commotion : ce qui prouve
qu'elle
ne peutprovenir
quede
la rencontre des deux courans, dont
l'un eft
re^u par unemain
,& le fécond par l'autre
main. La vîteffe de
cescourans étant
égale, puifquc la caufc motrice efl: la même
,ils doivent par¬
courir le même
efpace
dansle même
ccms,&
parconféqucnc fe
rencontrer versle milieudela
poitrine
,où leur collifion doit pro¬
duire des étincelles. Quel doit être
l'effet d'une pareille collifion
dans un vifeereaulfi délicat que
le poulmon ? Une impreffion plus
vive fur des nerfs qui
font
plusà découvert
, uneeffcrvefccncc
,un bouillonnement dans le
fang, des ancvrifmcs
,des échi-
fnofes.
Le Tonnerredonne
quelquefois la
mortfans
çnîaifTcr appcrce-
s4
DIJfertation
entreles Phénomènes du
Tonnerre,voir extérieurement aucune caufe bien marquée , & il le peut faire
de
plufieurs
maniérés. Si, parexemple, dans le teins de rinfpiration»il vient à raréfier fubicernent l'air que nous allons
refpirer,
ces air extrêmement raréfié dilatera les vcilcules du poulmon ; ces vc- ficules exnêmcmenc diilendues, comprimeront les rameaux de l'ar-cere pulmonaire , intercepteront leur communication avec lesveines. Le cœur alors trouve dans la colomne du
fang
artériel unobftaclc qu'il ne peut futmonter, il enell accablé , & après quel¬
ques efforts , quelques contractions inutiles , il languit, il ceffc
de fe mouvoir , ilmeurt. On ne trouve ordinairement qu'un épan-
chement d'un peu de
limphe fanguinoîentc
dans la poitrine deceux qui ont ainfi terminé leur vie. Un tel épanchement n'eft pas la caufe d'une mort fi prompte ; on ne peut l'attribuer qu'a l'in¬
terception de la circulation du
fang.
La foudre peut encore pé¬nétrer nos corps par d'autres routes que cellesdu poulmon. Com¬
bien de vaiffeaux qui s'ouvrent à la fuperficic de la peau è Com¬
bien de pores à travers lefquels elle peut s'infinuer , s'introduire dans les vailfeaux
fanguins
, augmenter le mouvement du fluidequ'ils contiennent , le rarefier prodigieiifemcm: ; par cette rare-
fa&ion générale les gros vaiffeaux diffendus occupent plus d'ef-
pace. Les finus du cerveau font gorgés de
fang
,l'origine
desnerfs fe trouve comprimée , on meurt d'une apoplexie
fangui-
nc. Ainfi donc , le trop 6c le trop peu de matière ignée nous fait également ceffer de vivre; car fans elle le
fang
perd bien-tôt fafluidité. Les Vieillards ne font froids 6c languiffans , que parce, que lems humeurs épaiifies n'ont pas alfez de mouvement pour développer ces parties ignées. Ce font elles qui mettent en jeu l'œeonomie animale, 6c le terme de leur inadion cft celui de
notre vie. N'y auroit il point quelque rernede igné pour prolon¬
ger ce terme ? Ne feroit-ce pas un
fpécifique
dansl'apoplexie
pi-tuiteufe 6c dans toutes les maladies de la caducité?
L'Eleélricité, comme le Tonnerre,peut auffi donner la mort, Se de la même maniéré ; Car je fuis perfuadé qu'une forte Electricité, rarefieroit affezl'air,pour
fuffoquer
parrïnfpiration
;mais puis qu'ily a toute apparence que j'attendrois trop pour certifier ce fait par
une expérience que perfonne ne s'empreffera de faire , j'enciterai:
une de Moniteur l'Abbé Moiie£fr qui'prouve .ce queJ'avance. C®
0t-
ceuxde ÏEU&riciti'
fjgrand Phificicn voulut répéter celle deLeydej mais inftruit
parl'accident., qui
penfa
êtrefunefte à Monfieur Mufchenbroek
,il
ne permit pas que
perfonne s'expofât à la force de
cettepuilfante
Eleéiricicé. Il fubftitua deux oifeaux , dont l'un fut la victime dç l'expérience j & ce
fut celui qu'on approcha de la barre de fer
;•A peine en
fut-il à
un poucede dîftance
,qu'une aigrette de lu¬
mière parut
forcir
defa
tête ,& fut refléchie
par uneaigrette de
lumière échappée de la
barre. Au
momentdelà collflion des
deux matières3 l'oifeau fut tué, on l'ouvrit, on trouva une ta¬
che livide fur la poitrine, &
du fang épanché dans
cettecavité
fans rupture dans les gros
vailfeaux. 11
y a apparence quela
ma-,tiere éîeéfcrique avoit produit une
effervefcence dans le fang. Les
gros
vailfeaux
avoientrefifté à fa rarefa&ion
,mais les petits
setoient entrouverts, & avoient lailfé échapper le
fang
qu'ontrouva répandu.
Le Tonnerrelaifle après
lui
uneodeur fulphureufc
,qui
ne per¬met pas de douter
qu'il n'y ait du fouffre dans
cemétéore
en¬flammé 5 & il convenoit que le feu le plus
aétif fut le produit
des corps qui en
contiennent le plus* Je fuis pevfuadé
avecMon-
fîcur Bocrrhavc que le
feu tend
àfc
mettre enéquilibre
aveclui-
même , à fc diflribuer également par tout j
mais je fuis
per¬suadé aufli qu'ilya des corps
qui
enfont plus abondamment
pour¬vus que d'autres ; parce que
leur tifliî eft de
natureà le retenir
,& tel cfl: le foufre. Ses parties
onéfcueufcs, rameufes
me pa~roilfent très-propres
à cmbarralfer les parties ignées. Si cela n'é-
toit point, à
quoi
nousferviroient
noshabits è Si le duvet de la
laine ou de la
foye
dontils font tiilus
,n'étoic
pascapable de les
retenir, nos corps deviendroient
bien tôt aufli froids
quel'air qui
nous environne. Dans la déflagration
du foufre les
vapeursqui
l'exhalent , ont une odeur flpénétrante,
qu'elles font capables de
fuffoquer
fur
lechamp
ceuxqui
enrefpireroicnt
unecertaine
quan¬tité 5 & c'eft ainli que le Tonnerre donne
quelque-fois la
mort.Ces vapeurs
font
unefprit acide, dégagé
parlacombuftion du
phlogiftiquc en
partie confumé. Je dis
enpartie confumé
,car s'il
î'etoit totalement, lesvapeurs ne
feroient plus qu'un acide vitrio-
liquc, qui auroit une
odeur différente
,& qui
nepourroit pas
g'clevcr. Un refte de
phlogiftiquc lui donne
cettefaculté, & leur
î6
Bijfert.
entreles Phénomènes du
Tonnerre >(§£"
ceux,combinaifon produit l'odeur
fuiphureufe.
La foudre ne confumedonc pas totalement
fa
matière ; ce fait que l'odeur du Tonnerrene rend plus incertain , eft une fur-abondance de preuves pour établir fa force pereuflive; car cette matière eft plus ou moins enflammée, & félon les dégrez del'inflammation , ou elle
frappe,
ou elle porte l'incendie.
Les corps électriques ont auflî une odeur
fuiphureufe
& quis'étend fort loin 5 11 dans la rotation on vient à cafter une de ces
boules , du fein d~fquelies jaillit la matière cflluente. Les métaux fortement éleCtrifés par communication , ont pareillement une odeur fuiphureufe, mais moins pénétrante & tirant un peu fur
celle du phofphore d'urine. L'acide plus fixe dans les métaux que dans le fouffre, retientplus
fortement
le phiogiftique avec lequel ileft combiné. La matière éleétriquc ne peut en détacher que les parties les moins unies ; car fi elle cnlevoit aufîi les acides avec le
phiogiftique , l'odeurferoit exactement
fuiphureufe.
Je pourrois dans un parallèle
fufeeptibie
d'autant d'étendueque celui ci , entrer dans le détail d'un plus grand nombre de
faits , qui tous démontreroient le rapport du Tonnerre avec l'E-
le&ricité ; mais je crois que les preuves quej'ai rapportées de leur analogie ,
fuiïifent
pour l'établir. Vous avez toujours vu la même caufe agir ; & fi vous avez obfervé quelque différence dans les effets, c'eft qu'on n'a pas encore développé toute la force de l'E- leCtricicé ; on fent bien qu'on peut la rendre plus puiftante , onapperçoit même lesmoyens dontil faut fc fervir. Par le fecoursdes
miroirs ardens, les rayons du Soleil font réunis dans leur
foyer
§ils acquerent par cette convergenceaftez d'aCtivité pour fondre
métaux qui réfiftent
davantage
à la fufion. On peut de même*par d'autres moyens réunir toute la force de l'EleCtricité dans un
point ; alors elle fera entre nos mains, ce qu'eft Je Tonnerre entr®
les mains de la nature»
Natura