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Submitted on 1 Jan 1957
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L’individualisation de la matière dans les phénomènes de diffusion
Charles Bory
To cite this version:
Charles Bory. L’individualisation de la matière dans les phénomènes de diffusion. J. Phys. Radium,
1957, 18 (4), pp.228-232. �10.1051/jphysrad:01957001804022800�. �jpa-00235646�
L’INDIVIDUALISATION DE LA MATIÈRE DANS LES PHÉNOMÈNES DE DIFFUSION Par CHARLES BORY,
Maître de Conférence à la Faculté des Sciences de Poitiers.
École Nationale Supérieure de Mécanique et d’Aérotechnique.
Le phénomène de la diffusion d’une substance dans une autre s’observe dans un grand nombre de
circonstances et il a été l’un des premiers à solliciter
une interprétation moléculaire. Celle-ci conduit à l’idée de la diffusion d’un milieu matériel dans
lui-même, le chassé-croisé entre molécules devant tout aussi bien se faire pour des molécules iden-
tiques que pour des molécules différentes.
On sait que, appliquant cette idée de la diffusion d’un gaz dans lui-même, Maxwell a établi une
théorie expliquant d’une façon ingénieuse les effets
de viscosité et de conductibilité thermique et les
relations qu’ils ont entre eux.
La théorie de Maxwell, ainsi que les perfec-
tionnements qui lui ont été apportés par la suite,
se tiennent dans le discontinu, ils supposent la
structure moléculaire et s’appuient sur la statis-
tique. En vue d’applications à la diffusion par turbulence où la structure discontinue du fluide
n’apparaît pas et devient difficile à mettre en oeuvre, nous avons refait la théorie de Maxwell en
nous tenant entièrement dans le continu. Nous
avons présenté dans un mémoire précédent (1) nos
résultats et quelques-unes de leurs applications aux
écoulements turbulents, nous nous proposons dans le présent mémoire de développer dans une autre
direction les conséquences des principes généraux
de calculs présentés dans le premier mémoire.
Rappelons d’abord brièvement ces principes :
FIG. 1
Nous envisageons un écoulement fluide rapporté
aux axes 00 x yozo, la vitesse uniforme et cons- tante uo est supposée parallèle à l’axe Ox. L’élément
de volume dooo, qui à l’instant origine est en 0.,
a subi à l’instant t la translation O0O = u,t = x qui
(1) Annales de Physique, 1953, 8, 313.
l’a amené en 0, mais la masse matérielle po dcùo
que renfermait cet élément s’est répandue dans un
volume plus grand centré sur 0 de telle sorte que
chaque élément dû) de ce volume en renferme la fraction f do. Cette masse provenant de d (ùo se mélange dans do avec des masses provenant des
éléments initialement voisins de d.ùo, et c’est ce phénomène en quoi consiste la diffusion. Son origine physique peut être recherchée dans l’agitation
moléculaire ou dans ces mouvements désordonnés que la mécanique des fluides appelle turbulence,
mais sans faire aucune hypothèse sur la nature physique du phénomène nous pouvons écrire que f
est une fonction de la position des points Oo, M et
du temps. Si nous admettons que la diffusion s’effectue dans des conditions d’homogénéité et d’isotropie qui ne sont pas toujours remplies pour les écoulements turbulents, la position de Mo
n’intervient pas, tous les points Mo étant équi-
valents en raison de l’homogénéité, et l’influence de M est entièrement définie par la distance OM = r
puisque la direction de ce rayon vecteur est indif- férente en raison de l’isotropie supposée. Nous
pouvons donc écrire que, à l’instant t, la masse que renferme l’élément d(ù et qui à l’origine des temps
était située dans d mo est :
Si nous ne voulons étudier que la diffusion, il est
commode de faire abstraction du mouvement
général en rapportant le phénomène à des
axes Oxyz entraînés à la vitesse de l’écoulement,
le fluide peut alors être considéré comme immobile.
Nous simplifierons encore en nous plaçant dans le
cas simple d’une densité po uniforme à l’instant
zéro, et d’une diffusion qui ne se produirait que
suivant une direction perpendiculaire à la vitesse d’écoulement, et que nous prendrons pour
axe des y.
L’élément d mo est alors la tranche d’ordonnée yo,
d’épaisseur dyo, et dont nous prendrons la surface
de base égale à l’unité ; à l’instant 0 elle renferme la masse fluide : dmo = Po d wo, à l’instant t celle-ci s’est diffusée en se répartissant suivant une loi représentée par la courbe de la figure 2 : il y a
symétrie par rapport à l’ordonnée d’origine yo, et de part et d’autre une décroissance qui conduit à la
valeur 0, atteinte effectivement ou pratiquement
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FIG. 2
au delà des points P’ et P. La masse qui appar- tenait primitivement à dyo et qui à l’instant t est dans dy d’ordonnée y (et toujours de 1 cm2 de surface perpendiculaire à Oy) est :
la symétrie de la diffusion impose à la fonction f
d’être paire en y
-yo et la conservation de la
.
masse entraîne la condition :
cette égalité devant être vérifiée quel que soit t.
Cette condition (3), jointe au fait que f est paire
en y - yo, entraîne que la densité à un instant
quelconque dans un élément dy quelconque est
encore Po. La densité que nous avions supposée
uniforme à l’instant zéro dans toute la masse du
fluide, conserve donc au cours du temps ce carac-
tère d’uniformité et elle reste constante : dans un
fluide dont la densité est uniforme à l’origine des temps la diffusion homogène et isotrope ne peut
pas entraîner de variation de densité.
Lorsque le temps s’écoule, J’élément dya perd
une fraction de plus en plus grande de sa masse :
La courbe P’AP s’écrase progressivement, le point A se rapproche de l’axe, et les oints P et P’
s’éloignent sur l’axe y’y la matière diffusée s’écar-
tant de plus en plus de son lieu d’origine. Une des hypothèses les plus simples pour représenter la
déformation de la courbe est d’admettre qu’elle se produit suivant deux transformations affines, les
ordonnées étant toutes multipliées par un même facteur g, et les abscisses par un même facteur g2 . gl et 92 sont deux fonctions du temps, elles doivent être reliées par l’égalité g1 g2 = 1 pour que l’aire de la courbe reste constante : celle-ci représente en
effet la masse po dyo contenue à l’instant initial dans l’élément d’origine dyo. La loi de distri-
bution (2) ainsi particularisée devient :
la fonction f ne dépend plus que de la variable :
cc = (y
-yo). g(t) avec g fonction du temps seu-
lement,
Il est commode de normer la fonction f en posant:
en désignant par G(t) l’inverse de la fonction du temps définie par l’intégrale du dénominateur.
F n’est plus assujettie qu’à être paire en y
-yo.
La loi de distribution s’écrit alors : et sous sa forme particularisée (4) :
On a posé :
teur numérique qui ne dépend que de la forme de la fonction F.
Enfin, dans les applications que nous avons faites de la théorie de la diffusion aux phénomènes de
frottements internes et de transmission thermique,
nous avons été amené à expliciter la fonction g(t)
pour laquelle la représentation correcte des phéno-
mènes impose d’être : g(t) = l/V At où A est une
constante.
Équation de condition pour la fonction F.
-A priori la fonction F peut être quelconque (2),
nous allons voir que, s’il est admis que la matière
qui diffuse est individualisable, elle est assujettie à
vérifier une équation intégrale très restrictive.
Soit po dyo la masse contenue à l’instant zéro dans l’élément d’ordonnée yo, à l’instant t cette
masse s’est
répartie de façon qu’un élément quel-
conque dy d’ordonnée y en renferme la partie :
ce qui correspond à la fraction :
de sa masse totale. Laissons se poursuivre la dif-
fusion pendant une durée tl au delà de l’instant t,
la durée totale du phénomène devenant T = t- + tl.
Écoulée cette durée t1, l’élément d Y d’ordonnée Y renferme en provenance de dy la masse :
masse qui se trouvait à l’instant t dans l’élé- ment dy : nous appliquons la formule 2 avec pour origine des temps l’instant t.
De cette masse dM la fraction 1 ln se trouvait à
l’instant zéro dans l’élément dyo, puisque la frac-
tion 11n de la masse totale de dy à l’instant t lui est venue de dyo : on peut donc dire que à l’ins- (2) Elle doit être paire, ainsi que nous l’avons déjà dit, et évidemment rendre convergentes les intégrales que nous aurons à utiliser,
-