Dr Philippe
TISSIÉ
Lauréatdel'Institut (AcadémiedesSciences) Lauréatde l'AcadémiedeMédecine.
ENTRE SCUS LE N 3 7,9 88 " ' "
HYGIÈNE SOCIALE
Le
Témoignage des Faits
en matière
d'Éducation Physique.
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Dr Philippe
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Lauréatdel'Institut (Académie des Sciences) Lauréat del'Académie deMédecine.
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en matière
d'Éducation Physique.
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HYGIÈNE SOCIALE
LE
TÉMOIGNAGE
DES FAITS ENMATIÈRE D'ÉDDCATION
PHYSIQUE1Par leDr Philippe TISSIÉ
Président-Fondateur de laLiguegirondine del'Éducationphysique.
Dans sonarticle : Sur l'Évolution de l'Éducation physique en France,
parudans la Revue Scientifique, M. Demeny aprononcé un réquisitoire
trèsvifcontrela méthode degymnastique suédoise. Je n'aipas l'intention
d'entrer dans la discussion. J'aitoutdit dans mes précédents articlessur la valeur théorique de la méthode rationnelle de gymnastique suédoise, je n'y reviendrai point. Je veux uniquement aujourd'hui produire des faits.
Cependant il m'est impossiblenene pasrelever quelques-unes des con¬
tradictions de M. Demeny.
VoicicequeM. Demeny écrit enjanvier 1903, dans la Préface du livre
depropagande du commandant Lefebure,
L'Éducation
physiqueenSuède,devant servir à la réforme de lagymnastique militaire enBelgique:
« La méthode suédoise2 a toute laprécision de la science, elle pourra,
» sansdoute, se perfectionner encore dans les détails, se tenir d'accord
» avecprogrèsfuturs; mais les principes etle plan en resterontimmua-
» bles, etmériteront la reconnaissance despeuples.
» Pour juger del'œuvre de Linget se faireune idée exacte de cegrand
» mouvement éducatif,ilfautle débarrasser des interprétations erronées
» et remonteràlasourcemêmede sesprincipes.
» Les grandes œuvres sonttoujours simples, les complications viennent
» ensuiteetfinissent parétouffer letroncprincipal. Le livre de M.lecom-
» mandant Lefebureaprécisément l'avantage d'être inspiré parle souffle
» de Ling: les documents photographiques à eux seuls sont précieux
» puisque,mêmeenSuède, il seraittrès difficile, pour ne pas dire impos-
» sible, des'enprocurer de semblables.
» Puisse cetouvrage,dans l'intérêt général, éclairer ceux qui sincère-
» ment désirent leprogrès, etdétruire les préjugés de ceux qui se font
» encore aveuglément les défenseurs de l'erreur».
Je n'aijamais ditautre chose. Pourquoi M.Demenyfélicite-t-il M. Lefe¬
bure pour sadocumentation photographiqueen 1903, etlecritique-t-il, en
1905,pourcette mêmedocumentation, au sujet des photographies prises
parluisur ses élèves, à
l'École
de gymnastique militaire belge ?« Un documentphotographique simple n'a aucune valeur scientifique,
» ditM.Demeny3, la photographie fixe bien un instant l'attitude et la
» forme d'un sujet,mais cedernier pose devant l'appareil comme onlui
» ordonne de poser, il cherche involontairement àfaire valoir ce que l'on
» veutprouver ; enparticulier, la tenue, l'ampliation de la poitrinepeu-
» ventêtrebonnes pendant la prise de l'imagesans êtreacquises définiti-
» vement par l'exercice. En photographie, si l'on ne s'entoure pas de
» certaines précautions, les erreurs de perspective et d'éclairage nese
» comptent plus, etsil'on veut enfaireunmoyen demesurecela devient
» extrêmement délicat. »
1. —RevueScientifique, du17février 1906,n° 7, page 198.
2.—Commandant Lefebure:L'Éducationphysique en Suède. Préface de M. Demeny, Bruxelles, Lamertin, igo3,page viii.
3.—Demeny: Surl'Évolutiondel'Éducation physique en France. Revue Scientifique
du 3oseptembre igo5,n°14,page4a5.
I. — LaGymnastique suédoise
à la Caserne.
Je vaisutiliserquelques
photographies
queM. le commandant Lefebure
me communique avecdes
observations prises
surles soldats de son école.
Il"étaitdonc nécessaire, pourbien
établir la valeur de cette documentation
deciter lesdeux textes de M.Demeny.
_Rappelons ici quelques faits concernant la Belgique. C'est en 1901 que
leMinistrede la Guerrede cepays,
adoptant les conclusions d'un rapport
de M. Lefebure, lui confiait le
commandement de l'École normale de gym¬
nastique etd'escrime
militaires de Belgique, afin d'assurer sa réorganisa¬
tion, avec mission
d'élaborer
uneméthode et un règlement nouveaux.
M.Lefebureavait auparavant
suivi, pendant
un an,les cours à l'Institut
central de Gymnastique
de Stockholm. Bien documenté, ayant surtout
biencomprisles
principes de la méthode de Ling, il les applique dans
touteleur pureté.
« Nousbasant, ditM. Lefebure
%
surl'expérience de trois années con-
» sécutives depratique constante
à l'École normale, nous pouvons affirmer
» queledéveloppement
corporel, l'énergie musculaire et morale, de même
» que le
contrôle physiologique .^des résultats obtenus dépassent toute
» attente, et ont vivement
impressionné les nombreux pédagogues et
» médecinsquiont
visité l'École normale depuis trois ans.
» L'augmentation de
la capacité vitale des élèves pendant ces trois
» années aétéenmoyennedeun
cinquième à
unsixième, en six à dix
» mois, et leur développement
thoracique est tel, que la seule critique
» qu'un
spécialiste prévenu
a puenfaire, c'est que ce développement
» thoraciqueétait
excessif
etn'avait
pasgrande valeur pratique. Le simple
» bon sensfaitjusticede
critiques semblables,
quenous avons considérées
» commeun argumentdeplusen
faveur delà méthode éducative suédoise.
» Nousavons eulasatisfaction
d'entendre M. le Dr Demoor, professeur
» dephysiologie à
l'Université libre de Bruxelles, et attaché à l'Institut
» Solvayde
physiologie,
nousdéclarer
en1903, après avoir assisté aux
» exercicesexécutésparlesélèves, et
pris connaissance de notre ouvrage
» depropagande que nous
avions imprimé au système d'éducation phy-
»-siqueen
Belgique
unedirection nouvelle, conforme à toutes les données
» de lasciencecontemporaine. »
M. Lefebure, enprenantla
direction de l'École normale de gymnastique
etd'escrime, avait divisé
systématiquement les élèves en deux sections,
l'unesoumiseàlaméthode
réglementaire actuelle empirique, l'autre aux
exercicesdela méthodesuédoise
scientifique. Voici les résultats physiolo¬
giques moyens
obtenus dans le développement thoracique pendant une
période de
six mois.
Tableau I.(Année scolaire 1902-igo3.)
Mensurations Gymnastique
Gymnastique
thoraciques. scientifique.
empirique.
gain gain
Diamètreantéro-postérieur + 9,2millimètres.—
+ 4>>2 millimètres.
Diamètre transverse + 4)2 — —
Périmètre thoracique.... +29 —
1-8,3
—Volumepulmonaire +4°>5
centilitres. j- 16,3 centilitres.
Cen'estqu'après ce
contrôle scientifique complet que M. Lefebure eom-
1.—NoteconcernantlaCulturephysiquedans lesétablissements
d'enseignement supérieur.
Rapportprésenté auCongrèsinternational
d'Expansion économiqufe mondiale de Mons
parlecapitaine-commandantLefebure.
Bruxelles, xgo5,
p.7.mençaàcodifier la méthode éducativepourlasoumettreensuite à l'appro¬
bation du Ministre de la Guerre.
Pour nous personnellement, qui étudions la question de l'éducation physique depuis dix-huitans, notrelaboratoire fut d'abordla clinique des
maladies nerveuses et mentales, puis l'école, la pelouse des jeux, etla clinique des maladiesquenous traitons parles moyens physiques etpar la gymnastique médicale. Nous citerons des faits observés surnature et les résultats obtenus par nous, dans le Midi, àPau.
EnFrance, la foi quenousaccordons aux témoignages, dits d'autorité,
nous empêche de rechercher le fond des choses; voilà pourquoidepuis
1900, la Francemarquelepas, tandis que la Belgiqueprogresse enéduca¬
tionphysique rationnelle.
Voici une preuve fournie par des documents photographiques d'une
valeur absolument démonstrative.
M. Lefeburenousprésentecinq sous-officiersavant etaprès l'application
de la gymnastique suédoise. Ces hommes avaientpratiqué, avantd'entrer
àl'école, lagymnastiqueempirique actuellement supprimée dans l'armée belge.
Pourbien établir'la valeur de la méthode suédoise, M. Lefebureachoisi
des hommes trèsinférieurs aupoint de vue de leur développement phy¬
sique. Onpeut constaterdans la figure 1, quelestrois premiers sujets, à
ladroite du dessin sont mal constitués. La gymnastique suédoise a été appliquéependantseptmois, du Ieroctobre 1904au Iermai 1905,à raison
d'une heure parjour. La figure 2représentelesrésultatsobtenus.
„ La méthode photographique utilisée parM. Lefebure établit des faits
indiscutables. Quoi qu'en dise M. Demeny, on ne peut admettre que le développement de lacagethoracique deces cinq sous-officiers et surtout
celui des deuxpremiers est dûàunéclairagefavorable,àun truc photo¬
graphiquequelconqne, ouà la suggestion« qui cherche involontairement
» à fairevaloircequel'onveutprouver ; enparticulier latenue,l'amplia-
» tion delapoitrine peuventêtrebonnes pendant la prise de l'image sans
» être acquises définitivement par l'exercice». Les photographies de
M. Lefeburenepermettentaucun doute àcetégard.
Nous possédons la certitude rationnalisteetnon l'assurance éclectique.
Icinoussubissons lefait; ils'imposecomme objectivement certainet non'
commesubjectivement sûr.
Ces cinq sujets sontâgés de 18 à24ans. M. lecommandantLefeburea établi untableau de mensurationserapportantà ce groupe au point de
vuede leurdéveloppement thoracique par lagymnastique de Ling.
Voici les moyennesobtenues.
Age moyendes cinqsous-officiers :20 ans6 jours.
Cagethoracique:
Diamètreantéro-postérieur Gain 0,004millimètres.
Diamètre transverse — 0,01 x —
Périmètrethoracique — 0,027 —
Volumepulmonaire — 33 centilitres.
Laquantité d'airexpiré varie entre4 litres
45
et3 litres 56.
Voici lerelevé comparatif du volume pulmonairede ces cinq
sous-offi¬
ciers. En reportantcesmensurations surchacund'eux àpartir de
la droite
des figures 1et2 on trouve:
1"Octobre 1"Mai Dfifércnce
• 1904. 1905. en7mois. OBSERVATIONS
litres. litres. centilitres.
1" sujet.. 3,4o 3,6o -f20 Étudiant.Dei5à18ans,natationjournalièreenété.
Afait del'escrimeet de lagymnastiqueau régi¬
ment.
2°sujet... 3,i3 3,55 + 42
3"sujet... 3,i5 3,56 + 4i
4°sujet... 4,33 4,45 + 10
5esujet... 3,34 3,8: +53 Différencemoyenne.. +33
aurégiment.
Pupillede10ans1/2 à16ans. A fait del'escrime et
de lagymnastiqueàl'armée.
Boucher,jusqu'à17ans, afait4 heures debicyclette
parjourpendantdeuxans.Gymnastiquependant
un anetdemi,vers14ans,etdel'escrimeaurégi¬
ment.
Fo,ot-ball de 10 à i3ans. Pupille de i3à 16 ans.
Equitation,niescrime,nigymnastique.
Ilest uneautre observation trèsintéressante ànoter. C'est la
modifica¬
tion apportéeàl'expression
de la physionomie de
cescinq sous-officiers.
Au faciès soupçonneux du premier,
succède
unfaciès volontaire
;à la
physionomie hébétée
du second, succède
unephysionomie intelligente,
parallèlement à undéveloppement
thoracique important
;l'assurance qui
paraîtfaire défautau troisième
s'affirme nettement
;le quatrième a peu
changé, c'est un bicyclisteentraîné à la respiration
;le cinquième est
devenumoins craintif. Onnepeutpasse douter
de l'influence de l'exercice
physiquesurle développement
de l'intelligence et de la volonté chez cer¬
tainsenfantsarriérés. J'enai vus'éveiller àlavieavec une telle
rapidité,
quej'ai assisté àde
véritables éclosions d'âmes \
Lafigure 3 représenteles jeunes gens
témoins entraînés pendant sept
moisaveclagymnastique
empirique de suspension
auxagrès et servant
decomparaisonaux cinq
camarades entraînés
avecla gymnastique scien¬
tifique. Leur développement moyen a
été donné plus haut dans le
tableauIer ducommandant Lefebure àlacolonne Gymnastique
empirique.
Iciencore la preuve
photographique
estindiscutable. Elle démontre,
mieux que toute théorie, la
valeur comparative des deux méthodes en
présence: laméthoded'Amoros
etla méthode de Ling,
quenous défendons,
aunomde la santépublique,de l'hygiène
sociale
etdu plus grand déve¬
loppement économique
de
notrenation,
pourles résultats qu'elle donne.
Lafigure4représente une
division de sous-officiers exécutant le pas de
marche dela gymnastiquesuédoise
dans lequel la colonne vertébrale est
fixéedans le planvertical pour le
plus grand développement de la cage
thoracique, la plusprofonde respiration
etla plus grande souplesse de
l'articulation du bassin.
Lafigure5 horstexte
représente
unedivision de sous-officiers à l'École
normaledegymnastique et
d'escrime militaires de Belgique, à Bruxelles.
Larectitudedu tronc dans la stationverticale est dûe àl'entraînement méthodiquedes musclesdu
massif cervico-dorso-lombaire
pourl'extension
de lacolonne vertébrale; le développementde la
poitrine
etdes pectoraux
estdûautravailantagoniste etsynergique
des muscles de la région dor¬
sale, letrapèze etsurtout
le rhomboïde.
L'enselure, si fortement critiquéepar
M. Demeny, n'existe
paschez
cessoldats belges, pas plus d'ailleurs
qu'elle n'existe chez les Suédois. Les
corps sont rigides grâce à
l'entraînement rationnel des extenseurs de
jambes, lequadriceps
fémoral
etles jumeaux; et surtout des muscles delà
ceinture abdominaleque laméthode
suédoise
entraîne toutspécialement.
Les exercices demarche avecle pasdemarche
décomposé
parles Suédois
et surtout encore les exercices de «courberaidie» et ceux du saut,
où
Vonramène les bras lelongducorps dans
la chute,
ontentraîné
ceshom¬
mes de façon à leur donner la force et
la souplesse unies à la volonté,
1.—Dr Tissié:L'Educationphysique. Paris,Larousse,2eédition,page16. Chapitrede Psycho-dynamie.LaFatiguedansl'Entraînementphysique.Photographie de
Jeanne X.
dansl'assurance d'eux-mêmes. Ilsontla conscience de leurvaleur
physi¬
que. Toutes les
cellules de leur
corpsfonctionnant bien, constituent
un«moi», conscientde sonpouvoir
d'effort utile. Qu'on applique, dès l'école,
cetteméthode àchaqueunitéde notre nation, ettrès
rapidement le
pou¬voir totald'effortutileseraaugmenté.
II. — LaGymnastique Suédoiseà
l'École
et au Foyer.Si maintenantnous noustransportonsàquelques kilomètres
de Bruxel¬
les, àYilvorde, au pensionnat de
jeunes filles les Peupliers, dirigé
parMlle Lefebure, sœurducommandant,nous ytrouvonsungymnase
modèle,
etunenseignementcomplet de la
gymnastique de Ling, professé
parunemaîtressegymnaste suédoise.
Letableaudesmensurationsqu'ony aprisessurdouze jeunes
filles
nous indique un développement trèsmarqué de la
cagethoracique dans
sesdiamètresantéro-postérieur et transverse;
quand
auvolume pulmonaire,
il s'estaccru d'unemoyennede0,408centilitres enun an.
Ledocteur Hanquet, médecinde
l'établissement m'écrit
:« Jepuis affirmer que depuisque ces
demoiselles s'adonnent régulière-
» ment aux exercices de gymnastique suédoise leur
santé générale, leur
» résistancephysique, a gagné dans
des proportions considérables. Il n'y
» plus de malade, chez vous,
disai-je
enriant à M1Ie Lefebure, depuis
que» vous pratiquez la
méthode de Ling
et vousallez avoir les médecins
» contre vous. »
Undes grands arguments
des adversaires de Ling
estd'affirmer qu'une
gymnastique bonne pourles peuples du Nord n'est
pasbonne pour les
peuplesduMidi,et
particulièrement
pourles Français. A priori
onpeut
le considérer commefaux, carl'homme, sous toutesles
latitudes,
estana- tomiquementconstitué de la même façon,
sesfonctions physiologiques
sontidentiques.
Pourcequiest delaFrance et
particulièrement de
sonMidi, je constate
queles effetsde
la gymnastique suédoise sont aussi indiscutables à Pau,
leMidi parexcellence oùje
l'applique.chez des jeunes filles
;et à Sarlat,
encoreleMidi, chez desjeunesgens.
J'aireproduit, desrapports,
les plus concluants i. Celui de la directrice
del'Écolenormale desinstitutrices desBasses-Pyrénées, àPau,
adressé
àM. Martel, inspecteurgénéralde
l'Instruction publique, dit qu'à partir du
momentoùlagymnastique suédoise a
été introduite à l'école, le nombre
desmalades a diminué progressivement. En 1903 il
était de 38 élèves
;en 1904, de 24; en
1905, de 16 élèves
;l'appétit
aaugmenté
;les élèves ont
d'elles-mêmes suppriméleur corset; le
rendement intellectuel
aété plus
grand, surtoutaux examensde fin d'année
; aucuneélève n'a demandé à
se faire dispenser de la
gymnastique qui
a pourtoutes
untrès grand
attrait, ellesl'aiment etnelatrouventpas ennuyeuse.
Mêmes conclusions
delapartde
l'École
normale desinstitutrices, à Angoulême. Au collège
des garçons, àSarlat, le
principal
constateégalement le relèvement de la
santédes élèves, depuisl'application
de
lagymnastique suédoioe. En
1902, 34élèves ontséjourné à l'infirmerie;
en1903, 25
; en1904, ij
;en igo5,
S élèvesseulement: «Nous faisons,dit-il, des loisirsaux
médecins.
» La gymnastiquesuédoise
nedonne
passeulement des résultats à la
caserneetàl'école,mais encore aufoyer, chez despersonnescommençant
leur entraînementàunâge relativement avancé.
1.— Ph.Tissié.L'Hommede demain.L'ÉducationphysiqueenFrance.Rapportprésenté
auCongrèsinternationald'expansionéconomiquemondiale, àMons. SectionI,Enseigne¬
ment,p.164,Bruxelles,Hayez,1905.
du 18erégiment d'infanterie, qui, pourmieux
s'appliquer à lui-même les
principes de laméthode,aappris lesuédois.
Au bout de quelques semaines
d'entraînement, son tailleur, obligé d'élargir ses tuniques,
fut forcé de
A la suite de mes conférences plusieurs personnesayant optépour
la
gymnastiquede Lingenontlargement bénéficié. Tel le capitaine Pauly
s'apercevoir des heureuxeffets de la
gymnastique de Ling, appliquée dans
toutesapureté.Jepossèdede nombreux documents,
du
mêmegenre,dans
^G
r-tO
'2«
2*
Ûrctf
lesquels lestailleurs mêmes constatentune
modification dans le dévelop¬
pement du sommet
de la
cagethoracique à
sapartie antérieure pectorale.
Lagrandeerreur,
celle qui, jusqu'à
cejour,
aretardé l'évolution de la
gymnastique
rationnelle,
estl'importance excessive accordée
auxmuscles.
M. Demenya sacrifié à cette erreur.
Le muscle n'arrive biologiquement
qu'en septième
ligne. Par ordre de valeur fonctionnelle intrinsèque se
placent: i°
l'innervation,
pourla vie même du muscle ; 2° la respiration,
poursonoxygénation;
3° la circulation,
pourl'apport du sang nourricier ;
4° ladigestion, pour
la constitution du plasma sanguin nourricier ; 5° les
articulations pourlepoint
d'appui des leviers
;6° les
os, pourles bras de
(Cliché communiqué
M. par
le commandant
Leféburc, commandant
l'École
de gymnastique
militaire
de Belgique).
Fig.
4- —
École d'escrime de militaires et normale gymnastique
de Belgique,
à Bruxelles.
Groupe
de sous-officiers photographiés
dans le pas
de suédois, marche
indiquant
la fixation
de la colonne vertébrale
dans le vertical plan du bassin. de l'articulation la la développement de thoracique plus grande souplesse le cage et grand pour plus
— 10 —
leviers et pour la résistance; 70 les
muscles enfin,
pourla puissance. La
puissancedu muscle est
fonction de la résistance du segment. Mais la
puissancemusculaireetla
résistance segmentaire
sontfonction du point
d'appui articulaire.La puissance
musculaire n'existe
et nevaut
que parl'existencepremière des six facteurs
ci-dessus désignés. Le muscle
est un agent deforce,tributaire denombreuses forces
;il n'est
pasla seule force
ainsiqu'onl'a crujusqu'àcejour;
c'est donc
commettreuneerreurde
nevoir engymnastiquequedesmusclesen
fonction. En gymnastique,
commeenbiendeschoses,c'estce qu'onne voit pas qui est le
plus important.
C'est à un musclequ'on ne voit pas, le
diaphragme, qu'est dévolue la
principalefonction musculairevitale au
point de
vuede la respiration.
C'estpourtantcemuscle qu'onviolente
depuis
cent ans avecla
gymnas¬tique de suspension aux agrès,
trapèze,
anneaux,barres fixes, barres
parallèles, recs, etc. C'est encore sur
le jeu de
cemuscle
quela nouvelle
école,diteéclectique, apporte une attention trop
superficielle. Il
nefaut
jamais perdre de vue, en
gymnastique rationnelle,
quela circulation de
retour, c'est-à-direlacirculationveineuse et
lymphatique,
estfonction de
larespiration. La circulation de retour est
assurée
par quatreforces qui
fontremonterle sang aucœur et
qui luttent
contrel'attraction terrestre.
Cesforces sont: i°lavis àtergo ; 20 la contraction
musculaire
;3° le jeu
desvalvulessigmoïdes;4° le jeuthoracique
dans Yinspiration,
ousystème
de vasescommuniquants entre les poumonset
le
cœurdroit,
parl'artère
pulmonaire.Deux de cesforces, la
contraction musculaire
etl'inspiration
sontsousla dépendancedela volonté; deux sont
fixes
etimposées, la vis
àtergo etle jeu des valvules
sigmoïdes.
Toutelascience,engymnastiqueéducative
respiratoire, consiste à savoir
mettreenfonction,par antagonisme réciproque,
le jeu des deux grands
groupesmusculaires : celuides
inspirateurs,
prenantleur point d'appui
au-dessus du diaphragme, et celui des
expirateurs,
prenantleur point
d'appui au-dessous du diaphragme1.
On respire d'autant mieux
quela
somme des efforts nécessités par l'acte respiratoire est
moindre. On
ne peutsefigurer combienlesmodifications dans le jeu
etdans la forme de
la cageth,oraciquesontrapides
ni combien les résultats sont encourageants
avecunebonne méthode degymnastiquerespiratoire, comme
la méthode
suédoise.
III. — La Gymnastique Suédoise à laCliniquemédicale.
Voiciquatretracéscirtométriques que
j'ai pris chez
unjeune homme de
20 ansréformé duservicemilitairepourune pleurésiecontractée aucours de son entraînement et dontj'ai traitéles adhérences par
la gymnastique
respiratoireetlemassage, enme basant surles principes physiologiques
exposés plus haut.
Les adhérences pleurales avaient déformé
la
cagethoracique à gauche.
Le premier tracéaété prisavantle
traitement, le 26 mai
1902;la pleurésie
étaitlocalisée àgauche, oùla courbede la fig. 6 est
aplatie
;le
poumondroit fonctionnant bien donneune courbe très développée àdroite. La ligne à trait plein représenteletour
de poitrine dans Yinspiration forcée,
lalignepointillée, dansYexpiration
forcée. Le second tracé, (fig. 7),
aété
pris après le traitement, le 3i juillet 1902,
deux mois plus tard après
1.—Pu.Tissié. Précisde Gymnastiquerationnellede développement. Gymnastiquesco¬
laire et militaire. — Gymnastique hygiénique de chambre. 2° édition, Pau. Imprimerie
Garet,xi,ruedesCordeliers, igo5.
— 11 —
vingt-cinq séancesdemassage
localisé
auxmuscles inspirateurs à gauche
et dix séances de gymnastique respiratoire.
Lasymétriedeslignesa
été
^
rétablie
enfaveur de la
cour¬be, à gauche, alors que
la
courbe, à droite, surtoutdans l'inspiration, aété
moins
mo¬difiée.
Si maintenant on reporte les deux courbes en ligne pleinedes deux
tracés
enins-
pirationl'unesurl'autre,
poursavoir de combien s'est dé¬
veloppée la cage
thoracique,
dans quel sens
s'est produit
lq. développement et
quelles
sont les modifications appor¬
tées par letraitement ;
si
onen fait autant pour Yexpira-
Figure6.—Adhérencespleuralesà gauche(tracé i).
—Tracépris avantle traitement, le 26mai 1902 Nota: Lire o,oi3au lieu de0,012 audiamètre obli¬
quegauchearrière.
tion,enreportant les deux courbes
pointillées l'une
surl'autre,
oncons¬
tatequele gains'est
produit
enavant,les côtes ayant été reportées d'arrière
enavant; les pertes sont posté¬
rieures etlatérales(fig. 8-9).
De cette observation, outre le
côté purement thérapeutique
qui
aunegrandevaleur, jedésire tirer
uneconclusion dephilosophiebio¬
logiquedont laportéeest
notable,
Je veuxparler de l'équilibre dans
lavie. Lecorpshumainn'échappe
pas à la loi
universelle de
cet équilibre desforcesantagonistes.
L'analyse des tracés
cirtométri-
ques pathologiques
établit
que,dans le cours du traitementres- Figure7. —Adhérences pleuralesà
gauche
piratoire, les deux côtés ne se(tracé a).
—Tracé pris après le traitement,
x
,, , , , , . le3imillet1902.
sont pas développes également;
J
dès le début, seul le côté gauchea bénéficié du traitement ense
déve¬
loppant isolément
pendant
quele
côté droit sain restait égal à lui-
même, etcela, tant que son
voisin
en retardn'avaitpasatteint
le déve¬
loppement nécessaire au
dualisme
synergique des deux poumons.
Ce
n'estqu'à partirde ce moment
d'é¬
quilibrequele
côté droit s'est ensuite
développé.
M.leprofesseur
Bouchard
asignalé,
au Congrès médical du
Caire, des
manifestations identiques de cette
loid'équilibre et de sélection,
dans
sa communication sur un essai de thérapeutiquelocale.Le
salicylate de
soudeinjecté àcôtédes
articulations
atteintes de rhumatisme, aigua été
directementutiliséparlesseulesarti-
Figure8.—Adhérencespleuralesàgauche (tracé3). Les deuxcourbes eninspiration
des tracésno!1 et 2ontété superposées l'unesurl'autre. Legaindansle dévelop¬
pement de l'axe postéro-antérieurde ia
cagethoraciqueaétédeomo55millimètres
eninspiration.Les partiespostéro-latéra-
les ont étéportéesd'arrièreenavant.
— 12 —
culations malades, alors que les autres
parties saines du
corpsn'utili¬
saient pasle remède.
Les muscles et
letissuélastiquepulmonaire,comme lesséreuses articulaires, paraissent
subirlamêmeloi.
Je dois encoreciteruntémoignage
enfaveur de la gymnastiquerespi¬
ratoire suédoise rééducative appli¬
quée médicalement à un
adulte de
trente ans, atteint de parésie dia- phragmatique àla
suite de bronchites
successives et d'une pneumonie.
Soumis àlasuralimentation,ilavait engraissé. Excellent
escrimeur, mais
àpoitrine enfoncée et
le dos voûté,
jeluiappliquelagymnastique respi¬
ratoire à raison de 10minutes par jour, pour les
premières séances,
sans dépasser trente minutes aux dernières. J'agis avec une extrême
Figure g. — Adhérences pleurales à gau¬
che(tracé 4)- Les deuxcourbes en expira¬
tiondestracés n°"i et2ontétésuperposées l'une surl'autre. Le gain dans ledévelop¬
pement de l'axe postéro-antérieur de la
cagethoraciqueaétédeom044millimètres
enexpiration.La partie latérale droite a été surtoutportéededehors endedans.
prudence, faisantaccompagner
la lin des séances d'auscultations, afin de
suivre, autant quepossible, de très près, les effets
du remède physique.
Lapremière séance
fut donnée le 23 novembre 1905, les mensurations
furent prises le27novembre etle 11
décembre 1905. Ce même jour, c'est-
à-direaprès dixséances dont le
total du
tempsde rééducation du dia¬
phragme etdes
muscles inspirateurs avait été de 130 minutes, reportées
surquinze jours,les
résultats suivants étaient obtenus
:Enquinzejours la
capacité respiratoire
aaugmenté de cent centilitres,
laforce musculaire, de 3kilos pour chaque main, et
de
10kilos
pourle
massifdorso-lombaire.Lepoidsaaugmenté de700 grammes
pris à jeun,
aprèsévacuation des
selles, alors qu'il avait été pris le
27novembre après
déjeuner etsans
évacuation de l'intestin. La cirtométrie donne des tracés
particulièrementintéressants.
Le périmètre thoracique
eninspiration s'est
développédeo,oi5millimètres, et en
expiration, de
0,002.C'est donc le
diaphragme, muscle
inspirateur, qui
abénéficié de l'éducation respira¬
toireimposée puisque le périmètre
thoracique
enexpiration est resté à
peuprès lemême.
Cependant c'est l'expiration qui
asurtout bénéficié du
traitement : lediamètre antéro-postérieur en expirationest
de
0,190milli¬
mètres,le 11 décembre,
c'est-à-dire égal
aumême diamètre
eninspiration,
du 27 novembre, soit de 0,190
millimètres. Le gain de
cediamètre en
expiration est de0,017millimètres et
eninspiration de 0,012 millimètres.
C'estaussile diamètreobliquegauche avantqui
s'est allongé, le gain est
de 0,011 millimètres. Or lecœur se trouve
dans le plan de
cediamètre.
Le diamètre opposé oblique
gauche arrière
adiminué,
saperte est de
0,004, d'où projection
du côté gauche, d'arrière
enavant, avec dégagement
ducœur etdespoumons àgauche.
Lefait physiologique decette
observation est l'élasticité et la rétractilité
dutissupulmonaire, etsa
portée dépasse l'observation de mon malade,
en cequiconcernela
défense
contrela tuberculose de l'enfant, à l'école.
Le Congrès de laTuberculose,
de Paris,
aétabli
quecelle-ci frappe surtout
l'enfant.Letuberculeselocalise àl'entrée desacinis
vésiculaires
;il
yreste
latent jusqu'au jour où la
défense de l'économie amoindrie lui permet
d'évoluer. Ily adonc intérêtà provoquer,
chez l'enfant,
unerespiration
activeen vued'une hématoseplus profonde.
Or,
que sepasse-t-il
aucoursdesétudes ?
L'enfantrespiremalenclasse, parce
qu'il existe
unantagonisme absolu
entrel'attention etla respiration forcées. A
attention profonde, respira¬
tionsuperficielle;à
respiration profonde, attention superficielle. Au
coursd'uneclasse oud'une étude, l'attention de l'écolier étant très
profondé,
mentprovoquée, la
respiration
estsuperficielle, le diaphragme joue
auminimum;ildevient paresseux. Quantau
tissu pulmonaire, il perd de
sonélasticité; son pouvoir de
rétractilité
estmoindre, d'où
unecirculation
capillaire ralentie et
congestion passive du champ de l'hématose. Cette
congestion créeun
excellent milieu de culture microbienne, d'où ensemen¬
cementplusfacile du
bacille de Koch
etprétuberculose.
Taille
Le 21 Novembre1905.
Le 11 Décembre 1905.
DIFFÉRENCE
en15 jours.
lm665 60"500 31600 39"
35 105 Oml90""
0-150 0150 0134 0128 0120 0124
Slîoi0813
0173 0 145 0140 0105 0 103 0116 0 123 0m380) Qijho 0378)
lm665 61k200 31700 42"
38 115
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0 415j085U
O 190 0130 0144 0 111 0114 0121 0119 0m380)ri
0380) 760
0 + 0700e + O'lOO' -1- 3"
H- 3 + 10 + 0012°""
0 + 0002"""
+ 0004 + 0005 + 0001 + 0001 + 0015 + 0017
- 0005 + 0 004 +0006 + 0 011 +0005
—0004 +0002 Capacitérespiratoire
1 Pression delamain droite Dynamométrie.
)
Pressiondela maingauche( Extensionlombaire
/ / Antéro-postérieur...
1 Latéral droit
1 l Latéralgauche V Diamètres 1 Obliquedroit avant..
CirtométriB \
{
«(lignemamelonnaire) ) t'mraciques. j Obliquegaucheavant.) f (lignemamelonnaire)
„ / Obliquedroitarrière.
inspnation. f y Obliquegauc.arrière.
1 Périmètres i A droite
\ thoraciques. ( Agauche
/ j Antéro-postérieur...
/ [ Latéral droit [
l
Latéral gauchePirtnmptrip \ Diamètres 1 Oblique droit avant..
liirtoinetriQ l t (lignemamelonnaire)
/ thoraciques. j Obliquegauche avant.
]
f
(lignemamelonnaire)1 Oblique droitarrière, expiration. I y Obliquegauc.arrière.
Périmètres ( Adroite
\ thoraciques. ( Agauche
Voilà pourquoi il est nécessaire
de
provoquer unerespiration plus
intensechez l'écolier, au cours de l'étude ou de la
classe,
nonseulement
pourdétendreson
attention, mais surtout
pourentraîner l'élasticité du
tissupulmonaire,
c'est-à-dire
pouraugmenter
sapuissance d'expiration.
C'estce quepratiquentles
pédagogues, dans les écoles de la Suède, où,
aucoursd'une classe,ilsfont exécuterpendantune,
deux
outrois minutes,
eninterrompantleurleçon, des mouvements
de gymnastique respiratoire.
J'ai vu appliquer cesmouvements, et
la méthode de Ling donne ici
encoredesrésultatsétonnantsaupoint devue de lasanté
générale
etdu
rendementintellectuel. Ceuxqui accusentla
gymnastique suédoise d'être
enretardsurlesconnaissancesscientifiquesactuelles se trompent
étran¬
gement, parignorance
même de cette méthode qu'ils critiquent et qu'ils
empêchent de pénétreren
France, où elle donnerait, à l'école surtout, les
mêmes résultatshygiéniques,
pédagogiques
etsociaux qu'en Suède. Ces
adversaires commettentdoncunefaute trèsgrave au détriment
de la santé
publiquenationale.Enfait, la vies'allonge en
Suède, les déchets sociaux sont moins lourds,
_ 14 _
lanationbénéficie collectivementdugain dechacune de sesunités. Etce bénéfice, la Suède l'obtient depuisun
demi-siècle. Sous l'influence de la
gymnastiqueoxydatrice de Ling *, la durée de la vie, qui était de 41
anset 6 mois en 1840 a atteint 5o ans en 1890. La taille a
augmenté de
o,o3 centimètres encinquanteans ; en1841, elle était de im,670
; en1890,
elle était de im,70i. Le nombre des conscrits
impropres
auservice
a diminué: en i83i, il étaitde 35,7 P- 100î en*$95, il
étaitde
21,7 p. 100.Les décès partuberculose
pulmonaire étaient
en1751 de 24
p.100; en1774?
de 17 p. 100;en 1829, de 32p. 100 ; en
i83o, de 28
p. 100.Pour la période
de dixans de1761à1770, ils étaient de20 p.100;
de 1821
ài83ode27p.
100.Apartirde i83o etsurtout
dans la seconde moitié du xixe siècle, la
gym¬nastique de Lingest
méthodiquement appliquée dans les écoles. Voici
les résultats : les décès par tuberculose pulmonaire, par an,
de 1891 à
1900, sont de 2,99 à2,5op. 100 pour
les villes de plus de 5o.ooo habitants
et de 2,49 à 2p. 100 pourles
villes au-dessous. La gymnastique respira¬
toire est donc un des meilleurs agentshygiéniquesutilisés en
Suède dans
laluttecontrelatuberculose.
EnFrance, ilen estautrement, avec notre
gymnastique congestive et
notre mauvaise pédagogie. On admet à l'heure
actuelle, à St-Cyr, des
jeunes élèvesofficiers d'une taille de im,54
etdu poids de 44 kilos ! Le
Ministèrede la Guerrevient de[publier une statistique sur
les infirmités
ayantmotivé23.205
exemptions du service militaire
en1904. En première
lignearriventles organes
de la poitrine
avec3.222
cas.Telle est la
com¬paraisondesrésultats
des deux méthodes de gymnastique
enSuède et
France.
Nous réprouvons la
gymnastique d'Amoros
parcequ'elle rétrécit la
superficie duchamp
pulmonaire,
nousadoptons la gymnastique de Ling
parcequ'elle
l'élargit
etparce quela vie est
uneoxydation. Cet élargisse¬
mentlafavorisephysiologiquement.
NousavonscombattuauCongrèsinternationald'Expansion
économique
mondiale, à Mons, à lasectiondel'Enseignement,
les partisans de la mé¬
thode d'Amorosetceuxde la méthodeéclectique, parce que celle-ci
n'est
qu'unconglomératd'erreurs
etde vérités
nepouvant servir de base solide
à la science du mouvement pour la formation de machines
humaines à
rendementpuissant, nonseulement
dans les
travauxde la
guerre,heureu¬
sement exceptionnels, mais dans ceux
de la paix qui
sontquotidiens et
trèslourds, aujourd'hui surtout, où les
compétitions tendent de plus
en plus àdevenirmondiales. Autant
quetout autre peuple
nousdevons, nous
Français, êtreforts; c'estpourquoi,
ayanttrouvé dans la méthode de
gym¬nastique suédoiseun agent
de force,
nous avonstoujours combattu en
faveur deses principes,après enavoir
contrôlé l'excellence sociale péda¬
gogique,
militaire
etmédicale.
Le paysoù aétéprononcé
le Discours
surla Méthode
nepeut
sedésin¬
téresserde la méthode. Ilne doitpas laisser protester
la valeur de
son génie, fait de clarté etde précision,
enfaveur de l'imprécision et de la
nébulositéd'unéclectismesansméthode.
La luttefutchaude, trèschaude même auCongrès
de Mons
;elle s'en¬
gageaà la
sous-section primaire où la discussion dura six heures ; elle
continua àla sous-section secondaire oùelle se poursuivit pendant
deux
heures; ellefinit à lasous-section
supérieure après
uneheure de dernier
boncombat, autotalneufheuresde
discussion àlaquelle prirent part des
pédagogues, des
médecins, des militaires, des marins, des sociologues, des
1.—DrTissik: GymnastesetSportifs.ReçueScientifiquen°11,du 18mars1905,page327.
— 15 —
colonisateurs, des industriels, des ingénieurs, des
administrateurs, des
gymnastes,des sportifsetles
éclectiques eux-mêmes auxquels
nousavions
donné rendez-vous1.
Le Congrès international d'Expansion
économique mondiale, réuni
enséanceplénière de clôture, avoté le vœu
suivant
commeconclusion défi¬
nitive 2 :
Dans lapratique desexercicescorporels, on
cherchera de préférence les
moyens dont lavaleur, au pointdevue de
l'hygiène, de l'esthétique, de
l'économiedesforces etdel'effet
moral,
aurasubi le contrôlé expérimen¬
tal unià l'analysescientifique;ons'inspirerad'une
méthode fondée
surla
connaissancephysiologique du corps
humain, dont Ling
aété le principal
initiateur.
Ce vœuclôttouteslesdiscussions.Lacauseestdéfinitivemententendue.
1.—Dr»TrssiÉ: Correspondance. Revue Scientifiquen°12,16 septembre 1905, page38o,
colonne1.
2. — Congrèsinternational d'Expansionéconomique mondiale tenu àMons,du24au
28 septembre |igo3. Documentspréliminaires, etCompte-Rendu des séances:Enseignement
physique,page 277,yVœu.—Bruxelles, J.Goemaere, igo5.
Pau,imp.Garet.—J.Empérauger,imp.