• Aucun résultat trouvé

rapport \ PARIS, A L'ASSEMBLÉE NATIONALE duveyrier PAIT. IMPRIMERIE national». Îak m, UE L Le zz Juillet, 7 9 ** lendemain de son retour, USHARY

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "rapport \ PARIS, A L'ASSEMBLÉE NATIONALE duveyrier PAIT. IMPRIMERIE national». Îak m, UE L Le zz Juillet, 7 9 ** lendemain de son retour, USHARY"

Copied!
14
0
0

Texte intégral

(1)

rapport \

PAIT

.

r

Îak m, duveyrier

A L'ASSEMBLÉE NATIONALE

Le zz Juillet

,

lendemain de son

retour,

A PARIS,

UE

L’

IMPRIMERIE national».

1

7 9 **

USHARY

(2)

AVIS.

' V'1

,

1 *5 fH' .t I.

A

>f* »•%> "- .--y>v

JE me détermine à

faire

imprimer mon Rapport

tel

que

je l’ai

prononcé à l’Assemblée Nationale;

jO

.

pour mettre

le véritable récit

de mon voyage à côté de tous

les récits

qu’on pourrait imprimer sous mon nom

,

ou comme émanés de moi

;

2® pour démentir publiquement

la

note calorn- meuse lue à l’Assemblée Nationale

le

jour même

de mon arrivée

,

envoyée à M. de Montmorm

par

le

Résident de France à Bruxelles, comme une note

officielle

à

lùi

remise par

le

Gouver- nement de Bruxelles. Cette note

,

détruite dans tontes

ses

allégations mensongères par

la

déclara- tion qui m’a

été

remise sur

les frontières

des Pays- Bas

, est

un mystère que

je

n ëxplique pas encore,

et

que

je

tâcherai d’approfondir.

DUVET R IER.

Ce

2.4 Juillet

(3)

RAPPORT

FAIT

Par M. DUVETRIER

A L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Le 2X

Juillet,

lende7nain de sou retour

,

Messieurs

,

Lorsqu’enrentrant surles terres françaises

,fai appris

que

l'Assemblée Nationale avoitdaigné jetersur

moi un

regard de bonté etdeprotection, toutes

mes

peinesont été effa- cées, et je n’aivoulu

me

souvenir des traverses de

mon

voyage ,

que pour

être

en

état de vous

en

faire le

p

]

u

exact rapport.

^

s

Je suis parti de Paris le 17 Juin avec

M. Bouchard

des anciens Gardes

du Roi

,

mon

cousin. L’amitié quinous'

umt

depuis notre enfance, sessentimensconnus,et

l’avantage

que

seul il pouvoit m’offrir de

demander

et d’obtenir

en Allemagne

, lesnécessités

du

voyage

, avoientdéterminé

mon

choix et sa complaisance.

A

2

(4)

(

4

)

Arrivé k

Worms

le 21 à 9 heures

du

soir, je

me

suis

transporté

sur-le-champ au

Château habité par

M.

de

C

7Ï'élé annoncé comme, envoyé

par le

Roi

, etintroduit inresqu’à l’instant.

J’ai présenté

mes

dépêches à

M.

de

Coudé

, en présence de cinq

ou

six personnesquise trouvèrent aveclu.,

parmi

lesquelles j’ai

remarqué un

Colonel françois, dont )aurai bientôt occasion de parler.

M.

de

Gondé

,après avoirîulesdépêchesavec ap usgian

^ attention,aprèsenavoir relu

même une

partie,

m

a

demandé

qui j’étois: j’ai dit

mon nom

et

ma

qualité.

q

Alors

M.

de

Coudé m’a

parlé

en

ces termes: ()e

rapporte autant

qué

je le puis sespropres expressions):

M.

,il

ne me

serait

pas

difficilederépondre sur-le-champ,

mais fai

des paroles arec

M.

le

Comte d

Artois, apres

lesquelles je

ne

puis

prendre aucune

résolution

dans

Circonstancesimportantes

det

celle-ci.Iest

Beaucoup

1 sans

.

me

concerter avec lai.

Je

pars

demain pour G Ment*

-

vous êtes lemaître

on d

attendre ici

ma

repense,

jne suivre

à

Coolentz.

J’ai choisi d’abord d’attendre h

Worms.

.

' *

M

de

Coudé

m’a observé que sifallois à Coblentz, sa réponse seroir plus

prompte

, et

mon

voyagepluscourt.

L’invitation m’a

paru

claire. : j’ai dit

que pmsqud

paroissoit le désirer , je le suivrons a Cobientz.

1

Comme

je prenois congé ,

M.

de-

Coudé ma

observe

du

ton le plus calme et le plushonnête, quilpartiroitle len-

demain

matin ;

que

je pourroispartir aprèsluiaansla

ma-

tinée! qu’au surplus, j’avois tout le

temps necessaire.

Le

lendemain 22 Juin, je

n

ai

pu

partir de

Worms qu

a

„ne

heure après midi.

M.

de

Coudé

étoit part,

hu-meme

àhuitheures

du

matin, avec tous les chevaux de la poste.

(5)

•T'ai couché le

même

jour à

Mayence

, et de ,

m’em-

barquant sur le

Rhin

pour laplus grandecélérité de

mon

voyage

, je suis arrivé à Coblentzle a5, surleshuitheures

du

soir.

J’Qi appris

que.M.

de

Condé

nem’avoitdevancéque d’une demi-heure

, et qu’il étcit alors avec

M.

d’Artois

au

Palais del’Electeur.

Je

m’y

suis transporté sur-le-champ. Introduit dansuiîq antichambre

, j’y ai trouvé, avecplusieurs autres personnes, le Colonel français dont j’ai déjà parlé, et qui, s’avançant vers

moi

,

ma

dit à voix basse : AI. Duveyiier

, je vais

prendre les ordres

du

Prince; vous pouvez attendra ici.

Jesuisrestéaumilieudehuitoudix jeunesOfficiersfrançois qui parcissoientinstruits

du

motif de

mon

voyage, et qui ,

je ne puis le. dissimuler,

ne

m’ont pas traité avec bien- veillance.

Peu

de temps après , j’ai

vu

passerle Colonelfrançois , et le Ministre de l’Electeur.

J’ai été introduit auprès d’eux dans la pièce voisine

,

et , le Ministre de l’Electeur m’a dit :

J\d.

Duveyi

ier, AI. le Prince

de Condé

, AI. le

Comte

d

Artoiset AI. I

P

lecteur

mont

chargé

de

vous dire quils désirent

que

voussortiez ce soir

même de

Coblentz.

Mon

air a sans doute

marqué

la surprise.

Le

Ministre a continué:

C

est

une

précaution indiquée seulement

pour

votre su —

reté.

Vous ne pouvez

vous dissimuler

que

la

commission que

vousvenez

de

remplirn'estpoint agréable

à

AI.lePrince*

ae Condé

;elle lest

moins

encore

à

tous les François qui l

accompagnent

; et AI. l'Electeur,

malgré

toute sabonne*

volonté, craindroit

de ne

pouvoiréviter

un

scandale.

J'ai observé que cependant j’exécutois

une

commission

donnée

par le Roi.

(6)

(6)

Sur cette observation, le Coloilel françois

m

a dit

du

ton

je plus doux: :

M.

Duveyrier, nous lesavons bien, nous;

nous

lesavons:

mais

pouvons-noustoujoursêtremaîtres des jeunes gens?

Le

Ministredel’Electeur arepris : vous irez

à

lapremière poste, surle

chemin de France

,

du

côté

du Château

habité

par M.

le

Comte

d'Artois. C'est

Audernach

,

petite Aile Impériale,

oh

vousserez

en

sûreté.

V

lus logerez

àla

poste;

et

demain dans

la

matinée

,

M.

le

Comte

d'Artois vous

fera

venirsans

danger à

son château,

ou

peut-être vous enverra-t-on

à Audernach

laréponse

dont

vous devez être chargé

pour

le Roi.

Je

vais vous

donner un

Officier

pour quit ne

vous arrive riende la ville.

Le

Ministre de l’Electeur,

en

finissant, avoulu

me

faire

sortir par

une

porte dérobée : elle étoit fermée. Il a fallu rentrer dans l’antichambre

j’avois attendu, et c’est qu’un Officier des troupes de l’Electeur a reçu ordre de

m’accompagner

à la poste

pour commander

des chevaux , de à

mon

auberge , de

monter

avec

moi

dans

ma

voi-

ture , et de ne

me

quitter qu’à la dernière porte de la

ville.

, .

Cet ordre a été ponctuellement exécuté. Je suis sortide Coblentz le

même

jour sur les dix heures

du

soir, et je

suis arrivé à

Audernach

le lendemain à

une

heure du matin.

Ce

jônr-Ià

même

, sur lesdix heures

du

matin, plusieurs couriers qui se succédoient rapidement , apportèrent a

Audernach

la nouvelle

que

le

Roi

étoitsortide Paris. Cette nouvelle avoitété, disoit on, portée dès lessept heures

du

matin à

M.

l’Electeurde Trêves , qui s’étoit empressé de

)a répandre dans la villede Coblentz.

Quelques heuresaprès , fai

vu

passer

M.

dArtois, quise

(7)

( 7 >

rendoit à Aix-la-Chapelle. J’ai appris

en même

temps, de tous côtés,

que M.

de

Condé

avoit repris la route de

Worms.

Malgré

lacertitude que toutes cescirconstances

me

don- noient de ne point recevoir laréponse promise

pour

toute la matinée

du même

jour, j’ai attendu a Audernacli la

journée entière ; et je

me

proposois ue

ne

partir

pour

la

France

que

le lendemain, lorsque ,sur les onze heures

du

soir, ilm’est

parvenu

des notionsassez précises, etdontla bienveillance m’a touché,

que

plusieurs jeunesOfficiersde Cobientz, qui n’ignoroient pas

mon

séjoür, ivres de lajoie

que

leur causoitla nouvelle dont jeviensdeparler,s’étoient proposé de

me

venir signifier,

eux-mêmes

, lematin , et de très -

bon

matin ,

que

jen’avois pasde réponseà attendre.

La

manière dont ces notions

me

furent transmises

me

con- vainquit quejen’avoispas

un moment

àperdre

pour

partir d’Audernach, et

pour me

rendre en France, par le palus court chemin. Je le

demandai

au Maître de poste : il

me

traça sur

une

feuille le

chemin que

je devois tenir. Je devois passerpar Pollich , traversertoutlepays deTrêves,

passer à Trêves et à

Luxembourg

,

pour delà me

rendre à Thionville.

Je ne pouvois pas penser àretourner à Cobientz, ni à

Worms,

d’après.ce que je viens d’avoir l’honneur de vous

dire, et d’aprèslamanière dont j’avois étéconduit à laporte de la ville par

un

1Officier de l’Electeur, pour

ma

propre sûreté. Je suis

donc

parti d’Audernach a

une

heure

du

matin, dans lanuit

du Vendredi au Samedi

2S Juin..

A

six lieues d’Audernach, leMaître de postem’aappris

que

le

Roi

n’étoit pas sorti

du Royaume

: cette nouvelle a calmé les inquiétudesdontj’avois été jusqu’alors dévoré.

J’aipassé à Trêves,

A

Trêves seulement(et ceci estaremar-

A

4

(8)

; ( b )

qner , Messieurs) àTrêves seulement,

on

m’a

demandé mon nom

,

ma

qualité, et le

nom

de

mon compagnon

devoyageï

je 1ai

donné

tel que je le porte; j’ai

donné

le

nom de mon compagnon

de voyage. J’ahtraverséTrêves, etje suisarrivé a

Creven-Marken

,

j’ai appris ce que j’ignorois encore: jaiapprisque

M.

Bouilléétoità

Luxembourg

avec

un nombre

assez; considérable d’Officiers françoisqui l’avoientsuivi.Je

n

a vois point oublié les relations

que

j’avois eues avec lui dans la commission de

Nancy

, et je nepotivoispas penser a tout ce

que M.

Bouillé avoit faitalors, à tout ce qu’il

m

avoit dit sur son attachement à la Constitution et à la

Loi, sans penser àson embarras, si le hasard

me

mettoit

en

sa présence. Ainsi , Messieurs, vous devez sentir

que

§i j’avois

pu

prendre

une

autre route, certesjen’auroispas passé h

Luxembourg

; mais je ne pouvois plus retourner Sur

mes

pas ;

Luxembourg

étoit le seul passage.

Je suis arrivé le 26Juin :

on

m’a

demandé mon nom

à la porte,

comme

à Trêves

; jel’ai

donné

sans déguisement; je n’en avois pas besoin; à l’auberge

nous avons descendu,

on

est

venu

nous dire qu’il failoit aller signer

un

billet chez le

Major

de Place, pour avoir des chevaux de poste.

Mon compagnon

de voyage a voulu m’éviter cette peine : il a été conduit chezle Général; le Général avoulusansdoute le faire reconnoître par

M.

'Bouillé.

Mon compagnon de voyage

n’apas étéparfaitement bien reçu de

M.

Bouillé»

surtout lorsquil a été obligé de direqu’ilm’accompagnoit.

Un

eide-Major dePlace est

venu

dansle

même

temps m’ar- rêterà

mon

auberge.

Mon compagnon

devoyages’amionçoit

comme

ancien

Garde du

Roi; mats

on

lui refùsoit cettequa-

lité , parcelaseul qu’il m’accompagnoit

, par cela seul qu’il nccompagnoit

un homme

chargéde lacommission

que

jeve- fioisderemplir: bruit s’est

même répandu

,pendantnotr®

(9)

< 9 >

détention à

Luxembourg

, qu’on l’avoit mis en présence de septà huit Gardes-du-Corps qui l’avoient

méconnu

, quoi- qu’il soit de toute vérité

que

jusqu’au dernier

moment

,

on

luia refusé tout

moyen

dese fairereconnoître.

Je suis

donc

conduithla grande-Garde,

je trouve

mon compagnon

devoyage.

Nous sommes

entreles mains

du Ma-

jordePlace, del’aide-Majoretd’unautre Officier,quinous disentpoliment

que

l’ordre estdevisitertous les papiers , et qu’ainsi, si nous ne voulons pas

que

l’on nous fouille , il

faut vuider nos poches. J’ai

donné mon

porte-feuille ; j’ai

donné

tous

mes

papiers :

on en

a fait

un

inventaire , dont

les deux premières pièces ctoient

ma

commissionetlepasse- port que j’avois emporté de Paris : cet inventaire fait,

on

m’a

donné

l’espérance

que

le rapportet la décision seroient assezprochains

pour me

fairerepartirsur- le

-champ

; cepen- dant,

une

heure

ou une

heure et

demie

après,

on

est

venu

me

déclarer qu’il falloit coucherau corps-de-garde.

Surlesdixheures

du

soir, le Capitaine de garde est obligé des’absenter

pour

fairesaronde.

Ce moment

a étésaisiavec

un empressement

que je ne puis plus

me

dissimuler.

Un

François , Officier auservice de l’Empereur, aconduit dans

Je corps-de-garde

nous étions , presque tous les Officiers françoisqui avoient

accompagné M.

Bouillé. Jenepuis vous rapporter , dans toute son étendue ,

une

scène bien affli-

geante.J’ai été traitédela manière la plusdure; ilest pres-

que

impossible de croire les expressions, les

menaces

et les gestes dont sesontservis , envers

moi

, des Officiers françois qui avoient sans doute reçu de l’éducation , etqui dévoient avoir des sentimens.

Le

Capitaine de garde est rentré, et lesa fait sortir avec sévérité.

Le

lendemain j’ai appris qu’à lagarde

montante on

leur avoit signifié

que

le

Gouverneur

étpit

extrêmement

étonné dela licence qu’ils s’étoient don-

(10)

( 10 )

née ; qu’on leur

demander

oitde quel droit ils avoient violé

une

garde pour outrager , pour

menacer

de la manière la plus violente , des prisonniers, des personnes arretées.

On

leur a signifié

que

le

Commandant

leurfaisoit lesplus expres- sesdéfensesde nous approcher.

Dans

le

même

temps

on

nous a transportés a

un

autre corps-de-garde, à celui delaporte

du

Chateau.

N

dusnous

y

sommes

établis , parce’que nous avons bien

vu

, à la manière dont

on

nousparloit,

que

notre liberténe pouvoit pas nous être renduedans lajournée.

Le

lendemain le

meme Major

,

le

même

aide-Major, et cet Officier françois au service de l’Empire, dontjeviensdeparler,sontvenus

m

interrogeravec

desformes

un peu

effrayantes.

On

afaitsortir

mon compagnon de

voyage;

on

a prisnos armes; cequ’onn’avoitpasfaiten- core; etle

Major me

faisant asseoir, m’a

annoncé

quej’étois accusé, et qu’on avoit

même

la preuve quej’avois

donné un

faux

nom

à Trêves; quej’étoisentré seulàTrêves ;que

mon compagnon

de voyage

y

étoitentréseul; enfin

que

nous

n

a vions pas traverséTrêves,

comme

nous 1annoncions. Je 1ai nié , etjen’avois quecetteréponsea faire ; mais

madenega

tiométoit siferme, qu’elle a , je crois , persuadé

meme

les Officiersqui m’interrogeoient, delavéritéde

ma

réponse. Je demandois avec instance , depuis

deux

jours , la permission d’écrire

ou

à

mes

parens,

ou

auMinistèrede France, et cette permission m’étoit toujours refusée.

Le Major me

disoit.

<c

M.

Duveyrier, la permission que vous

demandez

ne,peut

»êtrenécessaire.

Encore 24

heures ;

im peu

de confiance:

35

on

n’arien à vous reprocher;encore 2,4heures, etje\ous

y>apporteraide bonnesnouvelles.»

Cependant

,

on envoya

le lendemain le

même

Officier a

Trêves

,

pour

vérifier si j’avois

répondu

la vérité. Il est re-

venu

: j’aisu que la vérification étoit entièrementà

mon

(11)

C il )

avantage,

comme

elledevoitl’être: j’aisuqu’onn’avoitrien à

me

reprocher ; mais,en

même-temps

, quele

Commandant

dela Place m’avoit arrêté sur dessoupçons répandus depuis quelque temps , et qu’on ne m’avoit pas dissimulés a moi-

même. On

m’a dit précisément quej’étois soupçonné d’être envoyé,

comme beaucoup

d’autres,

pour

débaucher les sol- dats de l’Empereur.

La

vérification étant entièrementà

mon

avantage, le

Commandant

de

Luxembourg

avoit cru devoir prévenirle

Gouverneur

deBruxellesde

mon

arrestation, et attendre saréponse

pour me

mettreen liberté. C’est ce qui m’a été assuré plusieurs jours après, par

un

second

Major

dePlace,

M.

de Rochefort, François dont l’honnêteté est

connue

à Bruxelles, et nousa été

du

plus grandsecours.

Je ne vous parleraipas, Messieurs, d’une visite que j’ai

reçue d’un OfficierFrançois

, qui se disoit

envoyé

de Bruxel-

les par les

Gouverneurs

desPays-Bas: ilest

venu me

propo-

ser de lui donner, pour des Assignats , 5o,ooo liv. en or »

quejedevois avoiren

ma

possession,suivantlesrapports faits

au

Gouvernement

deBruxelles. Jene vous rapporte ce trait

,

Messieurs, que pour vous donner

une

idée detouslesbruits qu’onavoitseméssur

mon

compte.

Je touche bientôt, Messieurs,

au moment

de

ma

liberté.

J’ai resté vingt-deux jours dans cette situation , parce que m’étant adresséau Général pour

demander

lapermissiond’é- crire à Paris, le Général m’avoit fait réponse que cela lui étoit absolumentimpossible, d’après sarègle ; que je devois resterdans le

même

état

il m’avoit

annoncé

à Bruxelles.

Enfin, Messieurs , le

Lundi

18 Juillet,

M.

de Rochefort estentré dans notre gardesurles6 heures

du

soir, ayantàla

main mon

porte-feuille; et ceporte-feuille seul m’a

annoncé ma

liberté.

M.

de R.ochefortm’adit: vousallezpartird'ici:

voilà vospapiers: vérifiez si l'on

non a

riendistrait.

Y

érifi-

(12)

( 12 )

dation faite , j’ai certifé que ,

pendant mon

arrestationf

on m

avaittraitéaveclessoins d'

humanité

et

de

justice

qui

pouvaientse concilieraveclesprécautionsdiusage. *

Dans

la conversation qüe feus , clans cette circonstance ,

avec

M.

cleRochefort

, jene puis

me

souvenir parquel

mo-

tif il

me

dit que le matin

même

tous les jeunes Officiers françois étoient partis de

Luxembourg

; qu’il ne restoit

en

ce

moment

, à

Luxembourg

, que les anciens Officiers

, qui

quittoientrarement la Ville; mais qu’au surplus, jeserois es- corte jusqu’aux frontières de France, et que, j’appren- firois laraisonpourlaquelle

ou me

mettoitenliberté.

Tous

les ordres ont été donnés parl’Etat Major.

La

voi- ture estvenue

me

prendreà la porte

du

corps-cle-garde. Je

1ai trouvée environnée d’un Caporaletde sixCavaliers clés

Dragons

de Wissbourg.

Jesuis sorti de la. Ville cle

Luxembourg

sur les

neuf

heu- res

du

soir, au

moment où on

alîoitfermerlesportes.

Toute

la Ville étoit prévenue : le

Major

et lesautres Officiersnx’a- voient signifiéà

moi-même

, que j’allois êtreconduità Fri- sange, pourrentreren France par Thionville. Les Officiers Autrichiens qui nous â voient gardés, etqui, presquetous ,

nous ont témoigné intérêt et affection; lesOfficiersAutri- chiens qui.venoientnous embrasser pour nous souhaiter

un bon

voyage, nous annonçoientaussique nousallions àThion-

viîle.

Nous

étions donc bien persuadés que notre entrée

en

Francese feraitparThionville.

i

Nous

faisons

une

demi-lieue seulement sur le

chemin

de Thionvilîie , et à

une demi-

lieue nous trouvons

un

autre poste placépour nous attendre.

Le chemin

alorsse divisoiten deux.

Le

Caporal quinous avoit accompagnés, causeassez long-temps avecleCaporal qui nousattendait. Celui-ci viens

(13)

( iS )

kla portière de la voiture , et

me demande

: ces Messieurs savent-ils

ils vont ? .Te réponds : Je crois aller a Thion-

ville.

— A

Thionville?Oui, oui

...

Il parleau Postillon

,

et lui

montre un

des deux, chemins. J entenas que le Pos-

tillon lui fait

une

observation.

Le

Caporal insiste QA'ecbeau- coupd’autorité , etfaitprendrele

chemin

qu’ilindiquent.

$lon Cousin, qui entend

un peu

Y

Allemand

,

me prend

la

main

et

me

dit:

mon ami

, il

nefaut pas

renoncer

à

notre courage: nous

n

allons

pas a F

risange. Il étoit dixheures

du

soir.

On

nousa fait passerpardes chemins détournés,

dansdesbois.

A

minuit, nousyomines arrivés a

un

très-petit Village; , notre escorteachangé;

on

nous a misentreles

mains des Ulhans ; le

chemin

est

devenu

plus difficile;

nous avons voyagé dans des prés, dansdes terres labourées;

etenfinau bout dedixà douze heures, nousavionsfaitcinq lieues et

demie

, et nous étions rendus à Obanclies.

Nous

avons appris que nous étions à

une

lieue de

Longwy

, mais à

une

lieue aussi d’Arlon ,

chemin

des Pays-Bas; et notro destinée n’étoitpas encore cbnnuc.

Le

Capitaine étoitabsent : ilfalîoit ouvrir

un

paquet qui lui étoit adressé, et qui contenoit le certificat qui devoit nousêtre délivré.

La

réponse

du

Capitaine est arrivéeseule- ment. à

deux

heures. Je suis parti avec les Ulhans , qui m’ont

accompagné

absolument jusqua la ligne de démarca- tion ; et

en

cet endroit , voici la déclaration qui m’a été remise.

Par

ordre

de

L.

A

. R. , les

Gouverneurs-Généraux

et Capitaines des Pays-Ras. Il est déclaré

aux

sieurs

Du-

veyrieret

Rouchard qu

ils ontété traités

par

arrêt

a Lu- xembourg

:

.

parce

cjuils

n

avoient

pas

de passe-port;(il est vrai

que mon

passe-port ne faisoit pas

mention

de

mon

compagnon

de voyage), 2°. en raison dit- traitement (j^ue

(14)

( >4 >

:des Officiers

de

nos Troupes, quoique

munis de

passe-port

,

«.voientéprouvé

dans

les Ailles frontières

de France,

et

notaimnent dans

lesforteresses.

Je n’ai pas mis

un

quart d’heure à atteindre

Longwv

; et lamanière dontj’aiétéreçum’aconsoléde toutes

mes

inquié- tudes.

Je rentre , Messieurs : je rapporte le

même

zèle

pour

la chose publique, etla plus profondereconnoissance

pour

lesbontésdel’Assemblée Nationale.

Réponse de AT.

le

Président.

Monsieur,

Votre

retour calme les inquiétudes de l’AssembléeNatio- nale sur votre sort.

Vous ne

les avez pas ignorées. Ellesont

vous convaincre de l’intérêt que vous lui inspiriez.

Le

zèle et le courage avec lesquels vous avez rempli votre mission, vous assurent de

nouveaux

droits à la confiance publique et à l’estime de l’Assemblée Nationale. Ellevous invite à assister à sa Séance.

Références

Documents relatifs

Les échantillons d’eau exigés par le règlement doivent être prélevés et analysés sur place ou transmis à un laboratoire accrédité, selon le cas, conformément aux

Car la réalité, c’est que l’OFPRA et la cour nationale du droit d’asile sont débordées par le nombre des demandes ; que cela nous empêche de réduire les

Ces acteurs, la Ligue de l’Enseignement représentée par Jean-Michel Ducomte, l’Association de la Fondation Etudiante pour la Ville représentée par Nathalie Ménard,

je suis entré légalement en France en septembre 2014 (avec visa court séjour schengen délivré par l'ambassade d'Allemagne)pour y rejoindre ma compagne. pacsés avec elle en octobre

(Protestations sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur plu- s;eurs bancs du groupe du Rassemblement pour la République .) Au lieu de continuer à désespérer

gnants exerçaient leur droit de retrai t pour que soit prise en compte leur revendication d’une investigation environnementale de leur lieu de travail.. «Le ressenti d’une

On peut ainsi espérer retrouver une cer- taine confiance réciproque qui se fonde sur l’attente que l’autre soit certes fidèle dans les liens, mais aussi capable de

Fermettez-moi , meilleurs &gt; de faifir cette oc- cafion , comme chargé par l’Ànemblée de veil- ler dans cette grande époque à la tranquillité publique , de lui exprimer fur