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Émilien Berthaud. Poésies pour le siècle

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Academic year: 2022

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---INFORMATION--- Couverture : Classique

[Grand format (170x240)]

NB Pages : 120 pages

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10.4

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Poésies pour le siècle

Émilien Berthaud

10.4 603498

Émilien Berthaud

Poésies pour le siècle

Émilien Berthaud

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Prélude

Ci-gisent mes poésies pour le siècle Mes préceptes pour un art sans sève

Un recueil que ma main tremblante achève Sur un écueil d’une des sept mers

Ci-gît mon cerveau dépourvu de ses nervures Et mon cœur embarqué vers d’autres aventures Et si ici les soleils cherchent un futur

Ils les trouveront dans les rainures de l’azur Ci-gisent mes poèmes pour ce siècle blême Pour ces villes épuisées, ornées de chrysanthèmes Pour ces noyés qui dans leur inconscience dorment Dans le tohu-bohu des grandes métropoles

Ci-gît ma poésie offerte à ton âme, ami(e) Toi qui t’enivre encore dans la magie des livres Et qui résiste toujours à la folie des chiffres La liberté ou l’amour, il n’y a pas à choisir

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L’art ou fin de l’exaltation poétique

L’art je l’ai cherché dans les mâts des cathédrales Dans les pas de Gaspard – autre surnom du Diable Dans les verdoyants vergers des cheveux des fées Dans l’impossibilité d’aimer et d’être aimé Je l’ai traqué dans les musiques anciennes Christiques ou infidèles belles ou laides Dans les tourbillons feutrés des peintures Et dans les rayons abstraits de l’écriture Sur un écran, du papier ou sur les murs De vos cités signées de vos fêlures

Il ne vaut rien l’art au service des pouvoirs Enfanté par des artisans de l’illusoire

Mais l’art est mort il parait, après tant de saisons À l’ère où la création se fait taire par la raison À l’heure où l’on consomme pour se consumer Où plus rien ne semble devoir se poétiser

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Sonnez

Sonnez sonnets, sonnez clavecins Sonnez les cloches des matins D’automne, absous de lendemain Sonnez les chœurs des longs chagrins Des angélus. Sonnez de vos mots, tribuns La foule que vous haranguez et qui hue Sonnez les cors chastes de la vertu

Pour vider vasques et crânes des présences du Malin Sonnez – enfin – sonnez les saints carillons

Et laissez les campagnes au chant du grillon Dévêtez vos femmes de leurs longs pagnes Sonnez les accords des traditionnelles chansons Faites danser les valses, sonnez le clairon Pour leur donner à tous goût à leur bagne

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Poème anthropique

Lac gelé des plaines du nord

Manteau de foin aux moissons arborées Purée septentrionale au fond des amphores Sortie des vignes aux origines contrôlées Neiges éternelles des blancs sommets Source de roche serpentant les falaises Automne roux à la pointe des mélèzes

Qui deviennent la charpente soutenant les chalets Mer encerclée par les terres au goût salée

Déserts plastiques le long des routes d’Afrique Grands monolithes aux gueules de granite Qui servent à ériger les merveilles des mausolées Terrils des mines faisant figures de collines Colonies urbaines étouffant les vents maritimes Plateformes pétrolifères à la surface des mers Qui offrez l’or noir à la folie de nos frères Tout cela nous survivra même quand s’arrêtera De tourner notre monde

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L’époque

L’époque est à la révolte dans les codes À l’hérésie dans la norme

L’époque est au conforme

Au libertaire des mots dans le formole L’époque est aux chocs culturels À la standardisation des ombrelles Uniformisant les vues aériennes

Des satellites qui gravitent dans nos ciels L’époque est aux amours mortes

Dans le souvenir rouge des places fortes À la misère à nos portes

Aux légions étrangères dans le silence des cohortes L’époque est au chaos déconnecté

À la rectilignisation des voies lactées À l’utilisation des données désinformées Pour influer au fleuron des idées

Cette époque ami n’est pas la nôtre

Mais celle des faux rois et de tous leurs apôtres L’époque est à la mode

Dans les défilés de squelettes Déguisés en guignols

Funambules de leurs vies obsolètes

Dans l’or incrusté à leurs corps presque morts L’époque est laide, brillante et borgne

Contemple cette époque qui t’es contemporaine Dont le socle vacille au rythme des règnes

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De ceux qui pensent en détenir les rênes Et en imposer le sens et les règles

Cette époque ami n’est pas la nôtre

Mais celle des faux rois et de tous leurs apôtres

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Le hasard est une arme

Le hasard est une arme qu’on joue à la roulette Et sur laquelle on spécule à l’ouverture de la Bourse On la manie sans égard et à l’aveuglette

En espérant ce cheval qui gagnera la course

Mais pour qu’il y ait un premier sur le haut du podium Il faudra un dernier qui se contentera des restes

Le hasard fait bien les choses pour celui qui tient la laisse Aux mille cous marchandés aux portes du Coliseum

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Gelsomina

J’ai perdu la connexion

Me reviennent en noir et blanc Des images et des saisons Des musiques sans serment J’ai égaré ma raison

Comment te dire sincèrement Dans la prière d’un violon

Que je ne sais plus d’où vient le vent Gelsomina est funambule

Sur les fils disgracieux de ce monde Aux yeux duquel tout se calcule Jusqu’à la moindre petite seconde J’ai perdu les connexions

Dans le nœud voulu de ces câbles Et dans les ondes à foison

Qui enfument nos conforts jetables

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A la faveur des migrateurs

Claquent les cloches des cathédrales Aux coups du cocher du vent astral Dans des aurores boréales

À l’horizon des ères pâles Progressent les déserts maculés Loin des pavés de vos cités Et loin des routes à sens unique Qui trahissent des yeux l’oblique Chantent les cors inventés

Aux gueules sans terre et indignées Et le bruissement des temps modernes S’éteint dans le vol sourd d’une sterne Hurlent les femmes libérées

Pleinement conscientes de leur beauté Là-bas de l’autre côté du quai

À l’abri des longues pluies salées Soupirent les arbres centenaires Au fond des forêts millénaires Et au bord des canaux sauvages Bientôt happés par le paysage De ma campagne bien-aimée Au goût fruité des soirs d’été A la faveur des migrateurs Au dessus des sols tapis de fleurs Meurs la voix de vos églises Dans cette foi qui s’éternise

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Et tous ces vieux à l’âme grise Qui errent encore sous son emprise Chantent les cors inventés

Aux gueules sans terre et indignées Et le bruissement des temps modernes S’éteint dans le vol sourd d’une sterne S’endorment les villes sans ponts A l’heure où les fleuves s’enfoncent Encore un peu plus profond Dans le gouffre de nos hontes S’en va le vol en V des oies

Sauvages, au temps des premières neiges Quand le ciel se change en beige

Et se laisse fondre sur les toits

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