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Obésité et transplantation

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Academic year: 2022

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Le Courrier de la Transplantation - Vol. XVI - n° 3 - juillet-août-septembre 2016 88

É d i t o r i a l

L’

obésité, définie comme un excès de masse grasse, est reconnue comme une maladie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1998. Son impact sur la transplantation devient significatif. Aux États-Unis, où l’incidence de cette maladie atteint près de 40 % de la population, le nombre de transplantations hépatiques pour stéatohépatite non alcoolique (NASH) a augmenté de 500 % dans certains centres. En France, 15 % de la population adulte sont maintenant obèses. Les Anglo-Saxons résumeraient ainsi notre vision actuelle, en Europe, du problème de l’obésité en transplantation : “An elephant in a small room.”

Il est effectivement temps de réfléchir et de codifier la prise en charge de cette maladie qui représente, certes, une nouvelle indication de greffe, mais aussi un obstacle à son traitement. L’obésité et plus encore le syndrome métabolique qui l’accompagne ont des conséquences significatives sur les techniques d’anesthésie, les techniques chirurgicales des greffes de rein et de foie et la prise en charge globale médicale avant et après l’opération. Une particularité française de la NASH repose sur l’association fréquente d’une deuxième source d’agression hépatique : l’alcool. Il est en effet rare de voir dans nos consultations des patients atteints de “NASH pure”, qui mangeraient du pain, du fromage, mais auraient délaissé le vin… Cela peut expliquer que dans de nombreux syndromes dits métaboliques l’excès de poids soit modéré. L’objectif de l’arrêt de l’alcool reste donc essentiel.

Il existe un traitement chirurgical de l’obésité, qui peut, idéalement, être proposé avant une greffe du rein, qui

interviendra, de manière plus réaliste, après une greffe de foie. On compte 4 opérations de l’obésité, et le choix de la technique doit tenir compte des impératifs des différentes greffes. Par exemple, l’accès à la voie biliaire doit être maintenu dans le cas d’une transplantation hépatique pour préserver la possibilité de gestes endos- copiques modernes indispensables au traitement des complications biliaires. Enfin, outre l’indice de masse corporelle (IMC), la morbidité après transplantation repose aussi sur le développement de novo d’un syn- drome métabolique et, en particulier, sur l’aggravation d’un diabète. Après transplantation, la chirurgie pourrait devenir celle du syndrome métabolique plus que celle de l’obésité. La place d’une chirurgie définie sur les objectifs glycémiques plutôt que sur la seule valeur de l’IMC sera peut-être un jour discutée…

Ce dossier thématique du Courrier de la Transplantation permet un tour d’horizon des prises en charge anesthé- siques et chirurgicales de l’obésité. Il fait le point sur la transplantation d’organes solides et l’obésité, et insiste sur les aspects spécifiques techniques et médicaux de la transplantation. N’oublions pas les interactions avec les molécules ainsi que la biodisponibilité de ces dernières dans un volume de distribution modifié et, parfois, dans un environnement digestif “court-circuité”.

L’un des mécanismes de cette maladie repose sur le défaut de dépense énergétique… Évitons cet écueil, car il est essentiel que les médecins, en particulier transplanteurs, “mouillent” encore plus leur chemise pour prendre en charge cette nouvelle et inéluctable

source de malades ! ■

Obésité et transplantation

Obesity and transplantation

O. Scatton*

* Service de chirurgie digestive et transplantation hépatique, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.

O. Scatton déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.

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