Obésité et lipides
Oléagineux, Corps Gras, Lipides. Volume 10, Numéro 2, Mars 2003, Obésité et lipides
Auteur(s) : Bernadette Delplanque, INSERM, Comité de rédaction d‘OCL., .
ARTICLE
Auteur(s) : Bernadette Delplanque, INSERM, Comité de rédaction d’OCL.
L’estimation minimale de la prévalence de l’obésité chez l’adulte est passée en France de 5 % en 1997 à plus de 10 % en 2000, même si elle reste très inférieure à celle des Etats-Unis (20 % et 25 % chez les hommes et femmes respectivement). Le problème est encore plus crucial pour les enfants et les adolescents dont surpoids et obésité auraient été multipliés par 4 depuis 1960 (prévalence de l’obésité estimée à 16 %). La mondialisation des systèmes alimentaires fait que ce problème concerne aussi de plus en plus les pays en voie de développement.
L’impact économique de l’obésité tient aux complications de la maladie elle-même et à son retentissement social d’autant plus négatifs que l’âge de l’apparition de l’obésité est de plus en plus précoce.
Les complications de l’obésité sont liées à des désordres endocrino-métaboliques multiples : entre autres, insulino-résistance, hypertension, dyslipidémies, regroupés plus généralement sous les termes de « syndrome pluri-métabolique » ou « syndrome X », qui conduisent à l’apparition du diabète de type II et secondairement à l’apparition de complications cardio-vasculaires. L’enjeu est donc important.
Dans ce dossier ont été abordées par des spécialistes les données les plus récentes concernant à la fois les mécanismes fondamentaux de l’obésité (nouvelles molécules impliquées, aspects physiologiques, cellulaires et moléculaires, rôle du système nerveux sympathique) et de certaines de ses conséquences (insulino-résistance).
Sans conteste, les études de ces dernières années sur le tissu adipeux ont montré que celui-ci était passé du statut d’organe de stockage à celui d’organe endocrine impliqué dans l’homéostasie énergétique mais ayant des fonctions pléïotropes capitales pour la survie de l’individu. Le problème est que l’Homme a résisté à des millénaires d’alternance de disette et d’abondance parce qu’il est programmé à stocker dans le tissu adipeux, mais qu’il est certaine-ment moins adapté (et il en paie les conséquences) lorsque le mode de vie comporte un régime pléthorique associé à une faible activité physique.
Il n’existe que peu de cas d’obésités monogéniques chez l’Homme. L’obésité résulte d’un déséquilibre entre un excès d’apports et d’un défaut relatif en dépenses, d’où le rôle des interactions entre les multiples gènes impliqués et l’environnement nutritionnel. A ce jour, s’il existe différentes pistes de gènes « candidats » qui peuvent intervenir dans la prise alimentaire, la dépense énergétique, le
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