A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
F RANÇOIS G AUTERO Feuilletages de 2-complexes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 10, n
o4 (2001), p. 619-638
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_2001_6_10_4_619_0>
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- 619 -
Feuilletages de 2-complexes
(*)FRANÇOIS GAUTERO (1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. X, n° 4, 2001
pp. 619-638
RÉSUMÉ. - On étudie l’existence de feuilletages transversalement ori- entés en graphes compacts sur des polyèdres spéciaux, et ses implica-
tions sur le groupe fondamental du complexe. Le critère que l’on donne ici permet de détecter les suspensions d’applications continues de graphes compacts, qui induisent des endomorphismes injectifs, non nécessairement
surjectifs, sur le groupe fondamental du graphe. On établit ensuite un lien entre les 2-complexes "annulaires" et les variétés de Seifert à bord.
ABSTRACT. - We study the existence of transversaly oriented foliations with compact graphs on special 2-polyhedra, and its implications on the
fundamental group of the complex. The criterion we give here allows us to detect the mapping-tori of continuous graph-maps, which induce injective,
not necessarily surjective endomorphisms on the fundamental group of the graph. We also establish a relationship between so-called "annular"
2-complexes and Seifert manifolds with boundary.
Introduction
En
topologie
de bassedimension,
on aporté
unegrande
attention à l’étude desfeuilletages
transversalement orientés de codimension 1 sur des 3-variétés(voir [2]
parexemple, parmi beaucoup d’autres).
Unobjectif
decet article est de commencer une étude similaire dans le cas des
2-complexes,
et
plus précisément
des2-polyèdres spéciaux [6].
Ce sont des2-complexes
linéaires par morceaux dont
chaque point
admet unvoisinage
de l’un destrois types illustrés dans la
figure
1. Ce type combinatoire de2-complexes
futd’abord introduit par Casler
[1],
sous le nom de2-complexe standard,
pour( * ) > Reçu le 5 juin 2001, accepté le 12 mars 2002
(~ Université de Genève, Section de Mathématiques, 2-4 rue du Lièvre, cp 240, 1211 Genève, Suisse
e-mail: Francois.Gautero@math.unige.ch
standard,
pour l’étude des 3-variétés compactes. Casler démontre que toute telle variété à bord estl’épaississement
d’un2-complexe
standard. Plus tardWright [11]
démontra que tout groupe deprésentation
finie est le groupe fondamental d’un2-complexe
standard.Suivant la
terminologie
de[3],
onappellera 2-complexe dynamique plat
un2-polyèdre spécial
dont les composantes connexes de l’ensemble des"points singuliers"
sont des anneaux ou des bandes deMoebius,
et muni de deuxpropriétés
combinatoires sur l’orientation des branches de l’ensemble sin-gulier (c’est
ungraphe).
Un"point singulier"
est unpoint
dont aucun voisi-nage dans le
complexe
n’esthoméomorphe
à undisque.
On prouve dans[3]
que ces conditions d’orientation des branches dugraphe singulier
sontsuffisantes pour définir des
semi-flots non-singuliers
sur le2-complexe,
c’està dire des
semi-groupes d’applications
continues ducomplexe
sanspoints
fixes. Par l’étude de l’existence de certains
feuilletages
engraphes
com-pacts
transversalementorientés,
on a pu exhibé une classeparticulière
de1-cocycles,
nomméscocycles positifs, représentant
desautomorphismes
degroupe libre. En d’autres mots, on a donné un critère suffisant d’existence de section
globale
à un semi-flot sur un2-complexe dynamique,
où par "sec- tionglobale"
on entend ungraphe plongé
transverse au semi-flot et inter- sectant toutes ses orbites en temps fini.L’application
de retour du semi-flotsur
n’importe laquelle
de ses sectionsglobales
données par ce critère in- duit unautomorphisme
sur le groupe fondamental de la section.Cependant
on construit facilement des semi-flots
non-singuliers
sur des2-complexes, qui
admettent une sectionglobale
et tels quel’application
de retour corre-spondante
n’induise pas unautomorphisme
sur le groupe fondamental de la section. Il suffit pour cela de considérern’importe quel endomorphisme
de groupe
libre, puis
de le réaliser par uneapplication
continuef :
r --~ rsur un
graphe
Fqui
induitl’endomorphisme
enquestion
sur7ri(F).
Alors lasuspension (F
x~0,1~ ) / ( (x,1 ) N ( f (x), 0) )
satisfait lespropriétés
désirées.Dans cet
article,
on ne restreint pas notre attention à un typepartic-
ulier defeuilletages
comme dans[3],
enparticulier
on autorise l’existence depoints
de tangence desfeuilletages
avec l’ensemblesingulier
du com-plexe.
Comme dans[3],
on donne dans ce contexteplus général
un critèred’existence de
feuilletages
transversalement orientés engraphes
compacts,qui
fait référence à l’existence d’un certain type decocycles
deZ),
ap-pelés jolis cocycles non-négatifs.
Nommant annulaires les2-complexes,
pas nécessairementplats, qui
sont l’union d’anneaux et de bandes deMoebius,
on écrit notre théorème dans le cas des
2-complexes plats
non-annulaires.Les
2-complexes
annulaires fontl’ob ject
de la section3,
où l’on prouve enparticulier qu’ils
permettent de reconstruire laplupart
des 3-variétés de Seifert compactes àbord,
et où l’on donne une nouvelle preuve trèssimple
que ces 3-variétés fibrent sur le cercle.
THÉORÈME 0.1. - Un
2-complexe plat
non-annulaire K admet unfeuil- letage
engraphes compacts
transversalement orienté par legraphe singulier
si et seulement s’il existe un
joli cocycle non-négatif
z,c ECI (K; Z).
Si untel
cocycle existe,
alors K esthomotopiquement équivalent
à lasuspension
d’uneapplication
continuef:
: r --~ r d’ungraphe
rqui
induit un endomor-phisme injectif
sur le groupefondamental
de r. Cetendomorphisme
est unautomorphisme
si et seulement si lecocycle
estpositif.
En
particulier,
sil’hypothèse
du théorème estvérifiée,
alors le groupe fon- damental de K admet uneprésentation
de la forme xl, - - - , xn, t => où --~ est un
endomorphisme
induit parf
sur03C01(0393).
Dans le cas oùf#
est unautomorphisme,
est leproduit
semi-direct de
Fn
= x 1, - - - zn > avec Z surf #
.1. Préliminaires
Une
grande partie
de cette section vient dej3%
avecquelques changements
mineurs. Les nouvelles
définitions
concernent essentiellement lesfeuilletages (section 1.’ )
et lesjolis cocycles non-négatifs (définition
1. 9 et lemme1.10).
1.1.
2-complexes dynamiques ( ~3j )
Un
2-polyèdre spécial
K est un2-complexe
compact, linéaire par mor- ceaux, dont toutpoint
admet unvoisinage
de l’un des trois types illustrés dans lafigure
1. Legraphe singulier
est l’ensemble despoints
dont levoisinage
est de type II ouIII,
les croisements sont lespoints singuliers
detype III
(les
types sont numérotés degauche
à droite dans lafigure).
_ Figure 1. - Types de voisinages dans un polyèdre spécial
On
appelle 2-composantes
les composantes connexes ducomplémentaire
du
graphe singulier
dans le2-complexe, 1 -composantes
les composantes con-nexes du
complémen-
taire des croisements dans legraphe singulier.
On ap-pelle plat
tout2-polyèdre spécial
dont les2-composantes
sont des2-cellules,
des anneaux ou des bandes de Moebius. S’il
n’y
a que des2-cellules,
le2-complexe
est un2-complexe
standard[1].
Tout2-complexe
linéaire parmorceaux
qui
est une union d’anneaux ou de bandes de Moebius collés lelong
de leurs bords sera dit annulaire.Tout
2-complexe plat
K admet une structurecanonique
deCW-complexe
définie de la
façon
suivante : Les sommets sont les croisements ducomplexe,
avec un ensemble de sommets de valence
2,
un pourchaque
composanteconnexe de
qui
est une boucle sans croisement. Les branches sont les1-composantes
ducomplexe,
avec un ensemble de branches de valence2,
une dans
chaque 2-composante qui
n’est pas undisque.
On supposera
toujours
nos2-complexes plats
munis de cette structure deCW-complexe.
On
appelle
boucle l dans le1-squelette
du2-complexe
K uneappli-
cation continue localement
injective
du cercleSI
dans.K~1~ .
Orienter uneboucle revient à orienter le cercle
S .
Une boucle orientée l dansdéfinit,
et est définie par, un mot
w(l)
= ... e~kik,~i
= ±1,
dans les branches deK~1~ (qui
est ungraphe).
Ce mot estunique,
àpermutation cyclique près.
La boucle est
positive (resp. négative)
si tous les exposants d’un tel mot sontpositifs (resp. négatifs).
On a des définitions similaires pour les chemins dans desgraphes.
DÉFINITION 1.1.2014 Soit K un
2-complexe plat
muni d’une orientationsur les branches de son
graphe singulier.
Si C est une
2-composante
deK,
etle
une courbe de bord orientée deC,
avecw(lc)
= alors le croisement entre deux branches consécutives(resp.
dej
EZ
estappelé répulseur (resp. attracteur)
dans le bord de C.DÉFINITION 1 .2. - Un
2-complexe dynamique plat
est un2-complexe plat
K muni d’une orientation sur les branches de songraphe singulier qui
satisfait les deuxpropriétés
suivantes :1.
Chaque
croisement de K est le croisement initial d’exactement deux branches deK(1)sing
.2. Toute
2-composante
C ax(C)
attracteurs etx(C) répulseurs
dansson
bord,
oùx(C)
est lacaractéristique
d’Euler de lacompactification
de C.
1.2.
Plongements, Feuilletages
Si r est un
graphe plongé
dans un2-complexe plat K,
et x unpoint
d’intersection de r avec legraphe singulier
r et sontc-tangents
en x si on peut
supprimer
cepoint
d’intersection par uneisotopie
à support compact dans unpetit voisinage
de x. Autrement ils sont c-transverses en x.On
appellera dégénéré
toutplongement
d’ungraphe
r dans un2-complexe plat
Kqui
contient dans sonimage
un croisement de K.Remarque
1. ~. - Si r est ungraphe
et x unpoint quelconque
der,
on
appelle
germe de r en x la fermeture de toute composante connexe de(r
nV) - {3;},
où V est unvoisinage
suffisammentpetit
de x dans F.Un
graphe
rplongé
dans un2-complexe plat
K et legraphe singulier
sont c-tangents en x si et seulement si tous les germes de r en x sont contenus dans exactement un germe de
2-composante
de K en x.DÉFINITION 1 .4. - Un
feuilletage
~’ d’un2-complexe plat
K est unedécomposition
de K en une union degraphes
connexesplongés
defaçon disjointe, appelés feuilles,
non réduits à unpoint.
dont l’intersection avectoute
2-composante
de K est unfeuilletage
de cette2-composante
en inter-valles,
certains d’entre euxpossiblement
réduits à despoints
isolés dans le bord de la composante.Les notions d’orientabilité transverse et d’être à deux cotés pour les
plongements
degraphes
dans des2-complexes plats
sontadaptés
de manièreévidente des notions similaires usuelles pour les
hypersurfaces
dans les varié- tés. Il en de même pour la notion d’orientation transverse à unfeuilletage.
Dans ce
qui suit, lorsqu’il
sera écrit que l’orientation transverse d’unfeuilletage
coincide avec l’orientation des branches dugraphe singuliers
ouque le
feuilletage
est transversalement orienté par les branches dugraphe singulier,
le lecteur entendra auxpoints
où lefeuilletage
est c-transverse à ces branches. Deplus
onabrègera
orientation des branches dugraphe singulier
en orientation dugraphe singulier.
Les
r-plongements
degraphes
sont définis dans[3].
Unfeuilletage régulier
de
[3]
est unfeuilletage
engraphes r-plongés.
DÉFINITION 1.5
([3]).
- Ungraphe
r estr-plongé
dans un2-complexe plat
K s’il estplongé
dans K c-transversalement augraphe singulier
et satisfait les
propriétés
suivantes :. Les sommets de r sont dans ses branches sont
plongées
defaçon disjointe
dans les2-composantes
de K.. Si un sommet v de F est intérieur à une
1-composante
e e~~~ (resp.
est un croisement de alors il y a exactement
(resp.
auplus)
ungerme de branche de F en v
plongé
danschaque
germe de 2-cellule de K en v.Voir la
figure
2.Figure 2. - Un r-plongement
Remarque
1.6. - Toutfeuilletage
engraphes
compacts transversale- ment orienté par les branches dugraphe singulier
d’un2-complexe plat
a au moins une feuille
r-plongée
defaçon
nondégénérée.
1.3.
Cocycles
Soit K un
2-complexe plat.
Uncocycle
entier de K est un1-cocycle
u E
C ~ (.F~; Z) .
Il estnon-négatif s’il prend
une valeurnon-négative
sur les1-composantes
de K et il est strictementpositif
sur au moins l’une d’entre elles. Il est ditpositif
s’il estnon-négatif,
etu(l)
> 0 pour toute bouclepositive l plongée
dans legraphe singulier.
LEMME 1.7
([3]). -
Soit K un2-complexe plat.
Toutcocycle
entieru E
CI (K; Z) définit
ungraphe ru r-plongé
dans K defaçon
nondégénérée,
et transversalement orienté.
Réciproquement
toutgraphe r-plongé
dans K defaçon
nondégénérée
et transversalement orienté dans Kdéfinit
uncocycle entier,
c’est son nombrealgébrique
d’intersection avecchaque
branche du1-squelette
de K.Soit K un
2-complexe plat.
Soit u EZ)
uncocycle
entier de K et soit v un croisement de K. Un03B4v-mouvement
sur u consiste à enlever 1 de la valeur de u sur toute branche rentrante à v, etajouter
1 à sa valeur sur toutebranche sortante à v. La valeur de u sur les autres branches reste
inchangée.
Par
définition,
cette valeur est aussiinchangée
sur les branchesqui
sont à la fois rentrantes et sortantes à v.L’image
de u par un03B4v-mouvement,
dénotéepar
bv (u),
est uncocycle
entier dans la même classe decohomologie
que u.Si u est un
cocycle non-négatif,
on dira que le03B4v-mouvement
estnon-négatif
si
bv (u)
estnon-négatif.
LEMME 1.8
( ~3~ ) .
- Soit K un2-complexe dynamique plat.
Soient u EZ)
uncocycle non-négatif
de K et v un croisement de K tels que u’ = estnon-négatif.
Alors :1. Si
(resp.
est ungraphe r-plongé
associé à u’(resp.
àu)
par le lemme1.7, r~~
s’obtient deru
par un mouvement de Whitehead.2. Il existe un
feuilletage régulier
engraphes compacts,
transversalement orienté par legraphe singulier,
d’unsous-complexe Kv
de K. Le seulcroisement de K dans
Kv
est le croisement v. Toutes lesfeuilles
nondégénérées
de cefe~uilletage
sonthoméomorphes
soit à soit à .La seule
feuille dégénérée
contient le croisement v deKv,
, et s’obtient deru
par l’écTusement associé au mouvement de Whitehead donné par(1 )
.Rappelons qu’un
mouvement de Whitehead sur ungraphe
consiste àécraser une branche
puis
àexploser
le sommet résultant de cetécrasement,
les deux mouvement n’étant pas inverses
homotopiques
l’un de l’autre.La définition 1.9 et le lemme 1.10 ci-dessous sont nouveaux par rapport à
[3].
DÉFINITION 1.9. - Soit K un
2-complexe dynamique plat.
Unjoli
cocy- clenon-négatif
u EC1 (I~; Z)
est uncocycle non-négatif
tel que l’ensemble de toutes les bouclespositives
l dans legraphe singulier
pourlesquelles u ( l )
= 0 satisfont lespropriétés
suivantes :1. Ce sont des boucles à deux
cotés, plongées
defaçon disjointe
dansK,
pour
lesquelles
une orientation transverse coincide avec l’orientation dugraphe singulier.
2. Aucune de ces boucles n’est dans le bord d’une
2-composante
de K.Un
cocycle positif
u est enparticulier
unjoli cocycle non-négatif.
Eneffet l’ensemble des boucles
positives
dans legraphe singulier
pourlesquelles u{l )
= 0 est vide et donc satisfait auxpropriétés
demandées.Par branche rentrante
(resp.
branchesortante)
à une boucleli,
on entendles branches du
graphe singulier qui
sont rentrantes(resp. sortantes)
à uncroisement de
l i
etqui
ne sont pas contenues dansl Z
.LEMME 1.10. - Soit K un
2-complexe dynamique plat, qui
admet unjoli cocycle non-négatif U.
Soit l toute bouclepositive
dans legraphe singulier
telle que
u(t)
= 0. Alors : :1. L’union de tous les germes de 2-cellules contenant des germes de branches de l se
décompose
comme l’union de deux sous-ensembles d’intérieursdisjoints
:. L’un est un anneau
qui
contient excatement unefois chaque
branche et
chaque
croisement del,
etqui
contient aussi les ger-mes des branches sortantes à l.
C’est le coté + de l.
. L’autre consiste en un ou deux anneaux,
également
d’intérieursdisjoints.
Il contient exactement deuxfois chaque
branche etcroisement de l et il contient aussi les germes de branches ren-
trantes à l.
C’est le coté - de l.
2. Une même branche ne peut être à la
fois
sortante et rentrante à l. . 3. La boucle l contient au moins uncroisement,
et donc admet au moinsune branche rentrante et une branche sortante.
Ce lemme est essentiellement une
conséquence
du fait que l est à deux cotés et transversalement orientée par legraphe singulier.
L’assertion(3)
vient du fait que l ne peut se trouver dans le bord d’une
2-composante.
D
2.
Feuilletages
engraphes compacts
THÉORÈME 2.1. - Un
2-complexe dynamique plat
non-annulaire K ad- met unfeuilletage
transversalement orientable engraphes compacts;
dontune orientation transverse coincide avec l’orientation du
graphe singulier,
si et seulement s’il existe un
joli cocycle
nonnégatif.
2.1. Du
feuilletage
aucocycle
LEMME 2.2. - S’oit ,~’ un
feuilletage
engraphes
compacts d’un2-complexe dynamiq~ue plat K,
transversalement orienté par legraphe singulier
de K.Soit T la
fermeture
dans K de l’ensemble despoints
x E tels que ~’est
c-tangent
à en x.Les boucles
positives
contenues dans T sont transversalement orientées par legraphe singulier.
Deplus
elles sontplongées
defaçon disjointe.
Preuve du lemme 2.2. - L’existence de l’orientation transverse à une
boucle
positive
l vient du faitqu’elle
est contenue dans une feuille de~’, qui
est par
hypothèse
transversalement orientée par legraphe singulier.
La seconde assertion est
plus
délicate. Notons tout d’abord que si deux bouclespositives
distinctes dans legraphe singulier s’intersectent,
leur con-caténation est aussi une boucle
positive,
et nonplongée.
Pour démontrer le lemme il suffit donc de démontrer que toute bouclepositive l
dans Testplongée. Supposons
que l contient les quatre germes de branches de à un certain croisement v.Puisqu’il
y a six germes de2-composantes
inci-dents à
chaque croisement,
unpetit voisinage
U de v dans K est tel que U -(r
nU)
sedécompose
en au moins six composantes connexes, où r est la feuille de F contenant l. Par définition d’unplongement
à deuxcotés,
exactement l’une de ces composantes connexes doit être un coté + tandis que les autres seront des cotés -. Ceci
implique qu’un point
dans un germe de branche de r à v a ses trois germes de2-composantes
incidents sur le coté- . Ceci est une contradiction avec le fait que r a deux cotés. Donc l contient
au
plus
3 germes de branches de àchaque
croisement v.Puisque
estune boucle, si l contient 3 germes de branches de à v, alors il existe
w
7~
v telque l
contient 3 germes de branches à w. Deplus, puisque l
estpositive, 1
contient les deux germes sortant à l’un de ces deux croisements et les deux germes rentrant à l’autre. La feuille r de ,~ contenant l étant transversalement orientée par legraphe singulier,
il estimpossible qu’elle
contienne les deux germes sortant à. un croisement. On aboutit ainsi à une
contradiction. D’où le lemme. D
LEMME 2.3. - Avec les
hypothèses
et notations du lemme2.2,
sup- posons deplus
que le2-complexe
K est non-annulaire. Alors aucune desboucles
positives
dans T n’est dans le bord d’une2-composante
de Ii.Preuve du lemme ,~.3. - Soit l une boucle
positive
dans ~. Soit C une2-composante qui
contient dans son bord. Par définition d’uncomplexe dynamique,
C est soit un anneau, soit une bande de Moebius. Si c’est unebande de Moebius alors ,~’ admet comme feuille le coeur de
C,
cequi
est une contradiction avec l’orientabilité transverse de F. Donc C est un anneau.S’il est sur le coté + de
l,
alors l ne contient aucun croisement. Lapropriété (2)
de la définition 1.2implique
alors que les2-composantes
dans le coté - de l sont soit des anneaux, soit des bandes deMoebius,
doncd’après
cequi précède
des anneaux.Puisque 7
est transversalementorienté,
cet anneauest sur le coté + de son autre bord. Par
induction, puisque
K est connexe, on obtient que K est un2-complexe annulaire,
cequi
est une contradiction avecl’hypothèse.
On aurait bien sur obtenu la même conclusion en supposant que C était sur le coté - de l. DLEMME 2.4. - Avec les
hypothèses
et notations du lemme ~. ~,La somme de tous les
différents cocycles
associés auxfeuilles r-plongées
de
façon
nondégénérée définit
uncocycle non-négatif usum
. Il estpositif
sur toutes les boucles
positives
dugraphe singulier
non contenues dansT,
et il est nul sur les boucles
positives
de T.Preuve du lemme
2.1.
- Iln’y
a clairementqu’un
nombre fini de co-cycles
distincts associés aux feuillesr-plongées
defaçon
nondégénérée
etdonc est bien défini.
D’après
la remarque1.6,
il existe une feuille r-plongée
defaçon non-dégénérée. Puisque
K estnon-annulaire,
toute telle feuille intersecte legraphe singulier
et définit ainsi uncocycle non-négatif
par
l’hypothèse
sur l’orientation transverse de .~’. Donc est uncocycle non-négatif.
La suite du lemme est claire par définition de T. 0Les lemmes
2.4,
2.2 et 2.3 donnentl’implication
désirée du théorème 2.12.2.2. D’un
joli cocycle
à unfeuilletage
THÉORÈME 2.5 Soit K un
2-complexe dynamique plat qui
admet unjoli cocycle non-négatif
u EZ).
Alors udéfinit
unfeuilletage Fu
de Ken
graphes compacts
transversalement orienté par legraphe singulier
et telque :
1. Toutes les
feuilles
sonthomotopiquement équivalentes.
2. Toutes les
feuilles
àl’exception
d’un nombrefini h1, ~ ~ ~ ,
sont r-plongées. N’importe laquelle
de cesfeuilles r-plongées qui
contient uncroisement de K en contient exactement un.
3.
Chaque feuille r~
donné par(2)
contient exactement une boucle pos- itiveli
dugraphe singulier
avecu(l2)
= 0 et a un sommet triva- lent àchaque
croisement de K dans cette bouclel2.
Lafermeture
ducomplémentaire
del2
dansr2
estl’image
dans K d ûnr-plongement
et ne contient pas d’autres croisements de K que les croisements dans
l2
.Un tel
feuilletage
seraappelé u-feuilletage.
Au cours de la preuve du théorème
2.5,
on ommettra de considérer ex-plicitement
le cas des2-complexes annulaires,
bien que le théorème ci-dessusl’englobe.
C’est que d’une part ce cas,particulièrement facile,
est traité en détail dans le lemme 3.1. D’autre part ce lemme ditqu’un cocycle
non-négatif
d’un tel2-complexe
est en faitpositif.
Et le cas descocycles positifs
est traité en détail dans
I3~ .
Procédé inductif :
On considère un
joli cocycle non-négatif
u EZ).
Onapplique
des03B4v-mouvements non-négatifs,
tant que cela peut êtrefa.it,
en respectant larègle
quechaque 03B4v-mouvement
estappliqué
auplus
une fois.Fin du
procédé
inductifLEMME 2 .6. - Soit K un
2-complexe dynamique plat qui
admet unjoli cocycle non-négatif
u EZ), qui
ne soit pas uncocycle positif.
Soit
(li
- - -, ln~
l’ensemble des bouclespositives
dugraphe singulier
avecu(l2 )
=0,
i =1,
- ~ - , n. Soit u- lecocycle
obtenu à lafin
duprocédé inductif
ci-dessus.
Alors il existe une boucle l_ dans - - -
, ln~
telle que u- estpositif
surtoutes les branches rentrantes à l _ .
Preuve du lemme 2.6. -
D’après
le lemme1.10,
assertion(3),
touteboucle
lZ
contient au moins un croisement. On considère la bouclel1. Sup-
posons
qu’il
existe une branche rentrante e àl1
telle queu_ (e)
= 0.Puisque t(e) appartient
àll, qui
satisfaitu(l1 )
=u_ (ll )
=0,
aucunmouvement
non-négatif
n’a pu êtreappliqué
à u ni àn’importe quel cocycle
obtenu de u au cours du processus inductif.
L’hypothèse u_ (e)
= 0implique
donc
qu’aucun 03B4i(e)-mouvement non-négatif
n’a nonplus
étéappliqué
durantce processus. Donc il existe une branche rentrante à
i(e)
surlaquelle
u-s’annule. Par
induction,
on construit un cheminpositif
pl d’une autre bouclepositive
dans~11, - - - , ln~,
disonsl2 après
une éventuellerenumérotation, jusqu’à
la bouclel1,
avecu_ {pi )
= 0. En itérant on obtient soit une bouclepositive lk
comme souhaitée soit une suite de cheminspositifs
pl, - -avec p2 allant de
l2+ 1
àl2 , i
=1
- - - , n,l n+ 1
=l l ,
et u-( p2 )
= 0. Mais alorsu- est nul sur la boucle
positive
L = ’Y2Piqui
intersecte lesli,
où y~ est un cheminpositif
dansh
. C’est une contradiction avec ujoli cocycle non-négatif.
L~LEMME 2.7. - Avec les
hypothèses
et notations du lemme2. 6,
on pose L_ = et vi= t(ei ) ,
i =1, - - - , r.
Alors u+ = o 0 ... o
bvr ) {~a_ )
est unjoli cocycle non-négatif
dansla même classe de
cohomologie
que u_ ..Enparticulier
u+(e2)
= 0 pour toute branchee2, i
= 1 - - - , r, dans l _ . Deplus
:. Pour toute branche e rentrante
(resp. sortante)
à l_, u+ (e)
= u-(e) -
1
((resp.
u+(e)
= u-(e)
+1).
Enparticulier
u+ estpositif
sur toutesles branches sortantes à l _ .
. Pour toute branche e E
qui
n’est nirentrante,
ni sortante à l _ ,u+ (e)
=u_ (e)
.On posera u+ =
bl_ (u_ )
et l’on dira que u+ s’obtient de u- par unbl _
-mouvementnon-négatif.
Preuve du lemme 2. 7. -
Puisque
les03B4v-mouvements préservent
lesclasses de
cohomologie
u+ est uncocycle cohomologue
à u- .Puisque
l _ estplongée,
tous les croisements vl , - - ,Vr sont distinct.Donc les deux bra.nches sortantes
(resp. rentrantes)
à v2 sont différentes des deux branches sortantes(resp. rentrantes)
à v~ si i; j.
D’autre part àchaque
croisement v2, i =1, - - - ,
r, il y a exactement une branche sortante dansL_
, elle est rentrante à v2+1(on
pose vr+1 =vl ) .
Enfind’après
lelemme
1.10,
assertion(2),
une branche rentrante(resp. sortante)
à l_ nepeut être sortante
(resp. rentrante)
à cette même boucle l_ . Le lemme sedéduit de ces observations par de
simples
calculs àpartir
de la définition d’un03B4v-mouvement.
DLEMME 2.8. - Avec les
hypothèses
et notations du lerrame~- 6,
Il existe une suite ordonnée
(non unique)
dejolis cocycles non-négatifs
u = uo --~ u 1 -~ ... ~ uN telle que :
1.
Chaque cocycle
u2, , i =1, - - - , N,
s’obtient de u2_ i soit par unbv -
mouvement
non-négatif,
v E -{l1,
- - - soit par unbl -
mouvement
non-négatif,
l E - - -, ln}.
2. Il y a exactement un
03B4l-mouvement (resp. 03B4v-mouvement)
pourchaque
boucle l E ..., ln}
(resp.
pourchaque
croisement v E - - - -, ln}).
Enparticulier,
= u et la somme descocycles
u2, , i = 1 - - -, N
estpositive
sur les branches de -(li
- - - .Preuve du lemme 2.8. - Le processus
inductif,
avec les lemmes 2.6 et 2.7 permet d’obtenir une suite ordonnée dejolis cocycles non-négatifs
satisfaisant le
point (1)
du lemma 2.8 et tellequ’il
n’estplus possible d’appliquer
un03B4v-mouvement non-négatif,
v EK(1)sing - {Il,’.. , , ln}, ou un
03B4l-mouvement,
t E{l1, ..
-ln),
à un croisement v ou une boucle l pourlesquels
un tel mouvement n’a pasdéjà
étéappliqué.
Ainsichaque
croise-ment v E
~ll ~ ’ ’ ’
ou boucle l E~ll, - - - , apparait
auplus
unefois dans la suite de
bv-
et03B4l-mouvements
associée. On pose usumégal
à lasomme de tous les
cocycles
obtenus durant le processus.Si un
03B4l-mouvement
n’a pas encore étéappliqué,
est nul sur unebranche rentrante à l. Par
induction,
on construit une bouclepositive
Lqui
intersecte certaines desl2,
i =1, ~ ~ ~ ,
n et telle que(L)
= o. Orqui
est une somme dejolis cocycles non-négatifs
« s’annulant sur la même collection de boucles » est aussi unjoli cocycle non-négatif.
D’oùcontradiction. De même si un
03B4v-mouvement,
v E , ..., ln}, n’a pas étéappliqué,
on construit par induction une bouclepositive
l distincte desl2
telle queu(l)
=0,
cequi
estimpossible.
Unsimple
calcul prouve les deux dernières affirmations du lemme. DLEMME 2.9. - Avec les
hypothèses
et notations du lemme,~.7,
Il existe deux
graphes r-plongés
et associés auxcocycles
u- etu+ tels que, si K- = x
~-1, 0~
etK+
=r u+ xj0,1~,
alors :1. . r = K- - K- =
K+
-K+
est ungraphe plongé
dans Kqui
contientla boucle l _ .
2. Les seuls croisements de K contenus dans r sont les croisements de l _ .
3. Soit e une branche de
ru_ (resp. ru+).
Lafermeture
dans K dee x
[-1, 0[ (resp.
est un cherrain no n-vide dans r entre deux croisements de r(resp.
une branche der).
Ce chemin(resp.
cettebranche) appartient
à lafermeture
dans K de la2-composante
con-tenant e.
4. Chaque
croisement de rappartient
à lafermeture
dans K d’exacte-m,ent un intervalle
{v}
x(resp. {v} ]0,1]),
v Eru_
n(resp. vEr u+
nplus
r est ungraphe
trivalent.Voir les
figures
3 et.~.
Preuve du lemme 2. 9. -
D’après
le lemme2.7, u+ (e)
=u_ (e) + 1 (resp.
u_ (e)
=u+ {e)
+1 )
si e est une branche sortante(resp. rentrante)
à l_ etpour toute autre branche e,
u+ (e)
= u-(e)
.Rappelons
que le nombre de sommets d’ungraphe r-plongé ru
lelong
d’une branche e estégal
àOn choisit deux
graphes r-plongés ru_
etru+ disjoints,
les sommets deces deux
graphes
alternent lelong
des branches dugraphe singulier. Rap- pelons
aussi que cesgraphes
sont à deux cotés dans Kd’après
le lemme1.7. L’observation
précédente
sur les valeursrespectives
descocycles
u+ etu- permet d’affirmer que dans
chaque 2-composante
dont lerépulseur
ap-partient
à l_ une branche de connecte la branche sortante à l_ à cecroisement et la branche sortante à l _ au croisement suivant ou
précédent
Figure 3. - Construction d’un u-feuilletage
Figure 4. - Les graphes r, ru_ et
r u+
dans une 2-composante cellulairedans l _ Elle borde avec la branche dans l-
joignant
ces deuxcroisements,
ainsi
qu’avec
deuxsegments
dans les branches sortantesindiquées
aupara- vant, unrectangle
d’intérieurdisjoint
de Defaçon similaire,
danschaque 2-composante
dont l’attracteurappartient
àl_ ,
une branche der u-
connecte la branche rentrante à l- à ce croisement et la branche rentrante à l- à un autre croisement, pas nécessairement
consécutif
lelong
de t _ avec leprécédent.
Cette branche deborde,
avec le chemincorrespondant
dansl- entre ces deux croisements,
qui
est dans le bord de la2-composante
con-sidérée,
ainsiqu’avec
deux segments dans les branches rentrantesindiquées,
un
rectangle
d’intérieurdisjoint
deru+
Ur~_ .
Notons enfin que les som-mets de et