1 ., F é vrier 1964
Re' ue pédagogique bimensuelle de l' Ins t itu t C oo pérntlf
dencole Moderne et de la F.I.M.E.\1 .
Techniques
PREINB'1;
l'éducateur
Au
aommalre
1• Pour un trimestre de travail par C. FREINET
• Notre exposition artistique d'Annecy parE. FREINET
• et toutes nos rubriques habituelles
Dans ce numéro :
Actualités de l'Ecole Moderne
Pour un trimestre de travail
par C Freinet 9 La part du maîtreLa grande peur des instituteurs
par P. Le Bohec 13 Notre congrès panafricainLe premier congrès panafricain de
l'Ecole Moderne
par C. Pons16 La préparation de notre congrès
Notre exposition artistique d'Annecy
par E. Freinet 19 Nos journaux scolairesCe que nous aimerions lire dans les
journaux scolaires par
J. Bertrand 21 La vie de I'ICEMPour des BT sur les sciences
22 Livres et revuesen supplément : Dossier pédagog ique n• 4
L' ~CR 1 TU RE par Jean Le Gal et Jeannette Martlnoii·Deblëve
• •
SUR DEMANDE
nous pouvons vous adresser
• un spécimen BT
• la liste des 560 numéros parus
• la liste des coffrets regroupant par matières et par centres d'intérêt tous les numéros disponibles
• les cond tions pour acquérir la collection complète
Bibliothèque de Tr a va il
Actualités de l'Ecole Moderne
Pour un trimestre de travail
par
c.
FreinetVers le congrès.- Après la halte de Noël et du jour de l'An, nous entrons dans le trimestre le plus actif, pédagogiquement parlant. Le Congrès en sera, comme chaque année, le couronnement.
Nous ferons aujourd'hui un tri sévère parmi les nombreux articles et informations pour donner d'abord ceux qui sont né- cessaires
d la poursuite de notre travail coopératif,
et à la vie dynamique de notre mouvement pédagogique.Commençons par la
question
laplus brûlante et la plus délicate, celle il laquelle
noussommes amenés à répondre chaque
année,en donnant toujours
les mêmes raisons, toujoursaussi
justeset valables :
que fait le mouvement pédagogique de l'École Moderne pour servir l'idéal laïque et la démocratie?
Effectivement
si nous avons cons- cience de servir l'un et J'autre, nous ne les servons pas d'une façon habituelle et classique.
Nous ne
faisons rien, parait-il, au point de vue syndical ;
nousne nous associons à aucune des actions nationales engagées. On n'entend jamais notre voix, ni dans les
journauxni
dans lesrassem- blements de
défenseet
de luttequi s'organisent selon les urgences.
Nous n'avons aucun parti-pns contre une telle action,
mais,avec notre meilleure volonté, il nous est parfois difficile d' affir-
mer
nos soucis de coopération aux actionsengagées.
Lesliaisons ont été
longtempsdifficiles avec le SNI et Sudel. Nous espé-
pérons peut-êtreet
nous souhaitons uneamélioration de nos relations.
Nous ne
nous
useronsplus aux protestations stériles.
Aussibien le bilan
d'uneaction
menéedepuis
toujourssans appui ni
de l'état ni desorganisations diverses reste éminemment positif: cela nous vaut même d'opérer automatique- ment, au niveau des engagements et de
l'action, un filtrage qui nous renforce.Ne
viennent avec
nousque
lescama- rades conscients qui ont le courage de marcher avec nous à contre-courant, qui savent se sacrifier pour obéir
à leurgrand idéal de libération et de démocratie.
Ne nous
attendonsd'ailleurs pas à un changement radical de cette situanon.
Tant que, par notre
travail et nos
réalisa- tions, nous dérangerons les gens en place,à
quelque niveau qu'ils se trouvent, nous resterons en quarantaine. Mais le courant que nous avons créé va s'amplifiant.
Encore faut-il que nous sachions l'animer, le coordonner, et l'orienter, en tenant partout la tête du peloton, car l'heure approche où les profiteurs s'apprêtent
àexploiter
àleur profit les nouveautés que nous avons rtvélées.
Et c'est pourquoi nous faisons tant d'efforts pour sauvegarder l'unité et la cohésion de notre mouvement pédago- gique et de notre action coopérative.
Ce que nous faisons? Comme en pédagogie, nous travaillons en profon- deur, nous ouvrons des yeux, nous mobi- lisons des bonnes volontés, nous habi- tuons nos camarades à ne pas être de passifs suiveurs, mais
àagir en hommes et en citoyens partout où ils ont l'occasion et le devoir de militer. Car nous formons des militants, c'est-à-dire des gens qui agissent de leur mieux pour réaliser leur idéal, qui ne se contentent ni des beaux discours, ni des promesses politiciennes, qui s'efforcent de faire passer dans la réalité de leur classe et de leur vie le mot de démocratie dont tant d'arrivistes se font un facile drapeau.
Et nous prétendons former de même, par notre pédagogie, les enfants qui seront les hommes et les militants de demain, ceux qui n'acceptent jama1s les raisons qu'on leur donne, par des discours, par la radio et la téléviSion et qui sauront réfléchir et agir en bommes.
Et nous avons
dansce domaine d'éminentes conquêtes, qui expliquent d'ailleurs les critiques et les erreurs dont nous sommes l'obJet.
N'a-t-on pas osé nous critiquer ces temps-ci parce que nous avons reconnu loyalement le progrès pédagogique que représentaient les récentes Instructions Ministérielles concernant les classes de transition et les classes terminales? Elles émanent, nous dit-on, d'un mimstère
2de Gaulle. Nous devons donc être contre et refuser les avantages pédagogiques qu'elles pourraient représenter et autoriser.
Certains camarades se laissent pren- dre hélas
!à ces arguties. Ils trouvent normal que les travailleurs réclament de meilleurs traitements et des conditions de travail plus humaines et ils les acceptent comme une victoire. Une loi récente intéressant les travailleurs a même été votée à l'unanimité des deux Chambres.
L'Education seule ferait exception
!Mais si nous ne réclamons, si nous ne luttons pour obtenir les améliorations indispensables, face
àun pouvoir que nous jugeons hostile
àl'école, contre qui mènerons-nous l'action? Attendrons-nous qu'un Parlement et un pouvoir amis de l'Ecole nous octroient tout sans inter- vention de notre part?
Ce n'est pas ainsi que s'écrit l'his- toire. Tous les travailleurs, en tous régimes, n'obtiennent que ce qu'ils sont en mesure d'arracher par leur action unie.
Un camarade nous écrit même :
«
Cela m'a fait mal de recevoir un supplément
dl'Educateur où l'on avait patiemment recherché tous les passages des Instructions présentes ou défuntes qui donnaient raison aux Techniques Freinet •·
Nous estimons au contraire que ces Instructions sont des conquêtes de la Démocratie. A nous de lutter, et nous nous y employons pour les faire passer dans la réalité de nos classes et de notre vie.
Il n'y a absolument rien de changé dans notre action vieille de trente ans.
Nous ne sommes ni un syndicat ni une organisation politique. Nous sommes un vaste mouvement d'études, de travail et de réalisations pour le succès de l'Ecole Laïque et de la démocratie. Nous tâchons d'ouvrir les voies, d'expérimenter des solutions. Nous lançons des mots d'ordre, nous préconisons des actions qui rencon- trent d'abord l'opposition systématique
L'Educateur n• 10
de ceux qui devraient en être les défen- seurs. Mais quand le sillon est assez profond, les opposants et les timides se l'approprient et s'y engagent. Le pro- cessus nous paraît d'ailleurs naturel et inéluctable.
C'est ce qui est advenu de notre mot d'ordre: 25 enfants par classe, lancé il y a sept ans, qui est aujourd'hui repris par la loi et par le S.N.I. Il en est de même de notre campagne pour la Moder- nisation de/' Enseignement qui devient main- tenant un leitmotiv de leur action et nous nous en félicitons.
Il est exact que notre effort resterait bien fragile si nos camarades se conten- taient de le mener sur le plan strictement pédagogique. Notre c!lmpagne .J>O.ur. la Modernisation de l' Ensezgnement vtsaJ.t
JUS·tement
àfaire prendre conscience aux éducateurs des nécessités d'action extra- scolaires, syndicales, politiques, sociales.
Nos camarades sont des militants. Cela veut dire qu'ils ne se contentent pas de la théorie, ils veulent des réalisations et ils œuvrent tous, chacun dans leur do- maine dans leurs syndicats, dans leurs partis' politiques, dans les organisations laïques, dans les Associations de Parents pour l'aboutissement de nos communes revendications.
Nous n'avons pas besoin pour cela de donner des ordres. Nous faisons confiance aux camarades comme nous faisons confiance
ànos enfants dans nos classes. Et c'est pour cela, parce que nous mobilisons tant de généreuses bonnes volonté que nous sommes aujourd'hui dans notre pays une force qui nous honore.
Le procès de l'école traditionnelle
Ilva y avoir du bruit encore au C011I'l!
du procès de l'école traditionnelle,
q~constituera le thème essentiel du prochatn Congrès de l'Ecole Moderne.
D'avance, nous mesurons les réac- tions gui vont se manifester avec plus ou mo1ns de véhémence. C'est en prévi- sion des accusations qu'on ne manquera pas de porter contre notre initiative que nous répétons ici ces quelques observations préalables.
1o.
Nous nuisons aux instituteurs, nous dit-on, en dévoilant au public quelques tares flagrantes de l'école.
Nous n'entreprenons nullement le procès des instituteurs. Ils font ce qu'ils peuvent, souvent avec une générosité et un dévouement qui vont jusqu'au sacri- fice de leurs résistances nerveuses et de leur santé. Ils tirent le maximum des conditions de travail péjoratives qui leur sont imposées. Les méthodes
traditio~nelles auraient depuis longtemps fa1t faillite s'il ne s'était trouvé, pour pallier leurs insuffisances, un corps d'éducateurs qui ne veulent pas laisser leurs enfants souffrir dans le présent, et dans leur avenir, de l'incompréhension des hommes et de
laladrerie des gouvernements.
Ils sont exactement dans la situation du tourneur qui n'a pour son travail qu'un tour usagé qui ne tourne J?l!-ls
ron~et qui ne permet plus la préc1s1on
CjUIlui est indispensable ; ou du
hn~typiSt~qui tape ses plombs sur une machme qw répond imparfaitement
àses commandes, avec des matériaux
usagésqui ne per- mettent plus la .netteté du caractère } imprimer.
L'o!-~vnerse rend compte qu il fait du mauva1s travail, et cela le faugue doublement, d'autant plus que l'usager
àqui on livre la pièce mal tournée ou les plombs imparfaits a tendance
à accus~rl'ouvrier qui, selon lui, sabote .so,n
trav~1l,et qui n'est pourtant que la vtctlme . d un état de faits dont il est le prcnuer
àsouffrir. .
Il
est évidemment du devotr des
techniciens industriels de dénoncer la
vétusté du matériel et de
l'outillag~,l'imperfection des techniques et les condt·
tions de travail retardataires qui en résultent. Il y a même actuellement toute une science du rendement qui est essen- tiellement fonction de ces réalités à dépasser si on prétend
• rester dans lacourse • pour le progrès.
Il est
denotre devoir de dire
demême
lamonstruosité 9u'est, pour
unedes entreprises les plus Vltales -
l'éduca-tion - la
persistancedans un monde à l'évolution accélérée de conditions
detravail et de vie qu'on ne tolérerait plus aujourd'hui pour aucune autre entreprise.
Dans
lapratique il ne nous sera certainement pas toujours possible d'isoler arbitrairement
l'ouvrierde son travail et de ses outils. Lorsque techniques et méthodes sont
telles que l'instituteuren est réduit à
imposerd'autorité ce
que lesenfants
ne feraientpas d'eux-mêmes, lorsque
restentencore en usage pelote ( r) dans la cour et bonnet d'âne, nous sommes bien obligés de considérer ces anomalies
àtravers l'éducateur qui les applique.
Mais nous rappellerons aussi que cet Mucateur ne commettrait jamais ces erreurs si les conditions de travail étaient autres, plus efficientes et plus humaines.
2•.
Nous risquons, nous dit-on encore, de déconsidérer l'école laïque au momentoù nous avons plus que jamais besoin de nous unie pour la défendre.
Un pays ne se défend pas industriel- lement en essayant de camoufler son retard pour éviter de le corriger. Il se défend en modernisant son installation, en dénonçant impitoyablement les erreurs, en installant tout ce que
leprogrès tech- nique offre de plus parfait. C'est en raison de ce souci, pas toujours désintéressé que les grands moulins obligent à fermer les uns après les autres les vieux moulins de campagne qui sont jugés peu rentables
(x) Soldats ou enfants qui pour puni- tion tournent en
rond dans la cour.4
et qui rendaient pourtant tant de
ser-vices aux habitants.
Si l'on veut la formation de la
jeu-nesse que nécessite
lacivilisation ac- tuelle, il faudra
demême
moderniser lesméthodes j)QUr
un meilleur rendement.Dans
l'industrieon
ditd'une
ins-tallation qu'elle a 4, 5 ans, 6 ans. A partir
de6·7 ans elle
n'est plus valable. Il faut laremoderniser.
Que dire alors d'une éducation
qui acent ans, sinon qu'elle est une
hontepour la société qui
latolère? C'est par l'action et
lamodernisation que nous défendons l'Ecole laïque.
3°. On critiquera notre procès, en
arguantque,
même sansles Techniques
Freinet,des
progrès flagrantsont été faits en pédagogie et qu'il faut se garder de généraliser
des situationsqui devien-
nentde plus en
plusexceptionnelles.
Nous nierions la portée de
nospropres efforts si nous en jugions autre- ment. Il y a évidemment dans l'ensemble de nos écoles, la gamme
laplus va!Îée, depuis l'école réactionnaire jusqu'aux éco-
lesmodernes.
Dans la pratique,chaque classe a sa propre figure selon
les concep- tionset
l'action du maître. C'està
laproportion des réussites qu'on mesure
lasituation actuelle de notre éducation.
La proportion actuelle, difficilement me- surable, n'en suscite pas moins les plus expresses réserves.
Ellejustifie pleine- ment l'action aujourd'hui engagée.
Car il
nous faudraconsidérer
nonseulement la réussite
traditionnelle qui peutêtre
asse:~: poussée, le nombrede classes où, par les méthodes traditionnelles on apprend à
lire, écrire et compter. Mais lesbuts changent et c'est au niveau
deces changements que nous devons mesu- rer le chemin qui
resteà fa1re pour une éducation adaptée
ànotre siècle.
Alors nous vous demandons de parti- ciper à ce procès en nous apportant des
L'Educateur n• 10
témoignages sûrs, qui seuls seront décisifs.
Nous serions heureux de recevoir notamment:
- des exemples précis d'erreurs gra- ves dans la pratique traclitionnelle : mé-
~~es
réactionnaires,
récompenseset pu- ruttons;
Les bandes enseignantes
C'est notre grande entreprise de l'an- née en cours.
L'expérience est dès maintenant me-
néedans des centaines d'écoles. Elle ne peut l'être
normalementque dans
lamesure où nous avons une base suffisante de bandes éditées.
Enattendant nous en sommes réduits
àpréparer nos propres bandes, ce qui complique évidemment le travail. Nous dirons dans les mois à venir les résultats déjà probants obtenus à l'Ecole Freinet.
La strie complète de calcul en cent bandes est en cours d'édition. Les 30 premières bandes
(CPet CE) ont paru et sont en vente.
Les 70 autres en coursde préparation seront toutes livrables pour la rentrée prochaine.
Mais ces bandes auto·correctives ne sont qu'un aspect de notre entreprise.
Ce sont plutôt les bandes programmées dont nous commençons l'édition qui se- ront la grande nouveauté. Dès mainte- nant nous envisageons :
- un cours de français et grammaire en 40 bandes ;
- des séries de bandes programmées pour l'histoire, la géographie, les sciences, l'étude des langues etc ...
Nous SOtnJ11es à pied d'œuvre. Les fonds seuls nous manquent, et c'est pourquoi nous vous adressons l'appel ci- dessous auquel vous répondrez nombreux.
•
- des exemples
puisésdans
lesmanuels - ces outils numéro
1de l'école traditionnelle - et dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils sont parfois incompréhensibles
par lesenfants.
]'attends donc vos collaborations .
Pour l'exploitation l'édition et la diffusion des bandes enseignantes Que nous
ayons
découvertet mis à
la disposition de la massedes élèves
un maténel et une technique qui sont appelésà
ungrand avenir, cela ne fait aucun doute.
On parle partout de machines
àenseigner et de programmation. Des ex- périences secrètes sont menées, paralt-il, par certains tditeurs, mais rien de pratique
n'a paru à ce jour, sur le plan international,pour la masse des écoles. Nous sommes les premiers à
réaliser des boîtes et des bandesenseignantes qui vont
rendre l'enseigne-ment plus facile et plus efficient.
Mais le lancement nécessaire suppose une première éclition des
100bandes de calcul
etdt
100bandes programmées.
Lecoût de cette édition sera de 7 millions d'anciens francs.
La situation actuelle de la CEL ne nous permet pas d'envisager un tel engage- ment de fonds, qui ne sera couvert ensuite que progressivement, au fur et à mesure
desventes. L'affaire est sûre, mais elle ne sera véritablement rentable qu'au bout d'un certain nombre de mois ou d'années.
Il en est d'ailleurs ainsi de toutes pro- ductions nouvelles.
Nous pourrions certes, céder cette
édition appelée à un succès rapide à
un éditeur qui en assurerait le financement.
Mais nous n'en aurons plus alors ni le bénéfice moral ni le bénéfice matériel.
Si vous voulez garder l'un et l'autre
ilfaut que vous soyez nombreux
àapporter
àla Coopérative les fonds nécessaires.
Nous avons fait des appels semblables - et autrement angoissés - chaque fois que nous avons d(l entreprendre de grandes choses : quand, dès
1946,nous avons acheté nos fondeuses; quand, en
1949,nous avons acheté le terrain où nous avons construit ensuite la CEL ; quand, il y a sept ans, après la demi-faillite Rossignol il a fallu remonter la pente et assurer le redémarrage de nos BT.
Nos appels ont toujours été entendus.
Toujours, nous avons recueilli les fonds indispensables.
C'est donc avec une grande confiance que nous faisons appel
ànos milliers de camarades pour la production et la dif- fusion des Boîtes et Bandes enseignantes.
Nous leur demandons de souscrire
ànotre édition en nous versant 50 F.
Pour souscrire :
-verser au C.C.P. CEL n5-03 Mar- seille la somme de 50 F ;
- cette somme, comme les sous-
Le manuel Ecole Moderne
(Français CP-CE)
Nous entrons également dans la phase de préparation active de ce manuel.
En réponse
ànotre appel, de nom- breuses écoles nous ont envoyé la liste des centres d'intérê,t révélés dans leurs classes par les textes libres.
Nous vous donnons ci-dessous la synthèse de ces listes.
6
•
cr~pt1ons
pour la BEM, vous donnera le droit de recevoir automatiquement,
àparution, les Bandes éditées, au prix de revient, soit avec une remise de
40°10 ;- Quand
laprovision sera épuisée, vous recevrez un relevé en vue d'une nouvelle souscription ;
- les souscripteurs recevront, gra- tuitement, les bulletins de préparation de bandes.
Il nous faut r ooo souscripteurs.
Vous comprenez l'enjeu de cet effort coopératif.
Notre Coopérative de l'Enseignement Laie a toujours été un organisme de création et de progrès qui a besoin de l'apport généreux de tous ceux qui ont conscience de
lavaleur et de l'ampleur de nos réalisations.
Comme aux temps héroïques de notre mouvement, nous faisons appel
àvous.
Nous vous demandons,
àvous aussi, les jeunes, une décision généreuse et héroïque.
C'est
àvos réponses et
à larapidité de vos gestes que nous mesurerons les condi- tions de vie et de survie de notre mou- vement.
Nous comptons sur vous.
C.
FREINETro. Nous vous demandons votre avis sur le contenu de cette liste qui n'est pas encore définitive.
:ao. Nous passons maintenant au :a•
stade de notre travail. Il nous faut pour chacun de ces thèmes :
- un ou deux beaux textes d'en- fants;
L'Educateur n• 10
- des textes d'adultes s'y rapporunt et de diverses longueurs ;
- des propositions pour la chasse aux mots et la grammaire ainsi que pour les travaux
àenvisager sur la base de notre riche collection BT.
Fouillez vos fichiers et soyez nom- breux
ànous faire des envois pour que nous puissions travailler ensuite sur un large choix.
Notre prochain numéro sera plus •
spécialement consacré
àla prtparation de notre Congrés.
Notre Cours par • correspondance fonc- tionne normalement. L'expérience en cours nous permettra peut-être de déve- lopper ce cours l'an prochain.
Vous pourrez lire, dans le prochain •
numéro de Techniques de Vie
~paraître, en fin de mois, d'importants articles:
- Le progrès scientifique se fait par le tâtonnement expérimenul, par C. Frei- net.
- Y
a-t-il une méthode de pensée 1 par E. Freinet.
- Pour une éducation maximale des santés, des milieux, des temps, des person- nalités, par P. Le Bohec.
- Un dialogue de sourds, par Louis Meylan.
- Observations sur l'apprentissage de la locomotion, par Mme Orain
-De la scolastique d'hier
àl'évolu- tion créatrice de demain, par C. Chaveau.
•
Av«-vous lu le superbe numéro double de l'Art Enfantin qui
vientde paraître?
Abonnez-vous immédiatement si ce n'est déjà fait.
•
Pensez aussi
àvous abonner
àLa Nouvelle Gerbe. Nous tentons là encore une expérience qui a besoin de votre concours à tous.
Au sommaire du
n° 4 : Lespetits
chatsde l'école de Saint-Cado (Morb1han).
Et
àcelui du no
5 :Le grand hiver de l'école de Buzet-sur-Baise (Lot-et-Ga- ronne).
En tout
32pages de textes et dessins en deux couleurs.
C.P.
LISTE DES CENTRES D 'I NTERET
AUTOMNE
Cueillette des champignons Vendanges
Noix Châuignes Les laboureurs
Souvenir des colonies de vacances et de vacances
Voyages
Lachasse Le vent
Les inondations
LaToussaint Les semailles La forêt Les confitures Le
I Inovembre Le
maisLes
pommes de terre
Les pommes
Le gibier
Le cidre
HIVER
Première neige Bonhomme de neige Glissades
Veillées Oiseaux La peur
La mort du cochon Noi!l et jouets Jeux de cartes Carnaval La chandeleur Les jouets Le médecin Bohémiens Etrennes
DIVERS
Les loups Les
roisLe pâtissier Le boulanger
PRINTEMPSLes oiseaux Le coucou Le muçuet Les rwssances Les nids
Lepetit frère Les agneaux Les fleurs
Le mois de mai1er
avril
Fêtedes Mères
(qui sont peut-Etre de toutes les saisons.
Nous verrons si nous les mettons séparément ou si
IWUSles inrorporons aux listes de saisons. Votre opinion. (ce qui n'empéclre pas l'envoi de documents).
8
La pelleteuse La dent Le sanglier L'auto La bicyclette La barque La montagne Le dentiste Un match FEte au village Le cirque La foire Les rêves T.V.
Les marins La mer
Lapins et cobayes Chèvre
Mouton Crapaud L'âne La basse-cour
La tortue Le UUU'd La vipère Corbeaux Orvets Escargots Chauve-souris Hérisson Canards Grives Pigeons
Baguage des oiseaux
MerleMésanges Tourterelles Chiens et chats Brouillard Grillon Passereaux Coins des chevaux Bulldozers Le maçon
ETE
Hirondelles Cerises Semis
Œufs de Pâques L'orage
BatteuseMoissonnéuse Pêche Papillons
OrageBaignade Les foins Serpents
Ondéniche
Pique-niqueLa coo~rative
La photo
Lagrippe La météo Le mur du son Maladies Incendies
Hélicoptère Pompiers PisteMoulins Anniversaires L'eau Les barrages L'huile L'électricité Le
butaneLe poele Chauffage central Histotres amusantes
L'Educateur n• 10
LA PART DU IIAITit.
La grande peur des Instituteurs
par
P. Leaohec
Et maintenant, tous ensemble, nous allons JJeTSer une Marseillaise de pleurs.
Oh! oui, pleurons sur ce que nous avons gâché jusqu'
dce jour ; pleurons sur notre ignorance, notre incompréhension, notre aveuglement, notre surdité, notre absurdité même qui nous a fait accepter l'absurde.
Pleurons sur les gifles que nous avons données, accordées avec le complément direct, par petitesse, par soumission aux idées reçues, par étroitesse, par avarice. Pleu·ons sur les miettes, les millimètres, les alignements respectés, le travail éparpillé.
Pleurons sur les couvertures de cahiers toutes semblables, avec l'étiquette
Idoù il faut près du bord,
dtrois centimètres soixante- quinze.
Pleurons sur notre idiotie, sur notre souci de para.ftre et notre lâcheté : nous d'abord, les enfants après... peut -être.
Pleurons sur notre manque de courage en face des inquisiteurs, des traditions et des routines de l'Université. Pleurons sur la grande peur que nous avons acceptée.
Ah ! comme je voudrais que cette feuille de papier fût un visage pour que
latorsion des lèvres, la pâleur des tratts,
laflamme des yeux, les larmes surgies, la voix percutante aillent porter la véhé- mence des mots jusqu'aux derniers re- tranchements des êtres et suscitent des houles, des lames, des reflux pour obliger
à
bouger,
àaccepter ce que l'on porte
en soi : le désir du bien, le désir d'aider,
le désir de fraternité, le désir de l'utilité
qui couvaient sous le masque et que
l'on avait accepté de refouler par souci
des conventions, respect des apparences,
pour l'avoir l'air, pour le surtout pas
d'histoire.
Eh ! bien, s.!. i!JStement, des histoires ! Tant pis, ou 'pfutôt non, tant mieux!
Les programmes
Pour commencer, il ne faut plus admettre les programmes et rien
quiaille dans leur sens et qui fasse concession.
Il ne faut pas que nous adoptions
uneattitude semblable à celle de ce professeur d'éducation physique qui s'est tant
dé-voué pour le maintien.
• Regardez, disait-il, des enfants nus avant leur entr« au cours préparatoire.
Des gros ventres, oui, mais ce n'est pas grave; cela disparaîtra rapidement. Mais les épaules sont sur la même ligne.
Regardez ces enfants un an après : ça y est, une grande quantité d'attitudes scoliotiques se sont déjà installées.
Réfléchissez à la journée d'un garçcn de cet âge : assis au déjeuner, assis dans la voiture, assis en classe,
àla cantine, devant la télé; comment voulez-vous que la pe- santeur n'exerce pas ses ravages? Il faut lutter contre cela et développer les muscles redresseurs.
Ah! si le système d'enseignement chan- geait, tout changerait. Mais dans le contexte actuel,
ilfaut tout de même faire quelque chose et, par exemple, cinq minutes de maintien par jour •·
Non, il ne faut pas accepter ainsi les choses qui ne sont pas
tellesqu'eUes devraient être. 11 ne faut pas offrir les cinq minutes qui assurent une bonne conscience à peu
defrais mais consacrer toute son énergie à
luttercontre ce
quiest néfaste pour amener sa disparition. Et rechercher des solutions plus humaines, plus
proch~sde la vie.
Sur lé plan de l'enseignement, c'est la même chose. L'aventure des bandes enseignantes est certainement exaltante, maiS il serait dangereux de laisser croire qu'elle a pour base profonde
lesouci
10de respecter les programmes, de donner bonne conscience
auxmaîtres.
Ce qu'il faut, c'est changer les pro- grammes parce qu'ils sont devenus inac- ceptables.
- Ah! ça, par exemple! Des opéra- tions au CP-CEx, quelle dérision! Alors que l'on pourrait envisager une véritable formation mathématique ayant pour base la théorie des ensembles, la numération décimale, le développement du sens de l'opération, les systèmes non-décimaux, l'al- gèbre, les fonctions, que sais-je encore? •
Je sais bien que l'Ecole Moderne n'a pas fait subitement volte-face. Mais il faut bien situer les expériences actuelles.
Car
la partie n'était pas gagnée : la majorité desenseignants et
unefaible partie
?upublic étaient seulement sur
le pomtd'atteindre
lepalier
de laperception
dudomaine de notre pédagogie :
laréalité des choses, la vie.
Il ne faut ,;as faiblir du côté de l'instruction, des connaissances non
in-tégrées, si l'on veut que la masse des gens ne retombent dans l'ornière
avecl'impression qu'ils
n'a~aient. pas t.elle- ment tort
de penser qu' tlsava1ent ra1son.
L'instruction pour
quoi? Pour quellesconnaissances?
Pour quel homme? N'est-ce pas, Delbasty,
l'enseignement dont onpeut rêver, et la vie, c'est autre chose!
Un maître libre
Oh ! mon
Loïc,mon Rémi, mon Cyrille, c'est
de touteautre chose que rêvent aussi
les jeunesgarçons de votr.e
â~e1 Et surtout
pas d'un maître asserv1, ndicule dans ses colères qui sont,toujours, nées d'une peur de ne pas remplir le plan. Vous rêvez de. changer le pla!'l, de le faire plus hurnau1, plus mtelligent, plus vrai.
Oui, vous avez raison, le maître ne pourra praùquer une pédagogie libéra- trice que
lorsqu'ildeviendra un homme
L'Educ«leur n° 10
libre. Un maître qui n'est pas un homme libre ne saurait qu'opprimer les enfants.
Et pourtant, nous sommes
àune époque où, bientôt, l'homme total sera possible; et, déjà, l'enfant total l'est.
Seulement, pour cela, il faut faire tomber les chaînes de l'instituteur.
Une de ses principales sources d'alié- nation c'est l'inspection telle qu'elle est conçue actuellement. Mais, maintenant, les inspecteurs ne sauraient plus exister.
En effet, tout le savoir qu'ils ont acquis est
àréviser, et leur optique même des connaissances pour les connaissances.
Certes, il n'est pas négligeable, mais il est incomplet. Maintenant, à tous les degrés de la hiérarchie, il ne saurait plus y avoir que des hommes. Et ils le savent bien ceux qui ont des fils ou des petit-fils, ils le savent bien que maintenant nous avons affaire
àun enfant nouveau : l'enfant assis-couché, l'enfant farci, l'en- fant traumatisé. Et nous devons l'intégrer
àun monde nouveau qui pourrait être exaltant et qui n'est encore qu'inquiétant.
Aussi les solutions de
lapédagogie se trouvent -elles désormais en avant et non plus en se référant au passé.
Et pour résoudre le nouveau pro- blème, il faut que se constitue une puis- sante équipe de recherche dans laquelle se retrouveront, au coude-à-coude et allant dans la même direction : les ins- tituteurs, les inspecteurs, les psychiatres, les médecins, les artistes, et, dans une société bien faite, jusqu'aux ministres.
Dans ce contexte, la notion de contrô- le du travail de l'instituteur est périmée.
Elle était bonne autrefois, quand il fallait créer le personnage et le faire accepter par le peuple. Et quand il fallait, pour ne pas qu'il aille s'imaginer des choses, l'enfermer dans un système au moyen de toute une ferblanterie de médailles, palmes et autres promotions. On le drapait
dansune dignité, et on lui tendait une carotte pour le faire marcher.
Mais, maintenant, on sait que si l'on fait confiance aux enfants, ils vont dix fois plus loin qu'on n'aurait pu les entraîner par la contrainte, tout simplement parce qu'il est dans la nature de l'enfant de chercher à progresser, à se dépasser.
Mais la volonté de dépassement de soi est également dans la nature de l'homme-instituteur. Nous en avons la preuve, chaque année. Si nos congrès et nos stages débordent, est-ce pour le chimérique espoir d'un d emi-point ou d'un point supplémentaire, pour une satisfaction d'amour-propre, pour un avan- tage pécuniaire? Non, bien sûr, puisque les jeunes n'hésitent pas à acheter de leurs propres deniers, pourtant bien mai- gres, les presses et les outils qui leur semblent indispensables pour aller de l'avant.
La voilà, la nouvelle motivation de l'effort pédagogique: nous cherchons à devenir des hommes, des chercheurs scientifiques, presque des savants et sûre- ment des spécialistes de haut degré de culture et d'efficacité; peut-être par un désir naturel de vivre plus grand, plus près du vrai, mais surtout, cent fois plus dans l'intérêt des jeunes êtres que nous nous mettons à responsabilité et qui doivent pouvoir compter sur nous.
L'enseignement a certainement besoin d'administrateurs. Mais les enseignants ont certainement besoin également de témoins pédagogiques, c'est-à-dire d'hom- mes de grande ouverture d'esprit, capables de pratiquer l'art de
lasympathie pour ceux qui sont en marche. Et si besoin était, que l'on crée cette nouvelle fonction d'hommes eux-mêmes à la recherche des
• voies de
lasympathie •.
Des hommes en marche, voilà ce
que nous voulons devenir. Et nous les
deviendrons, n'est-ce pas la colonie Gorki 1
qui va t'attaquer avec foi et courage à
ce Kouriage des éducateurs abandonnés
qu'est devenue aujourd'hui l'Université.
A propos de cene question de l'ins- pection, relisons La Bruyère :
• Quelle heureuse place que celle qui fournit, dans tous les instants, l'occasion de faire du bien
àtant de milliers d'hommes 1 Quel dangereux poste que celui qui expose d tous moments à nuire d un million d'hom- mes!
Le berger, soigneux et attentif est debout auprès de ses brebis. L'aurore le trouve déjà
enpleine campagne d'où
ilne se retire qu'avec le soleil. Quels soins, quelle vigilance, quelle servitude! Quelle
L~ NcA,4;V~
GERBE
c
condition vous parait la plus déüdeuse et la plus libre ou
duberger, ou des brebis ? Le troupeau est-il fait pour le berger ou le berger pour le troupeau ?
Si
les hommes ne sont point capables sur la terre d'une joie plus naturelle et plus sensible que de connaitre qu'ils sont aimés et si les rois sont hommes peuvent-ils jamais trop acheter le cœur de leurs peuples• ? Et
qu'ilspensent,
ces rois, quela peur de soi
suffitdéjà bien comme
ça.LE BOHEC
Avez-vous lu
les derniers numéros ? n° 4 UN CONTE :
LE RAYON DE SOLEILde l'Ecole de Moustou/at (Corrèze)
UN REPORTAGE :
A CANNES: Ecole Eugène VialUN LONG
R~CIT:
LES CHATS par toute une équiped'écoles (Photos H. Robic)
no 5 UN CONTE :
LA SERVANTEde l'Ecole de Trègasle/ (C.-du-N.)
UN REPORTAGE :
A PERPIGNAN: Ecole MaternelleUN LONG RtCIT
LE GRAND HIVER par l'Ecolede Buzet-sur-Baise (Photos Delbasty)
ABONNEZ·VOUS! ton .. annuels: to F 1
12 L'Educateur n• 10
Notre congres panafricain
Le de
premier congrès l'école moderne
panafricain
par
c.
PonsORAN Que ce premier Congr~ se soit tenu dans /'A/girie nouvelle, 25-31 Décembre 63 malgré les difficultés économiques et administratives qui marquent les premiers pas de la Révolution, mais dans le climat de re- construction et d'enthousiasme pour l'avenir où les jeunes édu- cateurs algériens s'engagent avec une grande volonté, voild qui symbolise cette première manifestation officielle de l'Ecole Moderne Africaine.
n fallait l'admirable ténacité de notre ami Linarès,
sondévouement intelligent et sa profonde connaissance de l'Algérie ; il fallait autour de lui
cette équipe volon-taire et fraternelle du Groupe Algérien de l'Ecole Moderne, pour réaliser et conduire au
succès cetterencontre
qui semblait encoreimpossible vingt jours avant l'ou- verture.
Le
secoursindispensable des
auto-rités
algériennes, duMinistère de l'Orien-
tation,des Comités de
Gestion,l'aide
del'uNESCO
etde la coopération franco- algérienne ont permis enfin que ce Congrès
d'Oran, par sestravaux marque une date
décisive dans le progrès pédagogique de l'Ecole africaine et dans le développementinternational de l'Ecole
Moderne.Les ioo stagiaires-congressistes, venus
essentiellement d'Algérie, mais aussi de Tunisie, duMaroc, de Madagascar, inau-
guraient le nouveau CREPS
d'Ain elTurck. Une délégation de
cinq camaradesfrançais de l'ICEM complétait l'équipe des responsables que notre ami Bachir Mekki, président du Groupe Algérien, Linarès l'animateur infatigable, et notre ami Cha- baane
àl'expérience profonde, dirigeaient avec compétence.
* Une riche exposition internatio- nale
detravaux
d'enfants:peintures,
dessins,tapisseries,
poteries etde nom-
breux documents technologiquesréalisés dans
les écolesmodernes
algériennes etfrançaises, restait
à la dispositiondes Congressistes
et desvisiteurs.
*
Cinq groupes de travail étaient organisés pour 1 'étude spécialisée des problèmespédagogiques,
dontun groupe
enlangue arabe. Chaque
grouperédi-
geaitun journal de stage tout en s'initiant
aux techniques de base de l'Ecole Moder-ne : Expression libre par le dessin, Je récit et le texte ; journal scolaire ; corres- pondance entre écoles ; organisation coopé- rative de la classe et de l'école.
* Deux Assemblées générales jour- nalières regroupaient le Congrès :
- soit pour l'étude des rapports sur la situation scolaire dans les pays du Maghreb;
- soit pour la synthèse des travaux du jour et les débats.
* Une journée fut consacrée
àla visite de l'école pilote que dirige Linarès
àBou Sfer. Les camarades de Bou Sfer ont constitué une équipe de maîtres qui collaborent dans le même esprit : leur expérience sera relatée dans
L'Educateur Africain.Pour la réunion de la coopérative ce sont les 4 classes qui étaient réunies sous le préau, avec le bureau dirigé par les élèves et qui préfigure le Comité de gestion.
* Une séance solennelle émouvante, présidée par M. l'Inspecteur d'Académie d'Oran, connut les nombreuses inter- ventions et les messages fraternels et chaleureux des 26 pays africains où vit l'Ecole Moderne et qui attendent beat:c:>up de ce Congrès, et des décisions qui y furent prises.
* La presse et la radio algériennes ont donné des comptes rendus ccpieux et éloquents sur le Congrès et sur le stage.
* Pendant la durée du Congrès, les responsables ont fait régulièrement le point des travaux et préparé l'organisa- tion de l'Ecole Moderne Africaine.
* Lecture a été donnée d'un rapport de Freinet sur le problème de l'Education dans les pays en voie de développement.
Des motions ont été présentées. Des projets précis sont proposés aux pays africains, dont nous donnons l'essentiel ci-après: ,
- Création d'un Bureau permanent de l'Ecole Moderne Africaine,
adhérent
àla FIMEM,
àl'OUA (Organisation de
14l'Union Africaine: Addis-Abbeba) et
àl'UNESCO. Chaque pays est représenté
àce bureau par un délégué. Le secrétariat est provisoirement assuré par la FIMEM.
Buts de ce bureau permanent :
1o.Etablir et exprimer la liaison entre les pays africains où sont pratiquées les Techniques Pédagogiques de l'Ecole Moderne.
:zo. Rassembler la documentation sur les réalisations de l'Ecole Moderne en Afrique.
3o. Recueillir les journaux scolaires africains et constituer ainsi la Bibliothèque permanente de la littérature enfantine africaine.
4o. Etudier les outils de travail adap- tés
àl'Ecole Moderne Africaine.
5o. Organiser des rencontres d'études et de travail.
6o. Fonder et alimenter un musée d'Art Enfantin Africain.
- La
Gerbe Africaine.Elle est née aussi
àce Congrès. Elle rassemblera (comme le fait la Gerbe Internationale pour tous les pays), des textes et dessins d'enfants fournis par les Ecoles.
Pour le démarrage, la Tunisie assure la centralisation. Les dispositions prati- ques sont portées
à laconnaissance des pays intéressés.
- Organisation plus systématique et plus ordonnée de la Correspondance in- terscolaire, pour les pays d'Afrique.
- L'Educateur Africain.
Les mem- bres des délégations africaines présentes au Congrès ont constaté le besoin d'un organe de liaison. Les nombreuses com- munications adressées au Congrès par
15pays dricains confirment ce besoin.
Un comité de rédaction réunit les respon- sables de chaque pays intéressé. Le pre- mier numéro de
L'Educateur Africainpubliera le compte rendu des travaux du Congrès d'Oran. ·
- Préparation d'un stage franco- africain cet été en France.
L'Educateur n• 10
Nous avons rencontré des éducateurs, des administrateurs, des responsables
poli-tiques et syndicaux placés, dans un conti- nent en plein développement, devant le problème tout neuf de l'éducation dé- gagée du joug colonialiste. Et, tout natu- rellement, ils se tournent vers les expé- riences libératrices de l'Ecole Moderne.
Devant le problème urgent de l'alpha- bétisation le danger est grand de faire fond sur une pédagogie d'instruction accélérée, où risque d'être délaissée, scus prétexte de • résultats • immédiats, l'in-
c
dispensable et cruciale préparation pro- fonde des Africains qui doivent bâtir demain un continent nouveau. C'est
ànous, c'est surtout
ànos amis placés au sein de leur pays en gestation, qu'il appartient de faire triompher une péda- gogie d'Ecole Moderne, d'adapter
àleurs problèmes l'expérience et les outils pré- parés par 30 ans de recherches et de réus- sites ; de peser de toutes leurs forces sur J'avenir et J'éducation dans leur pays.
La FIMEM les y aidera.
C.
PONSEn Antartique avec P. E. VICTOR !
Vous y êtes par la couleur
Vous y
êtes par
le documentsonore 1
Avec Paul-Emile VictorFaites
levoyage au pôle sud
grâceà
laB.T.
Sonore!Précisez
au dos du chèque, votre ('Ualité d'abonné à
L'Educateuret la référence : « Pour la BT sonore 815 :En Antarctique avec P.E. Victor
11.L'envoi vous sera fait franco, avec un livret pédagogique.
Liste des B.T. Sonores
801.
lnTayent, enfant du
Hoggar,10 diapositives
Facteursavoyard, 12 diapositives,
1disque 45 t.
802.
AKobé
(Japon), 12diapositives,
1disq
ue 45t.
803.
Imagesd'automne,
12 diapositivesLe
Voyageur des
Airs,7 diapositives, 1 disque
45 t.804. L'lie de la Réunion, 12 diapositives,
1disque 45 t.
805. En avion ... vers Paris, 12 diapositives, 1 disque 45 t.
806. En Poitou, 12 diapositives, 1 disque 45 t.
807. Mousse sur un chalutier, 12 diapositives, 1 disque 45 t.
808. Amis du bout du monde (1) 12 diapositives, 1 disque 45 t.
809.
Paris... Champagne, 12 diapositives, 1 disque 45 t.
810. Joies 1 12 diapositives, 1 disque 45 t.
811. Corse: Nous
de
Sermano, 12diapositives,
1disque
45t.
812.
1940-1944La Rés
istance, 12 vues, 1 disque 45t.
813.
1940-1944Documents complémentaires, 12 vues, 1 disque 45 t.
814. Amis du bout du monde (Il) 12 diapositives,
1disque 45 t.
Chaque ensemble (1 disque
+
12 diapositives+
1 livret pédagogiq.) reste encore au prix exceptionnel de 19 F. Adressez vos commandes en joignant un chèque de virement 3 v'!let~ dans voire lettre .. L~s commandes transmises par les mames ou les flbrames peuvent auss1 eire exécutées.CEL, BP 282 - Cannes (A.-M.) CCP CEL 115.03 Marseille
La p"paratlon de notre COntiNs
Notre exposition artistique
d 'Annecy
par EIIH Freinet
Du dessin d'enfants
e
l'art enfantinBien que l'Art Enfantin soit devenu d'actualité dans nos milieux enseignants, il n'a franchi la censure des notoriétés administratives que sous la forme d'un euphémisme honoré par les conférences pédagogiques: le dessin d'enfant. Ainsi les scolastiques sont d l'aise pour le minimiser et le mettre en tutelle, pour lui prodiguer conseils et corrections, pour le maintenir dans les limites du navet et du pompier, dignes produits d'une re- cherche
àtout prix de
laressemblance au modèle. Mais les erreurs du passé ont peu de chance de durer et d'influencer l'avenir.
D'une façon générale les Inspecteurs de l'enseignement sont soucieux de cultu- re et de manières neuves de pensée,
adaptéesaux grandes données d'une épo-
que, révolutionnaire par ses audaces et ses postulats, en marche versun avenir
faisant, dans certains domaines,table rase
du passé.Nos inspecteurs
dupremier degré qui
tous n'ont pas encore dépouillé le primaire, savent, sur le plandes mani-
festations de l'Art,accueillir
l'expression artistique de l'enfint, comme l'un des aspectsles
plus éloquents de la sensibi-lité humaine
enquête
d'une culture de16
masse, venue en compensation d'une
sociétéoutrageusement mécanicienne. Et
c'estainsi que
les conférences pédagogi- ques, grâce àla
compréhensiondes
inspecteurs et grâce surtout aux créations d'Art innombrables de notre EcoleMo- deme,
ont étéun
véritable succès pourl'Art de l'enfant.
Nous partons désormais d'une nou-
velle plate-forme d'essai, pourrait-on dire,
pour faire un bond en avantet foncer
par un militantismenécessaire, vers
la généralisation d'unArt Enfantin honoré
danstoute
classequi
serespecte. Il
est L'Educateur n• 10des vérités qui sont désormais entendues parce qu'elles sont démontrées par des créations innombrables de toutes les tech- niques d'art. C'est sur des documents authentiques que s'affirme la culture et nous savons depuis longtemps qu'il faut d'abord agir avant que de penser.
Sans y paraître cependant, nous voici engagés vers de nouveaux devoirs, car l'Art est d'abord un engagement et aussi une exigence et une noblesse.
Il est de nombreux camarades qui affirment avec désinvolture : •
Moi je laisse aller. Mes gosses se débrouillent: je n'ai qu'à ramasser leurs œuvres •·Certes, l'on peut dire aussi: •
L'herbe pcusse seule, on n'a qu' d faucher età
mettre le foin en grange •·Mais il y a dans l'herbe du pré la fleur exceptionnelle que l'on choisit pour son éclat, sa délicatesse, son parfum et que l'on cueille avec mille ménagements pour qu'elle soit présente au bouquet comme au plaisir de l'âme. C'est par ces infinies précautions du geste, par ces attentes de l'esprit que l'on monte vers une culture qui est gage de pensée.
cil n'y a peint du tout de pensée sans culture »
écrivait Alain au sujet de la poésie. Notre vaste expérience d'Art En- fantin est une démonstration émouvante d'un cheminement du geste vers un savoir-faire qui devient culture et d'une culture donnant force et subtil1té
ànos pensées quotidiennes.
La
lecture de notre
Art Enfantinest significative de cette montée joyeuse de la création instinctive de l'enfant
àune compréhension affinée du maître 'lui finit par sentir qu'une œuvre plus parfatte a toujours un contenu plus beau. Sans lire Valéry, nos camarades savent vivre dans leur classe, une semblable expérience de culture. C'est pourquoi depuis si longtemps nous pouvons nous faire confi- ance. C'est pourquoi nous n'avons pas le droit de démériter.
Notre plan de travail
Ces réflexions nécessaires, je m'excuse de vous les imposer, chers camarades, avant de vous adresser l'appel habituel pour notre grande exposition internatio- nale de Congrès. Avant toute initiative, il y a toujours une position préalable de l'esprit qui est confiance et mobilisation de forces : oui, nous sommes forts, nous sommes riches, nous pouvons aller de l'avant.
Et c'est ainsi qu'à l'horizon se profile notre radieux Congrès d'Annecy.
Aurons-nous, sous les auspices de Lurçat, le château qui abrita les tapisseries du Maître? A l'heure actuelle nous ne sommes point encore fixés. Mais de toutes façons, nous devons travailler, comme si nous l'avions, car de toutes façons nous devrons meubler de grandes surfaces et donner l'impression de ri- chesse, de profusion, d'inextinguible li- berté qui sont les marques de l'Art d'enfance.
Il nous faudra donc, dès à présent, reprendre nos pratiques de travail d'équi- pe que déjà, dans le passé nous avons fait fonctionner. Donnons quelques pré- cisiorJS:
I.
Travaux collectifs.C'est à nos responsables départementaux que nous nous adressons : il y a toujours possibilité de réaliser en commun, chaque école apportant sa partictpation :
1. -
De vastes tentures aux techni- ques diverses, avec thème ou sans thème puisqu'aussi bien l'Art Moderne nous laisse totale liberté. Dans la forme de la plus simple collaboration, il suffit de prévoir un fond de tissu sur lequel seront fixées les œuvres personnelles. En fin de Congrès on peut conserver la tenture si elle est réussie et destinée à d'autres manifestations, ou bien, chacun reprend ses biens et la toile de fond est disponible pour un dernier partage.
17
Dès à présent des projets peuvent
m'êtreadressés sous petits formats
avec simplement les schémas de dessms uti- lisés- indiquer
lesdimensions
réelles.2. -
Des dessins collectifs rassemblés avec du scotch et réalisés dans la même palette.
3· -
Descéramiques
réunissant desensembles soit pour des
tablesde di- mensions variables, soit des bancs, des panneaux, etc... La fausse céramique peut ici être utilisée car elle a de
réels avantages :elle ne demande aucune spé- cialité. Elle apporte la fidélité aux couleurs choisies et leur éclat. Elle est bon marché.
Il. Les œuvres personnelles. Comme à l'ordinaire nous recevrons avec plaisir
les œuvres dechaque école de grandes et petites dimensions.
Nousrecomman- dons seulement à nos camarades de
nepas rouler les dessins car je serais dans
Le n° 20 est paru
c
l'obligation de
les retournersans
les voir (x).Je reste
à
la disposition de tous pourtous
renseignements.Nous donnerons cette
annéedes prix pour les écoles participantes, pruc en brochures et
matérielartistique de façon à encourager
lesbonnes volontés et à leur témoigner
notre reconnaissance.Sans nul doute, Annecy
seradigne de Niort et il semble même que des conditions plus favorables offertes à l'ex- position, fassent
de la ville des Savoies unsommet jamais atteint.
Bon courage, chers camarades, et rendez-vous à Annecy.
EuSE FREINET (x) En
raison
dutravail
supplémen-taire
qu'exige lerepassage et
desrisques que la poussière des poudres fait courir
àma vue.
Revue bimestrielle
Quarante-huit pages dont huit en couleurs AU SOMMAIRE :
• L'art de l'enfant est-il différent
de l'art de l'adulte? par Elise Freinet
• Et la poésie petit Gonzalès?
par Cécile Cauquil
• Etre présent
à
toute la viepar Madeleine Porquel
• Le Père, Noël sourit dans sa barbichette
du CE 2A, N.-0. Limite de Marseille
~TES-VOUS ABONNÉ à Art Enfantin ?
18 L'Educateur n• 10
Nos Journaux scolaires
ce que nous aimerions lire dans les Journaux scolaires
par J. Bertrand
Chaque (ois que nous arrive un journal scolaire et que je l'ouvre pour en (aire la lecture à ma classe non encore « lisante », je suis déçue.
Sur notre carte nous plaçons bien le petit drapeau qui désigne le village ou la ville d'où vient le journal, mais une (ols la lecture ter- minH nous ne sommes guère plus renseignés sur nos correspondants.
Nous aimerions mieux les connaltre.
avoir la vision nette de «la terre » où vivent chacun de nos petits amis. Nous aimerions, à travers les pages de leur journal, découvrir la couleur de leur ciel, le parfum de leur forêt, la montée de leur mer ou les grandes ombres bleues de leurs montagnes.
Oui, c'est cela que nous aimerions trouver dans chacun de vos modestes jour- naux : la respiration de chacune de vos classes, l'odeur de votre terre, de votre ville et vous y reconnaître vivants dans vos travaux, dans vos chant1ers, dans vos champs, dans vos rues.
Presque tous les journaux scola~res que j'a1 reçus cette année (CP) présentent le même anonymat et la désolante Impression de n'être de nulle part.
Dans presque tous, on y retrouva l'éter- nelle histoire, de la d!nette de la poupée, du nounours, de l'ém1ssion de télévision qui les rend tous semblables et, disons-le, terri- blement pauvres.
Je sais que les débutants sont souvent entravés par le respect du choix, du texte élu.
Mals votre texte élu n'a pas toujours besoin d'être Imprimé. L'histoire classique du chat, du chien, de la poupée, qui a pour chaque enfant une valeur sentimentale Irrem- plaçable sans doute donnez lui donc la place, d'honneur dans votre grand hvre de v•e de la classe, mettez·la dans les albums person- nels qu1, au cours de l'année s'enroch•ront de chaque émohon, de chaque découverte, de chaque créat1on personnelles.
Mais pensons que notre modeste journal Imprimé a pour destinée d'être lu, de donner de nos nouvelles à chacun de nos correspon- dants, de leur montrer le visage du coin où nous vivons, de leur reconstituer l'immense palpitation d'une vie commune à tous mais qui conserve à chacun le visage étroit et vibrant de sa terre, de sa rue. Alors n'hésitez plus. Emmenez-nous avec vous le long de vos chemins et nous ferons tous un beau voyage de découvertes en découvertes.
Avec BernadEtte et Nicole nous irons garder les vaches le jeudi. Nous verrons dans le champ resplendir tout à coup un faisan au plumage éclatant qui écarte sn ailes el s'envole dans un rayon de soleil.
(SI-Ande/of de Chaveyson) Nous monterons le chemin de la Borie avec Béatrix. Nous arrivorons au plateau presque plat ; nous verrons tout le dessus du Causse avec les cibles électriques comme six gros traits blancs tirés entre deux pyl6nes orangés.
(Les Costes Gozon) Avec Jean-Jacques nous caresserons /a ~/le jument lourde au pe/~e rougellre qui baisse la léle pour que la main glisse le long
de son cou. (Landes)
Nous regarderons devant l'école la pelleteuse qui creuse une tranchée avec une
main en (er. (SI-Joseph)
Nous monterons au plaiHu de Sans corps pour voir les ouvriers qui construisent une /Igne i haute tension. (Les Costes)
Nous irons pêcher au pont de Plougastel arec Maria el nous verrons son papa retirer une #trange el belle bouteille couverte de co- quillages.
Nous accompagnerons Brigitte pr~s du pont de Recouvrance. Nous verrons le pont se lever pour laisser passer /a Jeanne d'Arc qui rentrait après un voyage de sept mois.
Quand le bateau s'est arrlté on a Installé /a passerelle. Je regardais tant que je pouvais;
tout A coup j'al aperçu papa. J'al couru vers
lui. (Lem~zellec)
Nous resterons avec Thérèse devant sa fenêtre pour écouter chanter son oiseau.
Ce jour-/A je n'ai rien (ail, rien fait qu'écouter
l'oiseau. (SI-Joseph)
Continuez pour nous tous, vos corres- pondants, ce merveilleux voyage. Faites échan- ge avec nous, de toutes vos terres, de vos rues, de vos maisons, de tout ce qui vous arrête, vous passionne, vous fait chanter ou pleurer, tout ce qui vous fait vivre.
Essayons de préserver chez nos enfants ce jailltssemenl, cet élan qui parent notre corps à corps quot•dien de l'éclat merveilleux, de la pen sée neuve, exacte, essenltelle.
Ne vous contentez pas de la désespé·
rente sécheresse du fait simplement rapporté.
Ne faites pas de vos enfants, des passents hatifs et pressés et indifférents.
Apprenez -leur à être toujours au centre de leur vie, à hauteur de terre. Gardez-leur leur passion de vivre.
J. BERTRAND
c
Aux maîtres d'application
20
Les maîtres d'application qui sont intéressés par les journées pédagogiques de Coutances (Manche) les 10-11-12 février et ne se sont pas encore fait inscrire
à
Béruti avant le 20 janvier, peuvent encore annoncer leur participation en écrivant de suite soità
Béruti, Ecole Annexe G. rue Petità
St-Etienne (Loire), soità
Mme la directrice E. N. Institutricesà
Coutances (Manche).Participation aux frais de stage (inscription, hébergement: 50 F)
à
règler à l'arrivée. Une longue grève des préposés à SI-Etienne a retardé l'expédition des bulletins de la commission«
Maîtres d'Application».
L'Educateur n• 10