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Submitted on 10 Nov 2021
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Tourisme et nature en Sologne : la Fondation Sologne
François-Xavier Dubois
To cite this version:
François-Xavier Dubois. Tourisme et nature en Sologne : la Fondation Sologne. Revue forestière
française, AgroParisTech, 1982, 34 (2), pp.135-138. �10.4267/2042/21565�. �hal-03423431�
J . MAZODIER
Ingénieur du G .R .E .F.
Chef du Bureau de l'Aménagement foncier Ministère de l'Agriculture
Service des Forets
1 ter, avenue deLowendal 75007 PARIS
TOURISME ET NATURE EN SOLOGNE : LA FONDATION SOLOGNE
F.-X.
DUBOISDès sa création, la Région Centre s'est beaucoup préoccupée du problème solognot, tant du point de vue de sa mise en valeur que de celui de son ouverture au tourisme, par un ensemble de mesures dont la Fondation Sologne est une des facettes.
Cet organisme qui fonctionne sous la forme d'une association de la loi de 1901 s'est en effet vu confier, par l'Établissement public régional, la mission de constituer, en Sologne, un patrimoine à vocation écologique et touristique.
Après quelques faux pas, ce projet prit corps en novembre 1977 par l'achat d'un très beau territoire à proximité de La Ferté-Saint-Aubin.
En réunissant les subventions de la Région (4,7 millions de F) et celle de l'État (1 million de F sur le F .I .A .N .E .), la Fondation Sologne devint donc propriétaire de 300 ha du domaine du Ciran, à Ménestreau-en-Villette, tandis que la Fédération départementale des Chasseurs du Loiret achetait 150 ha . L'ensemble, ainsi mis à l'abri de l'inévitable morcellement, devenant un véritable musée vivant, se devait de maintenir la faune, la flore et les activités traditionnelles de mise en valeur propres à cette région naturelle : agriculture, sylviculture, pisciculture, chasse.
L'évolution de l'agriculture y est malheureusement le reflet de la tendance générale observée en Sologne : de quatre, le nombre de fermes fut réduit à un . Celle-ci, exploitée en fermage, est entièrement tournée vers l'élevage laitier (60 ha environ) . Elle constitue un point d'attrait indéniable pour les visiteurs, spécialement les classes enfantines.
Les terres délaissées par l'agriculture au cours des dernières années ont été soit reboisées (sylvestre, laricio, douglas) soit laissées en friches, très appréciées par les lapins.
135 2-1982
F .-X . DUBOIS
Les étangs : refuge hivernal de milliers d'oiseaux.
Photo F.-X. DUBOIS
Type de balise permettant l'accès à plus de 1 000 km de chemins pédestres en Sologne .
Mirador d'observation .
Photos F.-X DUBOIS
136
Nature, loisirs et forêt
Un plan simple de gestion, approuvé en 1975, règle les exploitations forestières sur l'ensemble du domaine.
On y trouve la quasi-totalité des types de peuplements existant en Sologne : futaie résineuse (sylvestre, laricio, douglas) ; futaie feuillue (chêne) ; taillis-sous-futaie ; taillis simple (bouleaux, châtaigniers, chênes) allant en s'appauvrissant jusqu'à la lande à bruyères, de toute beauté à la fin de l'été, mais totalement improductive et délaissée par la faune . Celle-ci pose d'ailleurs un sérieux problème pour la régénération de la forêt : lapins, lièvres et chevreuils laissent peu d'espoir de reprise aux rejets de taillis et apprécient en gourmets les plantations, malgré les destructions massives de lapins (fermés, furetage, battues).
Le parc du château mérite une mention spéciale, puisque 36 essences différentes y ont été inventoriées et constituent un véritable mini-arboretum.
La pisciculture était exemplaire : composée de huit étangs et d'un ensemble de canaux, elle produisit pendant longtemps, en trois ans, des carpes destinées à la consommation, chaque étang étant vidé tous les ans, afin de permettre une rotation des poissons . Aujourd'hui, les étangs de la Fondation Sologne fournissent en alevins les sociétés de pêche voisines, et une pêche publique attire régulièrement de nombreux curieux.
La chasse proprement dite a laissé place aux promeneurs . Un agrainage important continue néanmoins à y être pratiqué, ce qui permet d'observer bon nombre d'oiseaux, faisans et canards notamment ; deux ou trois battues par an suffisent à ôter aux sangliers et aux renards l'envie de prendre pension, en trop grand nombre, sur le domaine.
Photos F.-X. DUBOIS
Raboliot. .. une pièce de musée . Lapêche attire chaque année de nombreux curieux.
F.-X. DUBOIS
Enfin, le tourisme est devenu l'objectif prioritaire de gestion du Ciran, sans pour autant perdre de vue le nécessaire équilibre entre ses différentes composantes . Ouvert au public en 1978, les fréquentations sont passées de 5 000 à 10 000, puis 20 000 en 1980 et 25 000 visiteurs en 1981.
Environ 40 % de ces visiteurs sont venus en groupes, scolaires essentiellement, ainsi que de nombreux clubs de personnes âgées, toujours très intéressées par l'exposition permanente « Des Métiers et des Hommes ,,, consacrée à la vie rurale en Sologne au début du siècle.
Le budget annuel de fonctionnement du domaine est de l'ordre de 400 000 F . Les différentes subventions (départements, communes) ne dépassent pas 150 000 F, aussi faut-il, compte tenu des quelques produits du domaine, assurer un autofinancement d'au moins la moitié de ce budget, ce qui oblige parfois à raisonner plus en termes de rentabilité qu'en termes d'intérêt général.
L'expérience, car il faut considérer cette opération comme telle, est positive.
En quatre ans, l'objectif visé a été atteint : le domaine du Ciran est devenu populaire, mais respecté . Souhaitons que la Région Centre, dans le cadre de ses nouvelles attributions, poursuive l'effort entrepris en renouvelant ce type d'actions qui demeure parmi les plus originales depuis sa création .
F .-X . DUBOIS
Ingénieur civil des Forêts Directeur de la Fondation Sologne
Domaine du Ciran Ménestreau-en-Villette 45240 LA FERTÉ-SAINT-AUBIN
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