HAL Id: tel-00266351
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Localisation d’énergie dans les protéines
Brice Juanico
To cite this version:
Brice Juanico. Localisation d’énergie dans les protéines. Physique [physics]. Ecole normale supérieure
de lyon - ENS LYON, 2007. Français. �tel-00266351�
N
o
d'ordre :443
N
o
attribué par labibliothèque:07ENSL0 443
É ole normale supérieure de Lyon
Laboratoire Joliot Curie
E ole do torale de Physique
THÈSE
Pour obtenir letitre de:
Do teur de l'É ole normale supérieurede Lyon
Spé ialité : Physique
présentée etsoutenue le20 dé embre 2007 par :
Bri e Juani o
Lo alisation d'énergie dans les protéines
Dire teur de thèse:Yves-Henri Sanejouand
Devant la ommission d'examen formée de :
ElezgarayJuan Rapporteur
Lavery Ri hard Examinateur
Peyrard Mi hel Examinateur
RuoStefano Rapporteur
Cette thèse a été ee tuée entre le laboratoire de Physique etle laboratoire Joliot-Curie
de l'ENS Lyon.Je remer ie tous les membres de esdeuxlaboratoires.
Je remer ie mon responsable, Yves-Henri Sanejouand, pour es quatre années
d'en adre-ment entrele DEA, le stage de sixmoisen Suisseetla thèse.Ses idées ont toujours été très
lairesete a es, equim'alargementaidédansla ompréhensiondumondedeladynamique
molé ulaire. Je leremer ie pour tout etapportdans e travail dethèse.
Jetiensàremer ierJuanElezgarayetStefanoRuopouravoira eptéd'êtremes
rappor-teurs.Ilsm'ont onsa rédeleur tempsmalgréleurs autres obligations,etleurs ommentaires
é lairés ont permisd'améliorer e travail.
Je remer ieaussiMi helPeyrardainsiqueRi hard Laverypouravoiravoira eptéd'être
mes examinateurs. Tout parti ulièrement, je remer ie Mi hel Peyrard pour les ours DEA,
ainsique Ri hard Lavery, pour sesétudes pertinantes qui m'ont permisde proposerune
vali-dationau modèleprésenté danslathèse.
Je remer ie Fran es o Piazza etPaolo de LosRios pour la ollaboration, débutée à
Lau-sanneil ya quatre années. Leur onta t etleur orre tion m'ont permis de larier biendes
pointsen Physique non-linéaire.
Je remer ie également Alain Arnéodo etFrançoise Argoul pour les nan ements et
en a-drements a tifs,avant, pendant etaprèsla thèse.Ce ia rendulathèsepossible.
Je tiens àremer ierparti ulièrement tousmes obureaux(su essivement ça fait:Julien,
Chantal, Bertrand,Corine, Mi hael, Nadia, Simon,Anaïs,Tibault,Rémi,Guillaume etLéo).
Jeremer iespé ialement mes ollèguesBébertetNi odulabode Physiquepourlesmultiples
ollaborations no tures. Je passeune dédi a e àFabienpour touslesjoyeuxpotsauNinkasi,
Guillaume pour m'avoir fait onnaîtrel'"es alier", Lamiaavoirenn roiséquelqu'un dulabo
auxnuitssonores,Anaïspouravoir é outémesblaguesave plaisir,Pas aleZoaetLéopour
leurs ompéten es ulinaires magniques, et Julien pour m'avoir fait omprendre qu'il était
possible dese nourrirave seulement du afé.
Je remer ie aussitoutle laboratoire Joliot Curie(je saisqu'il ya du monde, alors je fais
simple!) :Cendrine, Benjamin, Cédri , Christophe, Lot,Martin etMarie Jo.
Touslespro essusbiologiques ont un oûténergétique.Cependant, lesfon tionsasso iées
aux molé ules ne doivent pas oûter trop d'énergie aux ellules, an de pouvoir être
vérita-blement utiles. Lesmé anismes d'utilisation del'énergiedoivent don avoir étéoptimiséspar
lanature.
A l'intérieur de l'organisme, la molé ule d'ATP (Adénosine TriPhosphate), par exemple,
permetde fournir un apporténergétique auxassemblages biologiques,que la ellule utilisera
le plus e a ement possible.La réa tion d'hydrolyse de l'ATP produit une molé ule d'ADP
(Adénosine DiPhosphate) ou d'AMP(Adénosine MonoPhosphate), ainsiqu'une quantité
im-portanted'énergie,libéréeau oursdelaréa tion(supérieureà7
Kcal ∗mol
−1
).Cetteénergie
peutêtreutiliséede plusieursfaçons.Elle peut,par exemple,serviràinitierdesréa tions
hi-miques, e qui onduit àdes modi ations molé ulaires d'unsubstrat. L'énergie est, dans e
as, utilisée"instantanément", permettant de passer les barrières d'énergie né essaires à une
réa tion himique. L'énergie apportée par un ligand lors de saxation peutaussi permettre
à un assemblage biologique de modier sa stru ture, sans pour autant qu'il n'y ait de
mo-di ations himiques notables. On parle alors de hangement de onformation. Par exemple,
l'AminoA yltransférase(uneenzymexantuna ideaminésurunARNdetransfert)abesoin
d'ATP pour pouvoir xer un a ide aminé sur l'ARNt. Cette xationest rendue possible par
un hangement de onformationde laprotéinedontl'ouverture rendlesite a tifa essibleau
substrat, equi luipermetderéalisersafon tion.Cetypede modi ation,ainsiqueson oût
énergétique peut être étudié en détails. Cependant, l'énergie n'est pas toujours dire tement
utilisée. Elle semble parfois être sto kée, an qu'une fon tion puisse s'ee tuer un peu plus
tard.
Un exemple de sto kage d'énergiequi sembleêtre intéressant estlié à lafaçon dont
fon -tionne la protéine photosensible présente dans les ellules photoré eptri es de la rétine : la
rhodopsine.Grâ eàsonintera tion ave lalumière,elle rendl'oeilsensibleàlalumière.
L'a -tivation de ette protéine transmembranaire sefait ainsi. Après ex itation par un photon, le
rétinal,unepetitemolé uleau entrede etteprotéine, hangede onformation.Ce i
s'a om-pagned'unsto kaged'énergiedel'ordrede30
Kcal ∗mol
−1
,sousformed'énergievibrationelle
[1℄.Cependant, e n'est quequelquesmillise ondes après quele relargaged'énergie s'ee tue
sousformed'un hangement de onformation degrandeamplitude [67 ℄.Le ré epteurestalors
a tivé.Dans etexemple,lesto kaged'énergie s'ee tuesurdesé hellesdetemps plusde
10
9
foissupérieures auxé hellesharmoniques dusystème(qui sont de l'ordrede quelquespi ose- ondes).Plusieurs interprétations sont possibles.On peut supposer quele sto kage d'énergie
s'ee tue sousformed'énergie potentielle( ommepar exemple via un hangement de
onfor-mation dont la modi ation d'énergie potentielle serait analogue à elle de la ompression
d'un ressort, qui resterait omprimé). On peut aussi supposer que ette énergie est sto kée
sousformed'énergie inétique(oud'agitationthermique),àsavoirviaunmouvementtrèspeu
oupléau reste dusystème qui aurait lapropriété de pouvoir sto kersusamment d'énergie
et e, ave un temps de vie long. Ce mouvement pourrait être le mouvement d'un groupe
d'atomes oubien eluiderésidusentiers.Defait, dans ettethèse,nousessaieronsdemontrer
que ette se onde hypothèse est sérieusement envisageable, etque le phénomène de
lo alisa-tionénergétique,sousforme inétique,pourraitbienee tivementseproduire,dansle asdes
aliser de l'énergie revient à s'aran hir des eets de la Physique statistique, à savoir du
théorème de l'équipartition de l'énergie : un système à l'équilibre est dansun état d'énergie
moyennehomogène.Il nes'ené arte quetrèsrarement.Lephénomène delo alisation
énergé-tiquea pourtant étésuggéré, par M Cammon, Gelin etKarplus, dès lapremière simulation
dedynamiquemolé ulaire d'uneprotéine(dansunedes ription"tousatomes"ave un
poten-tielnon-linéaire omplet) [5 ℄. Ils ont notamment observé que l'énergie inétique moyenne de
quelquesa idesaminés s'é artaitd'environ
10%
à20%
del'équipartition et e,sur unedurée de 9ps
. Cette é helle de temps, pourtant relativement ourte par rapport aux simulations a tuelles,apermià esauteurs desuggérerl'existen edepro essustelsquel'énergiepuisseselo aliser sur quelques résidus pendant plusieurs périodes du mouvement harmonique le plus
lent d'uneprotéine.
An de pouvoir trouver des mouvements énergétiques dont la durée de vie est
susam-ment longue par rapport aux mouvements harmoniques du système, nous avons utilisé une
appro hedelaPhysiquenon-linéaire.Latentative laplus onnuedemodélisationnon-linéaire
de lo alisation d'énergie à temps de vie long à l'intérieur de ma romolé ules biologiques est
ellede Davydov,dansles années70 [2℄[3 ℄[4℄.L'idée qu'il aproposéétait de développer, via
unformalismedemé aniquequantique,unmouvementnon-linéairestablelelongdeshéli es
α
d'uneprotéine, emouvementpouvantretenirdel'énergiependantdestempslongs.Lapreuvedel'existen ede etypedevibration n'a ependantpasen oreétéexpérimentalement établie.
De plus, dans e modèle, les lo alisations énergétiques dé rites ne peuvent pas se dépla er
dans lesystème, ommenous pouvons imaginer que ela sepasse dansle asd'une protéine,
sauf dansle as d'uneapproximation ontinue dusystème [2 ℄.Dans ette thèse,l'idée est de
reformuler leproblèmeviaune des ription, lassiquenon-linéaire etbeau oupplussimple,de
lafon tion énergie delaprotéine.
Le point de départ a onsisté à s'inspirer de plusieurs résultats onnus de la Physique
non-linéaire dessystèmes unidimensionnels. En eet, lapremière simulation numérique d'un
système non intégrable, ee tuée en 1955 et appelée expérien e FPU (du nom des auteurs
Fermi,PastaetUlam), amontré quedessystèmesunidimensionels simplesave unseul type
de non-linéarité dansla fon tion énergieont des propriétés de transportparti ulières [31 ℄. À
ette époque, on pensait que le théorème de l'équipartition de l'énergie s'appliquait à tous
lessystèmes dynamiquesnon-intégrables.Dans le asd'unsystèmeave une fon tionénergie
"perturbée",ils s'attendaient don àobserverune "thermalisationappro hée", perturbéepar
lafaible anharmoni ité, l'énergieserépartissant de façonapproximativement égale selon
ha- une des diérentes dire tions harmoniques. Le résultat fut inattendu : lathermalisation ne
fut pasobservée.Defait,lasimulationdusystèmeperturbé permitdemettreenéviden edes
é helles de temps de relaxation extrémement longues par rapport auxé helles de temps
har-moniques du système.Depuislors, lessystèmesde typeFPU à1Dont largement étéétudiés.
Il a parexemple étémontré quedans ertaines onditions,par exemplelorsque ladissipation
se produit par les extrémités, es systèmes sont apables de retenir de l'énergie dans leur
stru ture[7℄[14℄[17 ℄[25℄.L'énergieestalors "piégée"d'unefaçon trèsfortementlo alisée.Le
mouvement asso iée est appellé "breather haotique", du fait de ses propriétés spe trales et
dynamiques parti ulières.Deplus, lesé hellesdetempsdedissipationde l'énergiedeviennent
nettement plus grandes que les é helles de temps les plus lentes du système. Lesanalyses de
e typedemouvementsont,par exemple,montréqu'iladespropriétéssingulières ommeune
s'avèrent apables desedépla erdans lesystème[37 ℄.
Nousnoussommes inspirésde estravauxande tenterderetrouver etypede résultats,
dansle asdesprotéines.Dans ettethèse, 'estlaméthodederelaxationparlesextrémitésqui
estutilisée ommeméthodedemiseenéviden ede esmouvementslo alisés.Dansunpremier
temps,notreobje tifprin ipalaétéd'étudierlespropriétésdeslo alisationsénergétiques,dans
le asdu modèleunidimensionnel perturbé par une faible non-linéarité.Nousavons, de ette
façon, pu évaluerla"résistan e" deslo alisations énergétiques auxvariations desparamètres
du système.Ensuite,nousavonsgénéralisélaméthodeutiliséeaux asdesagrégatsd'atomes,
puis à elui des protéines. Le but était de voir si es modèles tridimensionnels sont apable
de sto ker de l'énergie, malgré la dissipation de l'énergie par les atomes en surfa e. Dans le
as des protéines, nous avons pour ela utilisé un modèle dit à "gros grain" (en anglais :
oarse-grained), età "plus pro hes voisins", an de d'établir un réseau de onne tions entre
lesa ides-aminés. Lafon tion d'énergiepotentielle estensuitebâtieen plaçant des"ressorts"
sur ha une e esliaisons.Cetypederéseauélastiqueadenombreusespropriétésen ommun
ave ellesdesprotéinesréelles.Parexemple,ildé rittrèsbienlesu tuationsdes omposants
(a idesaminés)desprotéinesàtempératureambiante[44℄.Deplus,lesmouvementslentsde e
modèleprotéiquesont apablesdefournirunebonnedes riptiondumouvementdesprotéines
réelles lors de la xation d'un ligand [54℄, [55℄, [56℄ [57℄. Ensuite, les ressortssont perturbés
de lamême façon que dansle potentielde Fermi, Pasta et Ulam.
Nousavonspumontrerque emodèledeprotéinepermetd'obtenirdeslo alisations
d'éner-gie d'origine non-linéaire. Les lo alisations énergétiques ainsi générées peuvent à la fois se
dépla er danslesystème, etretenir beau oupd'énergie (sur unseul a ide aminé). Les
lo ali-sationsgénéréesseformenten olle tantleurénergiesurplusieursa idesaminésvoisins.Cette
olle te est très e a e puisqueles lo alisations énergétiquesarrivent àsto ker, en moyenne,
l'équivalentdel'énergieinitialedetousleursvoisins.Lespropriétésde eslo alisationsont
en-suiteétéétudiéesenfon tiondeladistan edessitesd'ex itationàlasurfa eoudelatopologie
du réseaude liaisons.Ce inousapermisde validernotremodèle, ens'inspirantdesrésultats
onnus pour les protéines réelles. En eet, le Catalyti Sites Atlas, une banque de données,
ontient un grand nombre d'enzymes ainsique la des ription de leurs sites atalytiques. Les
informations ontenues dans ette banque nous ont permis d'ee tuer desstatistiques. Nous
avonsmontré queles sitesde lo alisationénergétiquesont souvent dessitestrès enfouisdans
la stru ture, e qui est aussi vrai pour les sites atalytiques. Ce résultat, pourtant à priori
ontre intuitif, la fon tion atalytique né essitant un onta t ave les ligands, nous onforte
dansnotredémar he quiméritedon d'être poussée,notammenten passant àdes
représenta-tions plus réalistesdes protéinesetde leurfon tion énergie.
Le travailqui vaêtre présenté dans ettethèse omporte don quatreparties:
Danslapremièrepartiedumanus rit,unsystèmeunidimensionelestprésenté.Laméthode
permettant de viderl'énergiedusystèmeainsiqued'isolerdel'énergieausein delastru ture
est détaillée. Quelquespropriétés on ernant la générationde lo alisationsénergétiques ainsi
que la mobilité de elles- i sont données. La deuxième partie de la thèse est une
généralisa-tion de la méthode à 3 dimensions. Les systèmes tridimensionnels étudiés dont des agrégats
d'atomes. La troisième partie dé ritla modélisation du systèmeprotéique. On ymontre que
laméthode de dissipationpar lasurfa e permetaussid'obtenir deslo alisations énergétiques
d'origine non-linéaire ausein delastru ture.L'inuen ede latopologieduréseau deliaisons
s'éta-estuneétudestatistiquedelarigidité dessites atalytiques.Tout e ipermetdeproposerun
modèle on ernant lespropriétés dynamiques dessites atalytiques.
Le bilan de es troisannéesd'étude etles perspe tives de e travail sont,ensuite évoqués
1 Modèleà 1 Dimension 9
1.1 Présentation du modèlelinéaire . . . 9
1.1.1 La ontribution deFermi,PastaetUlam en 1955 . . . 9
1.1.2 La haîneFPU . . . 11
1.2 La relaxationpar les extrémités:Une méthode de miseen éviden ede lo ali-sation d'énergie . . . 12
1.2.1 La dynamique. . . 13
1.2.2 Mode lo alisé . . . 14
1.3 Propriétés de lalo alisation énergétique . . . 15
1.3.1 Propriétés dynamiques . . . 15
1.3.2 Propriétés spatiales . . . 23
1.3.3 Propriétés dans l'espa edesmodes . . . 24
1.4 Générer unbreather haotique . . . 28
1.4.1 La lo alisation d'énergie . . . 29
1.4.2 Quelques onditions d'existen e deslo alisations d'énergie . . . 32
1.4.3 La Dé roissan e d'énergie . . . 36
1.4.4 Des onditions d'existen edonnées par laDé roissan e de l'énergie . . . 39
1.4.5 Inuen e del'énergieinitiale surla réationdeslo alisationsd'énergie . 42 1.4.6 Cas parti ulier desdynamiquesà distan einteratomique faible . . . 46
1.5 Con lusion. . . 53
2 Modèleà 3 Dimensions 59 2.1 Présentation du modèle . . . 59
2.2 La relaxationpar lasurfa e :UneMéthode demiseen éviden edelo alisation d'énergie. . . 61
2.2.1 La dynamique. . . 61
2.2.2 Mode lo alisé . . . 62
2.3 Propriétés de lalo alisation d'énergie . . . 63
2.3.1 Propriétés dans l'espa eréel . . . 63
2.3.2 Propriétés dans l'espa edesmodes . . . 66
2.4 Générer une lo alisationénergétique . . . 69
2.4.1 La lo alisation d'énergie . . . 69
2.4.2 Inuen e del'énergieinitiale . . . 69
2.4.3 Les sitesprivilégiés . . . 72
3 Modèlede protéine 79 3.1 Présentation du modèle . . . 79
3.1.1 Les protéines . . . 79
3.1.2 Stru ture étudiée . . . 81
3.1.3 La stru ture simpliéeetlepotentiel . . . 81
3.2 La relaxationpar lasurfa e :UneMéthode demiseen éviden edelo alisation d'énergie . . . 83
3.2.1 La dynamique. . . 84
3.2.2 Mode lo alisé . . . 85
3.3.2 Propriétés dans l'espa edesmodes . . . 88
3.4 Générer une lo alisationénergétique . . . 92
3.4.1 La lo alisation d'énergie . . . 92
3.4.2 La dé roissan e d'énergie . . . 94
3.4.3 Inuen e del'énergieinitiale . . . 95
3.4.4 Les sitesprivilégiés . . . 98
3.4.5 Les autres protéinesetles autres modèles . . . 102
4 Propriétés statistiques des sites atalytiques : Justi ation du modèle 107 4.1 Propriétés générales desrésidus atalytiques . . . 107
4.2 La distan eà lasurfa e . . . 108
4.3 L'enfouissement statistiquedesrésidus atalytiques . . . 110
4.4 Quelquesrésultats onnus sur lessites atalytiques . . . 110
4.5 Les modesnormaux . . . 112
5 Con lusion et Perspe tives 119 6 Annexes 123 6.1 Les modesnormaux . . . 123
6.2 La minimisation d'énergie . . . 124
1.1 Evolution temporellede l'énergiedes4 modesde Fourier impairs lespluslents
danslesystème deFermiPasta etUlam de1955 . . . 10
1.2 Chaînelinéaire d'atomes (enblan ) liéspar desressorts(enrouge) . . . 11
1.3 Energiepotentielleenfon tiondudépla ementautourdelapositiond'équilibre
pour 3typesde potentiel:lepotentielharmonique,FPU etlaperturbation. . . 12
1.4 Énergie desatomes dela haîne enfon tion du temps. . . 14
1.5 Atome le plus énergétique à haque instant en fon tion du temps et position
atomique moyenne del'atome leplus énergétique. . . 16
1.6 Un rebond delalo alisationénergétique, au ours de ladynamiqueA. . . 17
1.7 Intera tion de la lo alisation énergétique ave les bords (sans dissipation et
dissipation surl'atome 10). . . 18
1.8 Mouvementd'unelo alisationénergétiquedansla haîne(énergieetlogarithme
de l'énergie). . . 19
1.9 Energie sur haque atome dansla haîne (dynamiqueA) . . . 21
1.10 Energie sur haque atome dansla haîne pour desvitesses initiales diérentes. . 21
1.11 Energie sur haqueatome de la haîne lors de ladissipation d'unelo alisation
haotique . . . 22
1.12 Vitesses instantanées desatomes àlan de lasimulation. . . 24
1.13 Vitesses au arré desatomesmoyennées à lande lasimulation. . . 25
1.14 Spe tredeFourierdumouvementdeplusieursatomesautourd'unelo alisation
énergétique . . . 26
1.15 Graphe tiré de [37℄.Pulsation
ω
B
du breather enfon tion de sonénergie.. . . . 27 1.16 Dé ompositionsurlesmodesharmoniquesdumodebreatherdéterminéparuneACP . . . 29
1.17 Fon tion de lo alisation enfon tion du temps. . . 30
1.18 Position de l'atome leplus énergétique de la haîne à haque instant sur deux
intervalles . . . 31
1.19 Lissage de lafon tionde lo alisation enfon tion du temps . . . 32
1.20 Fon tiondelo alisationdusystèmeenfon tiondutempspourlepotentielFPU
etlepotentielharmonique . . . 33
1.21 Fon tion de lo alisation du système en fon tion du temps pour les onditions
aux bords:libres etxes. . . 34
1.22 Fon tion de lo alisation du système en fon tion du temps pour les onditions
aux bords : dissipation mise sur les atomes
1
etN
, dissipation mise sur les atomes2
etN − 1
. . . 35 1.23 Énergie totale du systèmeen fon tion dutemps. . . 361.24 Fon tion de dé roissan e de l'énergie en fon tion du temps pour le système
FPU, pourlesystèmeharmonique,pourune relaxationexponentielle ainsique
lafon tion de t proposéepar [27 ℄. . . 37
1.25 Fon tion de dé roissan epour troisvaleursde
γ
diérentes. . . 39 1.26 Fon tion de dé roissan e de l'énergie du système en fon tion du temps pourdiérentes longueursde haîne. . . 40
1.27 Fon tion de dé roissan e de l'énergie du système en fon tion du temps pour
diérentes énergies initialesainsique lafon tion tproposée par S.Aubry . . . 41
1.29 Valeur de
L
∞
de laformule proposée par F. Piazza [28 ℄ pour ter la fon tionde lo alisation enfon tion de l'énergieinitiale . . . 44
1.30 Temps de demilo alisation
t
0
enfon tion delavaleurmaximale delafon tion de lo alisation . . . 441.31 Energie nale de la haîne en fon tionde lavaleur maximalede lafon tion de lo alisation. . . 45
1.32 Vitesse des lo alisations énergétiques en fon tion de la valeur maximale de la fon tion de lo alisation. . . 46
1.33 Positions desatomesen fon tion de leur numéro à lande lasimulation pour une haînedansun étatdésordonné. . . 47
1.34 Positions de quelquesatomesautemps ourtave une valeur d'énergie initiale élevée etune valeurde distan einteratomique faible. . . 48
1.35 Positions des atomesen fon tion de leur numéro pour une haîne de 5 atomes pour unexemple. . . 50
1.36 Potentielinter atomique del'atome 1 ave l'atome 2 xé.. . . 51
1.37 Exemple simpliéd'évolutiond'une haîne de6 atomes. . . 51
1.38
L
1
etL
2
enfon tion de l'énergieinitiale. . . 521.39 Evolution temporelle desatomesà lande l'intégrationpour une haîne dans un étatdésordonné . . . 54
2.1 Agrégat I osaédriquede 561 atomes. . . 59
2.2 Cou hessu essivespour l'agrégat i osaédrique :de uneà quatre ou hes. . . . 60
2.3 Liaisons dansle asde l'agrégat à une ou he. . . 61
2.4 Energie de plusieurs atomesde l'agrégat en fon tiondu temps. . . 63
2.5 Energie desdeuxatomesles plusénergétiques del'agrégat en fon tiondu temps. 64 2.6 Positionsdesdeuxatomeslesplusénergétiquesdel'agrégatenfon tiondutemps. 64 2.7 Agrégat de 923 atomes. . . 65
2.8 Représentation destrois première ou hes del'agrégat. . . 65
2.9 Proje tiondumouvementdesatomessur eluid'unatome entralàlalo alisation. 67 2.10 Spe tredepuissan edumouvementd'undesdeuxatomes entraux dela lo a-lisation énergétique . . . 67
2.11 Dé omposition dumode breather sur labasedesmodesnormaux. . . 68
2.12 Fon tion de lo alisation enfon tion du temps pour lemodèle de l'agrégat . . . 69
2.13 Valeur maximale de la fon tion de lo alisation en fon tion de l'énergie initiale pour diérentsagrégats. . . 70
2.14 Positions des deux atomes les plus énergétiques de l'agrégat à 6 ou hes en fon tion de lavaleurmaximale de lalo alisation. . . 73
2.15 Atome leplusénergétique delastru ture en fon tion delavaleur de MaxL . . 73
2.16 Energie de l'agrégat à la n de la relaxation en fon tion de l'énergie des deux atomesles plus énergétiques. . . 74
2.17 Energie de l'agrégatà lande larelaxationen fon tion delavaleurmaximale de lafon tion de lo alisation. . . 74
3.1 Stru ture d'uneprotéine . . . 80
3.2 La itrate synthase.. . . 82
3.3 Positions des
C
α
de la itratesynthase . . . 823.4 Modèleétudié :les liaisonssont al ulées pour un ut-ode10 Å . . . 82
3.5 Energie des résidus THR 208 A, ALA 209 A et l'énergie totale de la protéine en fon tion dutemps . . . 86
3.7 Énergie durésiduleplusénergétiquedela itrate synthaseetdurésidu entral
de lalo alisation énergétiqueen fon tion dutemps . . . 87
3.8 Représentation desrésiduspar dessphèresetdeleur énergiepar uneé hellede ouleurs. . . 89
3.9 Représentation du oeurdela itrate synthase. . . 89
3.10 Dire tion du mouvement des résidus projetée sur la dire tion du mouvement du résidu entral àlalo alisation. . . 90
3.11 Spe tredepuissan edumouvement durésidu entraldelalo alisation énergé-tique . . . 90
3.12 Dé omposition dumode lo alisé surlabasedes normaux. . . 91
3.13 Evolution dela fon tionde lo alisationde la itrate synthase . . . 93
3.14 Lissage de lafon tionde lo alisation . . . 93
3.15 Fon tion de dé roissan ede l'énergie en fon tion du temps . . . 94
3.16 Valeur maximale delafon tion de lo alisationen fon tion de l'énergieinitiale . 95 3.17 Valeur de
t
0
en fon tionde l'énergieinitiale . . . 963.18 Valeur moyenne <E> du résidu le plus énergétique de la itrate synthase en fon tion de l'énergieinitiale . . . 97
3.19 Energie totaledelaprotéineenfon tion del'énergiedurésidu leplusénergétique 98 3.20 Energie desdiérentssystèmes àlan dela simulation. . . 99
3.21 Numéro du résidu le plus énergétique en fon tion de la valeur maximale de la fon tion de Lo alisation . . . 100
3.22 Nombre de liaisons par résidu dans la itrate synthase en fon tion du numéro du résidu. . . 101
3.23 Nombredeliaisonsparrésidupourunepartiedela itratesynthaseenfon tion du numéro du résidu. . . 103
3.24 Contribution des10 modesnormauxde plushautefréquen ede la itrate syn-thase en fon tiondu numéro du résidu. . . 103
4.1 Probabilité qu'un résidu soit atalytique en fon tion de son type. Graphe tiré de [59 ℄.. . . 107
4.2 Distan e minimale àlasurfa e de haque résidu de la itratesynthase . . . 108
4.3 Statistique de la distan e minimale à la surfa e pour tous les résidus et pour les résidus atalytiques . . . 109
4.4 Probabilité du nombre de liens pour un résidu quel onque et pour un résidu atalytique. . . 110
4.5 Statistique de l'a essibilité ausolvent. Graphe tiréde [59℄. . . 111
4.6 Statistique desfa teursB. Graphe tiré de[59℄ . . . 112
4.7 Constante defor epour haque résidu delaperoxidasedu raifort.Graphe tiré de [34 ℄ . . . 113
4.8 Contribution au mouvement de haque résidu du1/5-ième desmodesdebasse fréquen e, en fon tion du1/5-ième desmodesde hautefréquen e. . . 115
4.9 Contribution au mouvement de haque résidu atalytique du 1/5-ième des modes de basse fréquen e, en fon tion du 1/5-ième des modes de haute fré-quen e . . . 115
1 Lo alisation roissanteave une u tuation de lo alisationdé roissante. . . 30
2 Résidu où l'onobserve lalo alisation . . . 100
Fermi,PastaetUlamen1955[31 ℄ontétudiéunsystèmeàunedimension,dontles
proprié-tésrelativesàl'équipartitiondel'énergiesesontavéréesintéressantes.Cettethèseestl'undes
nombreuxprolongements de e travail pionnier. Notre systèmed'étude esten eet semblable
au leur.La méthode utiliséedans ette thèseestpar ontrediérente. Ellepermetd'yex iter
deslo alisations énergétiques.
1.1 Présentation du modèle linéaire
1.1.1 La ontribution de Fermi, Pasta et Ulam en 1955
Fermi, Pasta et Ulam ont voulu étudier la thermalisation d'un système en fon tion du
type de non-linéarité de la fon tion énergie potentielle hoisie [31℄. Pour ela, ils ont simulé
une haîne unidimensionnelle de parti ules reliées entre elles par un potentiel non-linéaire.
L'hamiltonien était lesuivant :
H =
N
X
i=0
˙
u
2
i
2
+
1
2
(u
i+1
− u
i
)
2
+
β
4
(u
i+1
− u
i
)
4
!
(1)où
u
i
est une fon tion du temps représentant le dépla ement de laparti ule ipar rapport à sa position d'équilibre,β
est le poids de la ontribution non-linéaire etN
est le nombre de parti ulesdela haîne. Letermeβ
4
(u
i+1
−u
i
)
4
estajoutéparrapportaupotentielharmonique1
2
(u
i+1
− u
i
)
2
.Ce potentiel, non-linéaire, est dit"perturbé" par rapportau potentiel harmo-nique.Les onditionsinitiales,né essairespouree tuerdesdynamiques,étaientobtenuesàpartir
desmodesdeFourier(aussiappelésmodesharmoniques).Ils'agitdeNve teursdépla ements
des parti ules
N
~
k
=
N
1
k
...
N
N
k
, pourk ∈ [1, N]
, dénissant une base orthonormée deR
N
.
Pourdes onditionsauxbordstellesquelesextrémitéssontxes, 'est-à-dire,
u
0
= u
N +1
= 0
, on aN
k
i
= sin(
ikπ
N
)
(voir annexe 6.1). L'état du système peutêtre suivi pour ha un de ses modes.Oné rit:A
k
(t) =
N
X
i=1
u
i
(t)sin(
ikπ
N
)
(2)où une fréquen e harmonique
ω
2
k
= 4sin
2
(
2N
kπ
)
est asso iée à haque modek
. Siβ = 0
, elle orrespondà lafréquen ed'os illation deA
k
(t)
.Initialement, l'énergieestmisesurunseul desmodes.Onregarde l'évolution de l'énergie,
notée
E
k
,pour ha un d'eux :E
k
=
1
2
A
˙
2
k
+ 2 ∗ A
2
k
∗ sin
2
(
πk
2N
)
(3)où
A
˙
k
est ladérivée temporelle deA
k
.Deplus, àt = 0
,les dépla ements initiauxu
i
(0)
sont hoisis nuls pour tousles i.mode
N
~
k=1
de plus basse fréquen e du système, un omportement tout à fait original est
observé(voirgure1.1):l'énergiesedissipeverslesmodesimpairs(
k = 3, 5, 7, ..
).Cependant, elle- i revient presque omplètement sur le mode initial (à quelques % près), en d'autrestermes, elle serelo alise, e après plusieurs entaines de périodes
T
1
dumode le plus lent du système (T
1
∼ 32
y les).Fig.1.1Evolutiontemporelledel'énergiedes4modesdeFourierimpairslespluslents(
A
1
,A
3
,A
5
,A
7
). At=0, l'énergieestmisesurle modek = 1
,E(0)=300, N=16,β = 8
[31℄.La non-linéarité aurait du garantir une évolution vers l'équipartition d'énergie dans des
temps ourts par rapport aux é helles de temps du système. Des omportements de non
équipartition sont pourtant apparus du fait de la trop lente thermalisation du système. Le
tempsd'appro hedel'équilibrethermiquen'apaspuêtredéterminé.Cerésultatestappeléle
paradoxeFPU(du nomde sesauteurs Fermi,PastaetUlam):l'ajout d'unenon-linéarité au
potentiel ne garantit pasune équipartition rapide de l'énergie. Rappelons que si le potentiel
était linéaire, iln'yaurait pasde ouplage entreles modesetl'énergieresterait onstantesur
le mode d'ex itation.
Fermi, Pasta et Ulam ont don montré, qu'un potentiel sophistiqué n'est pas né essaire
pourprovoquerdes omportementsdenonéquipartition.Ilsontdeplusmontré que eseets
nesontpasparti uliers àlanonlinéaritédel'équation1maissontplusgénériques, 'estàdire
qu'on observe e typede omportement pourd'autres valeursdu oe ient
β
dela ontribu-tion non-linéaire et pour d'autres ordres (exposants du terme) de perturbation non-linéaire.De nouveaux outils sont né essaires pour omprendre es omportements. Cette "petite
dé- ouverte" omme la qualia Fermi [31℄ allait être à l'origine d'une nouvelle bran he de la
La première partie de ette thèse est un lointain prolongement de l'étude ee tuée par
Fermi, Pasta et Ulam. Le système que nous étudions est onstitué d'une haîne homogène
deN masses reliées entre ellespar unpotentielde typeressort non-linéaire. Les mouvements
étudiéssont euxdesmasses,que nousappellerons aussiatomes.
Fig.1.2 Chaînelinéaire d'atomes (enblan ) liéspar desressorts(enrouge)
La haîne de lagure1.2possède 20atomes. Cha un d'eux estlié à sonvoisinde gau he
ainsiqu'àsonvoisindedroite.Pour haqueliaison,unpotentielestdéniquidépendseulement
deladistan eentrelesdeuxatomesliés.Lepotentielinteratomique onsidéréestunpotentiel
harmonique de type ressort perturbé par une non-linéarité. Ce potentiel, le même que elui
de Fermi, Pasta etUlam,estappelé"
β
FPU".La valeurdeβ
xelepoidsde la ontribution non-linéaire. Notonsx
lavaleur dudépla ement autourde laposition d'équilibre.V (x) =
1
2
x
2
+
β
4
x
4
(4)Le potentiel est dé omposé en deux parties : la ontribution harmonique et la ontribution
non-linéaire. La gure1.3 ompare lepotentielFPUàsesdeux ontributions pour unevaleur
de
β = 1
.Cettevaleurest ellequisera adoptéedanslasuitede lathèse.Lestroispotentiels delagure1.3sontsymétriquesparrapportaudépla ementautourdelapositiond'équilibre:x = 0
. La valeur du potentielharmonique est toujours supérieureà laperturbation, dansla gamme d'amplitude orrespondant à|x| <
√
2
. Le rapport entre les deux potentiels est au maximumde4.5%
pour|x| < 0.3
.LepotentielFPUpeutalorsêtreapproximéparlepotentiel harmonique. Plus|x|
grandit, plus le rapport entre laperturbation et l'harmoni ité grandit. Apartirde|x| > 0.3
,leterme enx
4
devient non négligeable.
Dansnotre étude, noustravaillons ave la perturbation d'ordre 4. Il s'agitde lapremière
perturbation symétrique du potentiel harmonique. Le potentiel perturbé à l'ordre 3 est
ap-pelé "
α
FPU". Il est dissymétrique par rapport à laposition d'équilibre. Le systèmeα
FPU est don plus rigide pour lesx
positifs que lesx
négatifs. La diusion de l'énergie est alors diérente vers la gau he et vers la droite du système. C'est notamment pour s'aran hir depour 3 types de potentiel : le potentiel harmonique (vert), FPU (rouge) et la perturbation
(bleu).
β = 1
.1.2 La relaxation par les extrémités : Une méthode de mise en éviden e
de lo alisation d'énergie
En 1955, le système de Fermi Pasta et Ulam avait été étudié en ex itant la haîne, soit
parunmode (
k = 1
, ommeilaétéprésenté),soit parplusieurs modesharmoniques debasse fréquen e [31 ℄. Dans les études qui suivirent, l'état initial était une ombinaison linéaire demodeslents [15℄, [16℄.Peu d'étudesont été ee tuées en ex itant lesystème via un mode de
haute fréquen e [17℄ [25 ℄.Dans e dernier as, il a étémontré que lesystème FPUpasse par
une période transitoire avant l'équipartition, durant laquelleun mouvement orrespondant à
un"sto kage"d'énergiesurquelquesatomespeutêtreex ité.Plusieursméthodessontensuite
apparues permettant d'obtenir e typede mouvement. Par exemple,en dissipant l'énergiedu
système par les atomesdes extrémités, il a été montré [7℄ [14 ℄ que le système est apable de
retenir une partie de sonénergiependant de longues durées, orrespondant à de nombreuses
périodesdumode harmonique leplus lent dusystème.
C'est ettedernière méthodequi est utiliséedans ette thèse.Elle permetde mettre
fa i-lement en éviden e les lo alisations d'énergie, sans avoir à faire d'hypothèse parti ulière, en
Le système étudié au ours de ette thèse est le suivant. Il s'agit de
N
atomes liés, dont l'hamiltonien s'é rit :H =
N
X
i=1
m
i
˙x
2
i
2
+
N −1
X
i=1
(V (|x
i+1
− x
i
| − a))
(5)où
x
i
est la position du i-ème atome,x
˙
i
, la dérivée par rapport au temps de la position du i-èmeatome,m
i
,lamassedui-èmeatomeeta
,ladistan ed'équilibre entredeuxatomesliés. Celui- i se dé ompose en deux parties. La somme de droite orrespond à l'hamiltonien desliaisonsde la haîne. Ilyena
N − 1
.Lapartie gau he orrespondauxénergies inétiquesdes atomes.An d'explorerlasurfa e d'énergie potentielle, on ee tuedesdynamiques.Pour ela,on
se sert des équations du mouvement suivantes, où un terme de dissipation a été ajouté aux
extrémités dela haîne (atomes
1
etN
):m
i
x
¨
i
=
∂V
∂x
(|x
i+1
− x
i
| − a) −
∂V
∂x
(|x
i
− x
i−1
| − a) − (δ
i,1
+ δ
i,N
)γ ˙x
i
(6) oùx
¨
i
est la dérivée se onde par rapport au temps de la position du i-ème atome,∂V
∂x
est la dérivéedupotentielinteratomiqueparrapportàlapositionx,γ
estla onstantederelaxation etδ
ij
est le symbole de Krone ker. Le terme de droite orrespond à un bain thermique de température nulle, 'est-à-direave leseulterme de relaxationd'une dynamiquedelangevin.(δ
i,1
+δ
i,N
)γ
estnulsaufpouri = 1
eti = N
.End'autrestermes,lesystèmedissipesonénergie par lesbords. Notez quedansnotre étudeet ontrairement àFermietses ollaborateurs, lesextrémités sont libres, 'est-à-dire sans ondition spé iquepour :
x
¨
1
(t)
,˙x
1
(t)
,x
¨
N
(t)
,˙x
N
(t)
. Ce hoixestjustiédanslapartie1.4.2.Deplus,dans eséquations,lesatomessontassimilésà despointsde rayonnul. Au un ho répulsifne seradon onsidéré entreeux.
Les solutions des équations du mouvement sont approximées par la méthode des
dié-ren es nies. C'est-à-dire que onnaissant la position et la vitesse des atomes au temps
t
, unalgorithme permetde déterminerleurs positions etleurs vitesses autempst + δt
. L'algo-rithmeutiliséparlasuiteestunevariantedel'algorithmedeVerlet[62 ℄[63℄.C'estl'algorithme"Saute-Mouton" (LeapFrog)[61 ℄.Il estdéni par :
x
i
(t + δt) = x
i
(t) + ˙
x
i
(t +
1
2
δt).δt
(7)˙
x
i
(t +
1
2
δt) = ˙
x
i
(t −
1
2
δt) −
∂
∂t
(
1
2
(V (|x
i+1
− x
i
| − a) + V (|x
i
− x
i−1
| − a))).δt
(8) oùδt
est lepasd'intégration. L'intégration sefait depuist = 0
jusqu'autemps nal, notét
f
. Lespositions initiales hoisies sontlespositionsd'équilibre, 'est-à-dire:x
i
(t = 0) = i ∗ a
. Les vitesses initialesx
˙
i
(t = 0)
sont al ulées via la statistique de Maxwell-Boltzmann. Leur répartition est gaussienne, entrée sur 0, ave une varian e au arré égale à l'énergie initialeparsite
E(0)/N
,oùE(0)
est l'énergieinitialedu système.Ci après,les paramètres suivants sont onsidérés. Le nombre d'atomes
N
est mis à 256. Lesmassesm
i
desatomessont misesà1.Pourune telle haîne, lesmouvementsharmoniquesqu'il faut aumoins10 pasparpériodepour intégrer orre tement un mouvement périodique.
Desmouvementspériodiques
15
foisplusrapidesquelemouvement harmoniqueleplusrapide seraient don orre tement intégrésave unpasde0.02
.Lavaleur deladissipationγ
,miseà 0.05, estprise dansl'ordrede grandeurdesfréquen es harmoniquesquivontdef
1
= 0.0016
àf
N
= 0.318
.Letemps ara téristiquedeladissipation1
γ
ainsiqueladistan ed'équilibreentre atomesdénitunordredegrandeur d'énergie∼
1
2
(aγ)
2
∼ 0.00125
,siladistan ea
d'équilibre entre atomes est mise à 1. On hoisit une énergie initiale par site plus grande que ela. Ellevaut
E(0)
N
= 0.05
.La premièredynamiqueainsi ee tuéeestappelée "dynamiqueA".1.2.2 Mode lo alisé
Au oursdeladynamiqueA,onsuituneobservabledusystème:l'énergietotalede haque
atome. Cetteénergieest déniepour lei-èmeatome par :
E
i
(t) =
1
2
˙x
2
i
(t) +
1
2
(V (|x
i+1
− x
i
| − a) + V (|x
i
− x
i−1
| − a))
Pour i=2 jusqu'àN-11
2
˙x
2
1
(t) +
1
2
(V (|x
2
− x
1
| − a))
Pour i=11
2
˙x
2
N
(t) +
1
2
(V (|x
N
− x
N −1
| − a))
Pour i=NLe terme degau he estl'énergie inétiqueautemps t del'atome i. Letermede droite est
l'énergie potentielle desdeux ressorts su essifs,equirépartie sur ha un d'eux. Sur la gure
1.4, on montre l'énergie de haque atome de la haîne, à haque instant de la simulation,
dé riteave uneé hellede ouleurs.Celle- ivadunoirpourlesénergiesfaiblesjusqu'aublan
pour les énergiesfortes.
Fig.1.4Énergiedesatomesdela haîneenfon tiondutemps.L'énergieinitialementrépartie
danstoute la haîne a tendan e à se lo aliser sur quelquesatomes. L'énergie desatomes qui
restent "ex ités" à la n de la simulation (
∼ 0.09
) est plus grande que l'énergie moyenne initialepar site :E(0)
N
=0.05.Entre
t = 0
et∼ 10
5
unités de temps, l'énergieest répartie danstoute la haîne. Celle- i
nulle. A partir de
t = 10
5
unités de temps, on entre dans une phase où l'énergie tend à se
lo aliser sur quelques atomes. La lo alisation d'énergie devient ensuite de plus en plus
mar-quée.Ellesedépla ed'unsite àl'autresanssedéstru turer.Cephénomèneest omplexe.Par
exemple,entre
4 ∗ 10
5
et
6 ∗ 10
5
unités de temps, lalo alisation a un omportement de type
balistique.Elle rebonditprès desbords, apparemment sansperte d'énergie.La traje toire de
lalo alisationdevientensuiteplus omplexe.Alande lasimulation,l'énergiedela
lo alisa-tionestessentiellementdistribuée surdeuxatomes.Cha unde esdeuxatomesauneénergie
∼ 0.09
. Leur énergie est don plus grande que l'énergiemoyenne initiale (E(0)
N
=0.05), e qui estl'une despropriétés ara téristiquesde e type dephénomènes.Laméthodederelaxationpar lesbordspermetdon de faireapparaîtreun omportement
parti ulier dans la haîne. Une omposante énergétique très lo alisée spatialement ave un
temps de vie supérieurà 1000 fois lapériode du mouvement harmonique leplus lent du
sys-tème(
T
1
= 628
unitésdetemps)estpiégéedansla haîne.Onparlede"modeintrinsèquement lo alisé"(Intrinsi Lo alizedMode :ILM[23 ℄). Comme il estdétaillé par la suite, emouve-mentestaussiappelé"breather haotique"dufaitdesespropriétés dynamiquesparti ulières.
1.3 Propriétés de la lo alisation énergétique
Quelques ara téristiques des lo alisations d'énergie vont maintenant être dé rites, en e
qui on erne leur réation, leur mouvement et leur mort. Les propriétés spatiales et
spe -trales de esstru turessont ensuiteexposées,ainsiquequelques onditions né essairesà leur
apparition.
1.3.1 Propriétés dynamiques
1/ La réation d'unelo alisationd'énergie.
Commeilvientd'êtrevu,unelo alisationd'énergieestunphénomène énergétiqueasso ié
à quelquesatomesàlafois.And'enétudierlaphasede réation,l'atomeleplusénergétique
de la haîne estsuivi à haque instant, pour les temps ourts de lasimulation A (voir gure
1.5).
Aux premiers instants de la dynamique (
t < 0.5 ∗ 10
4
unités de temps), les positions
d'énergie maximale sont distribuées relativement uniformément danstoute la haîne. La
po-sition moyenne, sur un intervalle de
4 ∗ 10
3
unités de temps, de l'atome le plus énergétique
ommen e ependant à os iller le long de la haîne. Une lo alisation nette est évidente vers
∼ 2 ∗ 10
4
unitésdetemps.Elleestalorssituéeprèsdel'atome225
.Elle rebonditensuitesurle bord de la haîne. A e moment, lalo alisation n'est pasen ore lemouvement onstammentleplus énergétique de la haîne. D'autres atomes, "loin" de la lo alisation, sont parfois plus
énergétiques que elle- i. On peut aussi noter la présen e d'autres lo alisations énergétiques
qui,vers
0.7 ∗ 10
4
unités de temps, sont près de l'atome 10 ou de l'atome 225. De lamême
façon, ellesrebondissent ontre les bords, mais, par ontre, ont tendan e à être de moins en
moinsvisibles,aufur età mesurequeletemps passe.
L'os illation delapositionmoyenne du site leplusénergétique, surune fenêtre de
4 ∗ 10
3
unités de temps (voir gure 1.5) montre que, dès les premiers instants de la simulation, les0
0.5*10^4
10^4
1.5*10^4
2*10^4
2.5*10^4
t
0
25
50
75
100
125
150
175
200
225
250
n° atome
Fig. 1.5 Atome le plus énergétique à haque instant en fon tion du temps (points noirs).
Positionatomique moyenne del'atomeleplusénergétiquesurunefenêtrede
4 ∗ 10
3
unités de
temps ( ourbe rouge).
durant laquelleuneinstabilité roîtestappeléeinstabilitédemodulation ouinstabilité
modu-lationnelle [20℄.
Pour lesystèmedeFermiPastaetUlam,ilaétémontré[20 ℄quelaplusgrandeamplitude
d'ex itation lo ale du système onduit à une lo alisation d'énergie. Il aaussi étémontré que
des mouvements lo alisés existent à diérentes énergies [14 ℄ et que les ollisions inélastiques
entre lo alisations d'énergie ont une tendan e à favoriser l'apparition d'une lo alisation plus
énergétique auxdépendsdesmoinsénergétiques [21 ℄,[22 ℄.La lo alisation laplusénergétique
a tendan e à olle terl'énergiedesautres lo alisations. Le nombred'objetslo alisésdiminue
alors etseul lemouvement d'énergie maximale survit.
Le phénomène d'instabilité modulationnelle, durant lequel une perturbation va a roître
son amplitude, est un phénomène présent dans d'autres systèmes. Par exemple en optique,
lorsque qu'une légèremodulationen amplitude vient perturberun fais eau ontinu uniforme
sepropageantdansunmatériaunon-linéaire.Ilexistedes onditionsdanslesquelleslefais eau
peutse dé omposer en plusieurs trains d'ondes su essifs dis rets. Onappelle e phénomène
l'autolamentation du fais eau[18 ℄.
2/ Mouvement d'unelo alisation
La longue durée de vie d'une lo alisation énergétique implique que ette stru ture est
d'une part très peu ouplée à la dissipation, 'est-à-dire aux bords, mais aussi qu'elle est
apable de sepropager sansdéformation danslesystème.Dansun premiertemps,un rebond
de lalo alisation d'énergie de la dynamiqueA est analysépuis, quelques ara téristiques de
lo alisation, à
t = 1.8 ∗ 10
6
.
Fig.1.6Unrebonddelalo alisationénergétique,au oursdeladynamiqueA.Ladissipation
d'énergie ne se produit qu'au niveau de l'atome 1. La vitesse est opposée après le rebond,
omme lorsd'uneréexion élastique. Durant e rebond,laperted'énergie totale dela haîne
est de
0.08%
.Lors de son mouvement, la lo alisation est étalée prin ipalement sur quelques atomes.
Soit deuxatomes entraux de même énergie,soit unseul,sontsu essivement ex itéslors du
dépla ement de la lo alisation de site en site. La forme générale reste la même au ours du
dépla ement.Avantetaprèsunrebond,l'étalementdelalo alisationestlemême etlavitesse
ne hange pas. La réexion se fait à une distan e d'environ
10
atomes du bord.Au moment du rebond,l'étalementdelalo alisationsemblelégèrement plusgrand.Lavitesseestopposéeaprès le rebond, omme lors d'une réexion élastique. La perte d'énergie totale de la haîne
au ours de e rebond n'est quede
0.08%
.Pourtesterl'inuen edes onditionsauxbords,ladynamiqueAestarrétéeà
t = 1.78∗10
6
unités de temps. Les positions et les vitesses sont alors sauvegardées. Ce sont les nouvellesonditions initiales. Les onditions aux bords sont ensuite modiées, puis la dynamique est
relan ée. Dans le premier as, la dissipation est enlevée. La dynamique est don dans e as
mi ro anonique.Dansledeuxième as,ladissipationestmisesurle10-ièmeatome.Lagure
1.7 montre e qui seproduitdans ha un de esdeux as.
Enl'absen ede dissipationauxbords(gure1.7,àgau he)lalo alisationd'énergie
onti-nue à se propager, puis elle rebondit sans déformation. Le rebond est similaire à elui de la
dynamique A (gure 1.6). La dissipation ne joue pas don pas de rle dans la onservation
de l'étalement de la lo alisation énergétique au ours d'unrebond ni dans le phénomène de
rebondlui-même.
Ladissipationenposition10réduit lalo alisationd'énergie(gure1.7,àdroite).Laperte
d'énergie totale de la haîne au ours du rebond est ette fois de
10.5%
. Le module de la vitesseadiminué.Laréexionestdon moinsélastique. Ladissipationest ettefoisbienplussont diérentes. A gau he, la dissipation est enlevée et à droite, la dissipation est mise sur
l'atome numéro 10. La dynamique est relan ée à
t = 1.75 ∗ 10
6
unités de temps ave pour
positions etvitessesinitiales elles dela simulation A.
ressentiepar lalo alisation d'énergie.Le défautd'énergie quel'on peutimaginer àproximité
de la position où la dissipation se produit n'est pas "fuit" par la lo alisation d'énergie de
manière susamment e a e (on rappelle que le temps ara téristique de la dissipation est
1
γ
= 20
unités de temps, e quilaisse largement le tempsà e défautde s'établirau voisinage de l'atome 10,avant quene seproduise lerebond).Les rebonds de la dynamique A sont don aussi déterminés par les propriétés des bords
de la haîne et non pas seulement par la dissipation ou par le défaut d'énergie au voisinage
de ladissipation. Une expli ation possible vient de lapropriété suivante: ha un desatomes
a deuxvoisins,ex eptés eux desdeux extrémités qui n'en ont qu'un seul. La rigidité lo ale
yest don diviséepar deux. Onpeutdon faire ommehypothèse quelalo alisationévite e
défaut de rigidité lorsqu'elle appro he d'un bord. De e fait, elle fuit le bord à une distan e
tellequ'ellene rentrejamaisenintera tion ave ladissipationmiseauxextrémités1etN.La
dissipation permetau système de vider sonénergie etle défautde rigidité auxbordssemble
aider la lo alisationà ne pasrentrer en onta tave elle. Cetteexpli ation sera testéepar la
suite, lors del'étude desmodèles protéiques.
Latraje toired'unelo alisationn'estpastoujoursaussisimple.Considérons ànouveaula
dynamiqueA,entre
t = 1.92 ∗ 10
6
et
2 ∗ 10
6
unités detemps ette fois(lagure1.8). An de
représenter onvenablement l'énergie de tous les atomes, l'énergieainsi que le logarithme de
l'énergie des sitessont tra és. A
t = 1.92 ∗ 10
6
unités de temps, lalo alisation énergétique a
un mouvement re tiligne. A
t = 1.94 ∗ 10
6
, lalo alisation d'énergie hange dedire tion, puis
à
t = 1.96 ∗ 10
6
unités detemps elle ee tueun rebondetenn à
t = 1.98 ∗ 10
6
elle hange à
nouveau de dire tion pour nalement avoir de nouveau un mouvement re tiligne. Elle a une
traje toirequ'onpeutqualierde" haotique",puisqu'elleestmanifestementtrèssensibleàson
environnement.Tra éenfon tiondulogarithmedel'énergie,lefondénergétiqueapparaît.On
voitalors qu'une sorte de nuage très faiblement énergétique(d'une énergie
10
5
fois inférieure
à elle de la lo alisation) sedépla e à l'intérieur de la haîne. Il rebondit apparamment sans
Une étude on ernant l'hamiltonien FPU à une dimension a montré que des
lo alisa-tions haotiques apparaissent à toute énergie dans le système, don sans seuil énergétique
d'ex itation [14℄. La lo alisation d'énergie dominante se dépla e sur e fond de lo alisations
énergétiques "mineures",interagit ave elles, e quimodiesespropriétés inétiques.
L'inter-a tion dufondénergétiqueetdelalo alisation haotiqueàforteénergien'estdans e aspas
onstru tive.L'intera tiondelalo alisationénergétiqueave sonenvironnementestdiérente
pendant laphased'instabilité modulationnelle etaprès ette phase.
An de mieux omprendre l'origine de e fond énergétique, une nouvelle dynamique est
générée.Commenousallonslevoir,à etteénergieinitiale
E(0)
N
= 0.05
,lesystèmeneprésente pastoujoursdelo alisationénergétique.Lefondénergétiquepeutalorsêtreétudiéenl'absen edelo alisationénergétique.Lanouvelledynamiqueestengendréeave lamêmeénergieinitiale,
maisave desvitessesinitialesdiérentes.Le logarithmedel'énergiesur haquesiteesttra é.
Lepremier as(gure1.9)estle asétudiédepuisledébutdelathèse,àsavoirladynamiqueA.
Il omporteune lo alisationd'énergie supérieureàl'énergieinitiale parsite. Ledeuxième as
(gure1.10) est le asave desvitesses initiales diérentes. Il ne présentepasde lo alisation
énergétiquesupérieureàl'énergieinitialepar site.Dans lesdeux as, desformesénergétiques
sont présentes à une énergie d'environ
10
−7
unités. Elles s'étendent sur∼ 50
atomes. Des défauts très faibles (∼ 10
−10
l'énergie moyenne initiale) apparaissent par moment dans la
haîne. Ilsontdestempsde viedel'ordredelapériodedesmouvementsharmoniqueslesplus
lentsdu système.Ils orrespondent à desnoeudsde esmouvements.
Le fond énergétique sur lequel se développe une lo alisation d'énergie est don à priori
le même ave ou sans présen e de lo alisation d'énergie haotique. La lo alisation d'énergie
n'ae tedon à prioripasl'environnement danslequelelle s'est développée.
Il vient d'être montré qu'un fondénergétique est présent dans la haîneet qu'il n'est pas
onditionnépar laprésen ed'unelo alisationénergétique.Cefondpeutavoirdesintera tions
fortes ave lalo alisationénergétique, puisqu'ilest apablede provoquer des hangements de
la dire tion depropagation de elle- i. Ces intera tions induisent de plus desdéstabilisations
su essives. La durée de vie de la lo alisation énergétique est don probablement liée à es
intera tions.And'étudierladuréedevied'unelo alisationénergétique,uneautresimulation
est analysée.
3/ Ladissipation d'unelo alisation d'énergie.
L'énergieinitialeparsiteest ettefoisde
E(0)/N = 0.384
.Lesgraphesprésententl'énergie et non le logarithme de l'énergie (gure 1.11). Ils orrespondent à des intervalles temporelsde même longueur (
∆t = 8 ∗ 10
3
unités de temps), pris à trois moments diérents de la
simulation:
t = 2 ∗ 10
5
,1.2 ∗ 10
6
et1.6 ∗ 10
6
unités detemps. Deuxlo alisations énergétiques
sontprésentesdanslesystèmeà
t = 2 ∗ 10
5
.L'uned'elles estàlaposition225etauneénergie
de
∼ 0.05
unités. L'autre est à la position 150 et a∼ 0.02
unités d'énergie. Elles ont des vitesses pro hes (∼ 0.03
distan e interatomique par unité de temps) mais pas égales. Elles entrent en intera tion verst = 2.018 ∗ 10
5
. Pendant l'intera tion, il n'y a pas superposition
des énergiesdesdeux lo alisations.
Les trois graphes montrent que les lo alisations d'énergie s'étalent peu à peu et sont de
Fig. 1.10 Energie sur haque atome de la haîne. Les vitesses initiales sont diérentes de
haotique. Lesintervallesdetemps sontdemêmelongueur(
8 ∗ 10
3
unitésdetemps).Enhaut,
on montrel'énergiedesatomesde la haîneà
t = 2 ∗ 10
5
,aumilieu,àt = 1.2 ∗ 10
6
et,en bas, àt = 1.6 ∗ 10
6
unitésde temps.Lesé hellesd'énergie hangentaussi:enhaut elle estlimitée
8 ∗ 10
−3
4 ∗ 10
−3
tained'atomes.Danslareprésentation ommen ant à
t = 1.6∗10
6
unitésdetemps(enbas),la
deuxième lo alisationn'est plusprésente, maisdes intera tions destru tivesave lapremière
lo alisationsont à noter, par exemple auxinstants :
t = 1.604 ∗ 10
6
et
t = 1.607 ∗ 10
6
.Il y a
don eu déstru turation deslo alisations énergétiques,puis dissipation.
Pré on lusionsur leslo alisations haotiques :
-Lalo alisationénergétiqueauneénergiebiensupérieureà elledesautresatomesdusystème
etqui peutêtreplus grandequel'énergie initiale par site.
- Elle a un temps de vie très long par rapport aux é helles de temps ara téristiques du
système.
- Elle semblefuirles régionspeurigides.
- Elle peutinteragirave desstru turesd'énergie trèsfaible.
- Elle sedéveloppe spontanément, maispassystématiquement.
1.3.2 Propriétés spatiales
Pour analyserl'étalementde l'énergiede lalo alisation, unesimulation durantlaquelleon
observe une lo alisation qui reste pendant plus de
10
6
unités de temps sur une position xe
est onsidérée.Rappellonsqu'untel omportementadéja étévu,dansle asdeladynamique
A. En eet, entre
t = 2 ∗ 10
6
et
t = 2.01 ∗ 10
6
unités de temps, on peut remarquer que la
lo alisationénergétiquene bouge pasdans la haîne (voir gure1.9).
Pour des raisons détaillées dans la partie 1.4.5, l'énergie initiale
E(0)
N
et le pasa
sontaugmentés. Une simulation est générée ave les paramètres suivants :
E(0)
N
= 1
eta = 4
. La lo alisation énergétique reste alors autour d'une position atomique xe entre les temps :t
f
= 2 ∗ 10
6
et2.2 ∗ 10
6
unités de temps. Les vitesses instantanées sont tra ées pour haque
atome à
t = t
f
(Fig1.12).Lemoduledesvitessesaunmaximumpour lesatomes87
et88
.La dé roissan e del'amplitude estrapideetsymétrique.Le proldesvitessesest antisymétriqueautour de la position
87.5
. Les atomes os illent don en opposition de phase. Seulement 6 atomes ont des énergies non négligeables. Cette forme antisymétrique ave deux atomes trèsex itésa étésouvent observée dansle asde lo alisations immobiles.
Dufaitqu'ellesos illent, eslo alisationsénergétiquessontappelées"breathers".Onparle
notamment de breathers haotiques pour désigner es objets. Le mot breather vient du fait
quelesos illationsontdespropriétésparti ulièresde"respiration",unefréquen ed'os illation
spé ique,notamment.
L'étalement "stationnaire" est maintenant étudié.Pour ela,l'intégration desénergies
i-nétiques est ee tuéeentre
t
f
= 2 ∗ 10
6
et
2.2 ∗ 10
6
unités detemps pour haque atome (voir
gure 1.13).Un zoomestaussiee tué pour les atomes82 à 93.La dé roissan ede l'énergie
inétiquemoyenned'unbreather haotiqueestbiendé riteparunegaussiennesur
∼ 4
atomes. Celareprésente96.25%
desonénergie inétique.Unefoislagaussienne entréesurlaposition87.5
,deuxparamètressontàajuster :lahauteuretl'é arttypedeladistribution. Lahauteur passe par les atomes87
et88
, puis l'é art type ajuste l'énergie desatomes86
et89
. L'é art type de lagaussienne est deσ = 0.84
position atomique. La gaussienne ne passe paspar les atomessuivants.Defait,l'énergie inétiques'étaleexponentiellement sur15atomes,soitentre78
80
82
84
86
88
90
92
94
96
N° atome
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
Vitesses
Fig. 1.12Vitessesinstantanées desatomesà
t = 2 ∗ 10
6
unitésde temps(noir).En rouge,il
s'agit desvaleurs maximalesetminimales par site obtenuesentre
t = 2 ∗ 10
6
et
t = 2.2 ∗ 10
6
unités detemps. Lesparamètres sontE(0)/N = 1
eta = 4
.on erne environ 200 atomes a approximativement
10
−4
fois moinsd'énergie que lebreather haotique entré sur les atomes 87 et 88. Les bords dissipent l'énergie du système sur unedistan e d'environ
10
atomes.Lades riptionmathématiquede etobjetestdon omplexe.Dansle asdel'hamiltonien
de Fermi Pasta et Ulam (équation 1), la solution exa te a été dé rite [8 ℄, [10 ℄, [11℄. Pour y
a éder par approximation, plusieurs algorithmes ontété proposés:
- L'approximation par é helles multiples a été présenté par Remoissenet [36℄. On dé ompose
lasolutionbreather en plusieurs fon tionsdesé hellesde temps quilui sont propres.
L'intro-du tion de elles- i dansles équations du mouvement permet de remonter à l'approximation
re her hée.
- L'approximation par onde tournante ou RWA (Rotating Wave Approximation) onsiste à
her her dire tement des solutions harmoniques de fréquen e "breather". Puis, par
approxi-mationdansleséquations du mouvement,une solution estdéterminée [12℄.
Lesdeuxte hniquesamènent àunerésolutionde systèmestrèssimilaires[13 ℄.Sion
onsi-dère la solution breather de la forme :
|v
i
| = A ∗ sech(iB)
, où i le numéro de l'atome,v
i
la vitesse de l'atome i etse h la fon tion "sé ante hyperbolique",le t de ette fon tion donneune des riptionmeilleurequelagaussiennepour lesatomes
84
à91
(voirgure1.13).97.34%
de l'énergiede la haîneest alors orre tement dé rite.1.3.3 Propriétés dans l'espa e des modes
Les breathers sont des solutions os illantes de la haîne, spatialement lo alisées. Les
a-ra téristiques d'une telle os illation peuvent être données par le spe tre du mouvement des
0
50
100
150
200
250
N° atome
1e-07
1e-06
1e-05
0,0001
0,001
0,01
0,1
1
<V²(t)>
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93
N° atome
0,0001
0,001
0,01
0,1
1
<V²(t)>
Fig.1.13Vitessesau arrédesatomesmoyennéessur
2 ∗10
5
unitésdetemps(noir)après
t
f
. L'approximation gaussienne esten rouge et elle par unsech
2
en bleu. La ourbe d'enhaut
de es deux atomes sont tra és sur la gure 1.14. L'intervalle de temps onsidéré est situé
après
t
f
, lorsque le breather haotique reste sur les positions atomiques87 − 88
. Le al ul duspe tre harmonique dela haîne de256
atomes (voir annexe 6.1) donne les fréquen es de la haîne à basse énergie (petits dépla ements). Les limites des pulsations harmoniquessontω
1
= 2 ∗ sin(
2N
π
) ∼ 0.01
etω
3N
= 2
.0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
w
1e-08
1e-07
1e-06
1e-05
0,0001
0,001
0,01
0,1
1
|Sx(w)|²
Fig. 1.14Spe trede Fourier dumouvement de l'atome
88
appartenant au breather (rouge) et de l'atome150
loin du breather (noir). La fréquen e dubreather est audessus du spe tre linéaire (ω ∈ [0.01; 2]
). Cette omposante dominante omporte deux autres omposantes sy-métriques, de part et d'autre de la fréquen e breather. Spe tre al ulé sur2 ∗ 10
3
unités de
temps.
Lemouvementdel'atome150ades omposantesspe tralesfaibles.Sapulsationdominante
est égaleà2, 'est-à-direà lapulsation
ω
3N
dumodelinéaire leplusrapide.Sonspe trea,de plus, quelquesautres omposanteslinéairesplusfaibles,maisau une omposantesigni ativen'est à noter en dehors du spe tre linéaire. Le spe tre du mouvement de l'atome
88
a une pulsation dominante :ω
B
= 2.442
. Elle estau-delà duspe tre linéaire. Celle- i est a ompa-gnée de deux pi s symétriques, de part et d'autre de la pulsation àω
B
= 2.44
:ω
−
= 2.00
etω
+
= 2.88
. On peut é rire ela :ω
±
= ω
B
± δ
aveδ ∼ 0.44
. Deux harmoniques du pi prin ipal sont aussiprésentes:ω
H1
= 7.33 ∼ 3ω
B
etω
H2
= 12.21 ∼ 6ω
B
.IlaétémontréparKosevi h[37 ℄quepourl'hamiltoniendeFermi,PastaetUlam,lavaleur
δ
estreliéeàV
B
lavitessedetranslationdubreather haotiquelelongdela haîne:V
B
=
3δ
2π
. Dansnotresystème,V
B
∼ 0.21
,maislebreather restependantl'intervalledetemps onsidéré autour delaposition87.5
.Dans[37 ℄,ilaétémontré ques'il venaitàsedépla er,il leferait à la vitesseV
B
.De plus, le oe ient de Fourier aux deuxfréquen esω
±
est moins important que elui àω
B
.Selon[37℄, lorsquele breather haotique semet à sedépla erà lavitesseV
B
,le spe tre de son mouvement a alors des fréquen es
ω
+
etω
−
dominantes etun sous pi enω
B
.Lesdeuxfréquen esω
±
a tivéessont don synonymes demouvement.Les faiblespi sdu spe tredumouvementdesatomesdubreather haotiqueàω
B
±2∗δ
,ω
B
±3∗δ
,et ,suggèrent quelavitessed'unbreather haotiqueestquantiée,ave desvitessesen2 ∗ V
B
,3 ∗ V
B
,moins probables [37 ℄.Dans [37 ℄, le lien entre la pulsation d'un breather haotique et son énergie a été mis en
éviden e. La gure 1.15 présente e résultat. La pulsation
ω
B
d'un breather haotique aug-mente ave l'énergie. Si la relation entre la pulsation et l'énergie est déterministe, elle n'estependant pastriviale.
Fig. 1.15 Graphe tiré de [37 ℄. Pulsation
ω
B
du breather (appelée "frequen y" dans et arti le) enfon tiondesonénergie.Notrebreather(de lagure1.6)aunepulsationω
B
= 2.44
et l'énergie totale de la haîne est de2.03
. En posant que l'énergie de la haine est égale à elle dubreather, ontombe biensur la ourbede Kosevi h.Pour analyser plus en détails nos breathers haotiques, nous ee tuons une analyse en
omposantes prin ipales (notée ACP). L'ACP est aussi onnue sous le nom de transformée
de Karhunen-Loève ou bien de transformée de Hotelling (en l'honneur d'Harold Hotelling).
Sur un intervalle de temps, ette méthode identie les mouvements orrélés de plus grande
varian e [60 ℄.Pour ela,on é rit:
S
ij
=< (x
i
− < x
i
>)(x
j
− < x
j
>) >
(9) oùx
i
est la oordonnée de l'atome i et<>
est la valeur moyenne sur l'intervalle de temps onsidéré. Laméthode onsisteàdiagonaliserS, 'est-à-direàdéterminerlesdire tionsdeR
N
le longdesquelles ladynamique ala plusgrande amplitude (axespropres de S). Pour unpo-tentielharmonique,Sasesélémentsnondiagonauxnulsdanslabasedesmodesharmoniques.
Dans e as,les axespropres deSsont égauxauxaxes propres desmodesharmoniques. C'est