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Le rôle du pharmacien dans le dispositif de prise en charge du toxicomane dans le secteur de Thionville

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-01732216

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Le rôle du pharmacien dans le dispositif de prise en

charge du toxicomane dans le secteur de Thionville

Virginie Bambrugge Dosdat

To cite this version:

Virginie Bambrugge Dosdat. Le rôle du pharmacien dans le dispositif de prise en charge du toxicomane dans le secteur de Thionville. Sciences pharmaceutiques. 2000. �hal-01732216�

(2)

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Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10

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(3)

· .

~tJ~'i

UNIVERSITE HENRI PôINCARE - NANCY 1

~U&.

,

2®OQ

FACULTE DE

PHARMACIE

LE ROLE DU PHARMACIEN'

DANS

LE

'DISPOSITIF

DE PRISE

EN CHARGE

'

DU

TOXI€OMANE DANS LE SEC

'FEUR

DE

1

THIONVILLE

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 29 Novembre 2000

pour obtenir

le Diplôme d'Etat de Docteur en Pharmacie

par Mme Virginie BAMBRUGGE épouse DOSDAT

Membres du Jury

Présidenl : M, Pierre LABRUDE Professeur

Juges

:

M,Michel AULOGE

M. Jean-François AUBERTIN

Vice-Présidentdu Conseil Régional de l'Ordre des Pharmaciens de Lorraine

Médecin coordinateur du réseau Toxicomanie ville-hôpital Metz-Thionville

(4)
(5)

UNIVERSITE HENRI POINCAR

E

-

NANCY

1

2

000

FACULTE DE PHARMA

CIE

LE ROLE DU PHARMACIEN DANS LE DISPOSITIF DE PRI

SE

EN CHARGE DU TOXICOMANE DANS LE SECTEUR DE

THIONVILLE

THE5E

Présentée et soutenue publiquement

le 29 Novemb re 2000

pour obtenir

le Diplôme d'Etat de Docteur en Pharmacie

par MmeVirginieBAMBRUGGE épouse DOSDAT

Membre

s

du Jury

Président : M. Pierre LABRUDE Professeur

Juges : M.Michel AULOGE Vice-PrésidentduConseil Régional de l' Ordre

des Pharmaciens de Lorraine

M.Jean-FrançoisAUBERTIN Médecin coordinateurdu réseauToxicomanie ville-hôpitalMetz-Thionville

(6)

FACULT

E

DE PHARMACIE

UNIVERSITE Henri Poincaré - NANCY1

Membres du personnel enseignant

Doyen

;

MmeChantal FINANCE

Vice Doyen

;

MmeAnne ROVEL

DOYENS HONORAIRES M.BERNANOSE André

M.VIGNERONClaude

PROFESSEURS HONORAIRES Mie BESSO NSuzanne

Mie GIRARD Thérèse M.LECTARDPierre

PROFESSEU E ERITE

M. LOPPINET Vincent

PROFESSEURS

M.MIRJOLETMarcel

M. PIERFITTEMaurice M. M. M. Mie M. M. Mme Mme Mme Mie M. M. M. M. M. M. M. M. M. M. M. M. Mme M. ASTIER Alain

ATKINSONJeffrey BAGREL Alain

BATT AnneMarie

BLOCKJeanClaude

BON ALY Roger

CAPDEVILLE-AT KINSON FINANCE Chantal

FRIANT-M ICHEL Pascale

GAL TEAUMarie Madeleine

HENRY Max HOFFMAN Manrice

JACQ UE Michel LAI3 RUD E Pierre

LALLOZLucie n

LEROY Pierre

MAINCENT Philippe MARSURAAlain MARTI NJeanArmand MORTIER François NICOLASAlain

REGNOUFDEVAINS Jean Bernard SCH WARTZBRODJanine

SCI IWARTZBRODLouis

PhannacicClinique Pharmacologie

Biochimiefondamentaleetclinique.Biotechnologies Toxicologie

Santé et Environnement Biochimie microbienne

PharmacologieCardiovasculaire Microbiologiemoléculaire

Biomathématiques,Biophysiqueet Audioprothèse Biochimie

Biologievégétale Pharm acieclinique

Phannacodynamie Physiologie Chimie organique

Physico-chimieappliquéeàlaformu lationpharmaceutique Pharmaciegalénique

Chimiethérapeutique

Chimie minéraleet Minéralogie

Pharmacognosie

Chimie analytiqueetBrornato logie

Chimie Thérapeutique Bactériologie~Parasitologie Virologie~Immunologie

(7)

MAITRESDE CONI'ERENCES _ Mme M. M. M. M. M. Mme M. M. M. Mme M. Mie Mme M. M. Mme Mie M. Mie M. Mme Mme Mme Mme Mme Mme Mme M. M. M. Mme Mme Mme Mme Mme M. Mme Mme

ALBERT Moniq ue

BONNEAUX Fran çois CATAU Gérald

CHEV IN Jean Claude

CHILLON JeanMarc CO LLIN Jean François COLLOMB Jocelyne

COULON Joël DECOLIN Dominique

DUCOURN EAUJoël FAIVRE-FIOR INABéatrice FERRARILue

FONSFrançoise

FUZELLLl ERMarieClaude

GANTZERChristophe

GIBAUDStéphane

HASENFRATZ-SA UDERMariePaule

HINZELINFran çoise

HUMB ERT Thierry IMBS MarieAndrée

JORAND Frédéric

KEDZIER EWICZ Francine

LART AUD-IDJO UADIENEIsabelle

LEININ GER-MULLERBrigitte

LETOT Michèle

L1VERTOUX Marie Héléne

MARCHAL·H EUSSLER Emmanuelle

MARCIIAND-ARVIER Monique MENUPatri ck

MONALJean Lonis

NOTTER Dominiqne

PAULUS Frane ine PERDI CAKIS Chris tine PICHONVirginie

POCHO N Marie France

ROVELAnne

VISVIKISAthana se

WELLMAN·ROUSSEAUMariaMonika ZINUTTIColette Bactériologie-Virologie ChimieThérapeutique Phannacodynamie Chimie minérale Pharmacologie Pôle européen Parasitologie Biochimie Chimie analytique

Biophysique,Audioprothèse,Acoustique GBM -Hématologie

Biochimie

Biologie Végétaleet Myc ologie

Pharmacognosie Virologie

PharmacieClinique Biologie Végétale

BiologievégétaleetPharm acognosie Interactionsmoléculaires

Bactériologie- VirologieelParasitologie SantéetEnvironnement

PharmacieGalénique Pharmacologie Biochimie

Bactériologie-Virologieet Parasitologie Toxicologie

Chimie Analytique

Immunologie-Hématologie Physiologie

Chimie Thérapeutique Biologie cellulaire Inform atiqu e Chimieorganique Bioph ysiqu e Chimie analytique

Immunologie - Hématologie Toxicologie

Biochimie Pharmaciegalénique ASSISTANTS Mme Mme M. Mme Mme M.

BEAUDMariette

BERTIIEMarie-Cath erine

DANGI ENBemard

MOREAU Blandine l'AVIS Annie

TROC KLEGabriel

Biologie Cellulaire Biochimie Botanique Pharmacognosie Parasitologie Pharmacodynamie PROFESSEUR ASSOCIE Mme GRISONGeneviève

f'ROI'ESSEURAGREGE

(8)

SERMENT DES ApOTHICAIRES

-

-+--je jure, en présence des maîtres de la Faculté, des conseillers de

l'ordre des pharmaciens et de mes condisciples :

D'ho norer ceux qui m'ont instruitdans les préceptes de

mon art et de leur témoigner ma reconnaiss ance en

restant fidèle

à

leur ense ignement.

D 'exercer, dans l'i ntérêt de la santé publique, ma

profession avec conscience et de respecter non

seulement la légi slati on en vigueur, mais aussi les

règles de l'honneur, de la probité et du

désintéressement.

De ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dign itè humaine ; en aucun cas,

je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon

état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes

criminels.

Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle

à

mes

promesses.

Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y

manque.

(9)

-« LA FAC U LTE N'E NTE N D DO N N E R AUC UNE APPROBATI ON, NI IM P ROBATIO N AUX OPIN IO N S EM ISE S DANS LES THES ES, CES OPINIONS DOIV ENT ET RE CO N S ID E REES COM ME PROPRES A LE UR AUT EUR »,

(10)

REMERCIEMENTS

A Monsieur le ProfesseurPierre LABR UD E,

Professeur de Physiologie à la FacultédesSciencesPharmaceutiqueset Biologiquesde Nancy, Université Henri Poincaré,

qui nousa fait le grand honneurd' accepter la présid encede cejury de thése et dedirigerce travail.

Lorsdela préparationdenotrethèsed' exer ciceque vousavezdirigée,nousavon s été très touchée par la confiance que vous nous avez accordé eainsi que parlapatienc e dont vous avez fait preuv e ànotre égard.

Veuillez trouver icile témoignagede notre profond respect.

A Monsieurle DocteurJean-François AUBERTIN, Médecin Généraliste,

Coordinateur du résea u toxicomanieville-hôpitalMetz-Thionvi lle, qui nous a fait l'hon ne urde participer à ce juryde thèse.

Poursa disponibilité detousles instants, pour to ut cequ'ila punousapp rend re lorsdes réunions de forma tionet poursonaide dans l'élab orationde cette thèse, qu'ilsoit assuré de toute notre reconnaissanceet denot reprofonde gratitude .

A Monsieu rle Docteur Mich el AULOGE, Pha rmacie n,

Vice-Prés ide ntduConseil Régional de Lorraine de l'O rdre des Pha rmaciens, qui nous a fait l'honneur de participerà cejury de thèse.

Poursa confiance etsa disponibilité, qu'il soit assuréde toute notrereconnaissa nceet de notre profonde gratitude.

A MonsieurDEBOVADILLA, Ed ucate urspéc ialisé,

Che f de service du Centrede soins de la Porte des Alle mands. Poursa disponibilité et son aideaucours denostravau x.

AMadame Eliane SCHAEFFER -JACOB,

Ed ucatrice spécialisée duCentre Beaudelaire de Metz. Poursa disponibilitéetson aide au coursde nos travaux.

(11)

Jedédi e ce travai l

Ama mère,troptôt disparue

Amon père,

en homm ageàsonsoutie netàsonaide toutau longde ce travail

A Jean-Pierre,monmari

A mes enfants,JustineetSimon, pour la pat ience dont ilsont dû faire preuv e ces dernier smois.

(12)

INTRODUCTION 10

PREMIERE PARTIE :LA TOXICOMANIE 13

Chapitre 1:L'usage, l'usage nocif et la dépendance 14

1. Toxicomanes-Toxicomanie:Lesdéfinitions 14

1.1.Historique 14 1.2.Etymolog ique 15 1.3. Sociologique 15 1.4. Juridique 16 1.5. Médi cale 16 1.6.Cliniq ue 16

[1. L'Usage,l'usage nocif(ouabus)et la dépendance 17

[1. 1. Le concept de substa nces psychoactives 17

11.2. Les comportementsde consommat ion de substances psychoact ives 18

[1.2.1. Les classifications internationales 18

11.2.2. L'u sage 18

11.2.2.1.La définition 18

11.2.2.2. Lesmodalitésde consommation 19

11.2.2.2.1. La non-consommation 19

11. 2.2.2.2.Laconsommatio nsocialeme nt réglée 19

11.2.2.2.3.La consomm ationàrisqu es 19

11.2.3. L' usage nocif(CMIIO )ou l'abu s(DSMIV, 1994 ) 20

11.2.4.La dépendance 21

11.2.4.1.Ladéfinition 21

[1.2.4.1.1. La pharmacodépend ance 21

(13)

11.2.4.1.3.La dépendance physique 22

Il.2.4.1.4. Latolérance 22

11.2.4.2. Le risque de dépendance 24

Ill. Le cadre légal des substances psychact ives 24

111.1.Les substances illicites 25

Ill.1.1. Laloi de 1970 25

111.1.2.Le NouveauCode Pénal 25

111.1.2.1.La répressiondu trafic 25

111.1.2.2.La répressionde l'usage simp le 26

Ill.1.3.L'injonction thérapeutique 26

111.2.Les substanceslicites 26

111.2.1.L'alcool-Le ta bac 26

111.2.2.Les médicaments psychoactifs 26

Chapitre Il:Le mode d'action des droguessur lecerveau 27

1. Lesystème de récompense 27

LI. Les opioïdes endogènes 27

1.1.1. L'arbregénéalogiq ue desendorphines 28

1.1.2.Le rôledes endorphines 28

1.1.3. Les récepteursaux opiacés 28

1.2.La voie dopaminergique 30

Il.La dépendance 31

11.1.L'exemplede la dépendanceaux opiacés 31

Il.1. 1.Le mode d'actiondesopiacés 32

Il.1.2.Lesconséquencesneurophysiologiquesde l'administrationchroniq ued'opiacés ... ...33

(14)

11.1.2.2.Lamodificat ionde la synthèse protéique 34

11.1.3.La variabilité duseuildestimulation 34

[1.1 .4.Ledéplacem entdel'équilibre homéostasiqu e 35

[1. 1.5.La sensibilisation 35

II.1.5.1.La sensibilisationcomportementale 35

II.1.5.2. Lessensibi lisationscroisées 35

II.1.6. La vulnérab ilité 36

11.2.Lesprincipale s droguesopiacées 36

11.2.1. L'historique 36

Il.2.2.L'opium 36

Il.2.3.Lamorphine 37

II.2.3.1.L' action pharmacologique 37

11.2.3.1.1.L'actionsurle système nerveux central 37

11.2.3.1.2. 'actionsur le système gastro-intestina l. 38

11.2.3.1.3.L'action sur le système cardio-vasc ulaire 38

II.2.3.1.4.Les actions diverses 38

11.2.4. Lacodéine 38

11.2.5.L'héroïne 39

[1.2.5.1.Lesmodes d'administration 39

11.2.5.2.Lemétaboli sme 40

[1.2.5.3. Les effets pharmacologiqu es 40

11.2.5.3. 1.Les effetsàcourt terme 41

[1.2.5.3.2.Les effets àlongterme 41

11.2.5.4.La dépendance 42

(15)

11.2.5.6.1.Lescom plicationssanita ires .43

11.2.5.6 .1.1.La morbidité .43

11.2.5.6.1.2.La mortalité 49

11.2.5.6.2.Les complications soc ia les 49

DEUXIEMEPARTIE: LE ROLEDU PHARMACIEN 51

DANS LA PRISE EN CHARGE DU TOXICOMANE 51

Chapitre 1:Le rôledu pharmacien dansla prév ention 52

1. Le pharmacien face àunedemande de seringue 52

1.1.La vent ede seringues 53

1.1.1.L'historique 53

1. 1.1.1. La libéralisationde la vent edeserin gues 53

1.1.1.2.La trousse de prévention officinale 54

1. 1.1.2.1. Les conduites àrisqu e 54

1. 1.1.2.2. Le Stéribox® 55

1. 1.2.Le Stéribox2® 57

1. 1.3.Les conseil sassociés 57

1.2.Ladistribution de seringues 59

1.2.1.L'historique 59

1.2.2. Lesautrestroussesde prévention 60

1.2.2.1.Le Kit® 60

1.2.2.2.Le KAP® 60

1.2.2.3. La trousseMSF 61

1.2.3. Les automates 61

1.2.3.1. Les distributeursde Stéribox2 ® 61

(16)

1.3.La récupérationdes seringues à l'officine 63 Il. Lepharmacien face à une demande de préservatif.. 63 Il.1.Les présentoirset distributeurs 63

1!.2.Les conseils associés 64

II!. Lepharmacien face au toxicomane détournantl'usage des médicaments 65

II!.I. La formulation de la demande 65

Il!.1.1. La ruse 65

III.1.2. Lafraude 65

III.1.3.La violence 65

111.2.L'attitudedu pharmacien face à cette demande 66

111.2. 1.Les ordonnancessécurisées 66

111.2.2.Les différentesapproches 67

III.2.3.Du bon usage du médicament 68

1I1.2.3.\. Le refus de vente 68

111.2.3.2.Les centresde pharmacodépendance 68

III.2.4.Lasurveillance 69

Chapitre Il:le rôle du pharmacien dans le traitement de la toxicomanie 70 1. Lesobjectifs des traitementsde substitution 70 II. Le mode d'action d'untraitement de substitution 71

Ill. Les produitsutilisés 71

ilL\. Le sulfate de morphine 72

111.\.1.Les modalitésde prescription 72

Ill. \.2.Les modalités dedélivrance 72

1Il.2.La méthadone 72

(17)

1II.2.2.Les modalités de délivrance 73

IIL2.3.Lerôle du pharmacien 74

IIL2.4. Le relais méthadone-Subutex® 74

IIL2.5.L'overdoseà la méthadone 75

IIL2.6 .Lesinconvénients 75

1lI.2.6.1.Pourle patient... 75

1II.2.6.2.Pour le pharmacien 76

Il I.2.7. Les avantages 76

1II.2.8.Conclusion 77

II1.3.La buprénorphinehaut dosage 77

1I1.3. 1.Les modalités de prescription 77

1I1.3.2. Les modalités dedélivrance 78

IIl.3.3.Lerôledu pharmacien pendant la phase d'induction 78

1I1.3.3.1 .La premièredélivrance 78

I1I.3.3.2.Le contrôle de l'absorption des comprimésà l'officine 79

IIl.3.3.3.Quandcontacter leméde cin 79

1I1.3.4. Lerôledupharmacien pendant la phase de stabilisation 79

1I1.3.5.Les inconvénients 80

1I1.3.5.1. La relation médecin-pharmacien non obligatoire 80

1I1.3.5.2. L'injection de Subutex® 81

1I1.3.5.3. La mortalitéet les décèsliés au Subutex ® 82

111.3.5.4.Le Subutex®comme produitdetransition 82

1I1.3.5.5.La revente 82

1I1.3.6.Les avantages 83

(18)

111.3.7.Conclusion 83

TROISIEME PARTI E:LEDISPOSITIF DE SOINS ET DE PRISE EN CHARGE DANS

LE SECTEUR DE THIONV ILLE 85

1. Leréseau ville-hôpitalMetz-Thio nville 86

1.1.Qu'est-c equ'unréseau

?

86

1.2.Comment fonctio nnet-il? 86

1.3.Quelles sontses missio ns? 87

1.4. L'intérêt du réseauville-hôpital pour les pharmac iens 88

II. Les Centres de soins 90

11.1. Les Centres Beaudelaire 91

II.1.1.Le Centre Beaudelairede Metz 91

11.1.1.1. L'organisationduCentre 91 11.1.1.2.L'activité infirmière 92

11.1.1.3.L'activitémédicale 92

11.1.1.4. Leprojet thérapeutique 93 11. 1.1 .5.Leprofil du publicaccueillien 1999 93 11. 1.2.Le Centre Beaudelaire de Thionville 95 11.2.Le Centre d' accu eil etdesoins conventio nné spécialisé pour toxicoman es

«

Porte

des Allema nds» 96

11.2.1.L'origine du centre 96

11.2.2.Sesmissions 96

11.2.3.Sesprincipales activités 97

11.2.4. Ledispositifdu centre 97

11. 2.4.1.Le«Point de contact» 97

11.2.4. 1.1.Lesmodalitésd'utilisationdu «Pointde Contact» 98

(19)

11.2.4.1.1.2.La reprise de contact... 98

11.2.4.1.1.3.La médiation versd'autres structures 98

11.2.4.1.1.4. Leso utienà la démarche de soins des personnes suiviespar un

centre desoins ousoustraiteme ntde substitution 98

11.2.4.1. 1.5.La gestion de la crise 98

11.2.4.1.2.Le profil dupublic accueilli en 1999 99

11.2.4 .1.3 .La permanence médicale 99

11.2.4.1.4 .Les autres missions 100

11.2.4.2.Le Centrede soins 101

II.2.4.2.1.Ses objectifs 10 1

11.2.4.2.2.L'entrée dans le protocole 102

[1. 2.4.3.Le Centrede substitution 102

11.2.4.4.La composition de l'équipe 103

[1.2.4.5.Le fonctionnement du Centre 103

11.2.4.5.1. L'activitéde l'équipemédicale 103

11.2.4.5.2. L'activité de l'équipe infirmière 103

[1. 2.4.5.3. L'activitédu pharmacien 104

11. 2.4.6.Le profil du public accueilli en 1999 105

11.2.4.6.1.L'état civil., 105

11.2.4.6.2.Le niveau d'étudeetactivité professionnelle 107

11.2.4.6.3.La situation des consommationsde produits

à

l'entrée dansle

protocole 108

[1.2.4.6.4 .Le mode de consommation 109

11.2.4.6.5. Les pathologies et dommagesassociésà la consommation 109

[1. 2.4.7. Les appartements thérapeutiques 109

(20)

11.2.4.9. L'espace sport-thérapie 110

11.3.Discussion 110

11.3.1. Le posit ionnementprofessionneldes différent smembres III

11.3.2.La place de la substitution 112

III. La priseen charge du sevrage 113

CONCLUSION 115

ANNEXES 117

(21)
(22)

Le pharmacien d' officine est certainement le professionnel de santé qui a le plus l'occasion de rencontrer un toxicomane, malheureusement parfois d'une façon agressive. Dans ce cas, il ne peut que préserver sa sécurité, celle de ses collaborateurs et celle de ses clients. Celte confrontation avec un toxicomane violent n'est en effet pas compatible avec la fonction du pharmacien dans sonofficine, quidoit avant tout être unlieude convivialité.

Cependant, même si l'usager de drogue, de par son comportement se rend asocial, il reste très souvent un quémandeur malade avec lequel le pharmacie n peut, et dans la mesure du possible , doit tenter d'ouvrir une dialogue, cequiconstitue un premier acte thérapeutique seloncertains spécialistes. Il doit donc s'efforcer d'assimiler les toxicomanes à ses clients et les considérer comme des malades au même titrequ'un e personne hypertendue, diabétique ou dépressive. La toxicomanie est unproblème de santé publiqueet ce n' est pasletoxicomane qui doit êtreexclu, maislatoxicomanie.

Dans lebutde mieux appréhender le comportement du toxicomane, nousavonsétudié,dans une premièrepartie, les différentesapproches dela notion detoxicomanie ainsi quelemoded' act ion des droguessur le cerveau, en prenant pour exemple celui de l'héroïne. Nousavons également étudié lesdifférentsdommages sanitairesetsociaux induits par cette drogue.

La deuxième partie nous a aidé à comprendre dans quelles mesures, la perturbation des

mécanismesneurobiologiques,consécutive à uneprise chronique,apermisd'aboutir àlamise en place d'actions communes de prévention (vente de seringues,distribute ur de préservatif) et aux différentesstratégies de prise encharge. Si l'arrivée destraitementde substit utionen officine a dévoilé une autre image de l'usager de drogues désireux de se soigner, la coopératio n entre médecins et pharmaciens, ainsi que la dispensation fractionnée ne sont que deux aspects de la réalité d' accompagnement. Le pharmacien d'officine motivé, qui veut remplir cette mission d'aide aux toxicomanes, doit non seulement connaît re les filières de soins qui s'offrent aux usagers, en particulier aux plus marginalisés, mais il doit aussi rester en relation avec les multiples intervenants du domaine de latoxicomanie, afin d'exercertoute la mesure de son rôle d'éducateurpourla santé.

(23)

C'est pourquoi, dansunetroisièmepartie,nous avonsexposé d'une part,l'intérêtd'un trava il en réseau pour une prise encharge globale du toxicomane, et d'autre part, lesdifférentsmodes de fonctio nnement des structures de soins et de prise en charge des toxicomanes pour le secteur Thionville.

Lalutte contre latoxicomanie est uneimplicationcollective, et ilestimportantet nécessaireque tous les acteurs, médicaux etsociaux,travaillent encomm unet partagent lesinform ations afin d'optimi ser cette prise en charge, d'autant plus que le toxicomane stigmatise à lui seul toutes sortes de difficultés.

(24)
(25)

Chapitre 1 :

L'usage,

l'u

sage

nocif et la dépendance

I. Toxicomanes-Toxicomanie : Lesdéfinitions

La mu 1tiplicité des définition s applica bles au domaine de la toxicomanie est tout à fait remarquable. Elle traduit vraisembl abl ement la difficulté à saisir l'unité du phénomène et le grandéve nta il despointsde vue.Nous exami nerons succes sive ment les définitions:

- historique - étymologique soc iologique - juridique - médicale - clinique et thérapeutique I.I. Historique

Le terme de «morphinomanie » est propose par Eduard LEVISTE IN en 1875 pour définir les symptô mes d'un nouveau fléau : hallucinat ion s, impulsions diver ses, malai ses insoutenables provoquéspar l'abstin en ce.

Louis VEUIL introduit pour la première fois le terme «toxicomanie »dans son article du même nom, publiédan s «La Presse Médicale» (PAR IS 190 0).Ilen donne ladéfinitionsuivante: « Le mot toxicomane désigne, d'une façon aussi commode qu'exacte, toute cette catégorie de gens qui par habitud e s'intoxique nt avec des produits dive rs dans le but de se procurer des sensationsagréables dont la forme et l'inten sité varient suiva nt la natureet la qualit é du toxiqu e em ployé, sensations qui peuvent alle r de l'atténu ation ou de la cessation d'une douleur physique, de la simple euphorie, de l'exc itati on agr éable,jusqu'aux rêves , aux hallucinations, aux jouissanc es,aux voluptés mystérieu sesdes paradis artific iels».

Enfi n le term e de drogue a le sens de produit pharmaceutique jusqu ' au début du vingtième siècle.

Dan s ladeuxièmemoitié de ce siècle, c'estàdire tout récemment, il prend unsens nouveau : «Dans sonsens restreint,et d'ailleur snéolo gique, le mot «d rogue»a acquis une connotation décidém ent pathologique » ( LEMONDE, 13novembre 1969)

(26)

1.2. Ety molog iq ue

(Petit ROBERTde la lan gue française)

Toxicoma nie:Ce terme aété introduità la fin dudix-neuvièmesiècle. Il estbâti à partirde trois racmcs grecques :

-

Toxo

n :

flèche (empoisonnée)

-Ikon : poison

-Mania: folie, délire

Litté ralement : «poison pour empoisonner la flèche»; la folie d'uti1iser sur so i et pour les effets qu'ilprocure,le poison que l'on destine àsonennem i.

Prise au pied de la lettre, cette définitio n inclu t tout e utilisation d'un produit psychotrope n'ayant pas ou peudevaleur nutritionnell e,telsque café,tab ac,médic am ents,opium,

alcoo l,etc.

C'estdonc une acceptation trèslarge,voir etrop lar ge,de la notion de toxicom ani e.

Drogue: Les origines étymolog iques de ce mot sont enco re plus vagues et difficil es à cerner. Plusieurs possibilitésexistent:

-«Droog »(néerla ndais) :chosesèche.

-«Dry»(anglais):sécher. -«Drug»(a ngla is):médicam ent.

-«Droa »(pe rsan) :odeur.

-«Droga»(latin) :marchandisede peude va leur. -«Tragê mata»(grec):friandises.

1.3.Sociologiq ue

En 1939,JELLINECK aux Etats-Unis, a proposé la définitionsuivante de l' a lcoolique:

«Estalcoo liq ue toute personne dont la consomma tio nd'alcool nuit à lui-même, à la société,ou aux deux».

Ilsemble tout à fait licite de proposer une définiti on semblable du doma ine sociologiq ue de la toxicom anie: «Est toxicom ane toute personne dont la consomma tion de produ its psychotro pes nuit àlui-même,àla soc iétéou auxde ux».

(27)

1.4.Juridique

(Code de la Santé Publique, Dalloz,édition perm anent e)

La définition du toxicom ane est donné dans la Loidu 31 décembre 1970, reprise dans l'arti cle L.355- 14etsuivantsdu Code de la Santé Publique:

«Toute personne usant d'une façon illicite des substa nces ou plantes classées comme stupéfiants».

Le législateur prévoit des substances psychotropes d'accés très contrôlés (substances stupé fiantes)ou illicites.

1.5. Méd icale

La définition médicale du toxicom ane s'appuie exclusiveme nt sur la notion de dépendance. On préfèrele term e de phannacodépendant àcelui de toxicom ane.Estpharmacodépenda ntcelui qui a perdu la libertéde s'abstenird'unproduitpsychotrope.

1.6. Cliniq ue

Enfin un dernier point de vue, celui du clinicien confronté au toxicoma ne : «Pour être tox icomane, il faut la renco ntre entre un produit et une personnali té dans un moment socioculturel donné»(ClaudeOlivenste in).C'est une véritableéquatio n toxicom ani aqu e metta nt l' accent sur l'interaction qui existe entre divers éléme nts, sans qu'un élément à lui seul puisse expliquer le comporte menttoxico maniaque.

La «tox icom anie»est donc un terme ancien, figé par la traditi on,quienglobe des pratiques de conso mmat ions hétérogènes concerna nt la nature des produits, la fréq uence d'utilisation et les motivations du sujet. Il reste largement utilisé selon son acception ordinaire, liée au phénomè ne de dépendance auxdrogues illicites.

(28)

Il. L'Usage, l'usage nocif (ou abus)et la dépendance

11.1. Leconcept desubstancespsychoactives

Ce terme de «substances psychoactives» prétend désigner ce que tout un chac un appe lle

aujourd'hui la «drogue » avectoute lasubjectivitéque cela impose. Eneffet l'origine même duterrne «drogue» fait l'objetde controverse.

Selon cert ains auteurs, ce mot dérive du persan draaqui signi fie ode ur aromatiq ue. Selon d'autres, il proviendrait de l'h ébreu rakab, sign ifiant parfum. Selon d' aut res enco re, il aurait pour origine un mot néerlandai s droog désignant les substances végéta les séchées et particuli èrement les substances vendu es par les apothica ires. Cela explique que pour le

pharm acien aujourd' hui, toute substance pharmacol ogiquement active sur l' organi sm e, pourra être considérée comme une drogue. LesAnglo-sax ons n'établi ssent d' aill eurspas de distincti on entre les deux notions :par le term edrug, ils entendentaussi bien le méd icamentque ladrogue (ausensstupéfiant).

Exce ptio nnelle ou banale, la consommation de substances psychoactives comporte des aspects

conjoncturels liés à l'époque, àlaculture,aux modesde vie.

Ainsi, L'opium (15) que les Chinois utilisent depui s des siècles dans leur pharm acopée ne

devient «drogue» qu'à la fin du XVIIe siècle, époq ue où l' usage du tabac se répand en Chine.

Les Yémé nites peuvent s'adonner au khat alors que fumer dans un lieu public aux Etats-U nis

peut représenter un délit.

Au-delà de la diversitéde leur pharmacologie, toutes les substances psychoact ives possèdent des

propriétés en commun et utilisent des infrastructu res du système nerveux central identiques,à côté de leurs actions propres. Il en est ainsi de leur capacité à déclencher une

pharm acodépend ance. Lorsque le comporte ment de dépendance est insta llé, il est identique quelle que soit la substance qui l'a ind uit: les personnalités dépendant es le save nt bien car lorsqu'elles ne dispose nt plus de leur produ it habituel, ellesen utilisent d'a utres pour calme r les effets de sevrage.

D'autre part , les usagers consomment habituellement plusieurs subs tances,soiten mêm e temp s, soit de façon séquentielle.

(29)

Il.2.Lescomportementsde consommationde substa nces psychoa cti ves

En raison de la diversité des professionnels intervenant dans le champ de la toxicomanie, le besoins'estfait sentir d'en uniformiser et d'en standardise r ladéfinition afin d'établir unebase commune d'observation.

Il.2.1. Lesclassificationsinternationales

Ellesont pour butd'établir un diagnosticpsychiatrique après l'examend'un patient.

Elles sontau nombrede deux:

- la classification internationaledesmaladies(ouCIMIO)de l' Organisation Mondiale de

la santé(24)

- le manuel diagnostique et statistiquedes troubles mentaux (DSMIV) de l'Association américaine dePsychiatrie (31).

Lescritèresdiagnostiques de cesdeux classifications (63) ont permis dedistinguer trois grands

typesde comportements de consommation : l'u sage, l'usage nocifouabuset ladépendance, et

ce,quelleque soit la substanceconcernée.

En effet, chaque consommation ne présente pas les mêmes dangers. La notion de dépendance rapideoupasnecorrespondpas exclusivement du seulproduit utilisé.Ce quiest important, c'est

de déterminer la place qui est faiteau produit dans la vie dusujet, et non le produit lui-même. Citons pour exemple les études réalisées sur lessoldatsaméricains dela guerre du Vietnam. La fin de la guerre et le retour au pays ont été pour la majorité le meilleur traitement de

l'h éroïnomani e.

Il.2.2.L'usage

Il.2.2.1. La définition

L'usage est caractérisé par la consommation de substances psychoactives n'entraînant ni complicationssomatiquesnidommages.

Les usagers occasionnels sont des sujets qui utilisent une substance psychoactive à des fins

(30)

Une telle définition signifie donc que l'us age ne saurait être considéré comme relevant d' une problématiqu e pathologique nécessitant des soins. Le caractère illicite de la substance consommée ne saurait être pris comme critère de pathologie et les seules complicatio ns sont d'ordrepénal ousocial.

Il.2.2.2. Lesmodalités de consommation

Les pratiquesd'usagede substances psychoactives réfèrentàtrois modalitésdeconsommation.

II.2.2.2.1.La non-consommation

Une partie importante de la population française ne consomme pas, qu'il s'agisse de n on-consommation primaire (pas d'in itialisation) ou secondaire (arrêt après une phase de consommation).

II.2.2.2.2. La consommation socia lement réglée

Cette consommation est en lien direct avec la valorisation d'une substance par une société donnée à un moment donné (exemple de la place du vin et de l'alcool en France, du khat au Yémen). Les normes de consommation varient souvent dans le temps. Citons pour exemple l'évolution du regard social porté enFrancesur la consommationdetabac.

Il.2.2.2.3. La consommation à risques

Dans certainescirconstances,cette consommationsocialement réglée est susceptible d'entraîner des dommages. 1\ est donc nécessaire que le consommateur soit parfaitement informé de ces risques tant par les pouvoirs publics que par les producteurs (inscription sur les bouteilles d'alcool ousur lespaquetsde cigarettes que«l'abusnuit gravementà la santé »).

(31)

a) Les risques potentiellement aigus

Le risque est déterminé par les propriétés pharmacologiques du produit aInSI que par les modalitésdela consommation :

- conduite automobile ou demachin es-outil s -tâchesnécessitant une coordination motrice -grossesse

- suj ets présentantdestroublesducomportement.

Ilsconcern ent les substances psychoactive s ayant uneactionsur la coordin ation psychomot rice (alcool,héroïne, haschich)ousur lecomportement(alcool,amphétamines, ecstasy).

b) Les risquesstatistiques sur le longterme

Les risquessont en général proportionnels de façon exponentielle

à

la quantit é consommée, ce qui expliquequ'il sapparaissent plusclairement chez les sujets dépendants

Bien acceptée pour l'alcool, cette concept ion est très critiquéeconcernant le cannabis, afortiori l'h éro ïne,

Pour les substances illégales, on considère en France que tout usage est nocif d' embl ée ou à terme car faisant courir un risque pour le consommateur (modalité d'obtention ou de consommation, activ ité pharmacologique de la substance, modificat ion du fonctionnement psychiqu e):c'estce qui fondeen partie laloide 1970qui pénal iselesimple usage de stupéfiant.

Il.2.3.L'usagenocif(CMIIO) ou l'abus(DSMIV,1994)

L'usage nocifou abus(38)estentendu comme uneconsommation répétée quiimplique,ou peut impliquer, des dommages, Ces derniers peuvent être de natur e sanitaire (somatique ou psych ique), soc iale(incapacité de remplir desobligation s:au travail,

à

l'école,en famille,etc.i.) oujudiciaire,Ils peuvent dépendre de contextes particuliers d' utilisat ion:conduite automob ile, grossesse, Enfin, ces dommages peuvent être causés par l'usager à lui-même ou à un tiers (Annexe 1et Il),

(32)

Cette définition, dela mêm e man ièrequepourl'usage,ne fait pasréférence aucaractère licite ou illicite desproduits,L'accentestmis sur le fait queles dom mages ne doiven tpas être réduits aux dommages sanitaires(dé tér iora tionde l'état physiqu e,complicationde certai nes malad ies,voire décès prématurés),

Les effets nocifs s'expr ime ntdansdiversdoma ines tels que: -la santé physiqu e et ment ale

- lebien -être géné ral

- laqualitédesrelat ions conjuga les,sociales, et familiales - lasituation professionnell e et financière

-lesrelati ons à l'ordr e, à laloi, à la société,

Ce diagnostic est plus coura nt chez les sujets ayant com me ncé récemment à prendre la substa nce , Des épisodes d'abu s ou d'utilisati on nocive pourla santé peuvent se prod uire sur de s pério des prolongées sans jam ais évoluer ver s la dépe nda nce , Ilexiste néanm oin s un continuum de l'abu s à la dépendan ce, le passage de l'un à l' autre conce rnant en généra l le même produit Cela est particulièreme nt vrai pour les produits entraî nant facilem en t toléra nce, syndro me de sevrageet modesd'utilisat ion compulsifs (cas de l'héroïne ),

Il.2.4. La dépendance

Bruta le ou progressive selon les produits, la dépenda nce est install ée quand on ne peut plus se passerde conso mmer,souspeine de souffra nces physiques et/ou psychiques,

Il.2.4.1.La définition

Le comité d'experts de l'O rgani sation mondiale de la santé (OMS) a donn é des définitions qui, comme les termes utilisés, ont évolué dans le tem ps (26),La plus récente prend en comp te le s not ions de dépenda nce psychique, physique et de toléran ce et ne cite plus le term e de tox icom anie mais celu ide phar macodé pe nda nce,

Il.2.4.1.1.La pharmacod épend an ce

C'est un état psych ique, et quelquefois physiq ue, résul tan t de J'interactio n entre un organisme viva nt et une drogue, se caractérisant par des modification s du comportement et par d'autres

(33)

réactions qui comprennent toujours une pulsion à prendre le produit de façon continue ou périodique, afin deretrouver seseffets psychiqu es et quelquefoisd'éviterle malaisede privation.

Cet état peut s'accompagnerou non de tolérance. Un même individu peut être dépendant de plusieursproduits.

Il.2.4.1.2.La dépendance psychique

Elle définit unétat danslequel une substance produit unsentiment de satisfactionet unepulsion psychique, exigeant son administration pér iodique ou continue pour provoquer le plaisir ou éviter le malaise.

Cette dépendance a pour traduction principale le «craving»: le recherche compulsive de la substance contre la raisonet la volonté.

Il.2.4.1.3.La dépendan ce physique

Elle définit unétat adaptatifcaractérisé, lorsque l'administration de la drogueestsuspendueou qu'un antagoniste spécifique contrecarre son action, par l'apparition de troubles physiques intenses, symptômes de sevrage ou d' abstinence qui sc manifestent par des signes de nature physique oupsychique caractéristiques de chaquedrogue.

Il.2.4. 1.4.La toléran ce

C'est la propriété que possède l'organisme humain de supporter, sans manifester de réaction,

l'administration de doses habituellement actives d'une substance déterminée et pouvant conduire à une augmentatio ndesdoses afin deretrouver l'effet recherché.

Lorsque la tolérance (65) se superpose à la dépendance, le sujetcherchera à retrouver les effets initiaux de la consommation de drogue,ainsi qu'à éviter le sentimentdemanqu e etlasouffrance physique.

Certa ins produits induisent une dépendance sansengendrer de tolérance: ils'agit donc de deux entités différentes et individualisées, susceptibles dans un nombre important de cas d'être combinées(tableau 1).

(34)

Produit Dépendance Dépendan ce Tolérance

nsvchioue obvstcue

Opiacés(opium,héroïne,morphine ) ++++ ++++ +++ +

Alcool +++ +++ +++ Amphétamines ++++ + ++++ Cocaïne +++ + +/- ++++ Benzodiazépines ++ + ++ Cannabis ++ +/- ++ Tabac ++ +/- ++ LSD,mescaline + 0 0

Solvantsvolatiles(éther,trichloréthylène,colle) +++ + ++++

Tableau 1:Typede pharmacodépend ance selon lesdrogues.

Le concept dephanmacodépendanceintègredonc toute substa nce dont lesujct nepeut se passer; il penmet de désigner le noyau commun aux différents produits, interdit s ou autor isés :héroïne, cannabis maisaussialcool,tabac,méd icaments.

Les critères diagnostiqu es des classification s internation ales ont provoqué une autre évolution sensible des idées dans cc domaine : le DSM et la CIM se réfèrent à une classifi cation des syndromes, reposant uniquement sur la descripti on de symptômes et de troubles du

comportement,sans préjugerde leurs étiologie et pathogén ie.

Dan s le DSMIV (1994) (annexe Ill), comme dans la CIM IO(1992) (annexe IV), les critères diagnostique s de la dépendance communs à l'ensemble des substance s psychoactives,

n'impliquent pasla présence nécessaireou suffisante des items de sevrage et de tolérance,C'est le moded'utilisation compulsif de la substance qui caracté rise désormaisladépendance.

Danscette perspective,la dépendan cene concerne pastant le produit mais le suj etetellene peut être expliquée que parleseul potentiel pharmacologique d'une substance.

C'es t l'amorce d'une évolution vers la notion globa le d'addiction, qui regroupe sous un même tenme ladépendance à un produit ou à un comportement (jeu,achats ...).Eneffet, l'addicti on se caractérise par l'impossibilit é de contrôler un comportement ou par la poursuite d' un

comportement, en dépi t de la conna issance de ses conséqu ences négatives, dans le but de

(35)

Il.2.4.2. Le risquede dépendance

On peut évaluer le risque de dépendance (64) à une substance comme la résultante de l'interaction entre trois facteurs : la vulnérabilité, les caractéristiques liées au produit et l'exposition (Annexe V).

On comprend alors que plus l' exposition est élevée, moins il est nécessaire d'avoir une forte vulnérabilité.Ceci explique par exemple l' alcoolisme ou letabagismed'entraînement.

A l'inverse, lorsque l'expositionest faible (cas de l'héroïne),onretrouverad'importa ntsfacteurs de vulnérabilité psychologiques ousociaux.

De même lorsque le facteur produit est important, les paramètres sociauxou personnelspassent ausecond plan.

L'évaluation du risque de dépendance aux diverses substances psychoact ives a été réalisée par G.Woodyen 1993 (77).Schématiquement,ces substancessedifférenci ent en deuxgroupesselon leur pouvoir addictif:celui-ci estfort pour l'héroïne, la cocaïneetletabac ;faible pourl'alcool,

lesamphétamines ctlecannabis.

Si les dépendance s physique ct psychiqu e ont longtemps été présent ées de façon distincte, il

convient à l'heure actuelle de nuancer cette distinct ion: le fonctionn ement psychique reposant sur le fonctionnement neurobiolo gique cérébral , il est désormais admis que la dépendance psychique traduit un dysfonctionnement durable des systèmes dopamin ergiques, mésolimbique etopioïde,provoqué par lasubstance psychoactive.

Elle permet de comprendre pourquo i l'arrêt de la consommationn'estpas une simpleaffaire de volontéet pourquoiles suje ts dépendantsressentent un malaise psychique lorsdusevrage. Le syndrome de sevragequi traduit 1a dépendance physique semble lié au dysfonctionnement d'au tres systèmes neurobiologiques provoqués par la consommation chronique de la substance (système GABAergique pour l' alcool, noradrénergique pour les opiacés, cholinergique pour le tabac).

III. Le cadre légal des substa ncespsychact ives

Qu'elles soient autorisées ou non, de nombreuses substances psychoactivc s sont

à

l'origine de dépendance (annexe VI).

(36)

111.1. Lessubsta nces illicites

Le cadre pénal français enmatière de toxicomanie s'appuieactuelleme ntsur la base de la loidu 31décembre 1970

m.I.I. La loi de 1970

Dans les années 60, le problème de la toxicomanie est essentiellement perçu en France sous l'anglede la répression du trafic. L'évolution socioculturelle (eten particulier les évèneme nts de mai 68) aura uneincide nceimportante surl'objectif de la loi,qui vise pour la premi ère fois à réprimer l'usage dedrogueindépendamment du trafic.

Cette loi (18) atrois obje ctifs :

- l'interdictionde l'usagequiestsanctionné pénalement;

l'alternative d'une obligation de soins aux sanctions pénales. On parle d'injonction thérapeutique ;

- larépressiondu trafic etde la publicité enfaveur dela consommation.

Les principes de la loide 1970 (21)sont intégrésdans le Code de la Santé Publique (art L.627à

L.630 et R.5l 7l à R.5182 ) et ils sanctionnent l'usage de stupéfiant ainsi que la détention, le transport,l' achat,la revente,laproduction,latransformation.

m.1.2. Le Nouvea uCode Pénal

Depuis 1992, il inclut lui aussi les dispositions relat ivesau trafic (art223.34 à 222.44),suivant ainsi le cadre des conventions internationales et reprenantlesdispositionsrelativesàl'usage plus partic ulièrement réglées parle CS?

m.I.2.I. La répressiondu trafic

Cc nouveau code distingue deuxtypes de délits:lesdélits simples pourla vente de stupéfiants en vue de la consommation et les délits aggravés pour Jetransport, l'importation, l'exportation ou leblanchimentd'argent issu dutrafic.

(37)

111.1.2.2. La répres sion de l'usage simple

Elle concerne la consommation d'un produit sans distinction entre drogue dure (héroïne, coca ïne) ou douce (haschich)(art L.628duCSP).

Toute consommation est réprimée, qu' elle soit individuelle, collective, publique ou privée,

occasionnelle ou régulière.

En cas de première infraction, le procureur peut néanmoins classer sans suite le dossier ou le

renvoyer àun médecinde la DDASS.

Ladeuxièmepossibilité consiste à mettre enœuvre une injonction thérapeutiqu e.

Il faut noter également que pour les zones frontalières, le droit douanier s'applique en

complément du droit pénal pour toute importation et punit d' amendestrèslourdes ainsi que de la

confiscation desbiensdu trafiquant.

111.1.3. L'injonction thérapeutique

Une place particulière est réservée aux usagers simples qui peuvent bénéficier d'uneobligat ion

de soins(72).

Les poursuitesjudiciaires sont alors suspendues et la loi pose le principe de la gratuité et de

l' anon ymatdes soins.

111.2.Lcs substanceslicites

111.2.1. L'alcool-Le tabac

Ce sont des produits consommés librement ; leur vente est autorisée et contrôlée, leur usage

réglementé.

111.2.2.Lesmédicamentspsychoactifs

Anxiolytiques , hypnotiques, antidépresseurs sont prescrits par un médecin dans le cadre d'une

indication thérapeutique. Leur production et leur usage sont strictement contrôlés. Cependa nt, leur s détournem ents d'usage (22) (lI) (49) (59) (10) sont fréquents entraînant même parfois

(38)

Pour pallier ces détournements d'u sage (6), un décret du 31 mars 1999du même type quecelui qui avait porté en 1995 sur la pharmacovigilance, a mis officiellement en place un système d'évaluation de la pharma codépendance (36).Ce sujet sera traité plus en détail dans lasuite de ce travail.

C

hapitre Il

: L

e mode d'

action

de

s

d

rogues s

ur l

e

ce

rveau

La description des différent s mécanismes et systèmes neuron au x mIS en jeu au niveau du cerveau, lors de la prise d'un e drogue, perm et de mieux comprendre le plaisiret la dépendance psychique éprouvés par l'individu, et la dangerosité plus ou moins marquée du produit. Elle permet aussi d'apprécier le rôlejoué par l'environnement dans lesphénom ènes de dépendance, de concevoir les phénom ènes de tolérance et de dépend ance physique , induits par certaines substances, commeunensemble demécani smes adaptatifs progressivement mis en placepar l'organisme pour tenter de contrecarrer les multiples dérèglements.Elle perm et enfin de mieux appréhender l'importan ce des facteurs de stress dans la vulnérabilité individuelle visa vis de la drogueet de comprendre pourquoi nous ne sommes pastouségaux face à elle.

1. Lesystème de récompense

1.1.Les opioïdesendogènes

C'esten 1973 (71) que les récepteurs auxopiacés ont été mis enévide nce pour la prem ière fois. Peu de temps après, Kosterliz etHughes (45) découvrent l' existence des ligands endogènes de ces récepteurs:les endorphines.

D'abord au nombre de deux, la Met-enképhaline et la Leu-enképhaline, ces peptides sont vite devenus toute une famille dont les deux principaux groupes sont actuellement dénommés endorphineset enképhalines.

(39)

I.J.I. L'a r bregénéa logique des endor phines

Au total, oncompteune vingtaine d'endorp hines issuesde 3 précurseurs distincts :

- la pro-opiomélanocortine,àl' originede la p-endorp hineet des peptides apparentés(C;X, yet

ô-endorphines}ainsi que l'hormone corticotrope(ACTH).

- la pro-enképhaline A, à l'ori gine des enképhalines (Met- et Leu-enképhalines) et des

peptid es voisins.

-la pro-enképhalineBou prodynorphine,à l' originedes néo-endorphineset desdynorph ines.

1.1.2. Lerôle des endor phines

Elles interviennent dans le contrôle de différentes fonctions physiologiques comme la

respiration, le système cardiovasc ulaire (pression artérielle et rythme cardiaque), le système

gastro-intestinalet la régulationdecerta inessécrétions hormonales.

Elles sont également impliquéesdefaçon prépond érant edans la perception de la douleur etsont

trèsconcentréesdanslesdifférentes structures dusystème limbique.

1.1.3.Lesrécepteursaux opiacés

Une concentrationimportante de cesrécepteursestretrouvéedans le système mésolimbique(aire

tegm entale ventrale, noyau accumbens, septum et amygda le) et dans le système nigrostrié

(substance noire,striatum), régionsparticulièrement riches en neuronesdopam inergiques.

On distingue actuellement quatretypesde récepteurs auxopiacés (7 1)appelés mu(uj.de lta(8),

kapp a (K) et sigma (a). Le tableau 2 résume l'impli cation des différents récepteur s dans

(40)

Type de récepteu rs Actions

)l Analgésiesupraspinale

Dépression respiratoire

Euphorie

Dépendance physique

Myosis

Baissedelamotricité intestinale

K Analgésie spinale

Myosis Sédation

Dysphorie

Effetanorexigène

cr Dysphorie

Hallucinations

Stimulation vasomotrice

s

Analgésie

Modificationducomportementaffectif Dépressionrespiratoire

Tablea u2 : Types derécepteurs auxopiacés:actions pharm acol ogiqu es

Les actions particulières de chaque opiacé découl ent de l'acti vati on ou du blocage d'un ou de

plusieurs récep teu rs.

Les opiacés agissentsurchac un de ces types récept eur s ense com portantcomme des agonistes, des antagonistes, des ago nistes- antagoni stesou des agonistes partiels.

L'agonisteest une molécul equi mime l'actiondu neurotran smett eur sursonsite récept eur et qui

entraîne les mêm es effets. Cette propri été provient des analog ies struc tura les exista nt en tre l'agoni ste et le neurotran smett eu r. Un agonis te se caractérise par une spécific ité (ou une

sélectivité) plus ou moins marquée pour un récepteuret par sonaffinité, autre ment dit, la force

avec laquelle ilse lie (etsedissocie ) au réce pteu r.

L'antago niste est une molécule dont l' action s'oppose à celle du neurot ran smetteur, et de (ou des) agoniste(s) corresp ondant(s),sursonsite récepteur.Il bloquede façon sélective touteacti on

(41)

L'agoniste-antagoniste est une molécule agoniste sur un type de récept eur ma is antagoniste sur unautretype.

L'agoniste partiel est une molécul e

à

action antago niste et agoniste en fonction des

concentrations auxquelleselleestemployée.

1.2.Lavoiedopaminergique

Les substa nces psych oactives à risquede dépenda nce ont comme propriété com m une d'agir sur

un circui tducerveau dont lerôl e estde favorise r les fonc tio nsvita les.Elles activent le circ uit dopam inergique mésocorti col imb ique impliqué dan s ce que l'on appelle plus la rgement le systèmede récompen se (75).

En effet, il semble que quell e que soit la substa nce toxicoma nogè ne, les mécani sm es de

dép end ance empruntera ient des voies finales comm unes de renforcemen tqui sont probabl em ent

les mêm esque celles qui renforcentnoscomportem en ts fond am entaux.

Les neu rones dopam inergiques (68), parce qu'ils occupent une place privilégiée au sein du

système nerveu x centralet qu'ils sont impliqués dans le contrô le des conduites addic tives et des émo tions, dontle plaisir,représent ent la«voie comm une»àl'actionde laplupartde sdrogue s.

Bie n que minorit aires dan s le cerv eau (mo ins de 1% de l' en semble des neurones ), les neu rones

dopam inergiques ont leur s corps cellulaires conce ntrés dan s deu xnoyau x du mésen céph ale :la substance noire et l'aire tegmen tale ventra le(ATV).

Les ne urones issus de la substa nce noire envoient leurs axones vers le striatum, structure impliquéedans le contrôle de la motricité.

Les neuro nes issus de l'ATV envoient leurs axones vers le cortex préfronta l (on parle de projections méso-corticales) et vers le nucleus accumbens (on parle de projections méso

-limbiques).Or, ces deux structures sont impliquées dans les processus mnésiq ues, les réactions

comporteme ntales liéesà l'émot ivitéet le contrôledes cond uites affectives etmotivationne lles.

De plus, les neurones dopam inergiques sont des neurones modul ateurs car ils sont capables

d'enregistrer et de décoder la signification des évènements (internes ou exte rne s) puis de

soll iciter les structuresdevantinterven irdan slarép onse.

Le phénom ène renfo rçant d'aut ostimul at ion fut mis en lumière en 1954 par Olds et Milner .lIs ont montré qu'un rat, auquel on avait implanté une électrode dans certain es régi ons cérébra les

éta it capable d' appuyer sur une pédale pour se stim ule r au point d'en négliger som mei l et nourriture .

(42)

Toutes les structures impliquées dans le système de récompense appartiennent au système dopaminergique mésocorticolimbique.

L'arrivée d'un signal annonçant une récompense, après traitement sensoriel par le cortex, modifie l'activité de certains neurones de l'ATV. Ce ux-ci libèrent de la dopamine dans le septum, le noyau accumbens,l'amygdal eet le cortex préfrontal:

le noyau accumbensintervient dans l'activation motrice

le cortex préfrontal joue un rôle dansla focalisationde l'attention

ces différenteszones sont interconnectées et innervent l'hypothalamus, l'informantde la présence de récompense.

Par conséqu ent, les neurones dopaminergiqu es (en particul ier les projections mésolimbiques) ne sont activésque par des stimuli ayant acquisau préalable unsens dans lesdomainesémotionnels et/ou motivationnels.Ces stimuli peuvent signifier un stress ou une douleur, mais également un plaisir.

L'ATV est la région donnant lieu aux comportements d'autostimulation le plus importan t. Or cette structure contient des récepteurs opiacés, nicotiniques, cannabinoïdes et GABAergique s permettant aux drogues de stimuler directement ou non, en fonction de leur mode d'action, l'activitédes neuronesdopaminergiques.

II. La dépendance

Il.I, L'exemplede ladépendance aux opiacés

Pour plusieurs raisons, la dépendance aux opiacés (51) est l'archétyp e mêm e de ce que le sens commun évoqu e lorsque l'on utiliselemot «drogue».

Comme le montre letableau 3,la définitionde la dépend ance aux opiacés inclut tous lesaspects classiques de la dépendance (la tolérance, la dépendance physique et psychique), ce qui n'est pas toujours lecas avecd'autressubstance s comme la cocaïn e, l'alcool ,le tabac... pour lesquelle s le tableau clinique n'inclut pas forcément tous ces aspects, même si elles ont comme voie commune celle de la dopamine.

De plus, même si les formes de la toxicomanie ont fortement évolué au fil du temps, et qu'il serait plus approprié de parler de polytoxicomanie, les opiacés restent en France les drogues de référencedepuislesannées70.

(43)

D'aprèsl'OFDT (Observatoire françaisdes drogueset des toxicomanies)(58) ,l'héroïn e reste le principal produit consomméavant lerecoursaux soins, que cesoit en centresde soins spécialisés oudansleshôpitaux.

Enfin,l'utilisation prépond érantede la voie intraveineu se engendre de multiplespathologies.

Morphine.héroïne, Cocaïne Ecstasy Amphétamines Alcool Benzodiazépines Cannabis Tabac autresopiacés Crack

Activation des +H ++++ +H ++++ + +/- + + circuits

dopam incrgiqucs

de (récomuense»

Etablissement ++ +H ? +H +/- ? +/- ?

d'une hypersensibilité à ladouaminc Activation des ++++ ++ " + ++ + +/- +/ -récepteurs auxopiacés

Dépendance très forte faible trèsfaible Faible très moyenne faible forte

physique forte

Dépendance trèsforte fortemais ? moyenne très forte faible très

psychique intermittente forte forte

Ncurotoxicité faible forte trèsforte? Forte forte 0 0 0 Toxicitégénérale fortesaufcontrôle forte éventuellement Forte forte trèsfaible très très

thérapeutique trèsforte faible forte

Dangerosité trèsforte trèsforte faiblc(?) faibleen forte faible(*) faible 0

sociale général

Possibilité de OUI non non non non nonrecherehé non oui

traitementde recherché

substitution

(*)saufconduite automobile et utilisationdansdes recherches de«soumission»ou«d' autosoumission»,où ta dangerosité devient forte

Tableau3 :Toxicité individuelleetsoc iale des drogues.

II.!.!. Le mode d'actiondes opiacés

Les opiacés exercent leur action surles neurone s GABAergiques, qui eux-mêmes ont pour effet

de diminuer l'activité des neurone s libérant de la dopam ine. En se fixant sur les récepteurs m portésparces neurones intermédiaires,ilsinhibent l'inhibition, cequi revient en faitàaugment er

l'activité des neurones qui libèrent de la dopamin e. Il en découl e une augmentation de la

(44)

Il.1.2. Les conséquences neurophysiologiquesde l'administration chronique d'opiacés

Il est bienévident que les conséquences dont nousallonsparler ne représententqu'unaspect de l'admini stration chronique d'opiacés chez un toxicoman e. Ces notions sont le plus souvent acquises grâce à desexpériencesréaliséeschez l'animalet qui ne tiennent pas compte de l'aspect spécifique de la toxicomanie, liée à l'effet de l'environnement et de la personnalité du toxicomane sur ses propres mécanismes biologiques. De nombreux processus adaptati fs, en particulier au niveau du SNC se mettent en place pour permettre à l'individu de faire face aux modificationsde l' environn ement.

La toxicomanie peut être perçue comme une tentative d'améliorer l'équilibre biologique d'un

individu dont les processus adaptatifs se sont révélés inefficaces. L'utilisation des opiacés provoque de nombreuxbouleversementsdes systèmes de neurom édiation.

Il.1.2.1. La modification des récepteurs

Comme dans la plupart des systèmes de neurotransmission , une exposition prolongée à un agoniste opiacé entraîne une diminution du nombre et/ou de l'efficacité des récepteurs à cette substance,et plusrarement uneréduction de leuraffinité pour le neuromédiateur,afin delim iter une stimulationexcessive risquantd'épuiser lesressourcesde lacellule.C'est par ce phénom ène que l'on explique la tolérance (besoin d' augment er lesdosesque ce soit pour uneffet antalgique thérapeutiqueou pour l' effetde plaisir).

De fait,puisque latransmissiondopaminergique estfinalement exacerbée,on observe également une désensibilisation desrécepteurs

à

la dopamine.

Au moment de l'arrêt d'administration chronique, on observe un phénom ène de rebond avec augmentation (qui n'est ni plus ni moins qu'un retour à la normale) du nombre et/ou de l'effi cacité desrécepteurs, provoquant le manque ou syndrome de sevrage, par diminution de la quantitérelativedemédiateur disponible.

(45)

Il.1.2.2. La modification de la synthèse protéique

Laprise chronique entraîne lamodificat ionde la synthèse de nombreusesprotéin esdansdiverses structuresetsystèmes neuron auxducerveau.

L'expression de l'enzyme de biosynth èse de la dopamine est accru e, contribu ant à une augme ntation de la libérat iondu neuromédi ateur.

Le nucleus accumbens, région riche en projections des neuron es mésolimbiques, et quijoue commenous l'avons vu précédemmentun rôleprépondérantdanslespropriétésde renforcem ent, est égaleme nt le siège de reman iement s:s'y accumulenten particuli erdes protéin esd'une durée de vie relativement longue, cond uisant à la formation d'un facteur de transcription (a ppelé complexeAPI)respon sabl ede lamodification à long terme de l'expression de nombreu x gènes.

Le locus coerculus, structure du cerveau où sont locali sés les corps cellulaires des neuron es contenant la noradrénalin e est aussi le siège de modification de la synthèse protéiqu e, ce processu s particrpant pour une large part à la dépendance physiqu e aux opiacés et aux symptômes de sevra gequi la caractéri sent. Normalement, la stimulation des récepteur sopiacés localisés dans cette zone inhibe l'activitédes neuron esà noradrénaline. En casd' adm inistrat ion chronique d'héroïne ou demorphine,un mécani smede compensation se met en place,consistant en une augment ation de la synthèse de nombreuses protéines qui augme ntent globalement l'excitabilité des neurones à noradrénalin e du locus coerculus. Cet effet sur les réce pte urs noradrénergiques entraînerait par réaction une libération accrue de noradrénal ine. Celle-c i pourrait expliquer l'étatd'hyperexcitab ilité obse rvé au cours dusevrage .

Il.1.3. Lavaria bilité du seuil destimulation

Le seuilautour duquel fluctue l'activité des neurones libérant la dopamine est fondamenta l dans l'att itude face aux drogues. En effet, c'est en fonctio n de ce derni erque le cervea u rech erche la récompense et ressent la satisfactio n (lorsqu'il estau-dess us du seuil) ou le manque (lorsqu'il est en dessous du seu il). La base de ce seuil, propre à chacu n d'entr e nous, dépend de facteurs génétiquesetsemodule aucours despremi ère sannéesdu développement.

Cette notion de seuil relatif, dépendant à la fois des évènements antérie urs et des réactions du cerveau à l'environnement immédiat, permet de mieuxcomprendre l' app éten ce et le recherche de produitspsych ostimulants.

(46)

Il.1.4. Le déplacem en t de l'équilibre boméost asique

L'adminis tration chronique d'opiacés va modifier l'équi libre des concen tratio ns défin ies des

neu rotransmett eurs, dont la dopamine, et des peptides opioïdes . Un nouve létat émotion ne l va ains ise créer par associationentre le changeme nt des conce ntrationssynaptiques et la sensa tion plus intense de plaisir. Au cours du développem ent de la dépend ance, la sensation de plaisir provoquée par l'administration d' opia césvadiminuer progressivement, alorsque la sensation de

malaise va augme nter avec la dispariti on de la drogue dans l'organi sme. Par conséq ue nt les conso mmateurs excessifs vont être incités à utiliser la drogue, plus pour pallier ces malai ses émotionnels que pour obteni rles effetsdecelle-ci (67).

Il.1.5. Lasens ibilisa t ion

Il.1.5.1.La sens ibilisa tion comportementale

Divers travaux sur les rongeurs ont permis d'étudi er les modificat ions affectant la transmissio n dopaminergique lors de la prise de drogue. Les opiacés induisent une exace rbati on de la

tran sm ission dopaminergiqu e, corrélée à un accroisseme nt de l'activ ité motr ice. Cette hyperactivité augmente progressivement aucours d'injections successives d'une mêm e quantité de produit:cephénom ène se nomme la sensibilisationcomporte me ntale.

Il.1.5.2. Lessens ibilisa tionscroisées

Il existe par ailleurs des sensibilisations croisées entre certains produits: l'inj ection d'une

substance entraîne une sensibi lisation aux autres substan ces (c'est le cas par exemple entre les opiacés, la cocaï ne et les amphétamines). Ce phénom ène perm et d'expliquer pourquoi les

toxicomanes peuvent passerd'un produitàl'autre.

11 existe d' autre part des sensibilisatio ns croisées entre le stress et les substances psychoact ives. L'exposition à des facteurs de stress et la prise rép étée de drogue sensibilise la voie

dopami nergique mésocort icolimbiqu e aux effets du produit:ily a augme ntation de la libérat ion

de CRF(oucorticolibé rine)et parvoiede conséquence de glueocorticoïdes, qui stimulent lavoie

dopaminergique en augmen tant la synthèse de dopam ine, en altérant son métabol ism e et sa

(47)

Ces processus de sensibilisation sont dépendants des conditions dans lesquelle s les différentes administrations sensibilisantes ontété faites.

Au total, les facteurs environnementaux , le stress et les rencontres rép étées avec les produits addictifs peuvent induire une adaptation fonctionnelle des voies dopaminergiques mésolimbiques.

Celle sensibilisation pourrait représenter la VOle d'entrée de la dépendance psychique, responsabledu besoin compulsifdeconsommer le ou lesproduits.

II.1.6. La vulnérabilité

La vulnérabilité particulière de certain s individus aux effets de renforcement des produits addictifs les conduit à passerde l'usage à l'abus. Ilexiste non seulement une appétence variable pour les drogues d'un sujetà l'autre mais également une très forte variabilité individuelle dans lesréponses aux propriétésdes drogues.

Il.2. Les principalesdrogues opiacées

Il.2.1. L'bistorique

Les opiacésappartiennent au groupe despsycholeptiquesou dépresseurs de l'humeur.

Leurs effets analgésiques sous forme de l'opium , extra it du pavot sont connus et utilisésdepuis l'antiquité.Au débutduXIXe siècle,cesont leurs effetseuphorisants qui sont préférentiellement recherchés,d'autant plus que la découverte du principe actif, la morphine, permet une injection systémique beaucoup plus efficace que la consommation orale ou l'inhalat ion. Avec le XXe siècle, l'héroïne fait son apparition et supplante la morphine à cause de l'adjonction de deux groupements acétyl qui lui confèrentune meilleure solubilité, favorisant sa pénétrationdans les tissusneuronaux.

Il.2.2. L'opium

L'opium (17) est lesucdu Papaver somnife rum.Ilest obtenu parincisiondes capsules de pavot. Lelatex qui s'en écouleestsimplement séché à l'air pour former une masse brunâtre et friable. Son intérêt tient de sa richesse en alcaloïdes dont la morphine (10%), la noscapine (6%), la papav érine (1%),lacodéine (0,5%)et la thébaïn e (0,2%).

(48)

En pratique, l' opium est traditionnellement fumé (pipe, ban gh) ou inhalésous form ede vapeurs (narguilé). La chaleur de la combustion entraîne une vaporisation d'une parti e de la morphine sous forme de base libre, le reste étant dégradé parla chaleur.La morphine parvient aucervea u

en quelqu es secondes. L'actio n est donc rapide et intense mais moins prolongée que par voie ora le.L'usageabusifd'opiumdéboucherapidement sur une utilisation addictive.

Même si la grande époque de l'opium fut le XlXe siècle , il existe en France une préparation

magistrale à base deteinture d'opium appelée élixir parégoriqueou teintured'opiumbenzoïque ,

indiquée dans le traitement symptomatique des épisodes diarrhéiques et parfois utilisée par les

toxicomanes commesubstitut

à

l'héroïne. Il.2.3. La morphine

La morphine (7 1) est un alcaloïde natur el de l' op ium. L'usage toxicomani aque par vore

injectabl ede lamorphin eestdevenumarginal.

Il.2.3.1. L'action pharmacologique

La morphine appartient auxagonistes opiacés, c'està dire qu'elle agitcomme les endorphines, cn se fixant sur les opiorécepteurs. Son action est dose-dépendante avec un seuil maxim al correspondant à la saturation de tous les récepteurs. Ses effets ont des conséquences sur trois grands systèmesphysiologiques.

Il.2.3.1.1. L'action sur lesystème nerveux central

Elle provoque: une sédation

unedépression respirat oire uneinhibition de la toux

une dysphorie

(49)

II.2.3.1.2.'actionsur le systè me gas t ro-intestina l

Elle induit:

une constipation

des coliques hépatiqu espar augmentation dela pressiondansles canaux biliaires.

Il.2.3.1.3. L'ac tionsur le système cardio-va sculaire

Elle provoqu e une dilatationdes veineset desartéres,entraînant une hypoten sion orthostatiq ue.

Il.2.3. 1.4. Les actions diverses

L'administration de morphine,surtout par voie parentérale,provoque une vasodilata tion cutanée quiinduit l' apparition de rougeurs,accompagnées de prurit et de sudationau niveaudu tronc et

de la face (conséquenced'une libération d'histamin e).

Elle induit également un spasme des voies urinaires, une chute du taux d'hormones

hypophysaires (LH, FSH), une élévation des taux plasmat iques de prolactine et d'hormone de croissance.

Comme tous lesopiacés, ellefranchit labarrièreplacentaire et passe dans le lait matern el.

II.2.4. La codéin e

La codéine ou méthylmorphine (71)est unalcaloïde isolé del'opium.Son métabolismelibère in vivo de la morphine dans une proportio n variable selon les individus (cette transform at ion est potentialisée par l'absorption d'alcool) et son élimination urinaire rapide impose qu'elle soit

administrée de façon répétée. Elle expose à des effe ts indésirabl es identiques à ceux de la morphine :nausées,vomissements,constipation,dépression respirato ire.

L'usage de la codéine s'inscrit dans le cadre d'une polytoxicom an ie ou d'une substitution

sauvage (50) (1). Elle réalise dan s ce dernier cas une rupture avec la spirale de l'inj ection et

c'est en raison de ce constat qu'à plusieurs reprises, lespouvoir spublicsont jugé préférable de ne paslaclasser sur la listedes stupéfiants.

Les héroïnom anes et les codéinomanes l'empl oient à des dosesjournali ères allant de 900 mg à 2g!j.

Figure

Tableau 1 : Type de pharmacodépend ance selon les dro gues.
Tableau 3 : Toxicité individuelle et soc iale des drogues.
Tableau 4: Le dispositif de réduction des risques a u 3 1 décembre 1997
Tableau 5 : comparattf des d tffe rentes carac tens ttques de la bupre norphtne et de la methadon e

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