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approche graphique
Sinuhé Martínez Martínez
To cite this version:
Sinuhé Martínez Martínez. Analyse des propriétés structurelles d’observabilité de l’état et de l’entrée inconnue des systèmes linéaires par approche graphique. Autre. Université Henri Poincaré - Nancy 1, 2008. Français. �NNT : 2008NAN10094�. �tel-01748537�
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Analyse des propri´ et´ es structurelles d’observabilit´ e de l’´ etat et de l’entr´ ee
inconnue des syst` emes lin´ eaires par approche graphique
TH` ESE
pr´esent´ee et soutenue publiquement le 27 mai 2008 pour l’obtention du
Doctorat de l’universit´ e Henri Poincar´ e – Nancy 1
(sp´ecialit´e Automatique)
par
Sinuh´ e Mart´ınez Mart´ınez
Composition du jury
Rapporteurs : Pr. Olivier SENAME Dr. Mohamed DJEMAI
Examinateurs : Pr. Efrain ALCORTA GARC´IA Pr. Didier MAQUIN
Directeurs de th`ese : Pr. Fr´ed´eric HAMELIN Dr. Taha BOUKHOBZA
D´epartement de formation doctorale en Automatique Ecole doctorale IAEM Lorraine´ UFR STMIA
Chapitre 1 Introduction 3
1.1 Syst` emes lin´ eaires structur´ es . . . . 8
1.1.1 Propri´ et´ es g´ en´ eriques . . . . 9
1.1.2 Rang g´ en´ erique d’une matrice structur´ ee . . . . 10
1.2 Repr´ esentation graphique des syst` emes lin´ eaires structur´ es . . . . 11
1.2.1 Graphe orient´ e associ´ e ` a un syst` eme lin´ eaire structur´ e . . . . 12
1.2.2 Notations et d´ efinitions . . . . 14
1.2.3 Graphe biparti associ´ e ` a un syst` eme lin´ eaire structur´ e . . . . 17
1.3 Les probl´ ematiques abord´ ees dans ce travail . . . . 18
Chapitre 2 Observabilit´ e g´ en´ erique de l’´ etat et de l’entr´ ee des syst` emes lin´ eaires structur´ es 23 2.1 Introduction . . . . 23
2.2 Observabilit´ e totale de l’´ etat et de l’entr´ ee d’un syst` eme lin´ eaire structur´ e . 25 2.2.1 Position du probl` eme . . . . 26
2.2.2 Subdivision du syst` eme lin´ eaire structur´ e . . . . 27
2.2.3 Conditions d’observabilit´ e totale de l’entr´ ee et de l’´ etat . . . . 33
2.3 Observabilit´ e partielle de l’´ etat et de l’entr´ ee d’un syst` eme lin´ eaire structur´ e 44 2.3.1 Position du probl` eme . . . . 44
2.3.2 D´ efinitions et notations . . . . 45
2.3.3 Condition d’observabilit´ e d’un ensemble donn´ e de composantes de l’´ etat et de l’entr´ ee . . . . 47
2.3.4 Observabilit´ e forte de l’´ etat d’un syst` eme lin´ eaire structur´ e . . . . 55
2.4 Conclusion . . . . 58
1
Chapitre 3 Placement de capteurs pour le recouvrement de l’observabilit´ e forte ou d’une partie de l’´ etat et de l’entr´ ee 61
3.1 Introduction . . . . 61
3.2 Placement de capteurs pour le recouvrement de l’observabilit´ e forte d’une partie de l’´ etat d’un syst` eme . . . . 62
3.2.1 Position du Probl` eme . . . . 63
3.2.2 Recouvrement de la condition de connectivit´ e ` a la sortie . . . . 64
3.2.3 Recouvrement de la condition β . . . . 67
3.3 Placement de capteurs pour le recouvrement de l’observabilit´ e forte . . . . 71
3.3.1 Position du probl` eme . . . . 72
3.3.2 Recouvrement de la condition de connectivit´ e ` a la sortie . . . . 73
3.3.3 Recouvrement de la condition de couplage . . . . 74
3.3.4 Recouvrement de la condition de distance . . . . 77
3.4 Conclusion . . . . 80
Chapitre 4 Boˆıte ` a outils d’analyse structurelle LISA et divers aspects algorithmiques 83 4.1 Introduction . . . . 83
4.2 Description g´ en´ erale de lisa . . . . 84
4.3 Algorithmes de base de LISA . . . . 87
4.4 Algorithmes pour l’analyse des propri´ et´ es d’observabilit´ e et de diagnosti- cabilit´ e . . . . 95
4.4.1 Impl´ ementation de l’analyse de l’observabilit´ e de l’´ etat et de l’entr´ ee 96 4.4.2 D´ etectabilit´ e et localisabilit´ e des d´ efauts . . . . 97
4.5 Perspectives et algorithmes impl´ ementables ` a court terme dans LISA . . . 101
4.5.1 Observabilit´ e forte de tout l’´ etat . . . . 102
4.5.2 Observabilit´ e forte d’une partie donn´ ee de l’entr´ ee et de l’´ etat . . . 102
4.5.3 Placement de capteurs pour l’observabilit´ e forte de tout l’´ etat . . . 104
4.5.4 Placement de capteurs pour l’observabilit´ e partielle . . . . 104
4.5.5 Impl´ ementation d’outils d’analyse d’autres propri´ et´ es structurelles 105 4.6 Conclusion . . . . 106
Chapitre 5 Conclusions 107
Bibliographie 111
Introduction
L’objectif assez classique de la th´ eorie de l’automatique est la synth` ese de sch´ emas de commande, d’observation, de diagnostic ou de supervision afin de rendre un syst` eme plus performant, plus sˆ ur, plus fiable, plus durable et plus ais´ e ` a maˆıtriser. Une ´ etape im- portante pr´ ealable ` a toute synth` ese est l’analyse du syst` eme ` a consid´ erer. Cette analyse permet de mieux connaˆıtre le syst` eme, ses limites et ses capacit´ es. Elle est fond´ ee sur l’´ e- tude de diverses caract´ eristiques de ce syst` eme. Parmi ces propri´ et´ es, les plus importantes sont la commandabilit´ e, l’observabilit´ e, les rangs, les z´ eros ou la structure de certaines matrices particuli` eres, les dimensions de certains sous-espaces. . . qui peuvent traduire la solvabilit´ e totale ou partielle de plusieurs probl` emes fondamentaux d’automatique.
Ainsi, divers crit` eres de commandabilit´ e, d’observabilit´ e ou de solubilit´ e de probl` emes de d´ ecouplage, rejet de perturbations, de d´ etection et localisation de d´ efauts ont ´ et´ e ´ etablis et font partie des connaissances de base en automatique. Ces crit` eres sont pour la majorit´ e d’entre eux fond´ es sur des approches alg´ ebriques ou g´ eom´ etriques [Zadeh et Desoer, 1963, Rosenbrock, 1970, Kailath, 1980, Wonham, 1985] s’exprimant donc par des conditions de rang de matrices ou de dimension de sous-espaces vectoriels. En effet, la repr´ esentation la plus usuelle des syst` emes lin´ eaires reste la repr´ esentation d’´ etat ou celle par fonctions et matrices de transfert. Il s’est av´ er´ e que, lors de l’analyse d’un syst` eme lin´ eaire num´ erique- ment sp´ ecifi´ e, un grand nombre de caract´ eristiques d´ ependent plus de la structure du
3
syst` eme proprement dite que des valeurs des diff´ erents param` etres constituant les matri- ces de la repr´ esentation d’´ etat par exemple. Il est alors judicieux d’´ etudier ces propri´ et´ es en consid´ erant le syst` eme sans valeur num´ erique pr´ ecise des param` etres. L’´ etude de ce type de syst` emes dits structur´ es ne n´ ecessite alors que la connaissance de la r´ epartition des ´ el´ ements nuls/non-nuls dans les diverses matrices de sa repr´ esentation. Il est alors possible de traiter les syst` emes non-sp´ ecifi´ es num´ eriquement ou non compl` etement sp´ e- cifi´ es, en phase de conception ou encore les syst` emes incertains par exemple. Ce type d’´ etude permet de mieux d´ egager les propri´ et´ es structurelles en se concentrant non plus sur une r´ ealisation donn´ ee par une combinaison num´ erique fixe des param` etres mais sur la structure du syst` eme d´ efinie en grande partie par l’existence ou non des interactions entre les variables qui le caract´ erisent. De plus, l’analyse ainsi men´ ee permet d’´ etudier les syst` emes d` es leur phase de conception. ´ Evidemment, Cette analyse n’autorise pas l’´ etude des propri´ et´ es importantes telles que la stabilit´ e qui est tr` es li´ ee justement ` a la valeur des param` etres.
[Lin, 1974] est la toute premi` ere ´ etude par approche graphique relative ` a la command- abilit´ e des syst` emes structur´ es qui sont caract´ eris´ es par une repr´ esentation d’´ etat o` u toutes les matrices ont, soit des ´ el´ ements nuls fixes, soit des ´ el´ ements non nuls symbolis´ es par des param` etres suppos´ es ind´ ependants. Le syst` eme lin´ eaire est repr´ esent´ e par un graphe orient´ e et les conditions de commandabilit´ e sont exprim´ ees de fa¸con tr` es simple et intu- itive : existence de cycles, de chemins formant des “cactus ” . . . .
L’´ el´ egance, l’originalit´ e et la simplicit´ e des r´ esultats obtenus dans [Lin, 1974]
ont encourag´ e d’autres ´ etudes sur l’analyse structurelle par approche graphique.
Ainsi, les propri´ et´ es structurelles de commandabilit´ e, observabilit´ e, la caract´ erisa-
tion graphique de certains sous-espaces invariants, le rang g´ en´ erique des fonctions
de transfert, la structure ` a l’infini ainsi que le nombre g´ en´ erique de diff´ erents types
de z´ eros des syst` emes structur´ es ont ´ et´ e graphiquement caract´ eris´ es. Plus tard des
conditions de solubilit´ e des probl` emes classiques de d´ ecouplage [Linnemann, 1981,
Yamada et Saga, 1985, Dion et Commault, 1993, Commault et al., 1999], de rejet de per- turbations par retour d’´ etat [van der Woude et Murota, 1995, Commault et al., 1991] ou par retour de sortie [van der Woude, 1996, Commault et al., 1993, Commault et al., 1997, van der Woude, 1993, Dion et al., 1994] et de g´ en´ eration de r´ esidus pour la d´ etection et la localisation de d´ efauts [Commault et al., 2002a] ont ´ et´ e ´ etablis.
Les avantages de la repr´ esentation graphique des syst` emes structur´ es ont ´ et´ e mis en ex- ergue d` es les travaux de [Lin, 1974]. En effet, les graphes, en contenant toute l’information du mod` ele structur´ e, permettent de mieux visualiser certaines propri´ et´ es du syst` eme. L’- expression de divers r´ esultats d’analyse est alors tr` es simple, intuitive et (parfois) ´ el´ egante [Andr¨e, 1985, Murota, 1987, Reinschke, 1988]. Enfin, la v´ erification de ces propri´ et´ es fait appel ` a des algorithmes classiques de la th´ eorie des graphes dont les ordres de complexit´ e restent polynomiaux et non exponentielx. Cela permet notamment d’´ etudier des syst` emes de grande dimension et ce d` es la phase de conception.
Dans ce m´ emoire de th` ese nous nous consacrons ` a l’analyse graphique de cer- taines propri´ et´ es li´ ees ` a l’observabilit´ e de l’´ etat et des entr´ ees de syst` emes lin´ eaires structur´ es ` a entr´ ees inconnues. Les entr´ ees et l’´ etat d’un syst` eme sont g´ en´ eriquement observables lorsque ce dernier est simultan´ ement fortement observable et inversible
`
a gauche [Trentelman et al., 2001]. Les conditions g´ eom´ etriques ou alg´ ebriques, pour la validit´ e de ces propri´ et´ es sont analys´ ees notamment dans [Sain et Massey, 1969, Silverman, 1969, Basile et Marro, 1969, Guidorzi et Marro, 1971, Basile et Marro, 1973, Basile et al., 1981, Hautus, 1983, Kratz, 1995, Hou et Patton, 1998]. Comme le montre le nombre de ces r´ ef´ erences (parmi tant d’autres), ces propri´ et´ es ont ´ et´ e tr` es ´ etudi´ ees, en particulier dans l’objectif d’une synth` ese d’observateurs ` a entr´ ees inconnues et/ou d’une reconstruction d’entr´ ees inconnues.
L’observation conjointe de l’´ etat et des entr´ ees inconnues est d’ailleurs encore un su- jet d’´ etude ouvert comme en t´ emoignent les r´ ecentes publications dans le domaine. Ainsi, [Floquet et Barbot, 2006] d´ emontrent que tout syst` eme fortement observable et inversible
`
a gauche se met sous une forme d’observabilit´ e particuli` ere, puis un observateur ` a modes
glissants est sugg´ er´ e pour une telle forme.
Dans le travail r´ ealis´ e dans cette th` ese, nous ne nous sommes pas int´ eress´ es ` a la synth` ese d’observateurs mais plutˆ ot aux conditions structurelles d’observabilit´ e de tout ou d’une partie choisie de l’´ etat et des entr´ ee. La premi` ere question ` a laquelle nous avons r´ epondu, ` a partir de la repr´ esentation d’un syst` eme structur´ e par un graphe orient´ e, est : les mesures contiennent-elles suffisamment d’information pour permettre de reconstruire, du moins th´ eoriquement, les variables inconnues du syst` eme ? De mani` ere ´ equivalente, est-il pos- sible d’exprimer tout ou une partie des entr´ ees et de l’´ etat du syst` eme uniquement en fonction des mesures et de leurs d´ eriv´ ees ?
Des r´ eponses ` a cette question avaient ´ et´ e donn´ ees, ´ evidemment, par des ´ etudes utilisant des outils alg´ ebriques et g´ eom´ etriques. N´ eanmoins, cela pas encore ´ et´ e r´ ealis´ e par l’approche graphique, qui s’´ etait arrˆ et´ ee ` a la caract´ erisation de l’observabilit´ e classique de l’´ etat pour des syst` emes sans entr´ ee inconnue. Notons que les conditions graphiques d’existence d’un observateur causal ` a entr´ ees inconnues permettant d’estimer l’´ etat d’un syst` eme lin´ eaire avec une dynamique de l’erreur d’estimation ind´ ependante des entr´ ees inconnues ont ´ et´ e donn´ ees dans [Commault et al., 2001]. Elles sont logiquement plus restrictives que les con- ditions d’observabilit´ e de l’´ etat et de l’entr´ ee.
Nos recherches ont abouti ` a l’´ etablissement de conditions graphiques n´ ecessaires et suff- isantes de l’observabilit´ e de tout ou d’une partie donn´ ee de l’´ etat et des entr´ ees inconnues d’un syst` eme lin´ eaire structur´ e.
Le second probl` eme que nous avons abord´ e est celui du placement de capteurs qui perme-
ttrait le recouvrement de l’observabilit´ e d’une partie d´ esir´ ee des entr´ ees et de l’´ etat d’un
syst` eme structur´ e. Deux principales approches sont employ´ ees dans la litt´ erature pour
traiter le probl` eme g´ en´ eral du placement de capteurs. La premi` ere concerne l’utilisation de
techniques d’optimisation d’un crit` ere refl´ etant un grammien d’observabilit´ e ou des fonc-
tions de sensibilit´ e . . . . Elle a fait l’objet de plusieurs travaux dont certains sont rapport´ es
dans [van de Wal et de Jager, 2001, Demetriou, 2005, Khosrowjerdi et al., 2007]. La sec-
onde regroupe des ´ etudes plus structurelles telles que [Liu et al., 2003, Ragot et al., 1992,
Maquin et al., 1994, Meyer et al., 1994] qui pr´ esente une strat´ egie de placement de cap-
teurs et d’actionneurs dans l’objectif de garantir des propri´ et´ es telles que l’inversibilit´ e . . . .
L’´ etude men´ ee ici peut ˆ etre vue comme l’extension aux syst` emes ` a entr´ ees inconnues de [Commault et al., 2005b] qui traitent des conditions graphiques de placement de capteurs pour le recouvrement de la propri´ et´ e d’observabilit´ e d’un syst` eme sans entr´ ees inconnues.
En fait, il s’agit de proposer une strat´ egie de placement de capteurs reposant enti` ere- ment sur la structure du syst` eme et qui permettrait, dans un premier temps, de rendre observables l’´ etat et les entr´ ees du syst` eme. Ce probl` eme reste original par rapport ` a ceux pr´ ec´ edemment cit´ es en raison de la pr´ esence des entr´ ees inconnues qui ne sont pas suppos´ ees constantes ou lentement variables. Deux groupes de conditions sur les capteurs additionnels ont ´ et´ e ´ etablis. Les premi` eres conditions sont n´ ecessaires et les secondes,
´ enonc´ ees sous forme d’un syst` eme de relations graphiques, sont suffisantes.
Enfin, afin de rendre plus concret l’apport de l’analyse structurelle par approche graphique que nous proposons, il a ´ et´ e important, d’impl´ ementer tous les r´ esultats trouv´ es et mˆ eme tous ceux disponibles dans la litt´ erature pour mettre ` a disposition de la commu- naut´ e un outil d’analyse structurelle pertinent pour les syst` emes lin´ eaires et bilin´ eaires.
La boˆıte ` a outils lisa a ´ et´ e con¸cue dans cet esprit. Elle dispose pour l’instant des outils de base et comprend quelques impl´ ementations de r´ esultats sur l’observabilit´ e.
Plus pr´ ecis´ ement, lisa est une boˆıte ` a outils d’analyse structurelle graphique d´ edi´ ee aux syst` emes lin´ eaires et bilin´ eaires structur´ es [Martinez-Martinez et al., 2007]. Elle a comme objectif d’ˆ etre utilis´ ee pour l’analyse et la conception de syst` emes de grande dimension.
Une attention particuli` ere a ´ et´ e port´ ee sur l’optimalit´ e de l’aspect calculatoire, ´ evolutivit´ e,
modularit´ e, portabilit´ e et convivialit´ e.
1.1 Syst` emes lin´ eaires structur´ es
Nous ´ etudions les propri´ et´ es structurelles des syst` emes lin´ eaires invariant dans le temps de la forme :
Σ
˙
x(t) = Ax(t) + Bu(t) y(t) = Cx(t) + Du(t)
(1.1) o` u x(t) ∈ R
nrepr´ esente le vecteur d’´ etat du syst` eme, u(t) ∈ R
qle vecteur des entr´ ees et y(t) ∈ R
ple vecteur des sorties. A, B, C et D sont des matrices de dimension appropri´ ee.
Nous supposons que seule est connue la structure du syst` eme, c’est ` a dire l’existence ou non de relations entre les diff´ erentes variables du syst` eme. Lorsqu’il n’y a pas de relation entre les variables, nous inscrivons une valeur z´ ero dans l’´ el´ ement correspondant de la matrice, tandis que l’existence d’une relation est traduite par un ´ el´ ement non nul dans la matrice mat´ erialis´ ee par un param` etre λ r´ eel. Les syst` emes ainsi param´ etr´ es peuvent ˆ etre repr´ esent´ es par le syst` eme lin´ eaire structur´ e d´ enot´ e Σ
Λd´ ecrit comme suit :
Σ
Λ
˙
x(t) = A
λx(t) + B
λu(t) y(t) = C
λx(t) + D
λu(t)
(1.2)
o` u les matrices A
λ, B
λ, C
λ, D
λdu syst` eme structur´ e Σ
Λsont des matrices dites structur´ ees.
Les param` etres sont rassembl´ es dans le vecteur Λ = {λ
1, λ
2, ..., λ
k}. Les param` etres du vecteur Λ ne pr´ esentent aucune relation commune entre eux et sont dits ind´ ependants.
Ces syst` emes structur´ es peuvent repr´ esenter une grande cat´ egorie de syst` emes lin´ eaires num´ eriquement sp´ ecifi´ es.
Il faut noter qu’ici nous consid´ erons les ´ el´ ements z´ eros des matrices comme ´ etant fixes. D’autres approches consid` erent le cas o` u ces valeurs peuvent ˆ etre diff´ erentes de z´ ero en raison pr´ ecis´ ement des incertitudes du syst` eme. C’est notamment le cas lorsque ces z´ eros proviennent de la diff´ erence de deux valeurs a priori connues et fixent. C’est
´
egalement le cas en ce qui concerne certains param` etres libres, lorsque des composantes
du vecteur d’´ etat impliquent certaines valeurs fixes constantes dans la matrice. C’est le
cas d’une relation de type ˙ x
1(t) = x
2(t), par exemple. Ces deux cas sont consid´ er´ es dans
[Willems, 1986, Murota, 1987].
Dans certaines parties de ce m´ emoire, nous aurons ` a manipuler syst` emes lin´ eaires repr´ esent´ es par des matrices polynomiales. Cela aidera ` a mieux analyser leur structure.
Ainsi, au syst` eme lin´ eaire structur´ e (1.2), il peut ˆ etre associ´ e une matrice polynomiale
P
λ(s) =
A
λ− sI
nB
λC
λD
λ
(1.3)
appel´ ee faisceau de matrices du syst` eme Σ
Λ. Cette matrice contient une grande partie de l’information importante relative ` a la structure du syst` eme.
1.1.1 Propri´ et´ es g´ en´ eriques
L’un des avantages de l’analyse des propri´ et´ es des syst` emes lin´ eaires structur´ es est la g´ en´ ericit´ e des r´ esultats obtenus. En effet, la validit´ e des propri´ et´ es telles que la com- mandabilit´ e, l’observabilit´ e,· · · est vraie non seulement pour une combinaison donn´ ee des param` etres du syst` eme, mais aussi pour presque toutes les valeurs qu’ils peuvent prendre.
Ces propri´ et´ es, dites structurelles car li´ ees ` a la structure du syst` eme, ont ainsi une validit´ e g´ en´ erique par rapport aux valeurs des param` etres.
Il faut noter que l’aspect g´ en´ erique des propri´ et´ es structurelles par rapport aux param` etres du syst` eme n’implique en rien leur validit´ e pour toutes les combinaisons num´ eriques pos- sibles des param` etres. C’est par exemple le cas pour l’observabilit´ e du syst` eme lin´ eaire structur´ e suivant ayant par entr´ ee connue u(t)
˙ x(t) =
λ
10
0 λ
2
x(t) +
λ
5λ
6
u(t)
y(t) = λ
3λ
4x(t)
(1.4)
La matrice d’observabilit´ e est donn´ ee par O =
C CA
o` u
O =
λ
3λ
4λ
1λ
3λ
2λ
4
Le syst` eme est observable si le rang de la matrice O est ´ egal ` a 2, c’est ` a dire ` a la dimension du syst` eme. Le d´ eterminant ´ etant donn´ e par
det (O) =λ
2λ
3λ
4− λ
1λ
3λ
4λ
3λ
4(λ
2− λ
1)
le syst` eme est donc observable pour toute valeur des param` etres {λ
1, λ
2, λ
3, λ
4} sauf pour λ
3= 0 ou λ
4= 0 ou λ
2− λ
1= 0. Ainsi, le syst` eme (1.4) est observable pour ”presque toutes” les valeurs de Λ. Dans le cas des syst` emes lin´ eaires structur´ es, il est consid´ er´ e que le syst` eme donn´ e par l’´ equation (1.4) est g´ en´ eriquement observable.
Nous avons parl´ e ci-dessus de la propri´ et´ e d’observabilit´ e, mais aussi du rang d’une matrice. Le rang g´ en´ erique d’une matrice structur´ ee est une notion importante dans ce travail de th` ese. Le paragraphe suivant approfondit cette notion.
1.1.2 Rang g´ en´ erique d’une matrice structur´ ee
Dans le cas des syst` emes num´ eriquement sp´ ecifi´ es, le rang du faisceau de matrices P (s) est le nombre maximal de lignes ou colonnes lin´ eairement ind´ ependantes que l’on peut avoir dans cette matrice. Pour une valeur complexe particuli` ere ˆ s, le rang de P (ˆ s) est naturellement not´ e rang(P (ˆ s)). Le rang normal du faisceau P (s) est alors le rang de P (ˆ s) pour presque toutes les valeurs de ˆ s ∈ C et il est d´ enot´ e par n-rang(P (s)).
Dans le cadre des syst` emes lin´ eaires structur´ es, ` a chaque valeur de l’ensemble des param` etres Λ ∈ R
k, il est possible d’associer un syst` eme num´ eriquement sp´ ecifi´ e et une valeur du rang de la matrice de transfert du syst` eme. De la section 1.1.1, nous savons que le rang de la matrice de transfert de tous ces syst` emes sp´ ecifi´ es n’est pas toujours ´ egal au rang normal puisqu’il d´ epend des param` etres. D´ efinissons la matrice de transfert du syst` eme structur´ e comme T
λ(s) = C
λ(sI −A
λ)
−1B
λ+D
λet assumons que rang(T
λ(s)) = q. La d´ efi- nition suivante pr´ ecise la notion de rang g´ en´ erique [van der Woude, 1991, van der Woude, 1991].
D´ efinition 1.1. Soit Σ
Λun syst` eme lin´ eaire structur´ e avec pour matrice de transfert
T
λ(s) = C
λ(sI − A
λ)
−1B
λ+ D
λ. Le rang g´ en´ erique, not´ e g-rang, de T
λ(s) est d´ efini
comme
g-rang(T
λ(s)) = max
Λ∈Rk