Série Probabilités et applications
O. J ULIA
Temps local pour les martingales à deux indices par rapport à sa variation quadratique
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 88, série Probabilités et applications, n
o5 (1986), p. 1-17
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RAPPORT A SA VARIATION QUADRATIQUE
O.
JULIA
Abstract:
We
give
a local time for some squareintegrable
continuousmartingales
with
respect
to theirquadratic
variation; we also exhibe the local time of the processesJz
withrespect
to itsquadratic
variation.1. Introduction
Pour les
martingales
à deux indices continues et avec leur moment d’or- dre quatrefini,
il existe un processus de temps local continu dans lesst ,
trois variables. Ce processus est un
temps
local parrapport
à la variationquadratique
deM , qui
est unemartingale
associée a M(cf[ [ 4] 1 ).
Ces résul-tats on été démontrés par Nualart en
[ 5].
Il serait intéressant de voir sous
quelles
conditions il existe untemps
local de lamartingale
M parrapport
à sa prope variationquadratique. -
L’existence
d’untemps
local pour ledrap brownien {wz,
z 6R2 }
z +
par
rapport
à sa variationquadratique
a été demontré parWalsh [ 6] ]
en uti-lisant les
temps
locaux à unedimension,
de lafaçon
suivante:Si
L (x,
s,t)
est letemps
local du mouvement brownien unidimensionel s >,0 } ,
on définit letemps
local sur leplan
comme:Walsh démontre que le processus
{ L (x,
s,t), x
t. R ,(s,t) ~2 + }
estcontinu dans les trois
variables,
continuement différentiable en s et t, et verifie presquepartout :
pourtoute ~
borélienne et bornéeNous nous sommes demandés si c’est
posible
d’utiliser la même idée pour trouver letemps
local pour desmartingales
à deux indices continues et decarré intégrable
parrapport
à sa variationquadratique.
Plus
précisément,
dans la deuxièmepartie
ondémontre
pour desmartinga-
les continues et de carré
intégrable,
un théorème d’existence d’untemps
lo-cal, L(x,
s,t),
continu dans les troisvariables,
parrapport
à la varia- tionquadratique
de lamartingale,
sous deshypothèses
de continuité et dérivabilité des processusd ~ M> z ~ d
, d .dz dt ds
Cependant,
on ne peux pasappliquer
ce Théorème aux processus du genreet en
particulier
aux processusDans la troisième
partie
on fait une étudeparticulière
pour le processus Jqui
nouspermet
d’obtenir sontemps local, L(x,
s,t),
continu dans lesz
trois
variables,
parrapport
à sa variationquadratique.
2.
Temps
local pour lesmartingales
à deux indices.Notations
On considère
R2
muni de l’ordrepartiel
usuel:+
En
plus
on définitSi z
z’,
onnotera ]
z,z’]
lerectangle ( xuR
+ ; z x ~z’} .
En
particulier,
lerectangle fa, z]
seraindiqué
par R .z
Soit
( s¿, F , P)
un espace deprobabilité complet,
t et{ F ,
z +
une famille de soustribus de F vérifiant les conditions habituelles
(
cf[
2] ):
F .
si z z’(famille croissante)
1 z z ,
F2 . P ( A ) - 0
entraîneF38 z 1 . n ~ z F z’ = F
z pour tout z dansR2
+
(continuité à droite)
conditionnellement
indépendantes
parrapport
àF st’
On dira
qu’un
processus{M, z £ R2 } intégrable
etadapté
à la filtra-z +
tion
Fz
est unemartingale
si pour tous z z’ 1 on aE (Mz,/ Fz) = M
Pour établir le Théorème de
décomposition
deDoob-Meyer
pour les martin-gales
à deux indices et de carréintegrable,
on a besoin de la notion de mar-tingale
faible.On diraqu’un
processust M z
9 z c.R2} intégrable
etadap-
té a la filtration F
z
est une
martingale
faible si E(M(]
z,z’] )/ Fz)
=0pour tous z z’.
Rappelons
queM( ] z, z’ ] + Mz
avec z
=(s,t)
et z’ =(s’, t’).
La tribu
prévisible P
dans R 2 + est définie comme la tribuengendrée
par les ensembles
] z , z ’]
x H ou z z’ 1 et Happartien
à Fz. D’autrepart,
2
on dira
qu’un processus {Az,
z ER2 }
est un processus croissant s’il est continu àdroite, adapté, Ao
=0,
et vérifieA( ]z, z’] )
~,.0 pour tout rec-tangle ]z, z’] .
.Si M est une
martingale
de carréintégrable,
il existe ununique
proces-sus
croissant, M >, prévisible,
nul sur les axes,appelé
variationquadra- tique
de M, tel queM2 -
M >est unemartingale
faible(cf [2], (3] ).
Si M est une
martingale
de carréintégrable,
pour toutR +,
on noterapar
M,t >s
la variationquadratique
du processus à un indicetMst’
s>~0}.
Egalement,
pour touts ~-0,
on définitM >t8
On notera
par { W
, z}
ledrap brownien,
c’est àdire,
W seraz +
un processus
gaussian, centré,
continu et avec covarianceE(Wst Ws’t’)
==
(s
Nous nous proposons d’établir le résultat suivant:
Théorème
(2.1)
Soit
{Mz
,zR¡ 1
unemartingale continue,
de carréintégrable,
nulle sur les axes et telle que:
ou g
(u, v, co )
est unprocessus B ( R$ ) xF -mesurable, adapté,
continuet avec dérivée en u continue en
(0,
+ 00)~.
où
f(u,
est un processusB( ( R 2+)
x F -mesurable, adapté, continu,
, . 2
avec dérivée par
rapport
a u continue et tel quef(u, t)>
0 sur(0,
+ou
h(s, v, w )
est unprocessus B (R 2+ ) )
x F - mesurable et tel que+
pour quelque
p > 4.Alors: il existe un
temps
local{ L ( x,
s,t), x E R , (s,
de la
martingale {M
Z ~ z ~
R ~ + } par rapport
à sa variationquadratique qui
admet une version continue en( R -{ O} )
xR 2 .
+évidemment
les conditions a, b et cpeuvent être
énoncées enéchangeant
les rôles de s et t.
Pour démontrer ce théorème on a besoin de
quelques
lemmes. Soit{ M ,
z + unemartingale
continue et de carréintégrale;
onpeut
con-sidérer
la famille demartingales
continues à un indice{ (M t) s >.-0’ 0 ’ t >, 0 }
et leurstemps
locaux{ L1 ( x,
s, yt), x~R ,
s>, 0,
t>, 0 } .
Lemme
(2.2)
Sous la condition
c)
du Théorème(2.1),
il existe une version de{L1 (x,
s,t), x ; R ,
s,t>~0 }
continue en(x,
s,t):
Démonstration
En utilisant le de M. Yor
[7]
il suffit de démontrerqu’il
existe un
p~[ 1, 00)
et unÀ e (0, 1] avec Àp > 4
tel que:~ S, T ~ 0,
onconsidère {(M , t) s , 0 s ~ S
,0 ~ t ~ T } . D’après
la conditionc)
du Théorème(2.1),
il existe un p > 4 tel quePrenons
t x
t’, à cause desinégalités
de Doob etBurkholder ,
on a,Lemme
(2.3)
Il existe un ensemble N ~ F , avec
P( N ) -
0 , tel que pour toutx ~
R - ~ 0 }
il existe unerégion
d’arrêtqui vérifie,
1) Dc
a une intersection vide avec les axesx
Démonstration
La
martingale
est nulle sur les axes, ainsi doncDc
vérifie1).
x
Soit s, . t E R
+ fixés. Notons
Ast = {w
-,(s, t) £
.
+ x
Pour tout wç-
Ast
nous avonset
d’après
lapropriété
de localisation del’intégrale stochastique,
sioo
~ Nst (avec P(N st ) = 0)
et par la formule de
Tanaka,
s,t) (w ) =
0.Il nous reste à
prendre
un ensemble mesurable et dense dansR 2
,Il nous reste a
prendre
un ensemble mesurable et dense dans R+
Alors,
si et(s, L1(x,
s,t)(w ) = 0;
enplus
six
x’, Dx(w)cDx(w).
Alors il suffit deprendre
N =U
Q
N pour
qE
Q
obtenir le résultat.
Démonstration du Théorème
(2.1)
Soit
L(x,s,t)= t L1(x,s,t) t dv (2.1)
p f(s,v) ’"
dv
(2.1)
L(x,s,t)
est continu parce que les fonctionsf,g,
leurs dérivés parrapport
à u,et
L1
le sont.Notons que
L1 (x,s,v)
et2013~-
sontintégrables
f(s,v)
1a u f(u,v)
sur
[0, T ] et [0, T]
x[0, S] respectivement, ~S, T
> 0 etVx #0 ;
en
effet, f(s,v)
est strictementpositive
en(0,
+ 00)2
et pour le lemme(2.3) L(x,
s,v) =
0près
des axes.Pour
établir
que le processusL(x,s,t)
est untemps
local de M parrapport
à sa variation
quadratique
il nous faut verifier que pour toutefonction
borélienne et bornée on a la relation suivante:Étant donné que
Lx,
s,t)
est untemps
local du processus{ Mst, s>~ 0 ,
le
premier
membre de cetteégalité
vautce
qui
nouspermet
de finir la démonstration.Remarques
1)
Avec desarguments
de localisation onpeut
démontrer le Théorème(2.1)
pour des
martingales
por lesquelles
le processush(s, t)
est continu enplus
deshypothèses
a et b.2)
Pour desmartingales fortes, étant
donné queM> z = M t> s :( M s .
>t ’ y la conclusion du Théorème reste vraie si
adapté, continu, dérivable
en u, avec dérivée conntinue et tel queg(u, v)>
0 sur(0,
+oo )
23)
Si M est unemartingale
brownienne de carréintégrable,
nulle sur lesaxes, on a la
représentation
suivante:où
est le
drap
brownien(cf [ 7]). Alors,
g(u, v)
du dv oùg(u, v)
0;
c’est à dire si lamartingale
M n’est pas forte[ 2] ,
alorsf
(s, t)
ne sera pas dérivable à cause del’intégrale stochastique qui apparaît
dans sa définition.
Si gJ £ 0,
lamartingale
est forte et on revient à la remarque2).
3.
Temps
local duprocessus J
zLes variations
quadra- tiques
du processusJ z
à un et deux indices sont:et
Notons que,
Comme on a
déjà remarqué,
le processusJ z
ne vérifie pas leshypothèses
du Théorème
(2.1).
Dans la définition(2.1)
dutemps
local on utilise le terme~~. (g(u, v) ) qui
maintenantpourrait
êtreinterprété
comme la différentielle a uf (u, v)
d’une fonctionelle d’une
semimartingale.
Cette idée va nous
permettre d’appliquer
une méthode semblable à celle de la deuxièmepartie
pour construire letemps
local de J .z
Le processus
{ f (uv)
u >0 }
a la suivantedécomposition
deDoob-Meyer:
(processus
à variationbornée).
Pour tout e > 0, nous considérons une fonction de
C 2,
croissante,~E:
R - R telle que:Soit
F(x,y) =
x(3.1) ;
F est une fonction continue et de classe2
~E (y)
"C en
(0, + 00 )
x R. Si onapplique
la formule d’Itôen ~ l 0, u]
on obtient :On définit les
approximations
suivantes pour le candidat àtemps
local du processusJz:
ou
L (x,
s,t)
est letemps
local du processusProposition (3.1)
Il existe une version continue du precessus
Démonstration
A
l’exception
del’intégrale stochastique 1
des processus continus
et,
enconséquence,
ces termes sont continus.Pour démontrer la continuité de utilise le critère de
Kolmogorov.
nous avons:
a)
Lesinégalitées
deHolder,
Doob et Burkholder montrent que:et
d’après
Schwartz et Jensen :La variable aléatoire
ainsi donc elle a des moments de tous les
ordres,
et parconséquent
D’autre
part,
le Théorème(3.2)
de Barlow et Yor[1 ]
montre queV
p ~(0, 00),
il existe une constante universellekp telle
que pour toutcouple
demartingales
continues(M, N)
leurstemps
locauxLa (M)
etLa (N)
t t
vérifient: ,
En utilisant ce résultat en a = 0 avec M = J - x et N = J - x’
sv sv
on obtient:
Finalement:
ainsi donc
b)
Pour le termeB2
onprocède
de la mêmefaçon
que pourBl, jusqu’à
obtenir:
Les
inégalités
démontrées auparagraphe a)
entraînent quece
qui
donneB2 ~
c) Finalement,
Thèoreme (3.2)
Le processus
L(x,
s,t)
est untemps
local pour lamartingale
Z Z £ R+
par
rapport
à sa variationquadratique.
,
Demonstration
Soit #
une fonction boreliénne et bornée.Alors,
étant donné queL1( (
x, s,t)
est untemps
local du processus( J t Il) s
onpeut
écrire:Considérons la fonction F
qui
a été définie en(3.1). Appliquons
F à lasemimartingale (f(u,v))u ~
et au processus de variation bornée~ ,
La formule d’Itô en
[0, s] ]
montre alors que:En faisant tendre g -0 nou trouvons:
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238-247.
0. Julià
Departament
d’Estadistica Facultat deMatemàtiques
Universitat de Barcelona Gran Via 585 08007 Barcelona ESPAGNE