A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. B OUASSE
Études des actions photographiques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 8, no3 (1894), p. F33-F52
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1894_1_8_3_F33_0>
© Université Paul Sabatier, 1894, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
F.33 donc la variation
dN
i nedépend
pas seulement de la valeur Si 12 = i,F,
etda1
nedépendent
que de 1 et de a nedépend
que deNI.
En cecas,
l’hypothèse fondamentale, qui
a conduit ausystème (2),
est directe-ment applicable
au noir.Cas d’une intensité nullc.
Partant des résultats
expérimentaux I,
nous allons montrer que l’on aou
plus généralement
que les ai, ...,an)
sont excessivementpetits, quelles
que soient les valeurs des variables. -On sait que les noirs sont sensiblement les
mêmes, quand
ledéveloppe-
ment est fait
plusieurs
moisaprès
la pose, ouquand
il est fait immédiate-ment. Nous sommes donc
certains,
ou bien que la conditionprécédente
estsatisfaite,
ou bien que si elle ne l’est pas au moment même où la lumièreest
interceptée,
elle le devient untemps
très courtaprès :
tout auplus
pouvons-nous supposer que les
décompositions
ne s’arrêtent pasbrusque-
ment, mais tendent
rapidement
vers un étatasymptotique.
Cettehypo-
thèse est
fausse,
dans noshypothèses.
. Car soient ai, ..., ail les valeurs des variables au moment où la lumière
est
interceptée,
...,a;t
les valeursasymptotiques,
nous aurions parhypothèse
Mais rien
n’empêche
que nous ne recommencionsl’expérience
en choi-sissant la fonction
(i)I
=f ( t),
pourqu’au
moment où la lumière est inter-çeptée,
les valeurs des variables soientprécisément a1, ...
et nousdevions avoir dans ce cas
ce
qui
est contradictoire.Donc,
nous pouvons admettre que, dès le momentde
l’interruption,
les variationsda1 dt
, ... , , sontimmédiatem ent
nullesou très
petites;
ou, cequi
revient aumême,
que laplaque
reste dès ce mo-ment indéfiniment dans le même
état,
ou dans un état peudifférent.
Entous cas, des résultats 1 et du
système (2)
onpeut
conclure que, aussitôtaprès l’interruption
de lalumière,
laplaque
ne passe pasrapidement
versun état
asymptotique
sensiblement différent de celuiqu’elle possédait
aumoment de
l’interruption.
Influence
desinterruptions
de laDe ce
qui précède,
il suit que lesinterruptions
de la lumière n’ont aucuneinfluence sur le noir obtenu. En
particulier,
si la lumière est constante d’in-tensité,
onpeut remplacer
une pose de soixante secondes par soixante poses de uneseconde, espacées
comme on voudra.Car, pendant
l’inter-ruption,
les variables ... , an conservent la valeurqu’elles
avaient au dé-but de
l’interruption; donc,
à lareprise
de l’actionlumineuse,
tout sepasse comme si elle n’avait pas cessé.
Or,
nous savons,d’après
les résultatsexpérimentaux Vl, VII, VIII, qu’il
n’en est pasainsi; qu’au
contraire lesinterruptions
ont une influence considérable.Donc,
lesystème (2)
n’estcertainement pas assez
général
et nepeut représenter
lesphénomènes, quel
que soit le nombre des variablesqu’on
y suppose. .Généralisation du
système ( 2).
Le
système (2) exprime
que la variation des a, ... , anpendant
letemps
clt ne
dépend
que de l’intensité actuelle de la lumière et non des états an-térieurs. Nous sommes donc conduits à poser que les
décompositions
autemps 1
sont fonction de l’intensité lumineuse autemps 1,
et des intensitésaux
époques
antérieures à 1, .L’hypothèse
laplus simple
consiste à admettre que lesdécompositions
sont fonction d’une variable
i,
que pourabréger
nousdésignerons
sous lenom
d’agitation,
la valeur de i autemps
~,dépendant
des valeurs de I à toutes lesépoques
antérieures à 1, .Mais,
comme les intensités antérieuresà t1
doivent avoir uneimportance
d’autantplus
faiblequ’elles précèdent plus,
nous introduirons un coefficient d’extinction et poseronsavec la condition 1 = tl - 6.
Soit d’abord
n (I 1= c~ I,
d’oùSystème fondamental.
Il revient au même de poser
On le vérifie
immédiatement
endifférentiant (3)
ou(4)
parrapport
aux limites.En nous bornant donc aux
hypothèses
lesplus simples,
nous essayerons, pourreprésenter
lesphénomènes,
lesystème
suivant :La
connaissance
dusystème (5)
et de lafonction
1= f(1)
entraîne lasolution du
problème. Transportant
cette valeur de 1 dans(3’), intégrant,
déterminant la constante par la condition que
l’agitation
soit nulle aumo-
ment où la lumière commence à
agir,
on trouvel’agitation.
enfonction
dutemps L =~’, (t).
Ontransporte
cette valeur dans lesystème (5),
on in-tègre,
ondétermine
les constantes enposant
que, pour t = o, lesquantités
a" ... , an
prennent
des valeurs a, o, ... , anoqui généralement
ne sont pasnulles.
On
peut interpréter
ceséquations
par lacomparaison suivante. Imagi-
nons devant un
foyer
ardent unsystème
de corps Ssusceptibles
d’être dé-composés
par lachaleur,
en une séried’autres
corps dontl’existence
simul- tanéepuisse
avoir del’influence
sur la vitesse desdécompositions.
Lefoyer
émet des radiations
absorbées
enpartie
par lesystème
S suivant l’état actuel desdécompositions ;
latempérature
estlimitée
par unedissipation d’énergie
sous forme
quelconque.
Soit T cettetempérature,
... , an, des variablesqui définissent l’état
dusystème
S.Remarquant
que lerefroidissement
comme
réchauffement dépend
del’état
de laplaque,
onpeut
poserA,
1,,, ...
~ étant desfonctions
àdéterminer, I,, ... , I,rl
lesintensités
des di-verses
radiations,
dont
l’équation (3’)
n’estqu’une
formeparticulière.
Mais, d’après l’hypothèse
faite sur lesdécompositions,
onpeut
poserLe
système précédent
de n + Iéquations différentielles,
résoutcomplète-
ment la
question
desdécompositions
par la chaleur dans lesystème
S.L’idée fondamentale de la théorie
qu’on
vadévelopper
consiste à trans-porter
cette notion detempérature
aux radiationschimiques,
etd’imaginer
une sorte de
température chimique
que, pour ne rienpréciser,
nousappel-
lerons
.EcucLe
clusystème ( 5 )
pour uneagitation
nulle.Supposons qu’au temps
ta,l’agitation soit io
et que la lumière soit inter-ceptée, l’agitation
ne cesse pasimmédiatement ;
elle diminue suivantl’équa-
tion
di 03B3i,
c’est-à-dire suivant la loi i = i03B8e-03B3(t-t0). Lerapport i/i0
di-minue
rapidement;
on a parexemple
Après
untemps T
dont la duréedépend
de y,l’agitation
reste inférieureà une
quantité
trèspetite
s. Lesdécompositions
autemps
0 -~- ~ sont données par lesystème (5)
avec la condition i s. Dans cesconditions,
sil’on a
~h.(z,
ai, ...,an)
~" il viendrapratiquement,
si Ei est suffisammentpetit,
a, = = const. ; le noir est lemême,
que ledéveloppe-
ment ait lieu au
temps
0 peu différentde tu
+ ~ oubeaucoup plus
tard.Réciproquement,
dans cette dernièrehypothèse,
a" ... , avecla condition
i ~ ~,
sontpratiquement nuls;
car résolvons lesystème ( 5 ),
exprimons
les a" ... , an en fonction dutemps,
substituons dansqui
est parhypothèse
constantquel
quesoit 0 ;
il en résulte nécessairement pour les a, des valeurs constantes.Or, l’expérience
montre que le noir estle même,
au moins trèssensiblement,
que le cliché soitdéveloppé quelques
instants ou
quelques
moisaprès
la pose.Donc,
les a" ...,an)
sontplus petits qu’une quantité ~,
trèspetite,
dès que i est e,qui
est elle-mêmepetite.
Cas où
la fonction
I= f (t)
se réduit à une constante.La pose commence au
temps
o et finit autemps
ti.L’agitation
est don-née j usqu’au temps t,
par la formuleA
partir
dutemps t"
l’intensité redevient nulle.L’agitation
estrégie
par la loi
Ces formules sont construites ci-contre.
On a
La somme des
agitations
est, à un facteurprès, égale
àl’énergie dispensée;
mais la distribution des
agitations
dans letemps
est loin constante.Soit a la durée
pendant laquelle l’agitation
a une valeur nonnégligeable.
Le
rapport 03B8/t1
est trèsgrand
pour des poses courtes; il décroîtrapidernent
et devient sensiblement
égal
à l’unité pour des poses croissantes. La valeur moyenne del’agitation
est donc trèspetite
pour des poses courtes, croîtrapidement
et reste constante pour des poseslongues.
Représentons
les noirs telsqu’on
les obtiendrait ensupposant
le déve-loppement
effectué instantanément autemps t porté
en abscisse.D’après
les
propriétés
des fonctions.p( 0,
at, ...,an),
la courbe des noirspart
hori-zontalement de
l’origine,
passe en un certainpoint
Bcorrespondant
autemps t, auquel
la lumière cesse de passer.Mais, l’agitation
ne devenantpas immédiatement
nulle,
la courbe des noirs aboutit aupoint B’,
situé au-dessus de B. Pour une autre
pose t2,
la courbe se confond d’abord avec la brancheAB, poursuit jusqu’en
(Z et aboutit en C’. La courbe des noirs estdonc A’B’C’ .
Si la courbe ABC
part
certainement normalement à l’axe desnoirs,
ellene
représente
pas la courbe de noirs telle que la donnel’expérience, puis- yu’à
la fin de la posel’agitation
ne devient pas nulle en mêmetemps
quel’intensité;
le noir progresse encore et ne s’arrêtequ’en
unpoint
de lacourbe
AB’ C’;
donc il n’estplus
nécessaire que celle-ciparte
horizontale-ment.
Mais
l’expérience
montrant que ce fait est trèsréel,
nous pouvons en chercherl’explication,
soit dans la forme deséquations (5),
soit dans laforme des
équations qui
donnent le noir.Développons
ici cette dernièreexplication.
L’expérience
montrequ’un
cliché n’est pas une lam.e absorbante homo-gène,
mais que, vu aumicroscope,
ilapparaît
commegranuleux,
telqu’un
écran
percé
de trous; lesgrains
sont opaques sous une très faibleépaisseur.
De
plus,
si l’on fait des clichés avec des posescroissantes,
on remarquequ’il
se
produit
une sorte deprécipitation irrégulière
autour de centres de dé-composition qui
existentdéjà
pour une pose nulle etqu’en
mêmetemps
il se forme de nouveaux centres.
Enfin,
il neparaît
pas se faireplusieurs
couches de
grains
opaques; ladécomposition
n’atteint pas toutel’épaisseur,
a moins de poses extrêmement
longues
et de lumières très intenses. Onpeut
donc se faire l’idée suivante de la marche desdécompositions
pour cequi
est de leur localisation dans la couche. Il seproduit
d’abord depetits grains plus
ou moinssphériques,
opaques,qui augmentent
dedimensions,
d’abord dans tous les sens,puis
ensuite s’accroissent par couches addition- nelles sur les côtés. Au début de ladécomposition,
le volumedécomposé
croît
plus
vite que la surface rendue opaque. Si l’on suppose ladécomposi-
tion
proportionnelle
autemps,
la courbe des surfacesinterceptées part horizontalement.
Soit s cettesurface,
S la surfacetotale ;
on a par défini- tionon voit que dN et ds sont du même ordre : donc la courbe des noirs doit aboutir norrnalement sur l’axe des noirs. Ce raisonnement est rendu
plus
concluant par ce fait que, s’il se forme de nouveaux
centres,
la couche est d’abordtrop
mince pour être absorbante.Nous verrons
plus
loin que lesexplications
tirées de la forme deséqua-
tions
(5)
corroborent ces conclusions.Essai
d’explicitation
des seconds membres dusystème (5).
Un a fait souvent
l’hypothèse
suivante :lorsque
les intensités lumineusessont
constantes,
letemps d’exposition
nécessaire pour obtenir une teinte déterminée est en raison inverse de l’intensité de la lumière. Généralisonsl’hypothèse
en admettant que letemps
nécessaire à une certaine variation du noir est, àchaque instant,
en raison inverse del’agitation
actuelle. On agénéralement
L’hypothèse
revient à poserd’où, séparément
car toute autre
hypothèse
entraînerait une relation entre F et~,, ~.>,
.. ~,qui
doivent resterindépendantes; d’où, enfin,
en
posant
Résolvant le
système (~),
onpeut
écrireavec la condition o =
H (o).
L’état de laplaque
et le noir nedépendent
que de la somme des
agitations.
Calculons cette somme : nous avonsgéné-
ralement
faisons
l’intégration pour i
entre o et ce et pour 1 entre o et 1. ; il vientPosons
c est
l’énergie
totaledépensée.
Il vientConséquences.
- Si b estnul,
la somme u desagitations
est propor- tionnelle àl’énergie & dépensée :
or, nous avons vu que le noir n’est pasproportionnel
àl’énergie dépensée. Donc,
ou la forme(6)
dusystème (5)
ou la forme
(4’)
del’équation ( 3’ )
est àrej eter.
Prenons donc la forme
( ; ) plus générale
et supposons, comme dans lesexpériences,
1 constant. Ilvient,
pour la somme desagitations,
Pour une
énergie
constante,l’expérience
montre que le noir croit avecI ;
donc b est
négatif.
Il serait inutile de
compliquer Inéquation (4’)
par un terme en‘~I;
il dis-paraîtrait
dansl’intégration.
Nous devonscependant rejeter
la forme par- ticulière(6)
dusystème (5)
pour les raisonsexposées
auparagraphe
sui-vant et parce que d’autres
expériences
nous amènent à supposer& ~>
o. .Autre
hypothèse
sur laforme
dusystème ( 5 ).
On
pourrait,
engénéralisant
la forme trouvée dansl’hypothèse précé- dente,
chercher àexpliciter
autrement lesystème (5).
Posons~
étant une fonction dont la forme resterait àdéterminer
suivant la naturede la
plaque.
Connaissant 1 =f(1),
on calcule i en fonction de l; on sub- stitue à z sa valeur et l’onpose f
= u.Les
équations (8 )
deviennentDonc à une valeur déterminée de
Q correspond
un noir déterminé.On
peut imaginer
une infinité de fonctions 1= f(1) qui
donnent à l’in-tégrale
u,prise
entre deux limitesarbitraires,
une valeur constante.Comme on
ignore
la forme de la fonction~,
le calcul estgénéralement impossible.
Il existecependant
des cas où l’on est sûr de donner à u lamême
valeur;
c’estlorsque,
les valeurs de i restant lesmêmes,
ladisposi-
tion de ces valeurs entre elles se modifie
seule;
car uneintégrale
définie nedépend
que de la valeur de seséléments,
non de leur distribution par rap-port
à la variable(ici
letemps).
Onpeut,
parexemple,
intervertir entreeux des
fragments
de la courbe 1- f ( ~).
C’est à ce résultat que l’on par- vient si la fonction 1 -f ( t)
se compose deportions quelconques
oû l’in-tensité n’est pas
nulle, séparées
par des intervalles suffisammentlongs (plus longs
que~)
où elle est nulle. On est sûr de maintenir u constant enintervertissant les
portions
où 1 n’est pas nulle. Comme casparticulier,
1
peut
être constant dans chacune de cesparties,
sans avoir pour toutes la même valeur.L’expérience (voir V )
démontre que cette interversion n’est pas indifférente : donc la forme(8)
dusystème ( 5 )
est àrejeter.
Forme
possible
dusystème ( 5).
On
peut généralement
poseret les raisonnements
précédents
montrent que le second membre est cer-tainement binôme.
Développons
les fonctions~~(i)
suivant lespuissances
de i et remarquons que les $ sont nuls pour i = o ; il vient!~
=P, i
+Q i~,
en nous bornantaux deux
premiers
termes. Mais on doit avoirc’est-à-dire
On tire de là la condition
~, ~
o.Ainsi les
expériences précédentes permettent
de poser lesystème (5)
sous la forme
’
avec la
condition Q >
o. .Retour sur la courbe des noirs avec I = const.
Nous avons vu que, pour les poses courtes, le
rapport 03B8/t1
est trèsgrand.
La somme des
agitations
estrépartie
sur une duréeplus grande;
elle estdonc à
chaque
instant trèspetite
et son carré estnégligeable, quelle
que soit l’intensité I. Le termeQ i2 qui
estpositif disparaît pratiquement :
lacourbe A B’ C’ aborde normalement l’axe des noirs.
Quant
aupremier
terme nous verrons
qu’il
est lui-même du second ordre.Si,
aucontraire,
la pose devient trèslongue, pendant
lamajeure partie
de sa durée
l’agitation
est constante.Alors,
pour peu que les seconds membres dusystème (5)
se réduisent à une fonctionquelconque
del’agi-
tation et que les fonctions F donnant le noir soient à peu
près linéaires,
lacourbe A B’ C’ se réduit bientôt
pratiquement
à une droite. Pour quel’agi-
.tation reste ainsi constante,
lorsque
l’intensité est constante, nous avons dû supposer constants les coefficients del’équation ( 3’)
ou(4’),
cequi
revientà supposer constantes
l’absorption
del’énergie
et sadissipation.
C’est pro- bablement vraiquand
les noirs restent peu intenses etquand,
par consé-quent,
laquantité
de matière transformée n’estqu’une
minimepartie
de laquantité totale ;
si l’action de la lumière devient trèsprolongée, l’hypothèse
ne saurait
plus
êtreadmissible.
Forme
probable
desfonctions
P.Les
expériences
Vpermettent
d’obtenir des indications sur la forme des fonctions P. Il fautexprimer
que l’eflet de trèspetites
intensités est, audébut,
excessivement faible. Si P avait la forme ni + ...,an)
avec lacondition 03C6(a10,
..., trèspetit,
m étant une constante, leséquations
audébut,
pour depetites Intensités,
seraient =mi,
car les seconds termesdisparaîtraient
devant lespremiers.
Il y auraitproportionnalité
entre lesdécompositions
et lesagitations.
On necomprendrait
paspourquoi
unepetite
intensité n’a pas le même effet au début ouaprès
que laplaque
adéjà posé quelque temps.
Si au contraire les P contiennent en facteur des termes tels que
ra -+- a1
les termes en i sont ainsi ramenés au deuxième ordre et les deux termes
ont au début une
importance
de mêmegrandeur.
Mais pour des valeurssuffisamment
grandes
des a, les facteurs ma1 n+a1 deviennentégaux
à m et cesont alors les termes du
premier degré qui reprennent
le rôleprincipal.
Les faibles intensités au début n’ont aucun
effet,
car le terme en i2 esttoujours
trèspetit
etquant
au terme eni,
il l’est aussi à cause des coeffi- cients eux-mêmes trèspetits. Mais,
venantaprès
uneaction
lumineusequi
a
produit
des valeurs assezgrandes
des a, cette même intensité doit avoirun effet
plus grand, puisque
les termes en i ontreconquis
leurimportance.
Pour les
grandes intensités,
aucontraire,
les termes enQi2 comptent
même au
début;
ils sont d’ailleurspositifs puisque
l’on aQ >
o.( Pour
les tout
premiers instants, qu’on
sereporte
pageprécédente).
Étude
desdécompositions
pour lesagitations périodiques.
Proposition.
-L’agitation
z étantreprésentée
par une fonctionpério- dique quelconque
de forme constante et depériode
variable assez courte,et les
décompositions chimiques
étantrégies
par lesystème (5),
l’actionlumineuse est
indépendante
de lapériode,
pourvuquelle
soit suffisammentpetite.
En
effet,
supposons que l’état caractérisé par lesystème
des valeurs a~, ...,an soit obtenu. On
peut généralement
poserDéveloppant
les fonctions suivant lespuissances de i,
onpeut
écrirePi, Q
t étant des fonctions de a,, an, ne contenant pasl’agitation. Suppo-
sons i
rapidement
variable parrapport
à l’intervalledt, pendant lequel
les a et, par
conséquent,
lesP, Q,
..., conservent très sensiblement la même valeur.On a
mais nous pouvons nous borner aux deux
premiers
termes.Donc,
à la seule condition que les deuxintégrales idt
et dt ouplus généralement
lesintégrales f y (i)
dt conservent la mêmevaleur,
lesvaleurs de
l’agitation
sont arbitraires et ladécomposition
reste la même.Par
exemple, si,
conservant les mêmes éléments desintégrales,
on les ré-partit
autrement(et
c’est làprécisément
l’effet d’unchangement
dans lapériode
del’agitation,
si elle estpériodique),
l’effet reste le même.Corollaire. - Nous savons, d’autre
part, que Q, >o; l’intégrale Q, 0394to z2 dt
est donc
toujours positive;
deplus,
sa valeur croît si l’onremplace
uneagi-
tation constante par une
agitation
de même somme; donc l’effet est aug-menté, quand
onremplace
uneagitation
constante par uneagitation périodique
de même somme,puisque
Pfidt
nechange
pas etque Q i2
dtaugmente.
Étude
desagitations pour les
intensitéspériodiques.
Nous ne sommes pas libres de faire varier les
agitations ;
ellesdépendent
des intensités suivant une loi
qu’il
faut chercher. Partons d’une formepériodique
de l’intensité et déduisons-en la formecorrespondante
del’agi-
tation dans les différents cas
simples
del’équation
.H ,Yp othèse
A. - Soit àintégrer l’équation
= aI -Y L
dans le cas oùl’intensité est
représentée
par une fonctionpériodique
En déterminant la constante par la condition
qu’au temps
zérol’agita-
tion soit
nulle,
on trouve pourintégrale
avec les conditions
Pour une valeur donnée de y et pour une valeur assez
grande
dutemps,
on obtient les résultats suivants :
I ° Si T est assez
grand, l’agitation
a une valeurpériodique,
telle que sa valeur moyenne est la même que si l’intensité était constante etégale
à sa valeur moyenneIo;
2° Si T est assez
petit, l’agitation prend
une valeur constanteindépendante
de T et de la loi de l’intensité. Elle nedépend
que de l’in- tensité moyenne10 = f
o I dl.Donc,
les diversesintégrales 0394t 03B3
0(i)
dtet,
par
conséquent,
ladécomposition
nedépendent
dans cettehypothèse
que .’ de
l’énergie
moyenne versée.L’hypothèse
que nous discutons est donc en contradiction avec les ex-périences VII, puisque
laposition
de la roue ne devrait pas avoir d’in-fluence,
et avec lesexpériences VIII, puisqu’on
devrait obtenir le même noiravec l’intensité 1 avec la roue et
l’intensité
sans la roue. Nous sommesdonc conduit à
rejeter
la forme A del’équation (3’).
.Hypothèse
B. - Soit àintégrer l’équation
l’intensité
étantreprésentée
par la formule(9).
On aComme le
produit
de deux sinuséquivaut
à une somme desinus,
la formeprécédente
est un terme constant suivid’une partie périodique
linéaire ensin et cos. On a définitivement
P étant linéaire en sin et cos.
Quel
que soitT, l’agitation
restepériodique;
sa valeur moyenne varie avec la durée de la
période ;
il en est de même desa forme.
Les
expériences
VI écartent cettehypothèse.
.Hypothèse
C. - Soit àintégrer
cetteéquation
l’intensité étant
représentée
par la formule(g). L’intégrale
a la forme(10)
avec les conditions .
en
posant
Pour une valeur de y donnée et une valeur assez
grande
du.temps, quel
quesoit
T, l’agitation
restepériodique ;
sa valeur moyenne est la même que si l’intensité était constante etégale
à sa valeur moyenneIo.
Si T devient très
petit,
il vientl’agitation
estindépendante
deT;
elledépend
de la forme de la fonctionpériodique qui représente l’intensité ;
deplus,
comme est constant etque l’on a à une constante
près
(Xi = oc, la loipériodique
reste la même pourl’agitation
et pour l’intensité.Si nous nous
reportons
à laproposition
et à soncorollaire, fi
dt restele
même, J i2 dt augmente,
donc l’intensité(1)
avec la roue devrait don-ner un effet
plus grand
que l’intensité p sans la roue ; or, c’est l’inversequi
se
produit;
doncl’hypothèse
C doit êtrerejetée.
Hypothèse
D. - Soit àintégrer l’équation
l’intensité étant
représentée
par la formule(10).
Onpeut
ramener ce cas aupremier
en montrant que aI - bI2 est encore une fonctionpériodique exprimable
linéairement en sin et cos, avec un terme constantqu’il
fautcalculer
complètement.
On aComme un
produit
de deux sinus vaut une différence de cos, 12 estrepré-
senté par un terme constant suivi d’une
partie périodique
linéaire en sinuset cosinus. On a définitivement
P
représentant
unepartie
linéaire en sinus etcosinus;
nous sommes ainsiramenés au
premier
cas.10 Si T est
grand, l’agitation
a une valeurpériodique
de valeur moyenne,2° Si T est
petit, l’agitation prend
une valeur constanteégale
à cettedernière valeur moyenne,
indépendante
de la durée de lapériode
de l’in-tensité,
maisqui dépend
de la loi de cette intensité. Elle a sa valeur maxima pour A - B = o, c’est-à-dire si l’intensité a une valeur constanteégale
àsa valeur moyenne
Io .
?L’hypothèse
Dpermet d’interpréter
lesfaits;
il en serait naturellement de même de touteéquation plus générale qui comprendrait
les termes ca-ractéristiques
de cettehypothèse (voir
comme confirmation lesexpé-
riences
XIV ).
Remarque.
- On a vu que ladécomposition
croîtplus
vite quel’agita- tion,
cequi
revient à poserQ >
o. On trouve maintenant quel’agitation
croît moins vite que l’intensité. Il
n’y
a pas là decontradiction,
pasplus
que si l’on trouvait que réchauffement d’un vase par
rayonnement
croît moins vite quel’intensité
dufoyer
à la chaleurduquel
il estsoumis,
et cefait que les tensions de vapeur croissent
beaucoup plus
vite que lestempé-
ratures. Ce sont des
phénomènes
d’ordre différent.En
définitive,
lesexpériences permettent
de poser lessystèmes d’équation
suivants :
avec la
condition Q >
o et une formeparticulière
pour les P.Il reste encore à savoir le nombre des variables a,, ..., an et les modifi- cations à introduire si la lumière n’est
plus simple.
Nombre des variables a, , ..., , a,t.
Les
phénomènes
du renversement nousapprennent qu’une
droiteparal-
lèle à l’axe des
temps
coupe la courbe des noirs en troispoints.
Soitle noir résultant du réactif
employé
pour une certaine durée dudéveloppe-
ment ; N
peut reprendre
trois fois la même valeur et pour ces trois valeurs lestangentes
sont différemment inclinées.Rappelons
que direqu’il
y a une seule variableindépendante a
nesigni-
fie pas
qu’il n’y
aqu’un
corpsproduit
par ladécomposition,
maisqu’il
y aun nombre
quelconque
de corps enjeu,
dont les réactions sont tellementliées que, l’une étant
prise arbitrairement,
les autres s’ensuivent nécessaire-ment. Ainsi il est bien certain
qu’il
y atoujours plus
de deux corps enpré-
sence, car, à moins de ne pas se
décomposer,
un corps donnetoujours
deuxautres corps. Ceci
dit,
nous allons démontrer que le nombre fi nepeut
êtreégal
à un.1° Admettons que les coefficients de
l’équation (3’)
soient constants etemployons
une intensité 1 const. = nous avons, au bout d’untemps
assez court, uneagitation
constante lesystème (5)
se réduit àl’équation unique ‘~"1
=~, a, Supposons
que pour la même valeur de a soita’
la fonction
a, ) puisse prendre
des valeursdifférentes;
l’état de laplaque
étant caractérisé par cette valeur ai, elle estidentique
dans les deuxcas :
l’agitation
est lamême,
lestangentes
ne sontcependant
pas lesmêmes ;
donc les
décompositions
ne seraient pascomplètement
déterminées par l’état de laplaque.
Notrehypothèse
actuelle est donc contradictoire avec noshypothèses
fondamentales.2°
Supposons
maintenant le casplus général
où les coefficients del’équa-
tion
(3’)
sont eux-mêmes des fonctions de l’état de laplaque;
la mêmeconclusion subsiste. En
effet, puisque
certainement au début de la posedt-
estpositif,
~quand
a ~ revient à la même valeura’
~ nous pouvons ad-mettre que est
négatif.
Mais dans lepremier
cas cette valeur est obte-nue par des a,
croissants,
dans le second elle l’est pardes ai
décroissants.Pour une valeur constante
10
del’intensité,
aux deux passages à la va-leur
a~,
i nereprend
pas la même valeurio, puisque l’agitation
nedépend
pas seulement de l’état actuel de la
plaque,
mais des étatsantérieurs;
elleprendra
donc deux valeurs certainement peudifférentes i’0
eti"0.
Il faudraitdonc admettre
~, (L~, ao)
> o et~, ( z~, ao )
o. ..Or c’est contraire à
l’expérience qui
nousapprend
que, pour toute valeur de aj, onpeut
dans des limites trèslarges changer
les valeurs de l’intensité et, parconséquent,
del’agitation,
sanschanger
lesigne
de la dérivée.Nous pouvons donc conclure
généralement
que si le nombredes a,
seréduit à un, et si la variable a,
reprend
la mêmevaleur,
la valeur de la dé- rivée redevient sensiblement lamême,
en tous cas nechange
pas designe.
Donc la dérivée ne
peut
s’annulerqu’asymptotiquement.
Ceci
pose,
nous avonsdi = da 1
. Pour que le noir passe par un maxl-
mum, il faut que l’un des facteurs du second membre
s’annule ;
or le pre- mier ne lepeut
pas ; il en est de même du second. Pour le montrer il faut re-venir sur la manière dont se font dans la
plaque
lesdécompositions.
Or nous avons vu
qu’il
se forme d’abord des centres opaques de décon1-position, puis
que la matière opaques’agglutine
tout autour de ces centresjusq,u’à
ce que le noiratteigne
une valeurconsidérable; puis
il seproduit
une
désagglutination,
soit que, suivant la mêmemarche,
des centres d’uneseconde
décomposition
se forment et le corps opaque donne naissance à des corpsplus
ou moinstransparents,
soit que, par unedécomposition inverse,
les corps reviennent à leur état antérieur.
Il résulte nécessairement que, s’il n’existe
qu’une
seule variableindépen- dante,
c’est-à-direqu’une
réactionpossible, plus
ladécomposition
est avan-cée, plus
laplaque
est opaque. Onpeut
poser~F ~a1 >
o etdF
= o seulementcomme valeur
asymptotique
pour ai trèsgrand.
Dansl’expression
de lavariation du noir avec le
temps,
nous avons montré que les deux facteursne
peuvent s’annuler,
donc leurproduit
ne lepeut,
donc le noir nepeut
passer par un maximum. Donc il existeplus
d’unsystème
de réactions indé-pendantes ;
deux variables a, et a2 sont au moinsnécessaires;
lepremier système
de réactions donne des corps tout à fait opaques, le second des corps presquetransparents.
On
parvient
à la même conclusion pour ledaguerréotype.
Lapremière partie
du raisonnement subsiste sanschangement; quant
à laseconde,
ilfaut remarquer que le noir a une définition très
complexe ;
car les diffé-rences
d’aspect
de laplaque proviennent
dephénomènes compliqués
deréflexion
métallique;
maisquelle
que soit la nature de la couchedéposée, supposée
de natureinvariable,
lesphénomènes
de réflexionmétallique
va-rient dans le même sens vers un état
asymptotique, quand
ellecroît,
et l’onpeut
encore poser~F ~a1 >
o. .Étude
des diverses radiations.Existe-t-il des différences
spécifiques
entre les diversesradiations,
outout se borne-t-il à une
question
de coefficients?Si la dernière
hypothèse
est exacte, onpeut
introduireséparément
lesradiations de diverses
réfrangibilités
dans lesystème (3’),
enremplaçant
le terme 1 par un terme de la
forme b, I,
+b.,1_1
+...,b,
étant des coeffi- cientsnumériques, 1 t, 12, ...
les intensités des diversesradiations,
ou par uneintégrale équivalente
si lesb" ..., bk
sont continus.Cette
hypothèse
consiste donc à chercher la cause des différences de l’effet des diverses radiations dans la forme del’équation (3’).
Lesexpé-
riences X ne
permettent
pas de larejeter;
lesexpériences
XV nous montrentqu’elle
n’est passuffisante.
On
peut
alorsgénéraliser
de deuxfaçons :
onpeut
supposer quel’agita- iion 1,
n’est pasunique
et quechaque
radiationproduit
uneagitation spé- ciale ;
il faut éviter d’introduire unehypothèse
aussi vague; onpeut
ensuite faireporter
lagénéralisation,
nonplus
sur lesystème ( 5 ),
mais sur le sy s-’
tème
( 3’ ),
en admettant que les coefficientsb, ,
... sont fonction de l’étatde la
plaque
et, parconséquent,
des ai, ..., an, .... De sorte que l’action de radiations données n’est pas constante; elles n’influent pas de la mêmefaçon
surl’agitation
suivant l’état de laplaque :
il en résulte que la forme de la courbe desnoirs,
pour une intensité constante, est toutedifférente
suivant la radiation
étudiée,
et de même pour deux radiations dont les courbes se confondraient audébut,
ou dont les maxima auraient même abscisse : les effets seraient tout différents pour d’autres conditions. Ons’explique
aussi comment audébut,
pour des noirs peuintenses, l’hypo-
thèse que les b sont constants est suffisante.
S’il en est
ainsi,
laquestion
de savoir si les rayons peuréfrangibles
sontcontinuateurs ou non
perd
totalement sonintérêt ;
suivant les cas, ils sem-blent avoir
plus
ou moins d’effet que les rayons trèsréfrangibles;
celadépend
des conditionsinitiales,
c’est-à-dire des ai, a., au début de leur action.Cette
explication
ne contredit en riencelle
donnée page F.23.Là,
nousnous sommes
appuyé,
comme à la pageF.43,
sur la forme deséquations (5);
ici nous supposons une forme donnée du
système (4 );
les deux circon-stances