1. (a)Soita∈T1(R). Alors il existeb∈Rtel quea=b2. Par suite,a∈[0,+∞[. Ceci montre queT1(R)⊂[0,+∞[.
Soita∈[0,+∞[. Soitn∈N∗. Soitb= √na. Alorsb∈Retbn=a. Par suite,a∈T1(R). Ceci montre que[0,+∞[⊂T1(R).
Finalement
T1(R) = [0,+∞[.
(b) Puisqueb ̸= 0, b admet exactement n racinesn-ièmes deux à deux distinctes. Les racines n-ièmes deb sont les nombres complexes de la forme n√rei(θn+2kπn ),k∈!0, n−1".
(c) Soita ∈C. Soitn∈N∗. Sia =0, alors0n=a et sia̸=0, d’après la question précédente, il existe b∈Ctel que bn=a. Donca∈T1(C. Ceci montre queC⊂T1(C). Comme d’autre part,T1(C⊂C, on a montré que
T1(C) =C.
2. (a)SoitA∈Tp(K). Soitn∈N∗. Il existeB∈Mp(K)telle queBn=A. Mais alors, det(A) =det(Bn) = (det(B))n. De plus, det(B)∈K.
Ainsi, pour toutn∈N∗, il existeb∈Ktel quebn=det(A) et donc det(A)∈T1(K).
(b)SoitA=
! 1 0 0 −1
"
. det(A) =−1 < 0et donc det(A)∈/T1(R)d’après la question 1). Mais alors,A /∈T2(R)d’après la question précédente.
3. det(A) =2∈T1(R).
SoitB∈M2(R). Posons SpC(B) = (λ, µ). SiB2=A, alors(λ2, µ2) = (−1,−2)et donc (λ, µ)∈"#
i, i√ 2$
,#
−i, i√ 2$
,# i,−i√
2$ ,#
−i,−i√ 2$#
.
Ceci est impossible car,Bétant une matrice réelle, siBadmet une valeur propreαnon réelle, alorsBadmet aussiαpour valeur propre. Il n’existe donc pas de matriceB∈M2(R)telle queB2=A. On en déduit queA /∈T2(R).
4. (a)χA=
%
%
%
%
%
%
−X 3 2
−2 5−X 2
2 −3 −X
%
%
%
%
%
%
= (−X)(X2−5X+6) +2(−3X+6) +2(2X−4) =−X(X−2)(X−3)−6(X−2) +4(X−2) = (X−2)(−X(X−3)−2) = (X−2)(−X2+3X−2) =−(X−1)(X−2)2. Le polynôme caractéristique deAest scindé surR. Aadmet1pour valeur propre simple et2pour valeur propre double. Par suite,
Aest diagonalisable surR⇔dim(Ker(A−2I3)) =2⇔rg(A−2I3) =1.
Or,A−2I3=
⎛
⎝
−2 3 2
−2 3 2 2 −3 −2
⎞
⎠.C2=−2
3C1,C3=−C1etC1̸=0. Donc rg(A−2I3) =1. On en déduit que Aest diagonalisable surR.
(b) Par suite, il existe une matriceP ∈ GL3(R) telle queA = PDP−1 oùD = diag(1, 2, 2). Soientn ∈ N∗ puis B = Pdiag#
1,√n 2,n√
2$
P−1.Best une matrice réelle et Bn=#
Pdiag# 1,√n
2,√n 2
$ P−1
$n
=P
# diag#
1,√n 2, n√
2
$$n
P−1=PDP−1=A.
Ceci montre queAest TPR. (c) On peut prendreP=
⎛
⎝
1 3 1 1 2 0
−1 0 1
⎞
⎠puisP−1=
⎛
⎝
2 −3 −2
−1 2 1 2 −3 −1
⎞
⎠.
SoitB2=Pdiag# 1,√
2,√ 2$
P−1.
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B2=
⎛
⎝
1 3 1 1 2 0
−1 0 1
⎞
⎠
⎛
⎝
1 0 0
0 √ 2 0
0 0 1
⎞
⎠
⎛
⎝
2 −3 −2
−1 2 1 2 −3 −1
⎞
⎠=
⎛
⎝
1 3√ 2 √
2 1 2√
2 0
−1 0 √ 2
⎞
⎠
⎛
⎝
2 −3 −2
−1 2 1 2 −3 −1
⎞
⎠
=
⎛
⎝
2−√
2 −3+3√
2 −2+2√ 2 2−2√
2 −3+4√
2 −2+2√ 2
−2+2√
2 3−3√
2 2−√ 2
⎞
⎠.
La matriceB2=
⎛
⎝
2−√
2 −3+3√
2 −2+2√ 2 2−2√
2 −3+4√
2 −2+2√ 2
−2+2√
2 3−3√
2 2−√ 2
⎞
⎠est une matrice réelle telle queB22=A. En remplaçant√ 2par
√3
2, la matriceB3=
⎛
⎝
2−√3
2 −3+3√3
2 −2+2√3 2 2−2√3
2 −3+4√3
2 −2+2√3 2
−2+2√3
2 3−3√3
2 2−√3 2
⎞
⎠est une matrice réelle telle queB33=A.
5. (a)On munitR2de sa structure euclidienne usuelle et de son orientation usuelle.Aest alors la matrice dans la base canonique de−Idqui est la rotation d’angleπ.
(b) Soientn∈N∗ puisB=
⎛
⎜
⎝ cos#π
n
$
−sin#π n
$
sin#π n
$ cos#π n
$
⎞
⎟
⎠. Alors,Bn est la matrice dans la base canonique de la rotation d’anglen×π
n =πet doncBn=A. Ceci montre queAest TRR.
6. (a)Il existek∈N∗tel queNk=0. Donc le polynômeXkest annulateur de N. On sait que les valeurs propres deN dansCsont à choisir parmi les racines de ce polynôme annulateur. Donc,0est l’unique valeur propre deN.
Le polynôme caractéristique de Nest le polynôme de coefficient dominant(−1)p, de degrép, admettant0pour unique racine. On en déduit queχN= (−1)pXp.
D’après le théorème deCayley-Hamilton,χN(N) =0ce qui fournitNp=0.
(b) Supposons de plus queNsoit TPK. Il existe une matriceB∈Mp(R)telle queN=B2. Mais alors,B2p =Np =0.
La matriceBest donc nilpotente. La question précédente fournit alorsN=Bp=0. On a montré que siNest TPK, alors N=0.
Partie II : le cas où le polynôme caractéristique est scindé
7. D’après le théorème de Cayley-Hamilton,χu(u) = 0 ou encore
%p
i=1
(u−λiIdKp)ri =0. De plus, les polynômes (X−λi)ri,1!i!k, sont deux à deux premiers entre eux. D’après le théorème de décomposition des noyaux,
Kp=Ker(u−λ1IdKp)r1⊕. . .Ker(u−λkIdKp)rk=C1⊕. . .⊕Ck.
8. (a)Puisquevcommute avecu,vcommute avec tout polynôme enuet doncvcommute avecQ(u). On sait alors que Ker(Q(u))est stable parv. Redémontrons-le.
Soitx∈Ker(Q(u)). AlorsQ(u)(x) =0puis
Q(u)(v(x)) =V(Q(u)(x)) =v(0) =0, et doncv(x)∈Ker(Q(u)).
(b)Soiti∈!1, k".ucommute avec(u−λiIdKp)riqui est un polynôme enu. Donc,ulaisse stable Ker(u−λiIdKp)ri =Ci.
9. Soiti∈!1, k". Posonsvi=uCi −λiIdCi. Soitx∈Ci=Ker(u−λiIdKp)ri =Ker(vi)ri. Par définition, vrii(x) =0.
Ainsi,vrii =0et doncviest nilpotent d’indice inférieur ou égal àri.
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10. SoitB′ une base deKp adaptée à la décompositionKp=C1⊕. . .⊕Cp puisPla matrice de passage deBàB′. PosonsM=P−1AP.
D’après la question 8)a), lesCisont stables paru. On en déduit que la matriceMest diagonale par blocs :
M=
⎛
⎜
⎜
⎜
⎜
⎝
M1 0 . . . 0 0 M2 . .. ... ... . .. ... 0 0 . . . 0 Mk
⎞
⎟
⎟
⎟
⎟
⎠
où pour touti∈!1, k",Mi∈Mp
i(K)avecpi=dimCi.
Pour chaquei∈!1, k", posonsNi=Mi−λiIpi de sorte queMi=λiIpi+Ni. D’après la question 9), la matriceNiest une matrice nilpotente deMp
i(Mp
i(K).
Finalement on a écritAsous la forme A=Pdiag(λ1Ip1+N1, . . . ,λkIpk+Nk)P−1 oùP est une matrice inversible de Mp(K)et pour touti∈!1, k",pi=dimCietNiest une matrice nilpotente deMp
i(K).
11. Supposons que pour touti∈!1, k",λiIdpi+Nisoit TPK. Alors pour touti∈!1, k"et pour toutn∈N∗, il existe une matriceBi,n∈Mp
i(K)telle queBni,n=λiIdpi+Ni. Soitn∈N∗. SoitBn=Pdiag(B1,n, . . . , Bk,n)P−1∈Mp(K).
Bnn=P(diag(B1,n, . . . , Bk,n))nP−1
=Pdiag(Bn1,n, . . . , Bnk,n)P−1(calcul par blocs)
=Pdiag(λ1Ip1+N1, . . . , BλkIpK+Nk)P−1=A.
On en déduit queAest TPK
Partie III : le cas des matrices unipotentes
12. (a)La division euclidienne deV parXpfournit deux polynômesQetRtels queV=Xp×Q+Ret deg(R)!p−1.
Quandx tend vers0,V(x) =o(xp) et en particulier,V(x) =o(xp−1). D’autre part,xpQ(x) =o(xp−1). Donc, quandx tend vers0, R(x) =V(x)−xpQ(x) = o(xp−1). Puisque R est de degré au plus p−1, cette dernière égalité s’écrit plus explicitement
R(x) +o(xp−1) =
x→00+o(xp−1).
Par unicité des coefficients d’un développement limité, on en déduit que les coefficients deRsont nuls ou encore queRest nul. Finalement, il existe un polynômeQtel queV=Xp×Q.
(b)Un développement limité de(1+x)1/nen0à l’ordreps’écrit (1+x)1/n =
x→0U(x) +o(xp),
oùUest un polynôme de degré inférieur ou égal àp. En élévant les deux membres à l’exposantn, on obtient 1+x =
x→0(U(x) +o(xp))n =
x→0(U(x))n+o(xp), (développement limité d’une composée).
(c)Quandxtend vers0,1+x−(U(x))n=o(xp). D’après la question 12)a), il existe un polynômeQtel que1+X−Un= Xp×Qou encore1+X=Un+Xp×Q.
13. (a) Soit n ∈ N∗. D’après la question précédente, il existe deux polynômes U et Q (dépendant de n) tels que 1+X=Un+Xp×Q. En évaluant en la matriceN, on obtient
Ip+N= (U(N))n+Np×Q(N) = (U(N))n, car d’après la question 6)a),Np=0.
Ainsi, pour chaquen∈N∗, il existe une matriceU(N)∈Mp(K)telle queBn=Ip+N. La matriceIp+Nest donc TPK. (b)Soitλ∈K\ {0}tel queλsoit TPK. Soitn∈N∗. Il existeµ∈Ktel queµn=λ.
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D’autre part, la matrice 1
λNest nilpotente car
!1 λN
"p
= 1
λpNp=0. D’après la question précédente, il existe une matrice B∈Mp(K)telle queBn=Ip+1
λN.
SoitB′=µB.B′est dansMp(K)etB′n=µnBn=λ
! Ip+1
λN
"
=λIp+N. Ceci montre queλIp+Nest TPK. 14. (a)SoitA∈GLn(C). Alors lesλi,1!i!k, de la partie II sont tous non nuls. D’autre part, chaqueλi,1!i!k, est TPCd’après la question 1)c).
D’après la question précédente, chaque matriceλiIpi+Ni,1!i!k, de la partie II est TPC. La question 11) permet alors d’affirmer queAest TPC.
(b) Sip"2, la matrice élémentaireE1,2 est nilpotente et non nulle. La question 6)a) montre que la matriceE1,2 n’est pas TPC. Donc, sip"2,Tp(C)̸=Mp(C). Par contre, d’après la question 1)c),T1(C) =M1(C).
15. SoitA=
⎛
⎜
⎜
⎝
1 1 0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0
⎞
⎟
⎟
⎠
=
! I3+N 03,1
01,3 0
"
oùN=E1,2. D’après la question 13)a), la matriceI3+Nest TPR. Un calcul par blocs montre alors queAest TRR.
Maintenant,0est valeur propre de Aet doncAn’est pas inversible. D’autre part,1 est valeur propre triple de Amais rg(A−I3) =2 > 1et doncAn’est pas diagonalisable.
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