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. Vingtième Année. — N
1- 58 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes
Dimanche 23 Juillet 1905.
Bureaux: R u e d e la S e r r e , 58
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S U I S S E
ABONNEMENTS
Sil mois:
Suisse . . . . Fr. G»— Fr. 3»—
Union postale » 12»— » 6»—
Ou s'abonne a tons les bureaux de poste.
Paraissant le Jeudi et le Dimaaciie à la Chau-de-fondi
A N N 0 N 6 E S
suisses 20ct., offres et demandes de place 10 et. la ligne, étrangères 23 centimes la ligne
Les annonces se paient d'avance.
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Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnel«, y.
Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .
Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-OE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.. :
Exposition universelle de Liège Il résulte d'une communication officiellej que la réunion plentere des jurys aura lieu mardi 1« août, à 10 heures du malin, à Liège.
On s'attend à ce que les opérations du Jury commencent immédiatement, ce dont nous avisons MM. les exposants.
A propos de la circulaire de la Chambre suisse de l'horlogerie Nous publions avec plaisir, la lettre dont le texte suit : -•• t.
Madrid, le 7 juillet 1905.
A la Chambré suisse de l'horlogerie, La Chaux-de-Fonds.
Messieurs,
J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre circulaire de juin dernier tendant au relèvement des prix de l'horlogerie.
Personne ne se réjouira certainement plus que moi de cette initiative, rien de plus écœurant que celte course au clocher pour voir qui fera une montre un peu plus mauvaise, et partant, quelques centimes par carton meilleur marché.
Tous les grossistes applaudiront celte mesure, 'mais à la condition qu'elle soit générale et qu'il n'y ait pas de gâcheurs, qui « par derrière » paralysent les généreux efforts de ceux qui agissent avec droiture.
Que nous importerait-il de payer les imitations Rôskopf, puisque c'est l'article le plus gâché, quinze ou vingt pour cent plus cher, si personne ne pouvait en avoir lu meilleur marché.
Excusez-moi, Messieurs, de la liberté que je me suis permis de prendre et veuil- lez agréer mes salutations distinguées.
J. G. Gmon.
Celte lettre emprunte une signification toute particulière, au fait qu'elle émane de l'une de nos plus puissantes maisons d'importation de montres suisse et les idées qui y sont exprimées sont certaine- ment celles des maisons sérieuses qui font, à l'étranger, le commerce de nos montres.
Nous nous permettons d'attirer tout
particulièrement l'allention des fabricants de montres système Rôskopf, sur le pas- sage qui les concerne. Ils y trouveront sans-doule, un encouragement à persévérer dans les efforts qu'ils tentent actuellement pour se grouper solidement en vue de relever les prix de cet article.
Venant d'une source aussi autorisée, l'avis qui leur est donné est bien de nature h vaincre les dernières résistances.
Bureau pour la propagation des relations commerciales
(Bureau voor llandelsinlichlingen) Amsterdam J > K . Le secrétariat général de la Chambre cantonale du commerce a reçu, par l'en- tremise du consulat suisse à Amsterdam, le document dont le texte suit :
Le Bureau pour la propagalion des rela- tions commerciales établi à Amsterdam sous les auspices de la Sociélé générale pour l'encouragement de l'industrie a pour but de développer le commerce, l'industrie, l'agriculture, la pèche et la navigation néer- landaise. Il se propose d'atteindre ce but en fournissant au public des renseigne- ments ci-dessous d'utilité pratique. Les renseignements ci-dessous indiqués con- cernent :
a) Les données statistiques officielles tant des Pays-Bas, leurs colonies et pos- sessions, que des autres pays ;
b) Les droits d'entrée, règlements de douanes, brevets d'invention, certificats d'origine, questions monétaires et fidu- ciaires ;
c) Les moyens de transport et de trans- mission ;
d) Les journaux, revues, répertoires d'adresses, guides-horaires et itinéraires;
e) Extraits des documents indiqués sous a, b et c;
f) Les expositions à l'étranger ; g) Des adjudications à l'étranger;
h) D'autres sujets rentrant dans la sphère d'activité du Bureau.
Il ne faut pas confondre ce Bureuu avec les bureaux s'occupant de prendre des
renseignements sur la solvabilité de mai- sons de commerce, son seul but est
;<Ie..
sno mettre en relations d'affaires les maison.»;.'- de commerce ou d'industrie désirant entrer en relation avec la Hollande et ses colonies.
Le Bureau procure à tous ceux intéres- sés au marché hollandais des renseigne- ments complets sur n'importe quel article.
La grande facilité aussi bien pour l'élrànger que pour les hollandais est incontestable et à ce titre S. M. la Reine Mère est deve nue donatrice.
Aussi la plupart des gqnvemèmcnts-et des Chambres de commerce du .monde fournissent au Bureau des rapports consu- laires, statistiques et autres publications.
Le Bureau tient ces rapports dans sa salle de lecture à la dispositron du public.
. Une salle d'échantillons dans laquelle on trouve des échantillons de produits hol- landais mérite bien d'être vue et les étran- gers rendant visite à Amsterdam n'oublient jamais de passer au Bureau lequel est situé au Damrak tout près de la gare principale et de la bourse.
Le Bureau est en même temps pied à terre du Musée colonial à Haarlem, et du laboratoire dépendant de cet établissement.
La direction de ce musée lui cède pour ses expositions temporaires les articles colo- niaux et tous les spécimens de produits rares.
La direction du Bureau est composée de : M. O. Kamerlingh-Onnes, directeur.
M. J. Bcndien, sous-directeur Conseil
M. le professeur de Groot.
M. G.-C. de Clerq, secrétaire de la Société générale pour l'encouragement de Tin-
dustrie. ;,'}
M. Mire Moll Schnitzler, secrétaire de la Chambre de commerce, à Amsterdam.
M. Ihr. G. C. Quarles van Ufford, directeur de la Société Sabang (Indes néerlan- daises).
M. Mire Th". Reefmaker, secrétaire de la Chambre de commerce, à Rotterdam.
M. G. M. van Ryn, directeur de la Com- pagnie des bateaux à vapeur des Indes occidentales.
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464 LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE
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M . M i r e Ç. A . J . H a r t z f e l d , s e c r é t a i r e d u C o n s e i l d ' a v i s .
Q u a n t a u x f i n a n c e s le B u r e a u d o i t c o u - v r i r p o u r a u t a n t l e s r e n s e i g n e m e n t s f o u r - n i s a u x H o l l a n d a i s , t o u s l e s r e n s e i g n e m e n t s a u x ' . é t r a n g e r s s e font à l i l r e g r a t u i t .
Il faut citer» s p é c i a l e m e n t l'art. 5 d e s sta- t u t s d i s a n t , q u e l é B u r e a u s ' a b s t i e n d r a d e t o u t e acte, d e c o m m e r c e , il n e p o u r r a ni d i r e c t e m e n t ni i n d i r e c t e m e n t ê t r e i n t é r e s s é d a n s les affairés s u r l e s q u e l l e s il d o n n e d e s
^ e n s e i g n e m e n t s o u s u r l e s q u e l l e s il fait d e s c o m m u n i c a t i o n s , n i e n r e t i r e r d ' a u t r e p r o - fit q u e la r é m u n é r a t i o n à l a q u e l l e il a l'ait a l l u s i o n à 1'aHicie 14, c ' e s t - à - d i r e les c o t i - s a t i o n s I n d i q u é e s p o u r l e s m e m b r e s , r é - t r i b u t i o n s p o u r l ' u s a g e d e la salle d e lec- t u r e , p o u r les r e n s e i g n e m e n t s f o u r n i s sui- v a n t tarif, s u b s i d e s , l e g s o u a u t r e s d o n s v o l o n t a i r e s a t t r i b u é s .
A c ô t é d u - p a t r o n a g e r o y a l d e q u e l q u e s m e m b r e s f o n d a t e u r s , q u e l q u e s c b a m b r e s d e c o m m e r c e ; l e s S o c i é t é s d é s C h e m i n s d e fer, l e s g r a n d e s l i g n e s à v a p e u r , e t c . , e t c . , l e s m o y e n s d e c o u v r i r s o n b u d g e t d o i v e n t p a r v e n i r d e la p a r t d u c o m m e r c e et d e l ' i n d u s t r i e h o l l a n d a i s , p r ê t s à s o u t e n i r l ' i n i t i a t i v e p r i v é e . D e ce chef sa p o s i t i o n e s t a s s e z p r é c a i r e , m a i s n o u s s o m m e s c o n - v a i n c u s q u e l ' a c t i v i t é d é p l o y é e d e p u i s s o n o r i g i n e a b o u t i r a à c o n v a i n c r e le m o n d e c o m m e r c i a l e n H o l l a n d e q u ' i l faul m a i n t e - n i r c e t t e i n s t i t u t i o n .
Bureau cantonal d'observatoion à Bienne
• Le bureau a reçu en dépôt 371 montres dans la période comprise entre le 1e r avril 1904 et le 31 mars. 1905.
U n été délivré :
300 bulletins de 1™ classe, dont 157 avec la men- tion-: « particulièrement satisfaisant-»-; - 31 bulletins de 2m e classe ;
40 montres ont échoué,
Ces dernières représentent Iel0,8ft/u des dépôts opérés durant cet exercice.
Nous faisons suivre la récapitulation des exer- cices antérieurs :
Exercice . . . 1890/91 .
1891/92 1892/93 1893/94 1894/95 1895/96 189(3/97 . . 1897/98
1898/99 1899/1900 1900/1901 1901/1902 1902/1903 , . 1903/1904
1904/1905
Montres déposées 130 • • 124 168 176 95 172- ••
250 250 184 231 209 179 292 299 371
Echecs 2 4 % 21 % 1 8 % 2 3 %
30%
14.5 % 1 3 , 7 %
12 % 14.6 % 1 2 , 5 % 1 2 , 9 % 9,5 % 5,8 % 7 . 3 % 10,8 %
Déposants : MM.
Bulletins : I" classe I" classe
Avec mention
« Particulièrement satisfaisant
3 1 108 93 E. Bloesch, Bienne .
Ls Brandt & frère, Bienne Brandt & Hofmann, Bienne . Farny-Merz, Chx-de-Fonds '. . . 1 - Fritz Favne, Bienne . . . , ,;. . Flury-Koch,. Bienne . . . . 1 Goschler & Cie, Bienne . . 2 Gehriger, frères, Koppigen.. 3 Müller & Vaueher, Bierinè . ' 9 s t r a u b , fils, ÊIÔÏB de l'Ecole ûorl. 2 Jacques Slraub, fubr., .
Schild frères, Granges . . 13 Fabrique d'Horl. Seelarid . 1 A. Thommen, Waidenburg . 2 Union liorlogèreSuisse, Bi6D118 9 Charles Verdan, Bienne . . 3
Total . . 1 5 7 143 o
1
2 2
1 20 4 10 4II' classe
6 12
1 12
réunies des Bureaux d'Observation de la Chaux- de-Fonds, Le Locle, St-Imier et Bienne.
Bureau officiel a"Observation de là ville de Bienne,
L E DIRECTEUR.
Les Suisses en Amérique
Au milieu d'une grande affluence de la foule, on vient d'inaugurer au cimetière de Spring Grove, à Cincinnati; le monument funéraire érigé par les sociétés suisses sur l'emplacement généreusement donné par le consul suisse, M.
Diem, pour servir de lieu de repo< aux Suisses dépourvus de ressources. Le monument est un puissant bloc de granit orné des armoiries de la Confédération. Treize Suisses ont été déjà enter- rés dans celle place réservée. Dans son discours d'inauguration, M. Otto Anner a remercié le do- nateur du terrain, M. Diem, et les sociétés qui ont contribué à l'érection de.ee beau monument.
Commerce de la Chine en 1904
31 N. B. — Ce tableau est dressé conformément aux prescriptions arrêtées par les commissions
Comme les années précédentes, l'inspectorat général des douanes vient de publier le rapport de M. Morse, secrétaire de la statistique, sur l'ensemble du commerce de la Chine en 1904.
En transmettant ce document nu Département belge des affaires étrangères, la légation de Bel- gique à Pékin fait, d'après le «Bulletin commer- cial belge», observer que les résultats du com- merce sont favorables et dépit de la guerre russo- japonaise et des fluctuations du change. Les ef- fets de la guerre se firent sentir à N e w c h w a n g , à Tientsin el à Chefoo, à la suite des restrictions imposées au commerce par le gouvernement chi- nois lui-même, afin que ces ports ne devinssent pas des bases de ravitaillement pour les belligé- rants. Partout ailleurs ils ont été imperceptibles.
Un diagramme fort intéressant montre les ca- prices du change pendant les années 1903 et 1904.
De 2 sh. 4 % d. en mars 1903, le cours monte 2 sh. 8 '/< d. en mai, c'est-à-dire marque une diffé- rence de 12 p. c. en deux mois, retombe en juin pour atteindre 2 sh. 11 '/* d. en décembre. L'an- née 1904 enregistre des écarts aussi extraordi- naires et aussi sensibles.
M. Morse voit dans ces fluctuations une en- trave sérieuse au mouvement d'exportation, parce qu'en laissant même une large marge pour les surprises du change, l'acheteur ne peut pas savoir, s'il sera à même de revendre ses mar- chandises avec bénéfice au moment où celles-ci seront arrivées à leur destination.
La valeur totale du mouvement des échanges se chiffre par 583,547,000 haïkwan taëls soit une plus value de 8 °/° sur les résultats de 1903. Dans ce chiffre, les importations figurent pour 344 millions et les exportations pour 239,486,000 haïkwan taëls, ces derniers en avance de 11 % sur l'année passée.
On constate une dinjinution dans la valeur des ventes de cotonnades,'- due à la cherté de la mar- chandise sur les marcliés européens. Les japo- nais et les Américains sont principalement at- teints, tandis que les Anglais progressent et sem- blent en voie de reconquérir le marché qu'ils avaient perdu. Diminution aussi sur les fils de coton; M. Morse estime à 3,240,000 piculs la consommation moyenne des fils de coton en Chine, dont 2,489,000 sont importés et 750,000 produits par les fabriques nationales.
Depuis quarante ans, la vente des tissus de laine est stationnaire.
Les métaux enregistrent une avance d'un tiers sur l'année dernière. Sauf l'acier, tous les arti- cles de ce chapitre sont en hausse.
De plus en plus l'usage de la cigarctle se géné- ralise, et beaucoup d'ouvriers délaissent, pour elle, l'antique pipe à fourneau. De 2.500,000 haïkwan tac! l'importation passe à 3,250,000.
Progrès aussi pour la farine, le pétrole et les matières tinctoriales. Le pétrole enregistre une hausse de 8 4 % , passant de 84 à 157 millions de gallons.
M. Morse a consacré/dans ses tableaux un ar- ticle spécial à des marchandises qui étaient com- prises autrefois dans les« Sundries». Néanmoins, la demande de ces marchandises diverses aug- mente si rapidement qu'elles atteignent encore 12,753,337 haïkwan taéls.
En ce qui concerne les exportations, la plus- value de 1 4 % est fictive. Jusqu'à présent la va- leur des marchandises était basée sur le prix du
I
m a r c h é ; cette année on a calculé la valeur des marchandises mises à bord.
P a r habitude on a gardé au thé la première place dans la liste des exportations, quoique sa valeur diminue chaque année. De 5 8 % en 1864, la valeur total des exportations de thé est tombée aujourd'hui à 1 2 % .
Au contraire, le mouvement de la soie a repris une certaine énergie bien que, d'après M. Morse, la soie chinoise n'occupe pas le r a n g auquel elle pourrait prétendre et que sa décadence dans un avenir plus ou moins rapproché soit certaine.
La déclaration de la Russie de considérer la fève et ses dérivés comme de la contrebande de guerre a provoqué un ralentissement considéra- ble des expéditions de ce produit et une crise parmi la population agricole du nord de l'empire qui tire sa principale ressource de la vente des fèves.
Kiaochow confisque à son profit le trafic de la paille tressée qui se faisait autrefois presque exclusivement par Chefoo ; la quote-part de ce dernier port dans l'exportation de la paille tres- sée tombe en une année de 70 à 400/0-
P a r m i les autres produits, le coton, les mine- rais, les peaux, les fourrures, les plumes, les huiles et l'opium sont en progrès.
Le tonnage des navires du type européen à l'entrée et à la sortie s'est élevé à 63,774,000 t, en augmentation de 6 millions de tonnes sur l'année dernière. La Chine et l'Angleterre seules se partagent cette augmentation, ayant réussi sans doute à se substituer aux Russes et aux Ja- ponais, dont le pavillon disparait presque entiè- rement des ports chinois.
De même que l'année dernière, le pavillon belge n'a pas fait une seule apparition dans les eaux- chinoises.
M. Morse annonce que pour la dernière fois tous les pays d'Europe, sauf la Russie, sont com- pris sous une même rubrique. A partir de l'année prochaine, le trafic avec la Chine de chacun des pays à traité fera l'objet d'une nomenclature spé- ciale.
Nouvelles diverses
T i m b r e s - p o s t e . — Le gouvernement amé- ricain vient de mettre en circulation, le 4 juillet, à l'occasion de la fête de l'Indépendance, deux nouveaux timbres destinés aux îles Philippines.
Ils portent, l'un le portrait du défunt président Mac Kinley, l'autre celui de l'amiral Sampson.
On avait pensé à en créer un troisième à l'effi- gie de l'amiral Dewey. Mais on y a renoncé, une décision gouvernementale décrétant que les hommes illustres ne doivent figurer sur les tim- bres-poste qu'après leur mort.
Les deux modèles existants sont, dit-on, fort artistiques et asssez ressemblants — ce qui n'est pas commun pour des timbres.
Variété
Les bagues
Il est difficile, quand on parle du bijou, de ne point céder aux séductions qu'évoque l'histoire de ces délicats ornements. Songez d o n c ! L'hu- manité a vécu des milliers d'années sans con- naître les machines à vapeur, l'automobilisme et les dirigeables, sans soupçonner la force de l'électricité; mais elle avait, dès les premiers jours de son origine, inventé les bijoux. Etant donné que, pour les hommes et les femmes, se parer est un des instincts les plus promplement éveillés même, chez les races primitives, il s'en- suit qu'il n'existe pas d'objet d'une signification plus complète, plus intime pour la connaissance d'un peuple, pour son caractère, sa vie intellec- tuelle:
«Montrez-mois vos bijoux, je vous dirai qui vous êtes! »
De tous les bijoux, le plus simple est l'anneau.
La bague est un anneau agrémenté d'un cha- ton, orné le plus souvent d'une pierre précieuse.
Les plus anciennes bagues que nous connaissons nous viennent des Egyptiens. Les caractères qui les distinguent sont la simplicité, la résolution et la force.
Le premier type et le plus ancien est celui si connu du scarabée tournant. Celte bague doit être considérée non seulement comme le plus ancien parmi le3 anneaux, mais encore comme un des premiers bijoux qui ont du être fabriqués, parce que toules les parties dont il se compose
LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE 465
sont réunies et maintenues ensemble par de sim- ples combinaisons d'arrangement et sans le se- cours de la soudure, qui probablement n'était pas encore connue lorsqu'il fut inventé.
Le musée du Louvre possède une sardnine en forme de chaton de bague dont la gravure repré- sente un roi de la XIIe dynastie. Ce monument nous indique que les Egyptiens connaissaient la glyptique prés de 2.000 ans avant l'ère chré- tienne.
Il est supposable qu'un peuple qui savait gra- ver les pierres fines possédait également l'art de les monter en or. Si nous en doutions, la Bible viendrait très heureusement à notre secours en nous apprenant que le Pharaon remit à Joseph son anneau d'or en signe de pouvoir. Or. cet événement se passait en 2113-2103. Celle date nous permet d'attribuer aux plus anciens de ces bijoux l'âge respectable de 3.900 ans.
De l'Egypte et de l'Asie-Mineure, l'art du bi- jou s'est répandu en Occident en passant par l'E- trurie et la Grèce. Le musée du Louvre et le Ca- binet des Antiques possèdent des collections ad- mirables de bagues étrusques, grecques, romai- nes, gallo-romaines dont nous n'entreprendrons pas la description, ce qui nous entraînerait trop loin. Rappelons cependant que les Grecs et les Romains ont emprunté aux Egyptiens leur ba- gue chevalière, dont la forme constamment re- produite est encore à la mode de nos jours. Nous la retrouvons souvent au musée du Louvre, or- née d'un grenat cabochon, ce qui la classe défi- nitivement dans les bijoux de parure. Le British Muséum conserve également quelques bagues romaines en forme de chevalières et excessive- ment rares.
Les bagues de fiancés se composaient autre- fois de deux anneaux jumaux offrant par devant deux petits chatons ovales, sur chacun desquels on gravait les noms des fiancés. Nous avons vu, au musée de Naples, un anneau de fiançailles ou de mariage provenant de Pompeï; cet anneau a la forme de chevalière. Sur le dessus sont ci- selés dans l'or, en bas-relief, une bonne foi (deux mais enlacées) surmontée d'un nœud et placée entre deux lettres qui sont vraisemblable- ment les initiales des conjoints.
Les Romains, comme les Grecs, avaient cou- tume de garder, dans des armoires spéciales ap- pelées daelyliothèques, leurs collections de pier- res précieuses, à cause Âc leur prix et de leur beauté. On donnait le inème nom aux écrins pour les bagues, écrins dans lesquels on les dé- posait quand on les ôtail de ses doigts. Cetécrin était composé d'une petite lige droite, placée au centre d'un disque, et qjui était destinée à rece- voir les bijoux. Une boite en ivoire ainsi faite a été trouvée à Pompéï.
Dans les collections Corroyer, Strauss et celle du baron Pichon, nous trouvons de magnifiques specimens de bagues épiècopales, sacerdotales et eucharistiques: des bngiâes de fiançailles juives, des anneaux sigillaires," des bagues se portant aux jointures et au pouce.
11 est à remarquer que, parmi ces dernières bagues, il en existait beaucoup sans pierres pré- cieuses. Cependant, ceux qui le pouvaient se couvraient volontiers les doigts de rubis, de sa- phirs et de diamants. P o u r se convaincre du goût qu'on avait des bagues riches au moyen- âge, il suffit de lire les inventaires du temps. On verra, par exemple, dans celui des joyaux du roi Jear.-le-Bon, fait en 1364, alors qu'il était en captivité, une nomenclature de bagues en rubis, en saphirs et en diamants, qui ne s'élève pas à moins de quarante-trois.
Au XV™ siècle, avant qu'on eût découvert les principes définitifs de la taille du diamant, c'est- à-dire le nombre, la coordonnance et l'inclinai- son des facettes, il ôlnit d'usage, pour les grands seigneurs, de porter à leur doigt ce qu'on appe- lait alors des pointes naïves. C'étaient de beaux diamants offrant exactement la figure de deux pyramides qu'on aurait soudées ensemble par ia base.
La forme pyramidale a fourni la caractéristi- que du chaton de toutes les bagues de ce siècle et de la plupart de celles du siècle suivant. Celte forme pyramidale du diamant cl du chaton qui le renferme apparaît en effet à une dale absolu- ment précise: celle où Cosme de Médicis la choi- si L pour emblème, de 1420 à 1450.
Celle époque nous rappelle un tableau donl la bague est l'objet : En entrant en charge, le Doge
de Venise se fiançait à la mer Adriatique, eu- phémisme qui signifiait qu'il en prenait posses- sion. Et chaque année, le jour de l'Ascension, répétant la môme cérémonie, il jetait dans les tlots son anneau d'or. Pendant un instant, la grandeur de la Patrie tenait tout entière dans le petit anneau.
Dans cette môme Venise, au XVI0 siècle, une autre bague s'appelle l'anneau de la mort. Son chaton sert à renfermer des sucs mortels et des poudres foudroyantes. Comme le scorpion, elle s'arme d'un dard empoisonné que la pression de la main fait mouvoir et qui, dans une étreinte amie en apparence, frappe mortellement.
Nous n'aurions voulu dire que du bien de la bague, mais la vérité s'impose. Jetons donc un voile et souvenons-nous seulement de ce qu'elle nous a donné d'aimable.
Dans le vieux conte français de Perrault, « e n
«travaillant, soit de dessein ou autrement, une
« bague qu'elle avait au doigl tomba dans la pâte
«et s'y m ê l a . . . » La voilà devenue messagère d'amour. Le fils du roi, en mangeant le gâteau, trouvera la bague et devinera, à la vue de son élégance et de ses mignonnes proportions, que les mains de Peau-d'Ane sont des mains de prin- cesse. La France horlogère.
Afin d'éviter des confusions, n o u s p r i o n s n o s a b o n n é s , l o r s d'un c h a n - g e m e n t d ' a d r e s s e , d e b i e n vouloir n o u s i n d i q u e r l'ancien domicile.
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du 22 Juillet igo5
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