‘’Un tueur silencieux aux conséquences majeures’’
PHYSIOPATHOLOGIE DE L’HYPERTENSION ARTERIELLE (HTA)
Pr Djamil KROUF
Master 1: Nutrition & Pathologie
Matière: Physiopathologies Métaboliques et Nutritionnelles
Année Universitaire 2019/2020
DEFINITION DE L’HTA
Elle est définie par:
• Une pression artérielle systolique (PAS) > 140 mmHg
• et/ou une PAD > 90 mmHg
Une élévation chronique de la pression artérielle est responsable de plusieurs autres problèmes de santé majeurs : plus de 50 % des cas d’AVC (accident vasculaire cérébral) et d’insuffisance cardiaque, ainsi que 25% des événements coronariens (infarctus, angine) et des maladies du rein.
L’HTA représente le premier facteur de risque de décès dans le monde.
- Le chiffre supérieur est la pression lorsque le cœur se contracte - Le chiffre inférieur est la pression lorsque le cœur se relâche
DEFINITION DE L’HTA
Classification des valeurs de la PA (mmHg)
Catégorie Systolique Diastolique
Optimale < 120 < 80
Normale 120 – 129 80 -84
Normale élevée 130 – 139 85 – 89
HTA de grade 1 (légère) 140 – 159 90 – 99
HTA de grade 2 (modérée) 160 – 179 100 – 109
HTA de grade 3 (sévère) ≥180 ≥ 110
HTA systolique isolée ≥140 < 90
Quand les PAS et PAD du patient se situent dans des catégories différentes, la catégorie la plus élevée doit être retenue. Un grade (1, 2 ou 3) peut être également attribué à l’HTA systolique isolée en fonction des valeurs de la PAS dans les
limites indiquées, dans la mesure où les valeurs diastoliques sont < 90 mmHg.
Facteurs de risque modifiables et non (ou peu) modifiables de l'hypertension artérielle
HTA «essentielles»
ou «primaires»
HTA
«secondaires»
2 TYPES D’HTA
Atteintes des organes cibles
Représentation schématique des différents mécanismes physiopathologiques responsables du développement de l’hypertension artérielle.
Physiopathologie de l’HTA:
Rôle de la pression artérielle
Puisque la pression artérielle équivaut au débit cardiaque × la résistance vasculaire périphérique totale, les mécanismes physiopathologiques impliquent toujours une augmentation :
• Du débit cardiaque
• De la résistance vasculaire périphérique totale
• Les deux en même temps
Chez la plupart des patients hypertendus, le débit cardiaque est normal ou légèrement augmenté et la résistance vasculaire périphérique totale est augmentée.
Physiopathologie de l’HTA
Physiopathologie de l’HTA:
Système rénine – angiotensine – aldostérone
Le système rénine-angiotensine-aldostérone désigne un système hormonal localisé dans le rein et dont le rôle est de maintenir l’homéostasie hydrosodée. Ce système joue un rôle prépondérant dans la régulation de la pression artérielle.
- Un élévation prolongée de la pression artérielle est due à l'association de multiples facteurs et parmi eux, l'interaction entre le système nerveux sympathique et le système rénine-angiotensine-aldostérone.
- L'innervation sympathique de l'appareil juxtaglomérulaire du rein libère de la rénine ; l'angiotensine stimule les centres nerveux végétatifs du cerveau et augmente le tonus sympathique.
- L'angiotensine stimule aussi la synthèse d'aldostérone, ce qui provoque une rétention de sodium (Na) ; des taux excessifs de Na intracellulaire augmentent la réactivité du muscle vasculaire lisse à la stimulation sympathique
- Des perturbations du transport du Na transmembranaire dues à une inhibition de la pompe à Na-K (Na+,K+ATPase) ou à une perméabilité accrue au Na+ induit une augmentation du Na intracellulaire, ce qui rend la cellule plus sensible à l'hypertonie sympathique. Parce que le calcium (Ca) suit le Na, on suppose que c'est l'accumulation intracellulaire de Ca qui est responsable de l'hypersensibilité.
Physiopathologie de l’HTA:
Système nerveux sympathique
- La contribution du système nerveux sympathique dans le développement, le maintien et la progression de l’hypertension artérielle n’est plus à prouver.
- La présence d’une activité sympathique de base plus importante, ainsi qu’une augmentation du relargage de la noradrénaline du rein dans la circulation ont été démontrées dans de nombreux modèles animaux d’hypertension, ainsi que chez les patients avec une hypertension artérielle essentielle en comparaison avec des sujets non-hypertendus . Ce phénomène serait modulé par les nerfs afférents et efférents du système sympathique rénal.
- Cette hyperactivité sympathique joue un rôle important dans la pathogénie de l’hypertension du sujet âgé, mais également dans celle de l’obèse, du patient atteint d’une résistance à l’insuline ou du syndrome métabolique.
- Toutes les fibres nerveuses vont cheminer depuis le hile rénal au niveau de l’adventice de la paroi de l’artère rénale. L’activité sympathique entre le système nerveux central et le rein est bidirectionnelle.
- Les influx nerveux efférents, qui proviennent du système nerveux central et aboutissent aux reins, augmentent l’activité du système rénine-angiotensine, ainsi que la rétention sodée, tout en diminuant le flux sanguin rénal.
Dans le même temps, des influx provenant du rein aboutissent au cerveau, plus particulièrement à l’hypothalamus, ce qui a pour effet indirect de favoriser l’athérosclérose, l’hypertrophie myocardique, l’insuffisance cardiaque et l’insulino-résistance.
Physiopathologie de l’HTA:
Système nerveux sympathique
Physiopathologie de l’HTA:
Rôle du sodium
- Chez l'homme, comme chez l'animal, un bilan sodé positif entraîne fréquemment une hypertension artérielle.
- L'excès de sel s'accompagne d'une hypervolémie plasmatique et, de ce fait, d'une augmentation du débit cardiaque. Secondairement, survient une vasoconstriction artériolaire réflexe, pérennisée par l'augmentation du tonus sympathique, et une hyper-réactivité vasculaire à l'angiotensine II.
- Il est intéressant de noter que des anomalies dues à une perméabilité membranaire anormale au sodium peuvent être présentes chez l'enfant normotendu de parents hypertendus ceci relèverait d'une prédisposition héréditaire.
Principales complications associées à l'hypertension artérielle