Le vice
Le chiffre 7 possède bien des significations, liées à diverses croyances. Certes, l’arc en ciel possède 7 couleurs. Ou une infinité, au choix. Certes, il y a 7 océans. Mais ce n’est pas sur cela que nous allons nous pencher. Les 7 péchés capitaux sont d’autant plus intéressants…
Acédie. Orgueil. Gourmandise. Luxure. Avarice. Colère. Envie.
Luxure et Envie… Les deux plus grands.
Ils sont là, cachés au fond de toi, te murmurant quelques paroles, te poussant au vice, te poussant au mal. Le sang te fait tourner la tête, il siffle le long de tes tympans. Tu ne résistes pas. Alors tu t’avances, de tes doigts ensanglantés tu agrippes ces cuisses humaines, tu les presses entre tes phalanges. Tu aimerais même voir le sang couler le long de sa chair. Elle crie, te déchire l’ouïe, alors tu sers encore plus fort, te délectant de la peau crissant sous tes doigts. Tu ressens et aimes sa douleur. Elle l’a bien compris.
Agenouille-toi.
Tes genoux heurtent le sol, tu discernes alors ces fentes outrageuses, saillant au dessus de tes lèvres. Tu aimerais une fois au moins visiter ce corps, en dessiner de la langue le pourtour. Tu t’approches, tes ongles glissent, maculent les cuisses lorsque tes narines distinguent l’odeur excitée d’une femme soumise. Tu rencontres ces autres lèvres et de la langue pénètre à l’intérieur, mordant, chatouillant. Ces yeux égarés et ces gémissements étouffés créent en toi ces sensations désirées qui ne devraient jamais cesser de te libérer de ces chaines.
C’est comme un linge qu’on tord, puis qu’on étire. C’est comme un torrent de lave qui vient tout ravager, tout brûler. C’est comme si tout à l’intérieur de toi était en train de se liquéfier, de se réduire en poussière de sang. Les mains qui tremblent, le regard troublé, statue de pierre.
Cette peur qui transit tout ton être, lorsque tes prunelles croisent les siennes. Lorsque vos peaux se frôlent. Frisson incandescent.
Un cœur qui saigne lorsqu’elle ferme les yeux, qu’elle se détourne de la réalité. La tienne.
Cette angoisse de l’inconnu, cette souffrance du possible, que jamais elles ne cessent. Tu sens ce cœur battre entre tes tempes. Si fort, si fort. C’est comme un écho en toi. On dirait que tu meurs. On dirait qu’on t’assassine. On dirait que tu te délaisses. Cet amas de chair sans vie posé sur le sol froid, soumis à ces pulsions dévastatrices, c’est ce qu’il reste de toi. A piétiner.
Tu ne comprends pas ce qu’il t’arrive. Ce n’est pas compréhensif. Tu en as simplement besoin, et le désire plus que tout au monde. Tu veux en venir à bout, exécuter ta volonté.
Descente. Déchéance. Tu seras ton propre avenir. Cette lente agonie.
Tu sais que tu ne devrais pas faire ça, mais c’est plus fort que toi, bien plus fort. C’est dans tes gènes, dans ton sang. Ça dégénère, entre deux pulsations. Ça devient fou, ça devient feu. C’est un peu humide. Il y a comme une odeur de souffre entre tes narines. Une odeur qui frémit.
Liquide vaginal. Ejaculation féminine. Tu as un peu peur d’en être à l’origine. Mais tu jubiles, en fait.
Ta bouche entrouverte, tu le lèches. T’en souviendras-tu ? Ouvre ton cœur, il meurt entre ses doigts. Il fond, on dirait de la neige blessée. Je sais que tu l’aimes. Tu serais même capable de t’éviscérer, pour elle. Tu l’aimes.
Simple mortelle. Simple humaine qui respire.