HAL Id: jpa-00237387
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Submitted on 1 Jan 1878
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M. Thollon
To cite this version:
M. Thollon. Nouveau spectroscope. J. Phys. Theor. Appl., 1878, 7 (1), pp.141-148.
�10.1051/jphystap:018780070014100�. �jpa-00237387�
I4I
NOUVEAU SPECTROSCOPE;
PAR M. THOLLON.
J’ai eu l’honneur de
présenter
récemment à l’Académie et à la Société dePhysique
unspectroscope
construitd’après
unsystème
tout nouveau. Cet
instrument, qui a
étéexpérimenté
àla Sorbonne,
à
l’lJcole
Normale et auCollége
deFrance , possède
un certainnombre de
qualités qui
le recommandent à l’attention desspécia-
listes : 1° il est à vision absolument
directe ;
20 il est d’unesymé-
trie
parfaite,
etpeut s’adapter
avec facilité aux lunettes astrono-miques ;
3" lespri-smes, qui
seuls sont mobiles dansl’appareil,
sontmis en
jeu
par unprocédé rigoureusement géométrique,
de sortequ’une
radiation venue suivant l’axe du collimateur n’arrive dans l’axe de la lunettequ’après
avoir traversé deux fois tout lesystème
depurismes
au minimum dedéviation; 40 la
théorie surlaquelle
reposesa construction
permet
de lui donner unpouvoir dispersif
consi-dérable,
de modifier dans des limites très-étendues cepouvoir
dansle même
instrument ;
bienplus,
ellepermet
de modifier même lanature du
spectre qui,
dans un casspécial,
devient normal parrap-port
àl’indice ;
5° il seprête
enfin aux mesuresspectrométriques
les
plus
exactes. Avant de ledécrire,
il convientd’exposer rapide-
ment la théorie
qui
sert de base à tout lesystème
etqui permet
d’approprier
le nouveauspectroscope
aux diversesexigences
de laScience.
I. Théorie (lit
couple. - J’appelle couple
unsystèm--
de deuxprismes égaux ABC,
A’B/C(fig. 1)
faits de mêmematière,
dont lesarêtes
réfringentes
sontparallèles
etqui
sonttoujours symétrique
par
rapport
à unplan parallèle
à ces mêmes arêtes.Quand
lecouple,
altlsldéfini,
esttraversé par
un rayonOR,
d’uneréfrangibilité déterminée,
faisant avec lepremier prisme
lcsangles
d’incidence et
d’émergence i,
e, et lesangles
intérieurs r, p, avec le deuxièmeprisme
lesangles analogues i’, e’, r’, p’,
iljouit
des pro-priétés
suivantes :1°
L’angle A
que font entre elles les facesAC,
A’ C et queArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018780070014100
2° La déviation D
qu’éprouve
le rayon estexprimée
par la relationqui peut
se mettre, à cause de la relation(i),
sous la formeCes deux
propriétés
se démontrent par desimples
considérations de Géométrie élémentaire.3°
Quand
un rayon d’une certaineréfrangibilité
traverse le pre- mierprisme
en faisant lesangles
d’incidence etd’émergence i,
CyFig. i.
on
peo t toujours
donner à 0394 une valeur telle que le même rayon,en traversantle deuxième
prisme,
fasse ir- eet par
suite e’= i.Si ,
donc le rayon
qui
rencontre lepremier prisme
sous une incidencedéterminée i contient toutes les radiations
possibles,
en faisantvarier A d’une manière
conuinue,
toutes lesradiations,
en traver-sant le
couple,
feront successivement e = i’ et e’ = i.4°
Si l’on attribue à A une valeur fixe et déterminée etqu’on
fasse varier la
position
ducouple
sur letrajet
d’un rayon d’une certaineréfrangibilité,
il y atoujours
deux incidences différentesqui produisent
la mêmedéviation, excepté quand
on a i = e’.Ces deux dernières
propriétés
sont desconséquences
immédiatesdu
principe
du retour il2verse.50 Pour une valeur déterminée de
0394,
si le rayon traverse leI43
couple
en faisant z=ez,
il est au 171inimllm de déviationrelatif
cczccouple.
Ce minimum ne doit pas être confondu avec celuiqui
cor-respond
à i = e = 1’ =e’ du’on peut appeler
minimum absolu etqui
est évidemment le minimum llzinil1lorum.Cette dernière
proposition peut
être considérée comme une con-séquence
de lapropriété
du n°40.
Ellepeut
aussi se démontrer directement en différen-tiantl’équation (2).
60 Si l’on
regarde
à travers uncouple
la fente d’uncollimateur,
éclairée par une lumièremonochromatique,
lalargeur
de cettefente est vue sous le même
angle
que si on laregarde
directement à travers lecollimateur, quand
le faisceau lumineux traverse lecouple
en faisant i = e’.En
effet,
soient MN la distance des deux bords de lafente,
0 lecentre
optique
deFobjecdf
du collimateur et etl’angle très-petit
que font
les rayons
N0 et MO. Si l’ondésigne par i, e, i’,
e’lesangles
que fait le rayon NOL en traversant les deux
prismes,
lesangles
que fait le rayon
MOL’pourront
s’écrirei201303B1,
e +03B1’,i201303B1’, e’+
03B1".Pour trouver les valeurs de x’ et
03B1",
nous écrirons d’aborden
développant
ou bien
par l’élimination de n
03B2
on trouve enfinEn
opérant
d’unefaçon identique,
on trouverapour
et, en
remplaçant ex’
par sa valeur(équation 3),
on trouve dans le
premier
cas 03B1’ = 03B1 et dans le deuxième u« = 03B1.Dans tout ce
qui précède
on voitqu’il
existe uneremarquable analogie
depropriétés
entre lecouple
et leprisme ;
l’unpeut
doncse substituer à l’autre dans la construction du
spectroscope.
Pour
compléter
la théoriequi
vient d’êtreexposée,
il reste àétudier Je
couple
aupoint
de vue de ladispersion.
Nous allons voir que sous cerapport
ilpossède
despropriétés importantes.
La relation
qui
lie la valeur de e à celle de i dans lepremier prisme (fig. i)
est la suivante:si,
considérant i comme une constante, on différentie cette expres- sion parrapport
à 71, il viendrace
quotient
différentiel estl’expression générale
de ladispersion
élémentaire pour un seul
prisme.
Dans le cas du minimum de dé-viation,
cetteéquation
devientquand
ils’agit
ducouple,
OIl obtient pour ce mêmequotient
diffé-rentiel
et, dans le cas du minimum de déviation
relatif
aucOlljJle,
L’équation (5) prend
des valeursqu’il
est intéressant de comparer dans trois casparticuliers.
10 Si
l’angle A
estnul, l’équation (5)
devientI45 2° Si l’on a i = e =i’ -
e’,
elle devient3°
Enfin,
si l’onprend i =e’=0,
c’est-à-clirequand
lapremière
incidence et la dernière
émergence
sontnormales,
il vientCette dernière
expression
est fortremarquable ;
elle montre que ladispersion
élémentaire est constante dans toute l’étendue duspectre qui
conserve alors uneparfaite proportionnalité,
soit dansson
développement,
soit dans son intensité. Il est dans ce cas llo¡7nal par rapport à l’indice.II.
Spectroscope
il vision directe.-Pour ne pas sortir des bornes dansle’squelles
doit se renfermer cetarticle, je
n’insisterai pas sur les nombreusesapplications qui peuvent
être faites de la théorieprécédente; je
me bornerai àindiquer
leprocédé
au moyenduquel
s’obtient la vision directe et celui
qui permet
de mettreen jeu
lesprismes
ou lescouples,
en les maintenant d’une manière constante etrigoureuse
au minimum de déviation pourchaque
radiationobservée.
Soit AA’
(fig. 2)
la droite surlaquelle
se trouvent les axes de laIii;. ’2.
lunette et du
collimateur,
dont lesobjectifs
enregard O,
0’ sontséparés
par un intervalle dequelques
centimètres. Dans cet inter-valle,
deuxprismes
à réflexion totaleabd, bde,
réunis par leur facemanière que la
ligne
AA’ perce normalement le milieu des facesab,
de. Tout rayon venu suivant AO se réfléchira totalement aucentre c du cube et sortira suivant la direction cl
perpendiculaire
à Ac.
Si,
par un moyenquelconque,
onoblige
le même rayon àrentrer dans le cube par la face
be,
enperçant
normalement le milieu de cetteface,
il est évidentqu’il
reviendra au centre ducube où une nouvelle réflexion totale le renverra dans la lunette suivant AA’. L’observateur
qui,
à travers lalunette, regarderait
lafente du
collimateur,
la verrait alors exactement à la mêmeplace
que si le cube abde n’était pas
interposé.
Pour se rendre
compte
de la manière dont s’eff’ectLae le retour du rayon,projetons lajig. 2
sur unplan
vertical. Lepoint
c(fig. 3)
Fig. 3.
est à la fois le centre du cube et la trace de la
ligne
des axes. Leprisme
à réflexiontotale p, disposé
commel’indique
lafigure,
réflé-chit deux fois le rayon cl en le faisant descendre d’un
étage
et lerenvoie
parallèlement
à lui-même. Un autreprisme p’, symétrique des,
par un effetinverse,
le fait remonter à son niveauprimitif
etle, renvoie dans le cube suivant l’e. Le rayon
parti
du centre revientau centre en
accolplissant
untrajet rectangulaire ;
avant commeaprès
ces deux passages, il suit exactement laligne
des axes. Ilest aisé de voir que
si, après
sapremière
sortie ducube,
iltraverse au minimum de déviation un certain nombre de
prismes égaux
et dehauteur 2h,
que leprisme
à réflexion conv enablementdisposé
le renvoieparallèlement à lui-même,
et que du côtéopposé
se trouve un
système parfaitement symétrique
ce même rayon tra-versera deux foi s tout le
système
deprismes
en faisantpartout
desangles
d’incidence etd’émergence égaux
entre eux,puis
il conti-nuera son
trajet
suivant l’axe de lalunette,
comme dans le caspré-
cédent. Les bases du
rectangle
décrit seront devenues deslignes
brisées dont les diverses
parties
serontparallèles
deux à deux.I47 Un
simple
coup d’oeiljeté
sur lafig. 4
medispensera
d’unelongue description
etpermettra
de se faire une idée de ladisposition adoptée
dans l’instrument à huitprismes,
quej’ai
construit moi--méme,
aussi bien que de la manière dont se meuvent lesprismes ;
Fig. 4.
AB, BC, CD, DE,
EF sont des lamesmétalliques;’ reliées
l’une àl’autre par des charnières dont les axes sont
parallèles
à la fenteet aux arêtes
réfringentes ;
sur ces lames sont fixés lesprismes.
La
partie
centrale CD est immobile entre la lunette et le colli-mateur. Le levier AC est maintenu
parallèle
à BC par le brasBb ;
l’une de ses extrémités s’articule aupivot
c, l’autre estpourvue d’une rainure dans
laquelle peut glisser
lepivot a,
et, comme 03B1 B =Cc,
lesangles
ABC et BCD sonttoujours égaux ;
àdroite,
mêmedisposition.
Les deuxsystèmes
sont maintenussymé- triques,
parrapport
auplan passant
par la fente et laligne
des axes,par deux bras
égaux .Ad,
F d. K est une coulissequi
se meut lon-gitudinalement
au moyen d’une vis derappel V ;
elleporte
lepivot
d
qui
restetoujours
dans leplan
desymétrie.
En tournant la visdans un sens ou dans
l’autre,
onrapproche
ou l’onéloigne
les deuxsystèmes
mobiles don t lesangles
intérieurs necessent j amais
d’êtreégaux
entre eux.Dans cet instrument le
système réfringent
est formé dequatre
couples deprismes
de3oo, p, p’, p’’ p’’’,.... En suivant
la marche dupremier couple,
il en sera de même pour tous les autres. Commela
première
incidence esttoujours normale,
oncomprendra
sanspeine
que, si le rayon est formé de lumièreblanche,
en faisant varier d’une manière continue laposition
desprismes,
toutes les radia- tionsqui
lecomposent émergeront
successivement dupremier
cou-ple
suivant lanormale ;
et que toutes, parconséquent,
arriveront suc- cessivement aussi dans la lunette suivantl’axe, après
avoir traversédeux fois tout le
système
au minimum de déviation. Endirigeant
l’instrumentvers le
soleil,
il suffira donc de tourner la vis derappel
pour voir passer dans le
champ
de la lunette tout le spectre solaire.Le
spectre
quej’obtiens
ainsi a environim, 5
delongueur;
on
peut
évaluer de 2500 à 3 000 le nombre des raiesqu’on y
voitnettement. Comme il est, en ce cas, normal par
rapport
àl’indice,
il
présente
dans le bleu et le violet une intensité extraordinaire.J’ajouterai
que, pour leparcourir
dans toute sonétendue,
ilest à
peine
besoin de faire varier letirage
de la lunette.Enfin,
sil’on détermine le nombre de tours et les fractions de tour que la vis a dû faire pour amener une raie sur une croisée de fils, la
posi-
tion de cette raie est déterminée avec une
précision qui,
dans cer-tains cas, ne laisse rien à désirer.
PRODUCTION DE DIVERS HYDRATES, DANS LES SOLUTIONS SURSATURÉES
CONCENTRÉES,
SOUS L’INFLUENCE D’UNE ACTIONMÉCANIQUE;
PAR M. D. GERNEZ.
Les solutions aqueuses sursaturées d’un
grand
nombre de sels laissentdéposer spontanément, lorsque
la concentration atteint une certainelimite,
des cristaux d’un sel moin shydraté
que le sel or- dinaire.Si l’on ne pousse pas la concentration tout à fait assez loin pour observer ce
dépôt spontané,
on obtient leplus
souvent des solutionsencore assez riches pour être
sursaturées,
même parrapport
à ce sel moinshydraté,
et l’on s’en assure en y introduisant uneparcelle
cristalline du
sel, qui
sedéveloppe
aussitôt seul et enquantité
d’autant
plus
abondante que la concentration a étépoussée plus
loin.