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I Parties convexes d’un espace vectoriel

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

C10 : Convexité

Figure 4. A Separating Hyperplane

Figure 5. Minkowski’s Theorem

Le théorème de Minkowski (hors programme)

La convexité est très simple à comprendre (on fera beaucoup de dessins pour illustrer ce chapitre), et ses applications sont variées : inégalités, optimisation. . .

(2)

I Parties convexes d’un espace vectoriel

I.1 Définitions

a. Segment

Si a etb sont deux éléments d’unR-espace vectorielE, on définit le segment [a,b] :

[a,b]={t a+(1−t)b; t∈[0, 1]}

On peut critiquer : on définit un segment à partir d’un segment. Certes, mais le segment[0, 1]deRse définit grâce à la relation d’ordre≤.

On remarque que [a,b]=[b,a].

b. Partie convexe

On dit qu’une partieC d’un espace vectoriel est convexe lorsque, pour tout couple (a,b) d’éléments deC, le segment [a,b] est inclus dansC, c’est-à-dire lorsque

∀(a,b)C2t∈[0, 1] t a+(1−t)bC

Remarque parfois utile : on peut bien sûr se contenter det∈]0, 1[dans le deuxième quantificateur.

I.2 Une caractérisation

Proposition C est convexe si et seulement si, pour toutn≥1, pour toutn- uplet (α1, . . . ,αn) de réels vérifiant

α1≥0, α2≥0, . . . ,αn≥0 et α1+α2+ · · · +αn=1 , et pour toutn-uplet (xi)1≤ind’éléments deC,

Xn i=1

αixiC.

Autrement dit, une partie est convexe si et seulement si elle est stable par « ba-

(3)

Démonstration Par récurrence.

L’idée importante est l’associativité de la barycentration : écrire

n+1

X

i=1

αixi =

n

X

i=1

αixi+αn+1xn+1 n’est pas tout-à-fait satisfaisant car

n

X

i=1

αi 6=1 (sauf siαn+1=0, mais si un desαi est nul on est directement ramené à l’hypothèse de récurrence).

On y remédie comme d’habitude, en forçant les choses à être comme on veut qu’elles soient :

n+1X

i=1

αixi=s

n

X

i=1

αi

s xi+αn+1xn+1s=

Illustration On sait que

[x1,x2]={t1x1+t2x2; t1≥0 ,t2≥0, t1+t2=1}

A partir de cela et de la manipulation précédente, dessiner {t1x1+t2x2+t3x3; t1≥0 ,t2≥0, t3≥0, t1+t2+t3=1}

où lesxi sont dansR2.

(4)

Enveloppe convexe (h.p.) L’intersection de parties convexes est une partie convexe. On en déduit l’existence, étant donnée une partie A d’un es- pace vectoriel E, d’une plus petite partie convexe contenant A : c’est l’enveloppe convexe deA. Auriez-vous une idée pour décrire l’enveloppe convexe deA?

Points extrémaux (h.p.) SoitCune partie convexe d’un espace vectorielE. On dira qu’un pointxdeCest extrémal lorsque :

∀(a,b)C2 x∈[a,b]=⇒³

x=a ou x=b´ Dessiner dansR2un convexe ayantnpoints extrémaux,n≥2.

Dessiner dansR2un convexe borné non vide n’ayant aucun point extré- mal.

Existe-t-il dansR2des parties qui ont un unique point extrémal ?

Algorithmique (h.p.) La détermination de l’enveloppe convexe denpoints est un problème d’algorithmique intéressant.

(5)

II Fonctions convexes

II.1 Définition générale

Soitf une application définie sur une partie convexeCd’un espace vectoriel, à valeurs réelles. On dit que f est convexe lorsque

∀(x,y)C2 ∀t∈[0, 1] f(t x+(1−t)y)≤t f(x)+(1−t)f(y) On peut se contenter det∈]0, 1[.

II.2 Interprétation graphique (variable réelle)

Proposition SoitC est une partie convexe deR, c’est-à-dire un intervalle (qu’on suppose évidemment non vide). La fonction f est convexe surC si et seulement si son graphe est au-dessous de toutes ses cordes.

a f(a)

tf(a)+(1-t)f(b) f(ta+(1-t)b) f(b)

y=f(x)

b x

y

ta+(1-t)b

(6)

Il est important de bien comprendre le dessin précédent. Si A

a,f(a)¢ et B

b,f(b)¢

, la corde [AB] est

[AB]={t A+(1−t)B; t∈[0, 1]}

=©¡

t a+(1−t)b,t f(a)+(1−t)f(b)¢

; t∈[0, 1]ª

II.3 Concavité

Définition On dit quef est concave lorsque−f est convexe.

On sera attentif au fait que « concave » n’est pas le contraire de « convexe » : une fonction peut être convexe et concave (même si c’est rare), le plus souvent elle n’est ni l’un ni l’autre. Un peu comme les fonctions croissantes et décrois- santes. . .

(7)

III Caractérisations de la convexité des fonctions dé- finies sur un intervalle

III.1 Caractérisation 1

Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs réelles. f est convexe si et seulement si la partieE(f) du plan située au-dessus du graphe de f est convexe. Cette partie, que l’on appelle aussi épigraphe, est définie par

(x,y)∈E(f) ⇐⇒ yf(x) . DémonstrationOn s’appuie sur un dessin.

Dans un sens, si l’épigraphe de f est convexe, un segment joignant deux points du graphe, donc de l’épigraphe, est inclus dans l’épigraphe.

Dans le sens réciproque, si f est convexe, pas d’idée à avoir : on vérifie ! Démonstration pas difficile et pas fondamentale.

(8)

III.2 Caractérisation 2

Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs réelles. f est convexe si et seulement si, pour tout élémentxdeI, l’application

y7−→ f(y)−f(x) yx

est croissante surI\ {x}.

DémonstrationOn s’appuie là aussi sur un dessin.Là aussi, démonstration pas fondamentale.

Si l’application. . .est croissante, un dessin montre qu’il est probablement judi- cieux, six<yett∈]0, 1[, d’écrire

f(t x+(1−t)y)−f(x)

t x+(1−t)yxf(y)−f(x) yx

Il reste à voir si c’est effectivement une idée qui marche.

Si f est convexe, fixonsx, définissons

φx : y7−→ f(y)−f(x) yx et examinons trois cas :

Six<y<z, on peut écrirey=t x+(1−t)z avect∈]0, 1[. On aimerait montrer φx(y)≤φx(z), ce qui équivaut à

f(t x+(1−t)z)f(x)

t x+(1−t)zxf(z)−f(x) zx ce qui rappelle un calcul déjà fait.

Siz<y<x, pareil.

Siy<x<z, pourquoi ne pas essayer le même genre de chose. . .

(9)

III.3 Caractérisation 2 bis (inégalité des trois pentes)

Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs réelles. f est convexe si et seulement si, pour tousx,y,zdeItels quex<y<z, on a

f(y)−f(x)

yxf(z)−f(x)

zxf(z)−f(y) zy

v=f(u)

u v

On montre assez facilement l’équivalence entre la caractérisation 2 et la carac- térisation 2 bis.

(10)

III.4 Caractérisation 3 (fonctions dérivables une ou deux fois)

Proposition Soit f une fonction définie sur un intervalleI deR, à valeurs réelles, dérivable surI.f est convexe si et seulement si f0est croissante.

Démonstration La preuve de

f0croissante =⇒ f convexe est intéressante.

Supposons doncf0croissante surI.

Fixonsx<ydansI, définissons sur [0, 1] la fonctiong par g : t7−→t f(x)+(1−t)f(y)−f ¡

t x+(1−t)y¢ La fonctiong est dérivable, et

t∈[0, 1] g0(t)=f(x)−f(y)+(y−x)f0¡

t x+(1−t)y¢

On constate, la fonctiont7→t x+(1−t)y étant décroissante (on ax<y) queg décroît. Org0s’annule en au moins un pointτ∈]0, 1[ (g(0)=g(1)= 0 et théorème de Rolle, ou formule des accroissements finis), doncg0est positive sur [0,τ] et négative sur [τ, 1]. On en déduit les variations deg, et on en conclut queg ≥0 sur [0, 1], ce qui est bien ce qu’on voulait.

La preuve de

f convexe =⇒ f0croissante

est un peu moins intéressante, mais pas difficile. On supposef convexe, on fixex<y, le but est de montrer quef0(x)≤f0(y).

On a, pour toutz∈]x,y[,

f(z)−f(x)

zxf(y)−f(x) yx

(faire un dessin, et utiliser la caractérisation 2 ou 2bis). Par conservation des inégalités larges à la limite, en faisant tendrezversx, on obtient

f0(x)≤ f(y)−f(x)

(11)

Proposition Soit f une fonction définie sur un intervalleI deR, à valeurs réelles, dérivable surI, convexe. Le graphe de f est au-dessus de toutes ses tangentes.

Démonstration SoitaI. Il s’agit de montrer que

∀x∈I f(a)+(x−a)f0(a)≤f(x) Pour cela, on dérive la fonctionh : x7−→f(x)−¡

f(a)+(x−a)f0(a)≤f(x)¢ , la croissance de f donne alors les variations deh et sa positivité (on a h(a)=0).

Corollaire de la première proposition Soit f une fonction définie sur un intervalleIdeR, à valeurs réelles, deux fois dérivable surI.f est convexe si et seulement sif00est positive.

III.5 Exemples de fonctions convexes

La fonction exp est convexe surR.

La fonction ln est concave surR+ SurR+,t7→tαest

convexe siα≥1 ou siα≤0, concave si 0≤α≤1 (calculer simplement la dérivée seconde)

sin est convexe sur[(2k+1)π, (2k+2)π],kZ.

sin est concave sur[2kπ, (2k+1)π],kZ.

tan est convexe sur[0,π/2] entre autres.

(12)

IV Inégalités de convexité

IV.1 Principe

f est convexe si et seulement si, pour toutn≥1, pour toutn-uplet (α1, . . . ,αn) de réels vérifiant

n

X

i=1

αi =1 et ∀i ∈[1, . . . ,n] αi ≥0 , pour toutn-uplet (xi)1≤ind’éléments deC,

f¡

n

X

i=1

αixi

¢≤

n

X

i=1

αif(xi) (1) Utilisation :La plupart du temps, on part d’une fonction qu’on sait être convexe (voir les caractérisations précédentes), et on écrit l’inégalité (1) avec tous lesαi

sont égaux à 1/n, elle s’écrit alors f¡1

n

n

X

i=1

xi

¢≤1 n

n

X

i=1

f(xi) (10)

qui est donc vraie pour toute fonction convexe f.

(1), et (10) qui en est un cas particulier, sont appelées inégalités de convexité.

Savoir reconnaître une inégalité de convexité est une compétence intéressante.

C’est souvent assez facile. Mais quand l’inégalité se présente avec des produits, et qu’il faut prendre le logarithme pour avoir des sommes, cela peut demander un petit peu de perspiacité.

La notion de stricte convexité (la courbe ne touche ses cordes qu’aux extrémi- tés) n’est pas au programme. Signalons simplement que la plupart des applica- tions convexes que l’on rencontre sont strictement convexes.

Les fonctions convexes servent à obtenir des inégalités de convexité, et à obte- nir des résultats d’unicité d’extremums (dans le cas de stricte convexité), l’exis- tence étant en général donnée par des arguments de continuité-compacité.

Exemple : On considère des réels positifs x1, . . . ,xn. Comparer leur moyenne

(13)

V Trois inégalités

Voici une inégalité d’une importance considérable :

∀x> −1 ln(1+x)x

et deux inégalités moins utilisées mais qui parfois servent :

x∈ h

0,π 2 i

sinx≥ 2 πx

xR ex≥1+x

Ces trois inégalités se montrent sans difficulté avec des études de fonctions, qui ne nécessitent pas l’utilisation du programme de prépa. Les prouver en uti- lisant la convexité permet une rédaction plus élégante et plus efficace.

Première inégalité :x7→ln(1+x) est concave, donc au-dessous de sa tangente à l’origine.

Deuxième inégalité : sin est concave sur [0,π/2] donc au-dessus de la corde joignant les deux points extrémités de son graphe sur ce segment.

Troisième inégalité : exp est convexe donc au-dessus de sa tangente à l’origine.

(14)

VI Que faut-il savoir faire ?

•Savoir démontrer qu’une fonction dérivable ou deux fois dérivable est convexe.

•Reconnaître une inégalité de convexité, sous forme de somme ou de produit (et donc d’abord écrire l’inégalité « générique », avec les 1/n (surtout) ou avec lesαi (un peu quand même).

•Savoir traduire par une inégalité le fait que le graphe d’une fonction convexe est en-dessus de ses tangentes.

•Savoir que ln(1+x)xsix≥ −1.

•Savoir passer de la « convexité pour 2 » à la « convexité pour n ».

•Savoir dessiner une fonction convexe. . .

(15)

Table des matières

I Parties convexes d’un espace vectoriel 2

I.1 Définitions . . . 2

a. Segment . . . 2

b. Partie convexe . . . 2

I.2 Une caractérisation . . . 2

II Fonctions convexes 5 II.1 Définition générale . . . 5

II.2 Interprétation graphique (variable réelle) . . . 5

II.3 Concavité . . . 6

III Caractérisations de la convexité des fonctions définies sur un inter- valle 7 III.1 Caractérisation 1 . . . 7

III.2 Caractérisation 2 . . . 8

III.3 Caractérisation 2 bis (inégalité des trois pentes) . . . 9

III.4 Caractérisation 3 (fonctions dérivables une ou deux fois) . . . 10

III.5 Exemples de fonctions convexes . . . 11

IV Inégalités de convexité 12 IV.1 Principe . . . 12

V Trois inégalités 13

VI Que faut-il savoir faire ? 14

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