David Viennot
26 mai2008
0.1 Introdution. . . 4
1 Cosmologieobservationnelle 5 1.1 Prinipesetquestions osmologiques . . . 5
1.1.1 Lesprinipesphysiquesdelaosmologie . . . 5
1.1.2 Leparadoxed'Olbers . . . 6
1.1.3 Lamatièrenoire . . . 7
1.2 L'Universenexpansion. . . 7
1.2.1 L'eet Doppler . . . 7
1.2.2 LaloideHubble . . . 9
1.2.3 Lerayonnementfossile(leCMB) . . . 10
Exeries:LeCMB . . . 11
2 Élémentsde géométrieRiemannienne 13 2.1 Rappelssurlathéoriedestenseurs . . . 13
2.2 Lanotiondevariété . . . 15
2.3 ÉlémentsdegéométriedessurfaesI :letenseurmétrique . . . 17
2.4 ÉlémentsdegéométriedessurfaesII: Lesgéodésiques . . . 19
2.5 ÉlémentsdegéométriedessurfaesIII:laourbure . . . 19
2.6 Verslagéométriedesvariétésdedimensionquelonque. . . 23
Exeries:Champsdetenseurssurune variété . . . 26
Exeries:Métriques,indutiondemétriquesetourbure . . . 27
3 Élémentsde relativitégénérale 29 3.1 Rappelsderelativitérestreinte . . . 29
3.2 Lavariétéespae-tempsenrelativitégénérale . . . 29
3.3 Prinipesphysiquesdelarelativitégénérale . . . 30
3.4 Un exempledemétriquedel'espae-temps:lasolutiondeShwarzshild. . . 31
Exeries:Métriquesdel'espae-temps . . . 32
4 Le modèlestandard de la osmologie: modèle de Friedmann-Lemaître 35 4.1 Mesurerlaourburedel'Univers . . . 35
4.2 LesmétriquesdeRobertson-Walker. . . 36
4.2.1 Lerleduparamètredeourbure. . . 36
4.2.2 Lerledufateurd'éhelle . . . 37
4.3 Matière,énergieetdynamiquedel'Univers . . . 38
4.4 Lesobservationsetlemodèle
Λ
CDM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 404.4.1 Diagrammedesparamètresdedensité . . . 40
4.4.2 Résultatsobservationnels . . . 41
4.4.3 Lemodèle
Λ
CDM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Exeries:ÉquationsdeFriedmannetdeRayhandhuri . . . 45
5 Cristallographie osmique 51
5.1 Qu'est-equelatopologie? . . . 51
5.2 Élémentsdetopologiegéométrique . . . 52
5.2.1 Compaité. . . 52
5.2.2 Connexitéet homotopie . . . 52
5.2.3 Orientabilité . . . 53
5.3 Exemples :lesvariétésplatesdedimension2 . . . 54
5.4 TopologiedelavariétéUniverset onséquenesosmologiques. . . 55
6 Astrophysique des partiuleset histoirede l'Univers 59 6.1 Lesforesfondamentaleset lamatière . . . 59
6.2 Histoire del'Univers . . . 60
6.2.1 Chronologieosmique . . . 60
6.2.2 de
10 − 43 s
à10 − 35 s
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 616.2.3 de
0
à10 − 43 s
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 626.3 Élémentsd'astrophysiquedespartiules . . . 63
6.3.1 Questionssansréponsessurlesastropartiules . . . 63
6.3.2 Physiquedesneutrinos. . . 63
6.3.3 Lerayonnementosmiquedehautes énergies . . . 64
7 Les trousnoirs 65 7.1 TrounoirNewtonien . . . 65
7.2 Collapsegravitationnel . . . 65
7.3 TrounoirdeKerr. . . 67
7.4 Thermodynamique d'untrounoir. . . 68
7.4.1 Paramètresdedesriptiond'un trounoir . . . 68
7.4.2 Thermodynamique dutrounoir. . . 69
0.1 Introdution
Cesnotessontuneversionomplétéed'unoursdeosmologiedonnéentre2004et2006àl'Universitéde
Franhe-Comtéen3èmeannéedelienedephysique.Laosmologien'estpasfaileàintroduireauniveau
liene, elledemande eneet pour êtreompriseune bonneonnaissanede larelativitégénérale et de la
géométriedesobjetsnon-plongeables dansl'espaeplatà3dimensions
R 3
,seul espaequenotreerveau puissevisualiser.D'autrepart,lemoindrerésultatunpeuavanéenosmologienéessitedespagesdealulsfaisantintervenirdesmathématiques toutàfaithorsdeportéed'étudiantsen3èmeannéeuniversitaire.Ce
oursn'adonpaslaprétentiond'apprendreréellementlaosmologie,maisseulementdefaireentrevoirles
aspetsgénérauxd'une sienequi aonnue l'undesplus grandsbouleversementssientiquesduXXème
sièle.Lapremièrepartieduoursseraonsaréeauxfaitsobservationnelsonernantl'Univers.Laseonde
estune présentationdequelquesnotionsde relativitégénérale etdegéométrie quineseveutni exhaustive
ni touteà faitrigoureuse.En partiulieron préféreratraiterde lagéométrie dessurfaes,plusonrète et
intuitive (elle sevoit) pluttque dela géométrie desvariétésde dimension3 et 4,qui est elle qui nous
intéresse en osmologie mais qui est plus diile et est très peu intuitive. On traitera les as réels (dim.
3ou 4) paranalogie ave e qui se passe sur lessurfaes (dim. 2). La troisième partie présente lemodèle
osmologique,'estàdirelaformalisationmathématiquedenotreUniverset desonévolution.Làenoreil
n'estpasquestiondeprésenterelaavetoutledétailet larigueurquenéessiteraituntelsujet.
Les pré-requisnéessairesàla ompréhensiondees notes sontles notionsd'algèbrelinéaire,d'algèbre
tensorieletderelativitérestreintegénéralementenseignéesentreladeuxièmeetlatroisièmeannéedeliene
dephysique.
Cosmologie observationnelle
1.1 Prinipes et questions osmologiques
1.1.1 Les prinipes physiques de la osmologie
Avanttoute hose,il fautonnaîtresur quelsprinipesphysiquesreposentlesthéoriesque l'onénone.
C'estaussileaspourlaosmologie.Etlapremièredeshosesàfaireestdedénirorretementequel'on
herheàétudier.
Dénition1. Laosmologie estla sienequi étudiel'Univers auxéhelleslesplusgrandes.
Lapremièrequestionquiseposeest :
Question1. Qu'est-equel'Univers?
Cettequestionn'estabsolumentpas trivialeet ladénition naïve,àsavoir'estletout,n'est absolu-
mentpassatisfaisante(en'estqu'unesubstitutionsémantiqueentrelemotUniversetlemottout).On
pourrait essayerde ledénirmathématiquement,en général'est equi marheen physique.Si l'onpense
à l'idée que les objets physiques sont dérit par des ensembles, il est tentant de dénirl'Univers omme
l'ensembleontenanttouslesensembles. Malheureusement,onpeutprouverqueet objetn'existepas.On
adopteradonunedénition pluspragmatiqueendisantquel'Universestl'ensembledesobjetset desévé-
nementsquel'onpeutoupourraobserver.OndonnegénéralementàetUniverslespropriétésd'êtreunique
etisolé.
Remarque:lefaitdenepaspouvoirdénirmathématiquementl'Universnesigniepasquel'onnepeut
pasledériremathématiquement.Onverraqu'onpeutledérireparune variété(unobjetgéométrique)de
dimension4,maisilfaut distinguerl'Universqui estunique,delavariétédontonsesertpourlemodéliser
quinel'estpas.
La osmologie,i.e. l'étudede l'Univers, sedistinguesingulièrementdes autressienes physiques.Tout
d'abordl'Universestleseulsystèmephysiquequiestparfaitementisoléthermodynamiquement.D'unertain
pointdevue,touslesrésultatsvusenthermodynamiquesurlessystèmesisolésnes'appliquentenfaitrigou-
reusementqu'àl'Univers.Maisen'estpasettepartiularitéquidistinguelaosmologiedesautressienes
physiques, il y a beauoup de systèmes qui dans une très bonne approximation, peuvent être onsidérés
ommeisolésthermodynamiquement.Cequidistinguelaosmologieestquesonsujetd'étude,l'Univers,est
unobjetunique.Danslesautressienesphysiques,onétudiedesobjetsquiexistentennombreillimitéou
dumoinstrès importantdanslanature.C'est laomparaisonentre dessystèmes équivalentsmisdans des
situationsdiérentesquipermetdedéduiredesloisphysiques.Dansleasdel'Univers,iln'estpaspossible
detrouverunautreUniversàobserverquiseraitdansunesituationdiérenteandeleomparerauntre.
Ce pointrendl'élaborationdethéoriesosmologiquestrès diiles,et onest souventonduitàdesspéu-
lationsfondéessurlesensphysique,ousuruneertaineéléganemathématique.Uneautrepartiularitéde
laosmologieest que leosmologisteobservel'Universdel'intérieur.Voilà enoreune situation uniqueen
physique, habituellement l'expérimentateur ou l'observateur se trouvehors du système et loin de elui-i.
Commeonleverradansladeuxièmepartieduours,lefaitd'avoirlenezollésurl'Universet denepas
pouvoirprendredureulparrapportàlui,ompliqueonsidérablementlatâhedesosmologistes.D'autre
partlefaitquel'observateurfassepartieintégrantedusystèmeétudié,rendtrèsdiile l'interprétationde
laméanique quantique appliquée àl'Univers dansson ensemble. Cettequestion peut semblerétrange au
premierabordpuisquelaméaniquequantiques'appliquenormalementauxobjetsdetrèspetitetaille,mais
onverraqueparlepassél'Universaététrès petit.
Ilesttempsd'introduirelesprinipessurlesquelsreposelaosmologie.
Postulat 1 (Universalitédesloisdelaphysique). Leslois de la physiques'appliquant danslevoisinage de
laTerre, s'appliquentégalementpartoutdansl'Univers.
Ce postulat est le seul raisonnable, arsi e n'était pasle as : - d'uneparton n'auraitauun moyen
dele savoirpuisquetoutes lesexpérienes qui sontà notre disposition ont lieu auvoisinagede laTerre, -
d'autrepartetpourlamêmeraison,onnepourraitpasonnaîtrelesloishorsduvoisinageterrestre. Don
sil'onn'admet pasepostulat,on nepeutrien dérireendehorsdee quisepasse auvoisinageterrestre,
dononnepeutpasfairedeosmologieetons'arrêtelà.
Postulat 2(Leprinipeosmologique). Auxplusgrandeséhellesl'Univers esthomogène etisotrope.
Cepostulattientàlafoisdel'hypothèsesimpliatriesanslaquelleonnepourraitfairequoiqueesoit;
d'unertainbonsensphysiquequivoudraitqu'iln'y aitàprioriauuneraisonpourlaquelleune régionou
unediretionseraitprivilégiée;etdelaonstatationobservationnelle.Cequiestsûr,'estqueen'estpasle
asauxpetiteséhelles,lamatièren'estpasrépartieuniformément,ilyadeszonesplaines(lesplanètespar
exemple)et degrandeszonesvides. Parhomogèneauxgrandeséhelles,ilfautomprendrequ'ilexisteune
longueur
L ∈ R + ∗
telle quepourtoute observableA(x, y, z)
(uneobservableest une propriétédel'Universquel'onpeutmesureraupoint
(x, y, z)
),lamoyennedeA
dansune boulederayonL
et deentre(x, y, z)
,nedépend pasdupoint
(x, y, z)
hoisi.1.1.2 Le paradoxe d'Olbers
Question2. Pourquoi la nuitest-ellenoire?
Enore une question qui semble triviale au premier abord mais qui ne l'est pas du tout. Considérons
quel'Universest inni(onreviendra sure pointplustard), et quede partsonhomogénéité,il est rempli
d'étoilesen densité
N
étoiles parunité devolume.Poursimplier onsupposeraquetoutes lesétoilessontdeluminosité
L
(énergieparunitédetemps),ettehypothèsen'ayantauuneonséquenesurladisussionqui vasuivre. Le nombred'étoiles se trouvantàla distane
r ∈ R + ∗
dela Terre est de
N 4πr 2 dr
, don laluminositétotaleprovenantdelasphèrederayon
r
estdeLN 4πr 2 dr
.Orlaontributionprovenantdeette sphèreàlaluminosité apparente (leux lumineux) d'unpointduiel, est égaleàlaluminosité totale parunitédesurfae,'estàdire
Φ(r)dr = LN 4πr 2 dr
4πr 2 = LN dr
On en déduit que le ux total de lumière en provenane d'un point du ielest, en onsidérant toutes les
sphèresonentriques,
Φ tot = Z ∞
0
Φ(r)dr = Z ∞
0
LN dr = + ∞
Ainsienprovenaneden'importequelpointdelavoûteéleste,nousarriveunuxinnidelumière,lanuit
devraitdonêtreblanheetmêmeaveuglante.
Anderésoudreeparadoxe,ilfauttoutd'abordteniromptedelanitudedelavitessedelalumière,
c = 300000km.s − 1
.Mais siletempsesthomogène,∀ t ∈ R
lesloisdelaphysiquesontlesmêmes, quelque soitladistanedelasoure,lalumièrevanousparvenirenuxinni,àl'instantt
,onreevraunuxLN dr
delasphèrederayon
r
émisàl'instantt − r/c
etunuxLN dr
delasphèrederayonr ′ > r
émisàl'instantt − r ′ /c < t − r/c
. Pourrésoudrele paradoxeil faut enplus supposerque letemps n'estpashomogène, àsavoirqu'ilexisteuninstant
t 0
àpartirduquellessouresontommenées às'allumer.Avantt 0
ilne doitpasyavoirdesoureslumineuses.Commeonlevoit surlagure1.1,danse as,onn'intègreplusleux
lumineuxsur
R +
.Remarque très importante : on n'a jamaisdit que
t 0
était ladate de naissane de l'Univers (letempsdérit par
[t 0 , + ∞ [
à laplae deR
). La résolution duparadoxed'Olbers dit que pourt < t 0
il n'y a pasderayonnementlumineux,equi n'impliquepasqu'iln'y aitpasautrehose.Onverrad'ailleursque
t 0
neoïnidepasavelanaissanedel'Univers(lebig-bang).Onestdonamenéàlaquestionsuivante
0 t Terre Présent
t
x sources
visibles
sources non−visibles cone de lumière
x 0
Fig.1.1Graphique dessoureslumineusesvisiblesdepuisla Terre,on intègreleux lumineuxde
0
àx 0
Question3. Pourquoi n'yat-ilpasd'émission lumineusejusqu'àune ertainedate
t 0
?Onreviendrasurettequestionunpeuplustard.
1.1.3 La matière noire
L'étudedynamique desgalaxiesmontrequeladynamiquedesétoilesdanslagalaxieestorréléeavela
densitédemassedeelle-i.Lesobservationsdeladynamiquegalatiqueetdelamassevisible(lumineuse)
ne sont pasen aord et montre qu'une grande partie de la massen'est pasprise en ompte lorsqu'on se
ontente delamatièrelumineuse.Cettemassemanquanteappeléematièrenoireonstitueraitplusde80%
delamatièretotale del'Univers.
Question4. De quoiestonstituéela matièrenoire?
Onreviendrasurettequestionàlanduours.
1.2 L'Univers en expansion
1.2.1 L'eet Doppler
EetDoppler Galiléen
Considérons une soure lumineuse émettant un rayonnement de longueur d'onde
λ 0
et de fréqueneω 0 = 2πc/λ 0
. On onsidère le rayonnement omme une onde planee ı(ω 0 t − ~ k 0 · ~ x) = e ıω 0 (t − ~ n 0·~ c x )
où~n 0
estladiretion de propagation de l'onde plane.Soit
K
leréférentiel Galiléen de lasoure etK ′
leréférentiel Galiléend'unobservateurenmouvementretiligneuniformedevitesse~v
parrapportàK
.ω 0
,~k 0
,etλ 0
sontrespetivement lafréquene,leveteurd'onde, et la longueurd'ondede l'onde planedans leréférentiel
K
desa soure.Onnote
ω
,~k
etλ
lafréquene,leveteurd'ondeetlalongueurd'ondedel'ondeplanedansleréférentiel
K ′
del'observateur.Soit~x
lesoordonnéesd'unpointdansleréférentielK
et~x ′
lesoordonnéesdumême pointdansleréférentiel
K ′
.LesformulesdehangementderéférentielsGaliléensnousdonnent~x = ~x ′ + t~v
Laphasedel'ondeplanedevantêtrelamême danslesdeuxréférentiels,ondoitdonavoir
φ = ω 0 (t − ~n 0 · ~x/c) = ω(t − ~n · ~x ′ /c)
Enappliquantlaformuledehangementderéférentiel,ontrouve
ω 0 (t(1 − ~n 0 · ~v/c) − ~n 0 · ~x ′ /c) = ω(t − ~n · ~x ′ /c)
⇐⇒ ω 0 t(1 − ~n 0 · ~v/c) − ~k 0 · ~x ′ /c = ωt − ~k · ~x ′ /c
Cetteégalité étantvraiequelquesoit
t
etquelquesoit~x ′
,pourt = 0
ontrouveque~k 0 · ~x ′ = ~k · ~x ′ ∀ ~x ′
don
~k = ~k 0
etpour
~x ′ = ~ 0
onaω 0 t(1 − ~n 0 · ~v/c) = ωt ∀ t
don
ω = ω 0 (1 − ~n 0 · ~v/c)
Supposonsquelemouvementdel'observateursoitolinéaireàl'ondeplane
~n//~v
,onaalorspourfréqueneobservée
ω = ω 0 (1 − v/c)
.Ainsisilasoures'éloignedel'observateur(v > 0
),lafréqueneobservéeestplusfaiblequelafréqueneréelle delasoure,l'ondelumineuseestdéaléeverslerouge,onparlederedshift.
Parontre silasoure serapprohe(
v < 0
)lafréqueneobservéeest plusélevée etl'onde est déaléeverslebleu,onditqu'ilyablueshift.
EetDoppler Lorentzien
L'analyse faite plus haut utilise les transformations de Galilée (méanique lassique) qui sont en fait
inompatiblesavelesloisdel'optique(la vitessedelalumièredansleréférentiel
K ′
estc − ~n · ~v
aulieudec
).OndoitentouterigueurreprendreetteanalyseavelestransformationsdeLorentz-Poinaré(relativité restreinte)~x = (~x ′ + ~vt ′ ) q
1 − v c 2 2
t = (t ′ + ~ v c · ~ x 2 ′ ) q
1 − v c 2 2
L'égalitédelaphaseentre lesdeuxréférentielsnousdonne
φ = ω 0 (t − ~n 0 · ~x/c) = ω(t ′ − ~n · ~x ′ /c)
soit
ω 0
t ′ + ~v · ~x ′ /c 2 − ~n 0 · ~x ′ /c − ~n 0 · ~vt ′ /c q
1 − v c 2 2
= ω(t ′ − ~n · ~x ′ /c)
d'où
~n = ~n 0 − ~v/c p 1 − v 2 /c 2
ω = ω 0 1 − ~n 0 · ~v/c p 1 − v 2 /c 2
Les autres aspetsde l'eetDopplerLorentzien
La formule préédente est très similaire au as Galiléen mis à partla orretion relativistedu fateur
√ 1 1 − v 2 /c 2
.LaprésenedeefateurinduituneetDopplertransverse
~v ⊥ ~n 0
.D'autrepartonpeutmontrerenspetrosopiequel'eetDoppler Lorentzien aetelesspetresd'émission(et dansunemoindremesure
lesspetresd'absorption) desatomesetdesmoléulesnon-seulementpardéalagedesraiesspetralesmais
aussiparélargissementdeelles-i.
1.2.2 La loi de Hubble
Les observations astronomiques montrent que toutes les galaxies présentent un redshift systématique.
D'autreparteredshiftest d'autantplusimportantquelesgalaxiessontlointaines.Lesgalaxiess'éloignent
donlesunesdesautres,ephénomèneest appelé fuitedesgalaxies.
Question5. Parquoi la fuitedesgalaxies est-elleausée?
En ohérene ave le prinipe d'homogénéité de l'Univers, toutes les galaxies s'éloignent les unes des
autresdelamême façon(elles nes'éloignentpasd'unentre).C'est àdire quetouteslesdistanesne font
queroîtrent.CeinousiniteàonsidérerunUniversenexpansion,àl'imagedelasurfaed'unballonque
l'onestentraindegoner, fgure1.2.
Fig.1.2Shéma2D del'expansion del'Univers.
Notons quel'Universnegone dansrien, il fautonsidérer l'expansionommeune propriétémétrique,
si
d t
estladistaneàl'instantt
,etx
ety
deuxpointsdel'Univers(deuxgalaxies),l'expansionsigniequet ′ > t ⇒ d t ′ (x, y) > d t (x, y)
Notonsenorequelafuitedesgalaxiesestunmouvementglobalduaugonementdel'Univers,desmouve-
mentsgalatiquesloauxdusauxforesdegravitationpeuvententraînerlerapprohementdedeuxgalaxies
partiulières(omme'estleasdelaVoie Latéeet d'Andromède).
Le faitque lesgalaxies se trouvantplusloin s'éloignent plusvite est une simpleonséquenegéométrique
dugonement.Soit
x
lapositiondelaVoieLatée,y
elled'unepremièregalaxieetz
elled'unedeuxièmetellesqueles3galaxiessoientalignéesettellesque
∀ t d t (x, y) < d t (x, z)
.Soitα > 1
telqued t ′ (x, y) = αd t (x, y)
ave
t ′ > t
, dufaitdel'homogénéitédel'expansiononaaussid t ′ (y, z) = αd t (y, z)
d'où
d t ′ (x, z) = d t ′ (x, y) + d t ′ (y, z) = α(d t (x, y) + d t (y, z)) = αd t (x, z)
Ainsilesvitessesd'éloignementde
y
etdez
parrapportàx
sontv y = (α − 1)d t (x, y)
t ′ − t < v z = (α − 1)d t (x, z) t ′ − t
lesgalaxies pluslointainess'éloignentplusvite.Ainsi,l'amplitudeduredshift permet lealuldelavitesse
d'éloignementdesgalaxiesquel'on peututiliserpourestimerlesdistanesosmiques.
Postulat 3 (Loi de Hubble). Si une galaxie
x
s'éloigne à l'instantt
d'une galaxiey
par expansion del'Univers,aveune vitesse
v t
alorsv t = Hd t (x, y)
où
H
estune onstanteuniverselleappelée onstantede Hubble.Lavaleurdelaonstantede Hubblen'apasenoreétédéterminée avepréision,ellesetrouveatuel-
lemententre50et100
km.s − 1 .M pc − 1
(1pc ≃ 3.10 16 m
).Sil'onprendl'histoiredel'Universàl'envers,elui-isedégone. Sil'onremonte susammentloindansle
passé,touteslesdistanessontréduitesàzéro
t lim → t H
d t (x, y) = 0
sil'onsupposelavitessedefuite de
x
ety
onstanteparrapportautempst H = d t (x, y) − d t H (x, y )
v = d t (x, y) Hd t (x, y ) = 1
H
equidonneunâgedel'Universentre
14.10 9
et17.10 9
années.La singularité initiale où
∀ x, y d t H (x, y) = 0
a été ironiquement baptisée Big-Bang. Notons que ette singularité présente des aratéristiques physiques non-ohérentes : densité de masse et d'énergie innie.D'autrepartiln'estpasgéométriquementpossibledesuivrel'histoiredel'universdanslesenshronologique,
sionpeutfairedégoner unobjetversunpoint,onne peutpasmathématiquementfairegonerunpoint
versunobjetgéométriquededimension3(l'Univers).Lebig-bangn'estpasunobjetphysique,l'erreurvient
que l'on a onsidéré que leslois de la physique étaient ontinues ave letemps. Or e n'est pas le as, il
existeunpointdedisontinuitédesloisdelaphysique
t ~ > t H
,oùesloishangent.Ilyaiiunenouvellenon-homogénéité du temps en plus du temps
t 0
à partir duquel les soures lumineuses se sont allumées(attention
t H < t ~ < t 0
).t ~
est appelé murdePlank,onreviendrasure problèmeàlanduours.Maisonpeutdèsmaintenantrépondreàlaquestion3surl'originede
t 0
.1.2.3 Le rayonnement fossile (le CMB)
Desobservationsontmontréesqu'ilexisteunrayonnementquiemplittoutl'Univers.Lesaratéristiques
deelui-isontlessuivantes:
ilest presqueisotrope.
ilprésenteunspetrederayonnementd'un orpsnoirdetempérature
3K
.ilest quasimenthomogène.
Onappelleerayonnementrayonnementfossile,rayonnementà
3K
,CMB(CosmiMirowaveBak-ground) ou fond dius osmologique.Le fait qu'il présente le spetre du orps noir entraîne qu'il a été
émispardelamatièreenéquilibrethermodynamique.L'expliationduCMBvientdelaloideHubble.On
remontantdans lepassé,onvaarriveràunUniversoùlesdistanes sesonttellementréduites,quelatrès
grandedensitédematièreentraînequel'Universestsihaud quel'agitationthermiquebrisetouteslesliai-
sonséletromagnétiques.L'Universestalorsunmélangedematièreioniséenéquilibreavelerayonnement,
e que l'on appelle unplasma. Dans e plasma,l'interation matière-rayonnement est très forte, aupoint
quetout photonémis est immédiatement réabsorbé, l'Universest opaqueà lalumière. C'est l'âgesombre
t < t 0
sansauunessoureslumineuses,quel'onadéjàévoquéaveleparadoxed'Olbers.Àtitre indiatif, àlatempératurede5000K
,99%delamatièreestionisée(plasmadeprotonsetd'életrons),à3000K
99%dela matièreest sous formed'atomes d'hydrogène.En fait, àenviron
T 0 = 3000K
,les onditionspour lareombinaison
p + + e − → H
sontsatisfaites, est l'Universdevient transparent. Onappellee moment la surfaededernièrediusion,'est erayonnementinitialqui onstitueleCMB(depuisdufaitdel'expan-sion,leCMBs'estrefroidide
3000K
à3K
).LeCMBestl'objetosmologiqueleplusanienquel'onpuisse observerpuisque'estlepermierquiaitrayonné.Ilonstitueenfaitl'imagefossiledel'Universàsesdébuts.Fig.1.3Carte duCMB.WMAP,NASA
Exeries : Le CMB
Exerie 1.1:Thermodynamique du CMB
1. La température du CMB est aujourd'hui d'environ
T = 3K
, la température de la surfae de dernière diusionétaitd'environT 0 = 3000K
(températuredereombinaisonp + +e − → H
).SahantqueleCMBestonstituéd'ondeséletromagnétiques,alulerlafateurd'aroissementdesdistanesparexpansion
osmologiqueentre lasurfaededernièrediusionetaujourd'hui.
2. Montrer que si lerayonnementduCMB suivait initialementla loi duorps noir à
T 0 = 3000K
,il suittoujoursaujourd'huiuneloideorpsnoirà
T = 3K
etréiproquement.OnrappellequelaloidePlank pour unorps noiràlatempératureT
est donnée parladistribution spetrale deladensitévolumique d'énergie:δ E T (ω) = ~ π 2 c 3
ω 3 e ~ω kT − 1 dω
où
~
estlaonstantedePlank,c
lavitessedelalumièredanslevideetk
laonstantedeBoltzmann.Indiation :onaluleralenombre dephotons de fréquene
ω
dansunpetit volume de l'espae.Exerie 1.2:Anisotropies etinhomogénéitésdu CMB
Ondonnegure1.4uneimagethermiquenon-traitéeduCMB.Onyonstateuneanisotropiedurayonnement
Fig.1.4Imagenon-traitéeduCMB
devariationabsolue maximaledestempératuresdel'ordrede
∆T
T moyen = 10 − 4
.1. Quelleest laausedeetteanisotropie?
2. Caluler lavitessede laTerre entraînée parlemouvementde laVoie Latée parrapport auréférentiel
duCMB.
3. Aprèsorretiondeetteanisotropieartiielle,l'imageduCMBestdonnéegure1.5.Ononstateenore
detrèslégèresanisotropies.Expliquerenquoiesinhomogénéitéssontimportantespourlaompréhension
del'Universatuel.
.
Fig.1.5Imagetraitée duCMB
Éléments de géométrie Riemannienne
2.1 Rappels sur la théorie des tenseurs
Onrappelleiiquelquesélémentsessentielsdelathéoriedestenseurs.Onnedonneiique lesformules
debaseutilespoureourssansexpliationsnirigueur,leleteurestvivementenouragéàétudierunours
demathématiquessurettenotion.
Soit
E
unespaevetorieldedimensionN
quidansleadredeeoursestdénisurleorpsdesréels.Onnote
E ∗
sondual algébrique,i.e.l'ensembledesformeslinéairesdeE
:E ∗ ∋ l : E → R
Soit
(e 1 , ..., e N )
une base orthonorméedeE
et(e 1 , ..., e N )
sa base duale, i.e.∀ i, j e i (e j ) = δ i j
,δ
étant lesymbole deKronekerdénipar
δ i j =
( 1
sii = j 0
sii 6 = j
Toutveteur
v ∈ E
peutsedéomposersurlabase(e i ) i
:v = X N
i=1
v i e i
où
v i ∈ R
sont les omposantes dev
dans la base(e i ) i
. De même, toute forme linéairel ∈ E ∗
peut sedéomposersurlabase duale
l = X N
i=1
l i e i
And'allégerlesnotationsonadoptelesonventionsd'Einstein:larépétitiond'unmêmeindieenhautet
enbasest synonymedesommation:
v = X N
i=1
v i e i = v i e i
l = X N
i=1
l i e i = l i e i
L'ationdelaforme
l
surleveteurv
s'éritl(v) = l i e i (v j e j ) = l i v j e i (e j ) = l i v j δ i j = l i v i = X N
i=1
l i v i ∈ R
Unveteurestaussiappelé tenseurdetype
(1, 0)
etuneformetenseurdetype(0, 1)
,etonnotesouventv = v i e i = (v i ) l = l j e j = (l j )
Notonsl'ambiguïtédenotation:
e i
n'estpaslaomposanted'uneforme maisunélémentde labase deE
,ainsi
i
n'estpasdanseasunindietensoriel.L'éritureabrégéeduveteure i
detype(1, 0)
este i = (δ j i ) j
puisque on a bien
e i = δ j i e j
, de mêmee i = δ i j e j
et done i = (δ i j ) j
(notons que l'on a fait gurerexpliitementl'indiedesommationanqu'iln'y aitpasd'ambiguïté).
Uneformebilinéaire
b
estuneappliationb : E × E → R
∀ u, v, w ∈ E, ∀ α, β ∈ R b(u, αv + βw) = αb(u, v) + βb(u, w) b(αu + βv, w) = αb(u, w) + βb(v, w)
Danslelangagedelathéoriedestenseurs,onditque
b
est untenseurdetype(0, 2)
et onpeutérireb = (b ij ) = b ij e i ⊗ e j
où
e i ⊗ e j
estlaformebilinéairedéniepare i ⊗ e j (e k , e l ) = δ i k δ j l
Delamême façon,onpeutdénirlestenseurs detype
(2, 0)
pardualitéh = (h ij ) = h ij e i ⊗ e j
ave
e k ⊗ e l (e i ⊗ e j ) = δ k i δ l j
Soitunendomorphisme
A
deE
.OnpeutdéomposerA
surlabasedeE A(e j ) = A i j e i
A i j
onstituantlesélémentsdematriedeA
danslabase(e i ) i
.OnpeutdonérireA = (A i j ) = A i j e i ⊗ e j
ave
A(v) = A i j e i ⊗ e j (v k e k ) = A i j v k e j (e k )e i = A i j v k δ j k e i = A i j v j e i
Lesendomorphismes de l'espaevetorielsontappelés dansle langagetensoriel, tenseurs detype
(1, 1)
. Ilestd'usagedenoter
A(v) = (A i j v j )
etmêmedansunabusdenotationsd'oublierlesparenthèses.Cesnotionssegénéralisentaisémentetondira
que
T
est untenseurdetype(n, p)
siT = (T i 1 ,...,i n j 1 ,...,j p ) = T i 1 ,...,i n j 1 ,...,j p e i 1 ⊗ ... ⊗ e i n ⊗ e j 1 ⊗ ... ⊗ e j p
Untenseur
T
detype(n, 0)
estdittotalementsymétriquesi∀ a, b T i 1 ,...,i a ,...,i b ,...,i n = T i 1 ,...,i b ,...,i a ,...,i n
ettotalementantisymétrique(oualterné)si
∀ a, b T i 1 ,...,i a ,...,i b ,...,i n = − T i 1 ,...,i b ,...,i a ,...,i n
Ona une dénition équivalente pourles tenseurs detype
(0, n)
. Enn, on introduit lesymbole alternédeLevi-Civita
ǫ
detype(n, 0)
déniparǫ i 1 ,...,i n =
0
si∃ a, b
telsquei a = i b
1
si(i 1 , ..., i n ) = (1, 2, ..., n)
ouunepermutationirulairede(1, 2, ..., n)
− 1
si∃ a, b
telsque(i 1 , ..., i n ) = (1, 2, ..., a − 1, b, a + 1, ..., b − 1, a, b + 1, ..., n)
oupermutationirulaireonademêmepourlesymboledeLevi-Civitadetype
(0, n)
.2.2 La notion de variété
Pourétudierlarelativitégénéraleetlaosmologie,onauraitbesoind'unoursdegéométriediérentielle.
Un telours néessiterait unnombre d'heuresonsidérables, e donton nedispose pas ii.On vadon se
ontenter d'introduire les notionsde base de manièreunpeu heuristique. En mathématiques le terme qui
désigne un objet géométrique quelonque sans plus de préision est variété. Des exemples de variétés
sont
R n
, le erleS 1
, la sphèreS 2
, le toreT 2
, le ylindreC 2
, et... On se repère sur es objets àl'aided'un système de oordonnées
(x i ) i=1,...,N
,N = n
dans le as deR n
,N = 1
pourS 1
(x 1 = θ
),N = 2
pour
S 2
(x 1 = θ
etx 2 = ϕ
), et... Une variété est don un objet géométrique sur lequel onsait dénir unsystème de oordonnées. Lenombre de es oordonnées denit ladimension de lavariété. Une variétéM
de dimensionn
sera don aratérisée par une appliation1x : M → R n
qui à un pointP
deM
assoie
x(P ) = (x 1 (P ), x 2 (P ), ..., x n (P )) x i (P )
étant lai
-ème oordonnée du pointP
. Si l'appliationx
est ontinue on dit que
M
est une variété topologique, six
est dérivable on dit queM
est une variétéC 1
-diérentiable, et six
est innimement dérivable on dit queM
est une variété lisse (ou variétéC ∞
-diérentiable). De manière heuristique, une variété topologique est un objet géométrique qui ne présente
pasdedéhirures(disontinuités),unevariété
C 1
-diérentiableneprésentenidéhiruresnianglesoupliages (non-diérentiabilités d'ordre 1), ..., une variétéC ∞
-diérentiable est un objet géométrique parfaitement lisse.Plusrigoureusement:
Dénition2(Variététopologiqueetvariétédiérentielle). Unespaetopologique
M
estune variététopolo-gique(resp.
C k
-diérentielle)dedimensionn
sitoutouvertU
deM
esthomeomorphe(resp.C k
-diéomorphe) àunouvert deR n
.Pourl'instanton nevapasdénirrigoureusementequ'estunespaetopologique,disons qu'unespae
topologiqueestunensemble
M
surlequelonsaitdénirdesfontions(desappliationsdeM
versR
)etsur lequelonsait dénirdesouverts(lesvoisinagesdespointsx
deM
).Dénition3 (Homéomorphismeset diéomorphismes). Ondit qu'une appliation
f : M → N
entre deuxespaes topologiques estunhoméomorphisme (resp. un
C k
-diéomorphisme) sif
est une bijetion ontinue(resp.
k
foisdiérentiable) etde réiproqueontinue (resp.k
fois diérentiable).Considérons une variété diérentiable
M
. En haque pointx = (x i ) i
deM
, on peut dénir un plantangent(lamanièrerigoureusedelefairenepeutêtrefaiteii,onseontenteradel'idéeintuitive).Ceplan
tangentpeutêtreonsidéréommeunespaevetorielquel'onnote
T x M
.Onpeutdonparlerd'unveteurtangent
~v ∈ T x M
aupointx
,voirgure2.1.Fig.2.1Veteurstangents àla sphère.
Une appliation quiàun point
x
deM
assoie unveteur~v(x)
tangent aupointx
, est appelée hampdeveteursde
M
.L'ensembledeshampsdeveteursdeM
estnotéΓT M
.Lesystèmedeoordonnées(x i )
induitune base naturelle de l'espaevetoriel
T x M
, ave~e i (x)
le veteur tangent normédans ladiretiondelaoordonnée
x i
,voirgure2.2.1
Engénéraleetteappliationn'estdéniequeloalement.Learatèreloalesttrèsimportantengéométriediérentielle
maisonn'enparlerapasii.
Fig.2.2Base desveteurstangents pourlesystème de oordonnéesusuellesde la sphère.
Detellesnotionsontdéjàduesêtreabordéesdanslesoursdeméaniquedupointetdusolide.Lathéorie
des tenseurs est appliable à
T x M
et on dénit ledual algébriquede l'espaetangent, l'espae otangent(T x M ) ∗
,quel'on noteΩ 1 x M
,ave pour basee i (x)
. L'ensembledeshamps deoveteurs(deformes)n'estpasnoté
ΓΩ 1 M
maissimplementΩ 1 M
,deplusonlesappelle1
-formesdiérentiellesdeM
.Ilestbienonnuquedansleplan,si
(x 0 , 0) ∈ R 2
alors(x 0 +h, 0) = (x 0 , 0)+h~e 1 (x 0 , 0)
,voirgure2.3.Surunevariétéourbe
M
,avedesoordonnéesurvilignes,eth
trèspetit ona(x 0 + h, 0) ≃ (x 0 , 0) + h~e 1 (x 0 , 0)
,fgure2.3.
Fig.2.3Ation intuitivedesveteurs tangents
Supposonsque
f
soit unefontiondiérentiabledeM
,onvoudraitappliquerlamêmerègle,àsavoirf (x 0 + h, 0) ≃ f (x 0 , 0) + h~e 1 [f ] (x 0 , 0)
Oronsaitquepour
h ∈ V (0)
f (x 0 + h, 0) = f (x 0 , 0) + h ∂f
∂x 1 (x 0 , 0) + O (h 2 )
Laomparaisondees deuxexpressionsiniteàposer
~e 1 [f ] = ∂f
∂x 1 ⇒ ~e 1 = ∂
∂x 1
Ilestpossibledefaireuneanalysemathématiqueplusrigoureusemaisquiestplusoumoinslaformalisation
orretede l'analyse heuristique que l'onvient dedonner. On érit don labase des veteurstangentsde
T x M
,assoiéeauxoordonnées(x i )
par∂x ∂ i = ∂ i
i
.∀ ~v ∈ ΓT M, ~v(x) = v i (x) ∂
∂x i
Labasedualede
(∂ i ) i
estnotée(dx i ) i
,d'où∀ ω ∈ Ω 1 M, ω(x) = ω i (x)dx i
d'oùlenomformesdiérentielles,avedeplus
dx i ∂
∂x j
= δ i j
Ainsiunhampdetenseursdetype
(n, p)
delavariétéM
estT = (T i 1 ,...,i n j 1 ,...,j p ) = T i 1 ,...,i n j 1 ,...,j p (x) ∂
∂x i 1 ⊗ ... ⊗ ∂
∂x i n ⊗ dx j 1 ⊗ ... ⊗ dx j p
2.3 Éléments de géométrie des surfaes I : le tenseur métrique
Soit
M
une surfae(une variétéde dimension 2) de oordonnées loales(x 1 , x 2 )
. An de aluler desdistanes sur ettesurfae,on abesoind'un objet appelé métrique,qui est en fait unhamp tensorielde
type
(0, 2)
jouant le rle de produit salairede l'espaevetorieltangent. DansR 3
il existe une métrique naturelle,lamétriqueeulidiennedonnéeparletenseurmétriqueeulidienδ
:∀ u, v ∈ T x R 3 , u · v = δ ij u i v j
ave
δ ij = 1
sii = j
et0
sinon. Notonsqueettemétriquepermetde desendre lesindiesen dénissantlaforme
(u i ) = (δ ik u k )
soit
u · v = u j v j
Onnote
(g ij )
letenseurmétriquedeM
et(g ij )
letenseurdonnéparlamatrieinversedelamatriedéniepar
(g ij )
,i.e.g ij g jk = δ i k
. Enobservantlagure2.4,onérit quel'élémentdiérentieldelongueur dans
leasoù
M
est plat(géométrieeulidienne),estds 2 = (dx 1 ) 2 + (dx 2 ) 2 = δ ij dx i dx j
Lagénéralisationnaturelleauasnon-Eulidienest
ds 2 = g ij (x)dx i dx j = g 11 (x)(dx 1 ) 2 + g 22 (x)(dx 2 ) 2 + g 12 (x)dx 1 dx 2 + g 21 (x)dx 2 dx 1
Fig.2.4DistaneEulidienne dansleplan
Notonsqueladistaneinnitésimale n'estriend'autrequel'ériture dutenseurmétriquedanslabasedu
systèmedeoordonnées:
ds 2 = g = g ij (x)dx i ⊗ dx j = g 11 (x)dx 1 ⊗ dx 1 + g 22 (x)dx 2 ⊗ dx 2 + g 12 (x)dx 1 ⊗ dx 2 + g 21 (x)dx 2 ⊗ dx 1
Ilest d'usage d'omettreles symboles duproduit tensoriel.
g
etg − 1
sontutilisés pourdesendre et monterlesindies,si
T
esttenseurdetype(n, p)
,alorsondénitdestenseursdetype(n − 1, p + 1)
et(n + 1, p − 1)
par
(T i 1 ,...,i k − 1 i k
i k+1 ,...,i n
j 1 ,...,j p ) = (g i k ,l T i 1 ,...,i k − 1 ,l,i k+1 ,...,i n j 1 ,...,j p ) (T i 1 ,...,i n j 1 ,...,j k−1
j k
j k+1 ,...,j p ) = (g j k ,l T i 1 ,...,i n j 1 ,...,j k−1 ,l,j k+1 ,...,j p )
Suppons que
C
soit un hemin dansM
paramétré par une appliationγ(s) ∈ M
, pours ∈ [0, 1]
(s
oordonnéeurvilignede
C
).LalongueurdeC
est donnéeparℓ( C ) =
Z
C
ds = Z
C
q
g ij dx i dx j = Z 1
0
r
g ij (γ(s)) ∂γ i
∂s
∂γ j
∂s ds
Fig.2.5Chemin surune surfae.
Pourune surfaeimmergéedans
R 3
,lamétriqueg
estinduiteparlamétriqueδ
deR 3
.Lealuldela métriquedelasurfaeest donné parlaproposition suivante(la démonstration deelle-i n'entrepasdansleadredee ours).
Proposition 1. Soit
M
une surfae de oordonnées loales(u i ) i=1,2
.On note(x µ ) µ=1,2,3
les oordonnéesartésiennesde
R 3
.OnsupposequeM
estdénieparuneappliationf : M → R 3
,f (u)
étantlesoordonnéesartésiennesdupoint
u
deM
dansR 3
.Onsupposequel'appliation linéairef ∗ : T u M → T f(u) R 3
∂
∂u i 7→ ∂f ∂u µ i
∂
∂x µ
estinjetive(on rappellequelesespaestangents sont desespaesvetoriels etqueles dérivations sontune
notation pourles basesde es espaes). Ondit alors que
f
est une immersion deM
dansR 3
. La métrique deM
induitepar lamétrique eulidiennedeR 3
estg ij (u)du i du j = δ µν ∂f µ
∂u i
∂f ν
∂u j du i du j
Quelquesexemplesdesurfaesetdeleurmétrique:(onnoteii
(x, y, z)
lesoordonnéesartésiennesdeR 3
,a ∈ R
est uneonstante)lepland'équation
z = a
:g(x, y) = (dx) 2 + (dy) 2
.le ylindre d'équation
x 2 + y 2 = a 2
, ave pour oordonnées loalesθ ∈ [0, 2π[
etz ∈ R
:g(θ, z) = a 2 (dθ) 2 + (dz) 2
.la sphère d'équation
x 2 + y 2 + z 2 = a 2
, ave pour oordonnées loalesθ ∈ [0, 2π[
etϕ ∈ [0, π]
:g(θ, ϕ) = a 2 (dϕ) 2 + a 2 sin 2 ϕ(dθ) 2
.letored'âmederayon
a
(rayonmajeur)etdesetionderayonb
(rayonmineur),avepouroordonnéesloales
θ ∈ [0, 2π[
(angled'âme)etψ ∈ [0, 2π[
(angledesetion):g(θ, ψ) = (a+b sin ψ) 2 (dθ) 2 +b 2 (dψ) 2
.Proposition 2. Soit
M
une surfae deR 3
déniepar une équation de la formex 3 = f (x 1 , x 2 )
, oùf
estunefontiondiérentiable. Danseason ditque
M
estunenappedeR 3
.Onnoteu 1
etu 2
lesprojetionsde
x 1
etx 2
surM
,(u i )
onstituantunsystèmede oordonnéespourM
.AlorslamétriquedeM
induite parla métriqueeulidiennede
R 3
estg ij (u)du i du j = 1 + ∂f
∂x 1 2 !
(du 1 ) 2 + 2 ∂f
∂x 1
∂f
∂x 2 du 1 du 2 + 1 + ∂f
∂x 2 2 !
(du 2 ) 2
2.4 Éléments de géométrie des surfaes II : Les géodésiques
On adéjà introduit l'appliation
ℓ
qui donne lalongueur d'un hemin surM
, mais on n'a pas enoreintroduit dedistanesur
M
.SionsedonnedeuxpointsdeM
,quelleestladistaneentreesdeuxpoints?Engéométrieeulidienne,'estlalongueurdusegmentdelignedroitereliantesdeuxpoints.Engéométrie
non-eulidienne lanotion deligne droite est remplaée parlanotion de géodésique: le plusourt hemin
entre deux points. Soient
x
ety
deux points deM
etC xy
l'ensemble des hemins deM
partant dex
etarrivant en
y
(le sens et la vitesse de parours ne sont pas pris en ompte). La distane deM
est alorsl'appliation
d : M × M → R +
(x, y) 7→ d(x, y) = inf C∈ C xy ℓ( C )
Cettedénitiondesgéodésiquesn'estpastrèspratique,ilexisteunedénitionalgébriquedesgéodésiques,
baséesurlathéoriedelaonnexion,maissonintrodutiondépasseleadredeeours.Dansleasoù
M
estunenappedénie parune fontion
f
,lesgéodésiquessontdéniesparlesystèmed'équationsdiérentielles non-linéairesouplées
u ¨ 1 = −
∂f
∂x 1
1+ ( ∂x ∂f 1 ) 2 + ( ∂x ∂f 2 ) 2 ∂ 2 f
∂(x 1 ) 2 ( ˙ u 1 ) 2 + 2 ∂x ∂ 1 2 ∂x f 2 u ˙ 1 u ˙ 2 + ∂(x ∂ 2 2 f ) 2 ( ˙ u 2 ) 2 u ¨ 2 = −
∂f
∂x 2
1+ ( ∂x ∂f 1 ) 2 + ( ∂x ∂f 2 ) 2 ∂ 2 f
∂(x 1 ) 2 ( ˙ u 1 ) 2 + 2 ∂x ∂ 1 2 ∂x f 2 u ˙ 1 u ˙ 2 + ∂(x ∂ 2 2 f ) 2 ( ˙ u 2 ) 2
Ondonneiilesgéodésiquespourquelquesexemplestypesdesurfaes:
Surfaes Géodésiques
Plan droitesduplan
Cylindre lesgénératries+leserlessetions+leshéliesirulaires
Sphère lesgrandserles
Tore leserlessetions+leserlesparallèlesàl'âme+leshéliesirulaires
Voirlesgures2.6,2.7et2.8.
2.5 Éléments de géométrie des surfaes III : la ourbure
La géométrie sur une surfaeest inuenéepar une propriété partiulière quel'on appelle laourbure
salaire(ou ourburede Gauss) de ette surfae. Une fois enore ladénition générale de la ourburene
peutentrerdansleadredee ours.Ondonneiiunepropriétéquel'onvaprendreommedénition:
Fig.2.6Géodésiques dela sphère.
Fig.2.7Géodésiquesduylindre.
Dénition 4 (Courburede Gauss : formule de Puiseux). Soit
M
une surfae. On noteC(u, ǫ) = { v ∈ M, d(u, v) = ǫ }
leerle de entreu ∈ M
etde rayongéodésiquede longueurǫ
.Laourbureenu
est déniepar
K(u) = 3 π lim
ǫ → 0
2πǫ − ℓ(C(u, ǫ)) ǫ 3
ettedénition étantdonnéeparla formule de Puiseux
∀ ǫ ∈ V (0) ℓ(C(u, ǫ)) = 2πǫ
1 − K(u)
6 ǫ 2 + O (ǫ 3 )
Proposition 3. Soit
M
une surfae dénie par une immersionf
dansR 3
. On note(u, v)
le système deoordonnéesloalesde
M
et(x µ )
lesoordonnéesartésiennesdeR 3
.Alorsla ourburedeM
estdonnéeparFig.2.8Géodésiquesdutore.
la formule
K(u, v) = D 1 D 2 − (D 12 ) 2 (EG − F 2 ) 2
ave
D 1 = ∂ 2 f µ
∂u 2
∂f ν
∂u
∂f ρ
∂v ǫ µνρ
D 2 = ∂ 2 f µ
∂v 2
∂f ν
∂u
∂f ρ
∂v ǫ µνρ
D 12 = ∂ 2 f µ
∂u∂v
∂f ν
∂u
∂f ρ
∂v ǫ µνρ
E = ∂f µ
∂u
∂f ν
∂u δ µν
F = ∂f µ
∂u
∂f ν
∂v δ µν
G = ∂f µ
∂v
∂f ν
∂v δ µν
Proposition 4. Soit
M
une nappe dénie par une équationf (x, y) = z
dansR 3
. On noteu
etv
lesprojetionsde
x
ety
surettenappe.Alorsla ourburedeM
est donnéeparla formuleK(u, v) =
∂ 2 f
∂x 2
∂ 2 f
∂y 2 −
∂ 2 f
∂x∂y
2
1 +
∂f
∂x
2
+
∂f
∂y
2
Dénition5. Une surfae estdite
plate en
u ∈ M
,siK(u) = 0
.sphériqueen
u ∈ M
,siK(u) > 0
.hyperboliqueen
u ∈ M
,siK(u) < 0
.Supposonsquel'ondéoupeunpetitvoisinage
V
d'unpointu
surunesurfaeM
.AlorssiM
estsphériqueen
u
,onnepeutpasaplatirV
sansledéhirer,siM
esthyperboliqueenu
,onnepeutpasaplatirV
sansleplier.
Propriété 1. Propriétésgéométriques desvariétés :
Variété plate Variété sphérique Variété hyperbolique
Somme des angles d'un triangle
= π > π < π
2 géodésiques
⊥
à une 3ème restent équidistantes peuvent seouper peuvent s'éloignerl'unede l'autreNombre de tés d'un arré 4 3 5
Unarré étantdéniomme unpolygone de géodésiques, de tésisométriquesetne présentant quedes
anglesdroits.Voir la gure 2.9.
Fig.2.9Propriétésgéométriques desespaesplats, sphériquesethyperboliques
Premièreremarque:laformuledePuiseuxmontrequeloalement(pourdetrèspetiteslongueurs
ǫ << 1
)toute surfaeest quasimentplate. Ainsi pour un triangle très petit parrapport au rayonde ourbure, la
sommedesanglesest toujoursenviron
π
.Seonde remarque : un ylindre ou untore équipé 2
de la métrique
ds 2 = a 2 dθ 2 + b 2 dψ 2
, sont des objetsplats.En fait,sionpeutfabriquerune surfaeàpartird'uneopérationdequotientageduplan,onobtient
unesurfaeplate.Prenonsunexemple.Soitunretangleduplan. Si onidentiedeuxtésopposés(si on
lesolle bord àbord)on obtient unylindre. Commeon est parti d'un retangle duplan (objet plat), le
ylindreest plat.Enidentiantlesdeux autrestés,onobtientletore.Lavisualisation dees opérations
est donnéegure2.10. Ilexisteenfait 6surfaes planesfondamentales :leplan
R 2
, leylindreC 2
,letoreT 2
, leruban deMöbius (f.g. 2.11),labouteillede Klein(f. g.2.12),et le planprojetif réelR P 2
(f.g. 2.13). Les manières de refermer le retangle par ollage bord à bord, sont données pour haune des
variétésplatesgure2.14.Entermes mathématiques:leplanest
R 2 = R × R
.Surl'undesaxesonmetune graduationentière,'estàdireZ
.Soitlarelationd'équivalenedansR
x ∼ y ⇐⇒ x − y ∈ Z
Cetterelationdénitlesréelsmodulo
1
,iln'estpasdiiledeseonvainrequ'elleorrespondàrefermerlesegment
[0, 1]
surlui-mêmeenposant0 = 1
.On obtientdonleerle,equel'on noteR / Z = S 1
.Dans leasdenotreretangleona
R 2 /( Z × 1) = S 1 × R
quiestbienunylindre.DelamêmefaçonR 2 / Z 2 = S 1 × S 1
donneletore
T 2
quiestluiaussiplat.2
ils'agitiidutoretopologique,avelamétriqueinduite
ds 2 = (a + b sin ψ) 2 dθ 2 + b 2 dψ 2
letoregéométriqueplongédansFig.2.10Opérations permettantde passerduretangle auylindrepuis autore.
Fig.2.11Construtiondurubande Möbius àpartird'unretangle.
La ourbure du toregéométrique est indépendante du plongement de elui-i dans
R 3
. Il existe une forme,laseondeforme quadratiquefondamentale, quiest aratéristiquedelarelationentrelasurfaeetl'espaed'immersion.
2.6 Vers la géométrie des variétés de dimension quelonque
Lesobjetsdénisdansleasdeladimension2segénéralisentendimensionquelonque.Maisommeune
variétédedimension