Éléments de mathématiques du signal
David Viennot
6déembre 2007
1 Les signaux 5
1.1 Nature dessignaux . . . 5
1.2 Pereptiondessignaux . . . 7
1.2.1 Pereptiondesfréquenes . . . 7
1.2.2 Pereptiondel'amplitudeetdel'enveloppe . . . 8
1.2.3 Pereptiondelaphase . . . 9
1.3 Struturemathématiquedel'espaedessignauxet distributions. . . 10
1.3.1 L'espaedessignauxphysiques
L 2 ( R , dt)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101.3.2 Pereptionintégréeetsignauxréalistes. . . 11
1.3.3 Idéalisationdessignaux . . . 11
2 Dualité temps-fréquene: sérieettransforméede Fourier 13 2.1 SériedeFourierd'unsignalpériodique . . . 13
2.2 TransforméedeFourierd'unsignalquelonque . . . 14
2.3 PropriétésdestransforméesdeFourier . . . 15
2.4 TransforméesdeFourierlassiques . . . 15
2.5 TransforméedeFourierd'unsignalspatial . . . 17
3 Traitementdu signal: onvolution,ltrageet fontionsde transfert 19 3.1 Filtrage etfontionsdetransfert . . . 19
3.2 Produit deonvolution. . . 20
3.3 Propriétésduproduitdeonvolution . . . 21
3.4 Le problèmedelaausalité . . . 21
3.5 Corrélation . . . 21
3.6 Exemples detraitementdusignal. . . 22
3.6.1 Moyenneglissante . . . 22
3.6.2 OptiquedeFourier . . . 22
4 Éhantillonnage 25 4.1 Prinipedel'éhantillonnage . . . 25
4.2 Représentationenfréquenesd'unsignaléhantillonné . . . 25
4.3 Éhantillonnageréaliste:éhantillonneur-intégrateur . . . 26
4.4 Quantiationd'unsignal . . . 27
4.5 TransforméeFourierdisrète . . . 27
Les signaux
1.1 Nature des signaux
Dénition1. Unsignalest unegrandeurphysiquesuseptible devarier dansletemps oudansl'espae.
Deuxexemplesimportantsdesignaux:
lessignauxaoustiques:physiquementils'agitd'ondesdeompression-déompressiondel'air.Ils'agit
don d'unequantité physiquequi varie dans l'espae et dansle temps :
f (x, t)
(poursimplier l'axe(Ox)
est onsidéréommeladiretiondepropagation,lasoureestpontuelleet située suretaxe).Souvent,onneonsidèrelesonqu'àl'endroitdesonémissionoudesaréeption
x 0
,danseaslesonseramèneàunsimplesignaltemporel
g(t) = f (x 0 , t)
.les signaux optiques : physiquement il s'agit d'ondes életromagnétiques. Il s'agit don également
d'unequantitéphysiquequivariedansl'espaeet dansletemps:
f (x, y, z, t)
(ii(Oz)
estladiretionde propagation et le plan
(Oxy)
est le plan de l'image).On s'intéresse en général à la pereption des images en un pointx 0
, ramenant le problème pour une image xe àun signalspatialg(x, y) = f (x, y, z 0 )
.Ces deuxtypesdesignauxsontdessignauxondulatoires,quiseprésententsouslaformegénérale:
f (t) = Z +∞
0
E(ω, t)P(ωt + φ(ω, t))dω
pourunsignalnedépendantquede
t
,ouf (x, y, t) =
Z +∞
0
E(x, y, ω, t)P(ωt + φ(x, y, ω, t))dω
pouruneimage,oùdanslesdeuxas
P
estunefontion2π
-périodique.And'analyserlesdiérentséléments onstitutifsdessignaux,onsidéronslesaslimiteslesplussimplesetenpremierlieu,lessignauxdelaforme(poursimplieronneferaplusderéféreneàladépendaneà
x, y
):f (t) = EP(ωt + φ) E ∈ R + , ω ∈ R +∗ , φ ∈ [0, 2π[
E
estappeléamplitudedusignal,ω
lapulsationdusignaletφ
laphase.OnintroduitégalementT
lapériodedusignalet
ν
safréquenesahantqueT = 1 ν = 2π
ω
Ondistinguealorslessignauxenfontiondelafontion
P
,lessignauxlesplusfréquentsétant:les signaux sinusoïdaux :
EP(ωt + φ) = E cos(ωt + φ)
(les signauxoptiques sont toujoursde ettenature).
lessignauxréneaux:
P(t) =
( 1
six ∈]2kπ, π + 2kπ[
,k ∈ Z
−1
six ∈]π + 2kπ, 2(k + 1)π[
,k ∈ Z
lessignauxtriangulaires:
P(t) =
( − π 2 t + 1 + 4k
six ∈]2kπ, π + 2kπ[
,k ∈ Z
2
π t − 3 − 4k
six ∈]π + 2kπ, 2(k + 1)π[
,k ∈ Z
De fait, on peut fabriquer unsignal à partirde n'importe quelle fontion
g : [0, 2π] → R
en posant queP
est obtenue en reproduisantg
sur toutes les périodes. Pour simplier à partir de e point, on neonsidéreradanse paragraphe quedessignauxsinusoïdaux.
Dessignauxplusomplexesetplusrihessontobtenusquandlesonstantesdessignauxpréédents,sont
modulésdansletemps:
modulationd'amplitude:
f (t) = E(t) cos(ωt + φ)
modulationdefréquene:
f (t) = E cos(ω(t)t + φ)
modulationdephase:
f (t) = E cos(ωt + φ(t))
Onnoteraquemodulationdephaseetmodulationdefréquenesontéquivalentes,onsidérantunefréquene
moyenne
ω 0
etφ 0 = φ(0)
, onpassed'un asàl'autreenposant1φ(t) = (ω(t) − ω 0 )t + φ 0
ω(t) = ω 0 + φ(t) − φ 0
t
onaalors
ω(t)t + φ 0 = ω 0 t + φ(t)
Lessignauxlesplusintéressantsprésententsimultanémentunemodulation d'amplitudeet unemodulation
defréquene:
f (t) = E(t) cos(ω(t)t + φ)
La fontion
t 7→ E(t)
est alors appelée enveloppedu signal et la fontiont 7→ cos(ω(t)t + φ)
est appeléeporteusedusignal.
1
onsupposeque
φ
estunefontiondérivable,onnotedonqueω(0) = ω 0 + φ ′ (0)
.5 10 15 20 25 30
-1 -0.5 0.5 1
On notera que la fontion
g : [0, 2π] → R
reproduite périodiquement pour onstruireP
, la fontiont 7→ E(t)
ett 7→ ω(t)
peuventêtredesproessusaléatoires(lavaleurdeesfontionsenunpointt
estalorsdéterminéeparuneloideprobabilités).C'estleasdessignauxbruités.
Deux signauxpeuventêtre superposés(parexemples'ilssontissusdedeux soures),onaalors omme
signalrésultant:
f (t) = f 1 (t) + f 2 (t) = E 1 (t) cos(ω 1 (t) + φ 1 ) + E 2 (t) cos(ω 2 (t) + φ 2 )
ennonpeutsuperposerune innitédesignaux:
f (t) = Z ∞
0
E σ (t) cos(ω σ (t)t + φ σ )dσ
enfaisantlehangementdevariablessuivant:
φ(ω, t) = (ω σ (t) − ω)t + φ σ
E(ω, t) = E σ (t) ω = σ
ona
f (t) = Z ∞
0
E(ω, t) cos(ωt + φ(ω, t))dω
etonretrouvel'expressiongénéraledessignauxondulatoiresdonnéeendébutdeparagraphe.
1.2 Pereption des signaux
1.2.1 Pereption des fréquenes
Lesituation est assezsimplepourlessignauxéletromagnétiques,seulsdessignauxdefréquenes om-
prisesentre
4.10 13
et7.10 13
Hzsontperçusparl'÷il.Lesdiérentesfréquenesorrespondentauxouleurs:IR rouge orange jaune vert bleu violet UV
< 4 4
à4.8 4.8
à5.1 5.1
à5.3 5.3
à5.8 5.8
à6.9 6.9
à7.9 > 7.9 ×10 13
HzOn notera que la ouleur blanhe orrespond à une superposition de signaux dont les fréquenes orres-
pondentàtout lespetrevisible. Physiquement,onneperçoitenréalitéque3ouleursprimaires :rouge,
vert etbleu;laréponsedesréepteursoptiquesétantdetypegaussienentréesuresouleurs :
R G B
Lereouvrementdesréponsesauxsignauxpermetauerveaudereonstituertouteouleuràpartirdel'am-
plitudedestimulationdestrois typesdedéteteurdel'÷il. Ceipermetégalementdeonstruiren'importe
quelleouleur(enpereption)àpartird'une superposition detrois signauxde fréquenesorrespondantes
auxtrois ouleursprimaires.
Au niveaudessignauxaoustiques,lapereptiondel'oreilledistinguedeuxas:
desfréquenesaudessusde50Hzsontperçuesommeunenote.
Ainsi la desription dans le domaine temporel d'un signal aoustique est tout à fait pertinente si la
fréqueneest perçues ommeun rythme, parontre une desription dans ledomaine de lafréquenesera
pluspertinente pourlessignauxperçusommedesnotesetdontl'évolutiontemporellen'estpasdistinguée
parl'oreille.Nousreviendronssurladesriptiondessignauxenfréquenes.Lessonssontgénéralementlassés
entroisouleurs:
grave médium aigu
50
à500
Hz500
à5000
Hz5
à20
kHzLeontinuumdesfréquenesaoustiquesperçuespardesnotesesttraditionnellementquantié:onremplae
eontinuumparunesériedefréquenesdéterminées,remplaçantlaglissadehromatiqueontinue parun
shémaenpaliers:
do ré mi fa sol la si do f
Dansle système oidental lespalierssontappelé tons. Deux tonsonséutifs sonttelsque lerapport des
fréquenessoit
f 2
f 1
≃ 9 8
Ainsil'éartenfréquenesentredeuxtonsonséutifsn'estpasonstantetdépenddelafréqueneinitiale:
∆f
f 1 ≃ 1 8
. La quantiation oidentale prend également en ompte des demi-tons (exemple entre do et do♯
ou entre ré et ré♭
), es demi-tons sont dits hromatiques. Il y a don entre deux notes d'un lavier (entre deux touhesblanhes)unton(sauf entre le miet le faet entre lesi et ledo pour lesquelsil n'y aqu'undemi-tonditdiatomique).Lesdemi-tonshromatiquessontportésparlestouhesnoires.Laréférene
(l'origine)pourettequantiation,appeléele diapason,est donnéparle ladu3ème otavequi setrouve
à
f diapason = 440Hz
.Pluspréisément,laquantiationoidentale(moderne,ditegammetempérée)est donnéeparlaformulef n oct ,n ton = f diapason × 2 n oct −3+ nton
−10 12
où
n oct ∈ Z
est lenumérodel'otaveetn ton = 1, ..., 12
estlenumérodelanote:note do do
♯
ré ré♯
mi fa fa♯
sol sol♯
la la♯
siré
♭
mi♭
sol♭
la♭
si♭
n ton
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12f 3,n ton
(Hz) 261.63 277.18 293.66 311.13 329.63 349.23 369.99 392 415.3 440 466.16 493.88Letraitementnumériquedessignauxnéessiteaussiunequantiation(soitenfréquene,soitentemps)du
faitquelessystèmesinformatiquesdoiventreprésenterlessignauxpardessériesde0etde1.Lesproblèmes
de représentation disrète des signauxsera vu ultérieurement dans e ours. Ilreste intéressant de noter
que la représentation des signaux aoustiquesperçus en fréquene par unsystème physique limité tel un
instrument de musique (ave un nombreni de ordes ou de hambres de résonanes) et parun système
informatiquenedièrentquetrèspeu.
1.2.2 Pereption de l'amplitude et de l'enveloppe
L'÷il ommel'oreille nesont pardiretement sensibles àl'amplitude d'un signal mais àson intensité.
Celle-i dans leas simpled'un signal monohromatique
f (t) = E cos(ωt + φ)
estI = E 2
.An que etteopération passantdu signal
f
àson intensité soit lairement dénie, il est utile de passerà des notationsomplexes(
ı 2 = −1
):f (t) = Ee ı(ωt+φ)
Lesignalréel étantobtenu ommelapartieréelledusignalomplexe.Onaalors
I = |f (t)| 2
Cettenotationomplexe estpartiulièrementutilepourreprésenterleseetsd'interférenes:
f (t) = E 1 e ı(ω 1 t+φ 1 ) + E 2 e ı(ω 2 t+φ 2 )
I(t) = |f (t)| 2
= E 1 2 + E 2 2 + E 1 E 2
e ı((ω 1 −ω 2 )t+φ 1 −φ 2 ) + e −ı((ω 1 −ω 2 )t+φ 1 −φ 2 )
= I 1 + I 2 + 2E 1 E 2 cos ((ω 1 − ω 2 )t + φ 1 − φ 2 ) 6= I 1 + I 2
L'intensité d'une superposition de deux fréquenes n'est don pas la somme des intensités mais ette
sommemoduléeparunterme d'interférenes 2
.
Cette pereption de l'intensité plutt que de l'amplitude est due au fait que les systèmes physiologiques
sont sensiblesàl'énergie reçue dusignal. Orl'intensité est l'énergie reçue parunité de temps d'un signal.
L'énergietotaleportéeparunsignalestdon:
E f = Z ∞
−∞
|f (t)| 2 dt
Onintroduitégalementlapuissanemoyennetransportéeparunsignal:
P f = lim
T →+∞
1 T
Z T /2
−T /2
|f (x)| 2 dx
Onnoteraennquelessystèmesphysiologiques(l'÷ilet l'oreille)présententune réponselogarithmique
àl'intensité des signaux.Pouraugmenter la pereption de lahauteur d'un signal d'uneunité (une dB) il
fautmultiplierl'intensitédusignalpar10.
Lorsqu'un son présente une modulation d'enveloppe, la pereption de ette modulation est diérente
enfontiondelavitesse deettemodulation. Parexempledesmodulations périodiquesde fréquenesde
l'ordrede10Hzserontperçuesommedesmodulationspériodiquesdel'intensitéduson(onsupposeiique
lesfréquenesdelaporteusesontdel'ordrede100Hzet sontdonperçuesommedes notes).Demanière
générale si la durée sur laquelle une modulation de l'enveloppe est signiative, est très supérieure à la
périodedelaporteuse,lamodulationestperçueommeunemodulationdel'intensité.Pouruninstrument
demusique, egenre demodulationorrespondàl'attaquedelanote et àsahute(duréed'établissement
etdeltureduson).Ainsil'attaqueesttrèsbrutalepourunpianoettrès progressivepourunviolon.
Des modulations d'enveloppe sur des durées du même ordre que la période de la porteuse ne sont plus
distinguées par l'oreille omme des modulations temporelles dans l'intensité. Ces modulations sont alors
perçuesommelatexture duson:exempleentre unenotedepianoquiest trèspure(enveloppeplate)et
unenotedeguitareéletrique(enveloppeprésentantbeauoupd'osillations).
1.2.3 Pereption de la phase
La phase dessignaux (optiques et aoustiques) n'estpas diretement perçus.Cei est évident puisque
elle-i est arbitraire (elle dépends du hoix de l'origine
t = 0
du temps). La phase n'est don pas unequantitéphysique,parontreladiérenedephaseaelleunsensphysique(voirparexemplelaformuledes
interférenes).Unediérenedephasepeutdonêtreperçueàonditiond'avoiruneréeptionstéréosopique.
Pourlessignauxoptiques,l'÷il droitet l'÷ilgauhereçoiventainsid'un mêmepointhaununsignalqui
nesediéreniequeparleursphases,elles-idépendentduheminparouruparlesignal:
2
onnoteraqu'ilestpossibledesepasserdesnotationsomplexespourreprésenterlephénomèned'interférenes,néanmoins
elui-iprésenteunestruturemathématiqueidentiqueàelledesnombresomplexes:
|z 1 + z 2 | 2 = |z 1 | 2 + |z 2 | 2 + 2ℜ(z 1 z 2 )
.k 1 k 2
f droit (t) = Ee ı(ωt+
R
C 1
~ k 1 ·d~ ℓ+φ 0 )
f gauche (t) = Ee ı(ωt+
R
C 2
~ k 2 ·d~ ℓ+φ 0 )
⇒ ∆φ = Z
C 2
~k 2 · d~ℓ − Z
C 1
~k 1 · d~ℓ
Plus le pointsoure est loin moinsla diéreneentre leshemins parourusest grande et donplus la
diérene dephase gauhe/droiteest faible. Ainsile erveauinterprète ladiérene de phase ommeune
mesuredeladistanedelasoure;equi permet lavisionà3dimensions.
Pourlessignauxaoustiquesleprinipe estle même, diérenedephaseet intensité des signauxentre
lesoreilles droite et gauhe permettent derepérer laposition spatialede lasoure. Néanmoinse système
physiologiqueest moinseaequepourlessignauxoptiques(d'oùlamultipliationdesystèmesaudio5.1
remplaçantlessystèmesstéréolassiques).
1.3 Struture mathématique de l'espae des signaux et distribu-
tions
1.3.1 L'espae des signaux physiques
L 2 ( R , dt)
On a vu qu'un signalest représenté par une fontion du temps à valeurs dans
C
(an de représenter les interférenes). De plus on doit pouvoiradditionner deux fontions représentant des signaux (pour lessuperposer). Et enn,on avu que l'intégrale du module arréreprésentait l'énergie portée parun signal,
elle-idevantêtrenie,lesfontionsdoiventêtredearrésommable:
Z +∞
−∞
|f (t)| 2 dt < +∞
Dénition2. L'ensembledesfontionsàvaleursomplexesde arrésommable,muni d'unestrutured'es-
pae vetoriel (addition desfontions etmultipliationd'une fontion parunsalaire)et dela norme :
kf k =
sZ +∞
−∞
|f (t)| 2 dt
est noté
L 2 ( R , dt)
(après avoir identié les fontions qui ne se diérenient que pour un nombre ni depoints).
L 2 ( R , dt)
estunespaede Hilbert,'estàdireque sionsedonne unesuite designaux(f n (t)) n∈ N
tellequeladiéreneentredeuxsignauxonséutifs devientnulleàlalimite:
n→∞ lim kf n+1 − f n k = 0
alorsilexisteunsignallimite
f (t) ∈ L 2 ( R , dt)
telquen→∞ lim kf n − f k = 0
1.3.2 Pereption intégrée et signaux réalistes
Un déteteurdesignauxréalistenedétete pasunsignalinstantanément,maisintègrelesignalsurune
période
T
:f (t) → f p (t) =
1 T
R T
0 f (t ′ )dt ′
sit ∈ [T, 2T ]
1 T
R 2T
T f (t ′ )dt ′
sit ∈ [2T, 3T ]
1 T
R 3T
2T f (t ′ )dt ′
sit ∈ [3T, 4T ] ...
Depluslaréponseduréepteursurunepériodederéeptionn'estpasnéessairementplane,maispeutêtre
unefontion. D'unemanièregénérale,unsystèmede réeptionintégratifest représenté parune fontion
g
tellequelerésultatdelapereptionest
hg|f i = Z ∞
−∞
g(t)f (t)dt
Uneréponseplaneestdonnéeparlafontionporte:
Π(t) =
( 1
si|t| < 1 2 0
sinon-2 -1.5 -1 -0.5 0.5 1 1.5 2
0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 ÛH t L
danseas,onintègrelesignalsurune fenêtre:
hΠ|f i = Z 1/2
−1/2
f (t)dt
Lesfontionsqui représententdonlesréponsesdessystèmesàunsignalsontelles-mêmesdessignaux,
maisquiappartiennentàunelasseplusréduiteque
L 2
.Eneetsesontdesfontionsàsupportborné('estàdire qu'ilexiste
a
etb
dansR
tels quef (t) = 0 ∀t < a
et∀t > b
). On note et ensembleD( R , dt)
. Lesfontionsàsupportborné sontenfaitlessignauxréalistesdupointdevuephysique,
a
représentantladate dedébutd'émissiondusignaletb
landel'émission.AlorsquedansL 2
setrouvedessignauxquisontémisdepuistoujours(
t → −∞
)etdontl'émissionnes'arrêtejamaist → +∞
.1.3.3 Idéalisation des signaux
Considéronslesfontions
Π n (t) = nΠ(nt) =
( n
si|t| < 2n 1 0
sinonCesontdessignauxréalistes(
Π n ∈ D
)orrespondantàunefenêtred'intégrationquidevientdeplusenplus faibleaven
.Unsignalf ∈ L 2
estdonintégréommehΠ n |f i = Z ∞
−∞
Π n (t)f (t)dt = Z 2n 1
− 2n 1
nf (t)dt = n
F ( 1
2n ) − F(− 1 2n )
où
F
estune primitivedef
.Enfaisanttendre
n
versl'inni,onaunefenêtre quidevientdeplusenplusfaiblepourseonentrersurlepoint
t = 0
.Onpeutdonpenserqu'enintégrantlesignalsurunefenêtredeplusenplusourte,lerésultattendeverslavaleurdusignalen0.Eneet:
n→∞ lim hΠ n |f i = lim
n→∞
Z +∞
−∞
Π n (t)f (t)dt
= lim
n→∞ n (F (1/(2n)) − F(−1/(2n)))
= lim
h→0
F (0 + h/2) − F (0 − h/2) h
= F ′ (0)
= f (0)
Unsystèmeparfait(lalimite
n → ∞
)quimesurelesignalàl'instantt = 0
devraitdonorrespondreà:hδ|f i = f (0)
où
δ
serait la fontion du signal impulsionnel que l'on obtiendrait si on pouvait intervertir la limite et l'intégrale:n→+∞ lim Z +∞
−∞
Π n (t)f (t)dt = Z ∞
−∞
δ(t)f (t)dt
Bien entendu la limite et l'intégrale ne peuvent pas être interverties, et l'objet
δ
n'est pas une fontion(
δ(t) = 0 ∀t 6= 0
etδ(0) = ∞
).L'objet
δ
estequel'onappelleunedistribution(δ
estladistributiondeDira),etonditqueδ
estlalimitefaiblede
Π n
:w
lim
n→∞ Π n (t) = δ(t) ⇐⇒ lim
n→∞
Z ∞
−∞
Π n (t)f (t)dt = Z +∞
−∞
δ(t)f (t)dt = f (0) ∀f ∈ L 2
-1-0.75 -0.5 -0.25 0.250.50.75 1 0.5
1 1.5 2 2.5 3 3.5 ÛH 4 t L
-1-0.75 -0.5 -0.25 0.250.50.75 1 0.5
1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 ä 2 HtL
-1-0.75 -0.5 -0.25 0.250.50.75 1 0.5
1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 ä 3 HtL
-1-0.75 -0.5 -0.25 0.250.50.75 1 0.5
1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
∆ HtL
L'ensemble des distributions (ensemble des limites faibles des signauxréalistes) est noté
D ′ ( R , dt)
. Lepassagedes fontions aux distributions (des fontionsgénéralisées ave des propriétés étranges omme
δ
)traduitlefaitquel'onproèdeàuneidéalisation(auunsystèmephysiqueréelneprésenteunsignalimpul-
sionnelmaisaumieux unsignalémissurunefenêtre temporellefaible).
Notons que les signaux fondamentaux que l'on a onsidérés dans la setion préédente
f (t) = Ee ı(ωt+φ)
ne sont pas dessignaux physiques puisque
kf k = +∞
mais desidéalisations de signaux du typef n (t) = Π(t/n)Ee ı(ωt+φ)
pourlesquels:kf n k 2 = Z n/2
−n/2
E 2 dt = nE 2 < ∞
w
lim
n→∞ f n (t) = f (t)
Cessignauxidéaliséessontdondesdistributionspartiulières,assimilablesàdesfontionsquine sontpas
dearrée sommable(signaux transportantune énergieinnie) quel'on appelledes distributions régulières
(lesdistributions quinepeuventpasêtreassimiléesàdesfontionsomme
δ
sontappeléessingulières).Lorsquel'onveutune impulsionenpoint
t 0
diérantde0
,onutiliseladistributionδ t 0 (t) = δ(t − t 0 )
:hδ t 0 |f i =
Z +∞
−∞
δ(t − t 0 )f (t)dt = f (t 0 ), ∀f ∈ L 2
Dualité temps-fréquene : série et
transformée de Fourier
Commeonl'avu, lessignauxpeuventêtreperçussoitentempssoitenfréquene.Ilestdonnéessaire
de pouvoirreprésenter en temps
t
(ens
) et en fréqueneν
(ens −1
= Hz)et de pouvoirpasser de l'un àl'autre.C'est lebut deehapitre.
2.1 Série de Fourier d'un signal périodique
Considéronsunsignalpériodiqueélémentaire:
f (t) = Ee ı(ωt+φ)
Il est lair puisque e signal n'est omposée que d'une seule fréquene
ν 0 = 2π ω
, que dans l'espae desfréqueneslesignalserareprésentéparunefontionn'indiquantquelavaleur
ν 0
,'estàdireunedistribution deDira:f (t) = Ee ı(ωt+φ) ↔ f ˆ (ν) = Ee ıφ δ(ν − ν 0 )
Lepassagedelareprésentationdusignalentemps
f
àsa représentationenfréquenef ˆ
est appeléetrans-forméedeFourier(onnote
f ˆ (ν) = TF[f ](ν)
etf (t) = TF −1 [ ˆ f ](t)
)Pourunsignalpériodiquequelonque,ondémontrelerésultatsuivant:
Théorème1. Soit
t 7→ f (t)
unefontionT
-périodique(f (t + T ) = f (t)
,∀t
).Alorsonpeutériref
souslaforme d'unesérie :
f (t) = X +∞
k=−∞
c k e ı2πkν 0 t
ave
c k = 1 T
Z T /2
−T /2
f (t)e −ı2πkν 0 t dt
et
ν 0 = T 1
Dénition3.Soit
f
unefontionT
-périodique,l'ensembledesoeientsc k
deladéompositionpréédente estappelé spetreenfréquenesdusignalf
.La déomposition en série de Fourierdéompose le signalpériodique en une superposition de signaux
élémentairesdontlesfréquenessontdesmultiplesdelafréquenedepériodiité.Lespetredisret
{c k , k ∈ Z }
représenteainsilepoidsdehaundessignauxélémentairesdansladéomposition.Deettedéomposition,ontirelareprésentationenfréquenes d'unsignalpériodique :
f (t) =
+∞ X
k=−∞
c k e ı2πkν 0 t T F −−→ f ˆ (ν) =
+∞ X
k=−∞
c k δ(ν − kν 0 )
Dénition4. Soitunefontion
T
-périodiquef
.ν 0 = T 1
estappelée fréquenefondamentale def
.Lesfon-tions
t 7→ c k e ı2πkν 0 t
avek ∈ Z
,sontappeléesharmoniques def
.|c k | 2
estlepoidsde lak
-ièmeharmoniquedanslesignal
f
.Dansunson,'estlapréseneetlepoidsrelatifdesdiérentesharmoniquesquimodieletimbre(equi
diérenieunLa440Hzd'uneguitare,dumêmeLad'uneûte).
-2 -1 1 2 t
1 2 3 4 Re@fHtLD
-15 -10 -5 5 10 15 Ν
0.2 0.4 0.6 0.8 TF@fDH 1 Ν L
Partie réellede
f (t) = P +∞
k=−∞
1
|k|! e ı2πk3t
etf ˆ (ν)
2.2 Transformée de Fourier d'un signal quelonque
Lorsqu'un signal présente une périodiité, on a vu que l'on pouvait représenter elui-ià l'aide d'une
sommedisrètesurlessignauxélémentaires
e ı2πνt
pourlesfréquenesν
multiplesdelafréquenefondamen-tale. En l'absene de périodiité, il est lair que le signalne vase déomposersur un ensemble disret de
fréquenesmaissurtoutleontinuum.En utilisantunedéompositionsurtouslessignauxélémentaires,on
trouveladénitiongénéraledelatransforméedeFourier:
Dénition5. Soit
f ∈ L 2 ( R , dt)
,ondénitla transforméede Fourierdusignalf
par1f ˆ (ν) = TF[f ](ν) =
Z +∞
−∞
f (t)e −ı2πνt dt
ave
f (t) = TF −1 [ ˆ f ](t) = Z +∞
−∞
f ˆ (ν)e ı2πνt dν
Danseas, lespetreenfréquenesde
f
estlafontionν 7→ f ˆ (ν)
.Théorème 2(FormuledePareval-Planherel). Soit
f, g ∈ L 2 ( R , dt)
deuxsignaux. AlorsonaZ +∞
−∞
g(t)f (t)dt = Z +∞
−∞
ˆ
g(ν) ˆ f (ν)dν
⇐⇒ hg|f i = hˆ g| f ˆ i
De la formule de Pareval-Planherel on tire que l'énergie totale transportée par un signal, peut être
aluléesoit àpartirdesareprésentationentemps soitàpartirdesa représentationenfréquene:
E f = Z +∞
−∞
|f (t)| 2 dt = Z +∞
−∞
| f ˆ (ν )| 2 dν
On a déjà dit que
t 7→ |f (t)| 2
était la densité d'énergie par unité de temps transportée par le signal.La fontionν 7→ S f (ν) = | f ˆ (ν)| 2
estl'énergie parunité defréquenetransportéepar lesignal.AutrementditS f (ν )dν = | f ˆ (ν)| 2 dν
estl'énergietransportéedanslesfréquenesdeν
àν + dν
parlesignal.Dénition6. Onappelle lafontion
ν 7→ S f (ν) = | f ˆ (ν)| 2
densité spetraled'énergie (DSE).1
enfaitette dénitions'appliqueà
D
,ledomainedel'opérationTF
estensuiteétenduàL 2
parpropriétédeslimites2.3 Propriétés des transformées de Fourier
•
Linéarité:∀α, β ∈ C , ∀f, g ∈ L 2 TF[αf + βg](ν) = αTF[f ](ν) + β TF[g](ν)
⇐⇒ αf \ + βg = α f ˆ + β g ˆ
•
Transpositionetonjugaison :∀f ∈ L 2 f T (t) = f (−t) TF[f T ](ν ) = ˆ f(−ν)
∀f ∈ L 2 TF[f ](ν) = ˆ f (−ν )
•
Changementd'éhelle:∀f ∈ L 2 , ∀α ∈ R ∗ TF[f (αt)] = 1
|α| f ˆ ( ν α )
•
Translation:∀f ∈ L 2 , ∀t 0 ∈ R TF[f (t − t 0 )] = e −ı2πνt 0 f ˆ (ν )
•
Modulationdephase:∀f ∈ L 2 , ∀ν 0 ∈ R TF[e ı2πν 0 t f (t)] = ˆ f (ν − ν 0 )
•
Dérivations:∀f ∈ L 2 , TF[f ′ ](ν) = f b ′ (ν) = c df
dt (ν) = 2ıπν f ˆ (ν)
∀f ∈ L 2 , ∀n ∈ N ∗ , TF[f (n) ](ν) = f d (n) (ν) = d d n f
dt n (ν) = (2ıπν) n f ˆ (ν )
∀f ∈ L 2 , ∀n ∈ N ∗ , g(t) = (−2ıπt) n f (t) TF[g] = ˆ f (n) (ν ) = d n f ˆ dν n (ν)
2.4 Transformées de Fourier lassiques
f (t) TF(f )(ν) = ˆ f (ν)
Π(t) sin(πν)
πν = sinc(πν )
δ(t) 1
1 δ(ν)
e ı2πν 0 t δ(ν − ν 0 )
cos(2πν 0 t) δ(ν − ν 0 ) + δ(ν + ν 0 )
2
sin(2πν 0 t) δ(ν − ν 0 ) − δ(ν + ν 0 )
2ı
e −πt 2 e −πν 2
e −|α|t 2α
α 2 + 4π 2 ν 2 vp[ 1
t ] −ıπsgn(ν)
sgn(t) − ı
π vp[ 1 ν ]
H (t) 1
2 δ(ν) − ı 2π vp[ 1
ν ]
lafontionsigneétantdéniepar
sgn(t) =
−1
sit < 0
0
sit = 0
+1
sit > 0
ladistributionvaleurprinipaleestdénie par
∀f ∈ L 2 , hvp[ 1
t ]|f i = lim
ǫ→0
Z
]−∞,−ǫ[∪]+ǫ,+∞[
f (t) t dt
⇐⇒ vp[ 1
t ] =
wlim
ǫ→0
1
t (1 − Π( t 2ǫ ))
etlafontiondeHeavisideest déniepar
H (t) =
0
sit < 0
1
2
sit = 0
+1
sit > 0
-2 -1.5 -1 -0.5 0.5 1 1.5 2 t
-4 -2 2 4 1t
-3 -2 -1 1 2 3 Ν
-1 -0.75 -0.5 -0.25 0.25 0.5 0.75
sgnH 1 Ν L
-1 1 2 3 t
2 4 6 8 10 e - È Α Èt
-4 -3 -2 -1 1 2 3 4 Ν
0.2 0.4 0.6 0.8 1
2 Α Α 2 + 4 Π 2 Ν 2
-3 -2 -1 1 2 3 t
0.2 0.4 0.6 0.8 1 e -Πt 2
-3 -2 -1 1 2 3 Ν
0.2 0.4 0.6 0.8 1 e -ΠΝ 2 -1 -0.75 -0.5 -0.25 0.25 0.5 0.75 1 t
-1 -0.75 -0.5 -0.25 0.25 0.5 0.75 cosH2ΠΝ 1 0 tL
-6 -4 -2 2 4 6 Ν
0.5 1 1.5 2 2.5 TF@cosH2ΠΝ 3 0 tLD
-4 -2 2 4 t
0.2 0.4 0.6 0.8 1
∆ HtL
-4 -2 2 4 Ν
0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 TF@ ∆ D -1 -0.75 -0.5 -0.25 0.25 0.5 0.75 1 t
0.2 0.4 0.6 0.8 ÛHtL 1
-6 -4 -2 2 4 6 Ν
-0.4 -0.2 0.2 0.4 0.6 0.8 sincH 1 ΠΝ L
2.5 Transformée de Fourier d'un signal spatial
Un signal spatial
(x, y) 7→ f (x, y)
((x, y)
enm
) ommeune image possèdeaussi une représentationen fréquenesspatiales(ν x , ν y )
(enm −1
).Dans easlatransforméedeFourierestTF[f ](ν x , ν y ) = ˆ f (ν x , ν y ) = Z +∞
−∞
Z +∞
−∞
f (x, y)e −ı2π(ν x x+ν y y) dxdy
Traitement du signal : onvolution,
ltrage et fontions de transfert
Dans ehapitre,ons'intéresseautraitementdessignauxparunsystèmeanalogiqueouàl'eetqu'un
systèmeintermédiaireasurunsignal:
signald'entrée
−→
système traitantlesignal−→
signaldesortieexemple: signaléletrique
−→
haut-parleur−→
signalaoustiqueDans et exemple le système sert à onvertir la nature physique du signal.Un tel système s'il était idéal
n'aeteraitpaslesignallui-même(maisseulementsonsupportphysique);maisdanslaréalité,lessystèmes
derestitution modient lesignalàause de leursimperfetionset deleurs limitationsphysiques.Dans e
asletraitementdusignalestenfaitunealtérationdusignalparlesystème.
Maisdansd'autresexemples,lamodiationdusignalparlesystèmeestlebut reherhé:
exemple2:uneguitareéletrique,
signaléletro-aoustiqueissudesordes
−→
pédalededistorsion−→
signaldistorduIl va don s'agir de modéliser mathématiquement l'eet d'un système de traitement du signal par un
opérateur
H
:f in (t) −→ H f out (t)
oudanssareprésentationenfréquene:
f ˆ in (ν ) −→ H ˆ f ˆ out (ν)
3.1 Filtrage et fontions de transfert
Considéronsunsignald'entrée
ν 7→ f ˆ in (ν)
dans unsystèmequi vaavoirpoureetdeneonserverquelesfréquenes setrouvantentre
[ν 0 − ∆ν, ν 0 + ∆ν]
('est parexempleleas entéléphonie, onneonserve quelesfréquenesmédiumslesmieuxperçuesparl'oreilleandelimiterlaquantité d'informationsàtransmettre),onaalors
f ˆ in (ν) −→ H ˆ f ˆ out (ν) =
( f ˆ in (ν)
siν ∈ [ν 0 − ∆ν, ν 0 + ∆ν]
0
sinonUnetelleopérations'appelleunltrage.On voit quedans eas,l'opérationonsistantàne onserverque
ertainesfréquenespeutêtreériteommesuit:
f ˆ out (ν ) = ˆ f in (ν)Π
ν − ν 0
2∆ν
L'opérateuronsistedon àmultiplier le signald'entrée parlafontion porte
ν 7→ Π((ν − ν 0 )/(2∆ν ))
.D'une manière générale, un ltrage peut au lieu de supprimer ertaines fréquenes, se ontenter des les
atténuer.Demêmeertainesfréquenespourraientêtreampliées.Ainsi,onadansl'espaedesfréquenes:
Dénition 7. L'ation d'un système de ltrage sur un signal représenté en fréquene est donnée par la
multipliation dusignal d'entréeparune fontion
ν 7→ H ˆ (ν ) ∈ D( R , dν)
:f ˆ out (ν ) = ˆ f in (ν) ˆ H (ν)
Lafontion
H ˆ
estappeléefontion detransfert.Un exempleintéressantdefontiondetransfertesteluidultrepasse-bas:
H(ν) = Π ˆ ν
2ν c
Ce ltre supprimetoutes lesfréquenesau dessus de
ν c
(ν c
est appelé fréquenede oupuredu ltre).Onreviendrasuretexempleplustardaril posedesproblèmesphysiques.
3.2 Produit de onvolution
Onavu omment estmodéliséletraitementd'unsignaldanssa représentationen fréquenes.On s'in-
téressemaintenant àla représentation en temps d'un traitement du signal. On sait que le passage d'une
représentationàuneautresefaitàl'aidedelatransforméedeFourier.Onmontrelerésultatsuivant:
Théorème 3. Soient
f , ˆ g ˆ ∈ L 2 ( R , dν)
,alorsTF −1 [ ˆ f ˆ g](t) =
Z +∞
−∞
f (ξ)g(t − ξ)dξ
où
f = TF −1 [ ˆ f ]
etg = TF −1 [ˆ g]
.Dénition8. Onappelle produitde onvolution, la loide omposition
∗ : L 2 × L 2 → L 2
dénieparf (t) ∗ g(t) =
Z +∞
−∞
f (ξ)g(t − ξ)dξ
Onadon
TF[f ∗ g](ν ) = ˆ f(ν)ˆ g(ν) TF −1 [ ˆ f ˆ g](t) = f (t) ∗ g(t)
Onadonpourletraitementdusignal:
f ˆ out (ν ) = f in (ν) ˆ H (ν)
f out (t) = TF −1 [ ˆ f out ](t)
= TF −1 [ ˆ f in H ˆ ](t)
= Z +∞
−∞
f in (ξ)H(t − ξ)dξ
= f in (t) ∗ H (t)
où
H
est transforméedeFourierinversedelafontiondetransfert.OnadonDénition9. L'ationd'unsystème de traitementdusignal représenté entempsest donnéeparleproduit
de onvolutiondusignal d'entréeparune fontion
t 7→ H (t) ∈ D( R , dt)
:f out (t) = f in (t) ∗ H(t)
Lafontion
H
estappeléeréponse impulsionnelle dusystème.Onappelle
H
réponseimpulsionnellearladistributiondeDira(uneimpulsiontemporelle)estl'élément neutreduproduitdeonvolution:δ(t) ∗ H (t) = Z +∞
−∞
δ(ξ)H(t − ξ)dξ = H (t)
Ainsisi lesignalenentréeestuneimpulsion
f in (t) = δ(t)
,lesignaldesortieseralaréponseimpulsionnelleψ out (t) = H(t)
.3.3 Propriétés du produit de onvolution
•
Élémentneutre:∀f ∈ L 2 f (t) ∗ δ(t) = δ(t) ∗ f (t) = f (t)
•
Commutativité:∀f, g ∈ L 2 f (t) ∗ g(t) = g(t) ∗ f (t)
•
Assoiativité:∀f, g, h ∈ L 2 f (t) ∗ (g(t) ∗ h(t)) = (f (t) ∗ g(t)) ∗ h(t) = f (t) ∗ g(t) ∗ h(t)
•
Linéarité:∀f, g ∈ L 2 , ∀α, β ∈ C f (t) ∗ (αg(t) + βh(t)) = αf (t) ∗ g(t) + βf(t) ∗ h(t)
3.4 Le problème de la ausalité
Reprenonsl'exempledultrepasse-basparfait,sa fontiondetransfert est
H(ν) = Π ˆ ν
2ν c
Onadonpourréponse impulsionnelle:
H (t) = TF −1 [ ˆ H ](t) = sin(2πν c t) πt
D'où, si
f in (t) = δ(t)
,f out (t) = sin(2πν πt c t)
. Donf out (t) 6= 0
pourt < 0
, on reçoit le signalavant queelui-in'aitété émis!An dene pasviolerle prinipede ausalité,unltretemps réel doitdonvérier
H(t) = 0
,∀t < 0
.IlfautdonveilleràequeH(t) = H 0 (t) H (t)
où
H 0
estuneréponse impulsionnellequelonque.OnaalorsH ˆ (ν ) = 1
2 H ˆ 0 (ν) − ı
2π H 0 (ν) ∗ vp[ 1 ν ]
= 1
2 H ˆ 0 (ν) − ı 2π lim
ǫ→0
Z
R \[−ǫ,ǫ]
H 0 (ξ) ξ − ν dξ
3.5 Corrélation
Onrappellequeladensitéspetraled'énergied'unsignal
f
est donnéeparS f (ν) = | f ˆ (ν)| 2
Ons'intéresseàl'équivalentdelaDSEdansl'espaedutemps :
R f (t) = TF −1 [S f ](t) = f (t) ∗ f (−t) = Z +∞
−∞
f (ξ)f (ξ − t)dξ
Dénition10. Lafontion
R f = f ∗ f T
estappelée fontiond'autoorrélationdef
.R f (0) = Z +∞
−∞
|f (ξ)| 2 dξ = E f
en0lafontiond'autoorrélationestl'énergietotale dusignal.Supposons que
f
soitT
-périodique,alorsR f (T ) E f
= 1
E f
Z +∞
−∞
f (ξ)f (ξ − T )dξ
= 1
E f
Z +∞
−∞
f (ξ)f (ξ)dξ
= 1
R f (T )/R f (0) = 1
traduit le fait quef (t − T ) = f (t) ∀t
. En fait la fontion d'autoorrélation norméet 7→ R f (t)/R f (0)
mesurelaressemblanedusignaloriginelavelesignaltranslatédansletempsd'uneduréet
(retardé det
sit > 0
ou avané de|t|
sit < 0
).R f (t)/R f (0) ≤ 1
,= 1
si le signaltranslaté est égaleau signal originel.
R f
permet don de repérer la régularité d'un signal, des motifs répétés, et... Elle estpartiulièrementutilepourrepérerrégularitéset motifsdansunsignaltrèsbruité.
Onpeutgénéraliserenherhantàétudierlaressemblaneentredeuxsignauxquelonques:
Dénition11. Soient,
f, g ∈ L 2
deuxsignaux. Onappellefontion d'interorrélationdessignauxf
etg
lafontion
R f g (t) = f (t) ∗ g(−t) = Z +∞
−∞
f (ξ)g(ξ − t)dξ
Danseassi lesignal
g
est enfaitlesignalf
retardéd'unlapsdetempsT
,onauraR f g (T )
p R f (0)R g (0) = 1
La fontion d'interorrélation normée
R f g (t)/ p
R f (0)R g (0)
permet de mesurer la ressemblane de deux signaux. En partiulier,f
etg
se ressemblent le plus lorsqueg
est translaté dulaps de tempsT
tel queR f g (T )/ p
R f (0)R g (0)
soit maximal.3.6 Exemples de traitement du signal
3.6.1 Moyenne glissante
Ils'agitdelaréponse impulsionnelle:
H(t) = Π(αt), α ∈ R
etdondelafontiondetransfert
H ˆ (ν) = sin( πν α ) πν
f out (t) = f in (t) ∗ H (t)
=
Z +∞
−∞
f in (t)Π(αt − αξ)dξ
=
Z t+ 2α 1 t− 2α 1
f in (ξ)dξ
Cettetransformationquimoyennelesignalautourdehaquepoint
t
surunefenêtrede± 2α 1
,lisse lesignalensupprimantlesvariationsqui sedéroulentsuruneduréeinférieureà
1 α
.3.6.2 Optique de Fourier
Un système d'imagerie peutêtrereprésenté parune fontion detransfert
H(ν ˆ x , ν y )
. Ainsiune image àtraversunsystèmeoptiquevérie:
I out (x, y) = I in (x, y) ∗ H (x, y)
⇐⇒ I ˆ out (ν x , ν y ) = ˆ I in (ν x , ν y ) ˆ H (ν x , ν y )
Onmontrequ'enélairageohérent,l'amplitudedelatahededirationest laTFinversedelapupille.
Pourunobjetpontuelenposition
(x 0 , y 0 )
vueàtraversune lentille,onaI in (x, y) = δ(x − x 0 )δ(y − y 0 )
H ˆ (ν x , ν y ) = circ
q ν x 2 + ν y 2 ν c
où
circ(r) =
( 1
sir ≤ 1 0
sinonν c = sin(θ max )
γλ
θ max
étantl'anglequefaitlerayonissudel'objetparallèlel'axeoptiqueavelerayonleplusinlinéissudel'objetet passantàtraversla lentille;
λ
est lalongueurd'ondedurayonlumineux issude l'objet,γ
est legrandissementdelalentille.
H (x, y) = TF −1 [ ˆ H ](x, y) = J 1 (2π p
x 2 + y 2 ν c ) p x 2 + y 2 ν c
où
J 1 (z)
estlapremièrefontiondeBessel.D'où
I out (x, y) = (δ(x − x 0 )δ(y − y 0 )) ∗ H (x, y) = J 1 (2π p
(x − x 0 ) 2 + (y − y 0 ) 2 ν c ) p (x − x 0 ) 2 + (y − y 0 ) 2 ν c
Tahedediration=tahed'Airy
-15 -10 -5 5 10 15 r
-0.1
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
J 1 H r L r
Éhantillonnage
4.1 Prinipe de l'éhantillonnage
Considérons
f ∈ L 2 ( R , dt)
unsignal.Ils'agitd'unefontion ontinue(oupresquepartout ontinue)dutempsquel'onnepeutpasreprésentertellequelleeninformatique(queesoitpourgénérerlesignalparun
programmeinformatiqueoupouraquérirnumériquementunsignalanalogique).Ilvadonfalloirreprésenter
numériquement(parunesuitedenombre)lesignal,'estequel'onappelleunsignaléhantillonné.Onne
vadononserverle signalqu'à desinstantspartiuliers(ou àdespositionspartiulières si'est unsignal
spatial)
{..., t −2 , t −1 , t 0 , t 1 , t 2 , ...}
. Cettesuite de points est appelée éhantillonnage. Poursimplier, on va supposerquel'éhantillonnageestpériodiqueetintroduireT e
lapérioded'éhantillonnaget k = kT e
(∀k ∈ Z
, onposedepluslaréféreneàt 0 = 0
).Lesignaléhantillonnéestdonlasuite(f (kT e ), k ∈ Z )
,quel'onpeutreprésenterparladistribution
f e (t) =
+∞ X
k=−∞
f (t)δ(t − kT e ) = 1 T e
f (t) ⊔⊔
t T e
où
⊔⊔
est ladistributionpeigne deDira:⊔⊔ (t) =
+∞ X
k=−∞
δ(t − k)
4.2 Représentation en fréquenes d'un signal éhantillonné
Soit
f ∈ L 2
unsignalanalogique,f e
sonéhantillonnageetT e
lapérioded'éhantillonnage.Lareprésen- tationenfréquenedusignaléhantillonnéeest donnépar1
f ˆ e (ν) = TF[f e ](ν)
= 1
T TF[f e ⊔⊔(./T e )](ν)
= f ˆ (ν) ∗ ⊔⊔ (T e ν)
=
+∞ X
k=−∞
f ˆ (ν ) ∗ δ(T e ν − k)
= 1
T e +∞ X
k=−∞
f ˆ (ν) ∗ δ(ν − k T e
)
Ainsi la représentation en fréquenes d'un signal éhantillonné en temps est un spetre périodique, la
périodespetralétant
ν e = T 1
e
.
1
TF[⊔⊔] = ⊔⊔
Théorème 4 (Théorèmede Shannon). Soit
f
un signal analogique dont la représentation en fréquenef ˆ
estàsupportborné.Pouronvertiresignal analogiqueen unsignal numériquesansperted'information, il
fautquela fréquened'éhantillonnage
ν e = T 1
e
soit auminimumdoublede lafréquenedeoupure
ν c
def ˆ
.La fréquene de oupure étant dénie omme le plus petit réel positif
ν c
tel quef ˆ (ν) = 0
siν > ν c
et siν < −ν c
.Ceidéouledelareprésentationenfréquened'unsignaléhantillonné:
f ˆ e (ν) = ν e
X +∞
k=−∞
f ˆ (ν) ∗ δ(ν − kν e )
Ainsilemotifde
f ˆ (ν)
(quiestdetaille2ν c
)estreproduitpériodiquementpartranslationdeν e
surl'axedesfréquenes.
•
siν e > 2ν c
ilyaunvide entrelarépétitiondesmotifs,onaunsur-éhantillonnage.•
siν e = 2ν c
lesmotifss'enhaînentdiretementlesunsaprèslesautres,onaunéhantillonnageritique.•
siν e < 2ν c
lesmotifsvontsesuperposer,lasuperpositiondesmotifs surleszonesdereouvrementde larépétition vaproduire desinterférenes spetrales,f ˆ
ne seraplusorretementextratible def ˆ e
,on adon perdu de l'information. On aun sous-éhantillonnage (repliement spetral, enoreappelé
reouvrementspetral).
Danslapratique,onnepeutpaséhantillonnéunsignalaveunnombreinnid'éhantillons.Soit
N ∈ N
lenombred'éhantillonseetivementutilisés. Onaalors
f e (t) = f (t) ⊔⊔(ν e t)Π ν e t
N
d'où
f ˆ e (ν) = ˆ f (ν) ∗ ⊔⊔ (T e ν) ∗ sin(πN T e ν) πν
Unéhantillonnageniprovoquedonuneatténuationdesfréquenesauxbordsdesmotifs
f ˆ
(onsupposetoujours que elle-i est bornée), atténuationqui peut porter sur très grande partdu motif si le nombre
d'éhantillonsestfaible.
4.3 Éhantillonnage réaliste : éhantillonneur-intégrateur
Considérons un signal analogique
f
porté par un support physique (ondes aoustiques, ondes éle- triques,...)quel'onherheànumériser.Ondoitdondisposerd'unsystèmed'aquisitiondusignal.Physi-quement,il estimpossibledefabriqueruntelsystèmequi soitapabledemesurerinstantanémentlavaleur
dusignal analogique. Autrement dit, il est impossible deonstruire unsystème physiquedont la réponse
impulsionnellesoit
δ
,maisseulementdessystèmesqui intègrentlesignalsurunefenêtretemporelleavelapondérationd'uneréponseimpulsionelle
H
.Lesignaléhantillonnéestalors
f e (t) = ν e (f (t) ∗ H (t)) ⊔⊔(ν e t)
Onadondansledomainespetral
f ˆ e (ν ) = ⊔⊔ (T e ν) ∗ ( ˆ f (ν) ˆ H(ν ))
C'estdonlemotif de
f ˆ
moduléparlafontiontransfertdusystèmed'aquisitionquiserépète.Exemple:silesystèmeintègrelesignalsurunefenêtretemporelle
τ
,onaH(t) = 1
τ Π t
τ
etdon
H ˆ (ν ) = sin(πντ) πντ
Lesfréquenesauxbordsdesmotifs
f ˆ
sontatténués.4.4 Quantiation d'un signal
Une autre façonde représenter numériquement unsignal, et d'approherla fontion
t 7→ f (t)
parunefontionenesaliers,'estlaquantiation.Soit
q ≥ 0
lepasdequantiation,laversionquantiéedef
estf q (t)
tellequef q (t) = nq
si(n − 1/2)q ≤ f (t) < (n + 1/2)q
.4.5 Transformée Fourier disrète
And'analyser unsignalnumérique, onabesoindepouvoirréalisernumériquementuntransforméede
Fourier.
Soit
f ∈ D( R , dt)
unsignalanalogiqueàsupportborné.Pardénition,onaf e (t) =
+∞ X
k=−∞
f (kT e )δ(t − kT e )
Orommelesupportdusignalestborné,ilexiste
T c
telque∀t > T c
et∀t < −T c
,f (t) = 0
.Donl'expression préédenteseréduitàf e (t) =
+N/2 X
k=−N/2
f (kT e )δ(t − kT e )
où
N
estlenombredepointsd'éhantillonnagedanslesupportdef
:N =
2T c
T e
Onadonpourlareprésentationenfréquenes:
f ˆ e (ν ) =
+N/2 X
k=−N/2
f (kT e ) Z +∞
−∞
δ(t − kT e )e −ı2πνt dt
=
+N/2 X
k=−N/2
f (kT e )e −ı2πkνT e
PourqueladénitiondelatransforméedeFourierdisrèted'unsignalnumériqueonordeavel'éhan-
tillonnagedelatransforméedeFourierd'unsignaléhantillonné,onpose:
Dénition12 (TransforméedeFourierDisrète). Soit
f (t) = P +N/2
k=−N/2 f k δ(t − kT e )
unsignalnumérique.Latransforméede Fourierdisrètede e signalest
f ˆ (ν) =
+N/2 X
m=−N/2
f ˆ m δ(ν − mν e )
f ˆ m =
+N/2 X
k=−N/2
f k e −ı2πmk/N
Lapériodedel'éhantillonnagedelatransforméedeFourierquiaétéhoisiest
p = ν N e
e quiassuredenepasperdred'informationsurlesignaltemporel.
Si
f ˆ
estunsignalnumériqueenfréquene,satransforméedeFourierdisrèteinverseestf (t) =
+N/2 X
n=−N/2
f n δ(t − nT e )
f n = 1 N
N/2 X
k=−N/2
f ˆ k e ı2πnk/N
L'éhantillonnageduspetreinduisantunepériodiitédusignaldisrétisé(réiproquedufaitquel'éhan-
tillonnagedusignalinduitunepériodiitédanslespetre),onpeuttranslaterlealul destransforméesde
Fourierdisrètes:
f ˆ m =
+N X
k=0
f k e −ı2πmk/N
f n = 1 N
X N k=0
f ˆ k e ı2πnk/N
il faut juste alors faire attention que les fréquenes d'indies supérieursà
N/2
orrespondentaux fré- quenesnégatives(importantpourleltrage).Dans lapratique, le alul d'une transformée de Fourier disrète n'est pasaisée à ause de lasomme sur
lenombredepointsd'éhantillonnagequipeutprendrebeauoup detemps.Pourrésoudree problème,on
utilisenumériquementdesalgorithmesditsdeTransforméesdeFourierRapides(FFT).