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L'interprétation génétique et anthropologique de l'extension interradiculaire de l'émail dentaire

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L'interprétation génétique et anthropologique de l'extension interradiculaire de l'émail dentaire

SAUTER, Marc-Rodolphe, MOESCHLER, Pierre

SAUTER, Marc-Rodolphe, MOESCHLER, Pierre. L'interprétation génétique et anthropologique de l'extension interradiculaire de l'émail dentaire. In: Tolstov, Sergeĭ Pavlovich. VIIe Congrès international des sciences anthropologiques et ethnologiques. Vol. 2 . Moskva : Izd.

Nauka (glavnaja redakcija vostočnoj literatury), 1967.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:103702

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1 / 1

(2)

M. }{. ~auter, P. moescmer ~;:,msseJ

L'INTERPRETATION GENETIQUE ET ANTHROPOLOGIQUE DE L'EXTENSION INTERRADICULAIRE DE L'EMAIL DENTAIRE

M. P.

CoT3,

n.

MernJiep (lliseiiu.apHH)

rEHETJ1l·IECKA5I H AHTPOflOJIOnitiECKA5I IHITEPnPETAUH51 flPOT5DKEHHOCTH 3YEHOH 9MAJIH ME)K)J.Y KOPH5IMH 3YEOB

Dans une publication précédente (Sauter

et

Moeschler, 1%0) relative à l'étude d'une série de crânes provenant du cimetière de Saint-Prex (Vaud, Suisse). datant du haut moyen ùge et attribué aux Burgondes nous avons souligné la fréquence relativement forte des cas d'extension interradiculaire de l'émail et émis l'hypothèse, appuyée aussi sur d'autres arguments d'ordre anthropologique (proéminence de l'os malaire, incisives en pelles) et ethnographiques (déformation cranienne artificielle), d'un faible métissage mongoloïde explicable par les contacts qu'avaient eus les Burgondes avec les Huns en Germanie occidentale. Au cours de cette

&tude nous avions constaté qu'un examen à la loupe binoculaire faisait apparaître un certain nombre de cas qui auraient passé inaperçu autrc-- ment, du fait que l'émail du prolongement interracliculaire a plus d'un,~

fois disparu, à l'exception de restes infimes. Si l'on lir:nt compte de ces constations on aboutit, chez des groupes non mongoloïdes. à des fréquen- ces plus fortes que ce qu'on avait signalé. II valait la peine de reprendre cette enquête en l'élargissant à plusieurs autres séries et en soumettant les ré;;ultats à un traitement statistique approprié (les résultats détaillés seront publiés ultérieurement).

Ce travail a été limité à l'examen de séries mandibulaires, suisses, qui se répartissent ainsi (collections de l'Institut d'Anthropologie de l'Uni- versité de Genève): Néolithiques c!es cimetières de Barm<rz l ci Il (Co!- lombey, Valais) et de Chamblandes (Pully, Vaud).

Burgondes du cimetière de Saint-Prex (Vaud).

Médiévaux de Genève (cimetière de la Madeleine

et

de S;tint-Gcn·;tb) et de V auri (abbat:ale de Payerne).

On a ajouté quelques dents de Genève, prélevées sur des sujets vt·

vants (collection elu Dr. A. P(·rier).

1. Signification anthropologique·.

Nous commençons par les s(·rivs m0di[·vaks de Genève qui représen- tent notre mailTiel le plus al)(Jlld<lllL En considérant qu'il s'agit d'une seule population, nous indiquons la fré·quc·nn· cks types de ck~sin du bord de la couronne, selon la classification de Pcclersen ( 1949, p. 74; Sauter et

·~1oc::,~·hler, _I~GO;. p. 40!, _fig. 3), dont nous

g-rourons simplemrnl les ca-

tegoncs 0 a 3. l';ous c!Jsi,nguons Lt cknt (l'v\,, A\2 • l'vi:;), s:1 face (n'siibu- Iairc et linguale) et le côté (droit et :.;audw).

(3)

Dent 1 Face 1 Cat. 1

Mt vest. 6 5 4

i 0-3

M2 1 vest. 6 5

1 4

1

0-3 M3

j

vest. 6

5 4 0-3

Droit

.,,

15,63 4,17 42,71 37 ,.5)

n-96 39,29 11,10 34,52 13,09 n-84 16,00

4.00 40,00 40,00 n-25

1

\

Gauche

•j,

10,11

3.:~7

46,07 41.45 n-8::1 39.53 11,63 39,53 9.-30 n-86 10,00 10,00 35, JO 45,00

n-20

l

Face

l

Ca!. 1

ling. 6 5 4 0-3 ling. 6

5 4 0-3 ling. 6

5 4 0-3

Tableau Droit

.,,

0,00 1,00 4l.OO 59.00 n-100

1,2.5 1,25 42.50 5.5,00 n-80 4,00 0.0 J 36,00 60,00 n-2.5

Ga1Iche

.,.

0,00 0,00 41,68 56 -'32 n-87

1.18 1.18 31,76 65.88 n-8.5 0,00 0,00 30,()0 71). 00 n-20

Il ressort de ce tableau que c'est surtout sur la iace vestibulaire de M2 que se manifeste l'extension de l'émail des catégories 5 et 6 puisque celles-ci représentent 52,39% (d.) et 51,16% (g.) des cas, alors qu'elles ne sont que de 20,00% (d. et g.) sur M3 et 19,80% (d.) et 13,48% (g.) sur Mt.

Il ne semble pas y avoir d'asymétrie dans la fréquence. Mais nous nous proposons de reprendre ce point sur un plus grand nombre de cas;

en effet l'étude de la répartition par côté élimine un certain nombre de maxillaires où manquent des molaires à gauche ou à droite. De toute façon pour obtenir les fréquences globales (limitées ici à lvh) nous avons jugé nécessaire de tenir compte dans la mesure du possible de l'éventua- . lité d'une asymétrie, et nous avons compté les dents de tous les côtés

;droits et celles des côtés gauches sans côté droit correspondant; cela re- vient à faire une observation par individu pour la même face de la même dent On obtient alors, pour les séries d'époque historique les fréquences indiquées au tableau 2.

Tableau 2

Pro1·enance l Caté)(Orie M: Yest. 1 individus Nombre Fréque-n ce. •;,

Madeleine

-

6 52 39,69

et Saint-Gervais 5 15 11,45

4 50 38.17

o-3 14 10.69

Salnt-Prex 6 14 40. )()

5 1 2,86

4 17 48.57

0-3 3 8.57

Payerne 6 13 4-!,83

5 4 1-1.79

4 10 34.48

0-3 2 6,90

Si on les rend comparables à celles qu'ont publiées Pedersen et Thyssen (1942) en réunissant les catégories, on constate (tableau 3) que les séries suisses présentent des fréquences beaucoup plus élevées (jus- qu'à 58,6% pour Payerne) que celles observées chez les Danois.

(4)

ProvènanrL'

Esquimaux . . .

DanJ!S .

Madeleine St-Cier- vais.

Payer ne SH-'rex Genève

·' '

Tableau :1

•;, 1-S-G 1

j\\:: vcst.

9-1,2 83 ,(i 8~). :l

~n: 1 91,4 87,5

%1 5-ti M, vcst.

74,7 16,'1 51' l 58,G 42,9 5 !,0

Certes on peut penser que notre méthode de détection à la loupe bi·

noculaire, si elle était appliquée aux molaires d'Esquimaux examinées par Pedersen, aboutirait à un chiffre plus éle\·é, tout comme s'élèYerait lè pourcentage des Danois.

2. Signification génétique.

La répartition de ce caractère au sein des différentes population"

examinées peut faire penser qu'il obéit à un mode de transmission hér,~·­

ditaire; nous voulons tenter de mettre celui-ci en évidence.

Nous considérons, à titre d'hypothèse de travail, qu'il s'agit d'un ca- ractère mendélien simple sans dominance; que l'expression extrême (ca- tégorie 6) serait le fait de l'homozygote et indiquerait la présence du ca- ractère; que les catégories 5 et 4 représenteraient les hétérozygotes avec divers degrés de pénétrance, tandis que les catégories 0 à 3 exprimeraient l'homozygote correspondant à l'absence du caractère.

Nous supposons d'autre part, par commodité, que les populations étudiées sont panmixtiques. C'est certainement le cas des Genevois mé- diévaux, population urbaine d'une époque où Genève était particulière- ment ouverte aux courants humains (contacts avec les régions environ- . nantes, foires internationales). C'est un peu moins évident pour la série

. ;

·'-'

de Payerne, puisqu'il s'agit de squelettes ensevelis sous l'abbatiale, et [<::

qu'on peut supposer avoir appartenu à des familles nobles. C'est plus ·:h douteux pour le cimetière burgonde de Saint-Prex, qui s'étend sur plu- sieurs siècles et qui peut avoir correspondu à un groupe humain très res- treint. Quant aux Néolithiques, c'est à leur groupe que l'hypoth~se de la 1

panmixie s'applique le moins; nous y reviendrons. n Nous traduisons ainsi restimation de la fréquence des gènes dans le-:; ,~

populations envisagées

AI =gène présence; sa fréquence= p;

A2 =gène absence; sa fréquence . q.

Provenance

Genève (moyen âge) \ Payerne (moyen âge) . . St-Prex (haut moyen âge) J

Tableau -!

0.6) 069 0.6G

1 ' / , q

0.35 0.31 0 .. 14

Puisque nous considérons ces populations comme panmixtiques la répartition des gènes doit être p 2, 2pq, q 2 (tableau 5). . .

L'homogénéité des. trois populations a été testée

du

point

de vue

Cit'.'l îréquences observées dans chacune d'elles. Le X 2 calculé avec les chif- fres elu tableau 5 a donné O,GI.

(5)

Tableau 5

A lAI - GéPotn ("'i

Provenance

observé! c'timé

AIA2 1 A~.\2

ol"crvé 1 c'timé IOIJ'ervé \ c,ti

-~

1 Total .

mc

1

o:Ken·c 1 x-

Madeleine St-Oer-

vals. 52 54.5 65

Pa y erne 1.'3 1'3,8 14 St -f-r ex 14 15,1 18

Total . . . j 79 \ 97 1

60 14 12 . .5 2 15,8 3

19 1 16

2

·1

.5 .8 '1

!

111 2) 3.5

19) 0,91 0.46

1 0,70

Il semble donc qu'on puisse retenir l'hypothèse d'un caractère men- délien simple; mais il est évident que cela reste une hypothèse de travail, tant qu'elle n'a pas été vérifiée sur des séries en plus grand nombre et

racialement plus variées.

3. Cas des Néolithiques.

Les cimetières néolithiques ont donné les résultats suivants (ta- bleau 6):

Tableau G

\ •;, ~-)-61

Collombey. Barmaz I Co1lombey. Barmaz II Chamblandes

- - - ; - - -

1CO 81.9 100

86 6

63 7

6'3.6

Comparés avec les données de Pedersen et Thyssen ces chiffres se signalent par la haute fréquence des catégories 4-5-6 dans les trois sé- ries et le pourcentage de 5-6 plus élevé que celui des Esquimaux (sous réserve de ce que nous avons dit plus haut de la différence dans la mé- thode). Or il est exclu qu'il y ait le moindre rapport entre nos Néolithiques rhodaniens et les .Mongoloïdes. Mais l'interprétation génétique que nous proposons peut rendre compte de ce qui paraît une anomalie. En effet si l'extension interradiculaire de l'émail est un caractère génétique simple,' il n'est pas étonnant que la fréquence du gène en cause ne soit pas Ia même dans toutes les populations. Et en revenant sur la possibilité, évo- quée plus haut, que nos séries néolithiques représentent des isolats, on peut penser que la fréquence élevée qui les caractérise est clue à la sé- lection, et qu'elle ait été maintenue clans ces isolats.

Le problème sera repris en détail dans un travail ultérieur: il nous a paru utile, pour l'heure, d'en montrer l'existence et l'intérêt.

DISCUSSION

M. Martiny (France)

Je remercie l\1r. Sauter pour son intéressante communication. Y a- t-il des recherches faites sur l'homme de paléolithique?

M. R- Sauter (France)

Oui, il y a 2 cas comportant chaque fois l'extension interradiculair~' de l'émail dentaire.

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