Université de Liège Année académique 2019 – 2020
Algèbre
Titulaire: M. Rigo Assistants: C. Dubussy, A. Massuir
M.Rigo@uliege.be C.Dubussy@uliege.be, a.massuir@uliege.be
1 Espaces vectoriels I
Définitions [pages 121 et 123, version 2009-2010]
Un espace vectoriel sur Kou K-vectoriel est un ensembleE muni d’une application interne + :E×E →E
et d’une application interne
·: K×E →E qui jouit des propriétés suivantes:
(1) (E,+) est un groupe commutatif.
(2) pour tous x, y ∈E et tous scalaires λ, µ∈K (2.1) λ·(µ·x) = (λµ)·x,
(2.2) 1·x=x,
(2.3) (λ+µ)·x=λ·x+µ·x, (2.4) λ·(x+y) =λ·x+λ·y.
Des vecteurs v1, . . . , vn deE sontlinéairement indépendants si la seule façon d’obtenir le vecteur nul comme combinaison linéaire de v1, . . . , vn est de considérer une combinaison linéaire dont tous les coefficients sont nuls.
Exercices
1. Dans le C-espace vectorielE =C3, les vecteurs
v1 =
1 2i
3
, v2 =
0 4 i
, v3 =
3i
−14 7i
sont-ils linéairement indépendants ? Montrer que E peut être considéré comme un espace vectoriel ER sur R. Dans ER, les vecteurs v1, v2, v3 sont-ils linéairement indépendants ? Quelle est la dimension de ER ?
2. On considère (C,+,·) comme un espace vectoriel sur R. A quelles conditions sur z ∈ C les éléments 1 et z sont-ils linéairement dépendants ? A quelles conditions sur z ∈ C0 les éléments 1z et 1 sont-ils linéairement dépendants ? Démontrer que pour tout z ∈ C, les éléments 1, z et z2 sont toujours linéairement dépendants et trouver une relation linéaire entre eux.
3. Dans l’espace vectoriel des fonctions continues réelles, étudier l’indépendance linéaire de 1, sin etcos.
4. SoitB = (e1, e2, e3, e4)une base d’un espace vectoriel E. On donne les vecteurs e01 =e1+e2+e3, e02 =−e1+e2+ 2e3, e03 =e3−2e4, e04 =e1 −e2−e3. (a) Démontrer que B0 = (e01, e02, e03, e04) est une base de E.
(b) Exprimer la formule de changement de base permettant de passer de la base B à la base B0.
5. Démontrer que les polynômes P1, P2, P3 définis ci-après forment une base du R-espace vectoriel P2 des polynômes de degré inférieur ou égal à 2 à coefficients dansR:
∀z ∈C P1(z) = z, P2(z) = 2z+ 1, P3(z) =z2+ 2z+ 2.
Déterminer les composantes des polynômes Q1, Q2, Q3 dans cette base si
∀z ∈C Q1(z) = 1, Q2(z) = z, Q3(z) =z2.
Écrire en général les formules de changement de base établissant le lien entre les composantes des polynômes de P2 dans ces deux bases.
6. SoitB = (x1, . . . , xn) une base d’un espace vectoriel E. Démontrer que les vecteurs y1 =x1, y2 =x1+x2, . . . , yn=
n
X
k=1
xk
forment une base B0 de E et établir la formule permettant de passer de B à B0.
7. (Proposé) Démontrer que pour tout a ∈ R, les polynômes 1, z−a, (z−a)2 et (z−a)3 forment une base de l’espace des polynômes à coefficients dans R de degré inférieur ou égal à 3. Rechercher les composantes d’un élément quelconque dans cette base. Ecrire la formule de changement de base de cette base à la base 1, z, z2,z3 de cet espace.
8. (Proposé) Soient E un espace vectoriel de dimension 3 et (e1, e2, e3)une base de E. Sous quelles conditions sur les paramètres réels a et b les vecteurs
v1 =a e1+b e2 v2 =a e2+b e3, v3 =a e3+b e1
sont-ils linéairement indépendants? Forment-ils une base de E lorsque a =b = 1 ? Si oui, quelles sont les composantes du vecteur u= 2e1+e2 −e3 dans la base(v1, v2, v3)?
9. (Proposé)SoientV un espace vectoriel et des vecteursa1, a2, a3 ∈V linéairement indépen- dants. Les vecteurs
v1 =a1+a2+a3, v2 =a1−a2 +a3, v3 =a1+a2−a3 sont-ils linéairement indépendants ?
2 Espaces vectoriels II
1. SoitA =
4 2 6 3
. On définit les ensembles
F ={X ∈R22: AX = 0}, G={X ∈R22:XA = 0}, H ={X ∈R22: AX =XA}.
Démontrer que F, G et H sont des sous-espaces vectoriels de R22. Donner une base et la dimension de chaque sous-espace. Décrire F ∩G, F ∩H et G∩H.
2. Dans cet exercice,P2 désigne l’espace vectoriel des polynômes de degré inférieur ou égal à2.
Montrer que
L={P ∈ P2:∀z ∈C0 z2P 1
z
=P(z)}
et
M ={P ∈ P2: ∀z ∈ P(z+ 1) =P(−z)}.
sont des sous-espaces vectoriels deP2. Déterminer la dimension et une base deL,M,L+M et L∩M.
3. Soient
Sn={A∈Cnn: Ae=A} etAn={A∈Cnn: Ae=−A}.
Démontrer que ce sont des sous-espaces vectoriels deCnn. Donner des bases et les dimensions de Sn etAn. Montrer qu’on a Cnn=Sn⊕An.
4. Soient A etB les parties de R4 définies par
A =
x1 x2 x3 x4
∈R4:
2x1+ 3x2 = 0 x3 =x24+ 1
et B =
−3 2 0 0
,
0 0 1 0
,
0 0 0 1
.
Soient F et G les sous-espaces vectoriels de R4 engendrés respectivement par A et B. Dé- montrer qu’on a F =G.
5. (Proposé) Soit E ={f: R→R}, considéré commeR-espace vectoriel. Soient
P ={f: R→R: f(−x) = f(x) ∀x∈R} et I ={f:R→R:f(−x) = −f(x) ∀x∈R}.
Démontrer qu’on a E =P ⊕I.
6. (Proposé) Soient
Hn ={A∈Cnn:A∗ =A}et Un={A∈Cnn: A∗ =−A}.
Démontrer, si possible, que ce sont des sous-espaces vectoriels deCnnet qu’on aCnn =Hn⊕Un lorsque Cnn est vu
(a) comme un C-espace vectoriel;
(b) comme un R-espace vectoriel.
3 Polynômes de C [z]
1. Effectuer la division euclidienne de z5+ 2z4−z3+ 22z par z2 −4z+ 1.
2. Déterminer des polynômes U etV tels que (z7−z−1)U + (z5+ 1)V = 1.
3. Soient a∈Ret n∈N0. Calculer le reste de la division de (sin(a)−zcos(a))n par z2+ 1.
4. Quels sont les polynômes P de degré au plus égal à 5 tels que P + 10 soit divisible par (z+ 2)3 et P −10soit divisible par (z−2)3 ?
5. Démontrer que z104+z93+z82+z71+ 1 est divisible par z4+z3+z2+z+ 1.
6. (Interro 5 mars 2007) Résoudre dans Rl’équation x3 −7x2−28x+ 160 = 0
sachant qu’elle admet une solution négative ainsi que deux solutions positives dont l’une est le double de l’autre.
7. (Examen juin 2012) Le polynôme z9+ 2z5 + 3z4 + 5z2+ 6z + 7 possède-t-il un zéro de module supérieur à 9?
8. (Interro 14 octobre 2013) Pour chacune des trois applications suivantes, déterminer s’il s’agit d’une injection et/ou d’une surjection:
• f:C→C, z 7→z+ 1 +i
• g: C→C, z7→zeiπ/2
• h: C→C, z7→z2
9. (Interro 18 février 2013) Soit n≥2un entier. Factoriser zn−1dansC. En déduire que zn−1et Dz(zn−1)n’ont pas de zéro commun. Déterminer la valeur du produit suivant
n−1
Y
k=1
e2ikπ/n.
10. (Proposé) Calculer un pgcd de z6−7z4+ 8z3−7z+ 7 et 3z5−7z3+ 3z2−7.
11. (Proposé)Pour quelles valeurs complexes dea, b, c,le polynôme z5+ 2z4+ 6z3+az2+bz+c est-il divisible par les polynômes z(z−1), (z−1)2 ouz2+ 1 ?
12. (Proposé) Soit n ∈N0 \ {1}. Démontrer que 1est un zéro triple du polynôme z2n−nzn+1+nzn−1−1.
4 Fractions rationnelles
1. Décomposer en fractions rationnelles simples sur C la fraction rationnelle (2−i)z3+ (3 + 4i)z2−(4−5i)z−(1 + 4i)
(z+i)3(z−1) .
2. Décomposer en fractions rationnelles simples sur R les fractions rationnelles z3+ 3z2−11z+ 12
(z2+ 1)(z−2)2 , 1
z(z4+ 1) et z5+ 1 z3(z2+ 1).
3. (Interro 28 février 2005) Soit a ∈ R. Décomposer en fractions rationnelles simples sur R la fraction rationnelle
z5 (z2+a)2.
4. Décomposer en fractions rationnelles simples sur R la fraction rationnelle 1
(z+ 1)(z+ 2)(z+ 3)· · ·(z+n) pour tout n∈N0.
5. (Proposé) Décomposer en fractions rationnelles simples sur R la fraction rationnelle 1
(1 +z)n(1 +z2) pour tout n∈N0.
6. (Proposé) Démontrer l’identité 1
(x+x1)n1(x+x2)n2 =
n1−1
X
i=0
n2−1 +i n2−1
(−1)i
(x2 −x1)n2+i(x+x1)n1−i +
n2−1
X
i=0
n1−1 +i n1−1
(−1)n1
(x2−x1)n1+i(x+x2)n2−i pour tous x1, x2 ∈R et tousn1, n2 ∈N0.
5 Opérateurs linéaires I
1. Vrai ou faux ?
(a) L’application T: R2 →[−1,1], (x, y)7→sin(x+y)est linéaire.
(b) L’application f: R3 →R2, (x, y, z)7→(x+ 2y,−z) est linéaire.
(c) Dans C2 considéré comme un R-vectoriel, l’application
T: C2 →C2, (x, y)7→(x+y, x+iy) est linéaire.
2. Pour α ∈ R, montrer que l’application U: R2 → R2, x
y
7→
cosα −sinα sinα cosα
x y
est linéaire et qu’il s’agit d’un isomorphisme.
3. Soit M =
0 1 0 0 0 1 0 0 0
. Montrer que l’application T: P3 → C33, P 7→ P(M) est linéaire.
Donner des bases des image et noyau.
4. On considère l’endomorphisme
T:P3 → P3, P(z)7→Dz (1−z2)DzP(z)
+ 6P(z).
Déterminer ker(T)et im(T).
5. On pose P0(z) = z2+z, P1(z) =z2+ 1, P2(z) =z+ 1.
• Montrer queP0, P1, P2 forment une base deP2et donner les composantes deaz2+bz+c dans cette base.
• On définitT ∈ L(P2,C)parT P0 =T P1 =T P2 = 2. Quelle est l’image deaz2+bz+c?
• Déterminerker(T) et montrer qu’il existe z0 ∈C tel que ker(T) = {P ∈ P2: P(z0) = 0}.
6. Soient M = 1 2
0 3
etT: C22 →C22: A7→AM −M A.
a) Montrer que T ∈ L(C22).
b) Trouver des bases et les dimensions des noyau et image.
c) Donner la matrice qui représenteT dans la base canonique.
7. SoitE =R4 et F =R2. On considère
H ={(x, y, z, t)∈R4 :x=y=z =t}.
Existe-t-il des applications linéaires de E dans F dont le noyau est H ?
8. Montrer qu’il existe un unique endomorphisme T de R4 tel que, si (e1, e2, e3, e4) désigne la base canonique, alors on a
• T(e1) =e1−e2+e3 et T(2e1+ 3e4) = e2,
• ker(T) ={(x, y, z, t)∈R4, x+ 2y+z = 0 etx+ 3y−t= 0}.
6 Opérateurs linéaires II
1. Soit E un espace vectoriel et T, S ∈ L(E). On suppose queT ◦S =S◦T. Démontrer que ker(T) et im(T)sont stables par S, i.e.
S(ker(T)⊂ker(T) et S(im(T))⊂im(T).
2. Si E est un espace vectoriel de dimension finie et si T ∈ L(E), montrer que im(T) = ker(T) ⇐⇒ T2 = 0 et 2 dim(im(T)) = dim(E).
3. SoientE est un espace vectoriel réel de dimension2etT ∈ L(E)tel queT2 =−id. Montrer que x∈E\ {0}et T x forment une base.
4. SoitE un espace vectoriel et T ∈ L(E).Montrer queker(T),ker(T−id) etker(T + id)sont en somme directe.
5. Soient E un espace vectoriel de dimension finie et T ∈ L(E) un opérateur involutif (i.e.
T2 = id). Démontrer que
ker(T −id) = im(T + id) ker(T + id) = im(T −id) E = ker(T −id)⊕ker(T + id).
Réciproquement, montrer qu’à toute décomposition E = A ⊕B correspond une unique involution T telle que A= ker(T −id) et B = ker(T + id).
6. Soient E et F deux espaces vectoriels, T ∈ L(E, F) etS ∈ L(F, E) vérifiant T ◦S◦T =T et S◦T ◦S =S.
Démontrer que ker(T) etim(S) sont supplémentaires.
7. Soit E un espace vectoriel et T ∈ L(E) tel que, pour tout x ∈ E, les vecteurs x et T(x) sont linéairement dépendants.
• Démontrer que pour toutx∈E\{0}, il existe un unique scalaireλxtel queT(x) =λxx.
• Comparer λx etλy lorsque x ety sont linéairement dépendants.
• Comparer λx etλy lorsque x ety sont linéairement indépendants.
• En déduire que T est une homothétie, i.e. il existe un scalaire λ tel que T(x) = λx pour toutx∈E.
7 Opérateurs linéaires III
1. NotonsP3 leC-espace vectoriel des polynômes à coefficients complexes de degré au plus 3.
Pour tout P ∈ P3, on pose
f(P) = P(1−z) +P(1)−P(z) et g(P) = 1
4!Dz3(P(z2))−zDzP(z) +z3P 1
z
.
a) Montrer que f, g∈ L(P3).
b) Donner les matrices qui représentent f et g dans la base canonique. En déduire les matrices qui représentent f◦g et g◦f.
c) SoitQ(z) =z(1−z). Calculer (f ◦g)(Q) et (g◦f)(Q).
d) Donner des bases des noyaux et images de f◦g et g◦f.
e) A-t-onrg(f◦g) = rg(g◦f) ?
2. NotonsR3 leR-espace vectoriel des polynômes à coefficients réels de degré au plus 3. Pour tout P ∈ R3, on pose
f(P) =
P(1) (DxP)(1)
et g(P) =P + (x−1)DxP −P(1).
a) Montrer que f ∈ L(R3,R2) et que g ∈ L(R3).
b) Donner leur représentation matricielle dans les bases canoniques C ={1, x, x2, x3} et C0 =
1 0
,
0 1
.
c) Même question en remplaçant C par B={1, x−1,(x−1)2,(x−1)3}.
d) Donner les matrices de changement de base entre B etC. e) Donner des bases de im(f),ker(f), im(g) etker(g).
f) Pout tout n∈N, calculer gn.
3. (Examen septembre 2014) Dans R3, on considère u1 = (1,0,−1)∼, u2 = (0,2,3)∼ et T ∈ L(R3,R3) tel que T u1 = (2,1,0)∼ etT u2 = (1,0,1)∼.
a) Choisissez un vecteuru3 tel que U = (u1, u2, u3)soit une base de R3 (on gardera cette base tout au long de l’exercice). Dans cette base, donnez ΦU(T u1) etΦU(T u2).
b) Soit l’ensembleE formé des vecteursv ∈R3 tels queT u3 =v et que le rang deT vaut 2. Exhiber un élément appartenant àE. Cet ensemble est-il un sous-espace vectoriel ? Si oui, qu’elle en est sa dimension ?
c) Fournir un vecteurw tel que T u3 =w etT est un isomorphisme.
d) SiT u3 = (5,3,−1)∼, représenter matriciellementT dans la base U et donner une base du noyau de T.
4. SoientA, B deux polynômes de degrén+ 1. On définit l’applicationT :Rn→ Rn qui à un polynôme P associe le reste de AP dans la division euclidienne parB.
• Démontrer que T est linéaire,
• Démontrer que T est bijectif si et seulement si A etB sont premiers entre eux.
5. (Proposé) Le but de l’exercice est d’étudier l’opérateur ∆ : R[x] → R[x] défini par (∆P)(x) = P(x+ 1)−P(x).
1) Question préliminaire : Soit (Pn)n∈N une suite de R[x] telle que deg(Pn) = n pour chaque n. Prouver que (Pn)est une base de R[x].
2) Montrer que ∆est une application linéaire. Calculer son noyau et son image.
3) Montrer qu’il existe une unique famille(Hn)n∈N de R[x]telle que H0 = 1, ∆(Hn) = Hn−1, Hn(0) = 0.
Montrer que (Hn)est une base de R[x].
4) SoitP un polynôme réel de degrép∈N. Montrer que P peut s’écrire P =
p
X
n=0
(∆nP)(0)Hn.
5) Montrer que l’on a
(∆nP)(0) =
n
X
k=0
(−1)n−k n
k
P(k).
6) Montrer que pour toutn ∈N0
Hn = x(x−1)· · ·(x−n+ 1)
n! .
7) En déduire que pour tout polynôme P de degré p, les assertions suivantes sont équiv- alentes
a) P prend des valeurs entières sur Z.
b) P prend des valeurs entières sur {0, . . . , p}.
c) Les coordonnées de P dans la base (Hn) sont des entiers.
d) P prend des valeurs entières sur p+ 1 entiers consécutifs.
8 Diagonalisation I
1. SoitA =
−5 3 6 −2
. Montrer que A est diagonalisable et calculer ses valeurs propres. En déduire qu’il existe une matrice B telle que B3 =A.
2. Diagonaliser si possible les matrices suivantes:
A=
0 4 −1 0 0 3 0 0 0
, B =
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
, C =
4 2 −1 −1
2 4 1 1
−1 1 4 −2
−1 1 −2 4
.
3. Pour quelle(s) valeur(s) du complexe α, les matrices M =
α 2α −α
−2 −α 2
−1 2α 1
et N =
−1 2α 3
−2 2 2 1 2α 1
sont-elles diagonalisables ? 4. Déterminer si les matrices
A=
0 0 4 1 0 −8 0 1 5
et B =
2 1 1 0 0 −2 0 1 3
sont semblables.
5. SoitA la matrice
A=
1 0 −1 1 2 1 2 2 3
.
Diagonaliser A et en déduire toutes les matrices M qui commutent avec A.
6. SoitA la matrice
A=
0 1 1 1 1 0 1 1 1 1 0 1 1 1 1 0
.
• Calculer A2 et en déduire une relation simple liant A2, A etI4.
• En déduire que A est diagonalisable et donner ses valeurs propres.
• Diagonaliser A.
7. (Examen juin 2010) Diagonaliser, si possible, les matrices
A=
3 0 0
−1 2 −1
1 0 2
et B =
4 −1 0 1
1 2 0 1
−3 1 2 −2
−1 1 0 2
Si M ∈ {A, B} est diagonalisable, fournir explicitement une matriceS et la matrice diago- nale S−1M S correspondante.
8. (Examen juin 2013) Soit la matrice
M =
1 α β γ
0 1 α β
0 0 −1 α 0 0 0 −1
.
À quelles conditions sur les paramètres α, β, γ ∈ R, la matrice M est-elle diagonalisable ? Quand M est diagonalisable, fournir une matrice inversible S telle que S−1M S soit diago- nale.
9. (Proposé) Soit A une matrice complexe diagonalisable de taille n×n et soitB la matrice définie par
B =
0 A In 0
.
Donner les valeurs propres de B et la dimension des sous-espaces propres correspondants.
A quelle condition B est-elle diagonalisable?
10. (Proposé) Pour n≥1, soit
An=
0 1 0 . . . 0 1 . .. ... ... ...
0 . .. ... ... ...
... . .. ... ... 1 0 . . . 0 1 0
et Pn(x) = det(xIn−An)son polynôme caractéristique.
• Démontrer que, pour tout n ≥2, on a
Pn(x) = xPn−1(x)−Pn−2(x).
Calculer P1 etP2.
• Pour tout x∈]−2,2[, on posex= 2 cosα avec α∈]0, π[. Démontrer que Pn(x) = sin((n+ 1)α)
sinα .
• En déduire que An est diagonalisable.
9 Diagonalisation II
1. Soit
A=
1 1 1 1 2 2 2 2 3 3 3 3 4 4 4 4
.
• Déterminer, sans calculer le polynôme caractéristique, les valeurs propres de la matrice A. Est-elle diagonalisable?
• Plus généralement, donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’une matrice de rang1 soit diagonalisable.
2. Chercher les valeurs propres de l’opérateur
T :C∞(R)→ C∞(R), f 7→Df ainsi que les sous-espaces propres associés.
3. Chercher les valeurs propres de l’opérateur
T: Pn→ Pn, p7→(z2 −1)D2p(z) + (2z+ 1)Dp(z) après avoir vérifié que ce dernier est linéaire.
4. Même question pour l’opérateur
S: Rn→ Rn, p7→ 1 x−1
Z x 1
p(t)dt.
Lorsque n= 2, trouver une base B de R2 telle que la matrice qui représenteS dans B soit diagonale.
5. Soit T l’endomorphisme de Rn défini par T(P)(x) = xnP(1/x). Démontrer que T est un endomorphisme diagonalisable deRn, déterminer ses valeurs propres et une base de vecteurs propres associés.
6. SoitE =CN leC-espace vectoriel des suites à coefficients complexes, etT l’endomorphisme de E qui à une suite(un)associe la suite (vn)définie par v0 =u0 et pour tout n ≥1,
vn = un+un−1
2 .
Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres de T.
7. SoientA etB deux matrices deCnn. Prouver que si les valeurs propres deA sont simples et que B commute avec A alors B est diagonalisable.
8. SoitEunK-espace vectoriel de dimension finie et soitf ∈ L(E).On considère l’endomorphisme φ deL(E) défini par φ(g) = f◦g.
• Démontrer que toute valeur propre de f est une valeur propre de φ puis, si λ est une valeur propre de f, déterminerEλ(φ).
• En déduire que si f est diagonalisable, alorsφ est diagonalisable.
10 Diagonalisation et polynômes d’endomorphisme
1. Soitn ≥1et A∈Rnn.
(a) Démontrer que si ωest une valeur propre de Ade multiplicité s, alors ω est une valeur propre de A de multiplicité s.
(b) On suppose que A3 −3A−4In = 0. Montrer que A est de déterminant strictement positif.
(c) On suppose que A2+A+In = 0. Montrer que n est pair.
(d) On suppose que A3+A2+A= 0. Montrer que le rang de A est pair.
(e) On suppose que A3+A2+A= 0. Démontrer que tr(A) est un entier négatif.
2. Soit A = diag(A1, . . . , Ak) où les Ai sont des matrices complexes carrées. Prouver que le polynôme minimum de A est égal au ppcm de celui des Ai pour i∈ {1, . . . , k}.
3. Soient α∈C0 etn ∈N\ {0,1}. On désigne parT l’application T: Pn → Pn, p7→p(α) +αp0(α)z+ α2
2 p00(α)z2. (a) Montrer que T est linéaire.
(b) Donner une représentation matricielle M de la restriction de T à P2 ainsi que son polynôme caractéristique.
(c) Pour quelle(s) valeur(s) de α la matrice M est-il diagonalisable ? (d) Déterminer le polynôme minimum de M.
(e) Quel est le rang deT ? Montrer que im(T)⊕ker(T) =Pn. (f) Donner le polynôme minimum et caractéristique de T.
4. Soit A ∈ Cnn tel que A3 + I = 0 et tr(A) = det(A) = −1. Déterminer le polynôme caractéristique de A.
5. Soit
T: C22 →C22,
a b c d
7→
2c a+c b−2c d
. (a) Déterminer les valeurs propres et les espaces propres associés de T. (b) L’opérateurT est-il diagonalisable ?
(c) Déterminer le polynôme minimum de T.
6. Déterminer le polynôme minimum des matrices suivantes :
A =
1 1 0 1
, B =
1 1 1 1 1 1 1 1 1
, C =
1 2 −2 2 1 −2 2 2 −3
etD=
3 0 8
3 −1 6
−2 0 −5
.
7. Soit E un espace vectoriel sur un champ K de dimension n et T un endomorphisme de E.
Si x∈E est tel que x, T(x), . . . , Tn−1(x) est une base deE alors le polynôme minimum et le polynôme caractéristique de T coïncident (à multiplication par −1 près).
8. Soit T un endomorphisme d’un K-espace vectoriel E de dimension finie, et soit MT son polynôme minimal. Soit P un polynôme à coefficients dans K. Démontrer que P(T) est inversible si et seulement si P etMT sont premiers entre eux.
9. Soitn ≥1. Déterminer le polynôme minimum et caractéristique de l’application S: Pn → Pn, p7→p(z+ 1).
10. Même question pour l’opérateur D: Pn → Pn, p7→Dp(z).
11. Déterminer les matrices A∈Rnn telles que B =
A A 0 A
soit diagonalisable.
12. (Proposé) Soient E un espace vectoriel réel de dimension finie et T ∈ L(E). On suppose que T possède un polynôme annulateurP vérifiantP(0) = 0etP0(0) 6= 0. Montrer qu’on a alors im(T)⊕ker(T) = E.
13. (Proposé) Soit M ∈Cnn etp≥1. Montrer que M est diagonalisable si et seulement si Mp est diagonalisable et ker(M) = ker(Mp). Le résultat subsiste-t-il si on travaille dansR ?