Chasse contrôlée à l'orignal PARC ST-MAURICE
1973
par: Jean Vallée, biologiste novembre 1973
Des quelques six cents (600) mi.2
qu'occupe présentement le Parc St-Maurice, plus de la moitié, soit environ trois cent cinquante (350) est encore considérée couuile étant territoire sous-bail. Par ailleurs, dans sa partie disponible, les nombreuses assiettes de coupes des compagnies forestières ainsi que le transport du bois nous ont limité considérablement dans la division des territoires de chasse. Nous avons donc réparti les quelques cent vingt (120) mi.2
inoccupés, soit 20% de la superficie du parc, en onze (11) territoires de chasse dont la dimension moyenne est d'environ onze (11) mi.2. Tous ces territoires sont dans la majeure partie, accessibles, soit par automobile ou par véhicule à quatre (4) roues motrices.
L'inventaire aérien effectué en 1970-71 (Guibert-Potvin) révèle une population pour les cent vingt (120) mi.2
concernés d'environ quatre-vingt-dix (90) orignaux. Nous avons alors décidé de fixer un quota théorique qui se veut conservateur, soit en fait quatorze (14)
bêtes, La moyenne de succès, ne faisant pas appel à l'expérience de guides, étant généralement de 40% (l'an dernier: 36.8%), nous pouvions donc accep- ter à l'intérieur du parc environ trente (30) groupes de chasseurs.
Les chasseurs se présentèrent en trois (3) sessions de dix (10)
groupes et ce, pour une période de cinq (5) jours de chasse. Les dix (10) territoires furent déterminés par tirage électronique de telle sorte
qu'ils furent tous occupés à trois (3) reprises par un groupe de chasseurs,
mi. . 2
DESULTA
S.
Les trente (30) groupes choisis se présentèrent tous aux barrières du Parc St-Maurice. Cinq (5) groupes réussirent à abattre un orignal pendant les quinze (15) jours de chasse active et ce, pour un succès de 16.6%4
Le tableau 1., nous présente la répartition des bêtes selon leur sexe et la classe d'âge. Cet échantillonnage de cinq (5) bêtes se composait de trois (3) mâles et de deux (2) femelles. Considérant la faible représentativité de l'échantillonnage (seulement cinq (5) bêtes), nous croyons préférable de ne pas calculer certaines statistiques
biologiques telles que l'âge-ratio, le sexe-ratio et la moyenne d'âge.
Une seule bête de 1 1/ 2 ans de sexe mâle fut récoltée. Cette bête présentait un diamètre moyen des merrins de 4.99 cm.
Les deux (2) femelles récoltées et recensées à la station allaitaient au moment de l'abat.
L'effort déployé par les groupes chanceux, pour abattre un orignal, correspond à 2.40 jours / chasseur / orignal. Par ailleurs, considérant l'ensemble des chasseurs et le nombre de bêtes abattues, l'effort
produit par orignal tué correspond à 27.40 jours / chasseur.
3.
En plus des cinq (5) bêtes récoltées, trois (3) mâles ont été tirés sans succès et cinq (5) autres femelles ont été aperçues.
Somme toute, treize (13) orignaux ont donc été vus ce qui représente
un nombre moyen d'animaux vus par groupe de chasseurs de 0.44 (Tableau 2.).
L'examen parasitologique des organes a été fait en totalité pour les cinq (5) bêtes récoltées (Tableau 3.). Aucune trace de parasites ne fut décelée sur les cinq (5) coeurs examinés. Un (1) seul poumon sur cinq (5) était porteur en quantité importante de Echinococcus oranqlpsms.
L'examen des foies révéla la présence (peu abondante) dans trois (3)
cas, de quelques kystes de Pmsticercus tarandi et de Cmticerms tenmico1li§..
Une partie de notre questionnaire de recensement à la station se rattache à l'habitat et aux conditions atmosphériques lors de l'abattage (Tableaux 4. et 5.). Il en résulte les informations suivantes: deux (2)
bêtes furent abattues dans les chemins alors que les trois (3) autres orignaux furent récoltés respectivement en forêt, à proximité d'un point d'eau et finalement dans une tourbière. La compilation des résultats en fonction des conditions climatiques révèle que 60% des bêtes ont été prélevées dans des conditions nuageuses alors que 80% du prélèvement s'est effectué en absence de vent.
CONCLUSION ET DISCUSSION:
Il est extrêmement difficile, sinon impossible, de faire des
interprétations statistiques à partir des résultats obtenus puisque l'échantillonnage récolté est beaucoup trop limité. Le succès de chasse de cette année (16.6%) ne reflète pas à notre avis le potentiel réel du parc et n'est conséquent que d'une suite de facteurs que nous nous devons de maîtriser pour les années futures.
Les superficies, dont nous disposons pour l'organisation de la chasse contrôlée, sont beaucoup trop limitantes par suite de l'exploitation
forestière, du transport du bois et de la circulation. De façon à amé- liorer la qualité de la chasse ainsi que le succès, nous proposons donc à votre attention les quelques recommandantions qui suivent:
1) Limiter au minimum l'exploitation forestière à l'intérieur du parc. Il serait souhaitable aussi d'exiger des exploitants qu'ils définissent avec plus de certitude l'emplacement ainsi que la nature de leurs travaux durant la période concernée.
2) L'utilisation de certaines portions de l'agrandissement serait extrêmement souhaitable. En 1972, vingt-neuf (29) orignaux ont été récoltés par les membres de club dans ces territoires. Leur utilisation nous permettrait un plus grand choix de territoires offrant ainsi une plus grande accessibilité.
3) Plusieurs personnes empruntent les routes du parc pour se
rendre dans l'arrière territoire alors qu'une autre route, à l'extérieur
5.
du parc, les conduit au même endroit. Nous croyons donc préférable, dans l'intérêt des participants à la chasse contrôlée, de minimiser la circulation à l'intérieur du parc en recommandant à ces personnes d'utiliser la seconde voie d'accès.
4) Nous recommandons pour le Parc St-Maurice le statut des guides facultatifs. Cette option offre l'opportunité aux chasseurs inexpérimentés de faire appel à l'expérience d'un guide tout en
n'exigeant pas, de la part des plus expérimentés, un déboursé inutile.
5) Nous souhaiterions de plus, que tous les participants se
présentent au poste de contrôle à une date et une heure prédéterminées.
Ceci nous offre l'opportunité de prodiguer certains conseils et
d'insister sur certaines recommandations essentielles au bon dénouement d'un tel événement.
La population chassante devenant de plus en plus importante, il ne serait certes pas bien venue de leur soustraire un territoire aussi important qu'est celui du Parc St-Maurice. D'autre part, nous nous devons d'offrir à nos participants une certaine qualité de chasse et nous croyons que les quelques recoailandations que nous venons de formuler contribueraient, dans une large mesure, à améliorer cette qualité.
Tableau 1. - Répartition des bâtes abattues selon le sexe et la classe d'âge, Parc St-Maurice, 1973.
Classe d'âge Mâles 1 Femelles Total
1 ,5
2 /.%- 1 0 1
3 0 1 1
4 1 1
5 ft- - 1 1
6 7 (,
8 ' 0 1 1
9 0 0
10 0 0
Total 3 2 5
Tirés
0
Tableau 2. - Animaux vus lors de la saison de chasse, Parc St-Maurice, 1973.
7.
3
Pas tirés i Total
1
f."
1
1 4
3 3
5 8
Orignaux
Veaux
Mâles
Femelles
Total
0
3
N. B. Ce tableau ne tient compte que des animaux non récoltés.
Classe' Nil Rare ;Occasionnels
; =
= 1 I 1
2 ; 1 =
I
3 I 1
i 4 I
t ,
t t
!
5 t 1
1
6 i
1 i
7 1 .
8 i I 1
1 I
9 I i t
10 1
i .1 I
ii t
1: 1
TOTAL 2 3 ;
ii
I;
Foie i Coeur j 1 Poumons
Abondants!! Nil Rare Occasionnels Abondants " Rare Occasionnels .Abondants
if i.
11 5
--r--
4
1
P.S. Parasites remarou5s dans le foie: pysticercus tenuicollis, Cvsticercus tarandi.
P.S. Parasites remarguL-is dans les poumons: Echinococcus grranulosus.
Forêt
Tourbière
Total
1 20.0
1 20.0
5 100.0
Tableau 4. - Nombre de bêtes selon l'habitat
9.
Habitat
à l'abattage, Pare St-Maurice, 1973.
I Nombre
Chemin 2 40.0
Proximité de
points d'eau 1 20.0
20.0 Sans vent S Avec vent
0
Tableau 5. - Nombre d'orignaux tués en fonction des conditions atmosphériques, Parc St- Maurice, 1973.
Conditions atmosphériques
Beau
L
2 1
1 0
4 1
80,„Q 20.0
Nuageux
Pluie
Neige
Total
60.0
20.0
0.0
100.0
