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Plotin, Traité 36 (I, 5). Introduction, traduction, commentaires et notes par Alessandro Linguiti, traduction de l’italien par Anna Chiara Peduzzi. Paris, Les Éditions du Cerf, 2007 (Les écrits de Plotin), 138 p.

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Texte intégral

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Philosophie antique

Problèmes, Renaissances, Usages

 

8 | 2008

Les anciens sophistes

P LOTIN , Traité 36 (I, 5). Introduction, traduction, commentaires et notes par Alessandro Linguiti, traduction de l’italien par Anna Chiara Peduzzi

Paris, Les Éditions du Cerf, 2007 (Les écrits de Plotin), 138 p.

Isabelle Koch

Édition électronique

URL : https://journals.openedition.org/philosant/4898 DOI : 10.4000/philosant.4898

ISSN : 2648-2789 Éditeur

Éditions Vrin Édition imprimée

Date de publication : 3 décembre 2008 Pagination : 297-298

ISBN : 978-2-7574-0076-0 ISSN : 1634-4561 Référence électronique

Isabelle Koch, « PLOTIN, Traité 36 (I, 5). Introduction, traduction, commentaires et notes par Alessandro Linguiti, traduction de l’italien par Anna Chiara Peduzzi », Philosophie antique [En ligne], 8 | 2008, mis en ligne le 01 juillet 2021, consulté le 01 juillet 2021. URL : http://journals.openedition.org/philosant/4898 ; DOI : https://doi.org/10.4000/philosant.4898

La revue Philosophie antique est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.

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Comptes rendus 293 PLOTIN, Traité 36 (I, 5). Introduction, traduction, commentaires et notes par Alessandro Linguiti, traduction de l’italien par Anna Chiara Peduzzi, Paris, Les Éditions du Cerf, 2007 (Les écrits de Plotin), 138 p.

Ce nouvel opus de la collection Les écrits de Plotin a été rédigé en italien par A. Linguiti, puis traduit en français par A.C. Peduzzi, la traduction française du texte grec de Plotin ayant naturellement été vérifiée par A. Linguiti. Les citations de Plotin extraites d’autres traités (dans l’Introduction et le Commentaire) sont données dans la traduction d’Émile Bréhier. Ce travail, en grande partie inédit, bénéficie de recherches déjà publiées par A. Linguiti dans un ouvrage plus volumineux, La felicità e il tempo. Plotino, « Enneadi » I 4-I 5, Milan, LED, 2000.

Comme les autres volumes de la collection Les écrits de Plotin, ce Traité 36 se compose des éléments suivants : une introduction qui expose la structure et les thèmes du traité (p. 13-49) ; une traduction qui dégage le plan de l’argumen- tation en y introduisant titres et sous-titres (p. 53-73) et qui s’accompagne de notes textuelles ; un commentaire qui reprend chaque articulation du texte (p. 77-106). Le texte traduit est celui de l’editio minor Henry-Schwyzer, auquel quelques modifications ont été apportées (p. 57). La bibliographie (p. 107-118) compte à la fois des références classiques et des ouvrages récents, aussi bien sur Plotin que sur les autres écoles philosophiques qui forment l’arrière-plan du traité (Aristote, stoïciens, épicuriens). Plusieurs indices complètent l’ouvrage : textes et auteurs anciens cités, termes grecs, principaux concepts traduits en français (p. 119-136). Signalons que les textes des auteurs latins auxquels se réfère l’Introduction – Cicéron, Sénèque ou Boèce – sont cités sans être traduits en français ; seules les références à des textes grecs font l’objet d’une traduction.

On peut regretter ce choix, étant donné la vocation de la collection, censée fournir un outil de travail à un large public, pas forcément assez spécialisé pour manier aisément le latin.

Le traité 36 est un texte très bref (moins de cinq pages dans H.-S.), qui porte sur une question scolaire : le bonheur augmente-t-il avec le temps ? Le traite- ment appliqué à cette question consiste à examiner et, si besoin est, à réfuter les réponses données par les prédécesseurs de Plotin, notamment Aristote, Épicure et les stoïciens : « Dans le traité 36, l’argumentation plotinienne se développe presque toujours sur le terrain conceptuel des “adversaires” » (p. 18). Seules quelques lignes du chapitre 7 dévoilent la réponse proprement plotinienne à cette question, en opérant un changement radical de point de vue : le rapport du bonheur au présent doit être conçu, non comme une inscription de la vie heu- reuse dans ce moment du temps qu’est le présent empirique, mais comme une participation à la vie de l’Intellect, qui a lieu dans un présent métaphysique, celui de l’éternité intemporelle, et qui est fondée sur la doctrine spécifiquement ploti- nienne de « l’âme non descendue » (p. 22-26). La position critique qu’adopte Plotin dans ce traité en rend donc la lecture très délicate : il rejette toute subordi- nation du bonheur à la durée, qui aboutirait à considérer qu’un bonheur durable est plus grand qu’un instant heureux, « en s’appuyant sur des notions communes et intuitives du temps » (p. 29) ; mais il suggère en même temps, par la digres- sion faite au chapitre 7, que ce n’est pas à partir de ces notions communes que le

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sens propre de sa critique peut être compris. Cela incite à accorder à cette digression « un rôle dialectique décisif », puisque Plotin y indique, mine de rien,

« la bonne clé de lecture platonicienne du problème qui est examiné » (p. 93). Ici, A. Linguiti s’oppose nettement, dans sa traduction comme dans son analyse, à É. Bréhier, qui a proposé de supprimer ces lignes, y voyant une interpolation due à Porphyre (p. 16 ; p. 92).

L’Introduction s’attache à faciliter la lecture de ce petit texte complexe, en étoffant les maigres indications que nous donne le chapitre 7 sur le bonheur propre à la vie noétique intemporelle, grâce à une présentation de thèses ploti- niennes plus amplement développées dans le traité 46 (I, 4 : Sur le bonheur). Le second outil que cette Introduction fournit au lecteur est un tableau du back- ground philosophique à partir duquel la question est posée, en rappelant les thèses principales d’Aristote, des stoïciens et des épicuriens sur les relations entre bonheur et temporalité, ce qui permet de mieux apprécier la critique qu’en fait Plotin. Cette synthèse est complétée, dans le Commentaire, par de multiples références aux textes précis des « adversaires » qui sont visés par Plotin, très utiles pour démêler le « tissage serré de questions, réponses, objections, reprises et développements d’arguments » (p. 15) que propose le dialogue avec un inter- locuteur imaginaire. En effet, A. Linguiti n’est visiblement pas très convaincu par l’interprétation – soutenue notamment par W. Beierwaltes, cité p. 79 – selon laquelle, dans ce traité, Plotin s’opposerait à une objection émise par le sens commun, qui juge vraisemblablement que l’évaluation du bonheur doit être fonction de sa durée (p. 44). De fait, ce n’est pas parce que Plotin argumente à partir des notions communes du temps ou du bonheur, en laissant de côté sa thèse personnelle et fort singulière, y compris en régime platonicien, sur le bonheur de l’âme non descendue (p. 79), qu’il argumente contre le sens commun.

Aussi, l’Introduction et le Commentaire s’attachent à montrer que, plus proba- blement, c’est une polémique anti-aristotélicienne qui inspire le traité 36. Dans cette perspective, un des intérêts majeurs des analyses d’A. Linguiti réside dans leur attention à la stratégie complexe que Plotin développe à l’égard tant d’Aris- tote que de ceux qui, avant lui, ont déjà rejeté l’exigence aristotélicienne d’une

« vie accomplie » (bios teleios) jusqu’à son terme pour définir le bonheur humain.

En particulier, se dessine nettement la différence de statut entre ces « adver- saires », eux-mêmes opposés entre eux, que sont les péripatéticiens et les stoï- ciens : si l’ontologie corporaliste des stoïciens est globalement rejetée par Plotin, nombre de leurs arguments sont utilisés comme outils polémiques, jusqu’à être pris dans « une sorte de révision, de re-traduction, plus ou moins évidente, de certaines de leurs doctrines en termes platoniciens » (p. 14). Le rapport de Plotin à la tradition philosophique, loin du « concordisme » que défendra Porphyre (p. 14), apparaît ainsi comme un éclectisme des moyens, qui n’hésite pas à intégrer concepts et arguments des écoles les plus diverses, pour les plier à la défense d’une ligne platonicienne exclusive de tout autre point de vue.

Isabelle KOCH

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