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Surveillance et adaptation de la stratégie thérapeutique en cas de progression de la maladie dans le cancer de la prostate

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Academic year: 2022

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ARTICLE ORIGINAL

Surveillance et adaptation de la stratégie thérapeutique en cas de progression de la maladie dans le cancer de la prostate

avancé : résultats d’une enquête nationale

Management of a progressing prostate cancer: results of a national study

F. Rozet

a,∗

, M. Roupret

b

, C. Hennequin

c

, C. Massard

d

, P. Blanchard

d

, S. Le Moulec

e

aInstitutMontsouris,universitéParisDescartes,42,boulevardJourdan,75014Paris,France

bHôpitalPitiéSalpêtrière,Assistancepublique—HôpitauxdeParis,facultédemédecine Pierre-et-Marie-Curie,universitéParis6,47—83,boulevarddel’Hôpital,75013Paris,France

cHôpitalSt-Louis,universitéParisDiderot,1,avenueClaude-Vellefaux,75010Paris,France

dInstitutGustave-Roussy,114,rueÉdouard-Vaillant,94800Villejuif,France

eInstitutBergonié,229,coursdel’Argonne,33000Bordeaux,France

Rec¸ule30janvier2017 ;acceptéle15f´evrier2017 DisponiblesurInternetle6avril2017

MOTSCLÉS Cancerdela prostate;

Hormonothérapie; PSA;

Survie

Résumé

Introduction.—L’arrivéedenouveauxtraitementsducancerdelaprostatemétastatiquerésis- tantàlacastration(CPRCm)impliqueunesurveillancerapprochéedespatientspouradapter lastratégiethérapeutiqueencasdeprogression.Danscecontexte,uneenquêtenationalea étéproposéeparungrouped’expertsafind’identifier lesmodalitésdela surveillancedans différentessituationscliniques.

Méthodologie.—Unquestionnaireaétédiffuséeauprèsde1464urologues,oncologuesmédi- caux et radiothérapeutes en France à propos d’un cas clinique de cancer de la prostate (CaP)avecrécidivebiologiqueaprèsprostatectomietotalejusqu’austadedeCPRCm.Lesdix questionsconcernaientlesmotifsdechangementdetraitementliésàuneprogressionetles modalitésdesurveillancedelamaladie.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:francois.rozet@imm.fr(F.Rozet).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2017.02.001

1166-7087/©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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Résultats.—Au total, 318 questionnaires ont étéanalysés (taux de réponse de 22 %). Les résultatsindiquaientdespratiquesrelativementhomogènesentrelesdifférentesspécialités, mêmesiunrythmedesurveillanceplusfréquentétaitrapportéparlesoncologuesmédicauxet radiothérapeutes.Lepatientenprogressionaprèsuneprostatectomietotalebénéficiaitd’une surveillancecliniqueetbiologiquetousles3ou6moisetlesexamensd’imagerieétaientfaits àlademande.Aufuretàmesuredel’évolutiondelamaladie,lasurveillancedevenaitplus rapprochéeet systématique,avec des examensd’imagerie réalisés tousles 3mois ouàla demande.Alorsqueladéfinitiond’uneprogressiondelamaladieavecchangementdutraite- mentreposaitessentiellementsurletauxdePSAaudébutdelarésistanceàlacastration,elle associaitensuitedifférentscritères,cliniques,biologiquesetradiologiques.

Conclusions.—Lesrecommandationsdisponiblessurlesmodalitésetlerythmedesurveillance du CPRCm sont peu nombreuses. Dans la communauté onco-urologique, le rythme de sur- veillances’intensifiaitaufuretàmesuredelaprogressiondelamaladie.

Niveaudepreuve.— 4.

©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Prostatecancer;

Hormonotherapy;

PSA;

Survival

Summary

Introduction.—Theintroductionofnewtreatmentsinmetastaticcastrationresistantprostate cancer(mCRPC)requiresaclosefollow-uptodetectaprogressionandthentoadaptthetreat- ment.Inthatcontext,anationalsurveywasproposedtoagroupofexpertsandtheaimwas toidentifythemodalitiesofsurveillanceindifferentclinicalsituations.

Methods.—A questionnairewassentto1464urologists,medicaloncologistsandradiothera- pists,aboutaclinicalcase;itwasaboutapatientpresentingaprostatecancer,evolvingfrom abiologicprogressionafterradicalprostatectomytoasituationofmetastasisresistanttothe castration.Thequestionnairecontained tenquestionsaboutreasonsofchanging treatment becauseofprogression,andaboutmodalitiesofthefollow-up.

Results.—A total of318 questionnaireswere analyzed (responserateof 22%). The results showedcomparablepracticesbetweenthedifferenttypesofspecialists,evenifamorefrequent rhythmofsurveillancewasreportedbymedicaloncologistsandradiotherapists.Atprogression afterradicalprostatectomy,aclinicalandbiologicalsurveillancewasgenerallyrealizedevery 3or6months,andimagingexamsweredoneondemand.Then,asthecancerprogresses,the surveillancebecamesystematicandmoreandmoreclose,withimagingdoneevery3months oron demand. Whilethe definition of progressionwas essentially based on PSAtesting at thebeginningofthecastrationresistance,itthencombinesdifferentclinical,biologicaland radiologicalcriteria.

Conclusions.—Therearefewrecommendationsavailable aboutfollow-upofpatientswitha mCRPC.In that survey,theoncologists andurologistsreported amore intensive rhythmof surveillanceastheprostatecancerprogresses.

Levelofevidence.—4.

©2017ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Le développement de nouvelles thérapeutiques dans le traitement du cancer de la prostate (CaP) résistant à la castration(CPRC)amodifiélapriseenchargedespatients avecla possibilitéaujourd’huid’envisager plusieurs lignes detraitement.Plusieurstraitementsontétéassociésàdes améliorationssignificativesdelasurvieglobale:lachimio- thérapieetlesagentsciblantlavoiedesandrogènes(ACVA).

Pourlechoixdutraitementde1re lignedesCPRCmétasta- tiques,lesrecommandationsdel’EAU(EuropeanAssociation ofUrology)2016 préconisentlaprise encomptedel’état

général (évalué par le Performance Status), de la symp- tomatologie, des comorbidités et du profil évolutif de la maladie pour envisager le traitement le plus adapté. Ces recommandationsproposentunrythmedesurveillanceàce stadedelamaladie,baséesdavantagesurdesavisd’experts quesurdesdonnéesplusrobustes,avecunsuivicliniqueet biologiquetousles2à3moisetunsuiviradiologique(scin- tigraphie osseuse et scanner abdominopelvien) au moins tous les 6 mois en l’absence d’indication spécifique [1].

Cerythmedesurveillanceestdifférentdeceluidesessais randomisésdeCRPC,quiestparticulièrementencadréeet resserrée.

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Afin d’évaluer les pratiques franc¸aises, le groupe d’experts (oncologuesmédicaux,radiothérapeutes eturo- logues) a initié une enquête dont les objectifs étaient d’identifier les éléments de surveillance et les critères évoquantune progressionà l’origine d’un changementde traitement.

Matériel et méthodes

Cette enquête nationale a étéréalisée entremai etsep- tembre2015àl’aided’unquestionnaireaccessiblepourles urologuessurlaplateformeURODiffusion del’Association franc¸aise d’urologie, et par mail pour les oncologues médicauxetradiothérapeutesvialesitedesondage«Sur- veymonkey».

Cetteenquêteétaitcomposéedequestionsdepratique couranterelativesàlasituationcliniqued’unpatientatteint d’unCaPetàsonévolutionaucoursdutemps(Tableau1).

Les données recueillies portaient sur deux aspects : les bilansréalisés,lerythmedesurveillancedelamaladieainsi quelescritèresdeprogressionàl’origined’unchangement detraitement.

Lechoixdelaséquencethérapeutique,lesexamensinno- vants etles toxicités des médicaments n’étaient pas pris encomptedanscetteenquête.Lesdonnéesanonymesdes questionnaires étaientanalysées de fac¸on descriptives et noncomparatives.

Résultats

Uncourrierd’informationaétéadresséà1464(512onco- loguesmédicauxetradiothérapeuteset952urologues).Au total,318(22%)questionnairesontpuêtreanalysés(20%

pourlesurologueset26%pourlesoncologuesmédicauxet radiothérapeutes).

Situation 1 : juin 2011, récidive biologique (PSA à 5ng/mL), temps de doublement du PSA (PSA- DT)>12mois;absencedelésionmétastatique.

Initiationd’untraitementparaLH-RH.

• Critèresdesurveillance(Fig.1):

◦ la surveillance était effectuée pour l’ensemble des médecinsau coursd’une consultationtousles3 mois (20,7%)ou6mois(74,5%),

◦ 35%desmédecinsnedemandaientpasdetestostéro- némie,

◦ uneimagerieétaitpratiquéeàlademandepar57%des médecins(scintigraphieosseuseet/ouscannerabdomi- nopelvien).

Situation 2 : septembre 2013, patient peu symptomatique,PSAà6ng/mLetPSA-DT<12mois.

Poursuitedel’aLH-RH.

• Bilandelamaladie:ledosagedelatestostéronémieétait effectué par 75 % des médecins, ce qui permettait de définirlarésistanceàlacastration.Lesoncologuesmédi- cauxetradiothérapeutesétaientplusnombreuxqueles urologuesà demander unbilanbiologique étendu(NFS- plaquettes,créatininémie,phosphatasesalcalines,LDH) (Fig. 2). Une scintigraphie osseuse et/ou un TEP à la fluoro-cholineétait réaliséepar41 %des médecins.Un

Tableau1 Casclinique.

Situationclinique Stratégiethérapeutique

Mars2008:CaP(Gleason7)chezunpatientde69ans Postopératoire:Gleason7(4+3),pT3aR1,PSA<0,01

Prostatectomietotale Étape1 Septembre2011:récidivebiochimique(PSAà5ng/mL),tempsde

doublementduPSA(PSA-DT)<12mois

Biland’extension:absencedelésionmétastatique

AgonistedelaLH-RH(aLH-RH) pendant18moisavecnadirà 1ng/mL

Étape2 Janvier2013:patientpeusymptomatique,PSAà6ng/mLet PSA-DT<12mois

Poursuitedel’aLH-RH Étape3 Juillet2013:PSAà4ng/mL,testostéronémieà0,2g/mL,douleurs

modérées

Biland’imagerie:lésionsosseusesdusqueletteaxialet appendiculaires

Poursuitedel’aLH-RHet initiationd’untraitementparun agentciblantlavoie

androgénique(ACVA) Étape4 Mars2014:majorationdesdouleurs,PSAà30ng/mL

Nouvelleslésionsosseusesàlascintigraphieosseuse,pas d’anomaliesurlescannerabdominopelvien

Arrêtdel’ACVA,poursuitede l’aLH-RHetchimiothérapiepar docétaxel

Étape5 Novembre2014:Après9moisdetraitement,normalisationduPSA Arrêtdudocétaxel,poursuitede l’aLH-RHseul

Étape6 Avril2015:réapparitiondesdouleurs,PSAà45ng/mLetnouvelles lésionsosseusesàlascintigraphieosseuse

Poursuitedel’aLH-RH, traitementparcabazitaxel CaP:cancerdelaprostate;ACVA:agentciblantlavoiedesandrogènes.

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Consult/6 mois

Consult/3 mois

PSA/6 mois PSA/3 mois Testo./6 mois

Testo./3 mois

Pas de testo.

M0 : Bilan de surveillance

Figure1. BilandesurveillanceaustadeM0;traitementparagonistesdelaLH-RH.

scannerabdominopelvienétaitdemandépar24%desuro- logueset42%desoncologuesmédicaux.

Situation 3 : décembre 2013, PSA à 6ng/mL, PSA- DT<12 mois, douleurs modérées, lésions osseuses axialesetperpendiculaires.

Traitement par un agent ciblant la voie des androgènes(ACVA).

• Critèresdesurveillance(Fig.3):

◦ environuntiersdesmédecins35%(54%desoncologues médicauxetradiothérapeutes et24% desurologues) déclaraientvoirlespatientstouslesmois.Unrythme

de consultations, tous les3 mois, était rapporté par 61%desurologueset52%desoncologuesmédicauxet radiothérapeutes,

◦ undosageduPSAétaitréalisétousles3moispar63% desmédecins,

◦ lesexamensd’imagerieétaientgénéralementréalisés àlademande(scintigraphieosseuse,scannerabdomi- nopelvien). Seuls, 12 % des oncologues médicaux et radiothérapeuteset5%desurologuesdemandaientune imageriesystématiquementtousles3mois;

• Critèresdeprogressionetdechangementdetraitement:

◦ lescritèresdeprogressionàl’origined’uneadaptation dutraitementducancersontdécritsdansleTableau1.

Pourlamajoritédespraticiens,l’associationd’uneélé- vation du PSA, dedouleurs etde nouvelleslésions à l’imagerie conduisent à envisager unchangement de

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CPRC : bilan de la maladie

Figure2. Bilandelamaladielorsdustadeàlarésistanceàlacastration.

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Figure3. Cancerdelaprostaterésistantàlacastration(CPRC)traitéparunagentciblantlavoiedesandrogènes(ACVA):surveillance delamaladie.

Tableau2 Cancerdelaprostate résistant àlacastration(CPRC) traitéparunagentciblantla voiedes androgènes (ACVA).Critèresdeprogressionàl’origined’unchangementdetraitement.

Réponses Total(%) Urologues(%) Oncologues

médicauxet

radiothérapeutes(%)

Augmentationdesdouleurs 57 62 54

PSAstableetabsencededouleur 0,6 0,5 0,8

PSAstableetaugmentationdesdouleurs 35 32 41

ÉlévationduPSAetabsencededouleur 15 15 17

ÉlévationduPSAetaugmentationdes douleurs

82 83 89

PSAstablemaisapparitiondefoyersàla scintigraphieosseuse

40 35,5 50

ÉlévationduPSAetapparitiondefoyers àlascintigraphieosseuse

71 64 89

Progressionviscéraleet/ouganglionnaire 79 76 91

traitement. Seuls 15 % des praticiens envisagent de changerdetraitementsuruneélévationisoléeduPSA (Tableau2).

Situation 4 : août 2014, majoration des douleurs, PSA à 30ng/mL et nouvelles lésions osseuses à la scintigraphie osseuse, absence d’anomalie sur le scannerabdominopelvien.

Arrêtdel’ACVA,poursuitedel’aLH-RHettraitement pardocétaxel75mg/m2toutesles3semaines.

• Critèresdesurveillance:

◦ lasurveillancedutraitementreposaitsuruneconsulta- tionàchaqueséancedechimiothérapiepour53%des médecins(83%desoncologuesmédicauxetradiothé- rapeuteset37 %desurologues)outousles2—3mois (tousles3cycles)chez17%desoncologuesmédicaux etradiothérapeuteset41%desurologues(Fig.4),

◦ les examens d’imagerie étaient généralement effec- tués à la demande (50 % des oncologues médicaux, radiothérapeutes eturologues).Lesoncologuesmédi- caux et radiothérapeutes déclaraient réaliser une scintigraphie osseuseet/ou unscanner abdominopel- vien tous les 3 cycles, dans 30 % et 23 % des cas respectivement;

• Critèresdeprogressionetdechangementdetraitement:

◦ les principaux critères de changementde traitement pourprogressionsousdocétaxelétaient(Tableau3): - l’existence d’une progression viscérale et/ou gan-

glionnaire,

- l’augmentation des douleurs, et ce d’autant plus qu’elleétaitassociéeàuneélévationdutauxdePSA, - l’apparition de nouveaux foyers à la scintigraphie

osseuseavecuneélévationdutauxdePSA.

• Critères de surveillance : la surveillance de ce patient stableàdistancedelachimiothérapie,qu’ils’agissedes urologues oudes oncologues etradiothérapeutes, était régulière,àunrythmedetousles3mois(consultation,

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Surveillance sous trai tement

Figure4. Cancerdelaprostaterésistantàlacastration(CPRC)traitépardocétaxel:surveillancedelamaladie.

Tableau3 Cancerdelaprostaterésistantàlacastration(CPRC)traitépardocétaxel:critèresdeprogressionàl’origine d’unchangementdetraitement.

Réponses Total(%) Urologues(%) Oncologues

médicauxet

radiothérapeutes(%)

Augmentationdesdouleurs 53 62 47

PSAstableetabsencededouleur 0 0 0

PSAstableetaugmentationdesdouleurs 37 39 38

ÉlévationduPSAetabsencededouleur 18 15 23

ÉlévationduPSAetaugmentationdesdouleurs 80,5 78 93

PSAstablemaisapparitiondefoyersàlascintigraphieosseuse 41 33 57 ÉlévationduPSAetapparitiondefoyersàlascintigraphieosseuse 74 65 96

Progressionviscéraleet/ouganglionnaire 78 71,5 96

Situation5:enavril2015,après9moisdetraitement, normalisation du PSA : arrêt de la chimiothérapie, poursuitedel’agonistedelaLH-RHetsurveillance.

dosagedePSA),etlesexamensd’imagerieétaientréali- sésàlademande;

• Critèresdeprogressionetdechangementdetraitement: troisgrandstypesdesituationconduisentàproposerun nouveautraitement:l’associationd’uneélévationduPSA etde douleurs, l’association d’une élévation duPSA et de nouvelles lésions à l’imagerie et/ou l’apparition de métastasesviscérales(Tableau4).

• Critères de surveillance : la surveillance dela maladie baséesurles3critères, consultation,dosagedu PSAet examensd’imagerie,étaitrythméeparlescyclesdechi- miothérapie(Tableau5).

Situation 6 : en juillet 2015, réapparition des douleurs, PSA à 60ng/mL, nouvelleslésions osseuses etviscérales.

Poursuite de l’aLH-RH et traitement par cabazitaxel.

Discussion

Cette enquêteapermis d’identifierpourlapremièrefois, dans différents contextes de CPRC, les modalités de sur- veillance de la maladie et les critères de progression déterminantunchangementdestratégiethérapeutiqueuti- lisésenpratiquemédicalecourante.Letauxélevéde22% departicipationdesoncologuesmédicaux,radiothérapeutes eturologuestémoignedel’intérêtdelacommunautéscien- tifiquepourcetteproblématiquerarementabordée.

Lesrésultats decetteenquête ontmontréquelespra- tiques étaient homogènes d’une spécialité à l’autre. La

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Tableau4 Cancerdelaprostaterésistantàlacastration(CPRC)stableàdistancedelachimiothérapie:critèresde progressionàl’origined’unnouveautraitement.

Réponses Total(%) Urologues(%) Oncologues

médicauxet

radiothérapeutes(%)

Augmentationdesdouleurs 56 62 53

PSAstableetabsencededouleur 0 0 0

PSAstableetaugmentationdes douleurs

38 40 40

ÉlévationduPSAetabsencede douleur

22 20 28

ÉlévationduPSAetaugmentation desdouleurs

83 83 93

PSAstablemaisapparitionde foyersàlascintigraphieosseuse

38 32 52

ÉlévationduPSAetapparitionde foyersàlascintigraphieosseuse

72 64 93

Progressionviscéraleet/ou ganglionnaire

80 75 96

surveillance du CRPC traité parchimiothérapie était plus fréquente chez les oncologues, qui ont tendance à voir leurs patients à chaque cycle. La participation fréquente à des essaiscliniques évaluant des traitements médicaux (quiimposentunesurveillanceetdesbilanssystématiques etrapprochés),pourraitégalementinfluencerlespratiques quotidiennes.

Au stade non métastatique, ce patient qui présentait uneélévationduPSAsoushormonothérapie,étaitrevu en consultationtousles3ou6moisparl’ensembledesméde- cins;lebilanbiologiquecomprenaitundosagedePSAtous les 3 ou 6 mois. Plus de 1 médecin sur 3 ne demandait pasde testostéronémie,ce quicontraste aveclesrecom- mandations de l’EAU qui préconisent un dosage de PSA maisaussiunetestostéronémie tousles3ou6mois[1,2].

Dans cette situation, les oncologues médicaux et radio- thérapeutes étaient plus nombreux à demander un bilan biologiqueexhaustif.Plusieursraisonspourraientexpliquer cetteattitude:laconfrontationauquotidienàdespatients

avecunemaladieplusavancéequinécessitentuneévalua- tiondétailléedeleurétatdesanté,etleurimplicationdans lesessaiscliniques,danslesquelssontfréquemmentdosés les taux de LDH et/ou de phosphatases alcalines [1]. De même, ils demandaient plus souventun scanner abdomi- nopelvienà larecherche demétastasesviscéralesdans le cadredubiland’extension.

Conformément aux recommandations de l’association franc¸aised’urologie(AFU)etdel’EAU,larésistanceàlacas- trationchezunpatientavecunetestostéronémieinférieure à50ng/dL,estdéfinieparuneprogressionbiologiqueavec uneélévationdutaux dePSAsupérieurà 50%(confirmée à3reprisesetà1semained’intervalle)etuntauxdePSA supérieurà2ng/mLet/ouparuneprogressionradiologique avecaumoins2nouvelleslésionsosseusesàlascintigraphie osseuseet/ou une augmentation de lataille d’une lésion viscérale(Recist1.1)[1,3].Ilestintéressantdenoterqu’au momentdelarésistanceàlacastration,moinsde50%des praticiensdemandaientunbilanradiologiqueenl’absence

Tableau5 Cancerdelaprostaterésistantàlacastration(CPRC)traitéparcabazitaxel:surveillancedelamaladie.

Critères Total(%) Urologues(%) Oncologues

médicauxet

radiothérapeutes(%) Fréquencedes

consultations

Àchaqueséancedechimiothérapie 55 40 86

Consultationtousles3mois 25,5 33 18

Fréquencedu dosageduPSA

Àchaquecycle 28 18 47

Tousles3cycles 45 46 49

Tousles6cycles 4 7 2

Fréquence testostéronémie

Tousles3mois 17 16 21

Tousles6mois 6 7 7

Pasdetestostéronémie 28 28 31

Rythmeimagerie Scintigraphieosseusetousles3mois 25 22 35

Scintigraphieosseuseàlademande 43 41,5 52

Scannerabdominopelvientousles3cycles 30,5 22 48

Scannerabdominopelvienàlademande 39 42 41

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de signes cliniques. La possibilité de réaliser une second traitementlocaloubienl’évaluationdela «massetumo- rale»vial’imagerie n’estpasencoredevenuelapratique courante.

Surveillance de la maladie

Chez cepatient traité par unACVA, 37 % des oncologues médicauxetradiothérapeutes,et14%desurologuesdeman- daientunPSAtouslesmois.Cetteapprocheétaitpeut-être motivée en partie par les données de l’analyse de Fue- reaet al.réalisée à partir desix études dephase 3, qui avaientmisenévidenceuneassociationsignificativeentre la réponse PSA précoce à 28jours et le pronostic à long terme[1,4].Lesrésultats denotreenquête montrentune surveillancedeplusenplusrapprochéeaufuretàmesure del’évolutiondelamaladie;commedécritdanslesrecom- mandationsdel’EAUetdel’AFU.L’objectifàcesstadesde lamaladieestdedétecterleplustôtpossibled’éventuels effets délétères du traitement ou une progression de la maladieafindepouvoirproposerleplusprécocementpos- sible unenouvelle stratégie thérapeutique, sans attendre uneéventuelledégradationdel’étatgénéral[1,3].L’intérêt d’unsuivirapprochéetd’undiagnosticprécocedesrechutes a égalementété démontré dans d’autres cadres patholo- giques. Dans une étude qui comparait, chez des patients atteintsdecancerdupoumonlocalementavancéouméta- statique, leseffets d’un suivi personnalisé à partir d’une applicationmobilespécifiqueàceuxd’unsuivimédicalstan- dard [5], il existait unbénéfice desurvie dans le groupe ayant bénéficié du suivi rapproché. Rien ne permet à ce staded’extrapolercesrésultatsaucancerdeprostate,dont l’histoirenaturelleestpluslente,maislaréplicationd’une telleétudepourraitêtreintéressante.

Au stade de la résistance à la castration, en dehors d’essaiclinique,l’EAUetl’AFUrecommandentpourchaque patientunsuivipersonnaliséavecaminima,uneconsulta- tionetundosagedePSAtousles2ou3mois[1,3].

Progression de la maladie et changement de traitement

Contrairementauxstadesplusprécoces,lescritèresrappor- tésdans cetteenquête pourévalueruneprogressiondela maladieetinduireunchangementdetraitement,n’étaient plus le PSA seul, mais l’association de critères cliniques, biologiquesetradiologiques.Seuls15à20%despraticiens modifientlalignedetraitementsurlaseuledonnéeduPSA.

Unnouveaubiland’imagerieestréaliséeencasdeprogres- sionbiologique,mêmeenl’absencedeprogressionclinique.

Cetteattitudeestcelledesrecommandationsdel’EAU,qui préconisentàcestadedelamaladie,l’utilisationdes cri- tèresduProstateCancerTrialsWorkingGroup (PCWG)qui associentuneimagerieaveclaréalisationd’une scintigra- phieosseuseetd’unscanner abdominopelvien,undosage dePSAetuneévaluationdubénéficeclinique[1,6,7].

Conclusions

Cette enquête a évalué les modalités de surveillance de lamaladieetlescritèresquiconduisaientunchangement de traitement dans le CRPC. Les résultats ont rapporté despratiquesrelativementhomogènesentrelesdifférentes spécialités.L’arrivéerécentedenouvellesoptionsthérapeu- tiquesdansleCPRCmétastatiqueamodifiélesalgorithmes de prise en charge et offre la possibilité d’envisager plusieurslignesdetraitement.Cesnouvellesapprochesthé- rapeutiques justifientunrythmedesurveillance rigoureux afin dene pasmanquer lemoment leplus opportun pour changerdelignedetraitement,maiségalementpournepas interrompreàtortuntraitementpotentiellementefficace.

Déclaration de liens d’intérêts

EnquêteeffectuéeaveclesoutiendeslaboratoiresSanofi.

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