A550. Les puissances de 2 à la fête
Q1 :Trouver toutes les puissances de 2 qui sont encore des puissances de 2 lorsqu’on supprime a) le premier chiffre de gauche. Nota : 4096 devient 96.
b) le dernier chiffre de droite.
Q2 :Existe-t-il une puissance de 2 telle qu’en réarrangeant ses chiffres on obtienne une autre puis- sance de 2 ?
Nota : les entiers commençant par un zéro sont exclus dans les réarrangements de la puissance de 2.
Solution de Claude Felloneau
Q1 a)Les seules puissances de 2 qui conviennent sont 32 et 64.
b)16 est l’unique puissance de 2 possédant la propriété requise.
Q2La réponse est non.
Preuve
Q1 a)Il est clair que 32 et 64 conviennent.
Soit 2n une puissance de 2 qui vérifie la condition imposée,k (k>2) le nombre de ses chiffres eta son premier chiffre à gauche.
Il existe un entier naturelptel que 2n=a·10k+2p. On a doncp<n.
En écrivantasous la formea=2ubavecu∈{0, 1, 2, 3} etb∈{1, 3, 5, 7}. On a alors 2p¡
2n−p−1¢
=b·2k+u·5k.
Comme tout entier naturel non nul s’écrit de façon unique sous la forme 2xy avecx∈N,y∈Nety impair, on obtient :
p=k+u et 2n−p−1=b·5k. On en déduit que 2n−p≡1 [5].
Comme 2 est d’ordre 4 modulo 5,n−pest un multiple non nul de 4 et il existe donc un entier naturel non nulqtel quen−p=4q. On a alors : 24q−1=b·5k, soit
¡2q−1¢ ¡
2q+1¢ ¡
22q+1¢
=b·5k.
Commeq>1, 22q+1>2q+1>1. De plus, les trois facteurs du premier membre sont premiers entre eux deux à deux car tout diviseur commun à deux d’entre eux est impair et divise 2 qui est la diffé- rence entre 2q+1 et 2q−1 d’une part et entre 22q+1 et¡
2q−1¢ ¡ 2q+1¢
d’autre part.
Comme le second membre n’a qu’au plus deux facteurs premiers distincts, on en déduit que 2q−1=1, doncq=1. Ce qui donnek=1 etb=3. D’oùu=0 ouu=1 cara=2ub69.
u=0 donnea=3,p=k=1,n=p+4q=5, d’où 2n=32.
u=1 donnea=6,p=k+1=2,n=p+4q=6, d’où 2n=64.
Q1 b)Il est clair que 16 convient.
Soit 2n une puissance de 2 qui vérifie la condition imposée eta son dernier chiffre à droite.a est
évidemment différent de 0 puisqu’une puissance de 2 n’est pas divisible par 5.
Il existe un entier naturelptel que 2n=2p·10+a. On a alors 2p+1¡
2n−p−1−5¢
=a
L’entieraest donc pair et 562n−p−1614 donc 2n−p−1=8 doncaest un multiple de 3. Finalement a=6,p=0 etn−p−1=3 donc 2n=16.
Q2S’il existe une puissance de 2 vérifiant la propriété imposée, soitnson exposant. En réarrangeant les chiffres de 2non obtient 2poùpest un entier naturel distinct den.
Quitte à permuternetp, on peut supposer quep>n.
2net 2payant le même nombre de chiffres, on a 2p<10·2n<2n+4, doncp6n+3.
2net 2payant la même somme de leurs chiffres, on a 2n≡2p[9] et comme 9 et 2nsont premiers entre eux, on obtient 2p−n≡1 [9].
Orp−n∈{1, 2, 3} et 21, 22et 23ne sont pas congrus à 1 modulo 9. On aboutit donc à une contradic- tion.
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