L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB2−2011-2012
D. Blotti`ere Math´ematiques
Correction du devoir surveill´ e n˚2
Probl` eme 1 : ´ Etude d’une projection vectorielle
Dans tout ce probl`eme,a d´esigne un nombre r´eel fix´e, diff´erent de 1.
Partie A - ´Etude des puissances d’une matrice Soit A la matrice 2×2 d´efinie par :A= 1
a−1
a −1 a −1
. 1. Montrer queA2=A. On ´ecrira toutes les ´etapes du calcul.
2. En d´eduire que la matriceA n’est pas inversible.
3. Conjecturer la valeur deAn pour toutn∈N∗, puis d´emontrer la conjecture faite par r´ecurrence.
Partie B - D´efinition d’une projection vectoriellep
On fixe un rep`ere R= (O;−→i ,−→j)du plan. On identifiera, dans tout ce probl`eme, un vecteur du plan `a ses coordonn´ees dans la base (−→i ,−→j).
Soient les vecteurs −→u = 1
1
et−→v = 1
a
. On noteF la droite passant par O et dirig´ee par−→u etG la droite passant par O et dirig´ee par −→v.
1. Soit−→w = x
y
un vecteur du plan. D´emontrer qu’il existe un unique vecteur du plan−→ w′ =
x′ y′
tel que :
−→
w′ et−→u sont colin´eaires et −→
w′− −→w et−→v sont colin´eaires et exprimer
x′ y′
`
a l’aide de x
y
et d’une matrice 2×2 dont les coefficients ne d´ependent ni de x, ni dey.
Le vecteur −→
w′ est appel´e projet´e de−→w sur la droite F parall`element `a la droiteG. La projection sur la droite F parall`element `a la droiteG est l’applicationpd´efinie par :
p:R2→R2; x
y
7→
x′ y′
o`u−→ w′ =
x′ y′
d´esigne le projet´e de −→w = x
y
sur la droiteF parall`element `a la droiteG.
2. On suppose dans cette question, et dans cette question seulement, que a = 0. Calculer p 0
2
et repr´esenter graphiquement le rep`ereR, les droitesF,Get les vecteurs
0 2
,p
0 2
. Partie C - Quelques propri´et´es de la projection vectorielle p
1. Calculerp(−→u) et p(−→v).
2. Soit x
y
∈R2. Calculerp◦p x
y
et comparer le r´esultat obtenu `ap x
y
.
3. D´eterminerle noyau depd´efini par : Ker(p) =
x y
∈R2 : p x
y
= 0
0
et pr´eciser sa nature g´eom´etrique.
4. D´eterminerl’image de pd´efinie par : Im(p) =
x′ y′
∈R2 : ∃ x
y
∈R2tel que p x
y
= x′
y′
et pr´eciser sa nature g´eom´etrique.
5. Comparer Ker(p) et Im(p) `aF etG.
6. Montrer que pour tout−→w ∈R2, il existe un unique couple (−w→1,−w→2)∈Ker(p)×Im(p) tel que :
−
→w =−w→1+−w→2. Correction
Partie A 1. On a :
A2 =
1 a−1
a −1 a −1
× 1
a−1
a −1 a −1
(⋆)= 1
a−1. 1 a−1
a −1 a −1
×
a −1 a −1
= 1
(a−1)2
a2−a −a+ 1 a2−a −a+ 1
= 1
(a−1)2
a(a−1) −(a−1) a(a−1) −(a−1)
= 1
(a−1)2 (a−1)
a −1 a −1
= 1
a−1
a −1 a −1
= A.
Remarque : Il est important de bien comprendre le passage (⋆). On souligne que trois op´erations diff´erentes sont en jeu : la multiplication de deux nombres r´eels ; la multiplication d’une matrice2×2 par un nombre r´eel ; la multiplication de deux matrices2×2.
2. On montre par l’absurde que la matriceA n’est pas inversible.
SupposonsAinversible. D’apr`es la question pr´ec´edenteA2=A. En multipliant chacun des membres de cette ´egalit´e par A−1 `a gauche, il vient :
A−1.A2
| {z }
A−1.A.A=I2.A=A
=A−1.A
| {z }
I2
et donc
A=I2=
1 0 0 1
.
Le coefficient d’adresse (1,2) deAest donc nul. Or par d´efinition deA, on a :
A= 1 a−1
a −1 a −1
=
a
a−1 − 1 a−1 a
a−1 − 1 a−1
.
Le coefficient d’adresse (1,2) deAest donc − 1
a−1. Comme− 1
a−1 6= 0, on a une contradiction.
Conclusion : La matrice An’est pas inversible.
3. Remarque : Cette question est analogue `a la question 4 de la partie B du probl`eme 2 du DS1...
• Conjecture
On a d´emontr´e que A2=A. On en d´eduit que : A3= A2
|{z}
A
.A=A.A= A2
|{z}
A
=A puis que :
A4= A3
|{z}
A
.A=A.A= A2
|{z}
A
=A puis que :
A5= A4
|{z}
A
.A=A.A= A2
|{z}
A
=A puis que :
A4= A5
|{z}
A
.A=A.A= A2
|{z}
A
=A Ceci nous am`ene `a conjecturer que :An=Apour toutn∈N∗.
• Preuve de la conjecture
Montrons par r´ecurrence sur n∈N∗la propri´et´ePn suivante : Pn : An =A.
• Initialisation au rangn= 1 La propri´et´eP1 s’´ecrit :
P1 : A1=A La propri´et´eP1 est donc vraie.
• H´er´edit´e
Supposons la propri´et´ePn vraie `a un rangn∈N∗ fix´e. On a alors : Pn : An=A.
Montrons quePn+1 est vraie, i.e. :
Pn+1 : An+1=A.
On a :
An+1 = An.A
= A.A (carAn=A)
= A2
= A (cf. question 1).
• Conclusion
De l’initialisation au rang 1, de l’h´er´edit´e et de l’axiome de r´ecurrence, on d´eduit que : pour tout n∈N∗ :
An =A.
Partie B 1. Soit−→w =
x y
un vecteur fix´e du plan. Soit−→ w′=
x′ y′
un vecteur du plan.
• Traduction de la condition−→
w′ et −→u sont colin´eaires en termes d’´equations.
D’apr`es le crit`ere de colin´earit´e, on a :
−→
w′ et−→u sont colin´eaires ⇐⇒
x′ 1 y′ 1
| {z }
x′−y′
= 0. (1)
• Traduction de la condition−→
w′− −→w et−→v sont colin´eaires en termes d’´equations.
Les coordonn´ees du vecteur−→
w′− −→w sont
x′−x y′−y
. D’apr`es le crit`ere de colin´earit´e, on a :
−
→w′− −→w et −→v sont colin´eaires ⇐⇒
x′−x 1 y′−y a
| {z }
a(x′−x)−(y′−y)=ax′−y′−ax+y
= 0. (2)
• Introduction et ´etude d’un syst`eme lin´eaire et conclusion sur l’unicit´e du vecteur−→ w′ D’apr`es (1) et (2), on a :
−
→w′ et −→u sont colin´eaires et −→
w′− −→w et −→v sont colin´eaires
⇐⇒
x′−y′ = 0
ax′−y′−ax+y= 0
⇐⇒
x′ − y′ = 0 ax′ − y′ = ax−y
⇐⇒
x′ − y′ = 0
(a−1)y′ = ax−y (L2←L2−aL1) Comme a 6= 1, on a (a−1) 6= 0. Le syst`eme lin´eaire ´etudi´e est donc de Cramer ; il admet une unique solution et par suite il existe un unique vecteur−→
w′ tel que :
−
→w′ et−→u sont colin´eaires et −→
w′− −→w et−→v sont colin´eaires .
• R´esolution du syst`eme lin´eaire pr´ec´edent et expression matricielle de x′
y′
en fonction de x
y
DeL2, on d´eduit :
y′ =ax−y a−1 = a
a−1x− 1
a−1y. (3)
De (3) et de L1, on d´eduit :
x′= a
a−1x− 1
a−1y. (4)
De (3) et (4), on d´eduit que : x′
y′
=
a
a−1x− 1 a−1y a
a−1x− 1 a−1y
=
a
a−1 − 1 a−1 a
a−1 − 1 a−1
x
y
=
1 a−1
a −1 a −1
| {z }
A
x
y
= A
x y
o`uAest la matrice introduite dans la partie A.
Remarque cl´e : D’apr`es la d´efinition de l’application pet le r´esultat pr´ec´edent, on a :
∀ x
y
∈R2 p x
y
=
a
a−1x− 1 a−1y a
a−1x− 1 a−1y
=A x
y
.
2. Dans cette question, on suppose quea= 0. Par suite, on a :
∀ x
y
∈R2 p x
y
=−
0 −1 0 −1
x y
=− −y
−y
= y
y
. Par suite :
p 0
2
= 2
2
.
Repr´esentation graphique deR, des droitesF,Get des vecteurs 0
2
,p 0
2
.
1 2 3 4
−1
1 2 3 4 5
−1
−2
−3
−4
−5
F G
−
→u 0
2
−
→v
p 0
2
On observe quep 0
2
est bien la projection, au sens intuitif, de 0
2
surF parall`element `aG.
Partie C
1. • Calcul de p(−→u)
– Premi`ere solution : sans recours aux coordonn´ees
Par d´efinition de l’image de−→u parp, le vecteurp(−→u) estl’uniquevecteur−−→
p(u) du plan satisfaisant les deux conditions :
p(−→u) et−→u sont colin´eaires et
p(−→u)− −→u et−→v sont colin´eaires . On observe que :
−
→u et −→u sont colin´eaires et −→u − −→u
| {z }
−
→0
et −→v sont colin´eaires .
Le vecteur−→u satisfait donc les deux conditions d´efinissantp(−→u). On a donc :p(−→u) =−→u.
Remarque : La m´ethode utilis´ee ici peut ˆetre appliqu´ee dans un autre contexte. Le vecteur p(−→u) est caract´eris´e par deux conditions. Si on peut trouver un vecteur satisfaisant ces deux condi- tions, alors n´ecessairement ce vecteur est ´egal `ap(−→u). Ici, on conjecture que p(−→u) =−→u grˆace
`
a l’intuition g´eom´etrique que l’on peut avoir de p, renforc´ee par la question 2 de la partie B.
Il reste alors simplement `a v´erifier que −→u satisfait les deux conditions d´efinissant p(−→u) pour conclure.
– Deuxi`eme solution : `a l’aide des coordonn´ees et de la remarque cl´e Les coordonn´ees de−→u sont
1 1
. D’apr`es la remarque cl´e, on a donc :
p(−→u) =p 1
1
=
a
a−1×1− 1 a−1 ×1 a
a−1×1− 1 a−1 ×1
=
a−1 a−1 a−1 a−1
= 1
1
=−→u .
• Calcul de p(−→v)
– Premi`ere solution : sans recours aux coordonn´ees
Par d´efinition de l’image de−→v parp, le vecteurp(−→v) estl’uniquevecteur−−→
p(v) du plan satisfaisant les deux conditions :
p(−→v) et−→u sont colin´eaires et
p(−→v)− −→v et−→v sont colin´eaires .
On observe que :
−
→0 et−→u sont colin´eaires et −→0 − −→v
| {z }
−−→v
et −→v sont colin´eaires .
Le vecteur−→0 satisfait donc les deux conditions d´efinissantp(−→v). On a donc :p(−→v) =−→0 . Remarque : Ici, on a conjectur´e quep(−→v) =−→0 grˆace `a l’intuition g´eom´etrique que l’on peut avoir de pet on a montr´e cette conjecture en v´erifiant que−→0 satisfait les deux conditions d´efinissant p(−→v).
– Deuxi`eme solution : `a l’aide des coordonn´ees et de la remarque cl´e Les coordonn´ees de−→v sont
1 a
. D’apr`es la remarque cl´e, on a donc :
p(−→v) =p 1
a
=
a
a−1 ×1− 1 a−1 ×a a
a−1 ×1− 1 a−1 ×a
= 0
0
=−→0.
2. Soit x
y
∈R2.
p◦p x
y
= p
p
x y
(cf. d´efinition de la composition)
= p
A
x y
(cf. remarque cl´e)
= A
A
x y
(cf. remarque cl´e)
= A2 x
y
Or d’apr`es la question 1 de la partie A, on a :A2=A. Par suite, on a : p◦p
x y
= A
x y
= p
x y
(cf. remarque cl´e).
Remarque : On peut, ici aussi, montrer que p◦p x
y
=p x
y
sans avoir recours `a l’expression de p en coordonn´ees, mais en utilisant simplement la d´efinition de p. Il faut pour cela v´erifier que p◦p
x y
satisfait les deux conditions d´efinissantp x
y
.
3. Par d´efinition, le noyau Ker(p) est l’ensemble des solutions de l’´equation : p
x y
= 0
0
.
Soit x
y
∈R2.
p x
y
= 0
0
⇐⇒
a
a−1x− 1 a−1y a
a−1x− 1 a−1y
= 0
0
(cf. remarque cl´e)
⇐⇒
a
a−1x − 1
a−1y = 0 a
a−1x − 1
a−1y = 0
⇐⇒
ax − y = 0 L1←(a−1)L1 (op´eration ´el´ementaire cara−16= 0) ax − y = 0 L2←(a−1)L2 (op´eration ´el´ementaire cara−16= 0)
⇐⇒
ax − y = 0
0 = 0 L2←L2−L1
On en d´eduit que :
Ker(p) = x
y
∈R2 : ax−y= 0
. L’ensemble Ker(p) est donc la droite d’´equation cart´esienne :ax−y= 0.
4. Par d´efinition, l’image Im(p) est l’ensemble des x′
y′
∈R2 tels que l’´equation
E(x′,y′) : p x
y
= x′
y′
d’inconnue x
y
∈R2, ait une solution.
Soit x′
y′
∈R2. On cherche `a d´eterminer une condition n´ecessaire et suffisante surx′ ety′pour que l’´equationE(x′,y′) ait une solution.
Soit x
y
∈R2.
E(x′,y′) ⇐⇒ p x
y
= x′
y′
⇐⇒
a
a−1x− 1 a−1y a
a−1x− 1 a−1y
= x′
y′
(cf. remarque cl´e)
⇐⇒
a
a−1x − 1
a−1y = x′ a
a−1x − 1
a−1y = y′
⇐⇒
a
a−1x − 1
a−1y = x′
0 = −x′+y′ L2←L2−L1
On observe alors que l’´equationE(x′,y′)a une solution si et seulement si l’´equation de compatibilit´e y′−x′ = 0
est satisfaite.
En effet, il est clair que si−x′+y′6= 0, alors l’´equationE(x′,y′) n’a aucune solution. Donc siE(x′,y′)
a (au moins) une solution, alors −x′+y′ = 0 (contraposition). R´eciproquement, montrons que si y′−x′= 0, alors l’´equationE(x′,y′)poss`ede (au moins) une solution. Si−x′+y′= 0, alors :
Ex′,y′) ⇐⇒ a
a−1x− 1
a−1y=x′
⇐⇒ ax−y= (a−1)x′ (multiplication des deux membres par (a−1)6= 0)
⇐⇒ y=ax−(a−1)x′. L’ensembleE(x′,y′)a pour ensemble solution :
x ax−(a−1)x′
: x∈R
ensemble qui est non vide. Par exemple
0
−(a−1)x′
appartient `a cet ensemble.
De cette ´etude, on d´eduit que : Im(p) =
x′ y′
∈R2 : −x′+y′ = 0
. L’ensemble Im(p) est donc la droite d’´equation cart´esienne :−x+y = 0.
5. • Preuve de Ker(p) =G
On a vu `a la question 3 que Ker(p) est la droite d’´equation cart´esienne :ax−y= 0. On en d´eduit queO∈Ker(p) et que le vecteur
a
−1
est normal `a Ker(p).
On rappelle que la droiteGest la droite passant parOet dirig´ee par le vecteur−→v de coordonn´ees 1
a
.
Comme a
−1
. 1
a
=a−a = 0 les vecteurs a
−1
et 1
a
sont orthogonaux (crit`ere d’or- thogonalit´e). Par suite, les droites Ker(p) etGsont parall`eles. Comme elles ont de plus un point commun (le pointO), elles sont confondues.
• Preuve de Im(p) =F
On a vu `a la question 4 que Im(p) est la droite d’´equation cart´esienne :−x+y= 0. On en d´eduit queO∈Im(p) et que le vecteur
−1 1
est normal `a Im(p).
On rappelle que la droiteF est la droite passant parOet dirig´ee par le vecteur−→u de coordonn´ees 1
1
. Comme
−1 1
.
1 1
=−1 + 1 = 0 les vecteurs −1
1
et 1
1
sont orthogonaux (crit`ere d’or- thogonalit´e). Par suite, les droites Im(p) et F sont parall`eles. Comme elles ont de plus un point commun (le pointO), elles sont confondues.
Probl` eme 2 : Valeurs approch´ ees rationnelles de √ 2
L’objet de ce probl`eme est la suite(un)n∈N d´efinie paru0= 2 et la relation de r´ecurrence un+1= un
2 + 1 un
valable pour toutn∈N.
Au cours de l’´etude, on d´emontrera que cette suite converge vers√
2(cf. partie B) et on construira un algorithme donnant une valeur approch´ee rationnelle (i.e. dans Q) de √
2 avec une pr´ecision aussi petite que d´esir´ee (cf.
parties C et D).
Partie A - ´Etude d’une fonction auxiliaire Soit f la fonction d´efinie par :
f:R∗→R; x7→ x 2 + 1
x. On note Cf la courbe repr´esentative def dans un rep`ere Rfix´e du plan.
1. Justifier quef est continue et d´erivable surR∗. 2. Calculerf′(x) pour toutx∈R∗.
3. Montrer que pour toutx∈[√ 2,2] :
0≤f′(x)≤ 1 4.
4. ´Etudier les variations de f surR∗. On donnera le r´esultat sous forme d’un tableau de variations.
5. ´Etudier le signe de f(x)−xpour toutx∈R∗ et interpr´eter graphiquement le r´esultat obtenu.
Partie B - ´Etude de la suite (un)n∈N
1. Montrer que la suite (un)n∈N est parfaitement d´efinie et `a valeurs rationnelles, i.e. que pour tout n∈N:
un existe et appartient `a Q.
2. Montrer que pour toutn∈N: √
2< un≤2.
3. Montrer que la suite (un)n∈Nest strictement d´ecroissante.
4. En d´eduire que la suite (un)n∈Nconverge et que sa limite est sup´erieure ou ´egale `a√ 2.
5. (a) Donner un exemple de suite (vn)n∈N strictement d´ecroissante, minor´ee par√
2, et qui converge vers une limite l6=√
2.
(b) D´emontrer que lim
n→+∞un=√ 2.
Partie C - D´etermination de valeurs approch´ees rationnelles de √ 2
1. En utilisant le th´eor`eme des accroissements finis, montrer que pour toutn∈N: 0≤un+1−√
2≤1
4(un−√ 2).
2. En d´eduire que pour toutn∈N:
0≤un−√ 2≤
1 4
n
(u0−√ 2) puis que pour toutn∈N:
0≤un−√ 2≤2
1 4
n
.
3. Soitε∈R+∗. D´eterminer un nombre entier positifn(ε), d´ependant deε, tel que : 0≤un(ε)−√
2≤ε.
Partie D - Algorithme de calcul de valeurs approch´ees rationnelles de √ 2 Soit ε∈R+∗.
On se propose de construire un algorithme de calcul d’une valeur approch´ee rationnelle (i.e. dansQ) de√ 2 avec un ´ecart n’exc´edant pas ε. Cet algorithme de calcul ne doit mettre en jeu que des nombres rationnels (i.e. dans Q). On rappelle que √
2 n’est pas rationnel.
Ci-dessous, voici quelques ´el´ements d’un tel algorithme. Recopier et compl´eter cet algorithme.
n←−0 u←−2
Tant que 2/(4^n)
Faire
n←−
u←−
Retourner
Correction Partie A
1. La fonctionf est la somme des fonctions u:R∗→R; x7→ x
2 et v:R∗→R; 7→ 1 x.
La fonctionuest continue et d´erivable surR∗ (restriction d’une fonction affine `aR∗). La fonctionv est continue et d´erivable surR∗(vest la fonction inverse, qui est usuelle). La fonctionf est continue et d´erivable surR∗, comme somme de fonctions continues et d´erivables surR∗.
2. Soitx∈R∗. On a : f′(x) = 1
2− 1 x2
= x2−2 2x2
= x2−(√ 2)2
2x2 (on fait apparaˆıtre une forme du typea2−b2, aveca, b∈R).
= (x−√
2)(x+√ 2)
2x2 (3`eme identit´e remarquable).
On a donc obtenu deux formes pourf′(x) : f′(x) = 1
2− 1
x2 = (x−√
2)(x+√ 2)
2x2 .
3. Soitx∈[√ 2,2].
√2≤x≤2 =⇒ 2≤x2≤4 (la fonction carr´ee est (strictement) croissante surR+)
=⇒ 1 2 ≥ 1
x2 ≥1
4 (la fonction inverse est (strictement) d´ecroissante surR+∗)
=⇒ −1 2 ≤ − 1
x2 ≤ −1
4 (multiplication de chaque membre par−1<0)
=⇒ 0≤ 1 2 − 1
x2
| {z }
f′(x)
≤1 2 −1
| {z }4
1 4
ajout `a chaque membre de 1 2
4. `A la question 2, on a montr´e que :
∀x∈R∗ f′(x) =(x−√
2)(x+√ 2)
2x2 .
A l’aide de cette forme factoris´ee, il est ais´e de d´eterminer le tableau de signe de la fonction` f′. On en d´eduit alors le tableau de variations de la fonctionf en appliquant le crit`ere diff´erentiel de monotonie stricte.
x −∞ −√
2 0 √
2 +∞
Signe dex−√
2 − − − 0 +
Signe dex+√
2 − 0 + + +
Signe de 2x2 + + 0 + +
||
Signe def′(x) + 0 −
||
− 0 +|| ||
−√
2
||
Variations def
ր ց || ց ր
||
√2||
Le tableau a ´et´e compl´et´e avec les valeurs remarquables : f(−√
2) =−
√2 2 − 1
√2 =−
√2 2 −
√2 2 =−√
2 et f(√
2) =
√2 2 + 1
√2 =
√2 2 +
√2 2 =√
2.
On peut aussi ais´ement ´etudier les limites def aux bornes de son ensemble de d´efinition, grˆace aux limites usuelles et aux op´erations sur icelles. On trouve :
f(x) →
x→−∞−∞ ; f(x) →
x→0−−∞ ; f(x) →
x→0++∞ ; f(x) →
x→+∞+∞. 5. Soitx∈R∗. On a :
f(x)−x = x 2 +1
x−x
= 1
x−x 2
= 2
2x−x2 2x
= 2−x2 x
= (√
2)2−x2
x (on fait apparaˆıtre une forme du type a2−b2, aveca, b∈R).
= (√
2−x)(√ 2 +x)
2x (3`eme identit´e remarquable).
On en d´eduit le tableau de signe suivant pour f(x)−x.
x −∞ −√
2 0 √
2 +∞
√2−x + + + 0 −
√2 +x − 0 + + +
2x − − 0 + +
||
f(x)−x + 0 −
||
+ 0 −||
Graphiquement, le signe de f(x)−x donne la position relative de la courbe Cf et de la droite d’´equation cart´esienney=x. Plus pr´ecis´ement, on a :
• sur ]− ∞,−√
2[∪]0,√
2[, la courbeCf est au-dessus de la droite d’´equationy=x;
• sur ]−√
2,0[∪]√
2,+∞[, la courbeCf est en-dessous de la droite d’´equationy=x;
• la droite d’´equationy =xet la courbeCf se coupent aux points d’abscisses−√ 2 et√
2.
Partie B
1. Avant de commencer `a r´epondre `a la question, on rappelle quelques propri´et´es deQ: (1) N⊂Q, c’est-`a-dire que tous les entiers naturels sont des rationnels ;
(2) six∈Q, alors x2 ∈Q; (3) six∈Q\ {0}, alors 1x∈Q;
(4) six, y∈Q, alorsx+y ∈Q.
Revenons `a la question pos´ee. Pour toutn∈N, on d´efinit la propositionPn par : Pn : un existe et appartient `aQ, etun>0.
On va montrer, par r´ecurrence, que la propri´et´ePn est vraie pour toutn∈N. Remarque : A priori, on nous demande de montrer que :
un existe et appartient `aQ pour toutn∈N. On peut penser `a poser :
Pn′ : un existe et appartient `aQ
pour tout n ∈ N. Mais, comme on va le voir, la propri´et´e suppl´ementaire que l’on place dans Pn, i.e. un >0, va nous ˆetre tr`es utile dans la preuve de l’h´er´edit´e (pour montrer queun+1 existe). La d´emonstration de la seule propri´et´ePn′ par r´ecurrence ne serait d’ailleurs pas ais´ee.
• Initialisation au rangn= 0
On doit montrer queP0est vraie. Or d’apr`es l’´enonc´e, on au0= 2, ce qui montre queu0existe et appartient `aQ(propri´et´e (1) ci-dessus), et queu0>0.
• H´er´edit´e
On suppose quePn est vraie pour un entiernfix´e, i.e. :
un existe et appartient `aQ, etun>0 et on veut montrer quePn+1 est vraie, i.e. :
un+1 existe et appartient `aQ, etun+1>0.
D’apr`es l’´enonc´e, on a : un+1=un
2 + 1 un
.
Par l’hypoth`ese de r´ecurrence, on sait que un >0, donc en particulierun n’est pas nul, et donc un+1 est bien d´efini.
De plus, toujours d’apr`es l’hypoth`ese de r´ecurrence, on sait que un ∈ Q, donc, en utilisant les propri´et´es (2),(3) et (4) rappel´ees ci-dessus, on en d´eduit queun+1∈Q.
Et pour finir, puisque un > 0 (toujours d’apr`es l’hypoth`ese de r´ecurrence), on en d´eduit que un
2 >0, que 1 un
>0, puis queun+1>0.
Par cons´equent,Pn+1 est vraie.
• Conclusion
D’apr`es l’initialisation au rang 0, l’h´er´edit´e et l’axiome de r´ecurrence, on a :
∀n∈N un existe et appartient `aQ, etun>0.
2. Pour toutn∈N, on d´efinit la propositionPn par : Pn : √
2< un≤2.
On montre par r´ecurrence que, pour toutn∈N,Pn est vraie.
• Initialisation au rang 0
On doit montrer que P0 est vraie. Or d’apr`es l’´enonc´e, on au0 = 2, et on sait que √
2 <2≤2, doncP0 est vraie.
• H´er´edit´e
On suppose quePn est vraie pour un entiernfix´e, i.e. :
√2< un≤2 et on veut montrer quePn+1 est vraie, i.e. :
√2< un+1≤2.
Comme la fonction f est strictement croissante sur [√
2,+∞[ (cf. question 4 de la partie A), de
√2< un≤2 on d´eduit :
f(√ 2)
| {z }
√2
< f(un)
| {z }
un+1
≤f(2)
|{z}
3 2
.
Comme 3
2 ≤2, on a :
√2< un+1≤2.
• Conclusion
D’apr`es l’initialisation au rang 0, l’h´er´edit´e et l’axiome de r´ecurrence, on a :
∀n∈N √
2< un≤2.
3. Dire que la suite (un)n∈N est strictement d´ecroissante signifie :
∀n∈N un+1−un<0.
Soitn∈N.
• On a : un+1−un =f(un)−un.
• D’apr`es la question 2, on sait queun∈]√ 2,2].
• D’apr`es la question 5 de la partie A, on sait que :
∀x >√
2 f(x)−x <0.
De ces trois points on d´eduit que :f(un)−un<0, ce qui montre que la suite (un)n∈Nest strictement d´ecroissante.
4. D’apr`es la question 2, la suite (un)n∈N est minor´ee (par √
2), et d’apr`es la question 3, elle est (strictement) d´ecroissante ; on en d´eduit qu’elle est convergente. Notonsl∈Rsa limite. De plus, de l’in´egalit´e :
∀n∈N un>√ 2 on d´eduit, par passage `a la limite, que l≥√
2.
Remarque : On ne peut pas d´eduire, par passage `a la limite, de
∀n∈N un >√ 2 quel >2, comme on le voit `a la question 5.(b) ci-dessous.
5. (a) Soit (vn)n∈N la suite d´efinie par :
∀n∈N vn= 1 +√ 2 + 1
n+ 1. On a les propri´et´es suivantes.
• La suite (vn)n∈Nest strictement d´ecroissante. En effet, pour toutn∈N: vn+1−vn= 1
n+ 2 − 1
n+ 1 =− 1
(n+ 1)(n+ 2) <0.
• La suite (vn)n∈Nest minor´ee par√
2, puisque :
∀n∈N, vn−√
2 = 1 + 1 n+ 1 >0 ce qui montre que :
∀n∈N vn>√ 2.
• La suite (vn)n∈Nconverge vers 1 +√ 26=√
2. En effet, la suite 1
n+ 1
n∈N
converge vers 0, ce qui montre que la suite (vn)n∈N converge vers 1 +√
2.
(b) • Preuve deun+1 →
n→+∞l
D’apr`es le cours, comme un →
n→+∞l, on a : un+1 →
n→+∞l.
• Preuve def(un)n→
→+∞f(l) On sait quel≥√
2 (cf. question 4). Commef est continue surR∗(cf. question 1 de la partie A), la fonctionf est continue enl. De plus, on a :unn →
→+∞l. Par composition de limites, on a donc :
f(un) →
n→+∞f(l).
• Preuve def(l) =l
On aun+1=f(un) pour toutn∈N. En passant `a la limite dans cette ´egalit´e et en utilisant les deux r´esultats pr´ec´edents, on obtient :
l=f(l).
• On a l ≥√
2 (cf. question 4) et f(l) = l. Grˆace `a la question 5 de la partie A, on en d´eduit quel=√
2.
Partie C 1. Soitn∈N.
• D’apr`es la question 4 de la partie B, on a√
2< un≤2. On va appliquer le th´eor`eme des accrois- sements finis `a la fonctionf sur l’intervalle [√
2, un], qui est donc inclus dans l’intervalle [√ 2,2].
• D’apr`es la question 1 de la partie A, la fonctionf est d´erivable sur l’intervalle [√
2,2], donc en par- ticulier sur l’intervalle [√
2, un]. On en d´eduit bien sˆur quef est continue sur [√
2, un] et d´erivable sur ]√
2, un[. On peut donc appliquer le th´eor`eme des accroissements finis `a la fonctionf sur l’in- tervalle [√
2, un].
• D’apr`es le th´eor`eme des accroissements finis, il existe doncc∈]√
2, un[ tel que : f′(c) = f(un)−f(√
2) un−√
2 =un+1−√ 2 un−√
2 . Or, d’apr`es la question 3 de la partie A, on a :
∀x∈[√
2,2] 0≤f′(x)≤1 4. On en d´eduit donc que :
0≤f′(c)≤ 1 4. On obtient alors :
0≤un+1−√ 2 un−√
2 ≤ 1 4. On multiplie chacun des membres de cette in´egalit´e par un−√
2>0 (question 2 de la partie B) pour obtenir :
0≤un+1−√ 2≤ 1
4(un−√ 2).
2. Pour d´emontrer que pour toutn∈N: 0≤un−√
2≤ 1
4 n
(u0−√ 2) on proc`ede en deux temps.
(1) L’in´egalit´e :∀n∈N 0≤un−√
2 d´ecoule imm´ediatement de la question 2 de la partie B.
(2) Pour d´emontrer que : ∀n ∈N un−√ 2≤
1 4
n
(u0−√
2), on proc`ede par r´ecurrence. Pour tout n∈N, notonsPnla proposition :
Pn: un−√ 2≤
1 4
n
(u0−√ 2).
• Initialisation au rang 0
On doit montrer queP0est vraie. En utilisant le fait que : 1
4 0
= 1, on obtient queP0est vraie.
• H´er´edit´e
On suppose quePn est vraie pour un entiernfix´e, i.e. : un−√
2≤ 1
4 n
(u0−√ 2) et on veut montrer quePn+1 est vraie, i.e. :
un+1−√ 2≤
1 4
n+1
(u0−√ 2).
En multipliant chacun des membres de : un−√
2≤ 1
4 n
(u0−√ 2)
par 1
4 >0, on obtient :
(⋆) 1
4(un−√ 2)≤
1 4
n+1
(u0−√ 2).
D’autre part, dapr`es la question 1 de la partie C, on a :
(⋆⋆) un+1−√
2≤ 1
4(un−√ 2).
De (⋆) et (⋆⋆), on d´eduit : un+1−√
2≤ 1
4(un−√ 2)≤
1 4
n+1
(u0−√ 2) et par suite :
un+1−√ 2≤
1 4
n+1
(u0−√ 2).
• Conclusion
D’apr`es l’initialisation au rang 0, l’h´er´edit´e et l’axiome de r´ecurrence, on a : un−√
2≤ 1
4 n
(u0−√ 2) pour toutn∈N.
D´eduisons enfin de ce qui pr´ec`ede que :
un−√ 2≤2
1 4
n
pour toutn∈N.
Soitn∈N.
Commeu0= 2, on a :
u0−√ 2
| {z }
2−√ 2
<2.
En multipliant chaque membre de cette in´egalit´e par 1
4 n
>0, il vient : 1
4 n
(u0−√ 2)≤2
1 4
n
. En concat´enant les r´esultats :
0≤un−√ 2≤
1 4
n
(u0−√
2) et
1 4
n
(u0−√ 2)≤2
1 4
n
on obtient :
0≤un−√ 2≤2
1 4
n
.
3. Soitε∈R+∗. On cherche un nombre entier positifn(ε), d´ependant deε, tel que : 0≤un(ε)−√
2≤ε.
• Au vu du dernier r´esultat de la question 2, il suffit que l’entiern(ε) cherch´e v´erifie : (⋆ ⋆ ⋆) 2
1 4
n(ε)
≤ε.
En effet de (⋆ ⋆ ⋆) et du r´esultat de la question pr´ec´edente, on d´eduit : 0≤un(ε)−√
2≤2 1
4 n(ε)
≤ε et donc que :
0≤un(ε)−√ 2≤ε.
• D´eterminons un entier n(ε) tel que 2 1
4 n(ε)
≤ε.
2 1
4 n(ε)
≤ε ⇐⇒
1 4
n(ε)
≤ ε 2
⇐⇒ n(ε)ln 1
4
| {z }
−ln(4)
≤ lnε 2
| {z }
ln(ε)−ln(2)
(la fonction ln est (strictement) croissante surR+∗)
⇐⇒ n(ε)≥ln(2)−ln(ε)
ln (4) (division par−ln(4)<0 de chacun des membres)
On peut donc prendre pour n(ε) le plus petit entier naturel qui soit plus grand que le r´eel ln(2)−ln(ε)
ln (4) , i.e. :
n(ε) = max
0,
ln(2)−ln(ε) ln (4)
+ 1
.
Partie D
n←−0 % initialisation den (indice deun) `a 0
u←−2 % initialisation deu(qui contient les valeurs deun) `au0= 2
Tant que 2/(4n) > ε % on stoppe l’ex´ecution de la boucle d`es que 2/(4n)≤ε
Faire
n←− n+ 1 % incr´ementation de nde 1 (on passe `a l’indice suivant) u←− u
2 +1
u % calcul du terme suivant de la suite
Retourner u
La valeur de uretourn´ee correspond `a la valeur un, o`u nest le premier entier tel que 2/4n≤ε. On sait (cf. questions 2 et 3 de la partie C) qu’alors ce termeun v´erifie :
0≤un−√ 2≤ε.
L’algorithme propos´e r´epond bien `a la question pos´ee.
Probl` eme 3 : Simplification d’une fonction mettant en jeu arcsin et arctan
L’objectif de ce probl`eme est de simplifier l’´ecriture de la fonctionf d´efinie par : f:x7→2 arctan(x)−arcsin
1−x2 1 +x2
et de donner l’allure de sa repr´esentation graphique Cf dans un rep`ere Rfix´e du plan.
Partie A - ´Etude d’une fonction auxiliaire Soit g la fonction d´efinie par :
g:R→R; x7→ 1−x2 1 +x2. On note Cg la courbe repr´esentative de g dans le rep`ere R.
1. ´Etudier la parit´e deg.
2. ´Etudier les limites ´eventuelles de g en −∞et en +∞. Quelles cons´equences graphiques peut-on en d´eduire ?
3. Montrer queg est continue et d´erivable surR, puis calculerg′(x) pour toutx∈R.
4. Donner une ´equation de la tangente T1 `a Cg au point d’abscisse 1 et ´etudier la position relative de T1 et Cg.
5. ´Etudier les variations degsurR. On donnera le r´esultat sous forme d’un tableau de variations aussi complet que possible.
6. Repr´esenter graphiquement l’allure de la courbe Cg, en faisant figurer toutes les informations gra- phiques obtenues au cours de l’´etude.
Partie B - ´Etude de la fonction f
1. Justifier avec soin que la fonction f est d´efinie surR. 2. Calculerf(−1),f(0) etf(1).
3. Donner le domaine de continuit´e def.
4. ´Etudier les limites ´eventuelles de f en−∞et en +∞.
5. (a) D´eterminer l’ensemble E des points xo`u les th´eor`emes g´en´eraux permettent de conclure `a la d´erivabilit´e de la fonctionf enx.
(b) Calculerf′(x) pour toutx∈ E.
6. En d´eduire une expression simplifi´ee de f(x) pour toutx∈R.
7. (a) `A l’aide du th´eor`eme des accroissements finis, montrer quefest d´erivable en 0 `a gauche, d´erivable en 0 `a droite, mais n’est pas d´erivable en 0.
(b) Quelles cons´equences graphiques peut-on d´eduire du r´esultat de la question pr´ec´edente ? 8. Repr´esenter graphiquement l’allure de la courbe Cf.
Correction Partie A
1. Soitx∈R. Comme (−x)2=x2, on a :
g(−x) = 1−(−x)2
1 + (−x)2 = 1−x2
1 +x2 =g(x).
La fonctiong est donc paire.
2. • Etude de la limite ´eventuelle de´ gen +∞
En +∞, on est en pr´esence d’une forme ind´etermin´ee du type −∞
∞ . Pour lever l’ind´etermination en +∞, on factorise le num´erateur et le d´enominateur par la plus grande puissance dexqui apparaˆıt : x2pour les deux.
Soitx∈R∗.
g(x) = x2
1 x2 −1
x2 1
x2 + 1
(5)
De cette nouvelle forme deg(x) et du fait que 1 x2 →
x→+∞0, on d´eduit queg(x) →
x→+∞−1.
• Etude de la limite ´eventuelle de´ g en−∞
Deg(x) →
x→+∞−1 et de la parit´e deg, on d´eduit queg(x) →
x→−∞−1.
Remarque : On aurait aussi pu obtenir le r´esultatg(x) →
x→−∞−1 en r´eutilisant (5).
• Cons´equences graphiques
La droite d’´equationy=−1 est asymptote `aCg en−∞et en +∞.
3. Rappel : Si uet v sont deux fonctions d´erivables sur un intervalle I et siv ne s’annule pas sur I, alors la fonction u
v est d´erivable surI et pour toutx∈I : u
v ′
(x) = u′(x)v(x)−v′(x)u(x) (v(x))2 . On d´efinit les fonctionsuet v par :
u:R→R; x7→1−x2 et v: R→R; x7→1 +x2. Les fonctions uet vsont d´erivables surRet leurs d´eriv´ees sont donn´ees par :
u′:R→R; x7→ −2x et v′:R→R; x7→2x.
La fonctionvne s’annule pas surR(x2+ 1≥1 pour toutx∈R). Par suite, la fonctiongqui co¨ıncide avec la fonction u
v est d´erivable surRet on a :
g′(x) = −2x(1 +x2)−2x(1−x2)
(1 +x2)2 =− 4x (1 +x2)2 pour toutx∈R.
4. • Equation de la tangente´ T1 `a Cgau point d’abscisse 1
Rappel : Si une fonctionf est d´erivable en un pointa, alors la tangente au point d’abscissea`a sa courbe repr´esentative dans un rep`ere du plan admet pour ´equation :
y=f′(a)(x−a) +f(a).
La tangenteT1 `aCg au point d’abscisse 1 a pour ´equation : y=g′(1)(x−1) +g(1).
Commeg(1) = 0 etg′(1) =−1 (cf. question 3), une ´equation deT1 est donc : y= 1−x.
• Etude de la position relative de´ T1 etCg
Pour ´etudier la position relative deT1 etCg on s’int´eresse au signe de : g(x)−(1−x)
pour tout x∈R. Pour faire cette ´etude de signe, on commence par ´ecrireg(x)−(1−x)≪`a l’aide d’un seul trait de fraction≫, puis on cherche `a factoriser le num´erateur de la fraction obtenue.
Soitx∈R.
g(x)−(1−x) = 1−x2
1 +x2 −(1−x)
= 1−x2
1 +x2 −(1−x)(1 +x2) 1 +x2
= (1−x)(1 +x)−(1−x)(1 +x2)
1 +x2 (3`eme identit´e remarquable)
= (1−x)(1 +x−(1 +x2))
1 +x2 (factorisation du num´erateur par (1−x))
= (1−x)(x−x2) 1 +x2
= (1−x)2x
1 +x2 (factorisation du num´erateur :x−x2=x(1−x)).
On peut alors facilement dresser le tableau de signe de l’expressiong(x)−(1−x) pour x∈R.
x −∞ 0 1 +∞
Signe deg(x)−(1−x) − 0 + 0 +
– La courbe Cg et la droiteT1 se rencontrent aux points d’abscisses 0 et 1 (pour 1, ce n’est pas une surprise).
– La courbe Cgest au-dessus de la droiteT1 au-dessus de ]0,1[∪]1,+∞[.
– La courbe Cgest en dessous de la droiteT1 au-dessus de ]− ∞,0[.
5. On a vu, `a la question 3, que pour toutx∈R:
g′(x) =− 4x (1 +x2)2.
A partir de cette forme factoris´ee, on obtient facilement le tableau de signes de` g′, puis le tableau de variations de gen appliquant le crit`ere diff´erentiel de monotonie stricte.
x −∞ 0 +∞
Signe dex − 0 +
Signe deg′(x) + 0 −
1
Variations deg
ր ց
−1 −1
6. On a les r´esultats suivant sur la fonctiong et sa courbe repr´esentative.
• La courbe Cgest sym´etrique par rapport `a l’axe (Oy), car la fonction gest paire (cf. question 1).
• La droite d’´equationy=−1 est asymptote `aCg en−∞et en +∞(cf. question 2).
• La droiteT1 d’´equationy= 1−xest tangente `aCg au point d’abscisse 1 (cf. question 4).
• La droiteT1 coupe la courbeCg aux points d’abscisses 0 et 1 (cf. question 4).
• La courbe Cgest au-dessus de la droiteT1 au-dessus de ]0,1[∪]1,+∞[ (cf. question 4).
• La courbe Cgest en dessous de la droiteT1 au-dessus de ]− ∞,0[ (cf. question 4).
• La fonction g est strictement croissante sur ]− ∞,0] et strictement d´ecroissante sur [0,+∞[ (cf.
question 5).
• f(0) = 1 est le maximum degsurR. Par cons´equent, la tangenteT0 `aCgau point d’abscisse 0 est horizontale.
On en d´eduit que la courbe Cga l’allure suivante.
1 2
−1
1 2 3 4 5
−1
−2
−3
−4
−5 Cg
T1
T0
y=−1
Partie B
1. On rappelle que la fonction arctan est d´efinie sur Ret que la fonction arcsin est d´efinie sur [−1,1].
On en d´eduit quef est d´efinie surRsi et seulement si :
∀x∈R −1≤1−x2 1 +x2 ≤1 ce qui peut se r´e´ecrire :
∀x∈R −1≤g(x)≤1.
Or cette propri´et´e est vraie, d’apr`es le tableau de variations deg (cf. question 5 de la partie A). La fonctionf est donc d´efinie surR.
2. • Calcul de f(1)
Par d´efinition de f, on a :
f(1) = 2 arctan(1)−arcsin
1−12 1 + 12
= 2 arctan(1)−arcsin(0).
On sait, d’apr`es le cours sur les fonctions circulaires r´eciproques que arctan(1) = π
4 et que arcsin(0) = 0. On a donc :
f(1) =π 2.
• Calcul de f(−1)
Par d´efinition de f, on a :
f(1) = 2 arctan(−1)−arcsin
1−(−1)2 1 + (−1)2
= 2 arctan(−1)−arcsin(0).
On a d´ej`a vu que arctan(1) = π
4 et que arcsin(0) = 0. Comme la fonction arctan est impaire, on a :
arctan(−1) =−arctan(1) =−π 4. On a donc :
f(−1) =−π 2.
• Calcul de f(0)
Par d´efinition de f, on a :
f(0) = 2 arctan(0)−arcsin
1−02 1 + 02
= 2 arctan(0)−arcsin(1).
On sait, d’apr`es le cours sur les fonctions circulaires r´eciproques que arctan(0) = 0 et que pour tout y∈[−1,1] :
arcsin(y) =x⇐⇒
x∈h
−π 2,π
2 i et
sin(x) =y.
Le nombre arcsin(1) est donc l’uniquex∈h
−π 2,π
2 i
tel que sin(x) = 1 ; c’est doncπ
2. On en d´eduit f(0) =−π
2.
3. • Soit la fonctionud´efinie paru:R→R; x7→2 arctan(x).Comme la fonction arctan est continue surR(fonction usuelle), la fonctionuest elle aussi continue sur R.
• La fonction arcsin est continue sur [−1,1] (fonction usuelle). La fonctiong est continue sur Ret prend ses valeurs dans [−1,1] (questions 3 et 5 de la partie A). La fonction arcsin◦gest donc (bien d´efinie et) continue sur R, comme compos´ee de fonctions continues.
• La fonctionf =u−arcsin◦gest continue surRcomme diff´erence de deux fonctions continues sur R.
4. • Etude de la limite ´eventuelle de´ f en +∞ – On sait que :
arctan(x)x→
→+∞
π
2 (fonction usuelle). (6)
– D’autre part, par composition de limites, on a : arcsin(X) →
X→−1arcsin(−1) (continuit´e de arcsin en−1) g(x) = 1−x2
1 +x2 x→
→+∞−1 (question 2 de la partie A)
=⇒arcsin
1−x2 1 +x2
x→→+∞arcsin(−1).
D’apr`es la propri´et´e d’imparit´e de la fonction arcsin et le fait que arcsin(1) = π
2 (cf. calcul de f(0) `a la question pr´ec´edente) :
arcsin(−1) =−arcsin(1) =−π 2. On a donc :
arcsin
1−x2 1 +x2
x→→+∞−π
2. (7)
– De (6) et (7), on d´eduit que :
f(x) = 2 arctan(x)−arcsin
1−x2 1 +x2
x→→+∞2×π 2 −(−π
2) = 3π 2 .
• Etude de la limite ´eventuelle de´ f en−∞
De fa¸con analogue `a ce que l’on vient de faire en +∞, on montre que : f(x) = 2 arctan(x)−arcsin
1−x2 1 +x2
x→−∞→ 2×
−π 2
−(−π
2) =−π 2. 5. (a) • La fonctionu= 2 arctan est d´erivable surR, car la fonction arctan l’est.
• La fonctiong est d´erivable surR(cf. question 3 de la partie A). La fonction arcsin est d´efinie sur [−1,1], mais n’est d´erivable que sur ]−1,1[. D’apr`es le th´eor`eme de d´erivabilit´e d’une compos´ee de fonctions d´erivables, on sait alors que la fonction
arcsin◦g:R→R; x7→arcsin◦g(x) = arcsin
1−x2 1 +x2
est d´erivable en tout pointx∈Rtel que : g(x) = 1−x2
1 +x2 6=−1 et g(x) =1−x2 1 +x2 6= 1.
Les pointsx∈Ro`u les th´eor`emes g´en´eraux ne permettent pas de conclure `a la d´erivabilit´e en xde la fonction arcsin◦g sont donc lesxtels que :
g(x) =1−x2
1 +x2 =−1 ou g(x) = 1−x2 1 +x2 = 1.
D’apr`es le tableau de variations de la fonctiongobtenu `a la question 5 de la partie A, il existe un unique r´eelxtel que :
g(x) =1−x2
1 +x2 =−1 ou g(x) = 1−x2 1 +x2 = 1.
C’est le pointx= 0 (pour lequelg(x) = 1). On en d´eduit que la fonction arcsin◦gest d´erivable surR\ {0}=R∗.
• Une diff´erence de fonctions d´erivables sur R∗ ´etant d´erivables sur R∗, on en d´eduit que la fonction f = u−arcsin◦g est d´erivable sur R∗. Avec les notations de l’´enonc´e, nous avons obtenu E=R∗.
(b) Soitx∈R∗.
• On rappelle que arctan′(x) = 1
1 +x2.On a donc : u′(x) = 2 arctan′(x) = 2
1 +x2. (8)
• D’apr`es la formule du cours donnant la d´eriv´ee d’une compos´ee de deux fonctions d´erivables, on a :
(arcsin◦g)′(x) =g′(x)×arcsin′(g(x)).
Comme g′(x) = − 4x
(1 +x2)2 (cf. question 5 de la partie A) et comme pour X ∈] −1,1[
arcsin′(X) = 1
√1−X2 on a : (arcsin◦g)′(x) = − 4x
(1 +x2)2 × 1 p1−g(x)2
= − 4x
(1 +x2)2 × 1 s
1−
1−x2 1 +x2
2
= − 4x
(1 +x2)2 × 1 s
1−(1−x2)2 (1 +x2)2
= − 4x
(1 +x2)2 × 1
s
(1 +x2)2
(1 +x2)2 −(1−x2)2 (1 +x2)2
= − 4x
(1 +x2)2 × 1
s(1 +x2)2−(1−x2)2 (1 +x2)2
= − 4x
(1 +x2)2 × 1
s
1 + 2x2+x4−(1−2x2+x4) (1 +x2)2
= − 4x
(1 +x2)2 × 1 s 4x2
(1 +x2)2
= − 4x
(1 +x2)2 × 1
√4x2 p(1 +x2)2
= − 4x
(1 +x2)2 × 1
|2x|
|1 +x2|
(4x2= (2x)2 et√
X2=|X|pour toutX∈R)
= − 4x
(1 +x2)2 × 1
|2x| 1 +x2
(1 +x2≥1≥0 pour toutx∈R)
= − 4x
(1 +x2)2 ×1 +x2
|2x|
= − 4x
1 +x2 × 1
2|x| (|2x|= 2|x| pour toutx∈R)
= − x
|x| 2 1 +x2. On en d´eduit que :
(arcsin◦g)′(x) =
− 2
1 +x2 six >0 2
1 +x2 six <0
(9)
• De (8) et (9), on d´eduit enfin que :
f′(x) =
2 1 +x2 −
− 2 1 +x2
= 4
1 +x2 six >0 2
1 +x2 − 2
1 +x2 = 0 six <0
(10)
6. • Simplification de f(x) pourx∈]− ∞,0]
– D’apr`es le r´esultat (10), la fonction f est constante sur ]− ∞,0[, i.e. il existeK1∈Rtel que :
∀x∈]− ∞,0[ f(x) =K1. (11)
Comme la fonctionf est continue sur ]− ∞,0](cf. question 3), la relation (11) s’´etend `a ]− ∞,0], i.e. :
∀x∈]− ∞,0] f(x) =K1. (12)
– Pour d´eterminer K1, on utilise un r´esultat obtenu `a la question 2 : f(−1) =−π
2. On a donc K1=−π
2. – On en d´eduit :
∀x∈]− ∞,0] f(x) =−π
2. (13)
• Simplification de f(x) pourx∈[0,+∞[
– D’apr`es le r´esultat (10), la fonction f et la fonction x 7→ 4 arctan(x) ont mˆeme d´eriv´ee sur ]0,+∞[. Elles diff`erent donc d’une constante sur ]0,+∞[, i.e. il existeK2∈Rtel que :
∀x∈]0,+∞[ f(x) = 4 arctan(x) +K2. (14) Comme les fonctions f et x7→4 arctan(x) sont continues sur ]− ∞,0] (cf. question 3 et cours sur la fonction arctan), la relation (14) s’´etend `a [0,+∞[, i.e. :
∀x∈[0,+∞[ f(x) = 4 arctan(x) +K2. (15) – Pour d´eterminerK2, on utilise un r´esultat obtenu `a la question 2 : f(1) =π
2. On a donc : f(1)
|{z}π 2
= 4×arctan(1)
| {z }
π 4
+K2.
On en d´eduit queK2=−π 2. – On a donc montr´e que :
∀x∈[0,+∞[ f(x) = 4 arctan(x)−π
2. (16)
• Synth`ese de l’´etude
On rassemble les r´esultats (13) et (16) pour obtenir :
f(x) =
−π
2 six∈]−∞, 0]
4 arctan(x)−π
2 six∈[0,+∞[ . (17)
Notons que pour f(0) il y a deux d´efinitions. Comme elles donnent la mˆeme valeur, il n’y a donc pas de probl`eme de coh´erence.
7. (a) On va montrer quef est d´erivable en 0 `a gauche, en 0 `a droite, mais pas d´erivable en 0.