illustrée par le langage C
Patrik Cégielski
egielskiu-pe.fr
Septembre 2016
Copyright
2016 PatrikCégielskiUniversitéParisXII-IUTSénart-Fontainebleau
RouteforestièreHurtault
F-77300Fontainebleau
egielskiu-pe.fr
Faisonsle pointsur lesquelquesprérequisnéessaires.Noussupposons iiquevousavezeu
unpremierontatave unordinateur, plusexatementaveunmiro-ordinateur(etmêmeun
miro-ordinateurdit ompatible PC),oupluspréisémentave unsystème informatique.Nous
supposons en partiulier que vous savez utiliser l'interpréteur de ommande et un éditeur de
texte,qu'importelequel.
Préfae v
1 Lapensée algorithmique 1
1.1 Historique . . . 2
1.1.1 Lesbesoinsenaluls . . . 2
1.1.2 Présentationinformelledesalgorithmes . . . 12
1.1.3 LesalgorithmesenÉgypte. . . 12
1.1.4 Pasd'algorithmeenGrèe. . . 13
1.1.5 LesalgorithmesenChine . . . 13
1.1.6 Lebesoindestables numériques . . . 13
1.2 Bibliographie . . . 19
1.3 Exeries . . . 23
2 Introdution à la programmation 25 2.1 Notionsthéoriques . . . 26
2.1.1 Qu'est-equelaprogrammation?. . . 26
2.1.2 Façonsdeprogrammer. . . 26
2.1.3 Lesgrandesétapesdelaompilation . . . 26
2.1.4 Diversitédeslangagesdeprogrammation . . . 27
2.1.5 Diversitédesompilateurs . . . 27
2.2 UnpremierexempledeprogrammeC . . . 28
2.3 QuelquesompilateurspourPC. . . 29
2.3.1 Leompilateur GNUCsousUnix . . . 29
2.3.2 Leompilateur MinGW . . . 30
3 Calulette 33 3.1 PremiersélémentsdelangageC . . . 34
3.1.1 Formed'un programme . . . 34
3.1.2 Fihiersinlus . . . 35
3.1.3 Compilationet éditiondesliens . . . 36
3.1.4 Niveaux d'avertissementduompilateur . . . 36
3.2 LelangageCommealulettequatreopérations . . . 37
3.2.1 Casdesentiersnaturels . . . 37
3.2.2 Casdesentiersrelatifs . . . 39
3.2.3 Casdesrationnels . . . 40
3.2.4 Casdesréels . . . 40
3.3 LelangageCommepetitealulettesientique . . . 43
3.3.1 Utilisationdelabibliothèquemathématique . . . 43
3.3.2 Nouvellesopérationssurlesentiers . . . 43
3.3.3 Formatagedel'ahagedesréels . . . 44
3.3.4 Fontionsprédéniessurlesréels . . . 44
3.3.5 Partieentièrede
R
dansN
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 463.4 LelangageCommealuletteaméliorée . . . 46
3.4.1 Évaluationd'uneexpressionnumérique . . . 46
3.4.2 Manipulationdetextes . . . 47
3.5 Sémantiqueréelle . . . 48
3.5.1 Casdesentiersnaturels . . . 48
3.5.2 Casdesentiersrelatifs . . . 49
3.5.3 Casdesréels . . . 49
4 Variable,aetation etleture 51 4.1 Variableetaetation . . . 52
4.1.1 Unpremierprogramme . . . 52
4.1.2 Variable . . . 52
4.1.3 Identiateur . . . 53
4.1.4 Type. . . 54
4.1.5 Délarationdesvariables . . . 56
4.1.6 Aetation . . . 56
4.1.7 Initialisationdesvariables . . . 57
4.1.8 Partieentièreetonversiondetype. . . 58
4.2 Ordresdeletureetd'ériture. . . 59
4.2.1 Unexemple . . . 59
4.2.2 Ordred'éritureformatée . . . 60
4.2.3 Ordredesaisieformatée . . . 60
4.2.4 Casdeshaînesdearatères . . . 61
4.2.5 Saisied'unaratère . . . 61
4.3 Lesonstantes . . . 62
4.3.1 Délarationdesonstantes. . . 62
4.3.2 Exemplesd'utilisation . . . 63
5 Strutures de ontrle 65 5.1 Leséquenement . . . 66
5.2 Conditions. . . 67
5.2.1 Expressionsbooléennes . . . 67
5.2.2 RelationsdéniesenlangageC . . . 68
5.3 Larépétition . . . 70
5.3.1 Bouletantquefaire . . . 70
5.3.2 Boulerépétertantque . . . 71
5.3.3 Boulepour . . . 72
5.3.4 Choixdutypedeboule . . . 73
5.4 Letestetl'alternative . . . 74
5.4.1 Letest. . . 74
5.4.2 L'alternative . . . 74
5.4.3 Rédutiondunombred'instrutionsprimitives . . . 75
5.5 Retoursurl'aetation. . . 77
6 Coneption globale d'un programme 79
6.1.1 Présentationd'unprogramme . . . 80
6.1.2 Utilisationdesommentaires . . . 81
6.1.3 Étapesdeoneptiond'unprogramme . . . 82
6.2 ThèsedeChurh-Turing . . . 84
6.2.1 Restritionauxalulssurlesentiers naturels. . . 84
6.2.2 Dénition . . . 84
6.2.3 Lesordinateursexistent-ils?. . . 85
6.2.4 Opérationsnon alulables . . . 85
6.2.5 Autresopérationsalulables:exempledugraphisme . . . 85
6.3 Exeries . . . 86
7 Programmationmodulaire 87 7.1 Unexemple . . . 88
7.2 Dénitiond'unefontion. . . 89
7.2.1 Syntaxe . . . 89
7.2.2 Exemplesdedénition . . . 91
7.2.3 Unexempled'utilisation:ladihotomie . . . 93
7.3 Modedetransmissiondesparamètres . . . 95
7.3.1 Notion . . . 95
7.3.2 Passageparvaleur . . . 95
7.3.3 Variable globale . . . 96
7.3.4 Variable loale . . . 97
7.4 Délarationdesfontions . . . 98
7.4.1 Notion . . . 98
7.4.2 SyntaxedeladélarationdefontionenC. . . 98
7.4.3 Pragmatique . . . 100
7.5 Délarationdefontionsdansdeshiersen-tête . . . 100
7.6 Lespointeurset lepassageparadresse . . . 101
7.6.1 Lespointeurset l'adressageindiret . . . 101
7.6.2 Passagedesargumentsdefontionsparadresse . . . 103
7.7 Philosophieduranementsuessif . . . 104
7.7.1 Coneptiongénérale . . . 104
7.7.2 Exemple:opérationssurlesrationnels . . . 104
7.8 Réutilisation:alul desnombresharmoniques . . . 114
.1 Bibliographie . . . 119
Index 120
La pensée algorithmique
1.1 Historique
Onpeutdistinguerquatremomentslèsdansl'histoiredelanotiond'algorithme:
leontexte,'est-à-direlesbesoinsenalulsdeplusenplusomplexes,depuislaPréhis-
toire;
laprésentationdesalgorithmes,quiavariéauoursdel'Histoire,depuislesBabyloniens
jusqu'auxprogrammesd'ordinateurs;
la dénition de e qui peut être résolu algorithmiquement au milieu des années 1930,
ristalliséeparlathèse deChurh-Turingen1936;
ladénition formelledee qu'estunalgorithme, ristalliséeparlathèsede Gurevihen
1984.
Nousallonsvoirlesdeuxpremiersaspetsdansepremierhapitre.
1.1.1 Les besoins en aluls
1.1.1.1 Lanaissane du alularithmétique
Ledénombrement.-LesentiersnaturelsontétéintroduitsdèslaPréhistoirepourompter,'est-
à-diredénombrer lesensembles[nis℄onrets(demoutonset autres).
Figure1.1Appariementsurosdeloup ([BJB-76℄, p.2)
Lapremièrefaçondedénombreronsisteàapparier,'est-à-direàmettreenbijetiondeuxen-
a trouvéen 1937, en Moravie (République Thèque),un osappartenant àun jeune loup (voir
gure1.1)quimontreunesuitedeinquanteinqinisionsdisposéesendeuxséries,pargroupes
deinq.Cetos futdéouvertdansdessédimentsdatantde30000ansenviron.
Apparitiondualularithmétique.-Lorsdelanaissanedesités,àlanduNéolithique,ledé-
nombrementprenduneimportaneonsidérable,àlafoispouromptabiliserlesréserves(ommu-
nes)etpourdéterminerlesimpts(servantàdéterminerlapartdehaundansl'eortommun).
C'estertainementàetteépoquequ'apparaissentlesquatreopérationsarithmétiques(addition,
multipliation,soustration,division)surlesentierset donlealul, pourlaréalisationdees
tâhes,maisil nenousresteauuntémoignageàetégard.
Prenons l'exemple de l'addition (des entiers naturels). À ette époque, on ne peut plus se
satisfairede dénombrerlestêtesde bétail en lesomptantune àune :l'ensemble àdénombrer
esttropimposant,d'unepart;onnepeutpasleslaisserenplaeletempsdelesompter,d'autre
part.Une nouvelleméthode astuieuseapparaît :un fontionnaireompte elles d'unpar,un
autred'unautreparet ainsidesuite;onenfaitlasommepourdéterminerlenombredetêtes
duquartier,puiseluidelaité.
Lefontionnaire,pourompterlestêtesdebétaild'unpar,seontentedemettreunaillou
dans une boîte au passagede haquebête. Laboîte est envoyée auquartier, le ontenu en est
versédansuneboîteplusgrande,quiestelleenvoyéeau÷urdelaité.Làonverseleontenu
detouteslesboîteset onomptelenombredeailloux,equiorrespondaunombrereherhé.
Cetteméthode,diteduberger,étaitenoreutiliséeàlanduXIX
e
sièle,époqueàlaquelleles
historiensdesmathématiqueslarelevèrent.L'utilisationdeetteméthodeàlanduNéolithique
futbrillamentonrméeparDeniseShmandt-Besseraten1979 1
.Laméthodedubergerest
enoreutiliséeourammentdanslaRomeAntique,d'où l'étymologiedumotalul(ailloux se
disantalulusenlatin).
Numérationunaire.- Onavuavel'osdejeune loupune façondereprésenterunnombre: une
inisionparélément.Cettereprésentation unaireest une avanéeonsidérableparrapport àla
méthode du berger. Elle permet de ne pas avoir àdéplaer une grande quantité de matière :
seulementunosaulieudetout untroupeauoud'uneboîtedeailloux.
Leprinipedugroupement.- Si lareprésentationunaireorrespondàune avanéeonsidérable
parrapport autransport d'uneboîte de ailloux,ellen'estependant pastrès lisible pourdes
nombresassezgrands.Laméthode dugroupement failitelaleture.Onneonnaîtpasl'origine
deettefaçondefairemaiselleesttrèsaniennepuisquenousavonsvulegroupementparinq
surl'osdeloup.Toute quel'onpeutdire'estque,auoursdel'Histoire,esgroupementsse
sont fait par deux, inq, dix, vingtet soixante,quelquefois ave unmélange de es diérentes
bases.
Apparitiondessystèmesdenumérationadditifs.-Lessystèmesdenumération additifspos-
sèdent des symboles distints pour haque sorte de groupe renontré durant le proessus de
dénombrementet e symbole est répétéaussisouventquenéessaire pourindiquerombienon
abesoindehaquegroupe(l'analoguedelanumérationunairemaispourlesgroupes).
1 . Denise Shmandt-Besserat([S-B-79,S-B-92℄)montre mêmeque la méthodedu berger est à l'origine de
l'ériture:audébut,detoutpetitsaillouxsontonservésdansdesboulesenterreuiteàtitredeomptabilité;
ensuitelenombredeaillouxest marquédefaçonsymboliquesurlesboules;plustard,lesaillouxeux-mêmes
n'ayantplus unegrande importane (plusexatement étant redondants), on neles plaeplusdans les boules
quisontseulementmarquéesdelasuitedesymboles;enn,lesbouleselles-mêmesnesontplusonservées,les
nombresétantreportéssur destablettesd'argile. Des ommentaires seront ajoutésensuite(b÷ufoumouton).
Lepremierexemplehistoriquequinoussoit parvenuestlesystèmedenumérationégyptien.
Intéressons-nousependantàunautresystème,dontunevarianteestenoreutiliséedenosjours:
l'aniensystèmeromain('est-à-direavantl'apparitiondesformessoustrativesIVpour4etIX
pour9,esdernièresformesn'apparaissantqu'auMoyenÂge).Ilestpossibledereprésentertout
nombreentierinférieurà5000parunesuitedesymboles(M=1000,D=500,C=100,X=10,
V=5etI=1)danslaquelleunmêmesymboleapparaîtauplusquatrefois:parexemple2976
s'éritMMDCCCCLXXVI.Bienqu'ilsoithabitueld'érirelessymbolesdansl'ordredéroissant
desvaleurs,ein'estpasnéessaire:lavaleurd'unsymbole dansunsystèmeadditifn'arienà
voiravesaposition.
Systèmedenumérationadditifetaluls.- Lessystèmesdenumérationreposantsurleprinipe
deregroupement,non seulementpermettentdedérirelesnombresdefaçononise,maisfai-
litentégalementlesaluls onernanttoutoupartiedesquatreopérationsarithmétiques.
Lessystèmesdenumérationadditifssontbien adaptésàl'additionetàlamultipliation.
Une additionse fait en deux étapes: on érit les deux nombresl'un en-dessous de l'autre,
en positionnant les symboles d'un même groupe du seond en-dessous des symboles de eux
du premier; on additionne puis on met sous forme anonique en utilisant les regroupements.
Eetuons,parexemple,lasommede2319etde821(omme dans[Wil-85℄,p.7) :
2 319 = MM CCC X V IIII
+ 821 = D CCC XX I
---
= MM D CCCCCC XXX V IIIII
= MM D DC XXX V V
= MM DD C XXXX
= MMM C XXXX (= 3 140)
Eetuer unemultipliation est lent maisle prinipen'estpasdiile puisqu'onn'a besoin
quedemémoriserlesmultiplesdeinqetdedix :
28 = XXVIII
x 12 = XII
XXVIII fois I = XX V III
XXVIII fois I = XX V III
XXVIII fois X = CC L XXX
---
= CC L XXXXXXX VV IIIIII
= CC L L XX VV VI
= CCC XXX V I (= 336)
Ces systèmesdenumérationsontmoinsbien adaptésàlasoustrationetàdivision.
Poursimplierl'opérationdedivision,parexemple,onaintroduit lesdeux opérationsauxi-
liairesdemédiation(division pardeux)etde dupliation (multipliationpardeux). Ladivision
d'eetuealorsgrâeàunalgorithmedérit engénéraldenosjoursdanslesoursd'initiationà
laprogrammation(voirexeries).
Apparitiondusystèmedenumérationdeposition.-Lessystèmesdenumérationdeposition
possèdentdessymboles,nonpluspourlesgroupes,maispourlespetitsnombres.Cessymboles
parlaposition duhiredanslahaînede aratèresdénotantlenombre.Onutiliseunhire
nouveau,lehirezéro,pourdénoterungroupevide.
Lessystèmes denumérationdepositionsontunpeubien moinsadaptés àl'addition et àla
multipliation 2
(lesutilisateursdoiventapprendrepar÷urlestablesd'additionetdemultipli-
ation). Leurpointfort est qu'ilssont,par ontre, également adaptésà lasoustration et àla
division.Ilestévidemmentinutilededérireiilaméthodeutiliséepoureetueresopérations
puisque'est lesystème quenousapprenonsàl'éoleélémentairedenosjours.
Onne onnaîtpasexatementl'histoiredusystèmedenumérationdeposition.LesBabylo-
niensutilisaientunembryondesystèmedenumérationdepositiondebasesoixante.Malheureu-
sementilsnedisposaientdusignezéroquepourune position :il n'était paspossible,aveleur
système,demettre deuxouplusieurszérosdesuite,equi rendaitlesnombresambigus.
Figure 1.2Algoristeetabaiste
Lapremièreréférenequenousonnaissonsàproposdeshiresditsarabe(maisenfaitdus
auxIndiens)estunpassagedel'évêquesyrienSeverusSebokhtde650(itédans[Smi-25℄,vol.
2 . L'algorithmedelamultipliationestonsidéréommesidiilequel'ÉoleNavalelemetenoreexpliite-
e
2,p.64):
Je ne parlerai pas de la siene des Hindous, un peuple qui n'est pas le même que
les Syriens,ni de leursdéouvertessubtiles enastronomie,déouvertesqui sontplus
ingénieuses que elles desGres et des Babyloniens, ni de leurs méthodes de alul
de grandevaleur etde leursalulsqui dépassent ladesription. Jedésire seulement
direque leursaluls sontfaitsaumoyen de neufsignes.
Onremarqueraquelezéron'estpasité.Lapremièreourreneduzéroquenousonnaissions
sansambiguïtéapparaîtsuruneinsriptiondatantde876àGwalior,surlaquelleonvoit`50'et
`270'([Dat ℄).
Lepremiersièledel'empiremusulmanest,dansunelargepart,onsaréauxtravauxsien-
tiques. Al-Mamum rée une maison de la sagesse à Bagdad, omparable à l'anien Musée
d'Alexandrie.C'estdanseontextequeMohammedibn-Musaal-Khwarizmireonnaîtlava-
leurdusystèmeindienen825et éritunpetit livreexpliquantsonutilisation[AlK-32℄.Celivre
esttraduit/adaptéenlatinauXII
e
sièle,avepourinipitLiberAlgorismidenumeroIndorum
(lelivred'al-Khowarizmisurlesnombresindiens),equionduiraàutiliserlemot`algorithme'
àproposdelanouvelleméthodepourérirelesnombresentiersetpoureetuerlesaluls.
Le premieroidental àenseignerlanouvellenumération,vers980,est Gerbertd'Aurilla
(938-1003),devenu pape en 999 sous lenom de Sylvestre II.Il est alléétudier en Espagne et
aertainementappris esystème àBarelone,alorsenontatétroitavelaivilisation arabe.
Cependantil nesemblepasomprendrel'importaneduzéro[Ger℄.
La méthode se développe surtout après la parution du livre de Fibonai intitulé Liber
abai, paru en 1202 [Fib-02℄. On remarquera que la méthode des abaques est alors tellement
prédominantesqu'elledésignel'arithmétique,d'oùletitre`Lelivredesabaques'alorsqu'iln'est
jamaisfaitréféreneàeux-idanse livre,ausensoùnousl'entendonsdenosjours.
Abaistesetalgoristes.- Ilsembleraitqu'unerivalités'ensuiveau Moyen-Âgeentrelesabaistes
(prétendant que l'utilisation d'un des premiers outils d'aide aux aluls,les abaques, est plus
rapide que la nouvelle méthode) et les algoristes. Ces derniers l'emportent à partir du XV
e
sièle.Laélèbregure1.2,tiréeduMargaritaPhilosophiadeGregorReish,paruàFreiburg
en1503,montrelaoexistenedesdeuxproédés.
1.1.1.2 Émergene dualul sur lesdéimaux
Intérêt des déimaux
Lesalulsquenousavonsvusjusqu'iineonernentquelesentiersnaturels,liésaudénom-
brement.Lanotiondemesure,enpartiulierlamesuredeslongueurs(queesoitlamesuredes
terrainsou d'unmoreaud'étoe),et l'adoptiond'uneunité demesure,onduit àdiviser ette
unitédemesurepourobtenirunemesureplusneetdonàl'utilisationdesfrationsou,leplus
souvent,auxnombresdéimaux(oul'analoguepourlabaseutilisée).
Fration,nombredéimaletnombreréel.-Les réexions sur les ensemblesde nombres à lan
duXIX
e
sièle (et l'enseignement quien suivit enFranedans lesannées 1960 souslenom de
hh
mathématiquesmodernesii
)onduisentàbiendistinguerl'ensembledesnombresdéimaux:D = { n
10 k | n ∈ Z et k ∈ N }
de l'ensemble
Q
des rationnels(ou desfrations), d'unepart, et de l'ensembleR
des nombresréels,d'autrepart.Certainspréfèrentparlerdenombre à virgulepouravoirunoneptindé-
Apparition desnombres sexagésimauxà Babylone
Lapremièreapparitiondesnombresnonentiersquinoussoitonservéeonernelesnombres
sexagésimaux,'est-à-direl'analoguedesnombresdéimauxaveunebasedesoixanteaulieu
denotrebaseusuellededix.
Boyer ([Boy-68℄, p. 33)nous rapportequ'une vieille tablettebabylonienne (numéro7 289
de la olletionYale) inlut le alul de la raine arrée àdeux ou trois hires sexagésimaux
après lavirgule,laréponse étantennotationmodernisée1;24;51,10oùune virguleest utilisée
pourséparerlespartiesentièreetfrationnaireetunpointvirguleommeséparateurdeshires
sexagésimales,eux-iétantexprimésenbasedix.L'additionetlamultipliationdeesnombres
sexagésimauxn'estpasplusdiilequelesopérationsanaloguessurlesnombresentiers.Remar-
quonsaupassageque,enoreen1968(etmêmedansl'éditionde1989),Boyerparledefration
sexagésimaleet nondenombresexagésimal.
Table des ordesde Ptolémée
Claude Ptolémée 3
vit à Alexandrie au II
e
sièle après Jésus-Christ, à une époque rela-
tivement alme qui favorise les voyages et les explorations. Il déide de faire la synthèse des
onnaissanes géographiques de son temps dans une ÷uvre qui va bien au-delà d'une simple
synthèse. Il dérit la terre et le monde habité dans trois ouvrages : la Syntaxe mathématique
d'abord(plus onnuesouslenom d'Almageste, letrèsgrand,queluidonnèrentlesArabes),où
lesdiversesomposantesdusystèmeterre-ielsontétudiéesparlagéométrie;l'Apotélesmatique,
ouTétrabible,ensuitequiprésenteuntableaudesinuenesastrales(ondiraitpluttlimatiques
de nosjours) sur lesdiverspays et sur leurshabitants; leGuide Géographique enn(ou, pour
faireourt,laGéographie),qui donnetouteslesdiretivesutilespourtraeruneartegénérale,
etdesartesrégionales,dumonde habité,avesesextensionsréentes.
Figure1.3Corde
La Syntaxe mathématique [Pto ℄ est une synthèse ordonnée et une mise àjour des onnais-
sanes, aquises parla géométrie et l'arithmétique, sur le système du monde et ses diérentes
omposantes. Il ommene par rappeler les hypothèses philosophiques (la terre immobile au
entre du monderéduite àunpoint, le ielommesphèreen mouvement)puis,et 'est làson
génie, il montre omment,d'une seuledonnée onernant lalatitude(longueur du jour leplus
long,hauteurduple,rapportdel'ombreaugnomon),onpeutdéduirelesautres.Ilusepoure
fairenon seulementde démonstrationsgéométriques,maisausside alulsqui luisontfailités
parlestables trigonométriquesqu'ildressedanslelivreI.
Figure 1.4Tabledesordes
Ptoléméeréedonlatrigonométrie.Laorded'unangle
α
dansunerlederayonR(voirgure1.3)est lalongueur
cord(α)
de laordeorrespondantàunardeerlesous-tendupar unangleauentreα
.LanotiondeordeaétéremplaéeparelledesinusauVI
e
sièleenIndeparAryabhata.
Ilest failedevoirque lerapport d'uneordeaudiamètre est égalausinus del'angle moitié:
cord(α) = 2Rsin(α/2)
.Ptoléméeétablitunetabledesordesdedemi-degréendemi-degré,aveuneapproximation
orrespondant àpresque six déimales exates. Ilutilise ladivision babylonienne duerle en
360
o
etaluleennumérationsexagésimale.Ilsupposequelediamètreestpartagéen120parties
égales,sibien quel'unité delongueurdeordeseralapartie (
p
),diviséeàsontourenminutes
(')etenseondes().
Ptoléméeexpliqueommentildéterminesatable :
1)Déterminationde
cord(72 o )
etcord(36 o )
.Ilommeneparonstruiregéométriquement lestésdupentagoneet dudéagoneréguliers,quisous-tendentrespetivementdesarsde72
o
etde36
o
.Ilendéduit,parutilisationitéréeduthéorèmedePythagore,lesvaleurs:
cord(72 o ) = 70 p 32 ′ 3 ′′ et cord(36 o ) = 37 p 4 ′ 55 ′′ .
dethéorèmede Ptolémée: dansunquadrilatèreinsritABCD, leproduit desdiagonales
estégalàlasommedesproduitsdestésopposés.
3) Corde de la diérene de deux angles. Ave l'énoné préédent, il montre omment,
quandononnaîtlesordesdedeuxangles
α
etβ
,onpeutalulerlaordedeladiéreneα − β
.Ils'agitdel'analogueduthéorèmesursin(α − β)
.Àpartirdelaordede72o
déjàaluléeet deellede60
o
,faileàdéterminer,onendéduitlavaleurdelaordede12
o
.
4) Corde d'un ar moitié. Ptolémée explique ensuite omment, quand on onnaît la
orded'un angle, onpeutaluler laorde del'ar moitié. Onen déduit lesvaleursdes
ordesdesangles6
o
,3
o
, 3/2
o
et3/4
o
.
5) Corde de 1
o
. Le proédé préédent ne permettant d'obtenir ni
cord(1 o )
, ni a fortioricord(1/2 o )
, Ptoléméeutilise unenadrementsubtil quilui fournit lavaleurdecord(1 o )
,puisde
cord(1/2 o )
aveune préisionsusantepoursonprojet.6)Tablede demi-degréen demi-degré.Ptoléméeétablitalorssatableselonlatehnique
préédenteentenantompte ausside eque, grâeauthéorème dePtolémée, quandon
onnaîtlesordesdedeuxangles
α
etβ
, onpeutalulerlaordedelasommeα + β
.Remarquonsquelesordes(oulessinus)sontdesnombresréelsetnondesnombresàvirgule.
LatableontientdondesvaleursapprohéesmaisPtoléméeneleditàauunmoment.
Nombres à virguledéimaux
Apparition.- L'utilisation des nombres à virgule déimaux (et non plus sexagésimaux) semble
datéeduhinois LiuHuiautroisième sièleaprès Jésus-Christ [Nee-59℄,àproposde l'ériture
(devaleursapprohées)derainesarrées.Lesalulssurdetelsnombresàvirgulesontdominés
en1261, puisqueYang Huimultiplie24,68 par36,56pourobtenir902,3008.L'utilisation passe
àl'Oident via lesIndiens et les Arabes.Les tables de Rhaetius(1551)ontiennent lessix
fontionstrigonométriquespourlesanglesde10 en10 :lesrésultatssontexpriméssousforme
denombresàvirguledéimauxàsepthiresaprèslavirgule.
Utilisationourantedesnombresàvirgule.-L'utilisationsystématiquedesnombresàvirguledé-
imauxpourlamesuredeslongueurs,desaires,desvolumesetautresaétédéfendueparlema-
thématiienbelgeSimonStevinen1585[Ste-34℄danssonlivreintituléDeThiende(ledixième
enamand,traduitenfrançaissouslenomLadisme).Cependantettepropositionneserapas
retenueavantlaRévolutionfrançaise.
Stevin érit 470, 51, 82 le nombre déimal 47,58. Cela lui permet également d'érire
2375 pour 0,00207.Il justie,et 'est lepremier àlefaire,les opérationssur esnombres à
virgule.
Notiondevaleurapprohée.- Stevin est également lepremier mathématiien àpréiser qu'un
nombreàvirguleest unnombreapprohépourunnombreréel :
Ilarrivequelquefoisquelequotientnepeutpasêtreexprimépardesnombresentiers,
ommedansleasde 43 divisépar32.Ilapparaîtiiquelequotientseraindéni-
menttroisaveuntiersenaddition. Dansuntelas,nouspouvonsapproherautant
quel'onveutlequotientréelqueleproblèmel'exige etomettrelereste.Ilestvraique
13 0313
1
3
2,ou13031 3231
3
3 soitlerésultatexat,maisdansLaDisme,nousproposonsden'utiliserquelesnombresentierset,deplus,nousnotonsqueenaaires
on ne prend pasen ompte la millième partie d'ungrain. Les ommissions telles que
elles-i sont faites par les prinipaux géomètres et arithmétiiens même dans les
pas maquilléleurs tables ave la plushaute préisionqu'ils pouvaient atteindre ave
lesnombresmélangésar,auvuduproposdeestables,l'approximationestplusutile
que laperfetion.
Notationatuelle.- L'idée de la notation atuelle des nombres à virguleest due à Christopher
Rudolff.Celui-ipublieen1530àAugsburgunlivreomprenantunetabled'intérêtsomposés
danslaquelleapparaissentlesvaleursde
375 × (1 + 5/100) n
pourn
variantde1à10.Lesrésultatssont exprimés sousforme de frations déimales,une barre vertiale`
|
' jouant lerle de notrevirguledéimale.On aparexemple
413 | 4375
pourn
=2.Cette table estreproduite p. 241duvolumeII de[Smi-25℄.
Lanotationatuelle,aveunpointdéimalpourlesanglo-saxonsetune virgulesurleonti-
nent, est due àJohn Napier, l'inventeur des logarithmes.Nous avons vu que le problèmedu
repérage sur une sphèrea onduitPtolémée àintroduire lesfontions trigonométriques.Les
tablesfurentutiliséespourlanavigationaulongours.Laformuledonnant
cos(a + b)
faitinter-venirdeux multipliations.Napier introduit les logarithmespour failiterlealul des tables,
enremplaçantlamultipliationparuneaddition.Ilprésenteseslogarithmes(defontionstrigo-
nométriques)dansunlivreéritenlatin,sonDesriptiode1614.Cequinousintéresseiiestque
lanotation desnombresàvirgule, ave unpointdéimal, apparaîtdans latradution anglaise
deelivreen1616.HenryBriggsutiliselavirguledéimaledanssa tablede1624.
Lesnotationsrestentdiversesdurantunsièlejusqu'àe queLéonardEulerlarendestan-
darddanssonIntrodutioinAnalysisInnitorum[Eul-48℄de1748.
1.1.1.3 Apparitiondu alul sur lesfrations
Intérêtdesfrations.-Lanotiondefrationapparaîtertainementavelesproblèmesdemesure.
Lamesuredesgrandeursn'apasependantàêtretrèspréiseenpratique,aussil'utilisationdes
nombresàvirguleest-ellesusante.Lesproblèmesdehange,liésauommereinternationalen
Europemédiévale, parontre,néessitentuneagilitédanslamanipulationdesfrations.
ConsidéronsparexempleAdamRiese[Car-65℄,quivulgariselesnombresarabesenAllemagne
àpartirde1518. Latable desmatièresd'un desesnombreuxlivresonsarésàl'enseignement
de l'arithmétique est : numération, addition, soustration, dupliation, médiation, multiplia-
tion, division,progression,règlede trois, éhangedes monnaies,prot,alul de l'argentet de
l'or, partenariat et rédution(desfrations). Un desproblèmes de hange de l'éditionde 1559
ommeneainsi:
Sept orins de Padoue en font inq à Venise, 10 à Venise en font 6 à Nuremberg,
100 àNurembergenfont73 àCologne. Combienfont1000 .de PadoueàCologne.
Cela fait312et6/7.
On voit tout l'intérêtdes frations exates pour lesproblèmes de hange. Le numérateurpeut
être n'importe quel entier, ontrairement àe qui se passait pour les Égyptiens, omme nous
allonslevoir.
ApparitiondesfrationsunitairesenÉgypte.-Nousnepossédonsauuntémoignagesurlanais-
sane des frations. Les insriptions en hiérogyphes des Égyptiens (voirsetions 1-6 et 1-8 de
[BJB-76℄)ontunenotationspéialepourlesfrationsdel'unité,'est-à-direlesfrationsaveun
numérateurégalàun:laréiproqued'unnombreentierestindiquéeenplaçantunsigned'ovale
allongéesurlenombrereprésentantetentier.En notationhiératique,l'ovaleest remplaéepar
unpoint.Detellesfrationsdel'unitésontutiliséesdanslepapyrusRhindmaislesfrationsles
plusgénéralesnesemblentpasêtreonnues.
LesfrationsenGrèe.-Sousl'inuenedesÉgyptiens,lesGresontommenéparn'utiliserles
frationsqueommesommedefrationsunitaires(voirlandelasetion3-2de[BJB-76℄). Ils
notentensuitelesfrationsdedeux façons.
Ils ériventquelquefoislesfrations ave lenumérateursuivi d'unaentetledénominateur
érit deux fois, à haque fois suivi d'un double aent. Parexemple, en se souvenant que les
hiresgressontleslettresdansl'ordrealphabétique,
2
3
est érit:β ′ γ ′′ γ ′′
Ils ériventaussiledénominateursouslenumérateur,maissansutilisernotrebarrede fra-
tion:
β γ
Lesfrationsetlestauxdehange.-L'utilisationdesfrationsprendtoutesonimportaneave
les problèmes de taux de hange. Cei devient d'usage ourant après la publiation du Liber
Abai[Fib-02℄deFibonaien1202et deLaDismedeSimonStevinen1585[Ste-34℄.
1.1.1.4 Les réelsommeidéalisation des déimaux
Nousvenonsdevoirlesaluls(ouplusexatementlesquatreopérationsquesontl'addition,
lamultipliation,lasoustrationet ladivision)surtroisensemblesdenombres(entiersnaturels,
nombresdéimaux et nombresrationnels positifs). Faisons une petite digression àproposd'un
ensemble de nombres, elui des réels, pour lesquels es quatre opérations sont dénies mais à
proposduquelonneparlepasdealul.
Déouvertedesirrationnels.-Lefaitquetoutnombre,introduit defaçonnaturelle,n'estpasné-
essairementun nombrerationnel (unefration) est unedéouverte del'Éole de Pythagore
[vonF-45℄ auVI
e
sièle avant J.-C.Lethéorèmede Pythagoreonduitàonsidérer lalongueur
d'une diagonaledearré l'unité,e que nous notons
√ 2
, dont onmontre alorsque e ne peutpas être un nombre rationnel. Cette déouverte est si ontraire à la philosophie de l'Éole de
Pythagore(pourquitoutestnombre,sous-entenduentierouquotientd'entiers)qu'ilestalors
interditd'enrévélerl'existeneàl'extérieurdel'éole.Unelégendeveutqu'unertainHippasede
Métapontedivulgueladéouverteetqu'ilestengloutidanslesots(sous-entenduparvengeane
ouparsuiideauséparlesremords).
Onneonnaîtpasladémonstrationdel'ÉoledePythagoredufaitque
√ 2
soitirrationnel.Lapremièredémonstrationonnue,ellequiestenoredonnéedenosjours,datededeuxsièles
plustard(Aristote,Analytiques Postérieurs,[Ari℄I23).
Dénitiondesnombresréels.- Eudoxe de Cnide (408355) résout la rise des irrationnels en
donnantla dénition d'un nouvel ensemble de nombres,sous une formequi nous est inonnue
puisquetoute son÷uvre est perdue.La théorie des rapports d'Eudoxe est ependant reprise
danslelivreVdesÉléments[Eu ℄d'Eulide(vers300avantJ.-C.),selonlesdiresdeProlus
auV
e
sièleaprèsJ.-C[Pro℄.CelivredesÉlémentsestdeleturediile maisJeanDhombres
[Dho-78℄ en donne une interprétation moderne omme dénition d'un demi-orps totalement
ordonnéarhimédienmaximal.
Cette dénition sut jusqu'au moment où on se penhe sur les fondements de l'Analyse.
Charles Méray, Karl Weierstrass et Georg Cantor donnent trois onstrutions de l'en-
semble des nombresréels en 1870, qui se révèlentêtre équivalentes. David Hilbert en donne
Théorieetpratique.- La distintion entre nombres déimaux et nombres réels n'est pas laire
jusqu'en1870, outout aumoins fait-onsemblant. Onraisonnesur lesréels, onaluleaveles
déimauxenespérantqueleserreursommisespeuventêtreonsidéréesommenégligeables.
1.1.2 Présentation informelle des algorithmes
Les algorithmes apparaissent dès les premières ivilisations de l'époque historique ('est-à-
dire possédant l'ériture, rappelons-le) onnues, Mésopotamie et Égypte. La présentation des
algorithmesvarieévidemmentselonelles-i.
1.1.2.1 Les algorithmesen Mésopotamie
L'étudesystématiquedesmathématiquesmésopotamiennesdatedestravauxdeOttoNeuge-
bauer([Neu-35℄et[NG-45℄)enAllemagneetdeFrançoisThureau-DanginenFrane[Thu-38℄.
Onpeutlasserlestextesmathématiquesbabyloniensendeuxatégories:lestablesnumériques
et les tablettesde problèmes. Les premières ne sont pas diérentes des tables modernes : des
nombres disposés en olonnes, ordonnés selon des séries roissantes ou déroissantes. Les ta-
blettes deproblèmessontdes reueilsd'exeries,ommeon entrouveàlan denosmanuels
solaires.Ce sontertainementdes reueilsdidatiquesar dansbien des asils supposentdes
préisionsquel'énonénefournit paset quidevaientêtreindiquéesoralementàl'élève.
Considérons parexemplelepremier problèmeétudiéparThureau-Dangin,eluide lata-
blette13901duBritishMuseum:
Lasurfaeduarréajoutéeauté égale;45. Tuposeras1, l'unité.Tufrationneras
1 en 2. On trouve;30. Tu roiseras;30. On trouve alors;15. Tuajouteras;15 et;45.
On trouve 1. C'est le arré de 1. Tu soustrairas de 1 les;30 que tu as roisés. On
trouve;30. C'estletéduarré.
Traduitavedesnotationsalgébriquesmodernes,eladonne:
Onveutrésoudrel'équation
x 2 + bx = c
,enprenantommeexempleb=1et =;45.L'unité,'est-à-direleoeient
b
dex
,estiiégaleà1.Ondivise
b
pardeux.Ontrouvedansnotreasb 2 =; 30
.Onl'élèveauarré.Ontrouvedansnotreas
( 2 b ) 2 =; 15
.Onajoute
( b 2 ) 2
etc
.Ontrouvedansnotreas( 2 b ) 2 + c = 1
.Ondéterminelarainearrée.Onadansnotreas
q
( b 2 ) 2 + c = 1
.Onsoustraitequ'onaélevéauarré,'est-à-dire
b
2
rappelons-le.Onobtientdansnotreas:q
( b 2 ) 2 + c − b 2 =; 30
.C'est letéduarrévoulu. Dansnotreas
x =; 30
.Exerie.-Justierl'algorithme.
1.1.3 Les algorithmes en Égypte
Lesplusanienstextesmathématiqueségyptiensonnusontiennentprinipalementdespro-
blèmesdenaturepratique,telsquedesalulsdeapaité,lenombredebriquesnéessairespour
onstruire unmur oule stokde grains néessaire pour lapréparation d'uneertainequantité
depainoudebière.
La prinipalesoure d'informationestle papyrusRhind [Cha-27℄ (nom qui luiest donnéen
Museum).Ilexistequatreautresdouments,de moindreimportane :lepapyrusde Mosou,le
papyrus Kahun, lepapyrus de Berlin et le rouleaude uir. L'intégralitéde es inqdouments
esttraduitenanglaisdans[Cla-99℄.
LesalgorithmesressemblentàeuxdelaMésopotamie.Considéronsparexempleleprobème
26dupapyrusRhind:
Unequantitéetsonquartfont15.Quelleestlaquantité?Lasolutionestlasuivante:
alulerave4;prendslequart,1;ensemble 5;alulerave5pourobtenir15,soit
3. Ona4
×
3. Ainsi12est lerésultat.Leprinipedeetteméthodeseraappeléplustardlaméthodedelafausseposition.
1.1.4 Pas d'algorithme en Grèe
LesGresfaisaientunedistintiontrèsnetteentrel'arithmétique(arithmetike',dearithmos',
nombre),quiorrespondànotrethéoriedesnombres,etlalogistique(logistike'),quidésignel'art
dualul,sionenroitLaRépublique[VII522-526℄dePlaton(429347).L'attitudedesGresà
l'égarddesartset métiersestqueeux-inesontpasdignesd'attentionetréservésauxeslaves.
Nousnepossédonsdonquepeudetémoignagessurlalogistique.Nousavonspeudehanesde
trouverdesprésentationsd'algorithmesommeenMésopotamieouenÉgypte.
Ces deuxbranhes,arithmétiqueet logistique,seronttraitées séparémentjusqu'au débutde
l'imprimerie.
1.1.5 Les algorithmes en Chine
L'ouvragemathématiquelassiquesenommeLesNeufChapitres,dontnousdisposonsd'une
éditionfrançaisedepuis2004[Chem-04℄,etdatede2000ansenviron.Ils'agitd'unelisted'algo-
rithmespourdesproblèmesdivers.Chaqueproblèmedonnelieuàplusieursexemplesnumériques
suivisd'uneproéduregénérale.
Citons parexempleleproblème(1.21) (pp.169171delatradutionfrançaise):
(1.21)
Supposons maintenant qu'on ait un hamp de 4/5 de bu de largeur, et
de 5/9debu delongueur.On demandeombien faitle hamp.
Réponse : 4/9de bu 4
.
Proédure dela multipliation des parts:
Les dénominateurs multipliés l'un par l'autre font le diviseur; les nu-
mérateursmultipliésl'unparl'autrefontledividende.Oneffetue la
division dudividendepar le diviseur.
1.1.6 Le besoin des tables numériques
1.1.6.1 Le alulomme tâhe olletive
L'établissement des tables, de plus en plus nombreuses,ne peut plus être le fait d'un seul
homme. Au XVI
e
sièle l'astronome allemand Rhetius (15141574)employe une équipe de
alulateursdurantunedizained'annéespourétablirunetabledessinusàquinzedéimalesave
unpasde10 pourlesangles, publiéebien aprèssamorten1596parsonélèveValentinOtto
dansl'OpusPalatinum deTriangulis.Maisonneonnaitriendesdétailsdelaméthodeutilisée.
1.1.6.2 Prony
Gaspard deProny(1755-1839)(voir[O'C-97℄)estlepremieràexpliquersaméthode,issue
delaletured'AdamSmith.
AdamSmith(1723-1790),danslehapitreundulivreundesaRihessedesNationsde1776
([Smi-76℄),insistesurl'intérêtdeladivisiondutravail,illustrantsonproposparlamanufature
d'épingles:
Unhommequi neserait pasfaçonné àegenred'ouvrage,dontla divisiondutravail
a fait un métier partiulier, ni aoutumé à se servir des instruments qui y sont
en usage, dont l'invention est probablement due enore à la division du travail, et
ouvrier,quelqueadroitqu'ilfût,pourraitpeut-êtreàpeinefaireuneépingledanstoute
sajournée, etertainementil n'enferaitpasune vingtaine.Maisde la manièredont
etteindustrieestmaintenantonduite,nonseulementl'ouvrageentierformeunmé-
tier partiulier, mais même etouvrage est divisé en ungrand nombre de branhes,
dontla plupartonstituentautantde métierspartiuliers.[...℄L'importanttravailde
faire une épingle est divisé en dix-huit opérations distintes ou environ, lesquelles,
dans ertaines fabriques, sont remplies par autantde mainsdiérentes. [...℄J'ai vu
une petite manufature de e genre qui n'employait que dix ouvriers. [...℄ Quand
ils se mettaient en train, ils venaient à bout de faire entre eux environ onze livres
d'épingles par jour; or, haque livre ontient au delà de quatre mille épingles de
taille moyenne. Ainsi, es dix ouvriers pouvaient faire entre eux plus de quarante-
huit milliersd'épingles dansune journée.
[...℄
Observez, dans un pays ivilisé etorissant, e qu'est lemobilier d'un simple jour-
nalier ou du dernier des man÷uvres, et vous verrez que le nombre de gens dont
l'industrieaonourupourune partquelonqueàluifourniremobilier, estau-delà
de tout alul possible. [...℄ Il est bien vrai que son mobilier paraîtra extrêmement
simple et ommun, si on le ompare ave le luxe extravagant d'un grand seigneur;
ependant, entre le mobilier d'un prine d'Europe et elui d'un paysan laborieux et
rangé,il n'yapeut-êtrepasautantde diérenequ'entrelesmeublesdeedernieret
eux de telroi d'Afrique quirègnesurdix millesauvages nus.
Prony, aprèsavoirlu Rihesses des Nations,al'idée d'appliquere prinipede ladivision
dutravailautravailmental :
Ilestaisé de onevoir omment etteméthode rendpossible etommode la dis-
tribution dutravail à autantde alulateurs qu'on veut, parmilesquels il sut d'en
avoir untrès-petitnombreexerésàla théoriedualuletàl'analyse:equ'on doit
rigoureusement exiger des autres se réduisant à érire lisiblement les hires, et à
savoir faire l'additionetla soustrationnumériques.
D'après e plan, les alulateurs des tables du adastre ont été divisés en trois
setions.
Lapremièresetionétaitomposéede inqàsixmathématiiens d'untrès-grand
mérite,parmilesquelsj'aieuleplaisirdeompternotreonfrèreleitoyenLegendre.
Ils s'oupaient de la partie analytique du travail, et en général de l'appliation de
la méthode des diérenes àla formation destables, dualul de plusieurs nombres
fondamentaux, et.
Ladeuxième setion ontenait sept ouhuit alulateurs exerés tant auxaluls
arithmétiques qu'à l'analyse; ils étaient employés à déduire des formules générales
lesnombresetlesdiérenesformantlespointsde départetd'arrivéedesintervalles,
Je ne puis trop insister sur la reonnaissane que doivent les savants de tous
les pays auxmembres de es deuxsetions;sans leur zèle soutenu et leur habileté,
tous les moyens fournis par le Gouvernement, pour failiter l'exéution de la vaste
entreprise dontils étaientlesoopérateurs, eussentétéprodiguésen pureperte.
Lerésultatdutravaildesmathématiiensdontjeviensdeparlerétaitderemplirla
premièrelignehorizontaleetladernièrelignevertiale[Cettedernièrelignevertiale,
à droite du tableau, était oupée par la diérene qui se trouvait onstante dans
l'intervalle auquel se rapportait e tableau.℄ d'un ertain nombre de tableaux qu'on
distribuait aux alulateurs de la 3
e
setion, et eux-i, au moyen des deux lignes
qui leur étaient données, remplissaient tout le surplus de l'aire de la table par de
simples additions ou soustrations; ils ont été ommunément au nombre d'environ
soixante ou quatre-vingt; les neuf dixièmes au moins d'entre eux savaient, tout au
plus, lesdeuxoulesquatrepremièresrèglesde l'arithméique;eteuxquien savaient
davantage n'ontpastoujours étélesmoinssujetsàerreur.
Le travail de haque setion se faisait double, par des formules diérentes dans
les deux premières et sans auune ommuniation pendant la durée du alul, en
sorte qu'on pouvait onsidérer l'ensemble des alulaleurs omme omposé de deux
divisions, donthauneétait séparémentoupée àfairelemême travail quel'autre.
VoilàommentDorothySteindéritlestravauxdePronydanssabiographied'AdaByron:
Le baron Gaspard de Prony était direteur de l'Éole des Ponts et Chaussées [il ne
le deviendraen fait qu'en 1798℄, lorsqu'il reçut missionen 1792 de la part du gou-
vernement français de superviser la préparation des nouvelles tables mathématiques
qu'exigeait l'adoption dusystème métrique. Rééhissant à la façon d'organiser un
travail aussi onsidérable, il tomba par hasard sur un exemplaire de Rihesse des
Nations. Ildéida immédiatement de fabriquerses logarithmes ommedesépingles.
Il monta deux ateliers qui eetuaient les mêmes aluls et se ontrleraient don
mutuellement. Au-dessus d'eux se trouvaient deuxautres setionsde travail mental.
Lapremièresetion,omposéedeinqousixmathématiiensparmilespluséminents
de Frane, était hargée de déider des meilleurs formules à employer pour aluler
pasàpaslesfontionsquidevaientgurerdanslestables.(Ilsexéutaientlatâhedes
programmeurs.)Cesformules étaientalors transmisesàladeuxièmesetion,formée
de septou huitmathématiiens ompétents qui devaient substituerdes nombres aux
symbolesdesformules,puislespasseràlatroisièmesetion(eux-ifaisaientfontion
de lavistes). Ladeuxièmesetion devait aussiassurer,auretourdesalulsnis,la
omparaison etla oordinationdesrésultats.
Latroisièmesetion omprenait soixanteàquatre-vingt personnesqui exéutaientla
plus grand partie du travail numérique,en utilisant seulement l'addition et la sous-
tration.
[Ste-85℄, pp.125-126delatradutionfrançaise
Lestables sontahevéesen1801mais ellesnesontpaspubliées avantlanduXIX
e
sièle,
artroponéreusesàimprimer.
1.1.6.3 Les erreurs dansles tablesde navigation
Lestablesdiversesdeviennentindispensables,prinipalementpourlanavigationommenous
l'avonsdéjàdit.Cependantestablesomportentdeserreurs.DionysiusLardner,professeurde
prolique. Dansunartilede1834[Lar-34℄, il inspeteuneolletionprivéede 140volumesde
tables (ertainement elle de Charles Babbage). Dans une séletion aléatoire de 40 volumes,
il trouveplusde3 000erreursspéiéesdans lesfeuilles d'errata. Ces erreurspeuventprendre
naissane lorsde n'importe laquelle des troisétapesde la préparationdes tables : lealul, la
transriptionetl'impression.
CharlesBabbage(17911871)veutéviterestroistypesd'erreurenréantunemahinequi
àlafois eetue lesaluls et imprime lestables. Ilonçoitlepremier ordinateur,entièrement
méanique,qu'il n'arrivepasà réaliserpardéiene de l'industrieméaniquede l'époque (un
exemplaireserapartiellementréaliséen1991pourlebientenairedesanaissane).
Babbageessaied'obtenirdessubsidespouronstruiresamahine.Ilenprésenteleprojetà
diversendroits,enpartiulieràTurin:
En1840,BabbageserenditàTurinpourdonnerunesériedeonférenesetpartiiper
à des disussions dont le but était d'expliquer le projet de la Mahine Analytique à
ungroupe de philosopheset d'hommesde siene italiens. Ilavaitespéré queleplus
éminent d'entre eux, le baron Plana, érirait unartile ou un rapport sur le sujet,
mais Plana se dérobaen invoquant desennuisde santé.Ildutseontenter, àlan,
du onours d'un jeune ingénieurmilitaire, le apitaine Luigi Menabrea (quidevait
devenir plustardPremierministred'Italie). [...℄Ilparut,enfrançais, danslaBibli-
othèqueUniverselledeGenève, enotobre1842.
[Ste-85℄, pp.117-118delatradutionfrançaise
Les travaux de Prony sont ités par Luigi Menabrea [Men-42℄, probablement ave l'en-
ouragementdeBabbage,ommeunpréalableàladisussiondelaMahine Analytique dee
dernier.
Lanotiondeprogramme(d'ordinateur)estdueonjointementàCharlesBabbageetàLady
AdaLovelae. Elleapparaîten notedans latradutionanglaise[Men-42℄queLady AdaLo-
velaedonnedel'artiledeMenabrea.
1.1.6.4 Les bureauxde aluls
Onadonemployédeshommesmoinsqualiésquelesmathématiienspouraideràl'établis-
sementdetables.Iln'estpasnéessairequ'ilssahentequ'estunlogarithme,parexemple.On
leurommuniqueunplandealulsàréaliser,avedesasesàremplir.Lesaniensinstituteurs,
en partiulier, onviennent bien à ette tâhe. Le rle du mathématiien onsiste à établir e
plandealul,eprogrammeouetalgorithmeommenousdirionsdenosjours.Naissentalors
lesbureauxdealulsdanslesquelsdesemployéssuiventl'algorithmepourunjeudedonnées,en
eetuantlesquatre opérationset enlesreportantsurdes feuilles surlesquelles l'emplaement
des opérationsintermédiaires est marqué. Les employésne omprennentpasnéessairementle
butdeettesuitedealuls,maiselan'apasd'importane.Lesbureauxdealulsdeviennent
desoinesourantesàlanduXIX
e
sièle etnedisparaîtrontquedanslesannées1960ave
l'utilisationourantedesordinateurs.
1.1.6.5 Caluls de résistane des matériaux
KonradZuse,né le22 juin 1910 àBerlin-Wilmersdorf, passe ses jeunes années en Prusse- Zuse
Orientale, puis en Silésie, selonles aetations de son père, fontionnaire des Postes. Dès ses
étudesseondaires,àDresde,sonpenhantpourlesdisiplinestehniques semanifeste.Lorsque
sesparentss'installentàBerlin,en 1927,Konradentreàl'Éole tehniquesupérieurede Char-
lottenburgetyobtient,en1935,undiplmed'ingénieurivil.
lentdéliatset interminables,bien queleurprinipesoitparfaitementmaîtrisé.Pouralulerla
strutured'untoit,uningénieurdoitrésoudreunsystèmed'équationslinéairesprenantenompte
unertainnombredeparamètrestels quelepoids,larésistaneet l'élastiitédesmatériauxde
onstrution.Lalimitepratiquepourunindividuestunsystèmedesixéquationsàsixinonnues.
Mêmeavel'aidedealulatries,une équiped'ingénieurspassedesmoisàrésoudrelesystème
d'équationsrelatifàungrandtoit.
Pourallégeres orvées, Zuse imaginededessiner destableaux préimprimés,déomposant Tableaux
enétapeslesproessuslesplusfréquents.Lesdonnéesvariablessontplaéesdansdesases;leur
emplaementetdesèhessymbolisentlasuitedesopérationsàeetuer.
Il vaplusloin. Pourquoi ne pasonstruire unméanisme qui exéuteraites tâhes seul et Mahine
danslebonordre?Lejeune hommedéouvrequ'ilest inutiledetransférerdesdonnéesdease
enase;onnaîtrel'adressede esdonnéessut; dûment instruit,unalulateurautomatique
saurait les y trouver, à l'instant néessaire. L'essentiel reste de déterminer un bon
hh
plan de alulii
.Autermedesesréexions,Zuseenarriveàonevoirunemahinethéoriquegénérale, apabled'exéutern'importequelleséquened'opérationspourvuqu'onsahel'exprimersouslaformed'unesuitenied'opérationsélémentaires.Ilaboutitàunethéorieanalogueàelled'Alan
Turingdontilignorelestravaux,aveunediéreneessentielle:iln'ajamaisprévularupture
deséquene.
Fin 1935, son diplme en pohe, Zuse prend un emploi d'analyste de ontraintes dans un Brevet
bureaud'étudesduonstruteuraéronautiqueHenshel,àBerlin.Laorvéedeséquationsàré-
soudre,denouveauprésente,leonrmedanssadéisionderéerune
hh
mahineii
.Àpartirde 1936, Zuse onsare sesheuresde liberté àlaréalisation deson projet, utilisant pour elaunoindu salon deses parents,transformé enatelier. Ilomprend quela méanisationdu alul
en base dix est tropomplexe et s'oriente verslebinaire. Dans unalulateurontrléparun
programmeérit surunruban et lu parlamahine, leprogrammeest une suited'instrutions,
haunespéiéeparunoded'opération,deuxadressesd'opérandesetuneadressederésultat.
Leseul témoignagede l'époque qui nousrestede es réexionsest ledépt debrevet,datédu
11avril1936:
L'inventionsert àfaireexéuterde façonautomatique par unalulateurdesaluls
réurrents,onsistanten unassemblage d'opérations arithmétiques élémentaires.
Leprérequispourhaque typede alul estde préparer unplan de alul danslequel
les opérations sont listées séquentiellementen indiquantleur type. [...℄
L'exéutiondesopérationsnumériquesestuneativitépurementméanique.Ellepeut
êtreexéutéesurdesalulateursonformément àla méthode suivante.
On relieles organes arithmétiques auxorganes de mémoire àtraversunméanisme
de séletion de façon que toute ellule de mémoire puisse aepter un nombre. Le
but du séleteur est de relier la ellule de mémoire requise ave l'organe de alul,
parunmoyenméanique ouéletrique,de façonàutiliserlenombrestokédansune
opération oude stokerunnombre danslaellule.
[...℄
Leplan de alul estreprésenté sousune forme adéquate pour leontrle desdivers
organes, par exemple surunruban perforé. Leplan est alors lu, setion parsetion,
par la mahine etfournit les données suivantespour haque opération arithmétique
individuelle :les adresses numériques desellulesde stokageontenant lesopéran-
des;letyped'instrutionarithmétiquedebase;l'adressenumériquedelaelluledans
laquellelerésultatdoitêtrestoké.Leplan dealul initielesopérations néessaires.
Nous désirons préparer unplan pouraluler undéterminant
3 × 3
.∆ =
a 11 a 12 a 13 a 21 a 22 a 23 a 31 a 32 a 33
Nous avons neuf valeurs initiales. Pour éviter l'introdution de nouveaux symboles
alphabétiques auoursdualul,lesvaleurssont numérotéesséquentiellement.
∆ =
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Opération 1.)
1 × 5 = 10
10.)18 × 9 = 19
2.)
10 × 9 = 11
11.)3 × 5 = 20
3.)
2 × 6 = 12
12.)20 × 7 = 21
4.)
12 × 7 = 13
13.)11 + 13 = 21
5.)
3 × 4 = 14
14.)22 + 15 = 23
6.)
14 × 8 = 15
15.)23 − 17 = 24
7.)
1 × 6 = 16
16.)24 − 19 = 25
8.)
16 × 8 = 17
17.)25 − 21 = 26 = r´ esultat
9.)
2 × 4 = 18
Ily a26nombresapparaissant auoursdualul.Sila mémoireaassezde ellules,
il serapossiblede stokerlesnombresdanslesellulesorrespondantàleursadresses
numériques.Onpeutependants'arrangerpouravoirmoinsdeellulespuisquebeau-
oup deesnombresn'ontpasbesoin d'êtrestokés,ilsutqu'ilsrestentdansl'unité
arithmétique; d'autre part quelques ellules deviendront libres au ours du alul
puisque leur ontenu ne sera plus requis. On a intérêt à onstruire le plan de al-
ul en utilisant le moins possible de ellules mémoires. An que le plan suive un
shéma uniforme, un nombre qui reste dans l'unité arithmétique pour la prohaine
opérationserastokédanslaellulemémoire0.Leplandealulontientalorsquatre
paramètrespourhaqueopération.
Plandealul pourundéterminant
3 × 3
Opération Adresse de la ellule Types d'opération Adresse de la
No. pour l' opérande arithmétique ellule du
1 2 de base résultat
1.) 1 5 Mult. 0
2.) 0 9 10
3.) 2 6 0
4.) 0 7 11
5.) 3 4 0
6.) 0 8 12
7.) 1 6 0
8.) 0 8 13
9.) 2 4 0
10.) 0 9 14
11.) 3 5 0
12.) 0 7 15
13.) 10 11 Add. 0
14.) 0 12 0
15.) 0 13 Sous. 0
16.) 0 14 0
17.) 0 15 0 = résultat
[Zus-36℄
Ils'agitd'unprogrammelinéaire,séquenementd'instrutionsélémentaires,sanspossibilitéde
rupturedeséquene,quiaétéredéouvertparZuseindépendammentdelamahineanalytique
deCharlesBabbage.
1.2 Bibliographie
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er
germinalan
9(pp.18),2)unsupplémentsurlesorretionsàl'OpuspalatinumdeRhetius,
datédu21germinalan9(pp. 812),enfaitunrésuméde[Pro-03℄,3) unrapport
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1.3 Exeries
Exerie1.-(Soustration)
Lasoustrationn'estpasuneopérationtotalesurl'ensemble
N
desentiersnaturels.Onparledesoustrationomplètelorsqu'onprolongeetteopérationpar0pourunpremieropérande
pluspetit queleseondopérande.
Érire un programme qui alule la diérene omplète de l'entier naturel ontenu dans le
registre
e 1
parelui ontenu dansleregistree 2
etplaelerésultat dansleregistres 1
.Exerie2.-(Codagedes motspar des entiers naturels)
Exerie3.-(Génération desensemblesinnis)
Nousavonsditquenousavionsdelahanear,bienquel'ensembledesopérationsalulables
parunordinateursoitinni,touteopérationalulablepeutêtreengendréeàpartird'unensemble
ni par unnombreni de onstruteursd'opérations.
-1
o
)Toutensembleinniest-ilengendréàpartird'unsous-ensembleniparunnombreni
deonstruteurs?
- 2
o
) Tout ensemble dénombrable est-il engendré à partir d'un sous-ensemble ni par un
nombrenideonstruteurs?
Exerie4.-Nousavonsvuquelenombredeprogrammeset lenombrede fontionsalulables
sontinnis.
Se pourrait-ilque lenombrede programmes soit inni alors quele nombrede fontions al-
ulablessoit ni?
Exerie5.-(Division par médiationetdupliation)