EPFLAlgèbre linéaire 1ère année 2009-2010
Corrigé de la série 21
Exercice 1. 1. SoitB= (e1, . . . , en)la base canonique deFn. On a alors
ϕ(x1, . . . , xn) =ϕ Xn
i=1
xiei
!
= Xn
i=1
xiϕ(ei)
par linéarité deϕ. En posantϕ(ei) =:ai∈Fpouri= 1, . . . , n, on obtient
ϕ(x1, . . . , xn) = Xn
i=1
xiai.
2. On a
ϕ(x1, . . . , xn) = Xn
i=1
xiai=h(x1, . . . , xn),(a1, . . . , an)i
pour tout(x1, . . . , xn)∈Fn. Le vecteurvϕcherché est donc le vecteurvϕ= (a1, . . . , an)∈ Fn. On a bienvϕ=Pn
i=1ϕ(ei)ei.
3. On aker(ϕ) =vϕ⊥. En effet, on a par définition devϕ:ϕ(v) = 0 ⇐⇒ hv, vϕi= 0pour tout v∈Fn. Siϕ= 0, alorsker(ϕ) =Fn etdim(ker(ϕ)) =n. (Noter que dans ce cas,vϕ= 0 carvϕsatisfaitkvϕk2= 0.) Siϕ6= 0, alorsvϕ6= 0etdim(ker(ϕ)) = dim(vϕ⊥) =n−1.
Si V =R3, alors le noyauker(ϕ)deϕ est le plan orthogonal àvϕet passant par0. Si vϕ= (a, b, c), alorsker(ϕ)est le plan d’équation cartésienneax+by+cz= 0et de vecteur normalvϕ/kvϕk.
Exercice 2. 1. (a) On montre queψ:P2(R)→R,ψ(p) =R1
0 p(x)exdxest un fonctionnel linéaire. Soitα, β∈Retp, q∈P2(R), alors d’après les propriétés de l’intégrale : ψ(αp+βq) =
Z 1
0 (αp(x)+βq(x))exdx=α Z 1
0 p(x)exdx+β Z 1
0 q(x)exdx=αψ(p)+βψ(q).
(b) Dans l’exercice 2 de la série 17, on a trouvé la base orthonormale
√1 2,
r3 2x,3√
5 2√
2
x2−1 3
!
de P2(R).
Le polynômeqdésiré est donné par la formule q(x) =ψ
√1 2
·√1 2+ψ
r3 2x
!
· r3
2x+ψ 3√ 5 2√
2
x2−1 3
!
·3√ 5 2√
2
x2−1 3
. On calcule donc
ψ √1
2
= Z1
0
√1
2exdx=√1
2(e−1), ψ r3
2x
!
= Z 1
0
r3 2xexdx=
r3 2, 1
etψ(x2) =R1
0x2exdx=e−2,ce qui donne ψ 3√
5 2√
2
x2−1 3
!
=3√ 5 2√
2
(e−2)−1 3(e−1)
=3√ 5 2√
2 2
3e−5 3
=
√5 2√
2(2e−5).
On obtient donc q(x) =1
2(e−1) +3 2x+
√5 2√
2(2e−5)·3√ 5 2√
2
x2−1 3
=15
8(2e−5)x2+3 2x−3
4e+21 8.
2. (a) Soientp, q ∈ P2(R)et a, b ∈ R. Alorsϕ(ap+bq) = (ap+bq)(1/2) = ap(1/2) + bq(1/2) =aϕ(p) +bϕ(q). Doncϕest linéaire.
(b)
q(x) =ϕ √1
2
·√1 2+ϕ
r3 2x
!
· r3
2x+ϕ 3√ 5 2√
2
x2−1 3
!
·3√ 5 2√
2
x2−1 3
Or ϕ
1
√2
= 1
√2, ϕ r3
2x
!
=
√3 2√
2, etϕ 3√ 5 2√
2
x2−1 3
!
=−
√5 8√ 2. Donc
q(x) =1 2+3
4x−15 32
x2−1
3
=−15 32x2+3
4x+21 32. Exercice 3. 1. Soientα, β∈Retp, r∈V. On a alors
λq(αp+βr) = Z b
a(αp+βr)(x)q(x)dx= Z b
a(αp(x) +βr(x))q(x)dx
=α Z b
a p(x)q(x)dx+β Z b
a r(x)q(x)dx=αλq(p) +βλq(r).
Doncλq∈V].
Soientα, β∈Retq, q0∈V. On a alors (λ(αq+βq0))(p) =λαq+βq0(p) =
Zb
a p(x)(αq+βq0)(x)dx
= Zb
a p(x)(αq(x) +βq0(x))dx
=α Zb
a p(x)q(x)dx+β Z b
a p(x)q0(x)dx
=αλq(p) +βλq0(p) = (αλ(q) +βλ(q0))(p) pour toutp∈V, doncλ(αq+βq0) =αλ(q) +βλ(q0)etλ∈L(V, V]).
2
2. On doit montrer queλest injective. Comme cette application est linéaire, il suffit donc de montrer que siλ(q) =λ(0) = 0, alorsq= 0. L’égalitéλ(q) = 0équivaut à
λ(q)(p) = Zb
a q(x)p(x)dx= 0 pour toutp∈V. En particulier pourp=q, on obtient
λ(q)(q) = Zb
a q2(x)dx= 0.
et cela implique queq= 0
3. On a, pour toutβ, γ∈Retp, r∈V :
evα(βp+γr) = (βp+γr)(α) =βp(α) +γr(α) =βevα(p) +γevα(r),
doncevα∈V]. Admettons qu’il existeq∈P(R)tel queλq(p) = evα(p) =p(α)pour tout p∈P(R). Ceci est alors également vrai pourp∈P(R)donné parp(x) = (x−α)2q(x).
Mais on aevα(p) = 0, et donc0 =λq(p) =Rb
a(x−α)2q2(x)dx. Cela implique(X−α)q= 0, et par conséquentq= 0. Mais alors, on a1 = evα(1) =λq(1) =λ0(1) =Rb
a0dx= 0, une contradiction.
4. On rappelle queΦ(p, q) =Rb
ap(x)q(x)dxdéfinit un produit scalaire surV. L’application λ définie ici n’est donc rien d’autre que l’application δ du Théorème 9.1 dans le cas particulier deV =P(R)muni du produit scalaireΦ. On a vu ci-dessus que l’opérateurλ n’est pas surjectif. Il n’est par conséquent pas inversible.
5. Si l’espace vectoriel estPn(R), on peut définirevα∈Pn(R)]de la même façon :evα(q) = q(α)pour tout q ∈ Pn(R). Comme Pn(R) est de dimension finie, la formule du cours (donnée dans la preuve du Théorème 9.1) nous donne dans ce cas un polynômepα∈Pn(R) satisfaisantevα(q) =hq, pαipour toutq∈Pn(R). Donc l’argument utilisé dans la preuve de l’exercice précédent ne peut pas être valable ici. En relisant cette dernière, on se rend compte qu’on ne peut ici pas affirmer que(X−α)2pαest de degré inférieur ou égal àn.
On montre que le polynôme (X−α)2pα n’est pas un élément de Pn(R). Si on avait (X−α)2pα∈Pn(R), alors on aurait l’égalité
0 = evα((X−α)2pα)
=h(X−α)2pα, pαi= Z b
a(x−α)2pα(x)2dx=k(X−α)pαk2.
On pourrait en conclure comme en haut que (X −α)pα = 0, et donc pα = 0. Mais alors on aurait1 = evα(1) =h1, pαi=h1,0i= 0. Ceci n’est pas possible. Le polynôme (X−α)2pαn’est donc pas un pôlynome de degré inférieur ou égal àn. Par conséquent, on adegpα∈ {n−1, n}.
Noter qu’il n’est pas évident de montrer cela rien qu’avec la formule du cours pourpα! Exercice 4. 1.
T∗(x, y) =h(x, y), T(1,0)i(1,0) +h(x, y), T(0,1)i(0,1)
=h(x, y),(1,0)i(1,0) +h(x, y),(1,1)i(0,1)
=x(1,0) + (x+y)(0,1)
= (x, x+y).
3
2. Dans F, le produit scalaire est donné parhλ, µi = λ¯µ. Pour λ ∈ F, on veut trouver T∗(λ)∈V tel quehv, T∗(λ)i=T(v)·λ¯=hv, wiλ¯=hv, λwipour toutv∈V. Évidemment, T∗(λ) =λw.
On peut aussi calculer directement T∗(λ) =
Xn i=1
hλ, T(ui)iFui= Xn
i=1
λT(ui)ui= Xn
i=1
λhui, wiVui= Xn i=1
λhw, uiiVui=λw, où(u1, . . . , un)est une base orthonormale deV.
3.
T∗(x1, . . . , xn) = Xn
i=1
h(x1, . . . , xn), T(ei)iei=
n−1X
i=1
h(x1, . . . , xn), ei+1iei
= Xn−1
i=1
xi+1ei= (x2, x3, . . . , xn,0).
Exercice 5. 1. On remarque queker(T∗−¯λIdV) = ker(T−λIdV)∗= im(T−λIdV)⊥. Alors
¯λest une valeur propre deT∗ssiim(T−λIdV)⊥6= 0. Ceci est le cas ssiim(T−λIdV)6=V, donc ssiker(T−λIdV)6= 0. Ceci est équivalent à :λest une valeur propre deT. 2. Supposons queUest invariant par rapport àT. Soientu∈Uetv∈U⊥. Alorshu, T∗vi=
hT u, vi= 0carT u∈U etv∈U⊥. DoncT∗(U⊥)⊂U⊥. Réciproquement, supposons que U⊥est invariant par rapport àT∗. Soientu∈Uetv∈U⊥. AlorshT u, vi=hu, T∗vi= 0 caru∈U etT∗v∈U⊥. DoncT u∈(U⊥)⊥=U. Par conséquent,T(U)⊂U.
3. Démonstration par récurrence. Évident pourk= 1. Supposons que(Tk−1)∗= (T∗)k−1. Alors(Tk)∗ = (Tk−1T)∗ =T∗(Tk−1)∗ =T∗(T∗)k−1 = (T∗)k, ce qui termine l’étape de récurrence.
Exercice 6. 1. (a) Soientp, q ∈V. Alorshp, Dq+D∗qi=hp, Dqi+hDp, qi=R1
0 pq0+ R1
0 p0q= (pq)|10=p(1)q(1)−p(0)q(0).
(b) Soitq∈V,q(x) =xetp∈V. Alorshp, Dq+D∗qi=p(1)·1−p(0)·0 =p(1) = ev1(p).
La fonctionq0:=Dq+D∗qaurait alors la propriétéhp, q0i=δ1(p)pour toutp∈V. Par la preuve de l’exercice 3.1, un telq0 n’existe pas. Contradiction ! L’hypothèse queD∗existe était donc fausse.
2. On sait que
(f(t)g(t))0=f0(t)g(t) +f(t)g0(t).
D’où
hT(f), gi= Z π
−πf0(t)g(t)dt= [f(t)g(t)]π−π− Zπ
−πf(t)g0(t)dt.
Par la pérodicité def etgon af(π) =f(−π)etg(π) =g(−π)d’où : hT(f), gi=−
Z π
−πf(t)g0(t)dt.
Autrement dit :hT(f), gi=hf,−T(g)iet doncT∗=−T.
Exercice 7. 1. Rappelons que T∗∗ = T d’après le cours. Si kerT = 0 alors imT∗ = (kerT∗∗)⊥= (kerT)⊥=V doncT∗est surjective. Réciproquement, siimT∗=V, alors kerT = kerT∗∗= (imT∗)⊥=V⊥= 0. DoncT est injective.
2. Appliquer la question précédente àT∗en utilisantT∗∗=T. Cela donne :T∗est injective si et seulement siT∗∗=T est surjective.
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