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Cours de calcul différentiel

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Calcul diff´ erentiel

Pr´eparation ` a l’agr´egation (2020–2021)

Jean-Fran¸cois Babadjian

1 Diff´ erentiabilit´ e et d´ eriv´ ees partielles

1.1 D´efinitions

Dans le but d’´etudier les variations d’une fonctionf :RnÑR, nous introduisons la notion de d´eriv´ee partielle. Dans la suite de ce chapitre, on noterate1, . . . , enula base canonique de Rn ettη1, . . . , ηmu la base canonique deRm.

D´efinition 1.1. SoitU un ouvert deRnetf :U ÑR. On dit quef admet uned´eriv´ee partielleen aPU par rapport `a sa i-`eme variable si la limite

Bf Bxi

paq:“ lim

hÑ0

fpa1, . . . , ai´1, ai`h, ai`1, . . . , anq ´fpaq

h “ lim

hÑ0

fpa`heiq ´fpaq h

existe

Le calcul de BxBf

ipaq consiste donc `a ne d´eriver l’expression def que par rapport `a la variablexi. L’inconv´enient majeur de la notion de d´eriv´ee partielle est qu’elle n´ecessite a priori le choix d’une base dans Rn. La diff´erentielle introduite ci-dessous permet au contraire d’introduire une notion intrins`eque permettant de quantifier les variations d’une fonction au voisinage d’un point. Nous donnons ici la d´efinition directement pour les fonctions `a valeurs vectorielles.

D´efinition 1.2. Soient U un ouvert de Rn et f : U Ñ Rm. On dit que f est diff´erentiable en aPU s’il existe une application lin´eaireLPLpRn,Rmq telle que

}h}Ñ0lim

}fpa`hq ´fpaq ´Lphq}

}h} “0.

Autrement dit, pour toutεą0, il existe unδą0 tel que sihPRn est tel que}h} ăδ, alors

}fpa`hq ´fpaq ´Lphq} ăε}h}.

Dans ce cas, l’application lin´eaire continue L, qui est unique (montrez le), est not´ee dfpaqet est appel´eediff´erentielle def ena.

(2)

Remarque 1.3. Une autre fa¸con de v´erifier la diff´erentiabilit´e d’une fonctionf en un pointaest de montrer l’existence d’une fonctionε:RÑRm satisfaisantεptq Ñ0 dans Rm quand tÑ0 et telle que

fpa`hq “fpaq `dfpaqphq ` }h}εp}h}q pour touth de norme assez petite, ou encore

fpa`hq “fpaq `dfpaqphq `op}h}q pour tout hde norme assez petite.

Notons que cette derni`ere expression n’est autre que le d´eveloppement limit´e de f `a l’ordre 1 au voisinage dea.

AVERTISSEMENT :L’applicationaÞÑdfpaqest une fonction deRn`a valeurs dans LpRn,Rmq. Il faudra bien se garder de croire que cette application est lin´eaire. Dans la d´efinition de la diff´erentielle, le pointaest fix´e et la diff´erentielle au point aest une application lin´eaire qui d´epend deadont la d´ependance peut ˆetre totalement arbitraire.

Dans cette d´efinition, l’application qui est lin´eaire esthÞÑdfpaqphq; c’est l’application lin´eairedfpaq appliqu´ee au vecteurh.

Remarque 1.4. Dans le cas d’une fonction f : R Ñ R, la diff´erentielle, qui est une application lin´eaire de RdansR, peut ˆetre identifi´ee `a un r´eel not´e f1paq et on a

dfpaqphq “f1paqh pour touthPR.

Autrement dit, l’application lin´eaire hÞÑdfpaqphq n’est autre que la multiplication du r´eel h par le r´eelf1paq.

Proposition 1.5. Si f :Rn Ñ Rm est diff´erentiable en a PRn, alors f est continue en a.

D´emonstration. Pour touthPRn, on a fpa`hq ´fpxq “dfpaqphq `op}h}q Ñ0.

Remarque 1.6. L’existence des seules d´eriv´ees partielles n’implique pas la continuit´e.

Pour s’en convaincre on peut consid´erer la fonctionf :R2 ÑRd´efinie par

fpx, yq “

$

&

%

´ x2y x4`y2

¯2

siy‰0,

0 siy“0.

En effet,

Bf

Bxp0,0q “ Bf

Byp0,0q “0,

maisf n’est pas continue enp0,0q car, par exemple, fpx, x2q “1{4 pour tout x‰0.

Le r´esultat suivant nous fournit un premier lien entre les notions de diff´erentielle et d´eriv´ees partielles.

(3)

Proposition 1.7. SoientU un ouvert deRn etf :U ÑRm. Sif est diff´erentiable en aPU, alors pour tout 1 ďiďm, les fonctions fi admettent des d´eriv´ees partielles et on a

dfpaqphq “

m

ÿ

i“1 n

ÿ

j“1

Bfi

Bxjpaqhjηi pour tout hPRn.

D´emonstration. Comme pour tout 1ďiďmet touthPRn, on a|fipa`hq ´fipaq ´ rdfpaqphqsi| ď }fpa`hq ´fpaq ´dfpaqphq}, on en d´eduit que

lim

}h}Ñ0

|fipa`hq ´fipaq ´ rdfpaqphqsi|

}h} “0.

En particulier, en prenant h“tej pour 1ďjďn, il vient que limtÑ0

|fipa`tejq ´fipaq ´trdfpaqpejqsi|

t “0,

soit

rdfpaqpejqsi“lim

tÑ0

fipa`tejq ´fipaq

t .

Ceci montre que, pour tout 1ďiďm, les fonctionsfi admettent des d´eriv´ees partielles et on a BxBfi

jpaq “ rdfpaqpejqsi. CommehPRn etdfpaqphq PRm, on ´ecrit que h“

ÿn

j“1

hjej, dfpaqphq “ ÿm

i“1

rdfpaqphqsiηi,

et par lin´earit´e de hÞÑdfpaqphq, il vient que dfpaqphq “

m

ÿ

i“1 n

ÿ

j“1

hjrdfpaqpejqsiηi

m

ÿ

i“1 n

ÿ

j“1

Bfi Bxj

paqhjηi,

ce qui conclut la preuve du r´esultat.

Ainsi, une fonction diff´erentiable en un point a admet des d´eriv´ees partielles. La r´eciproque est fausse en g´en´eral comme le montre l’exemple suivant.

Exemple 1.8. Soit f :R2ÑR d´efinie, pour toutpx, yq PR2, par fpx, yq “

#y2

x six‰0, 0 six“0.

Alors Bf

Bxp0,0q “lim

tÑ0

fpt,0q ´fp0,0q

t “0, Bf

Byp0,0q “lim

tÑ0

fp0, tq ´fp0,0q

t “0,

ce qui montre que f admet des d´eri´ees partielles en p0,0q. Si f ´etait diff´erentiable en p0,0q, la Proposition 1.7montrerait que sa diff´erentielledfp0,0q serait l’application lin´eaire nulle. Or

fph, hq ´fp0,0q ´dfp0,0qph, hq

h “1

(4)

qui ne tend pas vers 0 lorsque h Ñ 0. On en d´eduit que f n’est pas diff´erentiable en p0,0q.

Si f :Rn Ñ Rm est une fonction diff´erentiable en aPRn, sa diff´erentielle dfpaq est une application lin´eaire de Rn dans Rm. Les bases te1, . . . , enu de Rn et tη1, . . . , ηmu de Rm ´etant fix´ees, l’application lin´eaire dfpaq peut ˆetre repr´esent´ee par une matrice de taille mˆn not´ee Jfpaq. D’apr`es la Proposition 1.7, la composante pi, jq de cette matrice est donn´ee par laj-`eme d´eriv´ee partielle de la i-`eme composante de f.

D´efinition 1.9. Soit f :Rn Ñ Rm une fonction qui admet des d´eriv´ees partielles au point aPRn. On appelle la matrice jacobiennede f en ala matrice

Jfpaq:“

ˆBfi Bxj

˙

1ďiďm 1ďjďn

.

Lorsque m“n,Jfpaq est une matrice carr´ee et la quantit´e detJfpaq,

s’appelle lejacobien(ou le d´eterminant jacobien) def ena.

Le cas des fonctions f : Rn Ñ R `a valeurs scalaires (m “ 1) repr´esente un cas particulier qu’il convient de distinguer. En effet, dans ce cas, la diff´erentielle dfpaq est une application lin´eaire de Rn dans R (i.e. une forme lin´eaire sur Rn) et la matrice jacobienne est une matrice ligne `a n composantes qui sont les d´eriv´ees partielles de f que l’on peut repr´esenter sous forme d’un vecteur colonne.

D´efinition 1.10. Soit f :Rn Ñ R une fonction qui admet des d´eriv´ees partielles au point aPRn. Le vecteur colonne

∇fpaq:“

¨

˚

˝

Bf Bx1paq

...

Bf Bxnpaq

˛

est appel´e gradientde f en a.

Remarque 1.11. Sif :RnÑRest diff´erentiable enaPRn, la Proposition1.7montre que pour tout hPRn, on a

dfpaqphq “Jfpaqh“∇fpaq ¨h,

o`u ∇fpaq ¨h d´esigne le produit scalaire entre les vecteurs∇fpaq eth. De plus, on a la formule de Taylor suivante

fpa`hq “fpaq `∇fpaq ¨h`op}h}q pour touth de norme assez petite.

(5)

1.2 Propri´et´es

Comme le calcul des d´eriv´ees partielles se ram`ene au calcul de d´eriv´ees classiques, celles-ci jouissent des mˆemes r`egles que celles connues pour les fonctions d’une seule variable. Les propri´et´es suivantes sont pr´esent´ees sans d´emonstration.

Propri´et´es 1.12. Soientf,g:RnÑRdeux fonctions admettant une d´eriv´ee partielle par rapport `a la i-`eme variable en aPRn et soientλ,µPR. Alors

i) si f est ind´ependante dexi, BxBf

ipaq “0 ;

ii) λf`µg admet une d´eriv´ee partielle en apar rapport `a la i-`eme variable et Bpλf`µgq

Bxi paq “λBf

Bxipaq `µBg Bxipaq;

iii) f g admet une d´eriv´ee partielle enapar rapport `a la i-`eme variable et Bpf gq

Bxi

paq “fpaqBg Bxi

paq `gpaqBf Bxi

paq.

La diff´erentielle jouit de propri´et´es analogues.

Propri´et´es 1.13. Soient f,g :Rn Ñ Rm deux fonctions diff´erentiables en a PRn et soient λ,µPR. Alors

i) si f est constante, alors dfpaq “0 pour toutaPRn;

ii) sif PLpRn,Rmqest une application lin´eaire, alors dfpaq “f pour toutaPRn; iii) λf`µgest diff´erentiable en aetdpλf`µgqpaq “λdfpaq `µdgpaq;

iv) Si m“1, alorsf g est diff´erentiable en aetdpf gqpaq “fpaqdgpaq `gpaqdfpaq.

D´emonstration. i) Sif est constante, alors il existecPRntel quefpxq “cpour tout xPRnet doncfpa`hq ´fpaq “0 pour touta,hPRn, ce qui montre quedfpaqphq “0.

ii) Si f PLpRn,Rmqest une application lin´eaire, alors fpa`hq ´fpaq “fphqpour touta,hPRn. Commef est lin´eaire, ceci montre que dfpaqphq “fphq.

iii) Si f, g :Rn Ñ Rm sont deux fonctions diff´erentiables en aP Rn, alors il existe des fonctions ε1 et ε2 :RÑ Rm telles que ε1ptq Ñ0 et ε2ptq Ñ 0 quand tÑ 0 telles que pour tout hPRnassez petit,

fpa`hq ´fpaq “ dfpaqphq ` }h}ε1p}h}q, gpa`hq ´gpaq “ dgpaqphq ` }h}ε2p}h}q, et par cons´equent,

λfpa`hq`µgpa`hq “λfpaq`µgpaq`λdfpaqphq`µdgpaqphq`}h}rλε1p}h}q`µε2p}h}qs.

CommehÞÑλdfpaqphq`µdgpaqphqest lin´eaire etεptq:“λε1ptq`µε2ptq Ñ0 quandtÑ 0, on en d´eduit queλf`µgest diff´erentiable enaavecdpλf`µgqpaq “λdfpaq`µdgpaq.

iv) Si de plus m“1, alors fpa`hqgpa`hq ´fpaqgpaq

“fpa`hqrgpa`hq ´gpaqs `gpaqrfpa`hq ´fpaqs

“fpa`hqrdgpaqphq ` }h}ε2p}h}qs `gpaqrdfpaqphq ` }h}ε1p}h}qs.

(6)

Par cons´equent,

}fpa`hqgpa`hq ´fpaqgpaq ´fpaqdgpaqphq ´gpaqdfpaqphq}

}h}

“ }rfpa`hq ´fpaqsdgpaqphq `fpa`hq}h}ε2p}h}q `gpaq}h}ε1p}h}q}

}h}

ď |fpa`hq ´fpaq|~dgpaq~ ` |fpa`hq|ε2p}h}q ` |gpaq|ε1p}h}q Ñ0, car, d’apr`es la Proposition1.5,f est continue ena. Ceci montre quef gest diff´erentiable

en aetdpf gqpaq “fpaqdgpaq `gpaqdfpaq.

Nous ´etablissons `a pr´esent une formule de diff´erentiation des fonctions compos´ees.

Proposition 1.14. Soient f : Rn Ñ Rm une fonction diff´erentiable en a P Rn et g : Rm Ñ Rp une fonction diff´erentiable en fpaq P Rm. Alors g˝f : Rn Ñ Rp est diff´erentiable en aPRn et

dpg˝fqpaq “dgpfpaqq ˝dfpaq. (1.1) D´emonstration. Notons b “ fpaq. Il existe alors des fonctions ε1 : R Ñ Rm et ε2 :R Ñ Rp satisfaisant ε1ptq Ñ 0 et ε2ptq Ñ 0 quandt Ñ 0 et telles que pour tout hPRn etkPRm assez petits,

fpa`hq ´fpaq “ dfpaqphq ` }h}ε1p}h}q, (1.2) gpb`kq ´gpbq “ dgpbqpkq ` }h}ε2p}k}q. (1.3) Utilisons (1.3) aveckh “fpa`hq ´fpaq. Par (1.2), on voit qu’il existe cą0 tel que }kh} ďc}h} pourh assez petit. Il vient alors, en reportant dans (1.3), que

gpfpa`hqq “gpfpaq `khq “gpfpaqq `dgpfpaqqpkhq ` }kh2p}kh}q

“gpfpaqq `dgpfpaqqrdfpaqphq ` }h}ε1p}h}qs ` }kh2p}kh}q.

Par cons´equent,

}gpfpa`hqq ´gpfpaqq ´ rdgpfpaqq ˝dfpaqsphq}

}h}

›}h}dgpfpaqqε1p}h}q ` }kh2p}kh}q›

› }h}

ď ~dgpaq~}ε1p}h}q} `c}ε2p}h}q} Ñ0,

ce qui conclut la preuve de la proposition.

AVERTISSEMENT :Contrairement aux fonctions d’une seule variable l’ordre d’ap- parition des diff´erentielles dans la formule (1.1) est extrˆemement important. En effet, commeg˝f :RnÑRp, sa diff´erentielle enaPRn(quand elle existe) doit ˆetre une appli- cation lin´eaire deRndansRp. Commedfpaq PLpRn,Rmq, on en d´eduit que pour tout

(7)

hPRn,dfpaqphq PRm, et commedgpfpaqq PLpRm,Rpq, alorsdgpfpaqqpdfpaqphqq PRp ce qui montre bien que dgpfpaq ˝dfpaq P LpRn,Rpq. Ceci peut se voir ´egalement en terme de matrices jacobiennes. En effet, on a

Jg˝fpaq “JgpfpaqqJfpaq.

CommeJfpaqest une matricemˆnetJgpfpaqqest une matricepˆm, la multiplication de matricesJgpfpaqqJfpaq a un sens carJgpfpaqqamcolonnes etJfpaq am lignes. En revanche, le produit de matrices dans l’ordre inverse n’est pas bien d´efini.

Remarque 1.15. Il est int´eressant d’´ecrire la formule (1.1) en terme de d´eriv´ees par- tielles. Si l’on note uPRm la variable de g, alors pour tout 1ďiďpet 1ďjďn, on a

Bpg˝fqi Bxj

paq “

m

ÿ

k“1

Bgi Buk

pfpaqqBfk Bxj

paq.

Le calcul consiste donc `a d´erivergi par rapport `a la variable uk et d’´evaluer le r´esultat en fpaq, de multiplier par la d´eriv´ee de fk par rapport `a la variable xj ´evalu´ee en a, puis de sommer par rapport `a k.

Le Th´eor`eme des accroissements finis, bien connu pour les fonctions d’une seule va- riable (c’est l’occasion de revoir comment cela se d´emontre), se g´en´eralise aux fonctions de plusieurs variables.

D´efinition 1.16. Un sous-ensembleC de Rn est dit convexe si pour toutx et yPC, le segment

rx, ys:“ tty` p1´tqx, tP r0,1su ĂC.

Th´eor`eme 1.17 (des accroissements finis). Soit U Ă Rn un ouvert convexe et f :U ÑRm une fonction diff´erentiable. Alors, pour tout x, yPU,

}fpxq ´fpyq} ď sup

zPrx,ys

~dfpzq~}x´y}.

D´emonstration. Soientx et yPU, l’ensemble U ´etant convexe, le segment rx, ysest bien inclu dans U. Soitg:r0,1s ÑRla fonction d´efinie, pour tout tP r0,1s, par

gptq:“fpty` p1´tqxq ¨ rfpyq ´fpxqs “

m

ÿ

i“1

fipty` p1´tqxqrfipyq ´fipxqs.

Notons quegest bien d´efinie surr0,1spuisquety` p1´tqxPU et elle y est par ailleurs continue. De plus,f ´etant diff´erentiable sur U ettÞÑty` p1´tqx´etant d´erivable sur s0,1r, on en d´eduit par la formule de diff´erentiation des fonctions compos´ees que gest d´erivable sur s0,1ret

g1ptq “ rdfpty` p1´tqxqpy´xqs ¨ rfpyq ´fpxqs pour touttP s0,1r.

(8)

D’apr`es le Th´eor`eme des accroissements finis en dimension 1, il existe unt0 P s0,1rtel quegp1q ´gp0q “g1pt0q, soit

}fpyq ´fpxq}2 “ rdfpt0y` p1´t0qxqpy´xqs ¨ rfpyq ´fpxqs.

Par cons´equent,

}fpyq ´fpxq} ď ~dfpt0y` p1´t0qxq~}y´x} ď sup

zPrx,ys

~dfpzq~}x´y},

ce qui ´etablit le r´esultat.

D´efinition 1.18. Un sous-ensemble C deRn est ditconnexes’il n’existe aucune paire d’ouverts non videspU1, U2qtels que

CĂU1YU2, pCXU1q X pCXU2q “ H.

Autrement dit, un ensemble est connexe si on ne peut pas le s´eparer en deux parties disjointes en l’intersectant avec deux ouverts disjoints. Dans le cas d’un ensemble lui- mˆeme ouvert, cela se traduit par la propri´et´e plus intuitive suivante.

Th´eor`eme 1.19. Un ensemble ouvert et non videU deRn est connexe si et seulement si, pour toutx etyPU, il existe une ligne bris´ee contenue dans U qui reliex ety, i.e., il existe un nombre fini de points x1, . . . , xp PU tels quex“x1,y“xp et les segments rxi, xi`1s ĂU pour tout 1ďiďp´1.

D´emonstration.Nous ne montrons que la condition n´ecessaire qui sera la seule utilis´ee par la suite.

Soit x0 PU et V l’ensemble des points deU que l’on peut relier `a x0 par une ligne bris´ee dansU.

— V est ouvert : Soit a P V, alors il existe une ligne bris´ee L Ă U qui relie x0 et aPU. L’ensembleU ´etant ouvert, il existe un r ą0 tel que Bpa, rq ĂU. Donc pour toutxPBpa, rq, le segmentra, xs ĂBpa, rq ĂU et doncL1 “LY ra, xs ĂU est une ligne bris´ee reliant x0 et x. Ceci montre que xPV, soitBpa, rq ĂV, et doncV est ouvert.

— V est ferm´e dans U : Soit bPV XU, alors il existe unr ą0 tel que Bpb, rq ĂU car U est ouvert et il existe un a P V tel que }a´b} ă r car b est adh´erent `a V. Soit LĂU une ligne bris´ee reliant x0 eta, alors L1 “LY ra, bsest une ligne bris´ee dansU reliantx0 etb, ce qui montre quebPV et doncV “V XU. On ´ecrit alors que U “ pUzVq YV o`u V et UzV “ UzV sont ouverts et disjoints.

CommeU est connexe, alors soit V “ HsoitUzV “ H. Commex0 PV, on en d´eduit queV ‰ H, et donc que V “U. Enfin, si xety PU, il existe une ligne bris´eeLxĂU reliantx0 etx, et une ligne bris´eeLy ĂU reliantx0 ety. FinalementL:“LxYLy est

une ligne bris´ee dansU qui reliex ety.

Th´eor`eme 1.20. SoientU ĂRn un ouvert connexe etf :U ÑRm telle quedfpxq “0 pour tout x PU. Alors f est constante sur U, i.e., il existe c P Rm tel que fpxq “ c pour tout xPU.

(9)

D´emonstration. SoientxetyPU. L’ensembleU ´etant connexe, le Th´eor`eme1.19as- sure l’existence d’une ligne bris´ee contenue dansU qui reliexety : il existex1, . . . , xp P U tels que x “ x1, y “ xp et les segments rxi, xi`1s Ă U pour tout 1 ď i ď p´1.

D’apr`es le Th´eor`eme des accroissements finis, }fpxi`1q ´fpxiq} ď sup

zPrxi,xi`1s

~dfpzq~}xi`1´xi} “0,

puisque dfpzq “0 pour tout zP rxi`1, xis ĂU. D’apr`es l’in´egalit´e triangulaire, }fpxq ´fpyq} ď

p´1

ÿ

i“1

}fpxi`1q ´fpxiq} “0,

ce qui montre quef est constante dansU.

L’hypoth`ese de connexit´e est n´ecessaire comme le montre l’exemple suivant.

Exemple 1.21. On note x0 “ p´1,0q et y0 “ p1,0q. On d´efinit l’ensemble U “ Bpx0,1{2q YBpy0,1{2q. Il s’agit d’un ensemble ouvert car c’est la r´eunion de deux boules ouvertes mais non connexe puisque U est lui mˆeme l’union de deux ouverts disjoints. Si l’on d´efinit la fonctionf :U ÑRparfpx, yq “ ´1 sipx, yq PBpx0,1{2q et fpx, yq “1 sipx, yq PBpy0,1{2q alors dfpx, yq “0 pour tout px, yq PU, mais pourtant f n’est pas constante surU.

1.3 Fonctions de classe C1

Nous avons vu pr´ec´edemment qu’une fonction dont toutes les d´eriv´ees partielles sont partout d´efinies n’est pas forc´ement diff´erentiable. La situation est diff´erente lorsque les d´eriv´ees partielles sont continues.

D´efinition 1.22. Soient U Ă Rn un ouvert et f : U Ñ Rm. On dit que f est de classe C1 sur U si f est continue et diff´erentiable sur U et df est continue sur U. On noteC1pU;Rmq l’ensemble des fonctions de classeC1 surU `a valeurs dansRm et, plus simplement,C1pUq quand m“1.

Il est clair que si f est de classe C1 sur U, alors toutes les d´eriv´ees partielles de f sont continues surU. Le r´esultat suivant montre que la r´eciproque est vraie.

Th´eor`eme 1.23. Soient U ĂRn un ouvert et f :U Ñ Rm. Si, pour tout 1ďiďm et tout 1ďjďn, f admet des d´eriv´ees partielles BxBfi

j qui sont continues sur U , alors f est diff´erentiable surU et f PC1pU;Rmq.

D´emonstration. Pour simplifier, nous pr´esentons la d´emonstration pourm“1. Soit aP U, montrons que f est diff´erentiable en a. Par continuit´e dess d´eriv´ees partielles, pour toutεą0, il existe unrą0 tel queBpa, rq ĂU et

ˇ ˇ ˇ ˇ

Bf

Bxjpxq ´ Bf Bxjpaq

ˇ ˇ ˇ ˇă ε

?n pour toutxPBpa, rq, (1.4)

(10)

pour tout 1ďjďn. Soit hPRn avec }h} ďr, on pose

vp0q“0, vpjq“h1e1` ¨ ¨ ¨ `hjej, pour tout 1ďj ďn de sorte que

fpa`hq ´fpaq “

n

ÿ

j“1

rfpa`vpjqq ´fpa`vpj´1qqs. (1.5) Posons

gjptq “fpa`vpj´1q`thjejq pour touttP r0,1s.

Notons que gj est bien d´efinie cara`vpj´1q`thjej PBpa, rq. De plusgj est continue sur le ferm´er0,1set, par d´efinition des d´eriv´ees partielles,gj est d´erivable sur l’ouvert s0,1ravec

g1jptq “ Bf Bxj

pa`vpj´1q`thjejqhj pour tout tP s0,1r.

En vertu du Th´eor`eme des accroissements finis en dimension 1, on en d´eduit l’existence d’unθj P r0,1stel quegjp1q ´gjp0q “g1jjq, soit

fpa`vpjqq ´fpa`vpj´1qq “ Bf Bxj

pa`vpj´1qjhjejqhj. Commea`vpj´1qjhjej PBpa, rq, (1.4) montre que

ˇ ˇ ˇ ˇ

Bf Bxj

pa`vpj´1qjhjejq ´ Bf Bxj

paq ˇ ˇ ˇ ˇă ε

?n. Par cons´equent, d’apr`es (1.5), il vient

ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ

fpa`hq ´fpaq ´

n

ÿ

j“1

hj Bf Bxjpaq

ˇ ˇ ˇ ˇ ˇ

ď

n

ÿ

j“1

|hj| ˇ ˇ ˇ ˇ

Bf

Bxjpa`vpj´1qjhjejq ´ Bf Bxjpaq

ˇ ˇ ˇ ˇ

ď ε

?n

n

ÿ

j“1

|hj| ďε}h} pour touthPBp0, rq.

Ceci montre quef est diff´erentiable enaetdfpaqphq “řn

j“1hjBxBf

jpaqpour touthPRn. Il reste `a montrer que la diff´erentielle df : U Ñ LpRn,Rmq est continue. Pour ce faire, on remarque que d’apr`es (1.4), pour toutvPRn et pour toutxPBpa, rq,

}dfpxqpvq ´dfpaqpvq} ď ε

?n

n

ÿ

j“1

|vj| ďε}v},

ce qui montre que~dfpxq ´dfpaq~ ďεet donc quedf est continue en a.

Le Th´eor`eme 1.23est fort utile en pratique. En effet, il est g´en´eralement difficile de montrer directement qu’une fonctionf est diff´erentiable sur un ouvertU. Une possibilit´e consiste donc `a montrer quef admet des d´eriv´ees partielles sur U et que celles-ci sont continues surU. Le r´esultat pr´ec´edent assure alors la diff´erentiabilit´e de f surU.

(11)

Exemple 1.24. Soit f :R2 ÑRla fonction d´efinie par fpx, yq “

#xyxx22´y`y22 sipx, yq ‰ p0,0q, 0 sipx, yq “ p0,0q.

La fonctionf est bien d´efinie, continue et admet des d´eriv´ees partielles surR2ztp0,0qu.

De plus, pour tout px, yq ‰ p0,0q, on a Bf

Bxpx, yq “yx4`4x2y2´y4 px2`y2q2 , Bf

Bypx, yq “xx4´4x2y2´y4 px2`y2q2 . Par ailleurs, le calcul des d´eriv´ees partielles enp0,0q donne

Bf

Bxp0,0q “ lim

xÑ0

fpx,0q ´fp0,0q

x´0 “0, Bf

Byp0,0q “ lim

yÑ0

fp0, yq ´fp0,0q y´0 “0.

Les fonctions BfBx et BfBy sont continuesR2ztp0,0qu. Pour ´etudier la continuit´e des d´eriv´ees partielles enp0,0q on posex“rcosθety“rsinθo`ur “a

x2`y2 ą0 etθP r0,2πr.

Notons quepx, yq Ñ0 si et seulement si rÑ0. Il vient ˇ

ˇ ˇ ˇ

Bf Bxpx, yq

ˇ ˇ ˇ

ˇ ďr|sinθ||cos4θ`4 cos2θsin2θ´sin4θ| ď6rÑ0“ Bf Bxp0,0q quand px, yq Ñ p0,0q ce qui prouve que BfBx est continue en p0,0q. On montre de mˆeme que BfBy est continue enp0,0q. Finalement les d´eriv´ees partielles def sont continues sur R2 ce qui assure que f est diff´erentiable surR2.

2 D´ eriv´ ees partielles d’ordre sup´ erieur

Tout comme pour les fonctions d’une seule variable, nous avons aussi des notions de d´eriv´ees d’ordre sup´erieur pour les fonctions de plusieurs variables. Nous nous limitons ici `a la notion de d´eriv´ee partielle d’ordre deux mˆeme s’il est possible de d´efinir la diff´erentielle d’ordrekě2.

D´efinition 2.1. Soient U ĂRnun ouvert et f :U ÑRune fonction de classeC1. On dit quef admet des d´eriv´ees partielles d’ordre 2 en aPU si les fonctions BxBf

1, . . . ,BxBf

n

admettent des d´eriv´ees partielles ena. On note alors pour tout 1ďi, jďn, B2f

BxiBxjpaq:“ B Bxi

„Bf Bxj

 paq

lai-`eme d´eriv´ee partielle de laj-`eme d´eriv´ee partielle def ena. La matrice form´ee des d´eriv´ees partielles d’ordre 2 ena est not´ee

D2fpaq “

ˆ B2f BxiBxjpaq

˙

1ďi,jďn

est appel´eematrice hessienne def au pointa.

(12)

Un r´esultat fondamental est la relation de Schwarz qui affirme que lorsque les d´eriv´ees partielles secondes sont continues, l’ordre des variables n’importe pas.

Th´eor`eme 2.2 (Schwarz). Soient U Ă Rn un ouvert et f :U ÑR une fonction de classeC1 qui admet des d´eriv´ees partielles secondes surU qui sont continues enaPU. Alors pour tout 1ďi, jďn,

B2f BxiBxj

paq “ B2f BxjBxi

paq.

En particulier, la matrice hessienneD2fpaq est sym´etrique.

D´emonstration. L’ensemble U ´etant ouvert, il existe un r ą0 tel que Bpa, rq ĂU. Etape 1 :Le cas n“2. Pour touthPR2 avec}h} ďr, on pose

h:“ rfpa`hq ´fpa1`h1, a2qs ´ rfpa1, a2`h2q ´fpaqs.

Soit ϕ:ra1´r, a1`rs ÑRla fonction d´efinie par ϕpxq “fpx, a2`h2q ´fpx, a2q. La fonctionϕest continue sur le ferm´era1´r, a1`rset d´erivable sur l’ouvertsa1´r, a1`rr avec

ϕ1pxq “ Bf

Bxpx, a2`h2q ´ Bf

Bxpx, a2q pour toutxP sa1´r, a1`rr.

Le Th´eor`eme des accroissements finis montre alors l’existence d’un θ1 P r0,1s tel que ϕpa1`h1q ´ϕpa1q “h1ϕ1pa11h1q, soit

h“ rfpa`hq ´fpa1`h1, a2qs ´ rfpa1, a2`h2q ´fpaqs

“h1

„Bf

Bxpa11h1, a2`h2q ´Bf

Bxpa11h1, a2q

 .

Soitψ:ra2´r, a2`rs ÑRla fonction d´efinie parψpyq “ BfBxpa11h1, yq. La fonction ψest continue sur le ferm´e ra2´r, a2`rset d´erivable sur l’ouvertsa2´r, a2`rravec

ψ1pxq “ B2f

ByBxpa11h1, yq pour toutyP sa2´r, a2`rr.

Le Th´eor`eme des accroissements finis montre alors l’existence d’un θ2 P r0,1s tel que ψpa2`h2q ´ψpa2q “h2ψ1pa22h2q, soit

h “h1h2 B2f

ByBxpa11h1, a22h2q.

En ´echangeant les rˆoles de x ety, le mˆeme argument montre que

h“h1h2 B2f

BxBypa11h1, a22h2q,

o`u η1 et η2 P r0,1s. Ainsi, pour tout h ‰ p0,0q avec }h} ď r, il existe θ1, θ2, η1 et η2 P r0,1stels que

B2f

ByBxpa11h1, a22h2q “ B2f

BxBypa11h1, a22h2q.

(13)

Comme }pθ1h1, θ2h2q} ď }h}, }pη1h1, η2h2q} ď }h} et les d´eriv´ees partielles secondes

B2f

ByBx et BxByB2f sont continues ena, on en d´eduit par passage `a la limite quandhÑ p0,0q que

B2f

ByBxpaq “ B2f BxBypaq.

Etape 2 : Le cas ně3.Soient 1ďi, jďn. Pour toutpx, yq PR2 avec }px, yq} ďr, on pose gpx, yq :“ fpa`xei `yejq. La fonction g est de classe C1 sur Bp0, rq et elle admet des d´eriv´ees partielles premi`ere et seconde donn´ees, pour tout px, yq P Bp0, rq, par

Bg

Bxpx, yq “ Bf

Bxipa`xei`yejq, Bg

Bypx, yq “ Bf

Bxjpa`xei`yejq et

B2g

BxBypx, yq “ B2f BxiBxj

pa`xei`yejq, B2g

ByBxpx, yq “ Bf2 BxjBxj

pa`xei`yejq.

Comme, BxB2f

iBxj etBxB2f

jBxi sont continues ena, on en d´eduit queBxByB2g etByBxB2g sont continues en p0,0q. L’´etape 1 montre alors que

B2f

BxiBxjpaq “ B2g

BxByp0,0q “ B2g

ByBxp0,0q “ B2f BxjBxipaq,

ce qui conclut la preuve du th´eor`eme.

D´efinition 2.3. Soient U Ă Rn un ouvert et f : U Ñ R une fonction de classe C1. On dit que f est de classeC2 surU si f admet des d´eriv´ees partielles secondes en tout point de U qui sont continues sur U. On note C2pU;Rmq l’ensemble des fonctions de classe C2 surU `a valeurs dansRm et, plus simplementC2pUq quandm“1.

De fa¸con g´en´erale, on a la d´efinition suivante :

D´efinition 2.4. SoientU ĂRnun ouvert etf :U ÑRune fonction. On dit quef est de classeCk (kPN) sif admet des d´eriv´ees partielles sur U d’ordre inf´erieur ou ´egal `a kqui sont continues surU. On dit quef est de classeC8surU sif est de classeCk sur U pour toutkPN. On noteCkpU;Rmq (resp. C8pU;Rmq) l’ensemble des fonctions de classeCk (resp.C8) sur U `a valeurs dansRm et, plus simplementCkpUq (resp.C8pUq) quand m“1.

La connaissance de d´eriv´ees partielles d’ordre 2 permet de donner une formule de Taylor `a l’ordre 2 pour les fonctions de plusieurs variables.

Th´eor`eme 2.5 (Formule de Taylor). Soient U Ă Rn un ouvert et f :U Ñ R une fonction de classe C2 sur U. Pour tout aPU, on a pour h assez petit,

fpa`hq “fpaq `∇fpaq ¨h`1

2rD2fpaqhs ¨h`op}h}2q,

(14)

AVERTISSEMENT : Le terme rD2fpaqhs ¨h est le produit scalaire du vecteur D2fpaqh avech. En effet, comme la matrice hessienneD2fpaq est une matricenˆn, le produit matrice/vecteurD2fpaqhest un vecteur deRn. En terme de d´eriv´ees partielles, on peut ´ecrire

rD2fpaqhs ¨h“

n

ÿ

i“1

rD2fpaqhsihi

n

ÿ

i“1 n

ÿ

j“1

B2f

BxiBxjpaqhjhi.

D´emonstration. L’ensemble U ´etant ouvert, il existe un r ą0 tel que Bpa, rq ĂU. Pour h PRn avec h‰0 et }h} ă r, on pose gptq “ fpa`th{}h}q pour tout tP r0, rs.

La fonction gest de classe C2 surs0, rret d’apr`es la formule de Taylor, on a pour tout tPs0, rr

gptq “gp0q `tg1p0q `t2

2g2p0q `opt2q.

Calculons les d´eriv´ees premi`ere et seconde degen fonction de f. D’apr`es la formule de diff´erentiation des fonctions compos´ees, on a pour touttP r0, rs,

g1ptq “

n

ÿ

i“1

hi

}h}

Bf Bxi

ˆ

a`t h }h}

˙

“∇f ˆ

a`t h }h}

˙

¨ h }h}

et

g2ptq “

n

ÿ

i“1 n

ÿ

j“1

hihj

}h}2 Bf2 BxiBxj

ˆ

a`t h }h}

˙

n

ÿ

i“1

hi }h}

„ D2f

ˆ

pa`t h }h}

˙ h }h}

i

„ D2f

ˆ

a`t h }h}

˙ h }h}

¨ h }h}. Par cons´equent, en prenantt“ }h} ăr, il vient

fpa`hq “fpaq `∇fpaq ¨h`1

2rD2fpaqhs ¨h`op}h}2q,

ce qui conclut la preuve de la formule de Taylor.

3 Points critiques et extrema

D´efinition 3.1. SoientU ĂRn et f :U ÑRune fonction de classe C1 surU. On dit queaPU est unpoint critique de f si dfpaq “0.

D´efinition 3.2. Soientf :RnÑRune fonction et E un sous-ensemble deRn. On dit quef admet un minimum globalsur E au pointaPE sifpaq ďfpyq pour toutyPE.

On dit que f admet un minimum local sur E en a PE s’il existe un ouvert V ĂRn contenanta tel quefpaq ďfpyq pour toutyPEXV.

(15)

D´efinition 3.3. Soientf :RnÑRune fonction et E un sous-ensemble deRn. On dit quef admet unmaximum globalsur E au pointaPE si fpaq ěfpyq pour tout yPE.

On dit que f admet un maximum local sur E en aP E s’il existe un ouvert V ĂRn contenanta tel quefpaq ěfpyq pour toutyPEXV.

Nous utilisons la d´enomination d’extremumpour d´esigner sans distinction un maxi- mum ou un minimum. Nous montrons `a pr´esent une condition n´ecessaire qui assure que tout extremum local est forc´ement un point critique

Th´eor`eme 3.4. Soient U ĂRn et f :U Ñ R une fonction de classe C1 sur U. Si f admet un extremum local sur U en aPU, alors dfpaq “0.

D´emonstration. Supposons que f admet un minimum local sur U en a P U. Alors il existe un ouvert V de Rn contenant a tel que fpaq ď fpyq pour tout y P U XV. L’ensemble UXV ´etant ouvert, il existe unr ą0 tel queBpa, rq ĂU XV. Pour tout t P r´1,1set h PRn avec }h} ď r, on a que a`th PBpa, rq de sorte que la fonction g:s ´1,1rÑRd´efinie pargptq “fpa`thqpour tout tP s ´1,1rest bien d´efinie et de classe C1 surs ´1,1r. De plus g admet un minimum local sur s ´1,1ren 0 car

gp0q “fpaq ďfpa`thq “gptq pour touttP s ´1,1r.

Sitą0, on a alors

gptq ´gp0q t ě0,

et par passage `a la limite quandtÑ0`, on obtient g1p0q ě0. De mˆeme si tă0, gptq ´gp0q

t ď0,

et par passage `a la limite quand t Ñ 0´, on obtient g1p0q ď 0. Finalement, il vient que g1p0q “ 0 et la formule de diff´erentiation des fonctions compos´ees montre que g1ptq “dfpa`thqphq pour touttPs ´1,1r, et donc

dfpaqphq “0 pour touthPBp0, rq.

Par cons´equent, pour tout v P Rn, en posant h “ rv{}v} P Bp0, rq, on obtient que

dfpaqpvq “0 et donc dfpaq “0.

Etre un point critique est donc une condition n´ecessaire pour ˆetre un extremum. Elle n’est cependant pas suffisante au regard de l’exemple suivant.

Exemple 3.5. Soit f : R2 Ñ R la fonction d´efinie par fpx, yq “ x2 ´y2 pour tout px, yq P R2. Il s’agit d’une fonction de classe C8 puisque c’est une fonction polynˆomiale. Cherchons d’abord les points critiques de f. Pour ce faire, on r´esoud l’´equation ∇fpx, yq “0,i.e.,

Bf

Bxpx, yq “2x“0, Bf

Bypx, yq “ ´2y “0,

(16)

et on trouve quepx, yq “ p0,0q. La fonctionf admet donc un unique point critique qui estp0,0q. Par ailleurs, on constate quef n’admet ni un minimum local ni un maximum local sur R2 en p0,0q. En effet, si U est un ouvert de R2 contenant p0,0q, alors pour εą0 assez petit Bpp0,0q, εq ĂU,pε,0q PU et

#

fpε,0q “ε2 ą0“fp0,0q ùñ p0,0q n’est pas un point de maximum local, fp0, εq “ ´ε2ă0“fp0,0q ùñ p0,0q n’est pas un point de minimum local.

Afin d’identifier plus pr´ecis´ement les extrema parmi les points critiques, il convient d’utiliser le d´eveloppement de Taylor `a l’ordre 2 pour les fonctions de classeC2. Th´eor`eme 3.6. Soient U ĂRn et f :U ÑR une fonction de classe C2 sur U.

(i) Sif admet un minimum local surU au point aPU, alors les valeurs propres de la matrice hessienne D2fpaq sont toutes positives ou nulles ;

(ii) Sif admet un maximum local surU au pointaPU, alors les valeurs propres de la matrice hessienne D2fpaq sont toutes n´egatives ou nulles.

D´emonstration. Le Th´eor`eme de Schwarz montre la matrice hessienne D2fpaq est sym´etrique, elle est diagonalisable dans une base orthonorm´ee de vecteurs propres : il existe des valeurs propres λ1 ď ¨ ¨ ¨ ď λn et des vecteurs propres v1, . . . , vn P Rn tels que la familletv1, . . . , vnu forme une base orthonorm´ee de RnetD2fpaqvi“λivi pour tout 1ďiďn. D’apr`es la formule de Taylor, on a

fpa`tviq “fpaq `t∇fpaq ¨vi`t2

2rD2fpaqvis ¨vi`opt2q pour tout 1ďiďn.

Comme f admet un extremum local sur U en a P U, le Th´eor`eme 3.4 montre que

∇fpaq “ 0. De plus en utilisant le fait que les vecteurs vi sont unitaires, on a que rD2fpaqvis ¨vi “λivi¨vi“λi}vi}2“λi et il vient

fpa`tviq ´fpaq “ t2

i`opt2q, pour tout 1ďiďn.

Si f admet un minimum local surU en aPU, il existe un ouvert V de Rn tel que fpaq ď fpxq pour tout x P U XV. L’ensemble U XV ´etant ouvert, on peut trouver un r ą 0 tel que Bpa, rq Ă U XV. Pour tout t P s ´r, rr et tout 1 ď i ď n, on a que a`tvi P Bpa, rq et fpaq ď fpa`tviq ce qui montre, apr`es division par t2 que λi`opt2q{t2 ě0 pour tout 1 ďi ďn. Enfin, par passage `a la limite quand t Ñ 0, il vient queλi ě0 pour tout 1ďiďn.

Sif admet un maximum local surU enaPU, un argument similaire montre que les

valeurs propres λi ď0 pour tout 1ďiďn.

Dans le cas o`u la matrice hessienne est non d´eg´en´er´ee, on peut aussi obtenir une condition suffisante assurant qu’un point critique est un point d’extremum local.

Th´eor`eme 3.7. SoientU ĂRn, f :U Ñ Rune fonction de classe C2 sur U et aPU un point critique de f.

(17)

— Si les valeurs propres de la matrice hessienne D2fpaq sont toutes strictement positives, alors f admet un minimum local sur U enaPU;

— Si les valeurs propres de la matrice hessienne D2fpaq sont toutes strictement n´egatives, alors f admet un maximum local sur U enaPU.

D´emonstration. Comme l’ensemble U est ouvert et a P U, il existe un r ą 0 tel que Bpa, rq Ă U. Par ailleurs, soient λ1 ď ¨ ¨ ¨ ď λn les valeurs propres de la matrice hessienne D2fpaq et v1, . . . , vn P Rn les vecteurs propres associ´es tels que la famille tv1, . . . , vnuforme une base orthonorm´ee deRnetD2fpaqvi “λivipour tout 1ďiďn.

Pour tout h PBp0, rq, il existe donc des r´eels h1, . . . , hn PRtels que h “řn

i“1hivi et doncrD2fpaqhs ¨h“řn

i“1hirD2fpaqvis ¨h“řn

i“1λihivi¨h“řn

i“1λi|hi|2. Le point a´etant un point critique def, il vient d’apr`es la formule de Taylor

fpa`hq ´fpaq “ ∇fpaq ¨h`1

2rD2fpaqhs ¨h`op}h}2q

“ 1 2

n

ÿ

i“1

λi|hi|2`op}h}2q.

Si les valeurs propres sont toutes strictement positives, alors fpa`hq ´fpaq ě }h}2

ˆλ1

2 `εp}h}q

˙ ,

o`u εptq Ñ 0 quand t Ñ 0. Il existe donc un δ ą 0 tel que |εptq| ď λ1{2 pour tout 0ďtăδ, ce qui implique que

fpa`hq ´fpaq ě0, pour touthPBp0, δq.

En posant V :“ Bpa, δq, on a donc montr´e que fpaq ď fpyq pour tout y PV, ce qui assure que f admet un minimum local sur U en aPU.

Si les valeurs propres sont toutes strictement n´egatives, un argument similaire montre

quef admet un maximum local surU en aPU.

Remarque 3.8. En dimensionn“2, la matrice hessienne est une matrice sym´etrique 2ˆ2 et il est facile de connaˆıtre le signe des valeurs propres λ1 et λ2. Il suffit de remarquer que detpD2fpaqq “λ1λ2 et que trpD2fpaqq “λ12. On constate alors que si a est un point critique et detpD2fpaqq ą 0 alors, les deux valeurs propres sont non nulles et de mˆeme signe, ce qui implique queaest un extremum local. Si trpD2fpaqq ą0 alors les deux valeurs propres sont strictement positives et aest un point de minimum local, et si trpD2fpaqq ă0 alors les deux valeurs propres sont strictement n´egatives et aest un point de maximum local.

4 Inversion locale et fonctions implicites

4.1 Th´eor`eme d’inversion locale

Motivation : Soitf :RÑRune fonction de classeC1telle quef1px0q ‰0. Pour fixer les id´ees supposons quef1px0q ą0. Par continuit´e def1, il existeδ ą0 tel quef1pxq ą0

(18)

pour tout x PI :“ sx0´δ, x0`δr, ce qui montre que f est strictement croissante et continue sur I. La fonction f r´ealise donc une bijection de I sur J “ fpIq qui est un intervalle ouvert de R. Par ailleurs, la fonction r´eciproque f´1 est de classe C1 sur J car, pour toutxPI, on apf´1˝fqpxq “xpuis, en d´erivant la fonction compos´ee

pf´1q1pfpxqq “ 1

f1pxq pour toutxPI, ce qui implique que

pf´1q1 “ 1

f1˝f´1 sur J.

L’objet du Th´eor`eme d’inversion locale est de montrer un r´esultat analogue en di- mension sup´erieure. Pour cela, il convient d’introduire la notion de diff´eomorphisme.

D´efinition 4.1. Soient U etV des ouverts deRnun ouvert etf :U ÑV. On dit que f r´ealise unCk-diff´eomorphisme (kPN) de U sur V si

(i) f est de classeCk sur U; (ii) f :U ÑV est bijective ; (iii) f´1 est de classeCk sur V.

Remarque 4.2. 1) Pour k“0, on dit aussi que f r´ealise un hom´eomorphisme de U surV.

2) Si kě1, on af´1˝fpxq “x pour tout xPU. Le th´eor`eme de diff´erentiation des fonctions compos´ees montre que

dpf´1qpfpxqq ˝dfpxq “Id, ce qui montre quedfpxq PLpRn,Rnq est inversible et

rdfpxqs´1“dpf´1qpfpxqq pour toutxPU, ou de fa¸con ´equivalente

dpf´1qpyq “ rdfpf´1pyqqs´1 pour touty PV.

Th´eor`eme 4.3 (d’inversion locale). Soient U Ă Rn un ouvert, f : U Ñ Rn une fonction de classe Ck (k PN˚). On suppose qu’il existe aPU tel que dfpaq P GLnpRq.

Alors il existe un ouvertV ĂU contenant a et un ouvert W ĂRn contenant fpaq tels que f r´ealise un Ck-diff´eomorphisme deV sur W.

Commen¸cons par ´etablir deux r´esultats qui seront utiles dans la d´emonstration du Th´eor`eme d’inversion locale.

Proposition 4.4. SoituPLpRnq telle que

~u~:“ sup

xPRn,x‰0

}upxq}

}x} ă1.

Alors I´uPGLnpRq et

pI´uq´1 “ ÿ

kě0

uk.

(19)

D´emonstration. Comme ~uk~ ď ~u~k pour tout k P N, la s´erie ř

kě0uk converge absolument dansLpRnq. De plus

pI´uq

˜m ÿ

k“0

uk

¸

m

ÿ

k“0

uk´

m`1

ÿ

k“1

uk“I´um`1 et comme ~u~ ă1, il vient~um`1~ ď ~u~m`1 Ñ0, ce qui montre que

pI´uq

˜ ÿ

kě0

uk

¸

“I.

De mˆeme, on a

˜ ÿ

kě0

uk

¸

pI´uq “I.

On en d´eduit queI ´uPGLnpRqet pI´uq´1 “ř

kě0uk.

Proposition 4.5. L’ensemble GLnpRq est ouvert dans LpRnq. De plus l’application inv :uPGLnpRq ÞÑu´1 PGLnpRq est de classe C8 et pour tout uPGLnpRq,

dinvpuqphq “ ´u´1hu´1 pour tout hPLpRnq.

D´emonstration.SoituPGLnpRqethPLpRnqtels que~h~ ă1{~u´1~ “:r. Comme u`h“upI`u´1hqet~u´1h~ ď ~u´1~~h~ ă1, on en d´eduit queI`u´1hPGLnpRq puis queu`hPGLnpRq. Par cons´equent,Bpu, rq ĂGLnpRqce qui montre queGLnpRq est ouvert dans LpRnq. De plus,

pu`hq´1 “ pI`u´1hq´1u´1 “ ÿ

kě0

p´1qkpu´1hqku´1

“u´1´u´1hu´1` ÿ

kě2

p´1qkpu´1hqku´1.

CommehPLpRnq ÞÑ ´u´1hu´1PLpRnq est lin´eaire et

ÿ

kě2

p´1qkpu´1hqku´1

ď ÿ

kě2

~u´1~k`1~h~k

“ ~u´1~3~h~2ÿ

lě0

~u´1~l~h~l“ ~u´1~3~h~2

1´ ~u´1~~h~ “op~h~q.

On en d´eduit queuPGLnpRq ÞÑu´1 est diff´erentiable et que la diff´erentielle est donn´ee parhPLpRnq ÞÑ ´u´1hu´1 PLpRnq. Par ailleurs, commedinvpuqphq “ ´inv˝h˝inv on en d´eduit que u ÞÑ dinvpuq est continue comme compos´ee de fonctions continues, ce qui montre que inv est de classe C1 surGLnpRq.

Enfin, en utilisant de nouveau que dinvpuqphq “ ´inv˝h˝inv on en d´eduit que u ÞÑ dinvpuq est de classe C1 sur GLnpRq comme compos´ee de fonctions de classe C1

(20)

sur GLnpRq. On en d´eduit que inv est de classeC2 sur GLnpRq. Par r´ecurrence, nous

montrons ainsi que inv est de classe C8 surGLnpRq.

D´emontration du Th´eor`eme d’inversion locale. Quitte `a remplacer f par la fonctionxÞÑdfpaq´1rfpa`xq´fpaqsetU par´a`U, on peut supposer sans restreindre la g´en´eralit´e quea“0,fp0q “0 etdfp0q “0. La preuve est subdivis´ee en quatre ´etapes.

Etape 1 : Montrons qu’il exister ą 0 tel que pour tout x P Bp0, rq, on a dfpxq P GLnpRqet ~dfpxq´1~ ď2.

Commef est de classeC1 sur U etdfp0q “I, il existe rą0 tel que

~dfpxq ´I~ ď 1

2 pour toutxPBp0, rq. (4.1)

Pour xPBr, on ´ecrit ensuite dfpxq “I`dfpxq ´I “I`u avec u“dfpxq ´I tel que

~u~ ď1{2 de sorte que, en vertu de la Proposition 4.4, on adfpxq PGLnpRq et

~dfpxq´1~ ď ÿ

kě0

~u~k ď ÿ

kě0

1

2k “2 pour toutxPBp0, rq. (4.2) Etape 2 :Montrons quef r´ealise une bijection deV :“Bp0, rq Xf´1pBp0, r{2qqsur W :“Bp0, r{2q.

SoityPBp0, r{2q, on veut montrer qu’il existe un uniquexPBp0, rqtel quey“fpxq.

On d´efinit

hy :U Ñ Rn

x ÞÑ y`x´fpxq

qui est une fonction de classeC1surU. De plus, pour toutxPU, on adhypxq “I´dfpxq de sorte que~dhypxq~ ď1{2 pour toutxPBp0, rqd’apr`es (4.1). En vertu du Th´eor`eme des accroissements finis, il vient

}hypxq ´hypx1q} ď 1

2}x´x1} pour toutx, x1 PBp0, rq, (4.3) ce qui montre quehy est contractante sur Bp0, rq. Par ailleurs, pour tout xPBp0, rq,

}hypxq} ď }y} ` }x´fpxq} ď }y} ` }hypxq ´hyp0q} ă r 2`r

2 “r,

ce qui montre que hy :Bp0, rq ÑBp0, rq ĂBp0, rq. D’apr`es le Th´eor`eme du point fixe de Banach, il existe un unique x P Bp0, rq tel que hypxq “ x, i.e. y “ fpxq. Comme hypBp0, rqq ĂBp0, rq, on a quexPBp0, rqet commeyPBp0, r{2q, on a ´egalement que xPf´1pBp0, r{2qq.

Etape 3 :Montrons queg:“f´1:W ÑV est Lipschitzienne.

Pour tout x,x1 PBp0, rq, on a h0pxq “x´fpxq eth0px1q “x1´fpx1q de sorte que par (4.3),

}x´x1} ď }h0pxq ´h0px1q} ` }fpxq ´fpx1q} ď 1

2}x´x1} ` }fpxq ´fpx1q},

(21)

ce qui implique que

}x´x1} ď2}fpxq ´fpx1q}, soit

}gpyq ´gpy1q} ď2}fpgpyqq ´fpgpy1qq} “2}y´y1} pour touty, y1PBp0, r{2q. (4.4) Etape 4 :Montrons queg est de classeCk surW.

SoientyPW etkPRn tel quey`kPW. Il existe un uniquexPV tel quey“fpxq et il existe un uniquehPRntel quex`hPV etfpx`hq “y`k. En particulier, nous avons que gpyq “x etgpy`kq “x`h. Posons

∆pkq :“ gpy`kq ´gpyq ´dfpxq´1pkq

“ x`h´x´dfpxq´1rfpx`hq ´fpxqs

“ ´dfpxq´1rfpx`hq ´fpxq ´dfpxqphqs.

Commef est diff´erentiable en x, d’apr`es (4.2), on a

}∆pkq} ď2}fpx`hq ´fpxq ´dfpxqphq} “ }h}εp}h}q,

o`u εptq Ñ0 quand t Ñ 0. Or }h} “ }x`h´x} “ }gpy`kq ´gpyq} ď 2}k} d’apr`es (4.4) ce qui implique que

}∆pkq}

}k} ď2εp}h}q Ñ0

quand }k} Ñ 0. Comme dfpxq´1 PLpRnq, on en d´eduit que g est diff´erentiable en y et dgpyq “ dfpxq´1 “ dfpf´1pyqq´1. Enfin, comme dg “ inv˝df ˝f´1, on en d´eduit que dg est continue comme compos´ee de fonctions continues (voir la Proposition 4.5), ce qui ´etablit quegest de classe C1 sur W. Par suite, si kě1, commedf est de classe Ck´1, inv est de classe C8 et f´1 est de classe C1, on en d´eduit que g est de classe C2 surW. Par r´ecurrence, on montre ainsi que g est de classeCk surW.

Le Th´eor`eme d’inversion locale ne donne qu’un crit`ere permettant de montrer qu’une fonction est diff´eomorphisme local. Le r´esultat suivant permet de montrer sous des hypoth`eses plus fortes qu’une fonction est un diff´eormorphisme global.

Th´eor`eme 4.6 (Th´eor`eme d’inversion globale). Soient U Ă Rn un ouvert, f : U ÑRn une fonction de classe C1. On suppose que f est injective surU et que dfpxq P GLnpRq pour toutxPU. Alors fpUq est un ouvert etf r´ealise un C1-diff´eomorphisme de U sur fpUq.

D´emonstration. D’apr`es le Th´eor`eme d’inversion locale, pour toutxPU, il existe un voisinage ouvert Vx ĂU de x et un voisinage ouvert Wx de fpxq tels que f r´ealise un C1-diff´eomorphisme deVx sur Wx. On a alors que U “Ť

xPUVx et fpUq “f

˜ ď

xPU

Vx

¸

“ ď

xPU

fpVxq “ ď

xPU

Wx,

ce qui montre que fpUq est ouvert. Commef est injective surU, on en d´eduit que f est bijective de U sur V. Par ailleurs, comme f´1|Wx “ pf|Vxq´1 est de classe C1 sur Wx pour toutxPU, on en d´eduit quef´1 est de classeC1 sur fpUq.

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